Journal des débats (Hansard) of the Committee on Public Finance
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(November 29, 2022 au September 10, 2025)
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Thursday, March 16, 2023
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Vol. 47 N° 16
Special consultations and public hearings on Bill 9, An Act amending mainly certain Acts establishing public sector pension plans
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Intervenants par tranches d'heure
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Cadet, Madwa-Nika
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Rizqy, Marwah
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LeBel, Sonia
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Grandmont, Etienne
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Rizqy, Marwah
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Cadet, Madwa-Nika
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Grandmont, Etienne
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LeBel, Sonia
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LeBel, Sonia
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Cadet, Madwa-Nika
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Rizqy, Marwah
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Grandmont, Etienne
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures trente et une minutes)
La Présidente (Mme Cadet) : Mesdames
et messieurs, nous allons commencer nos travaux. À l'ordre, s'il vous plaît!
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des finances
publiques ouverte. Je vous souhaite la bienvenue. Et je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
téléphoniques. Merci.
La commission est réunie afin de procéder
aux consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 9,
Loi modifiant principalement certaines lois instituant des régimes de retraite
du secteur public.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Bouazzi (Maurice-Richard) est remplacé par M. Grandmont
(Taschereau).
La Présidente (Mme Cadet) : Merci
beaucoup. Pas d'autre remplacement.
Nous débuterons, donc, ce matin par les
remarques préliminaires, puis nous entendrons, par la suite, les représentants
des groupes suivants, donc, tout d'abord, le Syndicat de la fonction publique
et parapublique du Québec, représenté par M. Christian Daigle, président
général, M. Michel Girard, vice-président national, et M. Isaïe-Nicolas
Dubois-Sénéchal, conseiller au service de la recherche, de la défense des
services publics. Ensuite, après une courte suspension, nous entendrons le
Regroupement des associations de cadres en matière d'assurance et de retraite,
représenté par M. Conrad Berry, président, Mme Nadyne Daigle,
directrice générale, et M. Éric Lagueux, conseiller aux avantages sociaux.
Comme la séance a commencé avec quelques
minutes de retard, y a-t-il consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de
l'heure prévue, qui était... bien, en fait, 12 h 15 pour la
suspension et 13 h 05 pour la période d'ajournement? Y a-t-il
consentement?
Mme Rizqy : ...donc, il va
falloir qu'on coupe sur du temps, si c'est correct pour...
Mme LeBel : Il n'y a aucun
problème, là. Ma collègue doit quitter, peut-être, à 12 h 58, là, 12 h 57.
Donc, il n'y aura pas de problème. Puis je comprends que, de toute façon, on
risque de rattraper certains moments avec la séance. Mais, le cas échéant, on
va avoir un consentement.
Remarques préliminaires
La Présidente (Mme Cadet) : Merci
beaucoup. Donc, maintenant, donc, j'invite maintenant la ministre responsable
de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor à faire ses
remarques préliminaires. Mme la ministre, vous disposez de six minutes. La
parole est à vous.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Oui. Bien, merci,
Mme la Présidente. Heureuse de retrouver les collègues avec qui j'ai eu l'occasion
de faire, dans la dernière session, l'étude de projet de loi et... la dernière
législature, pardon, je vais m'ajuster, et heureuse de rencontrer les nouveaux
collègues. Donc, merci d'être présents aujourd'hui. Je pense qu'on va avoir une
belle discussion. C'est un...
Je veux vous présenter quand même l'équipe
qui va être autour de moi, qui va peut-être... probablement, je ne vous dis pas
peut-être, mais très probablement, sinon certainement... amenée à intervenir
lors de l'étude détaillée de ce projet de loi ou même pendant la consultation,
comme il s'agit d'un projet de loi qui est très technique, comme je l'ai déjà
mentionné dans la présentation et le dépôt du projet de loi. Donc, je vais vous
présenter les personnes qui sont avec moi. J'ai Alexandre Hubert, qui est
secrétaire associé aux ressources humaines gouvernementales, Benoit Dufresne,
qui est le directeur des analyses actuarielles, des assurances et des régimes
collectifs, Isabelle Garneau, qui est conseillère à la Direction des analyses
actuarielles, des assurances et des régimes collectifs, Me Ugo Chaillez, l'avocat
qui est à la Direction des affaires juridiques, et Me Marie-Christine
Fournier, avocate à la Direction des affaires juridiques, et, naturellement, ma
conseillère politique, Émilie Vallée, qui m'accompagne également.
Il y aura trois groupes, vous l'avez
mentionné, Mme la Présidente. On va être très heureux de les entendre. Très
hâte de voir ce qu'ils ont à nous dire sur les différents éléments.
Mais je pense que je tiens à réitérer
rapidement que ce sont, entre autres, six sujets qui sont couverts par le
projet de loi, projet de loi qui se veut, de façon quasi complète, la mise en
œuvre d'ententes qui découlent, là, dans les différents comités de retraite,
des discussions qui ont eu lieu avec les parties prenantes aux régimes
concernés, que ce soit le RREGOP, le RRPE ou d'autres régimes concernés. Il y a
certains de ces ajustements-là qui sont des ajustements qui découlent de
concordance qu'on doit faire avec la loi existante. Donc, en règle générale,
ces six ajustements-là sont soit par le biais de discussions, d'ententes, ou le
fait d'une... d'un ajustement, ou, ce qu'on pourrait dire, de la concordance,
là, dans notre langage, avec des choses qui existent déjà.
Donc, je vais m'arrêter là. Je pourrais en
donner plus, de détails, là. On modifie, entre autres, le Régime de retraite du
personnel d'encadrement pour modifier la composition d'un comité de retraite.
On va limiter la cotisation salariale au RRAPSC. On va avoir... On va
travailler sur cette limite. On va parler de dispositions particulières en
matière d'emplois occupés simultanément et de période de qualification au RRPE.
On va avoir aussi tout ce qui est par rapport aux crédits des rentes RCR, le
partage ou la discussion de surplus qui sont occasionnés par le transfert.
Donc, il y a des choses qui sont très
techniques. Je ne veux pas rentrer dans les sujets, parce que je voudrais...
risquer peut-être de vulgariser à outrance et même de... peut-être, d'induire
ce... tout le <monde...
Mme LeBel :
...dans
les sujets parce que je voudrais... risquer peut-être de vulgariser à outrance
et même de... peut-être, d'induire ce... tout le >monde en erreur. Mais
comprenez qu'en règle générale ça découle d'ententes ou de mises à niveau, si
je peux le dire de cette façon-là, par rapport aux régimes de retraite, et ce
sont six points très circonscrits et très précis dans ce cadre-ci.
Donc, je pense que je vais me... nous
souhaiter de bons travaux à tous. Et merci, d'ailleurs, au première groupe...
au premier groupe qui est présent. On aura l'occasion de leur adresser la
parole. Et je vais céder la parole, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Cadet) : Merci,
Mme la ministre. J'invite maintenant la porte-parole de l'opposition officielle
et députée de Saint-Laurent à faire ses remarques préliminaires pour une durée
de 4 min 30 s. La parole est à vous.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Merci à la ministre ainsi qu'à ses équipes qui
l'accompagnent. On a toujours besoin de vous pour nous éclairer. La dernière
fois, on a eu la chance d'avoir des conseils mais surtout beaucoup
d'informations qui nous permettaient de beaucoup mieux comprendre le projet de
loi qui nous était présenté.
Merci à nos invités d'être présents,
d'avoir produit aussi un mémoire. Je sais que le délai était très court, mais,
comme d'habitude, vous avez été efficaces, concis et précis. Et j'ai hâte de
vous entendre particulièrement au niveau de l'imputabilité, au niveau aussi des
sommes... des surplus, qu'on pourrait appeler. Alors, j'ai déjà mes questions
de prêtes.
Alors, sans plus tarder, je vais m'arrêter
ici, parce que je crois que l'important, c'est d'entendre nos invités.
La Présidente (Mme Cadet) : Merci
beaucoup, Mme la députée. J'invite maintenant M. le député de Taschereau et
porte-parole du deuxième groupe d'opposition à faire ses remarques
préliminaires pour une durée de 1 min 30 s. La parole est à
vous.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Merci, Mme la ministre, de nous recevoir. Merci à votre... à vos
équipes aussi d'être présentes aujourd'hui. Très heureux de pouvoir remplacer
mon collègue qui, normalement, siège juste sur cette table.
Je veux simplement mentionner, en fait,
que nous... il y a eu une certaine négociation, là, sur la présence ou non d'un
groupe. Une certaine rigidité de la part gouvernementale a fait en sorte qu'un
groupe qui aurait pu être invité, qui aurait pu être présent aujourd'hui,
l'AREQ, l'association des retraités de l'enseignement du Québec, aurait pu être
présent et malheureusement a décidé de ne pas... n'aura pas pu être présent
aujourd'hui, ne pourra pas être entendu, en fait, à cause de cette rigidité-là.
Ils représentent quand même beaucoup de gens qui sont directement impactés par
le projet de loi, 60 000 personnes. Donc, je veux simplement
mentionner que nous déplorons cette rigidité-là qui empêche un groupe de participer.
Merci.
Auditions
La Présidente (Mme Cadet) : Merci
beaucoup. Merci, chers élus, pour ces remarques préliminaires. S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons maintenant débuter les auditions.
Je souhaite donc la bienvenue aux
représentants du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec. Et
je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé, puis
nous procéderons à la période d'échange avec les membres de la commission. Je
vous invite donc à vous présenter et à commencer votre exposé.
Syndicat de la fonction publique et parapublique du
Québec (SFPQ)
M. Daigle (Christian) :Merci, Mme la Présidente. Christian Daigle, président
général du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec. Je suis
accompagné, à ma gauche, par M. Michel Girard, quatrième vice-président du
SFPQ, et, à ma droite, M. Isaïe-Nicolas Dubois-Sénéchal, conseiller à la
recherche au service... à la défense des services publics.
Mme la Présidente de la commission, Mme la
ministre, Mmes et MM. les députés, c'est avec plaisir que nous nous présentons
devant vous aujourd'hui afin de déposer notre mémoire quant au projet de loi n° 9. D'entrée de jeu, ce projet de loi est bon. Et il était
attendu depuis trop longtemps, malheureusement, pour les personnes concernées,
car celles-ci auraient pu bonifier leur retraite depuis bon nombre d'années.
Toutefois, il reste des écueils dans ce projet de loi, et nous vous en ferons
part à travers nos propos également.
• (11 h 40) •
Le Syndicat de la fonction publique et
parapublique du Québec est un syndicat indépendant qui regroupe environ 40 000 personnes
réparties dans plus de 35 accréditations à la grandeur du Québec. La
mission du SFPQ consiste à défendre les conditions de travail et les intérêts
de ses membres. Le SFPQ défend aussi, plus largement, un projet de société axé
sur la démocratie, le développement durable, le partage, l'équité, la
solidarité et le progrès.
En 1973, la Loi du RREGOP entrait en
vigueur, instituant ainsi un régime unique pour la majorité des personnes à
l'emploi dans le secteur public. Ce régime se substituait à un certain nombre
de régimes complémentaires de retraite, communément nommés RCR. Les personnes
ayant cotisé à un régime complémentaire bénéficient aujourd'hui de crédits de
rente et peuvent également bénéficier d'un crédit de rente rachat dans la
mesure où elles auraient racheté des périodes antérieures à leur intégration au
RREGOP. Ces ayants droit, dont la cotisation à un régime antérieur trahit
aujourd'hui l'âge, n'ont jamais pu bénéficier d'une juste valorisation de cette
part de leurs rentes de retraite. C'est pourquoi il est grand temps que le
projet de loi n° 9 soit adopté, afin de leur
permettre de se prévaloir d'une juste augmentation de leurs crédits de rente.
Cependant, quoique le projet de loi
entérine une entente ayant eu lieu en 2021 entre le Comité de retraite du
RREGOP et le gouvernement, le SFPQ tient à rappeler au gouvernement son
mécontentement par rapport à certains éléments qui y figurent.
Actuellement, l'article 89 de la la Loi
sur le RREGOP prévoit que la prérogative quant à la hausse des crédits de rente
RCR ainsi qu'aux <règles...
M. Daigle (Christian) :
...la loi sur le RREGOP prévoit que la prérogative
quant à la hausse des crédits de rente RCR ainsi qu'aux >règles et
modalités applicables à ladite hausse appartient au gouvernement. Ce dernier
n'a ainsi bonifié ces crédits de rente qu'une seule fois, soit en l'an 2000.
Cela fait donc près d'un quart de siècle que le gouvernement ne hausse pas les
crédits de rente de ses retraités ayant cotisé avant 1973, alors que le coût de
la vie augmente inexorablement. Les retraités n'ont jamais eu leur juste part de
cet argent, n'ayant pas eu accès à une bonification alors que des surplus
étaient générés. Au 31 décembre 2020, les surplus disponibles pour la
bonification des prestations liées aux crédits de rente RCR s'élevaient
pourtant à 252,9 millions de dollars. Une dizaine de milliers de
personnes sont ainsi présentement privées de montants qui leur sont dus, sans
compter tous celles et ceux qui sont décédés sans jamais avoir pu se prévaloir
de l'entièreté de leurs droits.
Le projet de loi n° 9 indique que
l'augmentation des crédits de rente serait désormais déterminée par le comité
de retraite. Le SFPQ est en faveur de cette disposition, bien sûr, du projet de
loi, qui remet dans les mains d'un comité plus représentatif les intérêts des
travailleurs et travailleuses et la capacité de redistribuer ces sommes. Il est
grand temps qu'une telle disposition soit adoptée afin d'assurer que les
retraités puissent bénéficier d'une juste hausse de leurs crédits de rente.
Malgré cette nouvelle positive, le SFPQ
tient à s'opposer de manière claire à un article concernant les crédits de
rente RCR qui s'apparente à des pratiques indignes d'un gouvernement employeur.
Ce qui est proposé par l'article 17 du projet de loi représente tout
simplement un acte de piraterie. Cet article permet au gouvernement de
s'accaparer purement et simplement une somme de 44,5 millions de dollars
aux retraités ayant droit à un crédit de rente. Sous toutes réserves, le
transfert de cette somme au fonds consolidé du revenu ne s'apparente à rien de
moins qu'un vol... qu'au vol de la caisse de l'assurance-emploi par le
gouvernement fédéral ayant eu lieu à partir de 1996.
La justification donnée pour mener à terme
ce transfert serait que ce montant représente une compensation du risque
financier assumé dans le passé par le gouvernement si le fonds de cotisations
n'avait pas été en mesure d'honorer ses obligations financières envers les
prestataires. Cette justification est inexacte et absurde. Ce régime n'a jamais
été déficitaire ni à risque de l'être. Le risque financier ne correspond pas
non plus à une perte de revenus réelle ou même potentielle, car il était assumé
par le fonds consolidé du revenu et non par un fonds de réserve. Le
gouvernement ne peut pas prétendre avoir assumé des risques ou avoir perdu de
l'argent, bien au contraire. Par excès de prudence, il a refusé toute hausse de
crédits de rente dans les 23 dernières années.
En se proposant de s'approprier 44,5 millions
sur des surplus totaux de 252,9, cette compensation représente près de 18 %
des surplus et n'a même pas été ajustée en fonction des mauvais rendements pour
l'année 2022. Alors que les surplus à verser ont diminué, le gouvernement tient
à ce frais fixe de 44,5 millions, qui, faut-il le rappeler, est pris à un
fonds qui a été uniquement garni et composé par les contributions des
retraités.
Nous savons que le comité de retraite
n'avait pas d'autre choix que de donner du lest à cette logique usurière du
gouvernement pour s'assurer de redistribuer les sommes dues le plus rapidement possible
aux ayants droit. Celui-ci s'était en effet démontré inflexible par rapport au
montant qu'il souhaitait... qu'il souhaitait reprendre. Néanmoins, soyons
clairs, cette disposition du projet de loi est tout simplement inacceptable. Nous
nous y opposons vivement et nous n'arrivons tout simplement pas à croire que
les personnes qui sont à l'origine soient sereines par rapport à cette manœuvre
irrecevable.
Un grand vide subsiste dans ce projet de
loi par rapport aux crédits de rente rachat. En effet, la caisse des crédits de
rente rachat ne voit pas la part de l'employeur générer des surplus, car le
gouvernement verse directement sa part des crédits de rente rachat plutôt que
d'en favoriser la valorisation. Celui-ci paie présentement 50 % de ces
crédits et refuse de bonifier sa part. Notons qu'il la bonifie pour le RREGOP.
Alors que le SFPQ s'attendait à
l'augmentation des crédits de rente rachat prévue à l'article 18, nous
nous désolons que l'article y déresponsabilise le gouvernement. En effet, sous
la mouture actuelle, l'augmentation ne sera pas assumée par les participantes
et par les participants. L'indexation est donc pleinement à la charge des
personnes ayant procédé à un rachat de service et n'est aucunement assumée par
le gouvernement. Si cette augmentation est attendue depuis un certain temps
déjà et que nous saluons les pouvoirs conférés aux comités de retraite dans le
projet de loi, nous déplorons toutefois que le projet de loi n'oblige
aucunement le gouvernement à assumer sa part dans la valorisation des crédits.
Un troisième élément nous apparaît
difficile à faire passer. C'est celui du partage des frais d'administration
relatifs à l'augmentation des crédits de rente, ou plutôt du non-partage de
ceux-ci. Contrairement à la pratique habituelle prévue à la loi sur... à la Loi
sur Retraite Québec, où le fonds employés et le gouvernement se divisent les
frais administratifs de manière égale, l'article 16 dédouane le
gouvernement de toute participation financière à l'effort de redistribution des
sommes engrangées. Rappelons-le, alors qu'il est la norme que l'État employeur
assume sa part des frais d'administration d'un régime, l'article 16 met
l'entièreté de cet effort financier sur les épaules des retraités. Ce
désengagement de la <part de l'État...
M. Daigle (Christian) :
...l'article 16 met l'entièreté de cet effort
financier sur les épaules des retraités. Ce désengagement de la >part de
l'État employeur est un déni de ses responsabilités minimales en termes de
gestion des fonds de retraite du secteur public et de la mission même de Retraite
Québec en tant que fournisseur de services publics. L'article 16, sous sa
forme actuelle, témoigne donc d'un manque envers les droits accumulés par la
génération qui a contribué à mettre sur pied un service public de qualité au
Québec.
Enfin, nous saluons le dépôt tant attendu
de ce projet de loi, permettant aux retraités d'obtenir leur dû. Nous rappelons
à la présidente du Conseil du trésor les illogismes qui sont à la base des
articles 16, 17 et 18 du présent projet de loi. Il nous apparaît
nécessaire de rappeler l'urgence d'adopter ce projet de loi n° 9.
Plus l'attente est longue, plus nombreuses sont les personnes qui n'arriveront
jamais à se prévaloir de leurs droits et plus nombreuses seront les successions
qui ne seront pas ouvertes à cause des délais. Je vous remercie de l'attention
que vous m'avez portée et de votre écoute.
La Présidente (Mme Cadet) :
Merci beaucoup, M. Daigle. Je vous remercie pour votre exposé. Nous allons
maintenant commencer la période d'échange. Mme la ministre, la parole est à
vous. Vous disposez de 13 min 45 s pour votre période d'échange.
Mme LeBel : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, M. Daigle. Merci. Merci. Bonjour à ceux qui vous
accompagnent. Merci d'être présents aujourd'hui. D'ailleurs, je pense qu'on va
avoir peut-être une discussion fort intéressante.
M. Daigle, dites-moi, est-ce que vous
croyez en la négociation et en la représentation? Parfait. Est-ce que vous
faites... Vous faites partie du comité du RREGOP, j'imagine, oui?
M. Daigle (Christian) :Oui, nous avons un siège à ce comité.
Mme LeBel : Parfait. Vous
siégez à ce comité. Et j'ai devant moi l'entente de novembre 2021, et, à
ce moment-là, au niveau de cette entente-là, si je ne me trompe pas, vous étiez
représentés par la CSN, la CSQ, qui siègent également au comité.
M. Daigle (Christian) :Nous étions, oui, effectivement, représentés.
Mme LeBel : Représentés. Donc...
Et ils vous représentaient pour les négociations qui ont mené lieu à l'entente.
M. Daigle (Christian) :Tout à fait.
Mme LeBel : Et, quand ils ont
signé cette entente, ils l'ont signée également au nom de tous ceux qu'ils
représentent.
M. Daigle (Christian) :Tout à fait.
Mme LeBel : Parfait. Alors,
dans cette entente, il est expressément prévu que la partie de ce surplus serait
divisée, qu'il y aurait une partie de 44 millions — d'ailleurs,
la partie est fixe à la demande des syndicats dans l'entente — qui
représente à peu près 18 %, 20 %, vous l'avez bien mentionné, donc,
sur l'entièreté des... Le 100 % des surplus, l'entièreté, qui était au
montant que vous avez mentionné, le 44 millions, ça donne environ 18 %
à 20 %, effectivement. Donc, il est marqué : «La partie de ce surplus
qui appartient au gouvernement correspond à 44,5 millions.» Et on parle du
détail que vous avez mentionné, du transfert que le comité de retraite, par la
suite... ce que vous avez salué, d'ailleurs, et je suis d'accord avec toi...
avec vous, pardon, excusez-moi, avec vous... On s'est déjà rencontrés avant. Donc,
c'est un lapsus qui... Je suis d'accord avec vous qu'il est urgent qu'on le
fasse, parce qu'il y a des bénéfices pour les retraités. Et, là-dessus, on est
d'accord. Mais, dans l'entente, c'est expressément prévu, d'ailleurs, à la
demande du... des deux syndicats qui vous représentaient, que 44 millions
iraient au gouvernement, donc, 18 %.
Donc, comme membres représentés,
présentement, vous... j'allais dire dénigrez, parce que vous avez parlé de
piraterie et de vol, là... C'est quand même des accusations qui sont graves, M. Daigle,
quand on parle de mettre en œuvre quelque chose qui découle d'une négociation
qui a été bien faite, d'une négociation où vous étiez bien représentés — vous
croyez en la vertu de la représentation, de la négociation — et qui
découle d'une entente.
• (11 h 50) •
Que vous exprimiez aujourd'hui votre insatisfaction
sur l'entente, c'est très possible. Vos membres peuvent le faire, d'ailleurs,
quand vous signez des conventions collectives avec le gouvernement. Ils ne sont
peut-être pas tous heureux de l'entente. Mais, de dire que c'est de la
piraterie et du vol, je m'excuse, là, mais... je ne sors pas souvent de mes
gonds, là, mais il y a quand même une limite, M. Daigle.
Donc, expliquez-moi en quoi, aujourd'hui,
cette entente qui a été signée en votre nom par les deux syndicats qui vous
représentaient, il n'est pas légitime pour le gouvernement de la mettre
entièrement en œuvre, les parties qui vous plaisent comme celles qui vous
plaisent moins.
M. Daigle (Christian) :Bien, à ce niveau-là, je l'ai indiqué lors de mon
allocution, les parties, effectivement, ont signé cette entente-là. Et, pour le
faire, c'est parce qu'il fallait y arriver assez rapidement pour que les
personnes qui puissent bénéficier de ces montants-là puissent y avoir droit
rapidement, parce que la plupart des... la grande majorité de ces gens-là sont
maintenant à la retraite. Et c'était une condition sine qua non, de votre part,
d'avoir un montant qui était transféré à même la somme qui a été contribuée par
les ayants droit à ce fonds de retraite là, et il n'y avait pas possibilité de
faire autrement. Donc, devant l'impossibilité de contourner cette situation-là,
soit d'avoir un montant qui était transféré, alors qu'il n'y a pas eu de charge
au gouvernement pour la situation, on n'a eu d'autre choix que de signer afin
que les personnes puissent avoir rapidement leur argent. Sinon, on se
retrouvait dans un cul-de-sac où il n'y aurait pas eu d'entente. Il aurait été
impossible de pouvoir transférer ces sommes-là pour que les gens puissent en
bénéficier avant leur décès. Donc, c'est un peu pour ça qu'aujourd'hui, bien
que nous ayons signé l'entente par nos <représentants...
M. Daigle (Christian) :
...Donc, c'est un peu pour ça qu'aujourd'hui, bien
que nous ayons signé l'entente par nos >représentants dûment nommés au
niveau du comité... que nous avons quand même cette dénonciation-là à faire
dans la présente situation.
De plus, au niveau du montant,
effectivement, le montant était fixe et était attribué de cette manière-là pour
éviter, justement, qu'il y ait un montant qui soit variable en fonction des
rendements. Mais cette entente-là a été signée avant les derniers rendements,
qui étaient... qui ont été à la baisse au niveau du fonds de retraite, et on
aurait pu penser, on aurait pu espérer que le gouvernement puisse, à ce
moment-là, revoir en fonction d'un pourcentage et en fonction des montants qui
étaient à la baisse à ce niveau-là également, aussi.
Mme LeBel : Donc, ce que vous
me dites, M. Daigle, c'est qu'on a demandé... le syndicat a demandé un
montant fixe en espérant être gagnant dans la situation. Et probablement que
tous les indicateurs, au moment de la signature de l'entente, faisaient en
sorte que le syndicat pouvait penser que le montant aurait peut-être été amené
à augmenter pour le gouvernement ou, en tout cas, être perdant pour le
syndicat, mais que... Maintenant, malgré l'entente, que le syndicat... que les
retraités semblent perdants sur un certain montant, vous nous proposez de
renier l'entente.
Écoutez, M. Daigle, moi, je ne suis pas
ici en train de vouloir vous convaincre que l'entente, elle est peut-être la
meilleure pour les retraités ou que vous devriez la trouver excellente. Ce
n'est pas ça. C'est qu'il y a plusieurs... il y a plusieurs... Ma grande
surprise ce matin, là, c'est qu'il y a plusieurs... et, on le sait, on est dans
des négociations présentement, et on a déjà fait partie de négociations, et on
va continuer d'en faire partie, c'est qu'il y a plusieurs... Dans une
négociation, il y a plusieurs éléments externes, internes, ou des leviers, ou
des façons de faire qui peuvent motiver une signature ou une autre, qui peuvent...
qui peuvent motiver une décision ou une autre ou ce que j'appelle, moi, la
piste d'atterrissage finale. Et, je vous dirais, pour avoir négocié pendant une
grande partie de ma carrière, on est rarement complètement satisfaits de tout,
mais il y a des choses qui font que... des raisons pour lesquelles on signe qui
sont peut-être plus satisfaisantes que d'autres.
Moi, ce qui m'étonne aujourd'hui, M. Daigle,
honnêtement, franchement et sincèrement, ce n'est pas que vous me dites... que
vous me disiez que l'entente n'est peut-être pas à votre entière satisfaction.
Ça, je suis capable de le respecter. Je le respecte. Puis je pourrais vous dire
qu'elle n'est probablement pas non plus à l'entière satisfaction du
gouvernement, qui, lui, assumait 100 % des risques. Donc, 80-20, c'est
quand même peut-être une bonne piste d'atterrissage, mais on pourrait, on
pourrait ne pas être d'accord avec cette position-là.
Ce qui me... Ce qui m'étonne, c'est qu'un
syndicat comme vous, dûment accrédité, qui... La base de son existence, c'est
la représentation. La base de son existence, c'est la négociation. Et la base
de son existence, c'est la... le respect d'une entente. Si, aujourd'hui, je
vous présentais un projet de loi qui différait un tant soit peu de l'entente,
vous seriez le premier à sortir de vos gonds, le premier.
Alors, je vous... je vous le dis, là, ce
qui m'étonne, M. Daigle, et ce qui fait en sorte aujourd'hui que j'ai
cette frustration-là qu'on me voit rarement, c'est que je suis la première à
dire qu'il faut respecter les processus, la première à dire qu'il faut
respecter les ententes, et ce que vous reprochez au gouvernement aujourd'hui,
c'est de respecter l'entente. Votre insatisfaction face à l'entente, je peux
l'accepter. Prétendre que c'est du vol et de la piraterie, j'ai du mal avec
cette limite-là.
Mais, ceci étant dit, je vous entends, M. Daigle,
sur votre insatisfaction sur le montant. Je vous entends sur le fait qu'il y a,
effectivement, présentement, compte tenu des délais qui se sont passés... Il y
a peut-être... J'allais dire une... Par rapport aux 44 millions d'origine,
à l'époque où elle a été signée, et l'évolution de la situation, il y a
peut-être un aspect qui vient pénaliser un peu plus les retraités que la base
de l'entente. Là-dessus, je vous écoute, je vous entends. Et je vous dirais
que, là-dessus, c'est un argument, pour moi, qui... ou une discussion, pour moi,
qui est intéressante, parce qu'elle est... elle est objectivement acceptable, de
me dire qu'on avait accepté le 44 millions, à l'époque, parce qu'on ne
voulait pas que les retraités soient autrement pénalisés, et que l'évolution de
la situation pouvait faire en sorte, selon les prévisions, parce qu'on est
toujours au moment de prévisions, que, potentiellement, les... le gain pour les
retraités ou la division... la part de surplus divisée à l'avantage des
retraités aurait pu être moindre que 44... que le... que le reliquat du 44, là...
je ne veux pas... on ne fera pas des mathématiques live, là, mais que le
reliquat... ou que le gouvernement aurait pu en prendre plus. C'était une...
c'était une mesure pour sauvegarder les retraités.
Et que vous me dites que, maintenant,
compte tenu du passage du temps... que le projet de loi, entre autres, n'a pas
été adopté ou, le moment où il aurait peut-être dû être adopté, ce sont les
retraités qui sont pénalisés, là-dessus, vous avez une oreille attentive de ma
part et une réflexion. Je vais <faire...
Mme LeBel :
...ce sont les retraités qui sont pénalisés, là-dessus, vous
avez une oreille attentive de ma part et une réflexion. Je vais >faire
une réflexion sérieuse sur ce sujet-là. Pour le reste, je n'ai pas d'autre
question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Cadet) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Je cède la parole à la députée de Saint-Laurent.
Vous disposez de 10 min 19 s.
Mme Rizqy : Merci beaucoup.
Avant, juste avant, juste pour bien comprendre, là, l'oreille attentive, c'est pour
le 80-20. Donc, on aurait de l'ouverture.
Mme LeBel : ...
Mme Rizqy : ...juste pour
être certaine. Mais je... Avant de poser ma question à vous, je veux juste
saisir la balle au bond. Donc...
Mme LeBel : L'oreille
attentive, où je ne m'engage à rien, où je vais réfléchir, c'est sur l'effet
pénalisant, parce que, dans l'entente, les syndicats nous ont demandé de mettre
le montant... Au départ, c'était 80-20, mais ce qu'ils nous ont demandé, c'est
que... pour ne pas qu'il y ait une évolution à, mettons, 25-75, de fixer à 44,5
le montant, ce qui fait en sorte que, maintenant, l'évolution a été contraire à
la prévision, et on se retrouve à avoir peut-être une plus grande part du 20...
du 80-20, si on regarde... parce qu'il y a eu une baisse du montant global.
Donc, là-dessus, je... C'est un argument qui entre dans mon oreille et qui va
faire partie d'une réflexion, sur laquelle je ne m'engage pas au résultat, parce
que c'est quand même l'entente.
Mme Rizqy : D'accord. Bien,
moi, je m'engage à travailler un amendement.
Mme LeBel : Je le savais, que
ça vous... Je le savais, que ça vous accrocherait.
Mme Rizqy : Bien,
certainement. Merci beaucoup de votre présence. Je vais rester sur ce sujet
parce que je pense que c'est quand même assez important. Vous avez,
initialement, là... Puis on s'entend que, lorsqu'on négocie en 2021, on n'a pas
le nouveau projet de loi devant soi. Et je crois que vous croyez aussi, vous, à
la théorie des petits pas et des petits gains, un à la fois. Et, si je veux
bien comprendre, pour ceux qui nous écoutent, à l'époque, vous aviez négocié,
et c'était... il y avait assez de choses positives, et dans l'urgence, pour
certaines personnes qui partent à la retraite. C'est pour cela que vous avez
signé, n'est-ce pas?
M. Daigle (Christian) :Effectivement, lorsque les parties se sont rencontrées et
ont convenu de cette entente-là, bien des aspects ne nous plaisaient pas, mais,
devant l'urgence de la situation, où la très grande majorité de ces gens-là
sont déjà à la retraite, plusieurs sont déjà décédés également, aussi,
certains, à peu près entre 2 000 et 3 000, sont toujours à l'emploi,
pour ces gens-là, nous devions faire rapidement et adopter cette proposition-là
qui était devant nous pour y arriver.
Mme Rizqy : Et, dans votre,
je dirais et j'ose dire, plus longue carrière syndicale que moi-même... Moi, je
n'ai jamais été représentante syndicale, mais j'ai beaucoup d'estime pour ceux
qui le font au nom des autres. Il me semble que, généralement, comment ça
fonctionne, c'est gain, après gain, après gain. Donc, en 2021, vous avez eu des
gains. Mais là, aujourd'hui, le gain que vous recherchez, supplémentaire, c'est
celui-ci, n'est-ce pas?
M. Daigle (Christian) :Bien, effectivement, mais je vais le prendre différemment
pour pouvoir vous répondre, parce que... Mme la ministre a fait... a
effectivement raison quand elle dit qu'on a négocié et qu'on a signé. Mais
souvent, après, lorsqu'on arrive plus loin dans la négociation, dans
l'application de celle-ci, puis qu'il y a quelque chose qui peut déranger, on
peut renégocier et on peut avoir des amendements à une entente qui est déjà
effectuée. Alors, à ce niveau-là, si la ministre veut, justement, revoir le
tout, bien, on peut renégocier puis on peut avoir une nouvelle entente pour y
arriver et avoir un partage qui soit beaucoup plus équitable pour les gens qui
sont visés par ce projet de loi.
Mme Rizqy : Puisqu'on va
faire l'étude détaillée, moi, je me porte garante de déposer un amendement. Donc,
si vous et vos équipes, vous voulez qu'on écrive cet amendement pour mieux
refléter, un, le risque réellement supporté par la partie gouvernementale
versus par les cotisants, vos membres, ça me fera vraiment plaisir. Mais
j'imagine que vous avez déjà préparé un libellé pour cette position-là.
• (12 heures) •
M. Daigle (Christian) :Nous avons déjà travaillé, effectivement, le sujet et nous
pourrons vous en faire part en temps et lieu.
Mme Rizqy : Ah! bien, parfait.
J'attendrai avec grand plaisir ce libellé, que je déposerai avec joie.
Maintenant, dans votre mémoire, vous
touchez un point qui rappelle de bien mauvais cauchemars à bien des Canadiens
et Québécois, le vol de la caisse de l'assurance-emploi opérée par le
gouvernement fédéral. Pouvez-vous, s'il vous plaît, nous indiquer quels sont
les pièges, et pourquoi qu'on devrait faire très attention pour ne pas revivre
ce scandale, mais à saveur québécoise?
M. Daigle (Christian) :Bien, le parallèle que l'on... que nous faisions ou que
l'on fait à travers notre mémoire, c'est qu'à travers ce scandale-là, bien,
c'est les cotisants qui avaient cotisé au niveau de l'assurance-emploi, au
niveau fédéral, tout comme ici présentement, au niveau de la caisse de retraite.
Ce sont les ayants droit qui ont cotisé, à travers les années, à leur caisse de
retraite. Alors, il peut y avoir eu des frais administratifs très minimes
aussi, bien que le risque a été assumé par le gouvernement, s'il y avait eu un
tel risque, parce qu'il n'y en a jamais eu, la caisse n'ayant jamais été
bonifiée de par une hausse à travers les années, hormis en l'an 2000.
Alors, aujourd'hui, à terme, nous sommes
capables d'évaluer quelles auraient été les pertes encourues pour le
gouvernement, et ces pertes-là sont nulles, parce qu'il n'y a pas eu de... à
combler un... quelque manque que ce soit au niveau de la caisse de retraite des
employés. Donc, c'est pour ça que nous faisions le parallèle avec ce qui s'est
passé en <1996...
>
12 h (version révisée)
< M. Daigle
(Christian) :
...quelque manque que
ce soit au niveau de la caisse de retraite des employés. Donc, c'est pour ça
que nous faisions le parallèle avec ce qui s'est passé en >1996 et l'assurance-emploi.
Mme Rizqy : Merci. Ma
dernière question est la suivante, puis elle est un petit peu double. Elle
porte sur le projet de loi, mais je vais vous demander aussi de vous reculer
par rapport au projet de loi. Je trouve que, dans les dernières semaines, on a
beaucoup parlé d'imputabilité mais surtout du manque d'imputabilité. Puis là je
me pose la question : Bien, qui va devenir imputable avec ce projet de
loi? Première des questions. Puis est-ce que nous sommes face à une nouvelle
tendance où des projets de loi se suivent et se succèdent, et on a de moins en
moins d'imputabilité au niveau gouvernemental?
M. Daigle (Christian) :Bien, sur cette question, je vais faire attention à la
réponse que je donne, étant enregistré et filmé, bien sûr, mais je vais y aller
beaucoup plus sur l'aval que le gouvernement veut donner aux ayants droit en
transférant l'argent qui leur est dû, et le faire le plus rapidement possible.
Et effectivement, comme Mme la ministre l'a dit tantôt, ça fait depuis trop
longtemps qu'on en discute. Le projet de loi était prêt pour... L'entente était
prête depuis 2021, aurait pu être adoptée bien avant. On se retrouve ici
aujourd'hui. Il faut qu'on puisse aller vers ces gens-là.
Maintenant, sur l'imputabilité, je crois
qu'elle est toujours due aux personnes qui sont en position de responsabilité
politique, comme je suis également redevable des actes de mon syndicat, étant
la personne la plus haut placée de celui-ci. Donc, j'invite l'imputabilité à...
aux personnes qui doivent la prendre, à ce moment-là, à faire le suivi
nécessaire et à pouvoir discuter avec ces gens-là aussi de tout changement qui
pourrait être bénéfique pour les personnes qui sont visées à travers ça. Et,
comme c'est des retraités et des personnes toujours au travail qui ont cotisé
depuis le début à ce régime de retraite là, bien, je les invite... j'invite le
gouvernement à donner le plus de pouvoirs possible à ces gens-là à travers les
sommes qui leur sont dues et les droits qu'elles ont avec le projet de loi pour
pouvoir bénéficier et partager ce montant-là.
Mme Rizqy : Mais je veux
juste bien comprendre. À travers le projet de loi, ultimement, est-ce qu'on a
plus d'imputabilité gouvernementale ou moins, ou c'est juste transféré,
maintenant, vers les cotiseurs?
M. Daigle (Christian) :Bien, maintenant, le projet de loi va amener le comité de
retraite à pouvoir disposer de ces surplus-là, donc de pouvoir bonifier la
retraite des gens et les ayants droit. Donc, le partage des responsabilités va
être aussi au comité de retraite plutôt qu'au gouvernement uniquement. Donc,
ça, c'est très bien à ce niveau-là parce qu'on va pouvoir, justement, discuter
et convenir des sommes qui sont à distribuer. Quant à l'imputabilité, bien,
elle demeure la même au niveau des gens qui sont en responsabilité.
Mme Rizqy : OK. Merci
beaucoup.
M. Daigle (Christian) :Merci à vous.
La Présidente (Mme Cadet) : Donc,
j'entends que c'est complet, Mme la députée de Saint-Laurent. Parfait. Donc, je
cède maintenant la parole au député de Taschereau. Vous disposez de 3 min 26 secondes
pour votre période d'échange.
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Merci, M. Daigle, et à vos collègues pour votre présence pour cette
présentation. C'est un enjeu important.
Il y a plusieurs points qui ont déjà été
abordés par mes collègues. J'aimerais vous amener peut-être sur l'article 16.
Vous parlez des frais d'administration qui, normalement, devraient être, selon
les pratiques habituelles prévues à la loi sur la retraite... la Loi sur Retraite
Québec, devraient être partagés. Donc, en quoi, pour vous, ça a un impact? Quel
impact ça a, pour vous, qu'il y ait un désengagement, finalement, par rapport
au partage des frais d'administration?
M. Daigle (Christian) :Bien, pour tous les régimes de retraite, les partages se
font 50-50 au niveau de Retraite Québec. Ici, on donne à la charge du... ou des
ayants droit du fonds de retraite visé le seul et unique... la seule et unique
responsabilité des sommes dues aux frais d'administration. Alors, nous, on
pense que ces gens-là ont été dans l'administration publique comme tout autre
fonctionnaire, et ils devraient ou elles devraient pouvoir avoir des sommes qui
leur sont dues, et le plus de ces sommes possible là.
En imposant ou en mettant la
responsabilité des frais d'administration de Retraite Québec uniquement sur le
fonds de retraite, c'est uniquement leur dû qui va, à ce moment-là, être
diminué. Si le fonds avait été constitué à 50-50 et le gouvernement avait mis
sa part au fil des années, bien, à ce moment-là, les coûts pourraient être
considérés comme partagés. Mais, ces montants-là n'ayant pas été bonifiés de la
part gouvernementale à travers les années, bien, il est impossible d'avoir ce
coût-là partagé, et donc la somme est assumée à 100 % par les ayants
droit. C'est donc le montant total de 220 quelques millions qui va être diminué
selon les frais d'administration.
M. Grandmont : Et est-ce que
vous demandez une rétroaction sur... à travers le projet de loi, par rapport au
partage des frais d'administration ou si vous y allez vraiment sur : On
renégocie puis on repartage de façon... à partir du moment où le projet de loi
est adopté, là?
M. Daigle (Christian) :Alors, je vais céder la parole à M. Isaïe Dubois pour
la suite.
M. Dubois-Sénéchal (Isaïe-Nicolas) :
Le projet de loi stipule, en fait, que c'est le... le paiement, en fait, de
cette augmentation-là puis c'est les... les frais d'administration associés à
ce paiement-là qui sont assumés uniquement par la caisse. Donc, c'est
principalement là-dessus que... qu'on veut que ce soit assumé, de manière...
comme les bonnes pratiques, en fait, comme c'est stipulé pour les autres
régimes, là, c'est-à-dire à 50-50. Donc, c'est principalement pour le paiement
des sommes que... sur lequel porte cet article-là du projet de loi. C'est donc
là-dessus qu'on fait nos demandes.
M. Grandmont : Merci.
Sur le... Je comprends que vous <avez des...
M. Grandmont :
...merci.
Sur le... Je comprends que vous >avez des... vous n'êtes pas... vous
n'êtes pas parfaitement en accord avec tout ce qu'il y a dans ce projet de loi
là. J'aimerais quand même vous entendre sur les recommandations que vous nous
feriez. Est-ce que vous croyez que c'est un projet de loi suffisamment bon,
malgré les... les réticences que vous pouvez avoir sur certains éléments? Est-ce
que c'est un projet de loi qu'on devrait appuyer ou... Parce qu'il y a des
éléments, là-dedans, avec lesquels vous êtes en accord. J'ai compris qu'il y a
quand même urgence aussi de l'adopter, là, considérant qu'il y a des... qu'il y
a une urgence aussi pour les cotisants. Est-ce que... Est-ce qu'on devrait
l'appuyer, ce projet de loi, dans l'état...
M. Daigle (Christian) :Oui. Ce...
M. Grandmont : ...en l'état,
je parle, là? Voilà.
M. Daigle (Christian) :Ce projet de loi devrait être appuyé. Bien qu'il est
perfectible, bien qu'il y a des choses qu'on pourrait corriger, entre autres
les articles 16, 17 et 18 dont j'ai fait mention, le projet de loi est
nécessaire et nécessaire d'être adopté rapidement. Comme je l'ai dit et indiqué
tout à l'heure, la plupart de ces gens-là sont retraités. Certains sont même
décédés à cette date-ci. Alors, avec le coût de la vie qui augmente
inexorablement, dans les dernières années surtout, nous trouvons nécessaire de
pouvoir l'adopter rapidement et de pouvoir permettre à ces gens-là de recevoir
les sommes qui leur sont dues pour bonifier cette retraite-là à ce moment-là.
M. Grandmont : Parfait.
Donc, on m'indique que j'ai encore un peu de temps. J'aurais une petite, petite
question pour vous concernant les personnes qui sont décédées. Est-ce que... est-ce
que, dans le fond... Excusez-moi, je cherche ma question. Est-ce que... Combien
de personnes, en fait, sont décédées sans pouvoir toucher cette rente bonifiée?
Donc, combien de personnes on aurait pu toucher? Combien de personnes on aurait
pu aider, finalement, si on avait agi plus rapidement du côté gouvernemental?
M. Daigle
(Christian) :Je n'ai pas les chiffres
exacts, malheureusement. Je sais toutefois que, sur certaines successions
encore en vigueur, il y a moyen de pouvoir agir pour pouvoir... Mais ce sont
les ayants droit qui vont avoir droit à ces montants-là et non pas les
personnes qui auraient pu en bénéficier. Malheureusement, je n'ai pas le
chiffre exact pour vous dire combien de personnes, malheureusement, sont
décédées à travers les années, bien, en vue de bénéficier d'une bonification
soit de leurs régimes de retraite en temps et lieu à travers les années ou soit
à partir des surplus qui seront maintenant disponibles pour ces gens-là. Donc,
je n'ai pas le chiffre exact. Désolé.
M. Grandmont : Parfait.
Merci. Merci. Je n'ai plus de question.
La Présidente (Mme Cadet) : Merci
beaucoup. Oui, en effet, vous disposiez, M. le député de Taschereau, là, d'une
période additionnelle étant donné que Mme la députée de Saint-Laurent, aussi,
de l'opposition officielle, n'avait pas écoulé la totalité de sa période de
temps. Comment?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Cadet) : OK.
Merci beaucoup et merci de votre indulgence. Donc, ayant terminé votre période
d'échange, je vous remercie pour votre contribution aux travaux de la commission.
Et je suspends les travaux quelques
instants afin de permettre au prochain groupe de prendre place.
(Suspension de la séance à 12 h 09)
(Reprise à 12 h 13)
La Présidente (Mme Cadet) : Parfait.
La période de suspension est terminée. Je souhaite maintenant la bienvenue aux
représentants du Regroupement des associations de cadres en matière d'assurance
et de retraite. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour
votre exposé, puis nous procéderons à la période d'échange avec les membres de
la commission. Je vous invite donc à vous présenter puis à commencer votre
exposé.
Regroupement des associations de cadres en matière
d'assurance et de retraite (RACAR)
M. Berry (Conrad) : Mme la
Présidente des travaux, Mme la ministre, membres de la Commission des finances
publiques, je me présente, Conrad Berry. Je suis le président du Regroupement
des associations de cadres en matière d'assurance et de retraite, communément
appelé le RACAR. Je suis accompagné de Mme Nadyne Daigle, directrice générale,
et de M. Éric Lagueux, conseiller aux avantages sociaux de notre regroupement. Je
veux d'emblée vous remercier de l'invitation qui a été faite au RACAR de
présenter ses observations concernant le projet de loi n° 9.
Avant d'entrer dans le vif du sujet,
quelques mots pour vous mentionner que le RACAR existe depuis plus de
30 ans, qu'il regroupe 11 associations de cadres et autres personnels
dits assimilés des secteurs public et parapublic, et que, donc, il représente,
en fait, 17 000 membres, soit environ 70 % des participants au Régime
de retraite du personnel d'encadrement, le RRPE. L'expertise développée au fil
des ans par notre regroupement est mise à contribution dans le cadre de
nombreux comités mixtes avec les représentants du Secrétariat du Conseil du
trésor, et, nous le croyons, pour le bénéfice des cadres ainsi que du
gouvernement employeur. C'est dans cet esprit de collaboration que nous
participons aux présents travaux de la commission sur le projet de loi n° 9.
Rappelons que ce projet de loi a
principalement pour objet de distribuer les surplus accumulés et de bonifier
les crédits de rente payables à certains participants du Régime de retraite des
employés du gouvernement et des organismes publics, le RREGOP, mais également
du Régime de retraite du personnel d'encadrement, le RRPE. Les participants qui
sont visés sont issus, en fait, pour une part, du réseau de la fonction
publique et, pour une plus large part encore, du réseau de la santé et des
services sociaux, soit deux réseaux où les principales associations de cadres
sont membres du RACAR. Le projet de loi modifie également certains articles de
la Loi sur le RRPE eu égard à la composition du comité de retraite, ce qui
soulève des enjeux de gouvernance importants que nous commenterons également.
En ce qui concerne les crédits de rente,
bien, je rappelle, comme vous le savez, que le crédit de rente est une
prestation annuelle payable en vertu du RREGOP ou du RRPE qui s'ajoute à la
rente de base de la personne retraitée. Ce crédit de rente a été acquis à la
suite d'un rachat de service par des salariés qui œuvraient au sein
d'organismes avant la mise en place du RREGOP en 1973. Il peut également avoir
été acquis à la suite d'un transfert de régime de retraite d'un employeur
public, aussi appelé régime complémentaire de retraite. C'est pourquoi on parle
de crédits de rente rachat et de crédits de rente RCR.
Depuis plus de 10 ans, les
évaluations actuarielles produites par <Retraite Québec
M. Berry (Conrad) :
Depuis
plus de 10 ans, les évaluations actuarielles produites par >Retraite
Québec concernant tant les crédits de rente rachat que les crédits de rente RCR
ont révélé des surplus considérables pouvant servir à bonifier les prestations
liées à ces crédits de rente. À la suite de longues discussions entre les
représentants du gouvernement et ceux des participants, une entente est
intervenue en novembre 2021. Cette entente permet d'établir les modalités de
distribution des surplus relatifs aux crédits de rente RCR ainsi que celles
relatives aux bonifications qui seraient versées aux prestations qui ont... aux
personnes, plutôt, qui ont acquis des crédits de rente rachat et peut-être même
RCR.
Le RACAR se réjouit de cette entente que
met en œuvre le projet de loi n° 9 et qui permettra à
près de 80 000 personnes, dont près de 10 000 cadres retraités
et conjoints survivants, de profiter de quelque 235 millions de surplus
accumulés, d'autant que les participants visés par les crédits de rente
avancent en âge, plusieurs sont décédés, et que... Dans le contexte de forte
inflation que l'on connaît, il est plus que temps pour ces bénéficiaires de
crédits de rente de toucher ces surplus. Par conséquent, le RACAR se montre des
plus favorables aux dispositions du projet de loi qui ont pour effet d'assurer
aux participants du RRPE qui détiennent des crédits de rente une augmentation
de leurs prestations de retraite, dont les conditions de versement et les
modalités plus fines seront déterminées par les comités de retraite, ce qui
m'amène à parler de la composition du comité de retraite.
Comme je l'indiquais plus tôt, certains
articles du projet de loi n° 9 modifient les dispositions de la Loi sur le
RRPE. Sont notamment visés les articles 15 et 23, qui renvoient à la
composition du comité de retraite — évidemment, je parle du Comité de
retraite du RRP — et qui concernent les membres que je représente. Et
les modifications à la composition du comité de retraite sont nécessaires,
puisque le paysage associatif a changé au cours des ans en raison de réformes
mises en place dans le réseau de la santé et des services sociaux, notamment.
Ainsi, il n'y a plus lieu de compter un représentant des directeurs généraux du
secteur de la santé et des services sociaux, dont l'association a d'ailleurs été
dissoute en 2015 dans la foulée de la réorganisation du réseau.
De plus, l'évolution des effectifs cadres
au sein des secteurs public et parapublic justifie de revoir l'équilibre de
représentation entre les trois réseaux en ajoutant un représentant dans le
secteur de la fonction publique. C'est sur cette base que les représentants du
Secrétariat du Conseil du trésor et ceux des deux regroupements d'associations
de cadres, puisqu'en plus du RACAR que je représente il y a un autre groupement
qui s'appelle la CERA... Alors, ces représentants ont convenu d'une entente à
l'automne 2021 sur la composition du Comité de retraite du RRPE.
Mais, en plus des facteurs contextuels
ci-haut mentionnés qui ont conduit à la révision de la composition du comité et
que traduit le projet de loi n° 9, les représentants du Secrétariat du
Conseil du trésor et ceux du RACAR et de la CERA se sont penchés également sur
l'enjeu de représentation des deux directions générales de nos regroupements,
et ce, en raison de l'expertise et de la contribution inestimable de ces
personnes aux travaux des comités de retraite du RRPE.
• (12 h 20) •
Il faut savoir que Mme Daigle, ici
présente, ainsi que son homologue pour l'autre regroupement d'associations ont
toujours été membres du comité de retraite en occupant des sièges, en quelque
sorte, prêtés par les associations des différents secteurs. Ainsi, Mme Daigle
occupe depuis des années le siège de représentant de la défunte association des
directeurs généraux de la santé et des services sociaux pour le secteur santé
et services sociaux, tandis que son homologue de la CERA occupe le siège d'un
des deux représentants du secteur éducation.
Afin de régulariser cette situation, sans
ajouter au nombre de 16 membres du Comité de retraite du RRPE, les
représentants du gouvernement et ceux des regroupements CERA et RACAR ont
convenu d'ajouter deux postes d'observateur ayant droit de parole mais sans
droit de vote. Il faut savoir que, de toute façon, le comité de retraite prend
ses décisions, dans la grande, grande, grande majorité des cas, toujours par
consensus. On n'a pas vraiment souvenir de vote, sinon peut-être une fois au cours
des 15 dernières années. L'objectif de ces postes d'observateur est de
permettre ainsi aux permanences de nos regroupements de participer pleinement
aux travaux du comité de retraite, tout en laissant les sièges de membre, et
ça, c'est important pour nous, aux représentants issus des associations de
cadres des différents secteurs.
Or, ce second volet de l'entente
concernant l'ajout d'observateurs n'est pas prévu au projet de loi, mais il
serait rendu possible par une résolution du comité de retraite. Ces postes
d'observateur sont donc tributaires d'une décision en ce sens du Comité de
retraite du RRPE et de la volonté des parties de traduire concrètement, tel que
convenu, les engagements verbaux, puisque, lorsqu'on parle d'une entente en
novembre 2001, on ne parle pas d'une entente nécessairement <écrite...
M. Berry (Conrad) :
...2001,
on ne parle pas d'une entente nécessairement >écrite, mais on parle
quand même de choses qui ont été confirmées par les parties.
Dans cet esprit et pour éviter toute
ambiguïté sur les titulaires des postes d'observateur, nous pensons que le
projet de loi n° 9 devrait stipuler qu'il serait possible pour le Comité
de retraite du RRPE d'ajouter des postes d'observateur afin d'assurer la
participation des permanences des regroupements d'associations. De cette façon,
nous nous assurerions que les associations n'aient plus à prêter leurs sièges
pour permettre la participation des permanences de regroupements au comité de
retraite. Cet amendement au projet de loi fournirait une assise juridique qui
garantirait aux regroupements RACAR et CERA la participation essentielle des
personnes concernées aux travaux du comité de retraite, et ce, avec le statut
souhaité d'observateur.
En conclusion, le projet de loi n° 9
introduit des modifications à certaines lois instituant des régimes de retraite
du secteur public qui sont conformes à des ententes convenues entre le
gouvernement, les syndicats et les regroupements d'associations de cadres. Sous
réserve des commentaires émis dans le présent mémoire, le RACAR accueille
favorablement le projet de loi n° 9.
Nous sommes maintenant à votre disposition
pour répondre à vos questions. Je vous remercie de l'attention.
La Présidente (Mme Cadet) : Merci
beaucoup, M. Berry. Nous entendrons maintenant les élus pour la période
d'échange. Je rappelle que le gouvernement dispose de
16 min 30 s pour sa période, l'opposition officielle dispose de
12 min 23 s, la deuxième opposition disposera de
4 min 8 s, et, à titre de rappel, pour que nous puissions
terminer à 13 heures, donc, la période d'échange de Mme la ministre ne
sera pas transposée aux oppositions. Mais, si la députée de Saint-Laurent et
porte-parole de l'opposition officielle ne complète pas sa période d'échange,
donc, celle-ci pourra... la balance du temps pourra être transférée à M. le
député de Taschereau. Mme la ministre.
Mme LeBel : Merci, Mme la
Présidente. Tout d'abord, M. le président, M. Berry, merci. Bienvenue.
Merci et bienvenue aux gens qui vous accompagnent, Mme Daigle et M. Lagueux.
C'est toujours un plaisir d'entendre des groupes en consultations.
Écoutez, je pense que notre échange ne
sera pas très long parce que vous avez très bien exposé la situation. Donc,
dans l'ensemble, c'est un projet de loi qui fait... qui a six mesures très
ciblées qui découlent presque entièrement d'ententes ou, en tout cas, de
discussions qu'ils ont eues aux différents comités.
Ce qu'on... Ce dont il est question plus
particulièrement dans votre mémoire, on parle vraiment de ce qui se retrouve
entre les articles 15 et 23 du projet de loi, c'est-à-dire tout ce qui... On
parle de la composition du Comité de retraite du RRPE. Je comprends, simplement
pour reclarifier, que toute la question de remplacer le représentant des
directeurs généraux du réseau de la santé et des services sociaux par un
représentant des employés de la fonction publique, ça vous convient. Ça a été
discuté. C'est d'ailleurs l'objet principal du projet de loi. Mais votre propos
est plus... est plus sur le fait que vous voudriez qu'on aille un peu plus
loin, c'est-à-dire ajouter deux observateurs par le biais du projet de loi.
Expliquez-moi... Juste peut-être me
redonner un peu plus de détails. Vous avez mentionné, là, les gens qui vous
accompagnent, mais quel pourrait être, pour vous, pour que je saisisse très
bien, là, l'avantage d'avoir ces deux observateurs? Après ça, je pourrai vous
poser ma question suivante.
M. Berry (Conrad) : Bien,
merci. Alors, effectivement, ça nécessite des clarifications ou des nuances,
mais il faut savoir qu'initialement, dans les discussions qui ont mené à
l'entente, je veux dire, l'entente de principe, évidemment, la demande initiale
était d'avoir des membres additionnels, ce qui n'aurait pas rendu nécessaire la
présence d'observateurs. Vos représentants ne souhaitaient pas augmenter le
nombre de membres, pour différentes raisons qu'on a jugées valables, étant
donné le groupe qu'on représente et...
Mme LeBel : Il y a
actuellement combien de membres autour du comité officiel?
M. Berry (Conrad) : 16 membres.
Mme LeBel : OK. 16. Je
m'excuse. C'était juste pour avoir une... un ordre de grandeur.
M. Berry (Conrad) : Tout à
fait. Non. La question est très pertinente. 16 membres. Et donc c'est sûr
qu'on aurait préféré... Mais deux membres de plus de notre côté auraient
impliqué deux membres de plus de votre côté. Donc, on comprend aussi la
dynamique qui en découle, là. Alors, il aurait pu aussi y avoir d'autres
groupes qui auraient voulu demander des places.
Donc, tout ça a amené des réflexions vers
une solution alternative, qui existe, d'ailleurs, au niveau du Régime de
retraite des élus municipaux. C'est ce qui a servi d'inspiration pour proposer
la mise en place d'observateurs, avec l'idée que ces postes-là, nommons ça de
cette façon-là, soient occupés par les permanences des regroupements, qui sont
les experts en matière de retraite et d'assurance, qui sont, dans le cas de Mme Daigle,
actuaires, même, et qui sont, évidemment, au quotidien dans les dossiers avec
vos représentants.
Alors, c'était un compromis. On disait que
ces gens-là n'ont pas le droit de vote, mais on pouvait très bien vivre <avec...
M. Berry (Conrad) :
...on
disait que ces gens-là n'ont pas le droit de vote, mais on pouvait très bien
vivre >avec ça, étant entendu que les autres membres, s'il y avait vote
à prendre, pourraient, de toute façon, là, se gouverner en conséquence. Et donc
on a accepté, mais avec nous toujours la volonté que ces postes-là soient bien
occupés par les permanences et non pas par des représentants issus des
associations, qui recommandent les membres aux comités de retraite. Donc, on
veut éviter la... Je vais le dire clairement, on veut éviter la substitution
sur les postes d'observateur, parce que, un, ce n'est pas ce qui a été convenu,
puis, deux, nous, les postes de membre réguliers, on les souhaite réservés à
des représentants issus des associations concernées. Alors... Oui.
Mme LeBel : Juste pour être
certaine, parce que je veux vraiment clarifier avec vous, donc, au moment où on
se parle, on comprend que l'ajout de postes d'observateur n'entraîne pas
l'espèce de surenchère de postes qui... pour maintenir toujours un équilibre, ce
qui aurait fait que, si on avait ajouté deux postes officiels, ce n'est pas
juste deux nécessairement, ça aurait été plus deux ou plus quatre, dépendamment
du calcul. Donc, ce qui a été convenu lors de vos discussions, c'est d'ajouter
deux postes d'observateur, qui, bon... bien, qu'il n'y ait pas de droit de vote
associé — vous l'avez mentionné, le comité travaille à tout le moins
par consensus la plupart du temps, ce qui est le cas des 15 dernières
années — et que ces postes... Ces observateurs-là ont quand même la
possibilité de s'exprimer, donc, de faire part aux membres du comité de leurs
préoccupations, qui seront certainement tenues compte. Donc, il y a quand même
une plus-value à avoir le poste d'observateur autour de la table. Et, si je ne
résume pas bien, vous me le direz. Donc... Et ces deux postes d'observateur là
n'entraînent pas l'espèce de surenchère, là...
M. Berry (Conrad) : C'est tout
à fait ça.
Mme LeBel : ...qui n'est pas
une surenchère, mais c'est un mécanisme, là, qui est prévu par... par ces
mécanismes. On connaît les comités paritaires. On sait comment ça fonctionne.
Et ce qui a été convenu, donc, c'est deux postes d'observateur issu des milieux
concernés, comme vous le demandez. C'est ça qui a été convenu à la base.
M. Berry (Conrad) : Non. Bien,
je veux juste être sûr qu'on se comprend bien.
Mme LeBel : Bien, c'est pour
ça que je veux bien comprendre ce qui a été convenu à la base.
M. Berry (Conrad) : Non, non,
mais je comprends tout à fait. Les postes d'observateur, ce qui a été convenu,
c'est qu'il y en ait un pour chacun des regroupements. Donc, moi, ici, je
représente un regroupement, je l'ai mentionné tantôt, qui parle au nom de 17 000 cadres.
Et, Mme Daigle, qui est actuellement, d'ailleurs... qui occupe actuellement le
siège, le défunt siège des directeurs généraux de la santé et des services
sociaux depuis des années, bien, ce qu'on souhaite, c'est qu'elle occupe
dorénavant un siège d'observateur, hein, et le siège des directeurs de la santé,
qui disparaît mais qui sera un siège fonction publique, soit occupé par un
représentant membre de l'association... d'une association provenant du secteur
fonction publique. Vous comprenez?
Mme LeBel : Oui.
M. Berry (Conrad) : Alors... Et
ça, pour nous, c'est important, puisque le statut est un peu différent, de ces
participants-là, au comité de retraite. Et on souhaite que le statut des
observateurs soit le même, autant au RACAR que pour l'autre groupement. On ne
souhaite pas qu'il y ait des substitutions et qu'une direction générale
continue d'occuper un poste qui, pour moi, devrait être réservé à un
représentant issu de l'association qui a fait la recommandation.
Mme LeBel : OK. Donc, vous
voulez...
M. Berry (Conrad) : Donc, j'espère
que je suis clair.
Mme LeBel : Oui, oui.
M. Berry (Conrad) : Je
comprends que c'est... c'est un peu subtil comme nuance, là...
Mme LeBel : Oui, puis...
M. Berry (Conrad) : ...mais
c'est important.
Mme LeBel : Mais donc je le
résumerais simplement à : Vous voulez avoir non seulement un poste
d'observateur, mais un poste observateur qui est qualifié ou attaché à
quelque...
M. Berry (Conrad) : Dédié.
Mme LeBel : ...dédié à
quelque chose de particulier, tel que vous venez de le décrire. Je ne me
risquerai pas à résumer ce que vous venez de dire par rapport à qui devrait
être assis sur le siège, mais vous voulez avoir un poste d'observateur dédié à...
spécifiquement dédié à...
M. Berry (Conrad) : Au
regroupement.
Mme LeBel : ...au
regroupement. Parfait.
M. Berry (Conrad) : En fait,
tel qu'il en a été convenu, soit dit, dans l'esprit des propos des discussions
qui ont mené à l'entente de novembre 2021.
Mme LeBel : Donc, je reviens
à ma question. Si on se replace en novembre 2022, dans vos échanges, c'est ça
qui a été convenu, c'est : Pas d'observateur dédié.
• (12 h 30) •
M. Berry (Conrad) : Vous avez
dit 2022, mais vous vouliez peut-être dire 2021.
Mme LeBel : Bien, je voulais
certainement dire 2021.
M. Berry (Conrad) : C'est
exactement ce qui a été convenu, Mme la ministre.
Mme LeBel : Parfait. Et votre
demande aujourd'hui, c'est de faire en sorte de l'inclure dans le projet de loi
parce que vous ne voulez pas que, dans le futur, ces postes soient substitués.
Vous voulez qu'ils soient pérennisés dans cette... dans cette dédication, ça ne
se dit pas, là, dans ce... qu'ils soient dédiés à vie, c'est ça.
M. Berry (Conrad) : C'est
exactement ça, si on veut avoir l'assurance que ces postes-là vont demeurer des
postes qui sont, je vais dire, entre guillemets, réservés aux regroupements
d'associations, avec le statut qu'on a prévu, pour les raisons qui ont mené à
l'adoption de cette formule-là.
Mme LeBel : OK. Et ce qu'on
dit dans votre... dans votre mémoire, si je ne me <trompe pas...
>
12 h 30 (version révisée)
<17847
Mme
LeBel :
...dans votre mémoire, si je ne me >trompe pas,
c'est que vous dites que, par contre, là, si on se fie à l'entente de 2021 — merci — de
2021, pratico-pratique, le comité de retraite a tous les outils nécessaires
présentement pour mettre en... pour mettre en vigueur cette entente-là, au
moment où on se parle. Je ne parle pas de la pérenniser, je ne parle pas de s'assurer
dans le futur, mais je parle de la mettre en vigueur. Le comité de retraite a les
outils.
M. Berry (Conrad) : Les
comités de retraite auraient la possibilité, effectivement, de traduire, tel qu'il
a été convenu dans cette entente, les... les changements qui sont souhaités à
la composition du comité de retraite si c'est toujours la volonté des
participants.
Mme LeBel : Et votre souci
est plutôt l'évolution dans le temps, le cas échéant.
M. Berry (Conrad) : Oui, ou
encore... Peut-être que, 2021, des gens peuvent avoir vu les choses autrement,
étant donné que le temps a passé.
Mme LeBel : Compte tenu que
le projet de loi traduit pas mal tout ce qui s'est passé en 2021.
M. Berry (Conrad) : Je parle
des postes d'observateur.
Mme LeBel : Mais... Oui, mais...
Donc, votre souci, c'est... c'est la mise en vigueur ou, à tout le moins, la...
la pérennité dans le temps.
M. Berry (Conrad) : Du modèle
qui a été convenu entre les parties, oui, absolument.
Mme LeBel : Parfait. C'étaient
simplement les clarifications que j'avais de besoin.
M. Berry (Conrad) : Mais
elles étaient nécessaires.
Mme LeBel : Merci beaucoup de
votre participation.
M. Berry (Conrad) : Merci.
La Présidente (Mme Cadet) : Donc,
je comprends que c'est complet. Merci, Mme la ministre. Je cède maintenant la
parole à Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Bonjour, M. Berry. Bonjour, Mme Daigle. Bien, j'imagine
qu'il n'y a pas de lien de famille avec M. Daigle qui était là juste avant
vous.
Mme Daigle (Nadyne) : Pas à...
pas à...
Mme Rizqy : Pas à votre
connaissance. Et bonjour, M. Lagueux. Dans le projet de loi, parce que,
là, j'ai bien compris de par vos échanges, c'est qu'historiquement vous étiez
quand même consultés, et c'est pour ça que vous réclamez ces deux postes d'observateur,
n'est-ce pas?
M. Berry (Conrad) : On a
toujours... En fait, on... Le RRPE est un régime distinct ayant son propre
comité de retraite. Évidemment, on a des représentants depuis la mise en place
du régime de retraite, et là, pour différentes raisons, il a fallu repenser la
composition du comité de retraite. Et je ne vais pas répéter ce que j'ai dit,
mais, pour éviter d'avoir trop de participants, et suite aux échanges, il a été
convenu d'ajouter des observateurs pour assurer surtout la présence, j'ai envie
de dire, des personnes qui sont les plus expertes en la matière, soit Mme Daigle,
ici, et une dame d'un autre regroupement, là, qui s'appelle Geneviève
Pelletier, tiens, pour la nommer.
Mme Rizqy : Merci. Je
comprends. Parfait. Et ma compréhension... Moi, je n'étais pas dans les
négociations de l'entente de 2021. On dirait que j'ai manqué une bonne négo. À
ce moment- là, est-ce que c'était écrit, ou ce n'était pas écrit, ou c'était
juste dans les pourparlers?
M. Berry (Conrad) : Je
vais... Il y a eu des choses d'écrites. Et je vais peut-être laisser ma
collègue, Mme Daigle, justement, le préciser.
Mme Daigle (Nadyne) : Oui. Ça
a été dit, ça a été... il y a eu des échanges en mode courriel, là, à ce
sujet-là, qui ont... qui ont été faits, oui.
Mme Rizqy : OK. Si c'est
possible, peut-être, juste de nous les transmettre, juste pour qu'on puisse
bien enligner... refléter les pourparlers pour faire, éventuellement, plus
tard, les modifications, si c'est correct. Mais vous pouvez le prendre sous toutes
réserves. Vous les avez? Oui, allez-y.
Mme LeBel : ...peut-être, je
pense qu'il n'y a pas... Je n'ai pas d'objection, à ce stade, moi, de confirmer
que ça faisait l'objet de l'entente de... On en a discuté en 2021, et je ne
pense pas avoir, dans mes questions, nié cette entente-là. C'était de préciser
l'entente. Et, à ce stade-ci, je pense que les échanges sont quand même
confidentiels, et j'espère que vous allez être d'accord avec moi. Et, si le
fait de dire que cette entente... cette... ces discussions-là qu'on rapporte
ont bien eu lieu vous convient, on pourrait se limiter à ça.
Mme Rizqy : Certainement.
Moi, si vous me confirmez de part et d'autre que c'était ça, les pourparlers,
il n'y a pas de problème. Donc, Mme la ministre, vous me le confirmez. C'est...
Oui, vous hochez de la tête.
Mme LeBel : Comme je disais
tantôt, le respect des ententes, pour moi, est essentiel.
Mme Rizqy : Ah! j'aime ça.
Nous aussi, on a une belle entente, hein? Alors, parfait, ce ne sera pas
nécessaire.
M. Berry (Conrad) : ...le
point de vue de la ministre là-dessus.
Mme Rizqy : Oui, oui, c'est
important. Bien, je pense que... Aïe! on est vraiment ici dans une unanimité, à
quel point c'est important d'accepter et de respecter des ententes.
Bien, Mme Daigle, est-ce qu'il y a
des éléments que vous amenez que vous aimeriez peut-être ajouter? Parce que M. Berry
a dit que c'était vous, l'experte. Alors, je comprends que vous risquez de
siéger dans un futur comité à titre d'observatrice. Mais est-ce qu'il y a d'autres
éléments que vous aimeriez attirer notre attention dans le projet de loi?
Mme Daigle (Nadyne) : Non,
non.
Mme Rizqy : OK. Donc, il est
complet.
Mme Daigle (Nadyne) : C'est
complet, oui.
Mme Rizqy : Vraiment. Et
vous, M. Berry, aussi.
M. Berry (Conrad) : Oui. Pour
moi, nous avons ciblé les enjeux qui étaient au cœur de nos préoccupations.
Nous les avons traduits du mieux qu'on le pouvait, et on n'a pas rien d'autre à
ajouter pour le moment.
Mme Rizqy : D'accord. Et,
vous aussi, M. Lagueux, tout est beau.
M. Lagueux (Éric) : Tout à
fait.
Mme Rizqy : Alors, au fond,
on ajoute deux postes d'observateur avec droit de parole, pas de droit de vote,
et par la suite ce serait complet.
Au niveau de la bonification des rentes...
Je ne suis pas certaine. Je veux juste vérifier quelque chose. Donnez-moi une
seconde. Parce que... Donc, bonification des rentes, ça, vous êtes satisfaits
aussi. Donc, ça, c'est beau.
M. Berry (Conrad) : Rien à
redire.
Mme Rizqy : Bon, écoutez, je
pense que c'est la première fois qu'on a un groupe aussi clair et concis qui
arrive et qui nous dit : On est satisfaits. Alors, parfait. Donc, il nous
resterait juste à travailler sur l'amendement possible pour les postes <d'observateur...
Mme Rizqy :
...qui
arrive et qui nous dit «on est satisfaits». Alors, parfait. Donc, il nous
resterait juste à travailler sur l'amendement possible pour les postes >d'observateur.
M. Berry (Conrad) : Mais je
vous assure que, lorsqu'on n'est pas satisfaits, on est capables de l'exprimer
également.
Mme Rizqy : Bien, écoutez,
c'est tellement surprenant. C'est qu'en temps normal on arrive, puis les gens
nous arrivent avec toutes leurs insatisfactions. Alors, écoutez, moi, c'est une
des premières fois que j'arrive à un projet de loi où est-ce que les gens nous
disent : Ça va bien, donnez-nous un petit amendement. Parce que je pense
que ce n'est pas très compliqué non plus comme amendement. Donc, de notre côté,
je pense que ça va... ça pourrait être quelque chose d'envisageable, là.
Parfait. Bien, merci beaucoup.
M. Berry (Conrad) : Merci à
vous.
La Présidente (Mme Cadet) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Saint-Laurent. Donc, je passe la parole au député
de Taschereau. Vous disposez d'une enveloppe de temps bonifiée. Donc, vous
aviez initialement 4 min 8 s, mais on ajustera le temps avec...
votre temps de parole avec le temps non écoulé de Mme la députée de
Saint-Laurent. Vous pouvez y aller.
M. Grandmont : Parfait. Bien,
je ne pense pas non plus prendre énormément de temps. Effectivement, moi aussi,
là, je... je me... On se retrouve dans une situation où on a un groupe, quand
même, qui est très favorable au projet de loi. Je poserais quand même quelques
questions.
D'abord, vous remercier, M. Berry, Mme Daigle,
M. Lagueux, d'être présents aujourd'hui pour cette... cette commission
importante. Je voudrais vous poser la question suivante. On a entendu le SFPQ
tout à l'heure. Il avait des récriminations, particulièrement, là, aux frais...
au partage des frais d'administration, au fait aussi, là, que 45 millions des
surplus du fonds des cotisations des personnes employées au RREGOP allaient au fonds
consolidé du revenu. On ne vous a... On n'a pas lu... On ne vous a pas entendus
particulièrement là-dessus. Est-ce que c'est parce que vous n'êtes pas
particulièrement touchés par ça ou parce que, pour vous, ça va de soi, puis il
n'y a pas de problème avec... avec ces dispositions-là, disons?
M. Berry (Conrad) : Bien,
écoutez, une entente n'est jamais parfaite. J'entendais la... Mme la ministre
dire que ça fait longtemps qu'elle négocie. Ça vaut également pour moi. Je dois
bien honnêtement vous le mentionner. J'ai des cheveux gris qui le trahissent
également.
Donc, il y a eu un compromis qui a été
fait. C'est certain qu'on aurait pu souhaiter autre chose, mais, en ce qui nous
concerne, ce compromis-là est acceptable. Et ce qui est surtout important,
c'est que, rapidement, les personnes concernées reçoivent les sommes qui ont
été déterminées, là, dans le cadre de cette entente.
Il faut également savoir que le gros des
discussions ou des négociations se fait avec les syndicats, hein? Quand on
comprend la dynamique, là, les cadres, nous sommes encore dans un régime
consultatif de détermination de nos conditions de travail. C'est des choses qui
sont en train de changer peut-être, mais... On nous consulte, mais vous
comprenez qu'on est quand même un petit groupe par rapport à l'ensemble des
syndiqués. Donc, une fois que les syndicats ont pris une position, bien, c'est
sûr que, là, l'entente, là, pour nous, ça peut être un peu plus difficile, là,
d'y apporter des modifications. Mais on fait toujours les observations et les
commentaires qu'on juge pertinents.
Dans ce cas-ci, pour moi, cette
entente-là, comme je l'ai mentionné, elle est acceptable et elle est
intéressante pour les personnes visées.
M. Grandmont : Parfait.
Merci. Vous écrivez, je pense, c'est en page 4, que «le RACAR se montre
plus que favorable aux dispositions du projet de loi qui ont pour effet
d'assurer aux participants du RRPE qui détiennent des crédits de rente une
augmentation de leurs prestations de retraite, dont les conditions de versement
et les modalités plus fines seront déterminées par les comités de retraite».
Donc, sans présumer des décisions finales
quant à ces conditions et modalités, qu'est-ce que ça pourrait vouloir dire,
comme options de choix qui pourraient s'offrir au comité, selon vous?
M. Berry (Conrad) : Là-dessus,
je vais laisser la parole à M. Lagueux.
• (12 h 40) •
M. Lagueux (Éric) : Oui.
Bonjour. En fait, on a repris un peu ce qui est écrit dans le projet de loi,
là. Il reste des petits détails à finaliser. Il a été question, par exemple,
justement, là, des... des cas de succession, ou des choses comme ça, des écrits
par rapport à ces gens-là. Je pense que ça allait surtout dans ce sens-là. Mais
je pense que l'essentiel est... est bien encadré dans le projet de loi.
M. Grandmont : Parfait.
Merci. Peut-être, dernière question, là, j'aimerais qu'on aille sur les crédits
de rente RCR puis les crédits de rente de... crédits de rente rachat. Peut-être
nous faire une distinction entre les deux puis nous indiquer aussi quels sont
les surplus, là, dans chaque cas, s'il vous plaît.
M. Lagueux (Éric) : En fait,
les surplus sont beaucoup plus importants pour la portion des RCR, donc, qui
provient des régimes de retraite auxquels les gens participaient, là, avant la
création du RREGOP. C'est surtout cet aspect-là, nous, qu'on souhaitait
fortement, que les surplus soient enfin retournés aux... aux participants.
Donc, on est contents, au final, que ce soit réglé.
Comme M. Berry vient de dire, c'est sûr
que ce n'est pas parfait. Au niveau du 44 millions, effectivement, c'est
sûr que ça aurait été souhaitable, de notre côté aussi, que ça retourne aux
participants. On a entendu les raisons, là. En fait, au moment des
négociations, on a compris et entendu les raisons pour lesquelles il y avait
un... un partage de certains surplus entre différents <moments...
M. Lagueux (Éric) :
...au
moment des négociations, on a compris et entendu les raisons pour lesquelles il
y avait un... un partage de certains surplus entre différents >moments.
Et puis, bien, c'est ça, tout ça pour dire que ce n'est pas, peut-être,
parfaitement à notre goût, mais, au final, on souhaitait que ça se règle le
plus rapidement possible puis que ça se règle enfin. Alors, c'est l'objectif du
projet de loi.
La Présidente (Mme Cadet) : M.
le député Taschereau, est-ce que vous avez une question additionnelle?
M. Grandmont : Non, c'est
correct. Donc, je ne vous demanderai pas si on doit... si vous nous encouragez
à voter pour le projet de loi. Je pense que c'était assez... très, très clair.
Donc, je vous remercie. Moi, je n'ai pas d'autre question. Merci.
La Présidente (Mme Cadet) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a consentement pour que la ministre puisse intervenir?
Mme LeBel : ...
La Présidente (Mme Cadet) : Pour
une intervention finale, une intervention en conclusion.
Mme LeBel : Une intervention
plus finale et générale, une précision, disons.
La Présidente (Mme Cadet) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Mme LeBel : Oui. Bien,
simplement préciser, aux propos de mon collègue de Québec solidaire, j'ai fait
une petite vérification, parce que j'étais un peu étonnée de ses propos.
Effectivement, quand on parle de l'AREQ, au départ, il y avait une position où
la CSQ pouvait les représenter. On considérait qu'ils étaient la... ils sont
intégrés à la CSQ, donc pouvaient être représentés. Mais je dois vous dire
qu'en après-midi, hier, ma... quelqu'un de mon cabinet a parlé... avait parlé
avec l'AREQ, et on avait accepté leur présence. Peu après, ils ont décliné, et par
la suite la CSQ s'est désistée, et on ignore la raison. Mais je pense que
c'était important de le dire, parce qu'on avait fait un commentaire particulier
par rapport à ça. Donc, je voulais juste simplement préciser l'ordre des
choses. Mais maintenant peut-être qu'ils ont leurs raisons, là, mais
effectivement, hier... hier, on a... on a adhéré à leur argumentaire.
La Présidente (Mme Cadet) : M.
le député de Taschereau voudrait faire une intervention. Est-ce qu'il y a
consentement pour une...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Cadet) : Pas
de problème. Allez-y. Donc, allez-y, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Non, mais je
suis content qu'on aille... qu'on puisse avoir cette discussion-là, là, sur la
présence de l'AREQ, là. Nous, ce n'est pas la version qu'on avait. Ce qu'on
entendait, c'est que le leader ne voulait pas que l'AREQ soit présente
aujourd'hui.
Mme LeBel : ...qu'ils ont
déposé, d'ailleurs, un document.
M. Grandmont : OK. Parfait.
Donc, on pourra au moins les lire. Parfait. Merci.
La Présidente (Mme Cadet) : Merci
beaucoup à toutes les parties.
Mémoires déposés
Donc, avant de conclure les auditions, je procède
maintenant au dépôt des mémoires et organismes... des organismes et des
personnes qui n'ont pas été entendus lors des auditions publiques. Je vous
remercie pour votre contribution à nos travaux.
La commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 43)