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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, May 21, 2025, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente-quatre minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous. Bienvenue à ce point de presse du Parti Québécois sur le suivi de pétition à l'Assemblée nationale demandant l'uniformisation des mesures de base en prévention du suicide dans les unités de psychiatrie de tous les CISSS et CIUSSS du Québec. Prendront la parole, lors de ce point de presse, M. Joël Arseneau, porte-parole en matière de santé et de services sociaux du Parti québécois et député des Îles-de-la-Madeleine, bien évidemment, M. Daniel Lepage, instigateur de la pétition, Mme Myriam Lafond, du Regroupement des centres de prévention du suicide du Québec, et finalement Mme Kim Basque, directrice de la formation de l'Association québécoise de prévention du suicide.

M. Arseneau : Alors, merci beaucoup. Aujourd'hui, on est rassemblés pour faire écho à une pétition qui a été déposée à l'Assemblée nationale il y a de ça un peu plus d'un mois. En fait, c'est une pétition initiée par Daniel Lepage ici présent, une pétition porteuse d'un message important, un message fort, un message urgent. Sa fille, vous le savez, pour ceux qui ont suivi l'actualité, s'est tragiquement enlevé la vie le 9 avril 2021, alors qu'elle était hospitalisée à l'unité des soins psychiatriques de l'Hôpital de Trois-Rivières. Elle s'est enlevé la vie avec du matériel qui lui avait été remis lors de son admission à l'hôpital. Ce drame, bien entendu, était évitable, et il aurait dû sonner l'alarme auprès des autorités ministérielles et auprès des gestionnaires de la santé du Québec. Malheureusement, ça aura pris trois ans pour que le CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec retire les objets en cause. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps?

Qu'en est-il dans les autres CISSS et CIUSSS du Québec? Pourquoi, encore aujourd'hui, permettre que de telles disparités que l'on devine persistent d'un établissement à l'autre, d'un CISSS, d'un CIUSSS à l'autre? C'est ce à quoi veut répondre la pétition de M. Lepage qui a recueilli 2 400 signatures, en appelant à l'uniformisation des mesures de base en prévention du suicide dans les unités de psychiatrie des CISSS et des CIUSSS de l'ensemble du Québec.

Il s'agit d'une demande qui est évidemment pleine de bon sens, qui s'aligne parfaitement également avec les objectifs de la Stratégie nationale de prévention du suicide 2022-2026, portée par le gouvernement du Québec lui-même. Demain, je vais présenter cette pétition à une rencontre de travail de la Commission de la santé et des services sociaux pour convaincre, tenter de convaincre les parlementaires de se saisir de ce dossier-là et de pouvoir approfondir la question pour faire des recommandations au gouvernement du Québec dans le sens de l'uniformisation des pratiques. Donc, je vais en appeler demain au bon sens et au bon jugement de mes collègues parlementaires pour que la commission accepte de saisir... de se saisir de cette pétition et de l'étudier sérieusement et dès maintenant. On ne peut pas se permettre ici, au Québec, que la prévention du suicide soit à géométrie variable selon le code postal du patient. La vie des patients mérite des balises claires, rigoureuses, équitables, précises à toute l'échelle nationale.

J'inviterais maintenant, sur le même thème, à prendre la parole M. Lepage.

M. Lepage (Daniel) : Bonjour, tout le monde. Écoutez, j'imagine que plusieurs d'entre vous se posent la question : Qu'est-ce qui m'a motivé à initier cette pétition? Bien, premièrement, comme l'a dit M. Arseneau, ma fille Audrey-Anne s'est enlevé la vie en psychiatrie, dans un Hôpital de Trois-Rivières, en utilisant de l'équipement et du matériel qu'on lui a remis à son admission. Pourtant, à son admission, soit quatre jours avant le drame, elle avait mentionné avoir des idées suicidaires.

Deuxièmement, ce qui a motivé cette démarche de pétition, c'est que je crois que ma demande peut éviter à d'autres familles la perte d'un proche. Vous savez, actuellement, l'application des mesures en prévention du suicide, dans les unités de psychiatrie de nos établissements de santé au Québec, tient compte des particularités de chaque région, laissant à chaque CISSS et CIUSSS le choix des mesures à mettre en place. Cela se justifie par des enjeux qui peuvent différer selon chaque région. Par exemple, il est possible que certaines mesures appliquées dans le Nord-du-Québec ne soient pas forcément pertinentes à Montréal ou en Gaspésie. Néanmoins, ces mesures de prévention... dans ces mesures de prévention, il en existe certaines qui devraient être considérées comme de base et qui n'ont rien à voir avec la spécificité d'une région. L'absence de mesure de base uniformisée amène une certaine incohérence dans le système... dans notre réseau de la santé.

Je me permets de vous exposer cela par un exemple. En mai 2021, soit un mois après le décès de ma fille, peut-être sans égard à l'événement qui s'était passé à Trois-Rivières, le CISSS de la Montérégie-Centre proscrivait le matériel utilisé par ma fille lors de son suicide dans... dans ces unités psychiatriques. D'autre part, ce n'est que depuis mai 2024, comme l'a mentionné M. Arseneau, qu'on n'emploie plus ce matériel au CIUSSS MCQ. Une différence dans la mise en œuvre d'une telle directive ne s'explique pas par une disparité régionale, vous savez, on parle de régions ayant des enjeux similaires. On parle d'une ville comme Longueuil par rapport à Trois-Rivières. Pourquoi un tel délai à Trois-Rivières, soit trois ans de plus, alors que le drame s'est passé dans un de leurs établissements? Je m'explique mal cela. L'enjeu de disparités n'est évidemment pas à prendre en compte.

Vous savez, tous les participants à ce point de presse... sont des gens mobilisés à cette cause si importante, cette cause qu'est la prévention du suicide. Je les remercie grandement pour leur présence, leur appui et leur soutien. Demain, M. Arseneau, ainsi que le directeur des travaux parlementaires, remettra à la Commission de la santé et services sociaux la pétition déposée par M. Arseneau il y a environ un mois. Une pétition, c'est bien, mais ce qui est davantage important, c'est ce qu'elle amène comme changement.

En terminant, ce qui est important de retenir, c'est que l'équipement et le matériel utilisé par ma fille, pour mettre fin à ses jours, est possiblement encore accessible dans d'autres hôpitaux du Québec, ce qui évidemment est non souhaitable. C'est pourquoi il est important que la commission prenne acte de cette pétition et y voit une occasion d'apporter des améliorations. Merci pour votre attention.

Mme Basque (Kim) : Merci, M. Lepage. Merci au Parti québécois pour cette invitation à participer au point de presse consacré à la prévention du suicide. La tragédie vécue par M. Lepage nous touche profondément. Nous tenons d'abord à saluer son courage et à lui exprimer notre sincère soutien pour son engagement citoyen exemplaire pour prévenir d'autres drames. Pour l'Association québécoise de prévention de suicide, la prévention, c'est l'affaire de tous. Nous sommes une organisation qui réunit des individus, des organismes qui bâtissent, qui souhaitent bâtir un Québec sans suicide tous les jours, réunis dans l'atteinte de ce même objectif. Nous sommes convaincus que chaque personne, chaque organisation a un rôle à jouer pour protéger les personnes vulnérables dans nos communautés. Ensemble, nous pouvons faire une différence.

L'AQPS appuie la démarche de M. Lepage visant à instaurer des normes de sécurité uniformes. Il est essentiel de poser des gestes concrets pour prévenir d'autres décès par suicide dans nos établissements. L'instauration de repères communs en est un. Cela fait plusieurs années que j'ai le privilège de travailler à l'AQPS et j'ai toujours vu M. Lepage comme citoyen engagé, rigoureux, déterminé dans sa volonté de faire avancer la cause. Aujourd'hui en est un autre exemple. À l'Association québécoise de prévention du suicide, nous appuyons et nous honorons son engagement et souhaitons rappeler que, collectivement, il est possible de prévenir les suicides. Nous avons le pouvoir d'agir. Merci beaucoup.

Mme Lafond (Myriam) : Merci beaucoup à M. Arseneau et à M. Lepage d'avoir pris le temps de faire des gestes pour la prévention du suicide. Le Regroupement des centres de prévention suicide du Québec appuie ce qui a été mis en place avec la pétition et souhaite que le gouvernement puisse procéder à l'application des bonnes mesures partout à travers le Québec. C'est ce qui amènerait une diminution des suicides au Québec. Tout le monde, nous devons travailler pour un Québec sans suicide. Merci beaucoup.

M. Arseneau : Alors, merci beaucoup de votre attention et, évidemment, nous serons disponibles pour des entrevues subséquentes au cours des prochaines heures ou des prochains jours. Merci beaucoup.

Le Modérateur : Merci à tous. C'est ce qui conclut ce point de presse.

(Fin à 11 h 45 )

Participants


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