L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le mercredi 1 mai 2024, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures)

M. St-Pierre Plamondon :Bonjour, tout le monde. Bien, un mot rapide, tout d'abord, pour souhaiter à tous les travailleurs et travailleuses du Québec un bon 1er mai, Journée internationale des travailleurs. Le Québec est un des endroits au monde où la qualité de vie, mais également le droit du travail, est le plus avancé. Mais, comme on l'a souligné lors de la dernière campagne électorale, il y a beaucoup de travail à faire encore, notamment, on a proposé d'améliorer l'équité salariale en rénovant à nouveau cette loi-là. Donc, je veux le souligner.

Également, je veux souligner que, ce soir, événement intéressant, le Parti québécois, la députation est à Lévis pour un rassemblement ouvert à tous, donc une autre activité qui nous permettra d'écouter puis d'échanger avec la population. Donc, à suivre ce soir. Et, sur ce, je vous écoute.

Journaliste : Je vais commencer à vous parler d'Optilab ce matin, là, nouveau cri du cœur des médecins spécialistes, des technologistes médicaux qui, il y a un an, ont envoyé des recommandations au gouvernement, 50 recommandations, et ça ne va pas mieux, ça s'empire.

M. Arseneau : Bien, écoutez, l'année dernière, au mois de mars, on a dénoncé le fait que le gouvernement ne bougeait pas dans le dossier OPTILAB. Ça fait sept ans que ça a été mis en place et on a encore des pertes d'échantillon. On a des délais qui peuvent aller de quelques jours à plusieurs mois pour avoir des résultats, ça a un impact direct sur la santé des gens. Et de voir que le gouvernement a tenu une consultation, a obtenu une cinquantaine de recommandations et qu'on constate, un an plus tard, que rien n'a été fait, je pense qu'il est temps que le ministre Dubé inscrive OPTILAB dans son tableau de bord et agisse pour justement améliorer la performance des laboratoires. Parce que les laboratoires, leur performance est directement liée à la performance évidemment du système de santé. Et les gens actuellement sont victimes de retard, donc de délai, et ça affecte leur santé, puis, dans certains cas, leurs chances de pouvoir passer au travers de leurs problèmes de santé, de leurs maladies.

Alors, moi, je ne comprends pas pourquoi ça demeure encore et toujours l'angle mort du gouvernement en matière de santé. C'est vraiment, je dirais, la base ou la pierre angulaire à partir de laquelle les... l'ensemble des soins peut être administré correctement et adéquatement et rigoureusement.

Journaliste : Ce qu'on nous a dit hier du côté du cabinet de M. Dubé, c'est qu'on allait améliorer la transmission des données, qu'on s'en venait avec... l'automatisation, merci, des systèmes de laboratoire. On est en train de construire un mégalaboratoire, un des trois mégalaboratoires à Saint-Bruno-de-Montarville, puis on dit : Les gens de Sorel et de Valleyfield vont venir travailler là-bas. Pendant ce temps-là, il y a des gens qui attendent des diagnostics de cancer puis les médecins se font des listes parce qu'ils n'ont pas les résultats.

M. St-Pierre Plamondon :Vous vous rappellerez que le Parti québécois, quand OPTILAB est né, avait comme commentaire principal que centraliser et éloigner les activités d'OPTILAB de la réalité médicale, des activités médicales, amenaient, en général, plus de... bureaucratie et un certain nombre de problématiques logistiques. S'éloigner du terrain, centraliser, en général, ce n'est pas une approche qu'on encourage, et il y a de ça, là. C'est que, si on fait des mégalaboratoires et, en fait, on fait... on traite des tests pour des activités qui ont lieu à 200, 300 kilomètres et que le volume est très grand, mais là on tombe dans de la bureaucratie, alors que, si on a une approche qui est plus proche, plus rapprochée des activités médicales, plus décentralisée, mais la gestion est moins complexe en principe. Et ça, c'est une décision du gouvernement d'avoir voulu centraliser ces activités-là, ça vient avec les défis que vous venez de nommer.

Journaliste : Mme Biron, elle vient du privé, là, et c'est une spécialiste de laboratoire, elle est venue chercher des employés du public pour les amener au privé, là, elle est au public, est-ce qu'elle a le devoir de les ramener?

M. St-Pierre Plamondon : Je vous dirais simplement que, pour avoir moi-même étudié la gestion des entreprises privées dans le cadre d'un MBA, il faut être très conscient que la gestion du privé n'est pas gouvernée par les mêmes principes que la gestion de l'État. Et penser qu'on opère l'État comme on opère une entreprise privée, c'est passer à côté de beaucoup de savoirs qui s'enseignent dans les universités sur les différences entre ces deux univers-là. Et beaucoup des nominations et de l'action de la CAQ, c'est de penser que le privé est toujours la solution, puis que les gens issus du privé vont arriver dans le domaine gouvernemental et vont pouvoir apporter les mêmes solutions, et souvent ça crée plus de problèmes que de solutions. La gestion publique est en soi une science et il ne faut pas le négliger.

Journaliste : Mais le fait qu'on ait mis M. Abergel avec Mme Biron, est-ce que ce n'est pas un contrepoids? Parce que lui vient de la machine, là, il vient de la machine publique, il ne peut pas avoir un produit plus machine publique que M. Abergel, alors qu'on a Mme Biron qui, elle, est un produit exclusif du privé. Est-ce que ce n'est pas un contre-balancement?

M. St-Pierre Plamondon : C'est un produit... Comme vous dites, Mme Biron est un produit exclusivement du privé. Il y a un certain nombre aussi de questions par rapport aux conflits d'intérêts puis à la philosophie qu'on veut appliquer à Santé Québec. Mon collègue Vincent Marissal demandait hier qu'on puisse, à tout le moins, poser des questions à Mme Biron. Et quelle est la réaction du gouvernement? On ne veut pas. Et moi, je pense qu'on devrait avoir cette discussion-là. Moi, j'aurais un certain nombre de questions à poser à Mme Biron.

Journaliste : Est-ce que vous êtes fait une tête sur le projet de loi n° 57? Hier, vous avez entendu, là, les gens qui sont passés. Est-ce que vous trouvez qu'il... qu'on est à la bonne place, disons, entre l'équilibre, là, pour la protection des... de la liberté d'expression et celle de la protection des élus?

M. Arseneau : Bien, on a entendu essentiellement les gens en provenance du milieu municipal qui étaient généralement favorables à la proposition gouvernementale. Moi, je dis qu'il va falloir approfondir la question encore, là, parce que le diable est dans les détails, évidemment, là. Donc, la question d'équilibre, moi, je ne suis pas sûr, là, qu'elle est atteinte dans la présentation du projet de loi original, mais on va avoir tout le temps d'y revenir, là, article par article.

Je pense qu'il y a des préoccupations qui sont réelles sur le droit des... des gens de s'exprimer et de pouvoir, disons, manifester un certain nombre de préoccupations, des demandes, voire s'opposer aux décisions de... du milieu municipal. Puis le cadre reste à définir, mais je pense qu'il y a encore du flou, là, là-dedans, là, notamment sur les séances de conseil municipal.

Journaliste : ...est-ce que vous êtes content de la directive du ministre Drainville, là, qui interdit les toilettes mixtes?

M. St-Pierre Plamondon : Je veux juste qu'on résume ce qui s'est passé. On m'a déjà posé ici des questions sur les toilettes mixtes, j'ai lancé l'idée qu'on devrait avoir une commission parlementaire pour étudier ça puis permettre à tout le monde aussi qui a une expertise ou une expérience utile au sujet de s'exprimer. Le gouvernement n'a pas suivi cette recommandation et a décidé de créer un comité de sages. Et là on a une décision sur cette question-là, mais moi, je n'ai pas entendu le comité de sages s'exprimer d'une quelconque manière. Donc, essayer de suivre la logique de ça, c'est du caquisme grand cru, là, c'est-à-dire essayer de comprendre le processus qu'on suit pour arriver à cette décision-là, si le comité qui a été formé pour ça ne s'est pas prononcé.

Journaliste : ...s'était déjà avancé en disant que ça allait être interdit, avant la création du comité de sages, si je ne m'abuse.

M. St-Pierre Plamondon : En tout cas, à quoi sert le comité de sages, dans quel cas? La question se pose.

Journaliste : Mais, sur le principe, qu'est-ce que vous pensez? Est-ce que c'est une bonne chose de dire : Bien, on ne construira pas de toilettes mixtes, par contre il va y avoir des toilettes, des toilettes universelles, si on veut, là? Est-ce que, sur ce principe-là, vous pensez que c'est une bonne chose?

M. St-Pierre Plamondon : Oui, en général, je pense que c'est une orientation qui est raisonnable, mais elle n'a pas été étudiée puis elle n'a pas fait l'objet d'une recommandation d'un comité de sages qui sert à quoi, sinon? C'est qu'il n'y a pas de logique dans cette façon de procéder, comme dans tant d'autres sujets avec la CAQ, c'est tout est inversé, les travaux ne se font pas en amont, on prend les décisions puis ensuite on se remet en question puis on change d'idée. C'est très chaotique, mais, en général, ça me semble une orientation raisonnable.

Journaliste : Concernant ce qui se passe à McGill, êtes-vous d'avis que la police doit intervenir?

M. St-Pierre Plamondon : Je pense que c'est aux cours de justice de se prononcer sur une question assez classique, là, à savoir... tout le monde reconnaît la liberté d'expression, la liberté de s'associer, de se rassembler, mais est ce que cette liberté d'expression là implique également le droit d'établir un campement, d'occuper des lieux en violation des règles de l'université? A priori, je pense que non, mais c'est à une cour de justice de se prononcer, c'est à un juge de trancher et non pas... Donc, je pense, on n'est pas ici dans l'intervention policière tant que laisser les institutions, c'est-à-dire nos cours, nos tribunaux, se prononcer sur cette question-là.

Journaliste : ...qui vous dérange des campements, pas nécessairement des slogans ou... que vous avez entendus, c'est...

M. St-Pierre Plamondon :À nouveau, c'est une question qui a été étudiée, notamment à l'époque des carrés rouges, j'en sais quelque chose parce que j'étais avocat à cette époque-là, et il y a un droit important à la liberté d'expression. Qu'on soit d'accord ou non avec les groupes, toute personne a le droit de s'exprimer puis elle a le droit de se rassembler. Mais est-ce que ces droits-là impliquent d'occuper des lieux avec des tentes? C'est aux tribunaux de nous le dire. J'en doute, mais c'est aux tribunaux de trancher ça. Donc, c'est d'établir la limite entre un droit important puis également le fait que cette liberté ne peut pas empêcher des institutions ou des personnes de...

Journaliste : ...en demandant déjà à la police de démanteler...

M. St-Pierre Plamondon :Moi, je pense qu'on est à l'étape de demander aux tribunaux de tracer une ligne dans cette situation-là. Et, après coup, évidemment, bien là, il faut que tout le monde suive la décision du juge parce que ça devient la loi.

Journaliste : Mais, quand on voit ce qui se passe, entre autres... On a vu en Californie, au cours de la nuit, il y a eu des violences quand même assez importantes. Il y a eu des interventions policières. Dans d'autres universités aux États-Unis, là, on a, comment dire, amené la manifestation un cran plus haut. Est-ce que vous craignez la même chose à McGill? Est-ce que vous craignez qu'en laissant, autrement dit, ces camps se... s'installer puis perdurer... est-ce qu'il y a, à votre avis, un risque d'augmentation de la violence?

M. St-Pierre Plamondon :On vit dans un État de droit et on ne peut pas laisser la menace prendre la place du principe de l'État de droit, c'est-à-dire qu'il y a des lois, puis elles doivent être suivies. Et, quand il y a une ambiguïté, il faut référer à des juges qui tracent une ligne, puis on agit en conséquence. Mais la menace de... peu importe laquelle, là, ne peut pas être le critère sur la base duquel on se gouverne en société.

Journaliste : Est-ce que vous êtes soupe au lait? Bien non, mais c'est parce que, la semaine passée, là, on a dit ça de vous, là, que vous étiez soupe au lait, là, puis que... Est-ce que vous l'êtes? Est-ce que vous... D'abord, est-ce que ça vous a heurté, cette épithète-là? Et est-ce que vous l'êtes?

M. St-Pierre Plamondon :Non. Puis, si vous regardez l'extrait sur la base duquel certains députés de la CAQ ont voulu occuper l'espace médiatique avec cette expression-là, en tout cas, de mon point de vue, mes questions étaient parfaitement raisonnables, et j'étais le... celui des trois chefs dans cette commission... dans ces crédits-là qui levait le moins le ton puis qui était le plus...

Maintenant, d'exprimer un inconfort, une insatisfaction au premier ministre parce qu'il ne répond pas aux questions, ni au bleu, ni dans les crédits, ni aux journalistes, c'est parfaitement sain si c'est fait respectueusement, puis j'ai été respectueux, mais j'ai fait savoir qu'à mon avis, le rôle d'un premier ministre, ce n'est pas de se cacher puis de sourire aux journalistes en répondant le score du Canadien la veille, c'est de rendre des comptes, et c'est correct que les élus, les chefs de partis d'opposition expriment leur désarroi. C'est vraiment du désarroi.

Journaliste : Vous manquez de patience alors ou...

M. St-Pierre Plamondon :Non, moi, je pense, j'ai fait mon travail.

Journaliste : ...il l'admet qu'il n'est pas patient, là. Vous, vous n'admettez pas...

M. St-Pierre Plamondon :Ça lui appartient.

Journaliste : ...vous, vous êtes zen dans la vie, là?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, moi, je suis... je trouve que je suis le plus calme des trois chefs d'opposition, mais peut-être je me trompe. C'est à vous de juger,tu sais, ça, c'est votre travail, de qualifier. Mais convenons que, durant cette fameuse semaine, ce n'est pas la seule épithète que j'ai eue, là, j'en ai eu une dizaine, et je pense que mes adversaires, tant à Québec et au Canada, à Ottawa, tentent de me qualifier, puis eux, ils peuvent faire ça tant qu'ils veulent, mais est-ce que, moi, ça change mon travail, est-ce que je change...

Journaliste : ...pourquoi ils veulent vous mettre une étiquette, vous pensez?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, en politique, définir son adversaire, c'est une manière potentiellement de l'affaiblir. Le Parti québécois a d'excellents sondages, donc mes adversaires... Je pense, ça aide aussi ou ça sert bien le gouvernement de la CAQ de ne pas avoir de discussion sur le fond des choses, sur la qualité des politiques publiques, sur les promesses brisées. Déplacer l'exercice des crédits vers des épithètes visant un parti d'opposition, c'est une belle manière aussi de ne pas répondre aux questions qu'un... des journalistes par rapport à ce qu'un gouvernement a comme reddition de comptes, là. C'était une très mauvaise reddition de comptes de la part du gouvernement dans tous les crédits. C'était non seulement désinvolte, mais, souvent, c'était du cabotinage, et c'est triste parce que les crédits servent à une reddition de comptes importante. Donc, c'est une façon aussi de dévier le sujet, qui devrait être le gouvernement et sa gestion, à mon avis, là.

Journaliste : ...sur votre... Parce qu'au fond M. Legault, on a remarqué, là, depuis peut-être deux, trois semaines, peut-être plus, là, mais au moins depuis deux, trois semaines, là, dans ses échanges avec vous, il rappelle des positions passées que vous avez eues en les mettant de l'avant pour dire que vous avez changé d'avis maintenant. Est-ce que ça, ça a contribué à vos réactions?

M. St-Pierre Plamondon :Non, c'est vraiment le cabotinage, de prendre des questions sérieuses qui pourraient mener à une discussion puis une prise de position différente entre les parties, mener à une reddition de comptes, puis d'envoyer au hasard...

Journaliste : ...M. Legault amène ces faits là, est-ce que sur le fond, ça, vous êtes prêt à en discuter ou...

M. St-Pierre Plamondon :Bien sûr, mais ce n'est pas ça, la question, c'est que j'ai vu...

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon :Bien, j'aimerais ça répondre.

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon :J'aimerais ça répondre. L'équipe de M. Legault en crédits, je les ai vus dire à François Legault : Arrête de répondre. Parce qu'on s'en allait quelque part, il répondait à mes questions au début de l'exercice, et là tu vois l'équipe de conseillers juste lancer des feuilles de citations et, pour tout le temps qu'il me restait, ça allait être, ça, des citations au hasard qui sont lues...

Journaliste : ...ces citations-là, sur le fond des choses, parce que vous dites : Le gouvernement se sert de ça pour ne pas débattre du fond des choses, mais vous, est-ce que vous êtes prêt à débattre du fond des questions qui sont soulevées par ces changements de position?

M. St-Pierre Plamondon :Dans le cadre du crédit, de l'exercice des crédits, c'est du cabotinage. C'est une façon de ne pas répondre à la question.

Journaliste : ...pour un politicien, de changer d'idée au fil des ans, comme ça?

M. St-Pierre Plamondon :Je pense qu'on peut changer d'idée, en politique, tant qu'on est capable d'expliquer. Parce qu'évidemment le temps passe, les choses évoluent, on fait la meilleure lecture qu'on peut de la...

Journaliste : Ces changements-là, vous les expliquez comment?

M. St-Pierre Plamondon : Rebâtir le camp du oui est consacré à ça, mon livre de 2020, qu'il ne nomme jamais.

Journaliste : ...référendum, vous l'avez dit, que vous ne vouliez pas de référendum. Ça, ce sont vos mots, là.

M. St-Pierre Plamondon :Non, en fait... Non, non, c'est ça, ce sont mes mots qui décrivaient, en 2014, ma lecture de la société québécoise à titre d'observateur neutre. Puis, en 2020, mon livre est assez clair sur ces questions-là.

Mais je veux revenir aux crédits, c'est qu'on se sert...

Journaliste : ...normal que les politiciens changent d'idée au fil du temps...

M. St-Pierre Plamondon :...on se sert des crédits, et ça fonctionne, à l'évidence, pour déplacer le sujet, qui est celui de la reddition de comptes du gouvernement, de sorte qu'on jase de complètement autre chose que la reddition de comptes d'un premier ministre qui ne répond pas à vos questions, qui ne s'expose pas.

Journaliste : ...vous avez passé les crédits à demander à M. Legault s'il allait être dans le camp du Oui puis s'il était encore souverainiste...

M. St-Pierre Plamondon :Non, non.

Journaliste : ...tu sais, je veux dire, vous vous attendiez à quoi, comme réponse?

M. St-Pierre Plamondon :Je veux juste répondre une dernière fois. Bon. La première question, c'était : Vous avez demandé des choses à Justin Trudeau, ça n'a pas fonctionné, allez-vous le demander à nouveau? Je n'ai pas eu de réponse. Là, une fois que je comprends que ce n'est pas sûr qu'il va demander les pleins pouvoirs, je dis : Mais là, si on n'obtient rien à cette date-là, qui est le 30 juin, quelle est votre position? Allez-vous faire le référendum sur l'immigration? Pas eu de réponse. Mais là, si vous n'obtenez ni ce que vous voulez puis vous ne faites pas de référendum sur l'immigration, quelle est votre position sur le fond des choses? C'est vraiment une suite logique de questions puis c'est un échange qui a une valeur, et le but de la CAQ, c'était de déplacer le sujet pour ne pas avoir...

Journaliste : ...M. Legault allait dire : Vous m'avez démasqué, je suis encore souverainiste? Vous pensiez vraiment ça, là?

M. St-Pierre Plamondon :Non. Je pense que François Legault a l'obligation de nous dire où est-ce qu'il veut voir le Québec aller dans les prochaines années. Il est premier ministre, il a une obligation de nous dire on s'en va où et une obligation de reddition de comptes, à laquelle il échappe, en ne répondant pas à vos questions et en changeant le sujet, à toute évidence, avec un certain succès, en changeant le sujet de manière à ne pas avoir à rendre des comptes sur l'orientation qu'il veut donner au Québec, alors qu'il est, lui, premier ministre, moi, je suis chef d'opposition.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : Vous êtes encore zen?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, je trouve que mes réponses...

Journaliste : Vous n'êtes pas chef de l'opposition, vous êtes chef de la troisième opposition.

M. St-Pierre Plamondon :Bien, un des chefs de l'opposition.

Journaliste : ...facilities basically, what you're... like, do you agree with the directive of the minister of Education today, with the content?

M. St-Pierre Plamondon : I don't agree with the way it's been conducted. So, we propose, on that topic and other topics, that we have a proper parliamentary commission so that we can study the question, but also hear what people have to say, in terms of expertise, and then take a decision that is enlightened. And the Government said no to that and they went with a «comité de sages». How do you translate that? Committee of wisdom?

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : «Comité de sages»? So they...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon :...the committee of wise people. And the problem with the committee of wise people...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Because they never fulfill their mission. They're supposed to tell us what they recommend and then the Government is supposed to make a decision based on that recommendation. They don't recommend anything, and then the Government already makes a decision. In which case, try to follow what's the logic of all this. There is none. And it's so CAQ, it's pure juice CAQ. You say that you are consulting, and yet your decision has already been made. But then, the decisions, once it's made, everybody realizes that the work was not done properly before, and then you change your mind. It's like typically CAQ.

Journaliste : But without... We know that there won't be a committee and we know that you've asked for that. Without a side, when it comes to the bases of the decision itself, do you agree on the idea that there shouldn't be a, I guess, gender and neutral washrooms unless they're individual?

M. St-Pierre Plamondon : I haven't studied the question in a parliamentary commission, so not all perspectives have been heard. In general, I think it's a reasonable approach, but the truth is, it has not been discussed nor studied.

Le Modérateur : Une dernière en anglais.

Journaliste : On the McGill situation, yesterday Mr. Bonnardel was saying basically that they agree with McGill, that that camp should not be there on their land, on their territory. What do you think of that?

M. St-Pierre Plamondon : Well, of course, freedom of expression is fundamental and you also have a freedom to gather and to talk together. Are those freedoms also including the right to set a camping and to occupy grounds that are private and that have a regulation that forbids those camping sites? That's for a tribunal to tell us. I think the answer will be that it's not a reasonable form of freedom of expression, in which case we need to follow what the tribunals will... the line that will be drawn by the tribunals will be followed, and that's where we're at.

Journaliste : How should police behave or interpret the... if they have to go in and do an operation?

M. St-Pierre Plamondon : So, it should be based on the judgement that draws a line between what's legal and what's illegal. And if something is illegal and it's been confirmed by a tribunal, then of course the law must be enforced.

Journaliste : Mais rapidement. Hier, il y a deux ministres qui ont quand même dit que c'était illégal déjà. Est-ce que vous trouvez que c'est prématuré de se prononcer comme ça de la part du gouvernement...

M. St-Pierre Plamondon :Bien, moi, je ne le ferai pas, moi je ne le ferai pas. C'est le pouvoir judiciaire qui va trancher cette question-là.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 22)

Participants


Document(s) associé(s)