L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Ruba Ghazal, députée de Mercier

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Ruba Ghazal, députée de Mercier

Version finale

Le jeudi 1 décembre 2022, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Je vous souhaite un bon matin. Très content d'être ici, devant vous, en ce lendemain de discours d'ouverture de François Legault.

1 min 30 s, 1 min 30 s, 1 min 30 s, c'est le temps, sur un discours de 1 h 15 min, que François Legault a passé à parler de la crise qui frappe le plus fort, en ce moment, le monde au Québec : la crise du coût de la vie. La pire inflation en 30 ans, les gens en arrachent, surtout les gens dont le budget était déjà serré, et François Legault en a parlé pendant 1 min 30 s. C'est une occasion ratée. François Legault avait l'occasion en or, l'occasion en or d'annoncer des bonnes nouvelles aux gens au bas de l'échelle, au Québec, qui, en ce moment, en arrachent.

Encore ce matin, j'entendais des responsables de banques alimentaires dire que, dorénavant, ce n'est plus des gens sur l'aide sociale qui font la file pour des paniers de Noël, c'est des familles de deux personnes qui travaillent à temps plein, qui n'ont pas assez de lousse dans leur budget pour remplir leur panier d'épicerie. C'est ça, la réalité du Québec de décembre 2022. C'est une crise majeure, il faut agir. Un chèque, c'est vite dépensé. François Legault doit en faire plus. Hier, il avait l'occasion d'annoncer des bonnes nouvelles, il a raté cette occasion-là complètement.

Pourtant, Québec solidaire, on a fait des propositions. On en a fait déjà deux avant même le début de la session parlementaire. On lui a proposé de geler l'ensemble des tarifs du gouvernement. Ce serait une manière d'éviter d'empirer la situation. On lui a proposé d'indexer deux fois par année plutôt qu'une l'ensemble des prestations du gouvernement. Ce n'est pas normal que les prix augmentent plus vite que les aides du gouvernement. Indexer deux fois par année les chèques du gouvernement serait une manière que les aides publiques suivent un petit peu mieux le rythme d'une inflation qui, tout le monde le sait, est galopante.

Mais on ne lâchera pas, on va continuer à talonner François Legault sur cette question-là. Je vais continuer à talonner François Legault sur cette question-là. On va aussi continuer à faire des propositions, à être constructifs. Pourquoi? Bien, parce que les Québécois méritent un parti d'opposition qui est fort, qui est constructif puis qui est branché sur leurs priorités. Et la priorité des gens, on le sait, dans nos bureaux de circonscription, c'est la crise du coût de la vie.

Je vais, bien sûr, aujourd'hui également faire mon discours de réplique à celui de François Legault. Bien sûr, je vais parler d'inflation. Je vais parler du quotidien des familles qui en arrachent en ce moment au Québec. Il faut que quelqu'un parle à François Legault de cette réalité-là. Je vais le faire aujourd'hui.

Je vais aussi essayer de déconstruire le jovialisme environnemental de François Legault, hein, François Legault qui continue à se gargariser avec le bilan climatique du Québec en disant qu'on est déjà les meilleurs. C'est facile, d'être les meilleurs, quand on se compare aux pires à travers le monde. Je vous rappelle que le Québec est dans le top 20 des pays, des États au monde où on émet le plus de gaz à effet de serre par habitant, mais c'est sûr que, si on se compare à deux pays producteurs de pétrole, le Canada et les États-Unis, ah! bien là, on peut se flatter la bedaine et dire qu'on n'est pas si pire que ça. C'est facile d'être bon quand on joue contre des pas bons.

Je vais aussi parler de santé dans mon discours de réplique. Hier, François Legault a lancé plein de beaux slogans en santé. Il a même parlé de mes cheveux. Moi, j'étais sur le terrain avec Vincent Marissal dans les dernières semaines. J'ai rencontré les soignantes du Québec, des femmes qui s'essoufflent, qui se tuent à la tâche, qui essaient de sauver un système qui est brisé. Puis je vais vous dire que ces soignantes-là, ces femmes-là, là, ils auraient sans doute préféré que François Legault parle un petit peu plus de leurs conditions de travail puis un petit peu moins de mes cheveux. Je pense, ça aurait été une meilleure utilisation du temps de François Legault pendant son discours inaugural. Merci.

Mme Ghazal : Merci, Gabriel. Bonjour, tout le monde. Très heureuse d'être ici parmi vous aujourd'hui. Je veux vous parler d'un sujet qui me tient beaucoup à coeur, c'est mon sujet préféré : la langue française. Je suis une enfant de la loi 101, c'est par la langue française que j'ai appris à devenir Québécoise, à aimer le Québec d'un amour profond.

Ce matin, on apprenait qu'il y a un recul du français au travail. Donc, de moins en moins de gens utilisent uniquement le français pendant leurs heures de travail. Je ne suis pas surprise. Moi, je viens du milieu de l'entreprise, j'ai travaillé toute ma carrière en entreprise et j'ai pu constater cette tendance.

Hier, dans son discours, le premier ministre, de quoi il nous a parlé? Il nous a dit que le français est intimement lié à l'immigration. Il nous a encore une fois parlé du français utilisé à la maison, sur l'heure du souper, dans les chambres à coucher des gens. M. Legault a dans son angle mort un élément très, très important qu'à Québec solidaire on lui a répété à maintes et maintes reprises, c'est la langue utilisée au travail. C'est là que la langue peut vivre, c'est là qu'elle peut survivre, qu'elle peut être pérenne au Québec, c'est au travail. Les gens passent une partie de leur vie à l'école, à la maison. La très grande majorité de notre vie, nous la passons au travail. Et c'est Gérald Godin qui nous le disait.

Il y a aussi des immigrants qu'on sélectionne parce qu'ils parlent français. Et, quand ils arrivent ici, au Québec, je pense notamment à des immigrants de l'Afrique du Nord, quand ils arrivent au Québec, ce qu'ils nous disent... Moi, j'en ai, des gens qui m'en parlent, c'est aussi sorti dans les médias, ils n'arrivent pas à trouver de travail. Pourquoi? Parce qu'ils n'ont pas une bonne connaissance de l'anglais. Donc, ils doivent aller suivre des cours en anglais au Québec. C'est ça, la situation actuelle.

Si on est connecté à la réalité actuelle au Québec puis qu'on regarde des statistiques comme celles qu'on voit aujourd'hui, bien, c'est au travail que M. Legault doit agir. Est-ce qu'il en a parlé dans son discours? Pas une seule seconde. Il nous parle toujours de son obsession : l'immigration, c'est elle, c'est elle, la cause du recul du français. Et je n'accepte pas ce discours parce que je ne suis pas une anecdote, je suis le fruit de cette intégration au Québec. Je suis arrivée au Québec avec ma famille, on ne parlait pas un seul mot de français. Et aujourd'hui je suis députée et je ne suis pas une exception. C'était ça, le Québec ambitieux qui était fier mais aussi qui avait confiance en lui pour transmettre notre culture, notre langue aux gens qui viennent ici, qu'on choisit, qui choisissent le Québec, et non pas de jeter la serviette comme M. Legault a dit.

Quand il nous parle de 100 % de francophones, je ne sais pas comment il va y arriver, premièrement. Puis c'est comme s'il nous dit qu'intégrer des immigrants qui parlent une autre langue, comme moi, bien, ça ne fonctionne pas : Je jette la serviette, ça ne marche pas, la francisation, je veux que les gens arrivent ici puis que je ne fasse aucun effort, ils parlent déjà français tout de suite. Puis là ils arrivent, puis, dans le milieu du travail, qu'est-ce qu'ils parlent? L'anglais. Beaucoup, beaucoup d'incohérence.

À Québec solidaire, on le dit depuis longtemps, il faut donner un coup de barre dans les entreprises, dans le milieu de travail. On a des propositions fortes, beaucoup plus fortes que ce qu'a mis en place le gouvernement de la CAQ. Loi 101 dans les entreprises de 10 employés et plus. Obliger les entreprises à faire de la francisation. Et, au lieu de s'attaquer à la langue parlée à la maison, il faut aussi s'attaquer à la langue parlée par les hauts dirigeants dans les entreprises, parce que ça a un impact sur toute la pyramide dans les entreprises. Je le sais, j'ai vécu dans les entreprises, quand le boss parle en anglais, bien, tout le monde parle en anglais. Merci.

M. Laforest (Alain) : Mme Ghazal, au fond, ce que vous dites à François Legault, c'est : Lâchez Big Brother, lâchez la chambre à coucher?

Mme Ghazal : Ah! je vous... Oui, je ne l'aurais jamais aussi bien formulé que vous.

M. Laforest (Alain) : Non, mais vous l'avez lu, Big Brother? C'est ça, là, c'est ça que vous lui dites, là.

Mme Ghazal : Absolument. Oui, c'est ce que je lui dis. Ce n'est pas en ayant une obsession avec des indicateurs qui ne nous disent pas c'est quoi, l'état de santé, si on veut, du français... En disant : Bien, moi, je regarde ce que les gens parlent comme langue à la maison, ça se réduit, c'est normal, parce qu'on accueille des gens qui ont d'autres langues maternelles. Moi, quand j'habitais avec ma famille, même aujourd'hui, quand je vais visiter mes parents, on ne parle pas en français, là, on ne parle pas en anglais, on parle en arabe. Et donc, dans les statistiques, je serais un recul, dans les yeux et l'esprit de M. Legault, de l'état du français au Québec parce qu'à la maison je parle arabe. Il ne regarde pas les bons indicateurs.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous êtes d'accord, finalement, avec M. Fitzgibbon, qui émet un bémol sur l'immigration 100 % francophone en disant qu'on se prive... il faudrait des exceptions pour ne pas se priver de talents, de gens qui ne parlent pas nécessairement français?

Mme Ghazal : Écoutez, moi, j'ai beaucoup de questions par rapport à la proposition de M. Legault. M. Legault nous dit qu'il veut 100 % d'immigrants économiques qui parlent déjà le français, et tout de suite après M. Fitzgibbon nous dit qu'il faut des exceptions, et un peu plus tard Mme Fréchette, ministre de l'Immigration, nous dit qu'il faut des immigrants francotropes. Juste ça, là, dans le gouvernement, ils ne s'entendent pas entre eux, donc comment est-ce que moi, et nous, à Québec solidaire, et les gens, et les Québécois, on peut comprendre ce que propose M. Legault?

J'ai beaucoup de questions. Comment il va y arriver? Si on parle d'exceptions, quelles exceptions? Quand on parle de francotrope, de quoi on parle? Beaucoup, beaucoup de questions. Ce que moi, je dis ce matin, mon message est très, très clair : Lâchez votre obsession avec l'immigration qui est une menace au français, lâchez votre obsession avec la langue parlée dans les foyers et regardez ce qui se passe aujourd'hui, regardez les bons indicateurs, c'est la langue au travail.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous reconnaissez qu'il y a un problème à Montréal, quand même, là?

Mme Ghazal : Absolument.

M. Laforest (Alain) : À Montréal, là, on se promène, centre-ville, Plateau, Hochelaga-Maisonneuve, on se fait accueillir en anglais. Les francophones, dans tous les commerces, se font accueillir en anglais. C'est-u normal, ça?

Mme Ghazal : M. Legault n'a pas le monopole de l'inquiétude par rapport à l'état du français au Québec. Je suis inquiète de l'état du français au Québec. Et c'est pour ça que, depuis 2020, 2020, j'ai fait une proposition pour qu'il y ait un plan d'action pour le français spécifique à Montréal, spécifique à Montréal parce que la situation est particulière et que c'est là que vit la moitié du Québec. Donc, je suis inquiète, mais je ne suis pas juste inquiète, j'amène des propositions depuis très, très longtemps.

M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce que vous pensez de l'attitude de M. Roberge qui dit que c'est aux Québécois de faire un effort de parler français, lire en français, s'assurer de consulter du contenu en français? On dirait qu'il met, disons, le poids sur les épaules des Québécois plutôt que du gouvernement.

Mme Ghazal : Il y a un problème avec le français. Le fait qu'on veut que tout le monde le parle, ce n'est pas des choix individuels. Oui, bien sûr qu'on peut lire en français, qu'on peut... Moi, c'est ce que je fais, je veux dire, aller au cinéma en français, voir des spectacles en français, c'est sûr que c'est une richesse. On peut aussi en regarder dans d'autres langues. Ce n'est pas là, le problème. Le problème, il est structurel, et, je répète, c'est dans la langue du travail. Quand même que les gens lisent en français, écoutent des émissions en français et en font la promotion puis, quand ils arrivent, ils font leur journée, là, de huit heures puis que ça se passe juste en anglais, on n'est pas plus avancés au Québec. Donc, à un problème structurel, ça prend des mesures plus fortes que ce que nous proposent M. Legault et la CAQ.

Mme Plante (Caroline) : À la question de mon collègue Charles, le 100 % francophone, là, on se priverait de talents, c'est un peu ce que vous dites aussi?

Mme Ghazal : Bien, écoutez, si cette mesure-là était appliquée à l'époque où ma famille a voulu venir au Québec — moi, je suis de l'immigration économique — bien, je ne serais pas ici, devant vous, aujourd'hui. Donc, oui, on se priverait de gens comme moi, et, comme je le dis, je ne suis pas une anecdote. Donc, c'est problématique, oui.

Mme Morin-Martel (Florence) : J'aimerais ça, revenir au gel des tarifs. M. Girard, là, en fait, il a dit que ce ne serait pas responsable parce que ça fait un choc tarifaire quelques années après, quand on gèle les tarifs, là. Comment votre proposition contournerait ça?

M. Nadeau-Dubois : Bien, je veux dire, M. Girard propose lui-même de les plafonner à 3 %, il va y avoir également une reprise par la suite, là. Ce sont des mesures temporaires. M. Legault propose d'augmenter tout le monde de 3 %. Nous, ce qu'on propose, c'est de donner une pause aux gens puis de geler les tarifs sur une base temporaire, le temps que l'inflation se calme. Dans les deux cas, c'est des mesures transitoires pour une crise qui est transitoire.

Et c'est... Comment dire? C'est M. Girard qui devrait répondre à la question suivante : Pourquoi, mais pourquoi, en pleine crise de l'inflation, augmenter tous les tarifs de 3 %? Pourquoi ne pas plutôt les geler? Je ne demande pas à François Legault de contrôler le prix du pétrole ou la guerre en Ukraine, là, je lui demande d'utiliser les leviers qu'il a comme gouvernement pour aider le plus possible les gens. Puis la première étape, c'est de faire partie de la solution plutôt que du problème. Puis augmenter tout le monde de 3 %, c'est empirer le problème plutôt que faire partie de la solution.

M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce que vous pensez du coup d'éclat que les trois députés péquistes s'apprêtent à faire aujourd'hui, tenter de forcer l'entrée au salon bleu?

M. Nadeau-Dubois : On verra d'abord ce qui va se passer, je n'ai pas plus d'informations que vous sur comment ça va se dérouler. Moi, je... depuis le début, à Québec solidaire, on partage sur le fond, là, l'aversion des trois députés du Parti québécois pour le serment au roi. Moi, je ne juge pas la stratégie qu'eux ont choisi d'emprunter, mais je peux vous parler de notre stratégie. Nous, notre stratégie, c'est quoi? C'est de déposer aujourd'hui un projet de loi à l'Assemblée nationale du Québec pour rendre facultatif le serment au roi. Moi, je pense que, pour changer une institution, il faut rentrer dans l'institution, il faut prendre ses responsabilités, puis c'est ce qu'on va faire aujourd'hui.

M. Bellerose (Patrick) : ...les laisser entrer? Parce que, si tous les députés décidaient d'accepter qu'ils entrent, on pourrait facilement les laisser entrer. Est-ce que la présidente, selon vous, devrait accepter de les laisser entrer?

M. Nadeau-Dubois : Bien, quand M. Paradis a rendu sa décision, on a été très clairs, à Québec solidaire, qu'on ne partageait pas son interprétation très, très rigide de l'état du droit parlementaire. On n'est pas d'accord avec cette décision-là, mais, une fois qu'elle a été rendue, elle est finale et sans appel. Et c'est à ce moment-là, nous, qu'on a fini par décider de se boucher le nez puis d'aller prêter serment. Mme Roy a été nommée hier. On va voir aujourd'hui si elle commente la décision du président Paradis. Et puis c'est à elle de la reprendre, de l'interpréter, de la commenter si elle le juge pertinent.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous appelez à la souplesse?

M. Nadeau-Dubois : Nous, depuis le début, on dit que la décision initiale du président Paradis, elle est trop rigide. Donc, nous, on aurait souhaité plus de souplesse.

M. Laforest (Alain) : ...aujourd'hui, là, aujourd'hui, est-ce que Mme Roy doit faire preuve de souplesse...

M. Nadeau-Dubois : Bien sûr. Nous, on souhaite...

M. Laforest (Alain) : ...laisser entrer les députés, qu'ils n'aient pas de droit de vote parce qu'ils n'ont pas le serment global, puis de pouvoir poser des questions à François Legault aujourd'hui?

M. Nadeau-Dubois : Bien, sur le fond, notre position a toujours été la même. On ne devrait pas avoir à prêter serment au roi pour siéger à l'Assemblée nationale du Québec. Et que ce soit une décision de la présidence, ou un projet de loi, ou une motion, tous les moyens qui vont nous permettre d'atteindre cet objectif-là sont des bons moyens.

M. Laforest (Alain) : ...aujourd'hui, est-ce que Mme Roy doit les...

M. Nadeau-Dubois : Oui, aujourd'hui, on souhaite le plus de flexibilité possible, on souhaite que tous les députés puissent siéger, peu importe s'ils aient prêté ou non serment au roi.

M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Est-ce que ça vous agace, quand même, qu'il y ait toute cette attention-là sur ce point-là plutôt que les points que vous nous avez parlé avant?

M. Nadeau-Dubois : Non, parce que, sur le fond, sur le fond, on partage l'inconfort... en fait, le terme est faible, là, l'aversion que bien... d'une majorité de Québécois, Québécoises envers le serment au roi. C'est pour ça qu'on va déposer un projet de loi dès aujourd'hui, parce que, si on veut changer cette obligation-là, il faut le faire par une loi, puis on va le faire.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Nadeau-Dubois, so, Mrs. Roy should let the three PQ MNAs in the blue room this morning?

M. Nadeau-Dubois : Well, it's not my job to tell her what to do, but, since the beginning, we've been clear that we think the first decision of the presidency was too rigid. We think, those rules should be modernized. And, if it's by a decision of Mme Roy, if it's by a bill or by a motion that could be tabled, all the means that work are good to make our institution more modern.

Mme Senay (Cathy) : Just today, just to avoid a scene...

M. Nadeau-Dubois : Yes, if it's the solution, let's do it.

Mme Senay (Cathy) : So, let them in.

M. Nadeau-Dubois : Well, if it's the solution to put behind us that archaic obligation, if it's the solution, then yes.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Ghazal, when Mr. Legault said yesterday that it's very worrisome, the decline of French in Montréal, it goes back to immigration, what do you want to tell him today about his own strategy to go back to the language spoken at home and at his target of 100% economic immigrants?

Mme Ghazal : Yes. What I want to tell Mr. Legault about French, if he wants to protect French, it's important to put strong measures in the workplaces. People spend most of their time at work. And we have immigrants that already speak French today in Québec, and, when they want to find a job, they are told that they need to speak English. So, this is the reality right now. So, it's important for Mr. Legault to understand the situation and to stop saying that immigration is «une menace»...

Mme Senay (Cathy) : A threat.

Mme Ghazal : ...a threat for French. This is what I'm telling him. Thank you.

M. Nadeau-Dubois : Let me just add one more thing on that. The situation is completely ironic, you know. We are selecting immigrants overseas and we are selecting them because they speak French, and, when they come into Québec and they want to find a job, the first thing they hear is : Do you speak English? So, that system is broken. That's why we need to act on French in the workplace. And it's even more ironic to read in the newspapers that the Government is talking about a 100% French economic immigration while, honestly, there won't be no progress in French in Quebec if we select 100% of French immigrant, but, when they come here, they are forced to learn English to work. It's a complete contradiction. So, that's why we need to act on the workplace.

M. Spector (Dan) : But, at the same time, you have workplaces... and there is this talk of excluding talents that we're trying to recruit from abroad, and you have workplaces in Montréal, say the video game industry, where people are going to work in English on video games that they're producing. So, where is the balance there?

Mme Ghazal : The balance between? I'm not sure to understand the...

M. Spector (Dan) : There are businesses in Montréal that will require that people work in English.

Mme Ghazal : Yes, sometimes... and I worked in companies, like, for 15 years, and sometimes it's justified to speak English. For example, if there are foreign clients and you need to talk to them. But, in the workplace, the... What's important is that, in the workplace, when it's not really necessary for the job to speak English, it's important that our common language is in French. And, in the workplace, this is what's important, it's to speak French in the workplace.

And, as Gabriel Nadeau-Dubois said, people who speak French in Québec are not able to find a job for their family to live in Québec in French. And this is a bad thing, it's a real problem, and Mr. Legault should attack this problem. And he didn't talk about that yesterday in his speech.

Journaliste : ...the arguments that bilinguism is beneficial for everyone. If you bring over French immigrants here and they may have to learn English, that's beneficial for everyone. In Montréal, most people are bilingual. So, you know, if everyone understands each other at work, what's the problem?

Mme Ghazal : It's not an individual thing. It's not : Ah! you can't speak multiple languages. I speak three languages, and this is a good thing for individuals. But, in Québec, the common language in Québec — and it's important for me, for Quebeckers, for us, we make this collective choice that French language is the official and the common language in the public spaces, and workplace is in public — is French. And to protect that... And we see, Statistique Canada told us it's decreasing. And, if we want to preserve this diversity in the world, to have a French Québec, to protect this minority language in North America, and it's very good for everybody to protect all the languages and the French language here, in Québec, it's important to protect it. So, this is not an individual thing, it's a collective choice. And the measures and the solutions are in the workplace.

M. Spector (Dan) :Do you see issues with the idea that he wants to collect more data, I guess, to know more about what language people are speaking?

Mme Ghazal : This is good to have good data very quickly, not every five years. We agree with that, it's important. And maybe this... And there is «le commissaire à la langue française», one day we will elect him or her, this person will produce these numbers. And I hope that Mr. Legault will look the good indicators about the French language in Québec. And these indicators are not the language spoken at home but the language spoken in the public spaces like workplace.

M. Nadeau-Dubois : Now, just on that. You know, to do good policy, you need good data. That's true for all phenomenons. Language is not an exception to that rule. And then, Ruba said the most important thing, you need to use the good data to do the good policy. And using the language spoken at home, what language speak when they are around the dinner table or when they put their kids at sleep at night is not the good data to use. If you use that data, you will do bad policy.

Journaliste : Do you think it's right... I'm just returning to the PQ. Do you think it's right for them to be putting pressure on a new speaker to reverse the decision of the predecessor so soon?

M. Nadeau-Dubois :You know, on the bottom of that issue, we agree with the Parti québécois that that oath is archaic and should belong to the past. I won't comment their use of strategy. Our strategy is clear, we think that, to change an institution, you've got to go inside the institution, play by the rules in order to change them. That's why we decided to take that oath one last time in order to make sure that the people coming behind us, the future MNAs here will not have to... will not be forced to do that oath. Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 26)

Participants


Document(s) associé(s)