(Treize heures cinq minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à tous. Bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur
la situation au Québec quant à la COVID-19. M. le premier ministre du Québec,
François Legault, est accompagné du ministre de l'Économie et de l'Innovation,
Pierre Fitzgibbon, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio
Arruda.
Alors, M. le premier ministre, à vous.
M. Legault : Merci.
Bonjour, tout le monde. Je commence avec le bilan de la dernière journée. On a
83 nouveaux décès, un total de 1 682. Donc, évidemment, mes pensées
sont avec toutes ces personnes et puis toutes les familles et les proches de
ces personnes qui sont décédées. On a maintenant 25 757 cas
confirmés, c'est une augmentation de 775. On a 1 625 personnes
hospitalisées, c'est une augmentation de 84. Puis on a 217 personnes aux
soins intensifs, c'est une augmentation de sept.
Bon, j'ai demandé, comme je vous l'avais
promis, là, le décompte de combien il y a de personnes hospitalisées qui ne
devraient plus être hospitalisées. Il y en avait hier 94. Donc, ça veut qu'il y
a 94 personnes qui n'ont plus besoin de soins à l'hôpital, mais qu'on a
volontairement gardées à l'hôpital plutôt que de les retourner, par exemple, dans
les CHSLD, pour les raisons que vous connaissez.
J'ai avec moi un graphique que j'ai
demandé qu'on prépare, sur les décès. Donc, vous savez, le Dr Arruda
l'explique souvent, il y a d'abord les cas, ensuite il y a les
hospitalisations, les soins intensifs, les décès. Vous voyez qu'avec les
hospitalisations ça peut fluctuer à cause de la situation dans les CHSLD. Et
les cas, bien, aussi, ça dépend du nombre de tests, là, le nombre de tests
qu'on est en train d'augmenter. Donc, l'élément qui est le plus sécuritaire,
puis surtout qu'on l'analyse très bien, bien, malheureusement… sont les décès.
Donc, j'ai demandé qu'on divise les décès,
pour chacune des journées, depuis le début, entre les personnes qui viennent
des résidences où il y a des soins de longue durée qui sont donnés et le reste
de la population. Puis là, vous voyez, sur le graphique, donc en haut, en bleu,
on a les décès à chaque jour. Là, on a fait une moyenne de
trois jours à chaque jour. Donc, à chaque trois jours, on enlève la
première journée. Donc, ça permet d'avoir un meilleur portrait puis d'enlever
les biais, là, selon les moments où c'est rapporté parfois, qui ne sont pas
nécessairement les dernières 24 heures.
Ce qu'on voit, c'est qu'il y a, on l'a dit
souvent, là, deux mondes. En haut, en bleu, on a les décès de personnes
qui recevaient des soins de longue durée, par exemple, dans les CHSLD, puis, en
bas, en vert, on a les autres personnes, donc les personnes qui sont à leur
domicile, qui ne sont pas dans des résidences comme des CHSLD. Ce qu'on voit,
c'est d'abord que, sur la courbe en vert, donc qui exclut les CHSLD, bien,
c'est relativement faible puis, depuis 14 jours, donc depuis
deux semaines, le nombre est très stable. Donc, il n'y a pas eu
d'augmentation. On se maintient autour de huit, neuf, 10 décès par jour.
Donc, c'est un peu ce plateau-là, depuis deux semaines, qui nous permet de
dire : Bien, la situation est sous contrôle, sauf dans les CHSLD. Mais il
faut y aller graduellement pour éviter ce qu'on veut toujours faire attention,
là, qu'il y ait une explosion de la courbe.
Donc, je reviens sur l'annonce du jour.
Hier, on vous a annoncé qu'on va ouvrir graduellement les écoles primaires puis
les services de garderie, mais qu'on va laisser les écoles secondaires fermées
jusqu'au 1er septembre. Aujourd'hui, on vous annonce que certaines
entreprises vont être réouvertes au cours du mois de mai, donc graduellement,
au cours des prochaines semaines.
Je vais laisser Pierre vous donner le
détail, mais je veux vous dire, ce travail-là, d'abord, a été fait... puis ça a
été un travail, là... puis je les remercie, il y a quatre groupes qui ont
travaillé ensemble. Il y a l'équipe du ministre de l'Économie; il y a l'équipe
de la Santé publique; il y a l'équipe de Jean Boulet, le ministre de l'Emploi;
et les gens de la Commission de santé et sécurité du travail pour s'assurer que
toutes les mesures qui devaient être prises vont se retrouver dans des guides,
là, qui vont être présentés par Pierre puis par Jean Boulet. Donc, c'est
important de le dire, là, ce qu'on vous présente, c'est les résultats d'une
concertation entre ces quatre groupes.
Donc, il y a, au cours du mois de mai,
trois grands types d'entreprises qu'on va réouvrir.
D'abord, les magasins qui ne sont pas dans
les centres d'achats ou qui sont un centre d'achats mais avec une porte qui
donne à l'extérieur. Donc, on ne veut pas, à court terme, réouvrir les centres
d'achats puis d'avoir un risque d'avoir des rassemblements dans les centres
d'achats.
Deuxième secteur, c'est toute la construction
en génie civil, donc les travaux routiers, les chantiers pour les
infrastructures. Donc, ça, c'est le deuxième groupe.
Puis le troisième groupe, bien, ce sont
les entreprises manufacturières, donc les usines.
Ce sont les trois groupes qu'on va réouvrir
graduellement, dans les prochaines semaines, au cours du mois de mai. Puis
l'idée, c'est justement de réouvrir graduellement puis de faire le suivi, de
voir est-ce qu'il y a un impact sur la contagion, est-ce qu'il y a un impact
sur la situation dans nos hôpitaux. Donc, c'est important, là, qu'on garde le
contrôle. Donc, c'est pour ça qu'on ouvre seulement une partie des entreprises
puis qu'on va le faire graduellement au cours des différentes semaines du mois
de mai.
Je veux revenir sur les consignes, là,
parce qu'il y a certaines personnes qui peuvent penser, parce qu'on réouvre
certaines écoles ou qu'on réouvre certaines entreprises, que tout est permis.
Non. Il faut, entre autres, s'habituer puis s'habituer pour longtemps, entre
autres à garder le deux mètres, là, le six pieds de distance avec les autres
personnes et de ne pas avoir de rassemblement, là. Donc, on ne veut pas, là,
que les groupes de personnes, à l'extérieur ou à l'intérieur, se retrouvent
ensemble.
Puis, bon, je le sais que ça peut venir un
peu tannant de toujours parler des personnes plus âgées, et tout est relatif,
là, puis on parle maintenant des personnes qui ont 60 ans et plus, donc ça
m'inclut, moi, j'ai 62 ans, donc, je n'aime pas plus ça que les autres
personnes qui ont 60 ans et plus, mais il reste que, comme on dit, les
faits sont têtus, les chiffres sont têtus, 97 % des décès qu'on a eus au
Québec depuis le début sont des personnes de 60 ans et plus, puis les plus
jeunes, bien, c'est souvent des gens qui avaient des maladies chroniques, donc,
qui étaient plus vulnérables. Donc, les personnes qui sont vulnérables, puis en
particulier toutes les personnes qui ont 60 ans et plus, c'est très
important de maintenir la distance de deux mètres avec toutes les autres personnes
quand vous êtes chez vous ou à l'extérieur. D'ailleurs, je devrais dire...
parce que nous, les personnes de 60 ans, on a appris ça en pieds, donc
c'est six pieds. Donc, il faut rester toujours à six pieds des autres
personnes, toujours, toujours à six pieds. Même de vos enfants, il faut rester
à six pieds. Il faut faire comme, dans le fond, si toutes les personnes que
vous rencontrez auraient le virus. Donc, agissez de façon prudente. Comme ça,
on va pouvoir retrouver graduellement une vie normale.
Je veux terminer avec mes remerciements du
jour. Mes remerciements du jour sont pour les entrepreneurs du Québec. Les gens
qui me connaissent savent que j'aime les entrepreneurs. Ils sont des gens
créatifs qui prennent des risques, qui sont devant la parade. Je sais que ça a
été des semaines épouvantables. Ça a été l'enfer financièrement, puis je sais
aussi que ce n'est pas demain matin que vous allez retrouver tous vos clients.
Donc, je peux comprendre, là, que ça doit être très stressant. Il y a des
entrepreneurs qui ont bâti une entreprise toutes leurs vies puis que, là, ils
se retrouvent devant une entreprise qui, financièrement, est en grosse
difficulté. Ce n'est pas de leurs fautes, ce n'est pas parce qu'ils ont pris
des mauvaises décisions, c'est vraiment ce qui nous est tombé sur la tête avec
la COVID-19.
Donc, je veux vous dire, Pierre puis les
gens de l'Économie sont là pour vous aider, donc, que ça soit Investissement
Québec ou que ça soit aussi votre banque ou votre caisse. Il y a des liens
entre les banques, les caisses et Investissement Québec et le ministère de
l'Économie. On a besoin de nos entrepreneurs. Donc, on va tout faire pour vous
aider financièrement à passer au travers, là. C'est à l'avantage de toute la
société de le faire, là. Donc, il y a des programmes qui ont déjà été annoncés,
puis on va continuer d'annoncer des programmes dans les prochaines semaines,
dans les prochains mois, parce que notre société a besoin de ses entrepreneurs.
Donc, je veux dire, en terminant, aux
entrepreneurs : Courage, ensemble on va passer au travers. Merci.
Le Modérateur
: Merci. Maintenant,
en anglais.
M. Legault : Few words in
English. Good afternoon. Today, we announce our plan to
gradually reopen our businesses. It's the product of the collaboration between
the Minister of Economy, Minister of Labour, the CNESST and the Public Health
authorities. Our challenge is to gradually restart the economy without
restarting the pandemic.
The reopening will be
spread through several weeks, we only announce the first part of it today.
We'll start with businesses that are not in shopping malls or that have a door
that that gives on the outside. We'll also start reopening our civil
engineering construction, road construction and factories. We will later announce
a plan for other businesses.
The idea is to gradually
add workers and analyze the effect on the contagion. But, one thing is clear,
if we want our plan to work, we need to continue all our efforts of physical
distanciation and we need to continue to protect the most vulnerable. I'm
counting on you all. Thank you.
Je passe maintenant la parole au ministre
de l'Économie, Pierre Fitzgibbon.
M. Fitzgibbon : Merci, M.
Legault. Dr Arruda. Alors, bonjour, tout le monde. On évalue qu'il y a
présentement à peu près 1,2 million de Québécois qui sont en arrêt de
travail temporaire en raison des mesures de confinement mises en place pour
freiner la propagation du coronavirus. Mettre le Québec en pause n'a pas été
une décision facile à prendre. La situation, par contre, se stabilise, dans la
très grande majorité des régions du Québec, et on a obtenu l'autorisation de la
Santé publique pour annoncer graduellement et de façon sécuritaire la
réouverture de notre économie.
Je tiens à préciser que la Direction de la
santé publique ainsi que la CNESST ont élaboré des règles très claires que
toutes les entreprises autorisées à rouvrir devront respecter en tous points.
Des guides à propos des règles en vigueur sont d'ailleurs disponibles sur le
site web du CNESST; déjà, pour la construction, c'est là et, plus tard
aujourd'hui, pour les commerces et les entreprises manufacturières.
Comme l'a dit le premier ministre, notre
plan de réouverture sera progressif et se fera en plusieurs phases. On
n'hésitera pas à revenir en arrière, si jamais il y avait une nouvelle éclosion
du virus, quoique, évidemment, pas désirable. Pour limiter les risques, on
priorise d'abord les réouvertures de trois secteurs d'activité qui ont un
impact important sur l'économie : la construction, le commerce de détail
et le manufacturier. Des communiqués de presse ont été émis, dans les
prochaines minutes, sur ces réouvertures.
Premièrement, pour le commerce de détail,
partout au Québec, sauf dans la Communauté métropolitaine de Montréal, la CMM,
les commerces de détail qui ont une entrée directe à l'extérieur pourront
rouvrir à compter de lundi le 4 mai. Pour la CMM, ce sera une semaine plus
tard, soit le 11 mai. Par contre, les centres commerciaux avec des aires
communes devront demeurer fermés jusqu'à nouvel ordre. En ce qui concerne les
entreprises de la chaîne d'approvisionnement des commerces de détail, ce qu'on
appelle le commerce en gros, elles pourront reprendre leurs activées aux mêmes
dates, soit le 4 ou le 11 mai. La réouverture des commerces et de leur
chaîne d'approvisionnement respective permettra à 196 000 Québécois de
reprendre leur travail. Toutes les entreprises devront évidemment avoir mis en
place des mesures de protection nécessaires pour leurs employés et leurs
clients.
Deuxièmement, pour le secteur
manufacturier, la réouverture se fera en deux temps afin de faciliter le
respect des règles sanitaires. Le lundi 11 mai, les entreprises
manufacturières de toutes les régions du Québec, incluant Montréal et la CMM,
pourront reprendre leurs activités. Il y aura toutefois une restriction quant
au nombre d'employés qui peuvent travailler en même temps. Pour chaque quart de
travail, le fonctionnement des entreprises pourra être assuré par un maximum de
50 travailleurs plus 50 % des employés excédant le
50 travailleurs par quart de travail, et ce, à tout moment de la journée.
Je vous donne deux exemples. Un site
manufacturier qui emploie 50 personnes ou moins lors d'un même quart de
travail peut fonctionner à pleine capacité, alors qu'un site manufacturier qui
emploie 500 personnes lors d'un même quart de travail peut fonctionner
avec un maximum de 275 personnes, soit 50 plus la moitié de
l'excédent, 225. La raison est simple : on veut faciliter la distanciation
physique entre les employés.
Dans un deuxième temps, si tout se passe
bien, les entreprises manufacturières de toutes les régions du Québec pourront
reprendre leurs activités sans restriction selon le nombre d'employés à partir
de lundi le 25 mai, soit deux semaines plus tard. C'est plus de 176 000
Québécois qui reprendront l'action avec la reprise du secteur manufacturier.
Par ailleurs, tous les employés des entreprises manufacturières, de commerce
et, en fait, de tous les secteurs, qui sont en mesure de faire du télétravail
devront continuer à le faire. Ceci permet, d'une part, de minimiser la
propagation du virus et, d'autre part, s'insère très bien dans un contexte
d'initiative, de respect des enjeux de changements climatiques. Le monde dans
lequel nous vivons va certainement changer, qu'on pense à l'évolution du
commerce électronique ainsi que nos déplacements futurs.
Dernièrement, pour la construction, mon
collègue ministre du Travail, M. Jean Boulet, via un communiqué, confirme
la réouverture complète de l'industrie de la construction à compter du
11 mai 2020. Cette décision, appuyée par les autorités de la Santé
publique, est aussi sujette à changements en fonction de l'évolution de la situation
sanitaire au Québec. Cette réouverture permettra le retour au travail de près
de 85 000 travailleurs. Les chantiers reprendront donc dans
l'ensemble des secteurs de l'industrie de la construction, ce qui entraînera,
du même coup, la réouverture complète des chaînes d'approvisionnement de
l'industrie composées de nombreuses PME.
Avant de finir, je veux aussi ajouter
qu'on prolonge jusqu'au 31 mai la fermeture les dimanches de tous les
commerces de détail, sauf les pharmacies, les stations-service, les dépanneurs,
ainsi que les restaurants et les épiceries, avec certaines restrictions et
permissions. En ouvrant de façon progressive notre économie et nos entreprises,
la Santé publique pourra mesurer l'évolution du virus au Québec. On est
confiants que l'ouverture graduelle pourra se poursuivre, mais on s'ajustera si
nécessaire. Merci.
Le Modérateur
: Merci à
vous deux. Alors, pour la période des questions des journalistes, nous allons
débuter aujourd'hui avec Patrick Bellerose du Journal de Québec,
Journal de Montréal.
M. Bellerose (Patrick) : Oui.
Bonjour à tous. Une question pour MM. Legault et Arruda. Après l'OMS et le
gouvernement fédéral, en fin de semaine, on a vu que l'Institut national de
santé publique rejette la stratégie d'immunité collective. Est-ce que vous
appuyez toujours cette stratégie et sur quelle base scientifique vous
appuyez-vous?
M. Legault : Bien, je peux peut-être
commencer en disant, là, qu'on n'appuie pas cette base-là. On dit que c'est une
possibilité, mais qui n'est pas... on n'a pas de preuve que ça fonctionne.
Donc, comme je l'ai expliqué hier pour la réouverture des écoles, les critères
qu'on a suivis pour réouvrir les écoles n'incluaient pas l'immunité collective.
Donc, je ne vois pas une grande différence entre ce qu'on dit puis ce que dit
l'institut.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, effectivement. Si vous me permettez, le ministre a été bien clair sur les
cinq raisons qui faisaient qu'on allait réouvrir le milieu scolaire. Il n'y a
pas que les maladies infectieuses, il y a aussi tous les problèmes sociaux qui sont
entraînés.
J'ai été questionné. Je voudrais vous dire
que, des fois, il y a une interprétation dans les propos où on oppose,
notamment, notre position à celle de l'OMS ou du Canada. On est exactement sur
la même longueur d'onde, si vous me permettez, là. Dans les faits, les gens ont
dit d'être prudents. C'est ce qu'on fait. Le ministre de l'Économie lui-même
dit que ça va être surveillé de façon… très près. C'est un plan. Nous annonçons
des dates pour que les gens puissent commencer à se préparer, mais on va
évaluer la situation de façon importante. On va appliquer les mêmes critères
qui sont recommandés par l'OMS en termes de faisabilité, en termes de capacité
hospitalière, en termes de tests, puis etc.
Donc, tout ça, là, je voulais juste vous
dire que, dans le fond... Et, quand l'institut nous dit que la question de
l'immunité collective n'est pas un élément... Tout le monde aurait rêvé d'un
virus qui donnerait une immunité collective parce qu'on n'a pas de vaccin. Puis
là on n'a pas de vaccin pour un bon bout. On n'a pas de traitement non plus.
Puis on sait qu'on ne pourra pas rester confinés.
Puis, un dernier message que je veux
répéter, il faut voir le développement de notre économie actuellement… Les
ouvertures, comme des travailleurs essentiels qui réouvrent actuellement, il ne
faut pas le voir comme étant un message à tout le monde : Ça y est, eux
autres, ils sortent, moi, je peux sortir, parce que le succès de l'opération va
être dépendant que la transmission ne soit pas faite. Et on va réouvrir. Les
gens vont réouvrir. Ce n'est plus les mêmes usines, ça ne sera plus les mêmes
milieux, ça ne sera plus les mêmes magasins qui vont réouvrir comme ils étaient
avant. Ils vont mettre de la distanciation. Des gens qui ne respecteront pas ça
vont avoir des amendes prévues à la CNESST.
Mais je demande à population de collaborer
et de prendre prudence pour ne pas que, dans la communauté, on flambe non pas à
cause de la réouverture, mais parce que les gens se sont rassemblés, se sont
mis à faire des partys puis ils ont exposé aussi nos plus aînés qui, pour nous,
sont importants. Si on fait ça, ce n'est pas pour le plaisir de les enfermer,
ce n'est pas pour le plaisir de les chaperonner, ce n'est pas pour se venger de
ce qu'ils ont fait quand on était petits, ce n'est pas ça du tout, c'est qu'on
sait que c'est ces gens-là qui pourraient se retrouver dans les soins intensifs
et qui pourraient mourir, malheureusement, parce que la circulation va
augmenter dans la population, c'est sûr, avec plus de gens qui sont en contact,
etc.
Donc, ça, c'est important. Et je voulais
clarifier ces éléments-là parce que souvent on nous met en opposition en termes
d'interprétation. Puis, quand j'ai parlé d'immunité collective, c'est que j'ai
eu une question de votre part me demandant quel était le niveau d'immunité
collective qu'on aimerait avoir si on voulait qu'on ait une immunité de masse.
C'était ça, en théorie. C'est malheureux, ce virus-là est un traître, si je
peux dire. Il s'infiltre en nous. On apprend encore à chaque jour puis on n'a
pas fini, mais on ne peut pas non plus rester enfermés dans nos cabanes à tout
jamais.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Bellerose (Patrick) : Oui.
M. Legault, pourquoi ne pas permettre les petits rassemblements dans les
résidences privées, là, les soupers de couples en amis, les enfants qui jouent
ensemble avec les enfants du voisin, par exemple, sur le terrain? Et est-ce que
ces personnes-là vont recevoir une amende si jamais on se retrouve à quatre ou
à six dans une résidence ou sur la terrasse, par exemple?
M. Legault : Bien, il n'y a
rien de changé pour ce qui est des rassemblements. Comme l'a dit le
Dr Arruda, les entreprises, bien, à un moment donné, on ne peut pas les
fermer pour toujours, on a besoin d'avoir des revenus pour être capables de se
payer des services, donc c'est pour ça qu'on y va graduellement. Mais faire des
partys de famille, on peut s'en passer pendant un certain temps. Je comprends
que ce n'est pas bon pour la santé mentale puis que les gens ont hâte de se
retrouver, mais bon, un, les personnes doivent rester à deux mètres puis,
idéalement, ne pas être trop longtemps dans la même pièce, même si elles sont à
deux mètres. Donc, si on veut sauver, si on veut être capables d'épargner
les personnes vulnérables, bien, il faut maintenir ces consignes-là.
M. Arruda (Horacio)
:
Si vous me permettez, M. le premier ministre, il faut comprendre que le
principal «driver» de l'épidémie n'est pas nécessairement les contacts qu'on va
faire en société où on va se croiser puis on fait très attention. Puis on sait
qu'il y a des asymptomatiques. Mais ça a été, comme en Chine, les contacts
familiaux à l'intérieur, c'est toujours un risque plus grand de transmission,
puis etc., et c'est pour ça qu'on veut le faire.
C'est clair qu'avec l'évolution de la
situation, on verra quand est-ce qu'on pourra permettre, je dirais, un
rassemblement progressif — hein, c'est le terme du jour,
progressif — en fonction de l'épidémiologie, qui va être peut être
différente d'un territoire à l'autre, mais il est encore trop tôt, à mon sens,
pour le faire.
Le Modérateur
:
Maintenant, au tour de Tommy Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour. D'abord, M. le premier ministre, votre homologue de l'Ontario vient
juste de déclarer qu'il était hors de question, pour lui, de suivre l'exemple
du Québec au sujet de la réouverture des écoles. Il a déclaré : «Nous ne
voulons pas mettre nos enfants en danger.» Craignez-vous de sous-estimer le
risque que cela pose pour les enfants de retourner à l'école?
M. Legault : Non. Moi, je
trouve que si on parle, par exemple, des enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage, c'est une question de balance d'inconvénients, beaucoup plus
de risques de les priver d'école pendant six mois que le risque qu'on leur
fait courir de conséquences graves de retourner à l'école. Donc, c'est une
question, là, d'évaluation de risques. Il n'y a rien de parfait, il n'y a rien
de 100 % sûr dans la vie, mais nous, on calcule, avec la Santé publique,
que c'est mieux pour les enfants de retourner à l'école.
M. Arruda (Horacio)
:
Puis si vous permettez, M. le premier ministre, dans The Connection
d'Australie, il y a un papier journal, pour... à vos médias, mais quand même,
ont fait état, notamment, des plus récentes données en lien avec la
transmission chez l'enfant. Un, l'enfant est rarement malade de façon
significative. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a aucun cas possible dans la
nature, mais ils sont peu malades. Contrairement à ce qu'on pensait, par
rapport à l'influenza, qu'ils deviennent des très grands transmetteurs de la
maladie dans la population, ça ne semble pas être nécessairement le cas.
Il y a quand même toujours de la prudence
à faire, c'est pour ça qu'on ne les remet pas tout le monde ensemble, collés
les uns sur les autres, et qu'on veut de la distanciation, mais je ne pense pas
qu'on fasse vivre à nos enfants un risque important en lien avec la COVID-19.
Plutôt, au contraire, on va permettre à certains enfants plus vulnérables
d'avoir accès à de la nourriture, à de la pédagogie importante pour ne pas que
des retards éducationnels se fassent plus tard puis qu'on ait toute une série
de jeunes décrocheurs, parce qu'ils vont avoir de la difficulté à aller au
secondaire, éventuellement.
M. Chouinard (Tommy) : Mon
autre question s'adresse à vous, Dr Arruda. Je pense qu'il y a beaucoup de
Québécois qui comprennent mal l'avis de la Santé publique autour de ce plan de
déconfinement. Pour bien comprendre, là, sur une échelle d'un à 10, où se situe
le risque que ce plan de déconfinement se traduise par une recrudescence de la
transmission chez les adultes et d'une hausse des hospitalisations?
M. Arruda (Horacio)
:
C'est clair, si vous me permettez, là, qu'il va y avoir une augmentation de
transmissions, là, dans la communauté, dès qu'on rouvre un peu et qu'il
pourrait y avoir même des personnes qui décéderaient. Bon, est-ce qu'ils
vont... mais la réouverture progressive veut minimiser cet élément-là, là. Il
n'y a personne qui va vous le dire, qu'il n'y aura aucun cas de transmission.
On sait qu'il va y en avoir un, mais ce n'est pas non plus en enfermant les
gens tous azimuts... que les gens aussi pourraient aussi se révolter et se
mettre à faire des rassemblements chez eux, etc., en cachette. Oui, il va y
avoir des cas. C'est ce qu'on appelle un risque pondéré puis un risque qui va
être suivi régulièrement.
Je vais vous dire, on va avoir une capacité
de surveiller les choses, puis je le dis, le premier ministre le sait,
M. Fitzgibbon le sait, il l'a dit lui-même, on reculera, si on pense qu'on
est en train d'aller trop rapidement, et on reculera... Puis je vais vous dire
aussi... et si la population ne suit pas les consignes comme telles, je ne
serai pas gêné de recommander le confinement de façon importante pour ne pas
nous retrouver dans une situation où on aura à choisir entre monsieur Y et
monsieur X ou madame Y et madame X, pour les soins intensifs.
M. Chouinard (Tommy) : Et sur
l'échelle...
M. Arruda (Horacio)
:
Et sur l'échelle, écoutez, comme je vous le dis, là, je ne suis pas en... Un,
qu'il va y avoir des cas puis etc., je peux vous dire que c'est 100 %,
mais est-ce que ces cas-là vont être incontrôlables, dans le sens... la réponse
est non.
Et n'oubliez pas qu'on fait une stratégie.
On ne demande pas aux gens qui sont à risque de se déconfiner ou d'aller
travailler. Nous prenons les personnes qui vont peut-être l'attraper, mais qui
vont avoir le moins d'impact sur leur vie comme telle. Certains vont faire la
maladie de façon asymptomatique, certains pourront avoir besoin d'être
hospitalisés. J'espère, pas trop de gens qui vont mourir, O.K., parce que je
veux être au clair, là, il ne faut pas penser que...
Le virus, là, il est ici puis il est ici
pour longtemps. Ça fait qu'on peut décider de reporter tout ça en septembre ou
en... avec la saison de la grippe, ce qui, à mon avis, ne sera pas
nécessairement les éléments... Et puis je pense que chaque gouvernement regarde
son épidémiologie locale, hein? Nous, on déconfine dans les régions, ce qu'on
appelle plus froides par rapport aux chaudes, et c'est très bien dit par toutes
les recommandations internationales qu'il faut regarder l'épidémiologie la plus
locale possible pour être capable de prendre des décisions. Ça fait que je
pense qu'au Québec on est en mesure de le faire.
On sait, c'est un pari risqué. Le virus,
là, on ne peut pas l'éliminer. Il va circuler. Là, la question, c'est : Comment
on fait? On balance tout ça, à mon avis. Puis je tiens à dire que l'économie, l'argent,
la santé mentale, tout ce qu'on appelle... et, dans une société, il n'y a pas
que les maladies infectieuses, ce sont des déterminants de la santé. Je veux
dire, moi, je veux éviter des suicides chez des propriétaires de PME, des
divorces parce que ça va mal et de la violence faite aux enfants. Ça fait
partie aussi des enjeux de santé qu'il faut être capable de mesurer.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question, Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. le premier ministre, M. le ministre Fitzgibbon, Dr Arruda.
Vous en êtes où dans votre réflexion
sur... parce que, là, juste mettre la table... et on comprend, là, qu'il n'y
aura pas de voyage au cours de l'année, là, au cours de l'été, etc. Il va faire
beau, il y a des gens qui vont être en vacances. Vous en êtes où dans vos
pronostics d'ouverture, par exemple, des régions, en fait, des campings, des
parcs, le plein air, l'industrie de la pêche, la restauration, toute
l'industrie touristique, finalement, là? Est-ce qu'on va en avoir une industrie
touristique cet été? Vous voyez ça quand, l'ouverture de cette industrie-là?
M. Legault : On ne le
sait pas encore. On continue à évaluer la situation. On commence par ce qu'on
vous annonce aujourd'hui, mais, pour le reste, là, on n'a pas choisi de
réouvrir les restaurants, les campings, donc... Attendez une minute. Les
campings, oui. Les campings, dans certains cas, ça peut être réouvert, les gens
qui vivent en Floride l'hiver puis qui vivent sur un camping, en autant que
certaines consignes soient respectées.
Mais, de façon générale, quand il y a des
rassemblements, que ça soit dans un restaurant, que ça soit un spectacle, on
n'est pas rendus là. Pour l'instant, on pense que ce n'est pas une bonne idée
de réouvrir ça dans un avenir prévisible.
M. Lacroix (Louis) :
Mais une précision sur les campings, c'est juste pour les gens qui reviennent
de la Floride ou c'est l'ensemble des campings?
M. Legault : Bien, il
faudrait que je vérifie, là, mais, s'il y a des critères qui sont suivis, des
consignes, là... les gens, il y en a qui habitent dans une roulotte comme ils
habitent dans une maison. Donc, il faut être prudent. En autant qu'on maintient
le deux mètres, je pense que c'est correct.
M. Lacroix (Louis) : Mon
autre question, ça touche les personnes âgées parce que j'ai... il y a beaucoup
de gens qui m'écrivent, qui disent qu'avec la règle, par exemple, les gens qui
sont en résidence pour personnes âgées autonomes ne peuvent pas circuler, ne
peuvent pas sortir de leur résidence, à part peut-être aller faire un petit
tour dans la cour, là, etc. Et il y a d'autres personnes qui me disent :
Bien, nous autres, on peut sortir parce qu'on a notre maison, donc on peut
aller prendre une marche, on peut avoir une certaine liberté de mouvement,
alors que ce n'est pas le cas pour les personnes qui vivent en résidence pour
personnes âgées.
Est-ce qu'il n'y a pas la une espèce de
discrimination qui est faite ou on ne crée pas deux classes de personnes âgées?
M. Legault : Bien, je
pense que c'est une question de gros bon sens, là. On sait que, dans nos CHSLD
puis certaines RPA, résidences pour personnes aînées, il y a de la contagion et
il y a une situation aussi qui a été très difficile. Il y a beaucoup de
personnes qui ont été contaminées. On veut éviter que les gens continuent
d'augmenter le nombre de personnes infectées soit dans les résidences qui sont
déjà infectées soit dans les résidences qui n'ont pas été infectées, qui sont
quand même la majorité des résidences.
Donc, il faut comprendre que le risque est
plus grand dans une résidence qu'une personne qui est toute seule dans sa
maison, là. Donc, c'est pour ça qu'on est très prudents de ne pas aller prendre
le risque que des personnes se promènent, ne respectent pas la distance de deux
mètres, puis ramènent ça à la résidence, puis contaminent des dizaines d'autres
résidents. Donc, c'est une question de gros bon sens, là.
Le Modérateur
: Je vous
signale que le temps file. Prochaine question, Patrice Bergeron, LaPresse
canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour. J'ai une question d'abord pour le Dr Arruda. Merci d'avoir fourni les
données concernant les décès dans les CHSLD hier et ainsi que la courbe
d'aujourd'hui. Cependant, on constate qu'il y a comme eu deux pics. Est-ce que,
là, on a atteint le pic maximal ou est-ce qu'on prévoit qu'il y en a d'autres
qui sont à venir? Parce que la courbe est hachurée, comme on le voit, là.
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, tout ça va dépendre de l'évolution et de comment les gens vont se
comporter, là, si vous me permettez. Je pense qu'on a vu effectivement un
premier pic qui pouvait correspondre… Puis là c'est des hypothèses, là, il
faudrait que je fasse des analyses très fines sur toutes les causes de chacun
des cas qu'on a eus. C'est probablement ce qui est arrivé avec les voyages, au
tout début, là, vous savez, les voyages, les jeunes qui sont venus de
l'extérieur, puis etc. Après ça s'est superposé le drame des CHSLD, à mon avis.
On voit bien l'augmentation très significative.
Ce qu'on veut éviter, justement, c'est des
gros pics. Ce qu'on veut éviter, là, c'est une courbe qui recommence à faire
ça, comprenez-vous? On veut que la courbe... Elle va augmenter, là, c'est sûr,
on va avoir de la circulation. Mais ce qu'on veut, c'est maintenir la courbe
aplatie à un assez bas niveau pour ne pas surcharger notre système de soins,
mais éviter une amplification. D'où l'importance que chacun fasse ce qu'il a à
faire pour éviter de…
La somme des petites épidémies peut
devenir des grandes épidémies. Et c'est clair que, si jamais, dans une
entreprise manufacturière ou autre, il y a une épidémie, on va intervenir, on
va contenir, on va peut-être cesser les opérations, s'assurer que les familles
de ces personnes-là ne sont pas malades. Tout ça va être maintenu, justement,
pour éviter que la courbe remonte de façon significative. Et puis on va bien
entendu tester, tester, tester la population pour voir comment le virus se
propage, probablement, même, des personnes qui sont asymptomatiques. Il va y
avoir des échantillonnages qui vont être faits.
M. Bergeron (Patrice) : Et
maintenant, en… Oui.
M. Legault : Je veux juste
être bien clair aussi, M. Bergeron. L'idée du graphique, c'était surtout de
regarder la situation ailleurs que dans les CHSLD. Donc, moi, je ne tire pas de
conclusion sur la situation dans les CHSLD. C'est pour ça d'ailleurs qu'on ne
modifie pas les consignes dans les CHSLD, c'est pour ça qu'entre autres on ne
veut pas que les gens continuent de sortir. Le but, c'était de dire : Dans
le reste de la société, ça fait 14 jours qu'il y a un plateau, qu'on n'a
pas eu d'augmentation du nombre de décès, donc, dans le reste de la société, on
peut graduellement réouvrir les écoles, les entreprises. Mais, les CHSLD, je ne
pense pas qu'on est en mesure, là, de dire : On a atteint le «peak». On
sait qu'il y a encore beaucoup de personnes infectées dans les CHSLD.
M. Bergeron (Patrice) :
Maintenant, en sous-question. Vous l'avez évoqué hier, vous aviez déjà dit que
vous pourriez aller jusqu'à fermer une entreprise qui ne respecte pas les
consignes de distanciation. Là, on a appris qu'il y a un guide qui est mis en
place. Mais quel sera le régime de sanction qui va être prévu?
M. Arruda (Horacio)
:
C'est un régime... je ne connais pas le détail, c'est sous la gouverne de la
CNESST, la Commission...
M. Legault : Santé et
sécurité...
M. Arruda (Horacio)
: ...nationale
de l'équité et de santé et sécurité du travail. Excusez-moi, je suis un vieux.
On appelait ça la CSST, avant la fusion, là. Je suis désolé, ça démontre mon
âge. Mais, je pense que ça va être associé au gradient de faute, là, comme tel.
Je pense qu'il faut aussi que vous
compreniez que, là-dedans, il y a à la fois l'employeur qui a des obligations,
mais il y a aussi les employés, là, qui doivent aussi s'assurer de la sécurité
de leurs... les personnes avec qui ils travaillent. Par exemple, s'ils ont,
dans le cadre de leur travail, besoin de se rapprocher à moins de deux mètres,
on leur recommande de porter un masque. Et donc, quelque part, c'est un travail
collectif. Ces choses-là ont été faites de façon paritaire, notamment avec les
syndicats et avec le patronat.
Puis je pense honnêtement que... il y a
toujours des exceptions, hein, il y a toujours, dans la société, des
exceptions, mais je pense que les entrepreneurs sont très conscients de ça. Il
va y avoir des gens qui vont faire beaucoup plus de télétravail. Je pense qu'on
va avoir une nouvelle façon de travailler et je pense que le monde ne sera plus
jamais pareil, comme tel. Espérons qu'on ne sera pas enfermés à la maison comme
ça pendant une éternité, mais on va avoir appris beaucoup de choses. Notamment,
le télétravail va avoir un effet sur le transport, etc.
Ça fait que je pense que les gens ont
avantage à le faire de façon adéquate, autant les grosses entreprises qui ont
des moyens, mais aussi les petites. Par exemple, là, ce n'est pas le temps
d'être dans un magasin de beaux vêtements, belle robe d'été avec des belles
fleurs puis des beaux souliers... d'être 40 dans un petit espace, là. J'espère
que les gens vont comprendre et que la population aussi va exiger que les
choses se fassent adéquatement.
Le Modérateur
: Merci.
Maintenant, au tour d'Oliver Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
M. Legault, on arrive au déconfinement. À combien vous chiffrez jusqu'ici les
dépenses de l'État? Évidemment, je comprends que c'est très large puis c'est
surtout M. Girard qui tient le livre de comptes, mais on évalue qu'on est rendu
à combien, là? Avez-vous....
M. Legault : Écoutez, on est
trop, à ce moment-ci, avec des estimés pour commencer à publier des chiffres.
J'ai eu une rencontre, hier après-midi, avec M Girard pour en discuter, pour
voir l'évolution de la situation, mais on est en train d'y travailler pour être
capable de vous répondre d'ici quelques mois à cette question-là.
M. Bossé (Olivier) : Mon
autre question, c'était : Où est-ce qu'en est rendu votre réflexion, peut-être
avec la Santé publique, maintenant qu'on est rendu au déconfinement, sur le
traçage par rapport au téléphone cellulaire, suivre les gens qui sont malades,
savoir s'ils contreviennent ou pas aux consignes?
M. Legault : O.K.
D'abord, moi, je veux être très clair, là, il y aura protection des données
personnelles. Si jamais, si jamais on utilisait ces données, ça serait avec
l'accord des personnes concernées. Donc, ça serait pour leur bien, avec leur
accord. Mais on n'est pas encore rendu à l'étape de dire si on va ou non
utiliser ces moyens-là.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question, Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, M. le premier ministre, M. le ministre, Dr Arruda. Ma question est
pour vous, Dr Arruda. On comprend que vous êtes pleinement en accord avec
la décision d'ouvrir les entreprises et les écoles, mais quel est, pour vous,
le point de rupture où il faudra reculer?
M. Arruda (Horacio)
:
Le point... Bon, je suis en accord parce que, comme je vous l'ai dit, il y a
d'autres que seulement la maladie infectieuse, puis on pense que les personnes
à qui on demande d'aller travailler sont des gens à moins haut risque que
d'autres, O.K.? Le point de rupture, il va venir quand on va être en train de
tenir... un, d'avoir une transmission communautaire tellement élevée qu'on va
avoir des hospitalisations qui vont monter de façon importante. Ça va être avec
le rythme des hospitalisations, le rythme d'augmentation des cas, O.K., la
proportion des cas qui sont symptomatiques versus non symptomatiques. Ça va
être de vérifier quels sont les taux d'hospitalisation, les taux d'utilisation
des soins intensifs et la perte de contrôle, je vous dirais, des éclosions qui
vont arriver dans les différents milieux de travail.
Il va y en avoir, des éclosions. Il va y
en avoir, des augmentations de cas, mais, comme je vous le dis, tant qu'on est
dans une courbe aplatie puis qu'on est en contrôle, puis qu'on est capable de
mesurer aussi l'effet du déconfinement en termes de proportion de gens qui sont
positifs dans la population, ce sont tous des indicateurs que nous allons
utiliser. Puis ça, ça va se faire au jour le jour. On a aussi des scénarios qui
sont... ça a été publié à l'institut, là, un modèle de M. Brisson qui va
être mis à jour régulièrement. Ça ne se fait pas en une journée, ça prend des
ordinateurs qui travaillent pendant 24 heures au Canada, des superordinateurs,
comme on va dire. Mais on va suivre tout ça puis on va prendre la décision de
façon éclairée.
Puis c'est clair, c'est clair qu'il n'y a
rien, rien qui va m'empêcher de faire une recommandation de reculer à un
certain endroit si nécessaire. Mais j'espère sincèrement qu'on va être en
mesure de le faire, de le faire adéquatement. Puis il y a aussi des
possibilités qui sont celles d'étaler, hein, certaines annonces, là, pour des
périodes qu'on... si on dit : Ça devrait être le 19 mai. Peut-être,
ça ne sera pas le 19 mai, peut-être, ça va être une semaine plus tard,
tout dépendamment des indices qu'on va avoir puis qu'on respecte les critères
de baisse.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Laforest (Alain) : Ma
sous-question est pour le ministre de l'Économie. Quelles sont les... parce
qu'on sait, là, actuellement qu'il y a 300 inspecteurs pour surveiller,
entre autres, les chantiers de construction résidentiels, commerciaux,
routiers, mais quelles sont les mesures que vous allez avoir pour surveiller ce
qui se passe dans les entreprises?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
premièrement, on a travaillé très fort avec la CNESST. Les guides qui ont été
mis en place avec la Santé publique... et le groupe de travail avec
M. Boulet est très ferme. Les entreprises vont recevoir le guide,
certaines l'ont même vu à l'avance. On a consulté beaucoup d'entreprises, hein?
Il y a 15 associations avec qui j'ai travaillé depuis trois semaines. Ils
s'attendent à ça, ils le réalisent. Ils ont un niveau de devoir civique en
place et plusieurs sont déjà prêtes.
Alors, moi, je pense qu'on a un secteur
manufacturier qui est prêt et leurs standards propres étaient déjà élevés.
Plusieurs entreprises ont des filiales à l'extérieur du Québec ou des
compagnies mères, je pense au domaine de l'aérospatiale, et je pense qu'il y a
des standards, en fait, qui sont très, très élevés. Alors, moi, je suis très
confortable que le respect va être là, mais on va évidemment suivre ça de très
près, parce qu'ultimement il faut que les employés soient à l'aise à aller
travailler. C'est ça qui est le plus important.
Le Modérateur
: Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
bonjour. Toujours concernant la reprise des activités économiques... Hier, lors
de l'annonce sur l'éducation, c'était très clair que c'est une reprise
volontaire. Donc, seulement les parents qui voulaient envoyer leurs enfants
devaient le faire.
En ce qui concerne la reprise économique,
est-ce que c'est volontaire? Est-ce qu'un employé, par exemple, qui dit :
Moi, je suis inquiet pour ma santé, là, j'aime mieux rester à la maison,
toucher peut-être à une prestation fédérale, est-ce que cette personne-là est
obligée d'aller travailler? Est-ce que son employeur peut prendre des recours
ou est-ce que tout ça se fait sur une base volontaire?
Puis concernant la prestation fédérale,
est-ce que vous craignez, parce qu'il y a eu des critiques, là, sur ce volet-là
ces dernières semaines, est-ce que vous craignez que ça puisse décourager
certaines personnes de reprendre le travail?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
premièrement, je pense, je dirais... je répondrais, il y a des juridictions, en
Ontario, par exemple, la France... n'ont jamais fermé le manufacturier, sauf
que c'est fermé pareil. Alors, c'est clair pour moi que, même en économie,
quand on travaillait avec M. Boulet et Santé publique, il fallait trouver
un protocole qui rendrait les employés confortables, et je pense qu'on l'a
trouvé. Le guide est très bien fait. Je l'ai regardé, il y a des entreprises
qui l'ont regardé aussi. Alors, moi, je pense que, quand on va annoncer, dans
les prochains jours, quels sont les protocoles, je pense que les employés, dans
la grande partie des cas, vont être confortables de retourner au travail, et
c'est ça qui est la pression importante sur les entreprises.
Bon, la question : Est-ce que les
employés peuvent décider de ne pas y aller?, c'est une autre chose, mais comme
on travaille sur une progression, hein, on parle de 50 employés et plus,
donc on a une séquence qui permet aux gens de regarder ça. Deuxièmement, on
parle du 11 mai, hein? Ce n'est pas demain matin.
Donc, il y a toute la question de
l'information, la démagogie qu'il faut faire aux gens. Je pense qu'on a le
temps...
M. Legault : La pédagogie.
M. Fitzgibbon : Pédagogie. Je
m'excuse. Ce qu'on doit faire, ce que les employés vont faire... On a du temps
devant nous. Alors, moi, je suis très confortable qu'on va convaincre les employés
que c'est sécuritaire comme endroit de travail.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Lavallée (Hugo) : Oui.
Concernant les services, par exemple, professionnels de santé, dentistes par
exemple, optométristes... bon, beaucoup de gens sont préoccupés aussi de
services de coiffure, est-ce que vous avez une séquence, un horizon pour ce
type de services qui, dans certains cas, ont quand même un caractère essentiel,
là?
M. Fitzgibbon : En fait, on a
une liste complète de tous les services, les produits qui peuvent être offerts,
et on a décidé, avec Santé publique, de choisir ces trois secteurs-là. On parle
d'à peu près 500 000 personnes, possiblement, qui pourraient
retourner au travail sur 1,2 million qui ne sont pas... qui sont en arrêt
de travail. Alors, il faut y aller séquentiellement. Et évidemment on va
travailler avec d'autres ministres et ministères, la Culture, le Tourisme,
entre autres, on regarde des progressions possibles. Mais, à ce moment-ci, on
se limite à ces secteurs-là parce que sinon ça va être trop de monde trop vite
dans le système, puis Dr Arruda ne sera pas content.
Le Modérateur
: Merci.
La prochaine question nous provient de Mylène Crête, du journal Le Devoir.
On apprend de nouvelles informations sur le coronavirus, là, comme quoi il
pourrait causer des caillots qui pourraient se transmettre par les systèmes de
ventilation. À la lumière de ces informations-là, comment pouvez-vous assurer
aux Québécois que le retour au travail est sécuritaire?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, il y a plein de choses qui émergent, là, notamment, même sur le
niveau clinique, etc., là, mais ça demeure encore le «driver»... Je ne veux pas
utiliser le terme «driver», je vais... Le facteur principal de transmission
demeure encore la transmission par gouttelettes, puis etc., là. Je pense qu'il
y a des phénomènes plus rares qui pourraient exister, mais je ne crois pas que
ce soit significatif pour empêcher, je vous dirais, encore la transmission...
ou empêcher le refonctionnement des gens, là, comme tel, par rapport à ça.
Le Modérateur
: Très
bien. La prochaine question du journal Le Devoir s'adresse aussi à
vous, Dr Arruda. Est-ce que vous avez la moindre réticence par rapport au
plan de réouverture des écoles et de l'économie, et, si vous en avez, est-ce
que vous les diriez à la presse?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, ma réticence, c'est de ne pas savoir ce qui va vraiment se passer puis
comment ça va se dérouler. Mais je peux vous dire que les consignes ont été
clairement établies. Le travail a été fait pour que les ouvertures ne se
fassent plus du tout comme antérieurement. Puis on a véritablement, en tout
cas, respecté, je vous dirais, là, ce qui est recommandé par tous, même au
Canada. Juste parce que les gens ont l'interprétation qu'on ne dit pas la même
chose. Mais ce qui va être clé, c'est, je vous dirais, la compliance des gens,
c'est-à-dire l'observance que les entreprises, les travailleurs vont mettre à
l'intérieur de ça, ce que le reste de la population va faire.
Puis, vous savez, là, on n'a pas le goût
d'être une dictature qui empêche les gens de vivre, là. Ce n'est absolument pas
ça. Moi, je suis moi-même un gars qui a hâte d'ouvrir sa tente-roulotte puis
d'aller faire un petit camping à distance de deux mètres des autres, puis etc.,
là. On a tous besoin de ça en tant qu'individus. Mais je pense qu'on ne peut
pas non plus rester comme ça jusqu'en septembre. À mon avis, on va avoir
autant, sinon plus d'effets pervers en septembre. Puis on a peut-être une
accalmie avec la saison d'été qui s'en vient, ce qui va être un élément. Donc,
je suis confortable, mais avec le conditionnel que ça va être réévalué à chaque
jour.
Le Modérateur
: Très
bien. Alors, c'est ce qui complète pour les questions en français. So time now for questions in English. We'll start with Cathy Senay,
CBC News.
Mme
Senay (Cathy) : OK. Good afternoon. You know that the
federal and Canadian provinces are watching you with yesterday's announcement
and today's announcement. So, given that Québec has so many COVID-19 cases and
deaths, how can you justify reopening the economy with the virus that is still
spreading?
M. Legault :
OK. First, we have to be very careful when we compare figures between provinces
because we don't declare deaths the same way. Second, we have a very specific
problem with the long-term care residences. So that's what I showed. Maybe I
can explain it in English. When you look at the deaths every day since the
beginning, upside, you have the number of deaths in residences, and downside,
in green, you have the number of deaths in the population in general, outside
of residences. And we can see that the one in green, for the last two weeks,
there was no increase and it's relatively low. Even if you compare with
Ontario, for example, it's very low. So we think that, in the population in
general, it's quite under control. So we'll gradually open schools and companies,
but we want to make sure that the number of deaths and the situation in the
population in general keep being under control.
Le Modérateur
:
Second question.
Mme Senay (Cathy) : Yes. My second question is for Mr. Fitzgibbon. Regarding you plan today,
we saw an outbreak in a greenhouse in Ontario not a long time ago and then we
saw, like, a Cargill meatpacking plant in front of an outbreak. The pressure
now is on businesses, is on construction sites, stores, that they have to put
in place measures. What are your expectations regarding this, about how you
want the working place to change?
M. Fitzgibbon : Well, first of all, I think, despite other jurisdictions, we have
been very severe by closing manufacturing, for example, while other places,
France and Ontario, have kept
manufacturing open. But the fact that they didn't operate, the primary reason
is the employees. I think it's very important that employees come to work and
realize this is not the same place it was before the COVID-19. And, frankly,
over the last few weeks, between the CNESST, between Public health, there's
been a lot done to develop protocols, and I think, in the next few days, these
protocols will be explained to employees. The employers know what they have to
do. And I think that the proper information that will be provided to the employees will make it that people
will feel safe to go to work. We're progressing, making a sequential opening of
manufacturing, 50 employees plus… of the access, May 11th, May 25th. The
retailers in the Montréal
community, it's going to be later. So I think we're doing everything
appropriate, I believe, to secure people, because, if employees are not secure,
they're not going to go to work. We're not going to force them to go, but I
think our approach is sound.
Le Modérateur
:
Thank you. Samuel Pouliot, CTV News.
M. Pouliot (Samuel) : Hi. Mr. Legault, many teachers point out that, without full enrollment,
they won't be able to teach new material to students because those who stay at
home will fall behind. They say this is more about getting parents back to work
than kids back to school. How do you respond to that?
M. Legault : I think it's important for our children that they go back to
school, especially the ones needing special services, the ones having learning
difficulties. It think it would be a very bad idea because they got out two
months ago or about a month and a half. So, if you go to September, it means
six months without going to school. I think it wouldn't be good for children
having difficulties, and it represents 20% to 25% of
our children. So it's very important, and that's mainly for them that we took
this decision.
M. Pouliot
(Samuel) : And, about the CHSLDs, do you have
a timetable for when medical specialists will no longer be needed in CHSLDs?
M. Legault :
OK. I think that we already have a lot less doctors in our CHSLDs. I think that
it's something like 150. So we have lot less. Some may come on partial time,
but we already have less physicians in our CHSLDs than
a week ago.
Le Modérateur
: Thank you. The next question is from Phil Authier, Montreal Gazette, it's for
Mr. Arruda. Yesterday, you said Québec will greatly increase testing for COVID-19. We are hearing from
teachers and students who are scared of returning to schools. Do you plan to
test teachers and staff and children before they return to the classroom
environment? That seems a wise idea.
M. Arruda (Horacio)
: Yes. In fact, it's clear, we have actually a capacity that is not
used as it could be and it's going to be changing this week. We're going to give even more access to tests to different kinds of population and
the ones that are going to
open, are going to be tested,
yes, on the case of an outbreak, but also to document the situation.
Le Modérateur
: The next question, as a second question, is for Mr. Legault.
Now that you are talking about reopening the economy, is it safe to say the
worst of the coronavirus outbreak is nearly over for Québec? How would you describe the state of the Montréal economy?
M. Legault : Of the economy?
Le Modérateur
: Yes, Montréal...
M. Legault : I'll let that to Pierre about the economy, but regarding the
situation of the COVID-19, I think it's under control, except for the situation
in CHSLDs, but we have to be careful, so that's why we are reopening some
schools and some companies very gradually. So, we want to make sure that we
don't have a second wave coming.
Regarding the state of
the economy, it's very tough, especially in Montréal, so maybe you can add a few words.
M. Fitzgibbon : Yes, basically, Montréal has been shut down to a large extent other than essential services,
and that's one of the reasons we want to progressively reopen. Of course, we
need to be sensitive to the public health situation, but it is a balance that,
I think, we're trying to put together and I'm pretty happy about the work that
we did with public health. So, I'm hopeful that the sooner we restart the
economy, the sooner we'll be back to where we were, back in December 2019,
which is obviously a million dollar question.
Le Modérateur
: Thank you, the next question is from Raquel Fletcher,
Global News. Can you explain your strategy for testing and contact
tracing? Yesterday, Dr. Arruda mentioned that 15,000 tests per day
are done. That doesn't seem like enough, given hundreds of thousands of people
who will be going back to work and school at once.
M. Arruda (Horacio)
: It's clear that we never test, I would say, everybody. We always go
by, I would say, «échantillons», which means a specific quantity, to try to
extrapolate the data. But I can tell you that the capacity that we have now is
going to be going very up, almost more than what is done in Canada, actually.
So, I've got the confirmation with the ones who are responsible for that, that
we are going to have a big capacity, going up to high levels, I would say,
soon, because of new technologies coming soon and new contracts also with
companies who are doing the tests.
Le Modérateur
: Thank you. And as a very last question. When you see Ontario is
keeping schools closed until at least June and Justin Trudeau is also being
very hesitant about announcing any reopening of the economy, just yet, do you
not think Québec is opening too soon?
M. Legault : Bon... Again, I will repeat what I said. If you exclude cases
coming from the CHSLD, long-term care residences, our situation in Québec is
under control, and there's a very low number of cases and deaths, so... and
also our number of people in hospitals is also under control, so I don't know
exactly what's the situation in Ontario, but our situation is under control,
except for long-term care.
Le Modérateur
: Thank you. So that's it for today. C'est ce qui complète
pour cette conférence de presse.
M. Bergeron (Patrice) :
...concernant les tests, ce que vous venez de dire en anglais, s'il vous plaît,
simplement, vous allez augmenter la capacité de tests?
Le Modérateur
:
Pouvez-vous répéter en français, concernant les tests, Dr Arruda?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, on va augmenter la capacité de tests de façon significative au cours des
prochaines semaines. Je tiens à vous dire qu'actuellement on a une capacité de
14 000 tests par jour qui n'est pas utilisée à son maximum. On va
recommencer des sessions de dépistage, je vous dirais, auprès de certains
groupes de population, donc augmenter, aller plus loin que le P1 à P6, qui sont
les différentes priorités qu'on faisait, comme tel. On va avoir une capacité
pour tester les situations d'éclosion qui pourraient arriver dans le milieu
scolaire, en garderie ou dans le milieu économique et industriel.
Et puis, bientôt, grâce à certains
nouveaux contrats et des nouvelles technologies, on va peut-être être capables
de faire le nombre de tests ici, au Québec, qui va dépasser ce que j'ai entendu
tantôt dans une conférence de presse au fédéral, où il y a
23 000 tests, je pense, qui sont faits actuellement au Canada, et on
va se donner une capacité élevée ici, au Québec, pour ça. C'est les dernières
informations que j'ai obtenues de ceux qui sont responsables de ce dossier.
Le Modérateur
: Donc...
Une voix
: ...
M. Arruda (Horacio)
:
20 quelques mille tests.
Le Modérateur
: Merci.
Donc, c'est ce qui conclut. Bonne fin de journée.
M. Arruda (Horacio)
:
Merci beaucoup.
M. Legault : Merci, tout le
monde.
(Fin à 14 h 03)