(Huit heures quatre minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde, j'espère que vous passez une belle matinée.
Il y a trois semaines, Québec solidaire a
demandé la démission du ministre de l'Environnement, puis il y a beaucoup de
monde qui se sont demandé : Coudon, ce n'est pas un peu exagéré, ça? Bien
non, ce n'était pas exagéré; et ce matin, on a deux nouvelles raisons de
constater que ce n'était pas exagéré du tout.
Ce matin, on apprend que même le Port de
Québec, même le Port de Québec demande au ministre de l'Environnement de
suspendre l'application de la nouvelle norme de nickel, une norme qui va faire
en sorte que les gens de la Basse-Ville de Québec vont respirer de l'air encore
plus pollué. C'est quand même incroyable, quand même, que le Port de Québec
soit plus sensible à l'acceptabilité sociale, que le Port de Québec écoute plus
les citoyens que le ministre de l'Environnement lui-même. Résultat : le
ministre de l'Environnement, là, Benoit Charette, il est plus isolé que jamais
sur ce dossier-là. Il n'a qu'une seule option, reculer sur ce règlement
extrêmement controversé.
Dans le journal, ce matin, on apprend
aussi que le ministre de l'Environnement est tout fier d'annoncer qu'il va
lamentablement rater ses cibles déjà insuffisantes de réduction des gaz à effet
de serre au Québec. On apprend que ça sera 51 %, 1 % de plus que la
moitié de la cible. C'est une insulte pour les générations futures. On
apprenait, cette semaine, dans le journal, que les jeunes Québécois souffrent
massivement d'écoanxiété. Il y en a une couple qui ne vont pas bien filer en
lisant qu'ils sont gouvernés par un ministre de l'Environnement qui se pète les
bretelles d'atteindre la moitié d'une cible que la science juge largement
insuffisante, pitoyablement insuffisante.
En plus, on apprend aussi que le ministre
de l'Environnement va signer, au nom des contribuables, au nom des payeurs de
taxes du Québec, un chèque de 300 millions de dollars pour les plus
grands pollueurs du territoire québécois. Au Québec, on devrait appliquer le
principe pollueur-payeur, ce que Benoit Charette nous dit, c'est que lui va
appliquer le principe du pollueur payé, ça n'a aucun, aucun bon sens.
Qu'on aide des filières d'avenir, là,
comme l'aluminium, par exemple, comme les biocarburants, comme le secteur des
batteries, à être moins polluantes puis à s'améliorer, c'est une bonne chose, mais
qu'on aide des raffineries à baisser de 1 % ou 2 % de leurs
émissions, ça ne règle aucun problème. En fait, ça pellette les problèmes par
en avant puis ça ne rend pas service aux travailleurs, travailleuses de ces
industries-là. C'est un manque de vision épouvantable, une très mauvaise
utilisation des fonds publics.
Franchement, là, les échecs de la CAQ en
environnement s'accumulent, les échecs de la CAQ en environnement s'empilent
les uns par-dessus les autres, puis, de plus en plus, là, ça a l'air d'une
montagne infranchissable pour les générations futures.
Mme Labrie : Ce matin,
je veux interpeler Simon Jolin-Barrette en tant que leader du gouvernement, en
tant que ministre que je sais sensible aux victimes de violence sexuelle. Je
l'interpelle parce qu'il reste seulement quelques jours avant la fin de la
session parlementaire, les jours sont comptés, et je veux qu'on appelle le
projet de loi pour prévenir et contrer les violences sexuelles dans nos écoles.
La majorité des victimes de violence
sexuelle au Québec sont mineures au moment d'être victimes, même si ça prend
souvent plusieurs années avant qu'elles dénoncent. Ces personnes-là, ces
garçons-là, ces filles-là sont donc dans nos écoles, et, en ce moment, nos
écoles ne sont pas des lieux adaptés pour recevoir des dévoilements, des
dénonciations d'agressions sexuelles. Je veux qu'on adopte ce projet de loi là
avant la fin de la législature parce qu'il y a une urgence de protéger les
jeunes. Ce sont les jeunes qui nous le disent — ce projet de loi là,
que j'ai déposé l'automne dernier, il a été travaillé avec les jeunes — ce
sont les jeunes qui le réclament depuis des années déjà, depuis qu'on a décidé
de le faire pour les cégeps puis les universités. Puis là, c'est le temps
d'agir, parce que, déjà, ces politiques-là, ça va prendre quelques mois, les
mettre en branle, on ne peut pas se permettre d'attendre encore.
Je ne sais pas combien de victimes ça va
prendre qui ont le courage d'aller dénoncer dans les médias pour que le
gouvernement se rendre à l'évidence qu'il faut adapter nos écoles pour soutenir
les victimes, pour accueillir les plaintes adéquatement. Mais, en ce moment,
les jeunes qui dénoncent dans nos écoles reçoivent des conseils très mal
avisés, subissent des commentaires qui les revictimisent. Ils ne réussissent
pas à avoir les services adéquats pour les soutenir dans leur établissement, et
c'est un très gros problème.
Et c'est l'angle mort de tout ce qu'a fait
ce gouvernement-là en matière de violence sexuelle. Puis, oui, ils ont fait
beaucoup de choses dont je suis fière parce que j'y ai participé également.
Mais, en matière de prévention puis en matière d'accompagnement des victimes
mineures, il y a encore tout un chantier à entreprendre, puis, ce projet de loi
là, c'est la première voie. Merci.
M. Carabin (François) : M. Nadeau-Dubois,
le fait qu'on ait avancé de, quoi, neuf points de pourcentage des mesures
nécessaires à remplir le plan en économie verte en un an, comment vous prenez
ça? Puis est-ce que vous voyez des mesures, vous, qui auraient pu être
implantées rapidement pour permettre d'accéder plus rapidement ou de remplir
plus rapidement nos objectifs de réduction des gaz à effet de serre?
M. Nadeau-Dubois : La
première chose à faire pour gagner la lutte climatique, c'est d'arrêter de
prendre des mauvaises décisions, ça, c'est le strict minimum. Se lancer dans un
projet comme le troisième lien, une autoroute sous le fleuve qui va encourager l'étalement
urbain, c'est la pire décision, c'est un exemple des décisions qu'il faut
arrêter de prendre. Ensuite, une fois qu'on a fait le strict minimum, ne pas
prendre de décisions qui empirent le problème; après, il faut prendre des
décisions qui constituent des solutions.
Il y a plein de choses qu'on pourrait
faire au Québec. Québec solidaire, en 2018, a proposé une série de mesures
qui nous permettaient de manière chiffrée d'atteindre notre objectif. C'est ce
qu'on veut faire à nouveau lors de la prochaine campagne électorale : des
mesures dans le domaine de l'agriculture pour aider les agriculteurs à baisser
leurs émissions de gaz à effet de serre, des mesures dans le domaine du
transport pour accélérer la transition vers les véhicules électriques au Québec — vous
savez qu'à Québec solidaire on le propose pour une date qui est beaucoup plus
rapide que la CAQ — des mesures en matière d'aménagement du
territoire; des mesures en matière d'efficacité énergétique. Il y a plein de
choses qu'on peut faire puis qu'il faut faire, mais ce gouvernement-là n'a pas
le courage politique de le faire.
M. Bossé (Olivier) : Vous
ne pouvez pas dire que le troisième lien, en ce moment, nuise à grand-chose,
là.
M. Nadeau-Dubois : Non,
mais imaginez, si, aujourd'hui, on planifie des projets qui vont, dans quelques
années, empirer le problème qu'on a déjà aujourd'hui, à quel point on creuse
notre tombe, climatiquement parlant, au lieu de trouver des solutions.
Mme Côté (Claudie) : Mais le
ministre Charette, à la lecture, là, de ce qui est dévoilé ce matin, affirme
avoir une approche qui est un petit peu plus pragmatique, là, puis y aller
étape par étape. Tout est mauvais dans le plan qui va être présenté...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
on ne l'a pas vu, le plan.
Mme Côté (Claudie) : De ce
que vous avez vu, là, tout est mauvais?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je réagis aux premiers éléments qui sont publiés aujourd'hui, puis ce que je
vois, c'est un gouvernement qui dit : Au lieu de faire du pollueur-payeur,
on va faire du pollueur-payé. Puis je répète, là : aider des secteurs
d'avenir — l'aluminium, les biocarburants, les batteries — à
diminuer leurs émissions puis à être plus écologiques, c'est une bonne chose, mais
faire, sans discrimination, de l'aide à tous les pollueurs, tous les plus
grands pollueurs du Québec, ça ne règle pas le problème. Et ça n'aide pas les
travailleurs et les travailleuses de ces industries-là, qui ont besoin qu'on
transitionne hors de ces industries-là, qu'on fasse de la requalification pour
qu'ils puissent aller travailler ailleurs, pas qu'on aide les raffineries à
baisser de 1 % ou 2 % leurs émissions. Ça, ça s'appelle pelleter le
problème par en avant.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
que vous pensez du fait que la FTQ-Construction a à sa tête un homme qui a été
trouvé coupable par la Commission des lésions professionnelles d'agression à
l'égard d'une femme? La décision date de 2012, les événements avaient
commencé en 2008, alors je comprends que ça fait quelques années. Est-ce que
les années effacent, si on veut, les actions?
M. Nadeau-Dubois : Les
années n'effacent rien du tout, mais je vais laisser ma collègue Christine vous
répondre plus amplement.
Mme Labrie : Bien, je
pense d'abord que ça vaut la peine de souligner le courage de cette victime-là,
parce qu'à l'époque ce n'était pas un climat très favorable à la dénonciation
puis au fait d'exercer ces recours, ce que la victime a eu le courage de faire,
donc je la félicite, j'espère qu'elle se porte mieux aujourd'hui.
Je vais vous dire, bien honnêtement, moi,
je n'aimerais pas ça être représentée par quelqu'un qui a commis des gestes
comme ceux-là. Ça démontre toute l'importance de lever le tabou sur ce type de
comportement là, que les gens soient informés quand il y a des gens qui ont des
comportements inadéquats autour d'eux pour pouvoir prendre des décisions
éclairées.
M. Lacroix (Louis) : Mais
qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'il a la légitimité de diriger la
FTQ-Construction, à votre avis?
Mme Labrie : Bien, à ma
connaissance, il a été élu par ses membres. Je ne sais pas si ses membres
savaient ce qu'il avait fait au moment de l'élire. Maintenant qu'ils le savent,
c'est à eux de voir s'il a la légitimité de le faire. Mais, comme je vous dis,
moi, je ne me sentirais pas en confiance d'être représentée par une personne
qui a commis des gestes comme ceux-là.
M. Lecavalier (Charles) : Mais
vous, est-ce que vous appelez à ce qu'il soit enlevé de ses fonctions ou vous
ne voulez pas vous en mêler?
Mme Labrie : Bien, je
pense que c'est aux membres de décider s'il doit être relevé de ses fonctions,
il a été élu par ses membres. Maintenant que ses membres prennent connaissance
de certains gestes qu'il a posés dans le passé, c'est à ses membres de prendre
ces décisions-là.
M. Lecavalier (Charles) : Mais,
comme députée de Québec solidaire, vous, vous souhaiteriez qu'il quitte son
poste?
Mme Labrie : Bien,
lui-même peut réfléchir à la pertinence d'occuper cette fonction-là de son
côté, il n'a pas besoin d'attendre que les membres prennent une décision à sa
place effectivement. Moi, je l'invite à le faire, mais je pense que la
légitimité qu'il a en ce moment, c'est ses membres qui lui ont donnée, c'est à
ses membres de la lui retirer s'ils n'ont plus confiance en lui.
M. Lecavalier (Charles) : Je
veux… juste pour clarifier : Vous l'invitez à réfléchir à quitter ou vous
l'invitez à réfléchir? Vous l'invitez à quitter?
Mme Labrie : Bien, il
peut se demander lui-même s'il estime avoir la légitimité d'occuper cette
fonction-là. C'est à lui de se poser ces questions-là, et aux membres également
qui l'ont élu; maintenant qu'ils savent, c'est à eux de vérifier s'ils sont à
l'aise avec ça ou pas. Je vous dis, moi, moi, je ne serais pas à l'aise d'être
représentée par une personne comme ça, qui a posé des gestes de cette
nature-là.
Puis, comme je vous dis, ça démontre toute
l'importance de lever le tabou sur ce type de violence, parce qu'il faut que
les gens soient au courant, quand quelqu'un dans leur entourage personnel ou
professionnel a posé des gestes comme ça, parce que ça permet de prendre des
décisions plus éclairées.
Mme Lajoie (Geneviève) : M. Nadeau-Dubois,
sur le bonus-malus, peut-être, un instant, pour les gros véhicules, là,
qu'est-ce qui est mieux : que les gens paient en masse de taxes à la pompe
ou d'avoir un bonus-malus sur les gros véhicules?
M. Nadeau-Dubois : Nous,
on va présenter — on est en train d'y travailler — des
mécanismes d'écofiscalité qui s'adaptent à la réalité des gens. Il y a des gens
qui, pour leur travail, n'ont pas le choix d'avoir un gros véhicule, puis
surtaxer ces gens-là, ce n'est pas une bonne solution pour lutter contre la
crise climatique parce que ce n'est pas juste. Mais il y a des gens qui n'en
ont pas besoin pour leur travail ou pour leur... ou parce qu'ils habitent en
ville, par exemple, puis ces gens-là, il va falloir leur demander de contribuer
davantage à la lutte climatique. On fera les annonces en temps et lieu, mais
c'est possible de mettre en place un système de bonus-malus qui s'adapte à la
réalité des gens. Ce n'est pas vrai qu'il faut choisir entre : on ne taxe
personne ou on taxe tout le monde, on peut poser des gestes...
Mme Côté (Claudie) : …Mais on
va faire quoi? On va demander aux gens qui habitent en ville de ne pas avoir de
pickup?
M. Nadeau-Dubois : Je
vais juste compléter ma phrase. On peut cibler certains comportements et en
exempter d'autres en faisant preuve de gros bon sens. Les gens, par exemple,
qui habitent dans nos régions n'ont pas du tout les mêmes besoins et les mêmes
réalités, le même quotidien sur les routes que les gens qui habitent en ville.
C'était la proposition de Québec solidaire en 2018, il n'y a rien de nouveau
là-dedans, et on est en train de travailler à notre proposition pour 2022.
Mme Lajoie (Geneviève) :
...Donc, le pickup en région, mais en ville, petit véhicule?
M. Nadeau-Dubois : On va
faire les annonces en temps et lieu. Ce que je vous dis, c'est qu'il ne faut
pas tomber dans le tout ou rien, puis ce n'est pas une manière intelligente de
lutter contre la crise climatique que de dire : On va imposer tout le… on
va taxer tout le monde ou ne taxer personne.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que vous allez demander le code postal?
M. Nadeau-Dubois : On va
faire nos annonces en temps et lieu.
M. Bergeron (Patrice) : Au-delà
du dépôt du plan, sur le processus en soi, on sait que c'est une prérogative du
gouvernement que de présenter, l'exécutif, un plan sur beaucoup d'années, mais
est-ce qu'il ne devrait pas y avoir un mécanisme de consultation en amont, par
exemple, pour... pas juste avec les industries, mais aussi qui serait plus
large que ça, sur le plan, même, transpartisan? Parce que c'est un objectif que
toute la société doit atteindre et puis qu'on doit chercher un consensus
là-dedans, là?
M. Nadeau-Dubois : C'est
une excellente question. Il y a déjà un comité consultatif qui conseille, là…
qui est formé de gens de la société civile, qui conseille le ministre de
l'Environnement en matière de lutte aux changements climatiques. Je pense, ça a
été une bonne idée dans le passé de mettre sur pied ce comité-là.
Vous posez une excellente puis une vaste
question. Nos démocraties ont de la misère à rencontrer l'échéance climatique,
puis pas juste la démocratie québécoise, c'est un défi partout dans le monde,
notamment, parce que les politiciens ont la mauvaise habitude de réfléchir par
tranches de quatre ans. Puis ce que la crise climatique exige de nous, c'est
qu'on arrête de réfléchir par tranches de quatre ans. Tant qu'on va continuer à
faire ça, on va être dans la chnoutte, pardonnez-moi l'expression, tant qu'on
va réfléchir à court terme, on va échouer. Comment, comme société puis comme
élus, on va être capables de se mettre à penser à long terme? Moi, c'est une de
mes obsessions. Il faut être capables de le faire puis il faut élire des gens
qui sont capables de réfléchir à long terme. Puis François Legault, la
démonstration qu'il fait, depuis le premier jour de son mandat, c'est qu'il en
est incapable.
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que c'est son talon d'Achille, l'environnement puis…
M. Nadeau-Dubois : C'est...
François Legault s'est présenté aux élections de 2018 sans aucun plan en
environnement, ça fait que ce n'est pas son talon d'Achille, c'est ses deux
talons d'Achille. Je veux dire, c'est inadmissible de se présenter en politique
au XXIe siècle sans plan en environnement. C'est une faille énorme dans
son projet, c'est un angle mort injustifiable, puis c'est très inquiétant pour
les générations futures.
M. Lacroix (Louis) : …Je
comprends ce que vous dites, sauf qu'il a quand même fait élire
72 députés, puis là, il est à 40 quelques pour cent dans les
sondages.
M. Nadeau-Dubois : C'est
vrai.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
est-ce que ça percole dans la population, ces préoccupations-là, qui sont très
importantes, là, sur le plan environnemental, mais est-ce que ça percole dans
la population? Parce…
M. Nadeau-Dubois : Bien,
s'il y a 40 % des gens qui veulent voter pour lui, c'est qu'il y a
60 % des gens qui ne veulent pas voter pour lui. Malheureusement, notre
mode de scrutin, on en a beaucoup parlé cette semaine, fait en sorte que, même
avec quatre électeurs sur 10, tu peux avoir 100 % du pouvoir politique au
Québec. Donc, il y a 60 % des gens qui ne veulent pas voter pour François
Legault au Québec. Dans la partielle de Marie-Victorin, il y a presque
70 % des gens qui n'ont pas voté pour François Legault.
Donc, il faut faire bien attention quand
on fait ces analyses-là. Puis, la démocratie, elle ne prend pas toujours les
décisions que nous, on souhaiterait, mais on la respecte puis on travaille à
convaincre les gens. Puis le rôle d'un leader politique, en 2022, c'est
d'expliquer ces choses-là, c'est d'en parler, c'est de faire tout ce qu'on peut
pour parler à nos concitoyens, nos concitoyennes de l'importance d'agir en
environnement. Puis, des fois, ça prend du courage; des fois, ce n'est pas
facile; des fois, il faut prendre des décisions qui ne sont pas 100 % les
plus faciles. Mais la job d'un leader climatique, ce n'est pas de faire ce qui
est facile, c'est de faire ce qui est nécessaire.
M. Carabin (François) : M. Nadeau-Dubois,
une petite dernière, sur un autre sujet. Qu'est-ce que vous pensez de la
manière de fonctionner de la ministre de la Culture dans les processus de
nomination de BANQ et du conservatoire?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
moi, ce que je constate, c'est que François Legault avait promis la fin des
nominations partisanes et qu'il en a fait tout au long de son mandat. Puis ce
qui s'est passé dans le secteur de la culture, c'est juste un exemple de ça :
François Legault avait promis du changement, puis ce qu'il livre aux Québécois,
c'est la version bleu poudre du Parti libéral.
M. Duval (Alexandre) : Sur
le caribou forestier, on apprend ce matin qu'il y a trois caribous qui se sont
échappés, l'été dernier, de leur enclos à Val-d'Or, ça a pris des mois avant
que le ministère les rattrape. C'est un incident qui n'a pas été rapporté
publiquement avant aujourd'hui. Qu'est-ce que vous pensez de la manière de
gérer du ministère?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
n'en reviens pas que François Legault tolère pareille incompétence autour de la
table du Conseil des ministres. Je veux dire, le ministre de la Forêt, des
Faunes et des Parcs, là, il a échoué systématiquement, et pourtant, il conserve
son poste comme si de rien n'était : il rencontre en catimini des
lobbyistes des compagnies forestières pour s'assurer qu'on ne les dérange pas
trop en protégeant le caribou, son ministère ne dévoile pas l'échec d'une des
stratégies que, lui, il promeut pour protéger l'espèce. Je veux dire, c'est un
niveau d'incompétence sans pareil en ce moment autour de la table du Conseil
des ministres, je ne comprends pas que François Legault tolère ça.
M. Bergeron (Patrice) : Mais,
hier, il a soulevé une préoccupation à savoir que si, par exemple, on agit trop
vite, ou si le fédéral agit comme c'est déjà arrivé pour la morue, il allait se
perdre des milliers d'emplois. C'est un peu le parallèle qu'il a fait avec ce
qui s'est passé avec la morue dans l'est du Canada.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
d'abord, j'aimerais bien savoir d'où M. Dufour tient ces chiffres-là et
ces informations-là. J'aimerais bien qu'il nous le dise, en vertu de quelles
études indépendantes il est en mesure de raconter des histoires de peur comme
ça aux Québécois puis aux Québécoises.
Deuxièmement, c'est tellement une vieille
manière de voir les choses, là, c'est tellement une manière passée date. C'est
possible, en 2022, au Québec, de faire de la foresterie, de créer des bons
emplois forestiers tout en protégeant les espèces disparues, il y a plein…
disparues ou menacées de l'être, si elles sont disparues, on n'a pas besoin de
les protéger, donc les espèces en voie de disparition. C'est possible de le
faire, il faut avoir le courage politique puis l'imagination nécessaire. Puis
il y a des entreprises qui le font déjà, il y a des entreprises qui le font
déjà, ma collègue Lessard-Therrien en a plein dans sa région, puis elle en
parle souvent.
Donc, c'est une manière passée date de
voir les choses, opposer comme ça emploi et protection du territoire et de
l'environnement, c'est tellement digne d'une autre époque, en fait, c'est
tellement CAQ.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Nadeau-Dubois, the Minister
responsible for Agriculture, Mr. Lamontagne, will announce in a few
minutes the fact that the big land of «les Soeurs de la Charité» will become a
park, an agronomy park. This isn't great for the green economy?
M. Nadeau-Dubois : My colleague Sol Zanetti is doing a press conference, I think,
right now, on the ground there. It's in his riding, so I will…
Mme Senay
(Cathy) : For the CAQ Government?
M. Nadeau-Dubois : I will let him the privilege to comment on that news, he's been
deeply involved in that struggle.
Mme Senay
(Cathy) : I'm reading through the Plan for the
Green Economy for 2021 and 2026. Remember, like, we had… the fact that we just
had 42% of the means to get there, in this plan, so, it's not even half of it.
And now, we have another plan today. I mean, what is… don't you think this
strategy of the Legault Government is so washy-wishy that citizens are not even following what they
are doing?
M. Nadeau-Dubois : You know, governments have been failing to fight climate change for decades, so, I'm
forced to say that people are used to governments betraying their promises and their trust on that. Mr. Trudeau
did exactly that, Mr. Guilbeault, very recently, did exactly that. So, Mr. Legault
is only one of many politicians that have failed systematically to meet the
importance of the climate crisis. He is just the last example of a whole bunch
of politicians who are unable to act with courage in face of that crisis and
it's… You know, we learn this week that a lot of young people in Québec are anxious about climate change. I
can't imagine how they will receive such a plan that says : We are proud
to have the means to meet 1% over the half of our target, which is, according
to the science, an insufficient target.
Mme Senay
(Cathy) : And don't you think it's a good
thing to boost the investment to help industrial players? That's the way to go?
M. Nadeau-Dubois : We should be making the polluters pay, not paying the polluters.
It's not a bad thing to fund sectors of the industry that have a green future, aluminium,
for example, or the battery
ecosystem, or biofuel industries, those are industries that actually have a future in the transition
toward a green economy. But helping bigger refineries to lower by 1% or 2% their
emissions is not a real vision, it's not a real vision for the transition, and
we're not helping the workers in those industries by doing that, we're only
shoveling the problem in front of us.
M. Wood
(Ian) : Can I get your thoughts on the state
of COVID, right now, with
regard to vaccination? Québec is
starting to lag behind in booster shots, and we know we need to get these in
order to protect the hospitalizations. What do you think needs to be done to
encourage people? Because it seems like we've become... the society has become complaisant to getting
boosters.
M. Nadeau-Dubois :You know, living
with the virus does not mean doing anything… doing nothing to fight the virus.
We need to continue to be careful, we need to continue to go get our shots,
especially our booster shots, and we all have a responsibility, as elected officials, to keep saying this, and keep talking to the
people we represent that it is an important thing.
Mme Henriquez
(Gloria) : There is... In the United States, Dr. Fauci just said that
the United States is out of the
pandemic phase. Yet, we're seeing a lot of cases here, in Québec, as well. That sort of puts some
pressure on other governments
to, also, you know, move away
from the panic of the pandemic. What do you think we should do here in Québec?
M. Nadeau-Dubois : Well, we are certainly in a new phase of the pandemic, but I do not
think the pandemic, it's over, and it's not... and honestly, my personal
opinion does not really matter on that. The authorities of public health in Québec don't say the pandemic, it's over, so
I trust them, and I just repeat their message.
Mme Henriquez
(Gloria) : Do you think they're doing a good
job?
M. Nadeau-Dubois : Overall? Well, I think they're… I think the main problem in Québec has not been our public health authorities, it has
been the absence of independence between the political power and our public health
authorities. Thank you. Merci.
(Fin à 8 h 28)