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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin, et Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Le mardi 29 novembre 2022, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures cinquante-huit minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. On est très contents, Manon et moi, en tout cas, moi, je suis très content, et je suis sûr que Manon l'est aussi, d'être devant vous aujourd'hui, de débuter cette nouvelle session parlementaire. On avait hâte que ça commence.

Cette session-là, pour Québec solidaire, elle va se résumer en un mot clé : imputabilité. François Legault commence son deuxième mandat. Il a une grosse majorité. Et, pendant les quatre premières années où il a gouverné le Québec, François Legault a développé cette vilaine habitude d'accuser toujours les autres pour ses échecs, hein? Quand ce n'était pas la faute des syndicats, c'était la faute de la pandémie, sinon c'était la faute des libéraux, la faute de Justin Trudeau.

Là, ça suffit, les excuses. Ça suffit, les excuses. L'heure de la reddition de comptes a sonné pour la CAQ. François Legault est imputable de ce qui se passe en ce moment dans notre système de santé. François Legault, il est imputable de sa gestion de la crise de l'inflation. Les Québécois et les Québécoises, ils méritent une opposition qui est forte, qui est unie, qui travaille pour eux autres puis qui a les priorités à la bonne place. À Québec solidaire, on est prêts à livrer la marchandise pour le monde.

Mme Massé : Bonjour, tout le monde. Écoutez, c'est ma troisième rentrée parlementaire, et une chose qui me frappe, c'est que cette rentrée parlementaire là, c'est la rentrée de la distorsion. Il y a 20 ans, les plus âgés comme moi s'en souviendront, le Québec se mettait en mode réflexion pour une réforme des institutions démocratiques. Sous le Parti québécois, à l'époque, une grande réflexion s'est faite, a abouti dans un grand rassemblement, des états généraux auxquels, de façon très majoritaire, on parle de plus de 90 %, les gens arrivaient à la conclusion qu'au Québec on était dus, en 2003, pour une réforme urgente du mode de scrutin.

On n'a pas le même sens de l'urgence, il faut croire, parce que, 20 ans plus tard, encore aujourd'hui, dehors, il y a des gens qui vont venir face au Parlement du Québec pour dire : Ça prend une réforme du mode de scrutin. Parce que M. Legault a beau bomber le torse pour dire qu'il a une vaste majorité, mais je vais être là pour lui rappeler qu'il y a près de 60 % de la population qui n'a pas voté pour lui, et que, s'il a 90 députés de son côté, c'est parce que le système démocratique, le mode de scrutin crée des distorsions, crée une telle distorsion que même le parti d'opposition officielle a moins de votes que nous, le deuxième parti d'opposition. C'est distordu de partout, ça fait 20 ans qu'on le dit.

M. Legault, d'ailleurs, était là, voilà 20 ans, pour appeler à cette grande réforme, avec le Parti québécois. 20 ans plus tard, bien, en 2020, il a lui-même déposé, à la CAQ, un projet de réforme, auquel d'ailleurs près de 80 % des intervenants sont venus dire que ça prenait une réforme du mode de scrutin, qu'ils étaient d'accord avec le projet de loi déposé par la CAQ. Mais ce n'est toujours pas fait. Alors, si M. Legault est vraiment un démocrate, j'espère que cette fois-là, il n'hésitera pas à relancer ce projet de société, parce que ce n'est pas un projet partisan, c'est un projet de démocratie.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va prendre vos questions. Une question, une sous-question en vous présentant.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous deux.

M. Nadeau-Dubois : Bonjour.

M. Laforest (Alain) : Qu'attendez-vous de Nathalie Roy, qu'on a souvent dit qu'elle était trop partisane au salon bleu?

M. Nadeau-Dubois : Bien, M. Legault aime souvent les comparaisons de hockey, mais là ces temps-ci on parle surtout de soccer. Ça fait que c'est elle qui va devoir distribuer les cartons jaunes aux députés, puis j'espère qu'elle va se rappeler qu'elle doit également en distribuer à son ancienne équipe. On s'attend de Nathalie Roy à ce qu'elle soit rassembleuse, à ce qu'elle s'élève au-dessus de la mêlée et qu'elle fasse respecter les droits de l'ensemble des députés, y compris les députés de l'opposition. Puis ça, c'est encore plus important dans le contexte d'une majorité importante du côté de la CAQ.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous craignez que, et vous les avez appuyés, les trois députés du Parti québécois viennent un peu distordre la journée d'aujourd'hui en tentant de faire une entrée forcée au salon bleu?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je respecte la décision du Parti québécois, puis je ne veux pas juger la décision qu'ils vont prendre aujourd'hui. Mais je peux vous dire ce que nous, on en pense. Moi, je pense que, quand tu veux changer une institution, il faut que tu ailles dans l'institution pour changer les règles. D'ailleurs, je vous confirme qu'on va déposer, ce jeudi, notre projet de loi solidaire pour rendre le serment au roi facultatif. On va prendre nos responsabilités, on va changer les règles du jeu.

M. Laforest (Alain) : Avant le gouvernement? Parce que le gouvernement, Jean-François Roberge, c'est indiqué qu'il va déposer... Donc, il y aura deux projets de loi.

M. Nadeau-Dubois : Je ne connais pas la date du dépôt du projet de loi du gouvernement...

M. Laforest (Alain) : Mais il y aura deux projets de loi.

M. Nadeau-Dubois : Ce que je peux vous dire, c'est que le projet de loi solidaire pour rendre le serment au roi facultatif, là, on va le déposer jeudi. Ce sera notre premier projet de loi. Ce sera le projet de loi numéro un de Québec solidaire, parce que, quand tu veux changer les règles du jeu en politique, il ne faut pas que tu demandes aux autres de le faire, il faut que tu prennes tes responsabilités, il faut que tu le fasses toi-même.

M. Carabin (François) : Bonjour à vous deux

M. Nadeau-Dubois : Bonjour.

M. Carabin (François) : Sur ce projet de loi là, justement, que ce soit celui du gouvernement ou le vôtre, là, l'idée, j'imagine, c'est d'adopter un projet de loi rapidement. Est-ce que vous avez l'intention... Est-ce que vous croyez que c'est possible de l'adopter avant Noël?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je souhaite qu'on l'adopte le plus vite possible. Le chef d'orchestre des travaux du Parlement, c'est le leader du gouvernement, mais moi, je peux vous dire qu'on va être dans l'équipe qui va vouloir que ça aille le plus rapidement possible. Puis je veux aussi rappeler que c'est la deuxième fois que Québec solidaire dépose un projet de loi sur cette question-là. Mon collègue Sol Zanetti l'avait fait lors de la dernière législature. Le seul parti politique qui a posé un geste dans les dernières années pour faire avancer ce débat-là, c'est qui? C'est Québec solidaire. On est toujours au rendez-vous pour faire évoluer le Parlement du Québec, puis c'est ce qu'on va faire ce jeudi.

M. Carabin (François) : On parlait de Nathalie Roy. L'ex-président, toujours président en exercice, M. Paradis avait rendu une décision vis-à-vis les élus du Parti québécois qui disait essentiellement qu'ils pourraient être expulsés s'ils tentaient de forcer la porte du salon bleu. Vous attendez-vous à ce que Nathalie Roy agisse dans la continuité?

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, peut-être juste pour que tout le monde comprenne bien la séquence, M. Paradis est officiellement président de l'Assemblée nationale tant que Mme Roy n'est pas elle-même élue. Donc, la séance de tout à l'heure, c'est M. Paradis qui va l'ouvrir, et non pas Mme Roy. Est-ce que Mme Roy, si elle est saisie d'un enjeu par un député élu à l'Assemblée nationale, peut rendre une décision? Mais généralement ces décisions-là sont prises en délibéré, je vous le rappelle, hein? C'est extrêmement rare qu'une présidence prenne, même sur des enjeux de procédure, une décision sur le banc, comme on dit. Souvent, c'est des décisions qui sont prises en délibéré. Donc, moi, je vous invite à poser la question à Mme Roy, quelles sont ses intentions.

M. Carabin (François) : Est-ce que, selon vous, c'est nécessaire que la nouvelle présidente assure une continuité sur cette décision?

M. Nadeau-Dubois : Ce n'est pas à moi à dire quoi faire à Mme Roy. Moi, je l'ai dit que, sur le fond, cette décision-là de François Paradis, on est en désaccord avec cette décision-là à Québec solidaire. Elle nous a profondément déçus. Puis c'est suite à cette décision-là qu'on s'est dit : Bon, bien là, on n'a plus le choix, on va prendre nos responsabilités, on va se pincer le nez, faire le serment une dernière fois pour déposer un projet de loi. On n'a pas changé d'avis sur le fond de la décision, mais tant qu'il est président de l'Assemblée nationale, ses décisions sont finales et sans appel, puis il faut les respecter.

M. Bellerose (Patrick) : Oui. Bonjour, tous les deux. Sur le même sujet, je sais que M. Paradis avait dit : Une motion, ce n'est pas suffisant pour permettre de siéger. Par contre, il y a quand même des spécialistes, des constitutionnalistes qui ne sont pas d'accord avec cette vision-là. Est-ce que vous pourriez déposer une motion pour permettre au Parti québécois de siéger le temps qu'on adopte un projet de loi qui va prendre évidemment plus de temps?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on n'exclut absolument rien. On est toujours ouverts au dépôt d'une motion. Notre main, elle est toujours tendue vers les trois députés du Parti québécois. Si les trois députés péquistes veulent qu'on dépose une motion pour faciliter leur entrée à l'Assemblée nationale, on est prêts à le faire. On est ouverts à travailler le libellé avec eux si c'est nécessaire. On est en mode, vraiment, collaboration.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, ça pourrait aller rapidement. Je pense, c'est ce mercredi vous pouvez déposer votre motion.

M. Nadeau-Dubois : Le premier moment où ce sera possible de le faire, si les informations sont bonnes, c'est ce jeudi.

M. Bellerose (Patrick) : Ce jeudi. Donc, avez-vous des discussions avec le Parti québécois à ce sujet-là, à savoir si...

M. Nadeau-Dubois : Nous, on leur a répété à plusieurs reprises dans les dernières semaines qu'on était là, qu'on était prêts, qu'on était ouverts à déposer une motion. Je pense que tout le monde attend un peu de voir qu'est-ce qui va se passer aujourd'hui, bien sûr, ça pourrait déterminer la suite des choses, mais la main, elle est tendue, on est en mode collaboration. Il n'y a pas de blocage de notre côté, loin de là.

M. Bellerose (Patrick) : J'aimerais vous entendre sur Jean Lapointe. On voit qu'il n'y aura pas de funérailles nationales. Est-ce que vous êtes déçus? Est-ce que...

M. Nadeau-Dubois : Pardon? On voit que?

M. Bellerose (Patrick) : Sur Jean Lapointe, on a vu qu'il n'y aura pas de funérailles nationales. Excusez, j'ai un petit problème aujourd'hui. Est-ce que vous êtes déçus de voir qu'il n'y a pas de funérailles nationales? Est-ce que Québec devrait réviser sa décision?

M. Nadeau-Dubois : Honnêtement, vous me l'apprenez, là, que M. Lapointe n'aura pas de funérailles nationales. C'est un géant parmi les géants de la culture québécoise. Je ne suis pas familier avec les critères qui font en sorte qu'on attribue ou non des funérailles nationales. Moi, ce que je souhaite, au-delà de si c'est techniquement ou pas des funérailles nationales, c'est qu'on rende hommage pleinement à l'héritage de cet homme-là, qui est un héritage, bien sûr, culturel, qui est aussi un héritage social. Je pense à son engagement important, citoyen, dans les dernières décennies de sa vie. Donc, moi, ce que je souhaite, c'est qu'on lui rende hommage pleinement, qu'on respecte les volontés de sa famille aussi là-dedans, que ce soit ou non des funérailles nationales.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. On a eu l'impression, depuis les élections, que Québec solidaire a été le parti d'opposition le moins actif médiatiquement, peut-être pas le moins actif, mais médiatiquement. Est-ce qu'il y avait une stratégie, ou pourquoi?

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, si vous me questionnez sur mon activité médiatique, je n'ai aucun problème à être transparent avec vous. J'ai passé beaucoup de temps auprès de ma famille depuis l'élection. Je n'avais pas vu ma petite cocotte depuis plusieurs mois. Je ne l'avais pas beaucoup vue dans la foulée de la précampagne, de la campagne. Ça fait que j'ai passé, personnellement, un peu plus de temps auprès de ma fille. Mais, pendant ce temps là, nos députés étaient sur le terrain. Mon collègue Vincent Marissal a fait une tournée, qui n'est pas terminée d'ailleurs, du système de santé au Québec. Ça sert à ça quand le Parlement ne siège pas, être sur le terrain. Ma collègue Alejandra a talonné le ministre Charette sur le dossier de la COP27. On a préféré être sur le terrain qu'être dans les médias dans les dernières semaines, et on rentre aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, enrichis de ce qu'on a entendu sur le terrain pendant ce mois-là depuis l'élection. On est prêts.

M. Bossé (Olivier) : J'aimerais savoir ce que vous pensez de la P.D.G. de la SAQ qui va quitter à la retraite au mois de juin, je crois, avec une prime de 450 000 $.

M. Nadeau-Dubois : Il faut revoir les primes dans les sociétés d'État au Québec. En ce moment, il y a du monde qui travaille à temps plein puis ils ne sont pas capables de faire l'épicerie. C'est ça qui se passe en ce moment au Québec. La classe moyenne fait la file dans les banques alimentaires. C'est ça qui se passe, là. Est-ce que c'est raisonnable, pendant ce temps là, de donner des primes de plusieurs centaines de milliers de dollars à des gens qui travaillent pour l'État du Québec? Je pense que ce n'est pas raisonnable, c'est exagéré, et il faut faire le ménage là-dedans. C'est une bataille qu'on mène depuis longtemps à Québec solidaire. Puis moi, je ne comprends pas que la CAQ, qui prétend être le parti du portefeuille des Québécois, se préoccupe aussi peu du portefeuille des gens au salaire minimum, mais autant du portefeuille des gestionnaires des sociétés d'État. 400 000 $, ça n'a juste pas de sens.

La Modératrice : Merci.

M. Bourassa (Simon) : Bonjour à vous deux. M. Duhaime a écrit à Nathalie Roy plus tôt cette semaine pour lui demander, là, d'avoir un bureau à l'Assemblée nationale, de pouvoir y tenir des points de presse. Est-ce que, selon vous, M. Duhaime a droit à ce privilège?

M. Nadeau-Dubois : J'étais en copie conforme de cet envoi-là à la présidence, puis, pour plusieurs de ces demandes-là, la balle est vraiment dans le camp de la présidence. Ce n'est pas à Québec solidaire à trancher ces questions-là, mais je pense que ça peut être pertinent de rappeler qu'il y a certaines demandes de M. Duhaime qui ne relèvent pas de la présidence. Par exemple, les huis clos budgétaires sont organisés par le ministère des Finances, et c'est le ministère des Finances qui fait des invitations, pas la présidente de l'Assemblée. Est-ce que M. Duhaime pourrait y être invité? Ça, c'est du côté du ministère des Finances qu'on peut y répondre. Il y a d'ailleurs des organisations médiatiques aussi qui invitent des membres de la société civile aux huis clos. Est-ce que M. Duhaime pourrait être invité par une organisation médiatique? Bref, ça, c'est un exemple de demande, en fait, qui ne relève pas de la présidence.

Pour ce qui est de l'utilisation des locaux de l'Assemblée, donc des ressources de l'Assemblée nationale, un des principes qui nous gouverne ici, c'est que ça doit être utilisé de manière non partisane. Donc, moi, par exemple, je ne peux pas faire une réunion de mon association de Québec solidaire, de comté, dans mes bureaux ici. Ce serait une utilisation partisane. Donc, est-ce que la Commissaire à l'éthique, par exemple, pourrait nous donner des balises pour s'assurer que, s'il y a des bureaux de rendus disponibles à des non-élus, bien, que ça n'enfreigne pas ces règles-là? Je pense, c'est des discussions qui méritent d'avoir lieu, mais ce n'est pas aussi simple que certaines personnes semblent suggérer. Tout n'est pas du ressort de la présidence, et il y a quand même des règles de gestion, de saine gestion des fonds publics qui doivent être respectées. Est-ce qu'à l'intérieur de ça c'est possible de trouver un aménagement? Sans doute, mais c'est des questions qui ne sont pas aussi simples que ça peut avoir l'air en apparence.

M. Bourassa (Simon) : Bien, justement... Bien, allez-y, Mme Massé.

Mme Massé : Bien, si vous permettez, oui, j'ai envie d'ajouter là-dessus. On le sait, fondamentalement, c'est quoi, le problème, c'est que toutes les ressources ici sont déterminées à partir d'un mode de scrutin qui, lui, est distorsionné. Ça fait que moi, je le comprends, M. Duhaime. Je le comprends. Il faut s'attaquer à la... Il faut réformer le mode de scrutin, parce que ce n'est pas juste le résultat du vote que ça détermine, mais ça détermine aussi le partage des ressources collectives que nous avons, les ressources parlementaires. J'espère que M. Duhaime va être dehors avec nous autres tantôt.

Mme Lévesque (Fanny) : Bien, juste pour précision, en gros, est-ce que vous l'appuyez dans ses demandes?

M. Nadeau-Dubois : Bien, comme je réponds, comme je le disais tantôt, il y a plusieurs de ces demandes-là qui ne sont pas de l'ordre des partis politiques. Il y a des enjeux que la Commissaire à l'éthique devrait regarder. De manière générale, il peut y avoir sans doute des accommodements de faits pour M. Duhaime, mais ces choses-là ne sont pas simples, elles ne sont pas tranchées au couteau. Je donnais l'exemple du huis clos budgétaire. Ça, ce n'est ni la présidence ni Québec Solidaire qui peut décider ça, c'est le ministère des Finances, voire les médias eux-mêmes, qui invitent parfois des acteurs de la société civile. Donc, est-ce qu'à travers tout ça il y a un aménagement possible? Sans doute. Je trouvais ça juste important de rappeler à tout le monde qui a beaucoup d'intérêt pour ces détails-là que c'est, en fait, assez compliqué comme situation.

Mme Lévesque (Fanny) : Bien, par exemple, le Parti québécois, lui, a donné son appui. On comprend que, de votre côté, ce n'est pas si simple que ça.

M. Nadeau-Dubois : Bien, la porte n'est vraiment pas fermée, mais, ce que je veux rappeler, c'est que c'est des enjeux qui sont complexes. Par exemple, le huis clos budgétaire ou le huis clos pour la mise à jour économique qui s'en vient, ce n'est ni la présidence ni Québec Solidaire, c'est le ministère des Finances qui l'organise. Donc, est-ce que M. Duhaime peut aller faire ses... Sans doute que M. Duhaime pourrait aller faire ses demandes à chacune de ces instances-là pour qu'on trouve un aménagement, mais ce n'est pas aussi simple que ça en a l'air.

Mme Lévesque (Fanny) : Puis on voyait, ce matin... Bon, la semaine dernière, on a eu un aperçu, là, du bras de fer qui se poursuit entre la juge Rondeau et Simon Jolin-Barrette. Vous avez dit que le ministre doit arrêter de se chicaner. Aujourd'hui, on voit que ça a des effets très concrets sur le système, des procès importants qui ne peuvent pas continuer. D'abord, c'est quoi, votre réaction par rapport à ça, des proxénètes, des trafiquants de drogue qui ne peuvent pas avoir... en fait, qui voient leurs procès retardés aujourd'hui? C'est quoi, votre réaction par rapport à ça? Et qu'est-ce que Québec doit faire dans l'immédiat pour résoudre cette situation-là?

M. Nadeau-Dubois : Bien, on ne peut pas accepter que des procès achoppent parce qu'il manque de ressources dans notre système. Puis le travail de Simon Jolin-Barrette, c'est de livrer des résultats. Ce que les victimes veulent voir, ce n'est pas un ministre de la Justice dans les médias en train de faire des entrevues en se chicanant publiquement avec la juge en chef, là, ce que les victimes veulent voir, c'est des résultats, ils veulent voir des résultats. Il faut que M. Jolin-Barrette soit rassembleur, s'assoie, bien sûr, avec la juge en chef, mais pas seulement la juge en chef. Il manque aussi de greffiers, il manque aussi de constables spéciaux pour la sécurité dans les palais de justice. C'est un problème qui est complexe, il manque de ressources partout dans le système, puis la job de Simon Jolin-Barrette, ce n'est pas de faire des entrevues, c'est de trouver des solutions.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que vous partagez le constat du premier ministre qui dit que c'est gênant, selon certains juges, la situation actuelle?

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, je trouve gênant que, dans une société aussi riche que le Québec, l'accès à la justice, qui est un droit, pas un luxe, soit mis en danger parce qu'il manque de ressources dans notre système de santé... dans notre système de justice. Je suis tellement habitué de dire système de santé que... Mais dans le système de justice aussi il manque des ressources, puis c'est un service public aussi fondamental, dans une société de droit, que le système d'éducation ou de santé. Moi, j'entendais le Barreau du Québec appeler, l'autre fois, à une augmentation importante des ressources dans le système de justice. Il y a une mise à jour économique qui s'en vient, là. Bien, j'espère que M. Jolin-Barrette a un rendez-vous avec M. Girard dans les prochains jours, là, parce que, là, le gouvernement a l'occasion de remettre des ressources dans le système pour embaucher du monde, puis pas juste des juges, tous les gens dont le système de justice a besoin pour bien fonctionner dans des délais qui sont raisonnables.

M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Je vais rebondir là-dessus. Hier, le premier ministre disait qu'il avait parlé à des juges qui n'étaient pas d'accord avec ce que la juge en chef voulait faire. C'est-u correct, ça, que le premier ministre parle à des juges comme ça, là, la relation, là?

M. Nadeau-Dubois : Ce n'est pas moi qui vais décider avec qui M. Legault a le droit de prendre un café ou une bière, là, mais, je veux dire, moi aussi, ça m'est arrivé de parler à des juges, savez-vous, dans les dernières années, là. Ce n'est pas un argument. Je veux dire, ça n'a pas rapport, avec qui M. Legault jase. L'important, c'est que M. Jolin-Barrette s'assoit avec les acteurs du système de justice puis trouve des solutions. Aller se chicaner dans les médias pour dire : Elle n'a pas raison, puis moi, j'ai raison, là, ça, ça ne sauve aucun procès puis ça ne protège les droits d'aucune victime.

La Modératrice : En terminant.

M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Je veux revenir sur la priorité que vous nous avez partagée la semaine passée sur la lutte à l'inflation. C'est quoi, la stratégie, M. Nadeau-Dubois, pour obtenir auprès du public cette crédibilité économique là? Est-ce que vous avez recruté des gens? Comment vous allez faire pour avoir ce ticket-là de on connaît ça, l'économie, à Québec solidaire?

M. Nadeau-Dubois : Bien, déjà, pour la première fois de son histoire, Québec solidaire a fait élire, le 3 octobre dernier, une figure économique. M. Haroun Bouazzi, député de Maurice-Richard, a été pendant 15 ans vice-président à la Banque de développement du Canada. C'est quelqu'un qui vient du secteur économique, du secteur financier et qui amène à notre équipe une crédibilité nouvelle sur la question de l'économie, sur la question du coût de la vie. En ce moment, c'est grave ce qui se passe, là. On envisage des faillites, des cascades de faillites personnelles. Les taux d'intérêt pourraient continuer à augmenter. Ça, c'est une très mauvaise nouvelle pour les propriétaires et les locataires qui vont voir, souvent, leur loyer augmenter parce que les hypothèques augmentent. C'est très, très grave, la crise actuelle, puis les Québécois ont besoin d'une opposition qui fait sa job, qui parle de ça, puis qui talonne le gouvernement pour le pousser à en faire plus. C'est la mission qu'on se donne à Québec solidaire, puis on a l'équipe pour remplir cette mission-là.

La Modératrice : En anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. In less than three hours, you'll be in the Blue Room for the first time and having 90 CAQ MNAs in front of you and see the power this party has now. So, how do you feel about this, the fact that you'll have to face a major and very strong Government, as and opposition party?

M. Nadeau-Dubois : You know, I think that situation only underlines the importance of having a strong and united opposition in the National Assembly of Québec. Because the Government has that type of majority, we need and opposition party, an opposition team ready to deliver, that is united, and that has the good priorities. When I was in my riding, the last weeks, people talked to me about the health care, what's happening in our emergency rooms. They were talking to me about the cost-of-living crisis. Those are the priorities of Quebeckers. It will be our priorities. And I think Quebeckers deserve that, they deserve an opposition that does their job, because that majority of MNAs is not a reflexion of a majority of votes. 60% of people that voted in the last election did not vote for that party. That means we have big responsibilities to talk for the majority of electors that did not vote Mr. Legault. We take those responsibilities seriously, and we will be there to deliver.

Mme Senay (Cathy) : I just would like to clarify «united opposition». I mean, you want to be recognized as the Official Opposition. And then you have the three PQ MNAs, they are not happy with what they got with the agreement, and the Conservatives are asking for an access to the National Assembly. I mean, you're basically on your own too. You want to mark points and be recognized as a very strong opposition. So, there is no united opposition here.

M. Nadeau-Dubois : Well, I was talking about the fact that we are united as a party. But, you know, we don't need the other opposition parties to be weak for us to be strong. You know, in the last mandate, the Liberals and the PQ were there, they had their leaders, and I think we still were, for a lot of Quebeckers, that's what the poll says, a good opposition party in front of Mr. Legault. So, we don't need for them to have problems for us to do our job. We will be there. We have, I think, the right priorities because it's the priorities of Quebeckers, and we will do the job we were elected for. A majority of people that voted did not vote for that party. Those people need someone in the National Assembly fighting for the priorities of people, and that's what we're going to do, we're going to work for them.

Mme Senay (Cathy) : One last question about the CAQ. They said many times in its first mandate that because of the Liberals and the 15 years of power of the Liberals, this is why the health care system was in this state, or this is why the education system was like this. What are you going to do as the legislative leader of QS when you're going to hear this: 15 years of Liberals being in power, now, in 2022?

M. Nadeau-Dubois :François Legault has been singing the same song for four years now. It's the song: It's not my fault, it's Mr. Trudeau, it's the Liberals, it's the unions, it's the pandemic. He's been in power for four years. Accountability starts now. He will be held accountable by Québec solidaire for what's happening in our emergency rooms, for what's happening with our planet, for what's happening in the cost-of-living crisis. He will have to answer our questions, and we will not accept anymore those types of excuses where he accuses, always, someone else to be responsible for the failures of his Government.

M. Spector (Dan) : Hey! Dan Spector from Global. On electoral reform, why do you think it's worth it to keep pushing on this subject when François Legault keeps just firmly closing the door?

M. Nadeau-Dubois : I think governments can change their minds. Mr. Legault was in favor of an electoral reform since a few months. He can change his mind. And I believe in the power of citizen mobilization, I believe in the power of the people when they get together and they try to move things around. I don't know if it's going to be in this mandate or in the next, but our electoral system is broken, and it will change. It is sure it will change one day; the question is when. And each protest, each pressure we put on the Government and on other political parties is a step forward for an electoral reform in Québec. We don't have the power, right now, to do it right now, but we will be side by side with the citizens of Québec that believe we are... we deserve an electoral system that represents the choices of the people.

La Modératrice : En terminant.

M. Spector (Dan) : Just on swearing to the King, and you're going to present your law later this week, you know, we keep talking, since you mentioned that, about the health care system, cost-of-living crisis, is it really the priority right now, the whole idea of swearing to the King when other people are... when Quebeckers are really focus on these other problems?

M. Nadeau-Dubois : Our priorities are clear. We will be the opposition that will be relaying the preoccupations of Quebeckers. The health care crisis, the cost-of-living crisis, those are going to be our priorities for the next two weeks because Quebeckers deserve an opposition team that does that job, that works for them. We're going to be that team, we're ready to be that team, but we can also, while doing that, table a bill to modernize our democratic institutions. And I think there's a strong consensus in Québec that we have to make that oath optional. We can table that bill and still have as our priorities the priorities of Quebeckers right now, which is the health care crisis and the cost-of-living crisis.

Mme MacKenzie (Angela) : If the PQ does decide to try and go into the Blue Room without having sworn the oath, what are your thoughts on that?

M. Nadeau-Dubois : I respect the decisions of the Parti québécois, and I let them make their own decisions. What I can tell you is what we decided to do. And what we think is that when you want to change the game, you got to play the game. If you want to change an institution, you got to be in that institution to change the rules of that institution. That's why our first bill will be a bill to make that oath to the King optional. Its our second bill on the matter. We tried it the last time. We're going to try again because I learned something going into politics a few years ago, if you want something to get done, you have to do it yourself. You should not put your trust on other political parties.

Mme MacKenzie (Angela) : And are you confident you will be able to get that passed in the...

M. Nadeau-Dubois : I feel there is a momentum right now for that reform, a momentum that was not there a few months ago when we tried the first time. I think the pressure put by Québec solidaire and the Parti québécois in the last weeks made other political parties… forced other political parties to take a position on that issue. So, I think the lines have shifted, I think there is a momentum and I think it's possible to adopt a bill. And we want to adopt it as soon as possible.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 27)

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