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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française, et M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de travail et d’emploi

Version finale

Wednesday, May 8, 2024, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-trois minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Il y a 40 ans aujourd'hui, un homme faisait irruption à l'Assemblée nationale, armé, vêtu d'un treillis militaire, avec comme objectif d'éliminer le premier ministre René Lévesque et son gouvernement. Trois morts, de nombreux décès, il ne faut pas oublier. Nous déposerons une motion ce matin pour se souvenir de ces tristes événements qui nous ont profondément marqués comme formation politique.

J'étais en troisième année à l'époque, mais je me souviens très bien avec mes parents d'avoir été touché par le fait que quelqu'un voulait attenter à la vie du premier ministre Lévesque. J'ai revécu des éléments similaires, en 2012, avec l'attentat contre la première ministre Pauline Marois, et ça a été un cruel rappel pour ceux qui ont vécu les deux événements. J'en ai discuté avec François Gendron hier et, à deux reprises dans notre histoire, notre formation politique a été ciblée par des tueurs qui voulaient commettre énormément de dommages avec une arme, et on a ce devoir de mémoire, notre formation politique, mais l'Assemblée nationale aussi.

Et je terminerai en rendant hommage à toutes ces personnes qui, à l'origine, en 1984, ont porté secours, et je pense évidemment au sergent d'arme, M. Jalbert, qui est resté dans nos mémoires, mais les constables spéciaux qui assurent notre sécurité à l'Assemblée nationale au quotidien, qui ne sont souvent pas assez considérés pour le travail essentiel qu'ils font. Je veux leur rendre hommage aujourd'hui, parce que cette Assemblée nationale, c'est un lieu de débat, c'est un lieu de démocratie, mais en même temps aussi que pèsent chaque jour des menaces sur elle, pour les parlementaires, et on a de la gratitude à l'égard des gens qui protègent la démocratie.

Donc, un rappel historique triste ce matin. Je pense que c'est important de le faire. Je suis accompagné de mon collègue Pascal Paradis, et nous sommes disponibles pour vos questions.

Journaliste : M. Paradis, vous pensez quoi de la décision du maire de Québec, le maire Marchand, d'augmenter la taxe sur l'immatriculation d'au minimum 10 $?

M. Paradis : Cette possibilité d'augmenter la taxe, c'est un levier, c'est un outil qui a été donné aux villes, aux municipalités du Québec par le gouvernement. Donc, c'est une décision de la ville, après avoir considéré donc la situation du transport en commun, notamment à Québec, de le faire.

Ce qu'on trouvait regrettable, nous, c'est que le gouvernement, en confiant cet outil-là, avait comme lancé un avertissement en disant : Vous ne devriez pas l'utiliser. Si c'est un outil qui est à la disposition des villes, il faut respecter la capacité des villes et les décisions des villes de l'utiliser.

Journaliste : Est-ce que vous sentez que ça va être bien accueilli, que c'est nécessaire de le faire? Parce qu'on voit que les partis de l'opposition, sur la scène municipale, là, ils sont très mécontents de ça.

M. Paradis : La situation, notamment du transport en commun, c'est un enjeu véritable actuellement au Québec. On le sait, il y a des difficultés de financement, et les options qui s'offrent à la plupart des sociétés de transport, celles de Québec, mais aussi celles d'autres villes, c'est d'avoir des sources de revenus additionnelles ou de couper des services, ou de changer les services. Et là, ici, ce que la ville de Québec dit, c'est que nous, on veut maintenir les services parce que c'est important, dans le plan d'avenir de la ville de Québec, de miser sur les transports collectifs, et ça devrait être aussi la vision du gouvernement du Québec de miser sur les transports collectifs. Et actuellement, c'est une relation qui est assez difficile entre le gouvernement du Québec et les villes pour trouver ces sources de revenus. Alors donc, les villes doivent se tourner vers les leviers qui est à leur... qui sont à leur disposition.

Journaliste : ...je vous demande de juger la décision, là.

M. Paradis : Oui, mais ce que je vous dis, c'est que nous, du niveau du Québec, il faut qu'on fasse justement attention là-dessus, de ne pas trop se mêler des décisions des villes. Mais ce qu'on voudrait, c'est que le gouvernement du Québec soit beaucoup plus collaboratif, puis soit en mode solution, puis soit en mode enthousiasme, soit en mode mobilisant pour les transports en commun, et ce n'est pas tellement ce qu'on sent, et ce n'est pas le message qui a été envoyé par la plupart des villes du Québec et par les sociétés de transport qui disent : On n'a pas d'interlocuteur. Et alors...

Journaliste : Est-ce que le gouvernement fait une bonne chose en transférant le fardeau de taxer davantage les gens aux municipalités? Parce qu'on ne se contera pas d'histoires, là, c'est toujours la même poche qui paie, là. Quand on augmente, par exemple, pour le transport collectif au provincial, l'argent vient des poches des contribuables, puis c'est la même chose dans les municipalités. Alors, est-ce que c'est une bonne stratégie de transférer ce fardeau-là aux municipalités en leur disant : Maintenant, vous avez des moyens de taxer?

M. Paradis : L'idée, c'est que le gouvernement soit en mode collaboration et qu'ensemble on trouve des solutions qui sont pérennes pour le transport en commun. Et ce n'est pas ça qui semble se passer. On s'en va vers un gouvernement qui dit : Moi, j'en ai fait assez, maintenant, j'envoie ça dans la cour des municipalités. Je leur donne un levier pour aller chercher des revenus additionnels, mais en donnant un avertissement qu'ils ne devraient pas l'utiliser. Donc, c'est sûr que c'est une stratégie, malheureusement, qui n'est pas nécessairement celle qui est la plus apte à créer le mouvement qui est nécessaire pour qu'on encourage le transport collectif.

Journaliste : ...c'est quoi, la responsabilité des villes?

M. Paradis : Bien, c'est...

Journaliste : ...

M. Paradis : Bien, qu'est-ce que vous voulez dire, la responsabilité des villes? C'est-à-dire...

Journaliste : Bien, c'est eux qui les font, les déficits, là. Vous, vous avez un budget personnel, là, si vous faites un déficit d'un demi-milliard, vous êtes en partie responsable de votre déficit, là.

M. Paradis : Chaque ville, chaque société de transport a bien sûr la responsabilité d'avoir une gestion efficace des deniers publics, mais qu'on le veuille ou non, actuellement, on est dans une nouvelle situation, on a besoin de ressources additionnelles. On veut non seulement maintenir les services, mais on veut les augmenter. On a besoin, notamment, de développer des réseaux de transport collectif structurants, notamment à Québec, et on a difficilement la collaboration du gouvernement sur ces projets-là.

Ici, on le sait, à Québec, on parle de ça, là, mais ça fait des années, là, qu'on parle d'un plan structurant, d'une vision mobilisante qui va nous amener ailleurs. Puis, depuis 2018, il ne s'est pratiquement rien passé.

Donc, il y a une responsabilité de chacun de bien gérer, mais là on a... Quand on a entendu, la semaine dernière, le gouvernement dire que ce n'est pas une mission de l'État... là, je comprends qu'on a essayé de corriger le tir. Tant mieux si on corrige un petit peu le tir, mais quand c'est ça qu'on entend, c'est un message fort qui est lancé, c'est de dire : Bien, débrouillez-vous avec ce que vous avez. Et ce n'est pas ça qu'on veut entendre de la part du gouvernement.

Journaliste : ...pouvoir de taxation là aux villes, est-ce que le gouvernement, à votre avis, brise, dans l'esprit, sa promesse de ne pas augmenter le fardeau fiscal des Québécois?

M. Paradis : Bien, c'est sûr que, quand tu envoies à un autre pallier la responsabilité d'augmenter, finalement, ce qu'on demande aux citoyens, bien, tu peux, toi, faire cet argument-là que tu ne l'as pas fait, puis surtout quand tu dis aux municipalités qu'elles ne devraient pas le faire, mais, en bout de ligne, c'est ça, c'est une attitude de collaboration qu'on demande au gouvernement et que villes et que les sociétés de transport ne semblent pas trouver.

Journaliste : Mais est-ce qu'il faut revoir la structure du transport collectif à Montréal? Parce que le gros problème, là, on ne se le cachera pas, c'est à Montréal, là, où les principaux déficits sont récurrents. Alors, est-ce qu'il faut revoir la structure avec l'ARTM, la STM, le REM, tout ce qui finit en m, là, à Montréal? Alors, c'est très complexe. Est-ce qu'il faut revoir cette gouvernance-là?

M. Paradis : Ce qu'il aurait surtout, peut-être, évité... fallu éviter, c'est d'ajouter des joueurs. Ici, bien, on a confié, donc, une partie importante du développement du transport en commun à la Caisse de dépôt et placement, et on sait que, jusqu'à maintenant, les résultats ne sont pas nécessairement ceux qu'on voulait, c'est-à-dire qu'on a modifié le réseau, on a fait en sorte que certains trajets soient modifiés pour converger vers le REM. Est-ce que c'était la solution la plus efficace? Est-ce que c'était ce dont la ville de Montréal... est-ce que c'était ce dont le transport en commun avait besoin à Montréal?

La question reste ouverte parce qu'on est au début de l'expérience, mais c'est sûr, là, qu'actuellement la vision mobilisante, là, de dire : Voici où est-ce qu'on s'en va, voici où est-ce qu'on veut être dans cinq ans, dans 10 ans, dans 20 ans, c'est ça qu'on demande principalement du gouvernement du Québec, et on ne la trouve pas, cette vision-là, actuellement.

Journaliste : Et l'agence, est-ce que c'est une bonne idée? Parce que la question de mon collègue, c'est : est-ce qu'il y a trop de structures? Mme Guilbault nous dit que, justement, il y a trop de structures, donc on va en faire une qui va en gérer plusieurs...

M. Paradis : On a un gouvernement qui dit qu'il veut s'attaquer aux problèmes du quotidien, trouver des solutions concrètes aux problèmes, et qui, dans ce secteur-là comme dans d'autres, fait des réformes de structure, des grandes agences, fait de la réorganisation administrative. Est-ce que c'est la solution?

Journaliste : ...

M. Paradis : Pardon?

Journaliste : Le PQ en a déjà proposé une aussi, une agence de transport...

M. Paradis : Oui, bien là, ce qu'il faut voir, c'est ce qu'on a sur la table actuellement de la part de ce gouvernement. On n'a pas encore toutes les réponses à ce que sera cette agence-là, comment ça va fonctionner, combien il va y avoir de personnes, etc. Voyons voir, mais c'est encore une fois une réforme administrative, alors que ce qu'on dit, puis ce que le gouvernement a dit : Jugez-nous sur les résultats. Et là on demande de le... on demande d'évaluer ses intentions de dire : Bien, avec une agence, maintenant, on va tout transformer, point d'interrogation.

Journaliste : Couper dans la paperasse des médecins, de mettre fin aux ordonnances obligatoires exigées par les assureurs privés, est-ce que c'est une bonne chose?

M. Bérubé : Avec la CAQ en santé, toujours la même chose : saluer les intentions et non les résultats. Je vais commencer par les résultats. Christian Dubé omet systématiquement de parler du premier engagement en santé de la CAQ quand ils sont arrivés en 2018. Le temps d'attente, ça devait être 90 minutes. Ce matin, hôpital Anna-Laberge, 181 % d'occupation; Mont-Laurier, 260; Saint-Jérôme, 185. Ce tableau de bord, là, cet indicateur-là, il devrait l'avoir en permanence sur son bureau chaque jour puis nous expliquer pourquoi ça prend plus que 90 minutes. Ça, c'est le premier engagement, mais on l'oublie tout le temps parce qu'à force d'organiser ce genre d'entrevues, ce genre de mises en scène, ce genre d'annonces d'intention, il faudrait tout le temps qu'on salue l'intention, mais on n'a jamais vu de résultats. Alors, nous, on sera là pour les résultats, si ça marche. En attendant, on va observer de près, mais c'est tout le temps ça avec Christian Dubé. Je pense que les Québécois commencent à s'en rendre compte. Moi, j'ai envie de dire : Arrêtez de vous occuper de vos fougères puis gérez vos ministères.

Journaliste : Mais en principe, selon le ministre, ça devrait ajouter 500 000 rendez-vous par année. Est-ce que ça vous semble réaliste?

M. Bérubé : C'est au conditionnel. Moi, je veux arrêter d'avoir à chaque fois à commenter du conditionnel en santé. Moi, là, je viens d'une région où les gens ne sont pas dans l'urgence en train d'attendre en disant : Ça fait des heures que j'attends. Ah! mais, ils viennent d'annoncer ça, ça devrait aller plus vite. Bien non, ça n'existe pas. Alors, quand qu'ils auront des résultats, ils iront s'adresser à vous avec des résultats, pas avec des intentions.

Journaliste : Pour vous, est-ce que ça s'inscrit dans la négociation en cours avec les médecins omnipraticiens?

M. Bérubé : Je ne le sais pas. Ça s'inscrit dans l'organisation de relations publiques, qui est leur pain et leur beurre depuis leur arrivée au pouvoir.

Journaliste : M. Bérubé, pourquoi c'est important que, dans la population, on se rappelle de cette fusillade de 1984?

M. Bérubé : Écoutez, un tireur est entré à l'Assemblée nationale dans le but explicite, dans les enregistrements qu'il a faits, dans les témoignages qu'il a faits, de tuer le premier ministre René Lévesque et les membres de son gouvernement. Je veux le préciser parce que c'était son intention. Il avait ciblé le gouvernement du Parti québécois et son premier ministre. Ce n'est pas rien dans l'histoire de notre démocratie. Vous savez, ce lieu est probablement un des lieux les mieux gardés au Québec. Mais à l'époque, il a réussi à entrer par une porte et à monter jusqu'au salon bleu s'asseoir sur le siège du président. Ce n'est pas rien comme geste. Il y a eu des décès, il y en a eu trois, je pense qu'il y a eu 16 blessés, ça a laissé des traces. Si vous parlez aux constables spéciaux actuels ou ceux qui sont passés dans les dernières années, ils sont tous touchés par ça. On a installé une plaque il y a quelques années pour témoigner de ça. Ça a touché une corde très sensible. Notre Parlement a été vulnérable et la sécurité de nos élus aussi. Et je vous le dis que, de notre point de vue, au Parti québécois, l'affaire Bain, c'était la deuxième fois, ce n'était pas la première fois, c'était la deuxième fois, pour en avoir discuté avec Mme Marois qui... À l'époque, moi, j'étais dans un gouvernement où on n'osait pas nommer ces choses-là. On n'osait pas dire que c'était un attentat parce qu'on ne voulait pas attirer l'attention sur nous. On avait beaucoup à faire, mais c'en était un.

Et 1984, c'était comme un peu un mardi matin, donc la Chambre siège, mais dans l'après-midi. Imaginez-vous s'il ne s'était pas trompé... Selon son dessin à lui, s'il ne s'était pas trompé d'heure, qu'est-ce que ça aurait pu donner comme carnage? Moi, je vous le dis, là... puis probablement qu'il y a beaucoup de monde qui se souviennent où ils étaient à ce moment-là. Moi, j'étais en classe, je vous l'ai dit, en troisième année. Je suis arrivé le midi à la maison, mes parents étaient terrorisés et on avait compris qu'on voulait tuer le premier ministre Lévesque. Vous aurez compris que chez nous, M. Lévesque avait un statut très fort, et je m'en souviens encore aujourd'hui.

Alors, c'est important d'avoir la discussion aujourd'hui parce qu'il y aura un débat, on va échanger là-dessus, sur la sécurité. Et j'ai cru comprendre que la présidente aura un message très spécial qu'elle va livrer, et ce qu'elle ne fait jamais, c'est-à-dire qu'elle va rester après la période des questions pour une intervention spéciale dans les circonstances. Donc, oui, 40 ans plus tard, c'est encore important de noter ce qui s'est passé ici. Il y a encore des trous de balle à l'Assemblée nationale.

Journaliste : ...est-ce que... On va refaire le salon bleu de fond en comble, là. Est-ce qu'à votre avis il faut garder les stigmates de cet attentat en guise de mémoire de ce qui s'est passé, pour rappeler ce qui s'est passé, ou encore il faut effacer ces traces-là?

M. Bérubé : Pendant des années, les constables spéciaux ont travaillé à ce qu'il y ait eu une reconnaissance des tristes événements. On a eu cette plaque, ce n'était pas prématuré. Est-ce qu'on doit conserver ces traces-là d'éclats de balle? Je ne suis pas spécialiste, je ne sais pas si c'est la chose à faire, mais il faut continuer d'en parler, de cet événement-là. Le tueur qui a été condamné pour cette affaire-là est toujours vivant, mais ce qui est toujours vivant aussi, c'est cette mémoire-là de ce qui s'est passé. Et les images sont encore terrifiantes. Je les ai réécoutées ce matin en marge de notre échange. Qu'un forcené avec une mitraillette s'assoie sur le siège de la présidence de l'Assemblée nationale, pour moi, c'est insupportable comme image. Et je suis heureux qu'on ait pu le maîtriser à temps. Il y a eu quand même des décès, mais ça aurait pu être beaucoup plus tragique.

Journaliste : Mais, à l'extérieur des murs du Parlement, en ce moment, comment vous vous sentez, justement, par rapport à la sécurité? On voit les menaces qu'il y a.

M. Bérubé : Je dirais que ça a été beaucoup resserré. Par exemple, l'accès à la porte 6, il y a quelques années à peine, une voiture pouvait se rendre en face, débarquer quelqu'un...

Journaliste : Je parle à l'extérieur de Québec, par exemple...

M. Bérubé : Ah!

Journaliste : ...à quel point c'est... Ça reste une menace.

M. Bérubé : Je ne vous cacherai pas que je suis un des députés qui appuient le plus l'idée d'avoir une meilleure sécurité pour les parlementaires. Je suis bien placé pour vous le dire. J'ai été ministre, je peux comparer. Je pense qu'il faut... il ne faut pas être naïf. Nous vivons dans un monde dangereux. Il y a des menaces qui pèsent sur les parlementaires. Évidemment, ils ne s'annoncent pas toujours. Et je suis un de ceux qui pensent qu'on devrait faire des efforts supplémentaires pour protéger les députés de l'Assemblée nationale parce qu'ils deviennent potentiellement des cibles pour des gens qui sont soit dans un délire ou soit ont des croyances qui leur font croire que les parlementaires seraient responsables de leurs conditions ou de situations qu'on vit au Québec.

Le Modérateur : On va devoir passer en anglais.

Journaliste : Avez-vous senti une différence par rapport à 2007-2008, vous, comme... dans votre rôle de député, par rapport...

M. Bérubé : Bien oui, je vous disais, ça a été resserré beaucoup à l'Assemblée nationale, la sécurité.

Journaliste : Dans votre travail de député...

M. Bérubé : Ah! bien oui. L'arrivée des réseaux sociaux... 2007, il n'y en avait pas. L'arrivée des réseaux sociaux a démontré qu'il y avait des gens qui pouvaient avoir des propos délirants et dangereux et, en plus, qui n'habitaient pas loin de chez nous. Il m'est arrivé deux fois, à l'automne, il y a quelques années, de faire des plaintes à la police. Un des deux habitait à quelques kilomètres de chez nous puis il passait devant chez nous.

Donc, c'est... il ne faut pas être naïf, on vit dans un monde dangereux. Et moi, je nous invite à une prise de conscience des dangers qui pèsent sur les parlementaires. Ce n'est pas rien. N'attendons pas qu'il arrive quelque chose.

Le Modérateur : On va passer... on va devoir passer en anglais.

Journaliste : Vous parlez des parlementaires en général, mais est-ce que...

M. Bérubé : Rapidement. Je vais y aller.

Journaliste : ...est-ce que la menace pèse particulièrement sur le Parti québécois?

M. Bérubé : Oui.

Journaliste : Pourquoi?

M. Bérubé : C'est historique. Les indépendantistes ont un projet de changer le statut du Québec, deux attentats qui sont fort connus, et les menaces ont toujours été plus élevées à l'égard du Parti québécois, de toutes natures. Alors, oui, la réponse ne peut pas être plus claire que ça.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : So, what's left of those words that Denis Lortie said, that the Government in power is going to be destroyed, in 1984?

M. Bérubé : Well, this is a sad memory about a man who decided to... that he's going to shoot Premier René Lévesque and his government because he was not... he did not agree with the goals of the Government of the Parti québécois. What's left is the memories. We have... Three people were dead, 16 were injured. This is a sad memory that someone could enter this Parliament and shoot in the salon bleu. And the image of 1984 is... that's «scareful», that's «scareful». So, what's left is : we have the... we have to talk about...

M. Paradis : The duty to remember.

M. Bérubé : Duty to remember. The image of... I don't want to say his name. This man decided to bring a gun here, and there was a very frightening situation for all the people who lived that and the people who were aware of what happened in 1984.

Journaliste : Why do you think it's so important for Quebeckers in general to remember this...

M. Bérubé : It could happen again. It's going to be harder because the National Assembly, we have a lot of guards, a lot of «constables spéciaux», but it could happen again. It happened in the House of Commons. It's happening all around the world. It could happen again. So, we have to make sure that the National Assembly is secured, that we protect the members of Parliament and the employees as well. There's 600 people working in the National Assembly. And it's pretty important. So, this is about democracy, this is about protecting the elected members of the Assembly of Québec.

M. Paradis : This is to remember that our democracy is strong, but, at the same time, any democracy is fragile. And the duty to remember is first of all to have lessons learned, to learn from what happened. We have to remember the victims. We have to remember those who resisted, who acted, and then we have to learn from it. That's why we have to remember today.

Journaliste : The fact that Mr. Dubé will table a bill to… basically that patients will not need a prescription from general practitioners for different professional services, that's good news, isn't it?

M. Bérubé : Go ahead. It's all about... With the CAQ and Mr. Dubé, it's always about attention and not about results. So, one morning, he says: Ah! I want to do that. Go ahead. Come back with results. But does he wait for us to applaud? Come back with results, Mr. Dubé. We'll be there.

Journaliste : You don't buy that... 50 000 appointments... open up 50 000 appointments for people?

M. Bérubé : At the beginning of its mandate, back in 2018, the CAQ said that the more you're going to wait is 90 minutes. It doesn't work. So, I don't believe that. If they have results, I'm going to applause, I'm a good guy. But, if there's no result… Go ahead with your communication plan. This is not our thing, this is a CAQ thing.

Journaliste : Merci.

M. Bérubé : Merci.

(Fin à 8 h 44 )

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