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Point de presse de M. Michel Després, ministre des Transports

Version finale

Le mardi 21 mars 2006, 13 h 57

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures cinquante-sept minutes)

Journaliste: M. Després, est-ce que vous êtes prêt à accorder un sursis au zoo?

M. Després: Je vais vous dire, d'abord, premièrement, je suis extrêmement déçu. Déçu parce que lorsque le gouvernement, d'abord ce n'est pas un dossier qui est nouveau, c'est un dossier depuis 2003 que le gouvernement du Québec regarde. Il avait formé un comité régional, oui, pour trouver des propositions, mais en même temps faire appel à des propositions de support en termes financiers.
Troisièmement, après moi-même depuis 14 mois que j'occupe cette fonction d'avoir sollicité la ville de Québec, d'avoir sollicité le gouvernement fédéral, d'avoir sollicité l'entreprise privée, le gouvernement en est venu à la décision du Conseil des ministres de celle de pouvoir transférer les activités du Jardin zoologique à l'Aquarium de Québec, premièrement, pour en faire un équipement régional plus fort; deuxièmement, en gardant une vocation avec un parc public administré par la Commission de la Capitale-Nationale; et troisièmement d'y amener une option qui se donne à la Commission scolaire de Charlesbourg pour en faire une école d'horticulture qui était la décision du Conseil des ministres.
Vous vous rappellerez... Et tout ça par le fait que le gouvernement du Québec acceptait de s'impliquer financièrement avec 12 millions de dollars, ça, c'est les faits, c'est l'histoire. Suite à la décision qui a été rendue du Conseil des ministres, vous vous rappelez qu'il y a eu un appel, hein, toute la région s'est regroupée pour faire appel à la mairesse de Québec et à moi pour qu'on fasse une proposition. Il y a une proposition qui a été clairement identifiée par Mme Boucher et moi qui faisais appel, un, à la coalition, deuxièmement qui faisais appel à la Communauté métropolitaine de Québec et, troisièmement, qu'il fallait respecter l'échéance du 31 décembre... du 31 décembre, excusez le lapsus, au 31 mars prochain pour que cette proposition tienne, sinon elle ne serait pas acceptée.
Je vais vous dire, c'est assez évident que suite à l'état de situation on est encore à la case départ, c'est-à-dire que tous ceux qui veulent le garder ne veulent pas payer. Donc, je vous dirais que le rapport...

Mme Larouche (Cécile) Sauf la ville de Québec.

M. Després: Je vais juste finir, je vais terminer. Oui, effectivement, parce que c'est une proposition de Mme Boucher et moi. Ce que je veux dire, c'est que, un, il n'y aura pas la résolution qui a été déposée à la ville de Québec, c'est clair. Mme Boucher le savait très bien, cette proposition-là vient d'elle et de moi, et il n'y aura pas de report d'échéance le 31 mars, premièrement.
Deuxièmement, la proposition que Mme Boucher et moi que nous avions faite publiquement ne tient plus, ne tient plus parce que la coalition n'a pas respecté ses engagements. Pour les respecter, il faudrait que la ville de Québec exerce une taxe, ce qui ne plaît pas à beaucoup de monde. Deuxièmement, l'appel fait à la communauté métropolitaine, vous le voyez par la résolution de la ville de Lévis, par les MRC, ne répond pas à cet appel-là. Donc, la décision du Conseil des ministres sera appliquée le 31 mars prochain.

M. Bouillon (Pierre): Est-ce que vous êtes déçu de la tournure des événements?

M. Després: Je suis déçu parce que je pense sincèrement qu'après avoir passé 14 mois dans ce dossier-là où j'avais sollicité l'ancienne administration à l'époque, qui a changé d'attitude avec l'arrivée de Mme Boucher, après 14 mois de débats dans ce dossier-là, après avoir fait le tour du jardin, comme je vous dis, avec la ville, avec le fédéral, avec l'entreprise privée, que la décision ait pris le Conseil des ministres... et, il faut le comprendre, une décision qui est en force, où j'ai accepté, suite à l'appel de la région, Mme Boucher et moi de faire une proposition à trois conditions, ces conditions-là ne sont pas là.
Donc, nous avons l'intention effectivement... Et je pense pour le bien, très sincèrement, pour le bien de la région, d'avoir maintenant... d'appliquer la décision du Conseil des ministres qui dit très clairement qu'on va renforcir l'équipement de l'Aquarium de Québec en transférant des activités, il faut le préciser, du Jardin zoologique vers l'Aquarium de Québec en donnant la gestion à la SEPAQ, qui est un gestionnaire qui est chevronné, qui va permettre, je pense, de rehausser cet équipement touristique là comme un équipement d'attrait touristique et familial, d'en faire... de demander à la Commission de la capitale nationale qu'il y ait un parc public ouvert à la population comme il en existe d'autres dans la région et troisièmement de garder une mission éducative, ce qui a toujours été sur le site depuis 75 ans, d'avoir cette vocation éducative où effectivement il y aura une école d'horticulture sur le site du Jardin zoologique.
Mais vous comprendrez qu'un jour ou l'autre il fallait prendre une décision, et que cette proposition-là...

Mme Larouche (Cécile): Vous refusez la chance ultime que Mme Boucher vous donne de sauver 68 millions qui ont été investis en pure perte?

M. Després: Je vais vous dire, ce n'est pas de cette façon-là qu'il faut voir les choses. Effectivement, vous avez raison. Ce n'est pas 68 millions, c'est 100 millions de dollars - non, non, mais il faut le répéter - en immobilisations et en fonctionnement. Vous avez raison, 100 millions de dollars qui ont été investis depuis trois ans dans ces équipements-là.
Vous êtes un payeur de taxes. Tous ceux qui nous écoutent sont des payeurs de taxes, comme j'en suis un. Et il fallait effectivement... Quand je vous dis: Il fallait mieux faire performer ces équipements-là... Et je pense que la décision qui est là devant nous, qui est la décision du Conseil des ministres, après avoir répondu...
Il faut le dire, le caucus, les députés de la région ont fait, ont décidé de répondre à cet appel-là. Mais, que voulez-vous, les équipements vont effectivement être réutilisés de la part de l'école d'horticulture par le public qui va avoir accès au site et naturellement par le transfert des activités. Donc, ce n'est pas que les équipements... Les équipements, tout reste à vocation d'ordre public.

Mme Larouche (Cécile): Quelle que soit l'idée de Mme Boucher?

M. Plouffe (Robert): Vous enterrez le projet, si je comprends bien, M. Després. Vous enterrez le projet complètement...

M. Després: Je vais vous dire très honnêtement, on est encore à la case départ. Tout ce que je sais, c'est que la proposition que Mme Boucher - je le répète, là - que Mme Boucher et moi, pour ceux qui étaient à la conférence de presse le 20 janvier dernier... Et Mme Boucher l'a dit elle-même, ce sont des conditions sine qua non pour que le projet fonctionne. Donc, je vais vous dire, on est encore à la case départ.

Écoutez, ces gens-là, la ville de Québec, Mme Boucher, elle a réagi rapidement. Puis elle est minoritaire à son conseil de ville. Elle a dit: Je vais réagir. Elle est venue me voir. Je lui ai dit: O.K., on va faire une proposition même s'il y a une décision du Conseil des ministres. On l'a fait.
Tous ceux qui nous avaient interpellés avant... Mme Boucher a été une excellente joueuse, comme j'ai été, pour le gouvernement du Québec, un excellent joueur, d'avoir réagi à cette situation-là qu'on avait reçu un appel, hein, des propositions de conseils de villes, des gens qui disaient: Ça n'a pas de bon sens, c'est un équipement, il faut le garder, il faut le conserver.
Mais elle est où, honnêtement, M. Plouffe, elle est où, la réponse effectivement des gens de la coalition, de l'Association des hôteliers, de la Chambre de commerce, des entrepreneurs, nommez-les, qui, depuis le début, hein, ont fait je ne sais pas combien de fois appel... plus les gens effectivement qui sont sur le palier municipal à d'autres niveaux, qui ont été interpellés?
Donc, je reviens encore à la case départ, au bout... après 14 mois, là. Je n'ai pas commencé voilà deux mois. Après 14 mois, je suis encore à la case départ, c'est-à-dire que tous ceux qui veulent le garder, hein, ne veulent pas payer. Le gouvernement du Québec...

Journaliste: ...

M. Després: Juste en terminant, le gouvernement du Québec a été, jusqu'à maintenant, le seul, toujours le même payeur dans ce dossier-là. Et ce qu'on a voulu faire, c'est de faire un partenariat. Le partenariat ne fonctionne pas. La décision du conseil s'applique pour le 31 mars.

Le Modérateur: Michel Hébert.

M. Hébert (Michel): Vous ne trouvez pas ça pitoyable, pour la région, qu'un projet aussi mineur somme toute, parce qu'il manque au fond 4 millions de la coalition...

M. Després: Ce qu'il manque...

M. Hébert (Michel): Quand on compare, bon, les projets d'infrastructures ailleurs, métros, ponts, autoroutes, etc...

M. Després: Mais il faut faire...

M. Hébert (Michel): Les 4 millions pour une région...

M. Després: Il faut faire une distinction, il faut faire...

M. Hébert (Michel): Comment vous jugez le milieu des affaires...

M. Després: M. Hébert, il faut faire une... Les gens des affaires... Il faut faire une distinction entre des équipements... entre les équipements que vous venez de mentionner. Là, on est dans l'ordre d'équipements qui sont des équipements récréatifs et touristiques, oui, mais qui ont toujours été... C'est les deux seuls équipements au Québec qui sont totalement financés, immobilisations, budgets de fonctionnement, entièrement par l'État. Prenez ailleurs, que ce soit Granby, que ce soit Saint-Félicien, oui, il y a eu des investissements d'immobilisations de la part du gouvernement du Québec, hein, il y en a eu. Dans un cas 12 millions, dans un cas 30 millions. Mais, une fois que les immobilisations ont été faites, ça a été fini.
Nous, après avoir mis 70 millions, hein, cette année on va en mettre l'équivalent de 16,5, il faudrait en mettre 17 l'année prochaine. Le gouvernement du Québec a décidé que sa contribution serait de l'ordre de 12 millions de crédits par année. D'ailleurs, dans le livre des crédits qui sera déposé, le gouvernement continue à assumer ses responsabilités. Il va y avoir 12 millions de dollars qu'il va continuer à verser pour faire vivre ces deux équipements-là.

M. Hébert (Michel): Qu'est-ce que vous allez faire avec les animaux, là?

M. Després: Ah! Bien, écoutez, il y a des protocoles d'entente qui sont prévus. Naturellement, on va respecter... Dans le respect des animaux, dans le respect des protocoles, il y aura...

M. Hébert (Michel): Est-ce que les démarches sont amorcées?

M. Després: Bien, écoutez, moi...

M. Hébert (Michel): On ne vend pas des boas comme ça chez Dyno...

M. Després: Oui, puis vous avez raison, puis effectivement ça va prendre un certain délai, comme de définir la zone du parc public administré par la Commission de la capitale, mais vous comprendrez, qu'un jour où l'autre il fallait trancher. Moi, je suis déçu, déçu parce qu'il y a eu un appel qui était évident, hein? Et, malgré une décision du Conseil des ministres, j'ai fait une proposition avec
Mme Boucher, et cette proposition-là, quant à moi, ne tient plus, tout ce qu'on veut faire, c'est de gagner du temps. Et je l'avais dit dès le début, donc...

M. Plouffe (Robert): Mais est-ce que ce n'est pas trop beau? Vos défusions, et vos fusions puis vos villes, est-ce que ce n'est pas un exemple que ça ne marche pas, justement, que si vous ne forcez pas par des lois les autres municipalités à participer à des équipements qui touchent toute la région, on va se retrouver toujours dans des situations comme celle-là, M. Després? Pourquoi vous ne l'avez pas fait?

M. Després: Je vais vous dire, M. Plouffe, chaque région est particulière. Et sans vouloir faire de comparaison, il existe, pour le Jardin botanique, le Planétarium, l'Insectarium et le Jardin botanique à Montréal, le Biodôme - je pense que je l'ai nommé deux fois, le Jardin botanique - il y en a quatre équipements où, un, ces équipements-là appartiennent à la ville; deuxièmement, ils ont l'équivalent d'un déficit de 39 millions de dollars par année qui est partagé tiers, par la ville de Montréal, le tiers par la Communauté métropolitaine de Montréal qui se sont entendus sur ce qui était des équipements régionaux et, troisièmement, juste pour terminer, une subvention qui vient, oui, du gouvernement du Québec de l'ordre de 13 millions.
Nous, on a deux équipements, il va en rester, dans les faits, un qui aura une vocation différente, hein, et un qui sera un attrait plus rehaussé en termes de l'Aquarium du Québec, le gouvernement du Québec va continuer, ne se désengage pas, va continuer à verser 12 millions de dollars. Ça fait que vous comprendrez, oui, que, dans l'ensemble des dossiers du gouvernement il y a des priorités effectivement, et qu'on était prêt... on était prêt, je vous le dis, là. Moi, ça fait 14 mois que j'assume cette responsabilité-là, pendant 14 mois, à tous les jours, depuis que j'occupe cette fonction, il n'y a pas une journée où je n'ai pas discuté de ce dossier-là.

M. Hébert (Michel): Comment ça se fait que, Saint-Félicien et Granby, ce sont des succès zoologiques, si vous me passez l'expression, tandis qu'à Québec ça ne fonctionne pas?

M. Després: Bien, écoutez, dans une région comme... Écoutez, c'est une excellente question. Historiquement, il y a un certain nombre de décisions effectivement qui ont été prises. C'est sûr que la décision de l'ancien gouvernement, hein, d'en faire une spécialité en ornithologie, hein, pour ne pas, je dirais, déplaire à d'autres régions, n'était sûrement pas le choix le plus judicieux. Deuxièmement, on a fait des prévisions qui ne tenaient pas, où on disait qu'il devrait y avoir 600 000 personnes alors que nous sommes au même résultat qu'il y avait avant même de faire la rénovation de ces équipements-là, c'est ça la réalité, 62 000 visiteurs de moins. Donc, je vous dirais qu'effectivement ces équipements-là n'ont pas atteint les objectifs qui étaient fixés et je vous dirais qu'à quelque part on s'est peut-être fié souvent, souvent et longtemps, longtemps parce que le payeur était le contribuable du Québec entièrement pour 100 % de la facture.

M. Plouffe (Robert): Il n'y a pas de sursis possible?

M. Després: Il n'y a pas de sursis, le dossier est clos.

(Fin à 14 h 9)

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