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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre et M. Christian Dubé, président du Conseil du trésor

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le jeudi 7 mai 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures trois minutes)

Le Modérateur : Alors, mesdames messieurs, chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec, M. François Legault, est accompagné aujourd'hui du ministre responsable de l'Administration gouvernementale et président du Conseil du trésor, M. Christian Dubé, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda.

Alors, M. le premier ministre, à vous la parole.

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Avant de passer au bilan, je veux revenir peut-être pour éclaircir un peu les principes qui nous guident dans les décisions qu'on prend, qu'on a prises puis qu'on va continuer de prendre. D'abord, avant de décider de déconfiner, donc de laisser les magasins ouvrir, les écoles, on s'assure de deux choses. On s'assure d'abord que la contagion est sous contrôle, donc les fameux ratios RO ou R0. R0 et...

Une voix : ...

M. Legault : RO, d'abord.

M. Arruda (Horacio) : Les gens le disent différemment, mais choisissez celui que vous préférez.

M. Legault : Pas de chicane. Donc, on regarde le degré de transmission, là, puis on essaie d'avoir une transmission qui est inférieure à un, puis on regarde la disponibilité de lits dans la région en question. Donc, actuellement, quand on regarde ces deux critères-là, à l'extérieur du Grand Montréal, c'est sous contrôle. Donc, c'est pour ça que graduellement, à l'extérieur du Grand Montréal, on commence à ouvrir graduellement les commerces, les écoles, les services de garderie.

Quand on regarde la situation dans le Grand Montréal, d'abord, quand on regarde la propagation du virus, on est autour de 1. Donc, c'est stable, mais ce n'est pas encore en bas de 1. Donc, premier problème. Deuxième problème, les lits. Bon, je veux être bien clair, là, on a à peu près 1 000 lits de disponibles dans la grande région de Montréal. Le problème qu'on a, c'est qu'on n'a pas le personnel avec ces lits-là. Donc, si demain matin, il y avait une augmentation de propagation du virus dans le Grand Montréal, on n'aurait pas, en tout cas, tout le personnel, on en aurait un peu, mais pas tout le personnel pour faire face à cette hausse. C'est pour ça qu'on a quand même un défi, là, puis je vous le dis depuis longtemps, d'augmenter le nombre d'employés, surtout dans la grande région de Montréal.

Donc, aujourd'hui, bon, on est rendus à 11 600 employés qui sont absents. Puis l'autre chose qui est importante, c'est que, dans les employés qui sont présents dans le réseau de la santé, 50 % travaillent à temps partiel, donc ils ne sont pas là à temps plein. Donc, on a demandé au président du Conseil du trésor, qui va vous expliquer ça tantôt, de dessiner un incitatif pour que les gens, d'abord, reviennent au travail puis travaillent à temps plein.

Donc, vous allez voir, j'annonce donc aujourd'hui une nouvelle prime qui va être donnée aux personnes dans les CHSLD, dans les résidences privées, dans les hôpitaux, mais là — on appelle ça les zones rouges — là où il y a des personnes qui sont infectées, donc là où on a des problèmes puis qu'il y a peut-être des inquiétudes pour certaines personnes de venir travailler, quoique tout le matériel de protection est disponible. Puis c'est une prime qui est quand même intéressante, ça va jusqu'à... en fait, la personne qui vient travailler à temps plein, pour quatre semaines, donc pour un mois, 36,25 heures par semaine, va avoir une prime, en plus du salaire, de 1 000 $ par mois. Donc, c'est quand même intéressant, là, pour un préposé aux bénéficiaires, c'est à peu près 30 % d'augmentation du salaire. Donc, Christian va vous expliquer tantôt exactement comment la mécanique va fonctionner.

La deuxième annonce que je veux vous faire, compte tenu, justement, de la situation qui est difficile à Montréal, surtout parce qu'il nous manque de personnel, c'est... le Dr Arruda et moi, on a tous les deux décidé, ensemble, puis on était tous les deux d'accord avec ça, de reporter d'une autre semaine l'ouverture des commerces dans le Grand Montréal puis de reporter d'une semaine l'ouverture des écoles, des services de garde, donc, qui sera maintenant le 25 mai, si et seulement si la situation s'améliore, entre autres, du côté du personnel d'ici le 25 mai. Donc, on va suivre ça, on a quelques semaines devant nous, mais les gens, là, doivent comprendre que les commerces, les écoles et les services de garderie dans le Grand Montréal, ça veut dire la CMM, là, n'ouvriront pas avant le 25 mai.

Maintenant, le bilan du jour. On a malheureusement 121 nouveaux décès, on est rendus à 2 631 décès, donc mes pensées sont avec les familles, les proches de ces victimes. On est rendus à 35 238 cas confirmés, c'est une augmentation de 911. C'est peut-être important aussi de le dire, là, pour s'encourager un peu, il y en a au moins 8 600 sur ces 35 000 qui sont guéris aujourd'hui, là. Puis il y en a qu'on n'a pas testé, donc il y en a plus que 8 600. On a 1 836 personnes hospitalisées, c'est une diminution de quatre, puis 224 personnes aux soins intensifs. C'est une augmentation de 11.

Bon, je veux revenir, puis j'ai fait préparer un petit tableau, sur les personnes qui sont les plus à risque, hein? On a beaucoup parlé du 60 ans, du 70 ans. Bon, quand on regarde les 2 631 décès qu'on a eus au Québec, depuis le début, ce qu'il est important, là, d'abord, de dire, c'est qu'il n'y a aucune personne qui est décédée qui avait moins de 30 ans. Donc là, on le voit, là, c'est le premier élément.

Dans les personnes de 30 à 39 ans, c'est 0,02 % des personnes décédées qui avaient 30 à 39 ans. Dans les personnes de 40 à 49 ans, c'est 0,06 % des personnes décédées. Les personnes de 50 à 59 ans, c'est 1,5 % des personnes décédées. 60 à 69 ans, c'est 6,5 % des personnes qui sont décédées. 17 % des personnes décédées avaient entre 70 et 79 ans. 40 % des personnes décédées avaient entre 80 et 89 ans. Puis 33 % avaient plus de 90 ans, là. La raison pourquoi ça baisse, c'est parce qu'il y en a moins au total, évidemment, là, de personnes de plus de 90 ans.

Donc, c'est important, là, de comprendre : 91 % des personnes qui sont décédées au Québec depuis le début de la crise avaient 70 ans ou plus. Donc, comme vous le remarquez, il y en a 9 % qui avaient moins de 70 ans. Donc, les plus jeunes sont moins à risque, mais ça ne veut pas dire que c'est un risque qui est à zéro, là.

Évidemment, la question qui se pose, c'est : Où on trace la ligne, là? Ce n'est pas une science exacte, mais le Dr Arruda puis la Santé publique évaluent qu'un risque... comment qu'on appelle ça?, contrôlé, hein, contrôlé, donc un risque raisonnable ou faible, c'est pour les personnes de moins de 70 ans.

Puis, je veux bien comprendre aussi, là, il y a une question de gros bon sens là-dedans. Les personnes de 60 à 69 ans qui sont en bonne forme, je ne voudrais pas, là... moi, je ne pense pas que ce serait une bonne idée de dire : On vous empêche d'aller travailler, là. Il faut trouver un équilibre entre le risque pour la santé puis la possibilité de vivre un peu une vie normale.

Donc, c'est important de le dire, il n'y a pas de risque zéro, ni en bas de 70, ni en bas de 60, ni en bas... Bon, peut-être qu'il est proche de zéro en bas de 30 parce qu'il n'y a eu aucun décès en bas de 30 ans, mais on juge que c'est un risque qui est limité en bas de 70 ans, évidemment, sauf si on a des problèmes de santé. Puis là c'est important de le dire. Tous ceux qui ont des maladies chroniques, peu importe leur âge, bien, il ne faut pas aller travailler.

L'autre chose qui est importante de dire aussi, c'est que, peu importe notre âge, qu'on soit jeune ou qu'on soit vieux, il faut être prudent. Il faut respecter la norme du deux mètres. Donc, il faut rester à deux mètres des autres personnes. Puis, si on n'est pas capables de rester à plus de deux mètres, on devrait porter un masque. C'est vrai pour une éducatrice. C'est vrai pour une grand-maman avec sa petite fille. C'est vrai pour tout le monde. Donc, ça, c'est important de le dire.

Ce qui est important aussi de dire, c'est que, si vous avez moins de 70 ans puis que vous attrapez la COVID-19, probablement, là, vous le voyez, vous n'allez pas en mourir, mais vous pouvez en souffrir. Vous allez peut-être être obligé d'aller à l'hôpital, puis ce qu'on me dit, c'est que c'est très souffrant. Donc, quand même, pas prendre de risque, là, parce qu'on est dans la catégorie qui, probablement, ne va pas décéder. Par contre, si vous avez plus de 70 ans, bien, les probabilités de mourir sont plus élevées. Donc, je veux juste être clair, là, parce qu'il y a des gens qui disaient que ce n'était pas très clair, quoique ce n'est pas une science exacte, là. Vous le voyez, ça fluctue.

Maintenant, concernant les tests, on l'a dit, pour déconfiner, une autre des conditions, c'est d'être capables de faire assez de tests, de suivre la situation un peu partout au Québec. D'abord, je vous rappelle que le Québec, c'est un des endroits au monde où on a testé le plus. Je vous donne les chiffres. Jusqu'à ce jour, au Québec, on a fait 37 000 tests par million d'habitants. Si vous prenez des comparaisons, en Ontario, ils ont fait 25 000 tests par million d'habitants, aux États-Unis, 24 000 tests, au Royaume-Uni, 21 000 tests, en France, 17 000 tests par million d'habitants. Puis, je vous rappelle, au Québec, on est à 37 000 tests par million d'habitants puis on n'arrête pas là. Depuis quelques jours… Avant, on faisait à peu près 6 000 tests par jour. Les derniers chiffres que j'ai, c'est pour mardi, là, il y a deux jours, donc le 5 mai, on a fait un peu plus que 10 000 prélèvements puis on continue d'augmenter, là. Donc, notre objectif, comme on l'a expliqué, c'est de doubler le nombre de tests.

Et d'ailleurs je termine avec mes remerciements du jour. Mes remerciements du jour sont justement pour ces personnes qui prennent les rendez-vous, qui font les prélèvements, les personnes qui font les analyses dans les laboratoires, les personnes qui font la stratégie de dépistage. Donc, je sais qu'il y a des critiques actuellement, mais moi, je veux vous dire merci et bravo à tout le personnel qui fait des tests. Vous êtes en train de doubler le nombre de tests en à peu près une semaine. C'est extraordinaire.

Et je termine en vous disant, puis je vais le répéter probablement à tous les jours pendant longtemps : Il faut que tout le monde, jeune ou vieux, on reste à deux mètres des autres personnes, six pieds, pour les plus vieux, et c'est important, peu importe votre âge. Donc, vous pouvez compter sur moi. En tout cas, moi, je compte sur vous puis je vous remercie.

Good afternoon. Today, we're seeing that the conditions to keep our initial reopening calendar in Montréal are not met for the moment. That's why we've decided to delay the reopening of businesses, daycare centers and schools until May the 25th. And, as I've said in the last days or weeks, this will happen only if the conditions are met before May the 25th.

Our biggest challenge right now remains the lack of staff in our health system. That's why we've decided to give a bonus to health care workers that work full-time in public CHSLDs, in senior homes and in hot zones of Montréal's hospitals. This means as much as $1,000 more per month for full-time workers that are active for at least one month. Our Chair of the Treasury Board will explain the details later. So, if we want to return to a more normal life, we must stay very disciplined. You can count on me. I'm counting on you all. Thank you.

Maintenant, je passe la parole au président du Conseil du trésor, Christian Dubé.

M. Dubé : Alors, merci beaucoup, M. le premier ministre, et bonjour à tout le monde. La situation demeure inquiétante dans plusieurs milieux d'hébergement de soins pour personnes âgées, de même que dans certains centres hospitaliers de la grande région Montréal. Comme le premier ministre vient de le mentionner, actuellement, dans le réseau, tous secteurs confondus, c'est près de 50 % des employés qui effectuent du travail à temps partiel. En CHSLD, c'est plus de 60 %. Donc, le gouvernement estime nécessaire de bonifier immédiatement la rémunération du personnel afin d'encourager le travail à temps plein, mais aussi de favoriser la rétention. C'est près de 70 millions de dollars par mois qui seront consentis ainsi pour des primes additionnelles.

Plus concrètement, qu'est-ce que ça veut dire? Tous les salariés qui offriront une prestation de travail à temps plein dans les CHSLD recevront 100 $ par semaine, toutes les catégories d'emploi dans toutes les régions. Nous ajoutons à cela des primes supplémentaires pour ceux qui travailleront à temps plein dans un CHSLD qu'on peut dire infecté, donc, en fait, au moins un cas de COVID.

Alors, c'est important, c'est dans les CHSLD infectés que cette prime additionnelle là s'applique. De quelle façon? Pour favoriser encore une fois le temps plein et la rétention, c'est 200 $ de plus après deux semaines consécutives à temps complet et 400 $ de plus après quatre semaines consécutives à temps complet, donc des primes, comme on l'a mentionné, qui peuvent atteindre 1 000 $ par mois.

Ces mêmes mesures monétaires seront également appliquées dans les centres hospitaliers désignés de zone rouge de la grande région de Montréal aux mêmes conditions que je viens d'indiquer plus tôt, mais pour les catégories d'emploi suivantes, par exemple : les infirmières et infirmiers, incluant les cliniciennes puis les auxiliaires, les inhalothérapeutes, les préposés aux bénéficiaires, les préposés à l'entretien.

Par ailleurs, par équité, des subventions seront versées aux RPA, aux résidences pour personnes âgées, aux ressources intermédiaires de type familial, dans notre jargon les RI et RITF, et aux CHSLD privés afin que ces milieux d'hébergement soient en mesure d'offrir les mêmes bonifications à leur personnel.

De plus, nous annonçons une nouvelle mesure pour tous les salariés du réseau de la santé et des services sociaux qui accepteraient de transférer temporairement d'une région vers Montréal, par exemple Laval ou la Montérégie, des régions qui sont considérées encore une fois comme chaudes, pour venir prêter main-forte. Ces personnes recevraient un montant de 2 000 $ par mois qui peut s'ajouter aux primes que je viens d'énoncer plus tôt.

En posant ces gestes importants, le gouvernement espère renforcer la présence au travail et encourager une plus grande disponibilité du personnel, ce qui contribuera à accroître notre capacité à dispenser des soins et des services sécuritaires et de qualité au bénéfice des patients vulnérables.

Bien que ces primes soient importantes, nous sommes conscients que la sécurité tout comme l'accès à des équipements de protection adéquats demeurent la priorité de nos employés, et vous pouvez compter sur nous pour continuer d'y veiller. On a besoin de vous, on a besoin de vous toutes pour mener cette bataille. Je remercie à l'avance celles et ceux qui répondront à notre appel. Merci beaucoup.

Le Modérateur : Merci. Alors, maintenant, pour les questions en français, nous allons débuter aujourd'hui avec Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : ...du Conseil du trésor, Dr Arruda. J'aurais une question qui s'adresse à vous, M. Legault. Dans une communication qui a été envoyée hier aux éducatrices en service de garde scolaire, le ministère de l'Éducation fait passer le ratio enfant-éducatrice de 10 à 15. C'est-à-dire qu'au départ... en fait, depuis les garderies d'urgence, le ratio était de 15 enfants par local, mais un maximum de 10 enfants par éducatrice, et là hier, sans crier gare, on augmenter ce ratio-là à 15 personnes, alors que, le 1er mai dernier, on avait dit que ce serait 10. Pourquoi au juste est-ce qu'on augmente les ratios dans les services de garde scolaires? Qu'est-ce qui s'est passé entre le 1er mai et hier pour que le premier ministre soit justifié de dire : Bien, c'est 10 maximum, et là on passe à 15?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, moi, personnellement, je n'ai pas eu cette information-là, mais le critère qui demeure est un critère de la distanciation de deux mètres. Donc, j'ai l'impression... Là, je ne sais pas s'il y a eu des enjeux de logistique ou autres, là, mais notre orientation, c'est celle-là. On pourra refaire les validations, là, pour mieux comprendre la question du ratio. Parce que nous, on n'a pas fonctionné nécessairement avec le ratio, c'est plus relié à la distanciation des individus. Est-ce que, maintenant, l'Éducation a évalué qu'en fonction du personnel qui est disponible maintenant ça prend un ratio différent en maintenant le deux mètres? Nous, c'est ça qu'il faudrait peut-être qu'on évalue. J'aimerais par contre...

M. Lacroix (Louis) : Mais la communication que je...

M. Arruda (Horacio) : Si vous me permettez?

M. Lacroix (Louis) : Oui, oui, bien sûr, allez-y.

M. Arruda (Horacio) : Je voudrais juste apporter une précision par rapport à la présentation de notre premier ministre en lien avec la question des groupes d'âge qui sont malades... qui peuvent décéder en fonction de l'âge. Il faut comprendre que, dans ce tableau-là, il y a aussi des personnes entre 60 et 69 ans qui ont des maladies chroniques. Donc, la recommandation... Parce qu'on n'a pas, ici, éliminé la maladie chronique, donc, et on sait que la maladie chronique va augmenter avec l'âge. Mais l'âge lui-même est un facteur comme tel. Mais ce que je voulais vous dire, c'est que probablement que, si la personne a 60 et 69 ans et qu'elle est en bonne santé, son risque ne sera pas nécessairement le même que ce qu'on observe ici. Donc, ce que ça veut dire, c'est que nos recommandations pour les travailleurs en bas de 70, c'est pour les gens qui sont en bonne santé. Puis je peux vous dire qu'il y a des gens qui peuvent avoir 69 ans et être en meilleure santé physique que bien des personnes de 50 quelques années. Ça existe.

Mais donc très important de bien comprendre que c'est une évaluation individuelle par rapport à son... Je voulais le préciser ici parce que ça donnait l'impression que c'étaient seulement des personnes qui étaient en bonne santé.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Lacroix (Louis) : Je veux juste avoir une précision sur ma question parce que ce que je vous dis là, ça vient d'une communication du sous-ministre adjoint à l'Éducation, Éric Bergeron, qui a envoyé ça hier dans un courriel. J'ai le courriel en main, et ce qu'on dit, en fait, c'est que le ratio a été précisé d'un pour 15 dans les services de garde en milieu scolaire après avoir consulté la Santé publique. Alors, vous me dites, vous n'avez pas été consultés. L'avez-vous été ou vous ne l'avez pas été?

M. Arruda (Horacio) :Peut-être pas moi, non, mais ça peut être mes professionnels par rapport à des éléments opérationnels, là. C'est peut-être ça. Mais, comme je vous dis, le principe, c'est de garder le deux mètres...

M. Lacroix (Louis) :Parce que les éducatrices disent que c'est extrêmement difficile de garder la distanciation sociale dans un local en service de garde scolaire. Ce n'est pas du tout la même situation que dans une classe, par exemple, où les enfants sont à des pupitres.

M. Arruda (Horacio) :Écoutez, comme je vous le dis, je vais faire les validations, si vous me permettez, là. Quand on parle de santé publique, il n'y a pas seulement moi, parce qu'on donne des orientations. Il y a dû y avoir des discussions entre les professionnels qui portent le dossier depuis le début, entre l'institut au ministère et le ministère de l'Éducation. On pourra vous revenir, monsieur, avec l'information, si vous me permettez. Je n'aime pas parler à travers mon chapeau quand je ne sais pas.

Le Modérateur : Merci. Prochaine question, Gabriel Béland, La Presse.

M. Béland (Gabriel) : Oui. Bonjour. Peut-être une question pour le Dr Arruda pour commencer. Au niveau du RO... R0, dans le Grand Montréal, qui est autour de 1, est-ce que ce serait possible, d'abord, peut-être de préciser s'il s'agit du taux de transmission à l'extérieur des RPA, des CHSLD, donc dans la communauté, et ensuite de dire est-ce qu'il faudra serrer la vis encore si ça ne bouge pas?

M. Arruda (Horacio) : Effectivement, ce n'est pas... Les CHSLD ont été exclus de la mesure parce que les CHSLD sont associés à une transmission interne, un peu liée à la communauté, mais ce n'est pas... c'est un phénomène à part. Donc, cela, il faut qu'on le contrôle. Ça, c'est clair qu'il faut qu'on le contrôle.

L'autre est au niveau du 1. Il y inclut les RPA et les autres milieux de vie qu'on considère moins fermés sur eux à cause, notamment, de la mobilité des personnes en RPA, qui n'est pas la même que celle... comme telle. Et on va le surveiller de très, très près. Je vais vous dire, c'est un des éléments, là, le R0, en lien aussi avec l'analyse, je vous dirais, plus qualitative des éclosions qui peuvent arriver dans les milieux qu'on a déjà réouverts, le comportement des individus et l'augmentation des tests qu'on va faire aussi de façon significative. On va tester probablement maintenant, dans nos approches, les cas asymptomatiques qui sont en contact avec un cas, c'est-à-dire, pour détecter des gens.

C'est sûr que, si on le met... si on utilise les tests un peu partout chez des asymptomatiques, on va perdre en facteur de positivité. Actuellement, notre niveau de positivité était autour de 16 %, 17 %, 18 %. Donc, ça veut dire qu'on a utilisé une bonne stratégie parce que, quand on teste, on trouve des cas. Si on baisse à 1 % ou 2 % parce qu'on teste à la mauvaise place, c'est une perte de... surtout quand le nombre de tests est relativement limité. Je dis relativement parce qu'on pourrait avoir des millions puis des millions de tests, puis ça n'a pas été fait non plus, nécessairement, ailleurs dans le monde, à part peut-être en Chine.

Donc, actuellement, on va surveiller ça, là, ce R0 là. Les modèles vont être mis à jour minimalement une fois par semaine parce qu'il faut quand même avoir de la donnée pour que le modèle change, puis etc. Ça fait qu'on va véritablement regarder ça, en plus l'élément de la capacité, comment les hospitalisations vont se comporter. Les cas, là, ils vont augmenter, là. Je tiens à vous dire, si on teste plus, on va trouver plus de cas. Ça fait que, là, il ne faut pas voir l'indicateur des cas qui augmente comme étant que ça va plus mal. Ça veut peut-être dire qu'on les trouve plus. Ça veut peut-être dire qu'on va être en mesure de mieux les contenir. Ça fait que c'est ça qu'on va être capables de voir, puis, 15 jours plus tard, c'est les hospitalisations, et, 15 jours plus tard, c'est, je vous dirais, les décès, à peu près, un petit peu moins, tout dépendamment des groupes d'âge.

M. Béland (Gabriel) : Peut-être une question pour M. le premier ministre. Aldo s'est placé à l'abri de ses créanciers. On peut deviner que malheureusement plusieurs entreprises québécoises vont faire la même chose. Est-ce qu'il y a un plan pour les faillites?

M. Legault : Bien, écoutez, il y a un plan. Pierre Fitzgibbon a mis en place, avec Investissement Québec, je dirais, des mesures qui sont complémentaires aux mesures qui ont été annoncées par le gouvernement fédéral. Mais c'est sûr qu'une entreprise de la taille d'Aldo, qui est un fleuron, qui a une partie, en plus, fabrication, bien, on va tout faire pour les aider à passer au travers, là. Donc, déjà, les gens d'Investissement Québec parlent avec des centaines d'entreprises. Mais on va tout faire pour sauver le maximum d'entreprises, surtout les entreprises, là, qui ont une importance stratégique comme Aldo.

Le Modérateur : Merci. Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous. M. le premier ministre, vous avez parlé de transférer des gens. Vous avez surtout dit qu'il y a des gens qui ont peur de retourner au travail, là. Il y a une communication qui circule actuellement à l'Hôpital Lakeshore, où la microbiologiste et chef du département infectieux du CIUSSS de l'Île-de-Montréal suggère que les soignants infectés par la COVID-19 puissent revenir au travail une semaine après leur diagnostic et travailler sans équipement de protection individuelle dans les unités de COVID de l'hôpital, tout ça pour permettre d'avoir plus de gens et laisser l'équipement à ceux qui ne sont pas malades, puis c'est pour protéger l'équipement. Qu'est-ce que vous en pensez?

M. Arruda (Horacio) : Si vous me permettez, je vais réagir à ça. Ce n'est pas du tout une orientation qu'on a donnée, et je pense qu'on va avoir des discussions notamment avec ladite personne.

Ce qu'il faut comprendre, même en situation où on était en, je dirais, pénurie de matériel, disons, avec tout ce qui s'est passé à travers le monde aussi, on n'a jamais recommandé aux gens de ne pas se protéger. Ça fait que, donc, quelque part, on n'est pas d'accord avec cette position-là, notamment maintenant qu'on a du matériel. En tout cas, s'il y a des enjeux de distribution, qu'ils nous téléphonent parce qu'on va s'organiser pour les régler. Donc, pour nous, on n'est pas confortables avec ça.

La question de retourner les personnes après un certain temps, s'ils ont été malades, mais avec du matériel de protection... peut être fait dans un contexte où on les renvoie dans une zone rouge et s'ils portent du matériel de protection, si et seulement si on a véritablement un bris de service. Mais donc cette consigne-là n'est pas une consigne officielle, et d'ailleurs la personne elle-même le dit, lorsque j'ai vu dans les médias qu'elle devait en discuter puis quelle était sa stratégie. Mais actuellement, il n'est absolument pas question qu'on envoie du personnel, même s'ils ont fait la maladie, dans un centre sans matériel de protection.

M. Laforest (Alain) : Je vais profiter de la présence du président du Conseil du trésor, un homme de chiffres, surtout celui qui tient les cordons de la bourse. Vous avez autorisé quelles sommes, depuis le début de la pandémie, en primes, en achat d'équipements, en embauche de nouveau personnel?

M. Dubé : Bien, écoutez, on a fait plusieurs programmes. Je pense que les montants qui sont donnés depuis le début sont importants, mais je vais laisser à mon collègue le ministre des Finances de faire la somme de tout ça, parce que nous, particulièrement au Conseil du trésor, on s'est assurés, en ce moment, d'avoir les autorisations nécessaires pour être capable de livrer rapidement ces programmes-là. Mais je vais laisser à mon collègue le soin d'additionner les chiffres et de vous révéler ça en temps et lieu lorsque nous serons... retour en Chambre.

M. Gagnon (Marc-André) : Ça va. Donc, si je peux me permettre, à mon tour, je vais revenir — Marc-André Gagnon du Journal de Québec, Journal de Montréal — sur la question des 60 à 69 ans.

J'ai bien compris, là, votre présentation avec le tableau. Il reste que, en donnant le feu vert pour le retour au travail de ces gens-là, alors que, pendant des semaines, vous avez affirmé le contraire, reconnaissez-vous que votre gouvernement a créé une certaine confusion? Parce qu'il y en a plusieurs, maintenant, là, qui se demandent, bien, quels sont vos véritables motifs. Puis est-ce que vous admettez que votre plan de déconfinement force des situations qui ne correspondent plus nécessairement aux consignes de sécurité que vous avez martelées pendant des semaines?

M. Arruda (Horacio) : Tout à fait. Écoutez, je l'ai dit depuis le début que ce que je vous disais cette journée-là allait être changé le lendemain matin. O.K.? Premièrement, on n'est pas dans la même phase, puis je vais vouloir aussi apporter un élément par rapport à la cohérence. On va nous demander d'être cohérent dans nos approches, et il y a toujours certaines situations, puis, je tiens à vous dire, selon la situation, on fait de la gestion de balance de risques, O.K.?

Je le dis : les personnes qui sont en bas de 70 ans, qui sont en bonne santé, peuvent, s'ils sont en bonne santé, aller travailler avec des mesures qui sont mises en place, qui ne sont pas dans le même contexte où on était au tout début de la pandémie où les gens n'avaient même pas compris la consigne de distanciation sociale, etc. Pour vous donner un autre exemple de choses qu'on a dit il n'y a pas tellement longtemps, je vous ai dit, puis c'est vrai qu'un contact familial d'une grand-mère avec son enfant à la maison peut être différent que dans un contexte de garderie.

Mais on essaie maintenant d'équilibrer, si vous me permettez, les risques à la santé de maladies infectieuses avec les autres effets pervers, hein? Une personne de 65 ans qui est en bonne santé puis qui considère qu'elle peut aller travailler dans un contexte où elle se sent protéger, si on l'empêche de travailler, on va nous accuser de faire l'âgisme, je tiens à le dire. Et là, maintenant, aussi, on se dit : Si garder les enfants devient un phénomène qui est, je dirais, essentiel pour que les parents puissent aller au travail parce qu'ils n'ont pas d'accès à une garderie, ou etc., j'ai fait une vidéo tantôt avec le ministre de la Famille, les gens en bas de 70 ans, s'ils sont en bonne santé, qui voudraient aller garder leurs petits enfants pendant la semaine pour que les parents puissent aller en service essentiel, c'est permis, ça va être permis tant et aussi longtemps que les gens vont respecter certaines consignes. Il ne faut pas que les enfants aient été en garderie puis qu'ils reviennent à la maison parce qu'ils ne veulent plus, ou aient été à l'école, ou potentiellement infectés. C'est des gens qui sont actuellement, peut-être, avec deux parents qui font du télétravail puis qui ont besoin maintenant d'avoir maintenant d'avoir un support dans la semaine. Les grands-parents pourront y aller. Ils devront faire de l'hygiène, porter un masque pour certains types de procédures, puis etc. Donc, on va amener cette cohérence-là. Mais, par contre, je vais vous donner un exemple, ça ne sera pas le temps d'inviter grand-maman pour un souper si ce n'est pas pour garder les enfants. Comprenez-vous qu'est-ce que je veux dire? Et c'est là qu'on va y aller progressivement.

Tout le monde a hâte. C'est la fête des Mères en fin de semaine. Tout le monde a hâte à des barbecues à l'extérieur, à cinq mètres. Comme on est en train d'ouvrir des choses, il faut qu'on soit en mesure de voir les effets des assouplissements qu'on met avant de passer à une autre étape parce qu'indépendamment de ce qu'on dit, on sait qu'il y en a qui vont le faire. Et là, si on ne se met pas à être, je vous dirais, dans le coup, avec nous, puis... ça voudrait dire que, là, on pourrait avoir des effets.

Donc, ce que je veux vous dire ici, la position, elle va évoluer, comme dans une semaine ou deux, ça se peut qu'elle évolue. Il y a peut-être des nouvelles connaissances... Puis ce n'est pas une décision qui est facile, parce que vous dites oui à un, l'autre essaie de se comparer, mais il faut regarder dans quel contexte on l'a fait, mais... Et c'est difficile aussi, dans un point de presse, où on ne peut pas répéter... C'est pour ça que j'ai fait une vidéo tantôt avec le ministre de la Famille, parce que les gens vont pouvoir réécouter ce qu'on dit, parce que, des fois, les gens peuvent interpréter puis : Est-ce que ça me touche, moi, ou ça ne me touche pas?

Donc, je peux vous annoncer qu'aux grands-parents, sous certaines conditions, ils pourront garder leurs petits-enfants comme tels. Mais il faut éviter, bien entendu, les grandes accolades, même si ça va être difficile, puis etc., mais d'essayer de jouer le rôle d'un gardien avec des mesures.

Le Modérateur : M. Legault, est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose là-dessus?

M. Legault : Non.

M. Gagnon (Marc-André) : Bien, à ce moment-là, j'ai une question pour vous. Parce qu'au début de la pandémie, bon, vous nous avez dit : Pour relancer l'économie, il faudra accélérer la réalisation de grands projets d'infrastructures, de travaux d'infrastructures. Mais, dans le cas du troisième lien, parce que le sujet revient dans l'actualité puis le débat revient ici, dans la région de la Capitale-Nationale, même le chef de l'opposition de la ville de Québec, qui a pourtant toujours été un ardent défenseur du projet de loi, remet aujourd'hui en question cette dépense-là en disant qu'il serait peut-être plutôt important... plus important de prendre soin des aînés. Donc, est-ce que c'est un projet — on s'entend qu'il risque de coûter plusieurs milliards de dollars — que vous pourriez mettre de côté pour vous consacrer d'abord aux soins de base en temps de crise?

M. Legault : Bien, d'abord, ce que j'ai demandé, justement, au président du Conseil du trésor, c'est d'accélérer la construction, d'accélérer les infrastructures qu'on va bâtir au cours des prochains mois, des prochaines années. Donc, je ne vois pas comment on pourrait remettre en question des projets qui étaient déjà prévus.

Au contraire, on veut accélérer les projets parce qu'on se dit : Il y aura une partie des emplois dans le secteur privé qui ne seront pas présents dans les prochains mois. Donc, le gouvernement a un certain rôle de donner des mandats, donner des contrats, entre autres, pour que tous les travailleurs de la construction travaillent à temps plein. Puis, même, j'ai commencé à en parler aux syndicats, puis Jean Boulet y travaille, pour voir est-ce qu'on peut augmenter le nombre de travailleurs de la construction, et de façon temporaire, et de façon permanente par la formation. Mais on veut que la construction, ça fonctionne à plein. Donc, tous les projets, incluant le troisième lien, s'il y a quelque chose, c'est qu'on veut les accélérer.

Le Modérateur : Merci. Maintenant, au tour de Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour. M. Legault, lundi, les 60-69 ans devaient rester à la maison, hier ils pouvaient aller dans les garderies et aujourd'hui ils peuvent garder leurs petits-enfants à la maison. Admettez-vous qu'il y a peut-être un motif économique, là, qui est derrière ça, par manque de personnel? Qu'est-ce qui peut expliquer une évolution du discours en quatre jours comme ça?

M. Legault : Bon, bien, comme vient de l'expliquer le Dr Arruda, la situation évolue, hein? Quand ça faisait deux semaines que les gens étaient enfermés chez eux, c'est une chose. Quand ça fait deux mois, bien là il y a aussi une partie sociale, il y a une partie santé mentale. Comme l'explique le Dr Arruda, la norme du deux mètres, les gens ne savaient pas ce que c'était il y a deux mois. Maintenant, ils comprennent mieux. Mettre un masque quand on n'est pas capables de respecter le deux mètres, bien là il y a des gens qui ont commencé à se faire des masques puis ils sont plus ouverts. Donc, la situation évolue puis les gens... Bien, c'est ça, est-ce qu'on veut priver une personne de 65 ans d'aller travailler, une personne en bonne santé? C'est une question d'équilibre. Puis il y a une évolution aussi à travers les semaines.

M. Arruda (Horacio) : Et puis, si vous me permettez, moi, je ne suis pas en relation directe, dans mon bureau, avec chacun des patients que je vois. Je suis un médecin de population. Et on a aussi... On écoute ce que les gens nous disent, les associations. Je reçois plein de courriels de personnes soit sur des cas individuels soit sur une vision. Ça fait que c'est comme si on est en relation aussi avec le feed-back qu'on reçoit par rapport à ce qu'on annonce. Il y a des grands-parents qui trouvent ça excessivement pénible et qui ne comprennent pas l'incohérence que, s'ils sont grands-parents, ils peuvent aller travailler dans une garderie, mais ils ne peuvent pas s'occuper de leurs propres petits-enfants. Comprenez-vous, là? Et il y a peut-être des jeunes aussi qui peuvent maintenant... C'est parce qu'on est à l'écoute. On est à l'écoute de ce que les gens nous disent pour essayer de trouver une solution. C'est comme la relation patient-partenaire. Moi, je peux avoir une idée pour ce qui est bon pour mon patient puis vous dire : C'est ça que vous faites. Mais le patient, peut-être qu'il veut autre chose.

Et là on va arriver dans une période, je vous dirais, où on va demander encore des choses très importantes aux gens. Mais on veut aussi être à l'écoute de comment eux se sentent par rapport à ça. Je m'excuse, s'il y avait un vaccin au mois de septembre, on resterait probablement tous encore confinés puis on attendrait après le vaccin. Mais ce n'est pas le cas. Ça va être impensable de penser... On va avoir des révolutions. Il y a de la violence qui se passe actuellement. Il y a peut-être même des parents, des très bons parents qui, en étant enfermés, n'en peuvent plus avec les enfants, auraient juste le goût de les brasser un peu physiquement. Et ça arrive, ça. On sait que ça arrive. C'est reconnu dans la littérature. Les gens d'un certain âge qui sont confinés trop longtemps, le cerveau leur atrophie. Il y a des études qui démontrent, là, si on fait des CAT scans, que, s'ils ne sont pas stimulés, ils perdent leur autonomie.

Ça fait que c'est ça qu'on équilibre comme tel. Puis ça se peut… Il n'y a pas de vérité. Moi, je vais vous dire une chose, là, il y a beaucoup d'experts actuellement qui parlent, puis le plus grand danger d'un scientifique, c'est d'avoir un doute. Quand vous avez la vérité, méfiez-vous parce que, là, vous... surtout dans une maladie, donc, un microbe qui est la plus grande pandémie qu'on a jamais vécue, avec des millions de tonnes d'information. Ça fait que, quelque part, vous pouvez nous demander d'être parfaits puis d'avoir la vérité, mais je serais incapable de vous le dire. À chaque fois, à chaque jour, c'est un jugement sur la situation qu'on fait, avec le feed-back de la population. Et, je vous le dis, les gérants d'estrade, des personnes qui disent que c'est ça qui devrait être fait, il y en a plein. C'est normal puis ça fait partie de la nature. Mais méfiez-vous des gens qui ont la vérité. Moi, je peux vous dire que les plus grands scientifiques de ce monde ont déjà dit qu'ils ne savaient pas encore ce que c'était.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Dion (Mathieu) : Deuxième question, oui. Sur votre stratégie de dépistage, la conseillère scientifique en chef du premier ministre canadien dit : J'essaie d'avoir l'heure juste, mais je n'y arrive pas. Pouvez-vous nous donner, en tout cas, l'heure juste sur la situation du personnel sur le terrain pour retracer les cas positifs? Parce que présentement, les échos qu'on a, c'est qu'il manque de monde.

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, je ne répondrai pas à madame, compte tenu que je considère que je n'ai pas à rendre de comptes à cette dame, mais à la population du Québec, ça, oui, puis à mes autorités, là. Je vais être au clair là-dessus. Parce que premièrement, moi, je n'ai jamais eu de demande de test... de ça. Mais, de toute façon, ne revenons pas à ça et regardons ce que nous avons comme éléments de stratégie.

Des enjeux de ressources humaines, il y en a. Il y en avait avant la pandémie. Vous aviez vu que, même, c'était étonnant, là, quand on allait chez un fast-food qui habituellement était ouvert 24 heures sur 24, les gens n'étaient pas, là. On a des problèmes de ressources humaines. Il y en a, il y en a. Il y en a aussi en santé publique. C'est très demandant. Mais, on a passé... on est rendus en haut de 10 000 tests, là, aujourd'hui, puis on prévoit en avoir 14 000... ou peut-être pas 14 000, vendredi, peut-être ça va être 12 000. On a donné un chiffre, une cible à atteindre, puis on veut les atteindre, on veut viser la cible. Mais, ça se peut que des fois on n'arrive pas pour toutes sortes de raisons.

Des autobus, on est en train d'en avoir, mais les autobus, ce n'est pas seulement l'autobus, hein, il faut qu'il y ait du monde qui travaille dedans. On est en train de mobiliser des gens. Les équipes de santé publique sont en train d'aller chercher les étudiants à l'université. On va travailler peut-être aussi avec des firmes de sondages qui vont nous fournir des ressources. Notre logiciel qui devait rentrer il y a trois semaines va rentrer seulement la semaine prochaine. Il y a toutes sortes d'éléments de cette nature-là. Mais notre stratégie, elle est claire. On utilise la quantité de tests là où on pense qu'elle est la plus solide. On va commencer à faire des dépistages. Quand on va pouvoir faire des sérologies, on va les faire.

Et donc, moi, je tiens à vous dire, à quelque part, je pense que... Puis on suit aussi des orientations, comme le reste du Canada, là, avec l'Agence de santé publique canadienne qui, eux, travaillent avec nous et non pas la scientifique en chef, qui est une conseillère au premier ministre. Elle a droit à ses opinions, je la respecte, mais moi, je pense qu'elle n'a pas toutes les informations. Puis, c'est nous, sur le terrain, qui avons les informations pour être capables de le faire. Puis je peux vous garantir qu'on travaille jour et nuit à le faire.

Puis, si on dit qu'on déconfine, on va déconfiner le moment où on sera capable de faire la marchandise. On vient de vous reporter d'une semaine à Montréal. Montréal, c'est fragile; le reste du Québec, c'est le paradis. C'est carrément ça. C'est deux mondes complètement différents. Alors, on va s'adresser à ça, et je pense qu'on va vous donner le maximum d'informations. On n'a rien à cacher ni sur le nombre de morts ni sur quoi que ce soit. On va être transparents. Puis c'est à vous qu'on doit rendre des comptes et non pas aux autres organisations, même si nous travaillons en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé et l'Agence de santé publique du Canada.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour à vous trois. On a parlé de plusieurs primes, depuis quelques semaines, qui s'ajoutent dans le milieu de la santé. Je me demandais, sur les employés qui sont engagés par les agences de placement, cet argent... Est-ce qu'elles reçoivent cet argent-là? Est-ce que cet argent-là va aux agences ou c'est complètement exclu de ces primes-là?

M. Dubé : Notre objectif, c'est de ne pas passer par les agences. Je pense que les agences, c'est un mal nécessaire depuis un certain temps, puis on aimerait mieux donner l'argent directement aux employés que de passer par des agences parce qu'en fait il n'y a pas le bon salaire qui va à l'employé. Bon, maintenant, je le dis bien, là, en pesant mes mots, un mal nécessaire, c'est un système qui fonctionne depuis un certain temps. On est en pénurie de personnel en ce moment, alors c'est sûr qu'on n'ira pas révolutionner ça demain matin.

Mais l'objectif ici est très clair. C'est non seulement de bien payer nos gens, puis ça fait longtemps qu'on en parle des PAB, qu'on voulait leur donner la juste rémunération. Alors, c'est certain que, lorsqu'on va avoir des augmentations, comme le premier ministre a dit, de l'ordre de 30 % pour un préposé aux bénéficiaires, bien, il va avoir probablement très, très proche du salaire qu'il pouvait recevoir, que l'agence pouvait recevoir pour le même service. Alors, c'est évident que ça va faire des changements dans la chaîne de commande au cours des prochaines semaines, prochains mois, et c'est pour ça qu'on ne voulait plus attendre d'être capable de payer nos gens correctement.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Bossé (Olivier) : Mon autre question était pour M. Legault. On a beaucoup parlé des préposés aux bénéficiaires dans les dernières semaines, des emplois qui, vous-même vous l'avez reconnu, qui sont sous-payés, qui le sont moins, évidemment.

Est-ce que vous reconnaissez ou vous constatez, plutôt, qu'évidemment ces emplois-là sont occupés beaucoup par des femmes et des immigrants, et ce sera certainement, encore une fois, cette tranche de la population qui va faire les frais de la crise, probablement?

M. Legault : Bien, les frais de la crise... Ce qu'on veut, là, puis moi, je l'ai dit, depuis un an et demi qu'on le dit, on veut augmenter le salaire des préposés aux bénéficiaires. Puis on est très conscients, entre autres, que ce sont des femmes puis beaucoup de gens qui viennent de différentes communautés. Puis je laisserais peut-être la parole à Christian, qui négocie pour avoir ces fameuses primes, qu'ils soient inclus dans les conventions collectives de façon permanente. Ce n'est pas simple avec certains syndicats, mais notre objectif, là, c'est de les payer, de mieux les payer et, bien... peut-être, tu peux compléter?

M. Dubé : Oui. Peut-être pour vous donner un exemple, on disait tantôt que j'aime les chiffres, là, mais une préposée aux bénéficiaires, si on ramène ça sur une base hebdomadaire, là, cette femme-là dont vous parlez gagne actuellement, sur une base à temps plein, 800 $ par semaine. Le premier 100 $ qu'on donne à tous les PAB, à tous les préposés aux bénéficiaires, en ce moment, ce 100 $ là représente 12 % d'augmentation, 12 % d'augmentation, et ça, c'est avant les primes en zone chaude dont on parlait tout à l'heure. Ça fait que, là, on est en train de dire qu'on prend 800 $ par semaine… C'est appréciable, là. Vous vous souvenez des offres globales qu'on a faites en décembre, on parlait de l'inflation.

Alors, quand on dit qu'on voulait faire une offre différenciée importante pour nos PAB, on est en train de vous dire que la base, ici, là, c'est 12 %. Puis, en plus, on dit : Étant donné qu'on vit une situation exceptionnelle, on rajoute à cette rémunération-là une prime exceptionnelle qui est due aux zones rouges, à la difficulté qu'on a, et, comme notre premier ministre l'a dit tantôt, cette augmentation-là va monter jusqu'à 30 %. Et, quand vous y ajoutez les fameuses primes COVID qu'on a mises en place il y a maintenant cinq semaines, cette personne-là… on rajoute, pour cette même dame-là, un autre 8 %.

Alors là, on a dit : Ce qu'on veut, c'est avoir… Notre objectif, c'est non seulement de les retenir, mais d'avoir des gens bien payés puis qui vont dire : Bien, on va contribuer à l'effort de groupe. Parce que les mesures dont je vous parle… on vous annonce aujourd'hui, s'appliquent à peu près à 100 000 personnes, PAB, dans les CHSLD, les infirmières auxiliaires, toutes ces personnes-là qui travaillent dans les centres hospitaliers, et les RPA qui sont dans des zones rouges. Quand vous prenez ces 100 000 personnes là, qui, pour la plupart, ont du travail à temps partiel, imaginez-vous l'effet si elles venaient nous donner une journée, deux journées de plus. On parle d'une dizaine de milliers d'emplois qu'on aurait pour remplacer les gens dont le premier ministre fait état depuis plusieurs semaines.

Donc, je pense qu'il y a un grand principe, c'est qu'on veut avoir du temps plein de nos gens pendant cette période-là. Puis, un peu comme on l'a vu avec la crise, ça va nous requestionner dans la façon dont on travaille avec nos gens. Il y a beaucoup d'emplois qui sont à temps partiel dans le système de la santé. Puis, à travers les négociations, puis, je le dis, on en a eu, des négociations intensives, depuis plusieurs semaines, je pense que ce message-là, en ce moment, on l'a entendu. Les gens veulent avoir un emploi stable. Les gens veulent être capables de ne pas changer d'étage, d'avoir ce qu'on appelle la titularisation. Donc, tout ça pour dire que je pense qu'on va bien payer nos gens puis on va trouver la façon de le faire.

Le Modérateur : Merci. On va devoir accélérer. Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous trois. M. le président du Conseil du trésor, d'abord, on s'étonne que vous n'ayez pas fait le point sur les négociations justement, actuellement, mais je voulais savoir quel est le taux de croissance des dépenses actuellement dans le domaine de la santé? Et c'est soutenable pour combien de temps, ce taux de croissance de dépenses là?

M. Dubé : Bien, écoutez, je pense qu'il était connu lorsqu'on a déposé le budget. Mon collègue, M. Girard, a dit qu'on avait un taux de croissance en santé de 5 % cette année, ça, c'est-à-dire pour l'objectif de 2020‑2021. Les circonstances aujourd'hui, vous savez, sont complètement hors-normes. Je ne répondrai pas directement à votre question, de la même façon que je n'ai pas répondu tout à l'heure à votre collègue, mais vous pouvez imaginer que cette année, il va falloir vraiment faire la différence entre la dépense normale de faire fonctionner le système de santé versus ce que Mme McCann appelle les dépenses spéciales de COVID. Mais, je pourrais vous dire que notre objectif est toujours le même, de faire une bonne gestion, mais les dépenses en santé vont exploser, c'est certain. Ça, c'est certain.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Bergeron (Patrice) : Et je vous ramène au jour du dépôt du budget, M. Legault. Votre ministre des Finances, Eric Girard, cette journée-là, avait dit qu'il s'engageait à remettre à son successeur des finances publiques en aussi bon ordre que lorsqu'il est entré en poste. Est-ce que vous estimez que c'est encore possible, ça?

M. Legault : Je pense que ce n'est pas possible nulle part dans le monde. Aucune province, aucun pays ne pourrait dire... Ce qu'on pensait avant la crise est toujours vrai aujourd'hui, là. On le sait, là, ça va prendre des années avant de retrouver l'équilibre budgétaire. Évidemment, on va avoir des déficits importants qui vont augmenter notre dette. Donc, la situation, là, ça va prendre un certain nombre d'années pour retrouver la situation qu'on avait en 2019.

Le Modérateur : Merci. Avant de passer en anglais, deux questions par courriel de Marie-Michèle Sioui, du journal Le Devoir. La première est pour le premier ministre. Ottawa confirme avoir conclu une entente avec toutes les provinces pour bonifier le salaire des travailleurs essentiels. L'aide d'Ottawa viendra-t-elle bonifier le montant versé aux travailleurs essentiels en vertu du PIRTE ou est-ce qu'elle fera uniquement baisser la facture de Québec, sans modifier les montants qui seront remis aux travailleurs essentiels?

M. Legault : Non, ce qui a été... ça ne viendra pas bonifier ce qui est déjà annoncé. Le programme qu'on avait annoncé coûte 890 millions de dollars au gouvernement du Québec. Ce que le gouvernement fédéral vient faire, c'est d'en rembourser une partie, du 890 millions, parce que tout le monde était un peut d'accord pour dire que le montant pour la PCU, là, de 2 000 $ par mois était comme un non-incitatif aux travailleurs essentiels, donc ça créait un problème parce qu'il n'y avait pas un gros incitatif à venir travailler dans les services essentiels plutôt que de recevoir le 2 000 $ de la PCU fédérale. Donc, le fédéral vient nous aider à régler le problème, mais nous, on n'a pas attendu le fédéral, là, on l'a annoncé rapidement. Puis d'ailleurs, le fédéral s'est inspiré de notre programme pour l'offrir à la grandeur du Canada.

Le Modérateur : Merci. Et, en sous-question pour Mme Sioui, la question s'adresse à M. Dubé. Est-ce que le ministre Lacombe vous avait consulté avant d'annoncer que le gouvernement paierait les places en garderie jusqu'au mois de septembre ou est-ce que c'est vous qui lui avez demandé de faire marche arrière?

M. Dubé : Non. Je peux vous dire qu'on a une consultation quotidienne avec les différents ministres, puis c'est évident qu'ils nous ont consultés. On a un groupe de travail, là, conjointement, du Trésor avec les Finances, où on reçoit toutes les demandes des ministères. Alors, il nous avait effectivement consultés.

Est-ce que je pourrais profiter de... Je ne sais pas si j'ai le droit de faire ça.

Le Modérateur : Si vous avez du temps, je vous le permets.

M. Dubé : Bien, j'aimerais ça mentionner une chose que je n'ai pas dite dans ma présentation. Puis lorsqu'on demande des volontaires... Puis il y a une partie du programme qui, pour nous, est très importante, si vous permettez, surtout d'aller chercher les gens en région. On l'a dit, le premier ministre l'a dit souvent, on a deux mondes, hein? On a Montréal, le Grand Montréal, puis on a les régions. La partie du programme où on vient ajouter 2 000 $ à un infirmier, une infirmière, une personne qui viendrait nous aider...

J'aimerais dire que ce qu'on entend dans le marché, ce qu'on entend des gens, c'est que c'est souvent difficile de prendre ce risque-là de venir travailler dans des zones difficiles seul. Mais des gens qui voudraient le faire en équipe, par couple, par groupe de quatre, de passer à travers cette résistance-là est beaucoup plus facile lorsqu'on le fait... des gens qui se connaissent. Et nous, on est très ouverts à ça.

Alors, on a des facilités avec les hôtels à Montréal, on a des facilités où... Et l'essentiel de l'argent, je le dis... C'est pour ça qu'on a augmenté à 2 000 $ pour des gens qui viendraient de l'extérieur. Je pense à des pompiers volontaires, je pense à des gens qui auraient une expertise qui serait très importante pour nous, de venir dans les CHSLD. Ces gens-là, ils peuvent venir à quatre, être à l'hôtel ensemble, faire un blitz de quatre semaines, de deux semaines avec nous. Je pense que ça va faire une très, très grande différence puis surtout dans leur région.

Alors, je voulais juste le mentionner parce qu'on a eu beaucoup de bénévoles, mais là on veut rétribuer ces gens-là à leur juste valeur puis tant mieux s'ils viennent des régions avec une expérience. Merci de m'avoir donné...

Le Modérateur : Très bien. Merci pour la précision. So, now, in English, Cathy Senay, CBC News.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. I'll follow up on that question. Actually, Mr. Legault, on April 20th, so about three weeks ago, you were telling us that about 6,000 health workers were absent, like, were missing. And now, on May 7th, it's almost the double of the number. So do you have an impression that this strategy today is the right answer?

M. Dubé : Bien, écoutez, on l'a...

M. Legault : In English?

M. Dubé : I'm sorry. I'm switching. Sorry, I was looking at François and then... OK, sorry, I'll turn the switch on.

Mme Senay (Cathy) : Thank you.

M. Dubé : Sorry about that. Well, we have been talking a lot about this through the negotiations, through our discussions between the ministers. Also, we have those caucuses every week, twice a week, with our deputies. And I think it's very clear that people are willing to help us, but I think… I'm not scared of the word «scared». Some of them are scared of coming to help because they don't now what they will be facing. And the reason this measure has this ratchet clause, we say : Well, you come for the first week, you have this bonus. But, once you realize that this is not too bad... That's the reason I was referring to groups 2, 4, that could come together. That's what we're hearing on the ground. They say : Well, wait a minute, if we're well protected, if we can come and realize it's not too bad, then I think we would like to have this bonus. And, honestly, having a 30% to 40% increase over a month is huge. And, basically, it's through listening of those groups that we heard that we thought that was the right measure, and again because, when we add the numbers, this 100,000 potential, OK, that could add us, that's more than enough to what we need. So that's what we did.

Le Modérateur : Second question.

Mme Senay (Cathy) : Second question, Mr. Arruda.

M. Dubé : In English?

Mme Senay (Cathy) : Yes, in English, about Dr. Nemer. So Québec's screening strategy is being criticized both by Canada's Chief Scientific Advisor, Ms. Nemer, and various experts in Québec. They say that the strategy should include randomly testing people with no symptoms to get an accurate read on how the virus is spreading and identifying areas before they become outbreaks. How do you respond to that criticism?

M. Arruda (Horacio) : First of all, I understand that people have some criticism, but people only have one part of the data. They are not aware of what quantity we have. We are using, I would say, the tests the best way we can use them at a different... If I had an unlimited testing capacity, even you, here, would have been tested, you know? But we have to choose. At the same time, they are looking at this strategy based on their vision on their specific situation, but we have to balance with the care of the persons.

We know that we have a high level of positivity, which is 16 %, meaning that the test we use, we are using the right place. Before going to, I would say, random sampling in the population, we have other priorities like asymptomatic contacts of cases and intensive situations. So I think I can receive it, but we have a plan, we have discussed it we experts, we are adapting from data, what we are having here, and so it's easy to say this criticism. It's OK. But they have only one part of the diagnosis, and it's why we will try to explain, and even everybody has an idea, everybody seems to have the right answer. And I always told... scientific have doubts, I have doubt, I'm going to adapt. What I'm saying today will be different tomorrow. But it's easy to say that that way. And I think that I will have to explain to Quebeckers and to my boss what is the strategy, but not really for the ones who are talking from what is their perception.

Le Modérateur : Thank you. Phil Authier, Montreal Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day. I sometimes think I'm asking the same question about Montréal every day of you, Mr. Arruda, but with your announcement today of delaying openings, can you bring us up to date about what is the virus doing outside of the CHSLDs, in the community? You're not below one yet on the R0 index. There are still many people being diagnosed. Can you specify which part of Montréal is more vulnerable and what is being done to stop the virus?

M. Arruda (Horacio) : First of all, it's clear that we have, we are going to have... as we are augmenting the testing, the cases are going to be up. It doesn't mean that the thing is getting worse, it means that we are perhaps measuring better the situation, because there is a lot of asymptomatics and cases that are probably not getting to diagnosis.

We will look at everything that we open, if we are going to have some outbreaks. Actually, we have not observed big outbreaks, I would say, in kindergartens. In fact, there have been some cases but there has not been an explosion of cases on those places. There is some, I would say, specific outbreaks that are going on. You know there was one in Côte-Saint-Luc before, related to trips to New York. There is Saint-Michel up north, there is people there who worked probably in hospitals or imported that from the... the CHSLDs, were imported. And we are now screening a lot in these communities to have a better idea of what is going on and every case will be checked by Public Health. We're going to have an inquiry, find out specific contacts, offer them tests and take the situation into account.

So this situation in Montréal and Laval is very, I would say, intensive. Around, in the suburbs, there is also some issues, but not as active in certain hotspots in Montréal. And, if you go see on the website of Montréal, you will have these hotspots on their website.

Le Modérateur : Thank you. There is a second question.

M. Authier (Philip) : Second question for Premier Legault. I was reading Alec Castonguay's long story about your handling of the COVID crisis, and, in the last few weeks, there's been more criticism of the way Québec has handled the crisis. You know, there have been changes of the messages, you know, 60 and then 70, that debate that we had yesterday. How do you evaluate your management of the crisis? Is your game plan still working?

M. Legault :OK. First, it's not to myself to evaluate me. Second, we were one of the first place in North America closing schools, closing some regions. So, I think we acted very rapidly.

Now, of course, the situation is different today than it was two months ago. And the rules that we've put in place permit us to open a bit to older people, and I think it's normal. And Dr. Arruda explained it very well, it's normal that the situation evoluate, because we have to balance the problems we create with the problems we get from the COVID-19. Of course, when you have somebody of 65 year-old being at home for the last two months, the situation is different than two months ago. And we have to balance mental health problems with physical risks that are associated with seeing other people. But now, we know more than two months ago what it means to be at two meters, at six feet of the other people. So because we've… putting that in place, because we're telling people to have a mask if they get too close too other people, it permits us to have different rules today. But of course, it's changing fast, and the population is trying to understand. And I can understand that sometime they are not sure that they understand. But it's our job to be here about everyday. We were here five days a week, now it's a least three days a week, and we're trying to explain, and I'm trying. And I did my best. Was I perfect? Probably not, but I'm doing my best.

Le Modérateur :Thank you. Samuel Pouliot, CTV News.

M. Pouliot (Samuel) : Hi. You announced today that school reopening was delayed by one week in Montréal. If the school board think… or they don't feel safe or ready at the new date, could they still delay the opening of their schools?

M. Legault : It's not to the school boards to decide when the schools will be opened, it's to the Public Health. But it won't be obligatory, so parents who decide to keep their child at home, they can do that. So it's the decision of the parents and of the health care, not of the school boards.

M. Pouliot (Samuel) :OK. And there are teachers unions that say : Having teachers 62, 69 return to work puts their health at risk because the Government doesn't have enough personnel to replace them. How do you respond to this concern, especially with the numbers we see today, that people in their sixties have a bigger death rate than the fifties?

M. Legault :OK. So I'll maybe use this graph to…

Une voix :

M. Legault : …no, no, to explain you the situation. If you are younger, the risk is lower, but there is some risk. If you're older, the risk is higher. So it's not an exact science. Where do you draw the line? And you see that here, at 60 to 69, we have 6,5 % of the death. So it's more than if you're younger, but it's a lot less than if you're older.

So do we want to tell people of 65 years old : You cannot work? It is a question of judgment. And, of course, even if you have 40 years old and you have a chronic problem, you must not go back to work. But, if you're in good shape, have 65 years old, I think that you must have the right to go back to work. So we're trying to balance between liberty and health. But I think it's important. If we respect the two meters between the different people, if you wear a mask if you're closer than two meters, I think it's reasonable to permit people of 65 years old to go back to work.

M. Arruda (Horacio) : And I want to say, if you don't mind, in those 65 to 69, there is people with chronic disease too. It's not only the ones with the age and good health. So it's why the most important thing, even if you're 40, if you have a immunocompromised disease or you have a big chronic primary problem, this age, 40, is dangerous comparing to 65 in good health.

Le Modérateur : Thank you. Two last questions from Raquel Fletcher, Global News. When we look at the numbers, today's numbers, why aren't things getting better here? You keep saying that they are going to, but they are not.

M. Arruda (Horacio) : The question is for me?

Le Modérateur : Yes, you can answer.

M. Arruda (Horacio) : Yes. Look, I hope it's going to be better one day over the rainbow. I really believe on it. But actually there is different reasons I think that the situation…

First of all, we have been bombarded by people coming back from New York. We had this bad week, I would say, which was great for the ones who were on vacation, but when they came back, they bring back some disease. We have been… this outbreak, I would say, in the problem of staff and material, probably, at the beginning, with CHSLDs. All these are factors that have been making intention, I would say, the Montréal region, especially Montréal, Laval and everything.

But, elsewhere in Québec, it's a paradise. Elsewhere in Québec, it's what we… If things were perfect, if we had not this problem of staff in CHSLDs, I can tell you, this thing would have been completely different. But that's the case. And it's normal, also, in Montréal, there is more people, more density, more poverty, more everything, and because there is more everything, there is more cases too. But we are trying to do our best to make it controlled, especially in CHSLDs, and not get into a big community transmission.

M. Legault : And, If we look at the figures, today, we announced 121 deaths. 104 are coming from Montréal, six from Laval, two from Lanaudière, five from Laurentides and two from Montérégie. So, in total, if you take the great area of Montréal, it's 119 deaths over 121. So, in all the rest of Québec, we have two deaths in Mauricie, but all other regions have zero deaths. So that's why we open the rest of Québec, but we keep closed the Great Montréal. It makes sense, and I think it's the best way to balance the risk between public health, and mental health, and physical health.

M. Arruda (Horacio) : And I will invite all people in those regions to keep in touch with the big «conseil» that the Premier is telling : two meters distancing, wash your hands, use masks, and everything, and, please, don't get out making parties out elsewhere because we need you… if you want to be able to have a better spring or summer.

Le Modérateur : Thank you. So, not exactly like a paradise. And, as a very last question, why exclude CHSLDs from the R1? After all, didn't contamination come from the community and back to the community? Does this distort the picture?

M. Arruda (Horacio) : Because, I would say, it's really a specific closed phenomenon. It's true, there is some contact with the community, but that is not enough important to put them in the R1. Because we will have to manage this thing very importantly, we will have to manage very importantly what is going on in the community. But nothing is completely closed. There is always a link, but the power of making more and more transmission is in a different perspective.

So it's why... And it's not us who decided it also, it was made also by the experts, because it will introduce too much, I would say, disturbing in the models of prediction.

Le Modérateur : So thank you very much. C'est ce qui complète pour cette conférence de presse. Merci. À bientôt.

Des voix : Merci.

(Fin à 14 h 14)

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