Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures cinquante minutes)
Mme Gentilcore : J'aimerais
vous parler, ce matin, de féminicides, parce qu'il y en a eu deux, là, au début
du week-end dernier. Donc, en 2024, 25 féminicides ont été enregistrés au
Québec, dont 13 issus de situations conjugales. C'est un triste sommet
dans les dernières années. En janvier 2024, il y a une vingtaine d'organismes
qui ont demandé au gouvernement des mesures pour enrayer la violence faite aux
femmes.
Vendredi dernier, on a été témoins d'un
deuxième meurtre d'une femme en trois jours et de manière alléguée par leurs
conjoints. SOS violence conjugale est sorti au début du mois pour dire que les
demandes d'hébergement sont en hausse. 2024-2025 a atteint un sommet à ce
niveau-là également. C'est la quatrième année aussi importante qui est observée
par rapport à ces demandes-là. En 2018-2019, on avait 30 000 demandes.
En 2024-2025, c'était 60 000 demandes. Donc, ça a vraiment doublé.
Pendant les crédits on a appris, donc
suite à mes questions, que le gouvernement ne comptabilise pas le nombre de
femmes qui sont refusées dans des maisons d'hébergement de première et de
deuxième étape. C'est très problématique pour le suivi. Comment on fait pour
savoir combien de places il manque et comment on peut répondre aux besoins si
on ne comptabilise pas ces informations-là?
Aujourd'hui, à la suite de ces hausses-là,
je demande au gouvernement de mettre en place un sommet sur la violence
conjugale dans le but de réduire les risques de féminicides. Ce sommet-là doit
rassembler toutes les personnes qui sont concernées. Donc, autant les intervenants
qui oeuvrent auprès de ces femmes-là, évidemment, que le corps policier pour
sensibiliser la population aux signes de la violence conjugale. Je pense qu'on
est rendus là. Ça prend des actions fortes du gouvernement.
M. Arseneau : Merci,
Catherine. Bien, j'aimerais aborder la nouvelle du jour, je pense, à l'Assemblée
nationale, le fait que la ministre des Affaires municipales, Mme Laforest, s'est
mise dans une position délicate en répondant à un couple qui voulait qu'elle
intervienne dans le dossier de sa place en garderie privée, et qu'elle a
entretenu donc une conversation pendant plusieurs minutes, nous rapporte-t-on,
en disant qu'elle était en conflit d'intérêts parce que la garderie appartient
à ses filles et lui appartenait auparavant, là, jusqu'en 2019.
Donc, ça pose certaines questions. Il y a
déjà, dans l'article publié sur le site de Radio-Canada, des experts en éthique
qui soulèvent le problème que ça a posé de ne pas mettre fin, dès les premières
secondes, à cette conversation. Mais ce que je veux relever aujourd'hui, puis
on va déposer une motion à cet égard, ça soulève la question des places
fantômes et du fait que ce n'est pas la première fois qu'on révèle que des
pratiques du genre sont appliquées un petit peu partout à travers le Québec au
vu et au su des membres du gouvernement. Et ce qu'on demande, c'est que la loi
sur la protection du consommateur soit appliquée, que le gouvernement prenne
les mesures nécessaires pour éviter ces stratagèmes, qui sont évidemment
contraires à la loi et qui sont contraires aussi à l'intérêt public, dans la
mesure où on demandait même à ces parents-là de remplir, essentiellement, une
fausse déclaration en disant : Mon fils a fréquenté ou mon enfant a
fréquenté la garderie depuis septembre, alors que c'est en février que son
entrée à la garderie était... était prévue. C'est carrément une fausse
déclaration qu'on lui demandait de faire pour aller chercher un crédit d'impôt.
Alors, je pense que cette histoire-là est plus large encore que la question qu'on
a soulevée sur le plan éthique.
Là-dessus, on peut prendre vos questions.
Journaliste : Allez-vous
demander à la Commissaire à l'éthique d'enquêter au sujet de Mme Laforest?
M. Arseneau : Bien, ma
compréhension, c'est que le Parti libéral a déjà entrepris cette démarche-là.
Alors, évidemment, on va... on va suivre le dossier. Je pense... Je pense que c'est
la chose à faire. Le Commissaire... La Commissaire à l'éthique, je pense, a une
bonne revue de presse aussi. Elle doit faire enquête, définitivement.
Journaliste : Mais QS va...
dit qu'ils étaient en train de rédiger leur lettre, vont se rallier aux collègues
du PLQ. Vous, vous allez regarder ça de loin?
M. Arseneau : Bien oui, bien,
en fait, on ne va pas multiplier, là, les procédures pour insister davantage.
Je pense que ça va de soi que la Commissaire à l'éthique doit faire enquête
là-dessus pour savoir quelles sont les bonnes pratiques et comment on... quel
genre de conclusion on peut tirer de cet épisode-là, là, et puis si elle doit
rencontrer la ministre. Puis il y a des enregistrements, apparemment, de cette
conversation-là. Je pense qu'il faut faire toute la lumière là-dessus, sur la
façon dont la ministre a géré ce dossier-là.
Journaliste : Comment vous
expliquez qu'en 2025, puis, la ministre, ça fait un petit bout qu'elle est là,
ça se soit passé ou qu'elle ait pensé que ça a pu passer, son comportement?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
encore une fois, là, on présume que les faits rapportés dans les médias sont
exacts et, à partir de ce moment-là, on se demande pourquoi, effectivement,
comme vous, elle a poursuivi la conversation. Elle semble avoir demandé de l'information.
Jusqu'à un certain point, elle aurait justifié les pratiques de la garderie,
dont elle était propriétaire auparavant. Si tout ça est véridique, ça pose un
vrai problème. Mais, encore une fois, je préfère laisser la vérificatrice... ou
plutôt la Commissaire à l'éthique faire son travail et en tirer ses propres
conclusions. Je ne peux pas présumer, là, de l'état d'esprit ou de la raison
pour laquelle la ministre, que j'apprécie beaucoup par ailleurs, là, ait
entretenu cette discussion-là comme si elle pouvait véritablement aider un
concitoyen. Puis c'est ce qu'on essaie de faire comme député. Les gens nous
appellent. Même, le fait qu'elle ait texté... Moi, j'apprécie le fait qu'on ait
un contact direct avec les concitoyens. Les gens m'écrivent sur Messenger, je
leur réponds, et tout ça. Si je dois les appeler, je les appelle. Sauf qu'au
premier abord, lorsque ça la met en conflit d'intérêts, bien, je pense que la
conclusion à tirer, c'est qu'elle aurait dû passer le dossier à quelqu'un d'autre,
ce qu'elle n'a pas fait, et à elle de se justifier devant la Commissaire à l'éthique.
Journaliste : Sur un autre
sujet...
M. Arseneau : Mais je voulais
juste mentionner que, dans une période où on manque cruellement de places en
services de garde au Québec, je pense que le gouvernement ne peut plus fermer
les yeux sur ce genre de pratiques là, qui semblent être révélées par l'entretien
qu'a eu la ministre avec ces citoyens. Et on lit également dans l'article que
cette pratique-là semble se justifier, là, depuis nombre d'années. Alors, ça
pose la question à savoir si la ministre elle-même, lorsqu'elle était
propriétaire de la garderie, est-ce qu'elle appliquait ce même genre de mesure
aussi. Moi, c'est la question que... à laquelle j'aimerais avoir une réponse.
Journaliste : Sur un autre
sujet, est-ce que vous vous considérez comme des gens de centre droit?
M. Arseneau : Vous faites
référence à la déclaration d'Alex Boissonneault, notre candidat à l'investiture
dans la circonscription d'Arthabaska. Moi, je pense que ce que ça révèle, c'est
que le Parti québécois, c'est une vaste coalition, et on peut ratisser du
centre gauche au centre droit pour avoir les meilleures politiques publiques
pour la majorité des Québécois, celles qui font le plus grand consensus. C'est
comme ça aussi qu'on aspire à bâtir un pays. Alors, individuellement, on
peut... on peut se situer sur l'échiquier, puis Alex l'a mentionné à plusieurs
reprises, que ces définitions-là de la gauche et de la droite sont assez
mouvantes aujourd'hui.
Journaliste : Mais vous, vous
êtes où?
M. Arseneau : Mais si vous
demandez personnellement, moi, je me situe au centre gauche et, bon, chacun
peut se situer, à l'intérieur du Parti québécois, où il le souhaite, pourvu que
l'on s'entende sur des mesures de justice sociale, des mesures progressistes,
des mesures également pragmatiques, des politiques publiques qui font avancer
le Québec vers la souveraineté.
Journaliste : Puis, Mme
Gentilcore, là-dessus?
Mme Gentilcore : Bien, plutôt
centre, centre-gauche aussi. Moi, je dirais, sociale-démocrate et
indépendantiste avant tout. Je pense que c'est ça, la force de notre coalition
au Parti québécois. Tous les indépendantistes sont bienvenus.
Journaliste : Bien, vous ne
pensez pas que ça va peut-être provoquer des discordances au sein, par exemple,
de votre caucus ou du Parti québécois, en tant que tel? Quand vous parlez de
justice sociale, M. Boissonneault parlait de retour aussi finances publiques,
l'État plus efficace, là on parle de la taxe sur le carbone, pensez-vous que ça
va peut-être provoquer certains débats?
Mme Gentilcore : Au sein de
notre base - bien, tu pourras compléter - mais au sein de notre base militante,
moi, je sens que tout le monde est ravi d'une candidature aussi forte. Je sens
que ça rallie justement puis ça aussi galvanise les troupes. Ça donne envie
d'aller contribuer pour faire gagner ce candidat-là qui est exceptionnel. Donc,
pour l'instant, ce n'est pas ce que je sens. Je ne sais pas, toi, de ton côté.
M. Arseneau : Bien, en fait,
c'est... Les débats, au sein du Parti québécois, ont toujours été démocratiques
et ont toujours été imprégnés justement d'une variété de points de vue, de
gauche, de droite, pourvu qu'on regardait en avant, comme disait Landry, vers
la souveraineté. Ce qu'on veut, c'est que le Parti québécois reflète une
diversité de points de vue qui soient ainsi le reflet de la société québécoise
qui aspire à être pleinement autonome et posséder tous les leviers pour son
développement et sa prospérité. Alors, ce serait véritablement d'avoir une
vision très, très obtuse de dire qu'on va faire la souveraineté à gauche ou la
souveraineté à droite. On fait la souveraineté, on veut travailler à la
souveraineté pour l'ensemble des Québécois.
Et, de tout temps, sous les gouvernements
Lévesque, Parizeau, et Bouchard, et Marois, on a toujours eu une vaste
représentativité des divers courants dans la société québécoise. Et c'est ce
qui fait, je dirais, la caractéristique principale et qui nous permet de clamer
encore aujourd'hui que le Parti québécois est le parti où la démocratie
s'exerce à l'intérieur même de sa base militante puis c'est ce qui fait notre force.
Journaliste : ...votre parti
est au centre, dans le fond. Si M. Boissonneault est de centre droit, vous êtes
plus de centre-gauche...
M. Arseneau : Écoutez, je
vous laisse définir où se situe le parti, mais, moi, ce que je dis...
Journaliste : ...un parti qui
se positionne comment, vous pouvez dire ça.
M. Arseneau : Mais, moi, je
pense que la vraie coalition pour l'avenir du Québec, c'est le Parti québécois.
Mme Gentilcore : Nous sommes
indépendantistes.
Journaliste : ...peut-être
qu'on prenne jusqu'à 1,9 milliard pour compenser les Québécois sur le prix
de l'essence, vous êtes à l'aise avec ça?
M. Arseneau : En fait, ce que
le chef a dit hier, c'est qu'il était inacceptable que les prix de l'essence
soient considérablement plus élevés pour les Québécois et les Québécoises,
soient considérablement plus élevés et non concurrentiels pour les entreprises
du Québec. Alors, on demande au gouvernement, et on lui a demandé, il y a un
mois, d'agir. Il a dit : Oui, on va agir. Depuis, c'est bruits de criquet,
silence radio, et les contribuables québécois continuent de casquer. Alors,
nous, on a ajouté de la pression hier, en disant : Vous pouvez agir, vous
pouvez agir par des mesures fiscales, qu'elles soient transitoires, qu'elles
soient permanentes, mais qu'elles soient réelles, qu'elles soient concrètes,
qu'elles soient impliquées... qu'elles soient appliquées, plutôt, d'ici le 24 juin,
parce que les Québécois n'en peuvent plus de se sentir les dindons de la farce
dans cette nouvelle ère où, un peu partout, ailleurs au Canada, en fait, non
seulement on élimine une taxe sur... la taxe carbone, mais, en plus, on est
récompensé sans avoir payé à même l'argent de l'ensemble des contribuables du
Canada, y compris les contribuables du Québec.
Alors, cette injustice-là, on la dénonce.
Ce n'est pas la première fois qu'on parle du fait que les prix de l'essence
sont trop élevés au Québec, surtout en raison du cartel de l'essence qui dirige
à la hausse les prix depuis depuis de nombreuses années et pour lesquels le
gouvernement reste... face auxquels le gouvernement reste les bras croisés. On
faisait une petite revue de presse tout à l'heure, avant de venir en point de
presse, puis ça fait 10 ans qu'on dit ça, que les Québécois se font avoir
par les compagnies pétrolières. Ce n'est pas nouveau, mais c'est plus exacerbé
encore, le gouvernement doit agir. Je me demande pourquoi le gouvernement peut
tolérer une situation comme celle-là. Et nous, on dit qu'on va agir et on dit
qu'il y a des leviers pour agir. Mais en attendant, c'est le gouvernement qui
est au pouvoir. S'il décide de ne pas agir, on aura un plan de match pour 2026
lorsqu'on sera au gouvernement.
Journaliste
: Le projet
de loi de découvrabilité du contenu québécois sur les grandes plateformes
américaines, il y a longtemps que la CAQ dit plancher là-dessus. Êtes-vous
satisfait de ce qu'il propose ce matin?
Mme Gentilcore :
Évidemment, on va en prendre... on va en prendre connaissance comme il faut. Ça
va être déposé ce matin, je pense. Il y aura le point de presse et ensuite
dépôt du projet de loi. Évidemment que ça fait longtemps qu'on dit qu'on doit
mieux encadrer ces questions-là. Donc, oui, j'ai très hâte en fait, d'être en
consultation sur ce projet de loi là. Évidemment, j'ai hâte de voir aussi
comment on va gérer ça avec le gouvernement fédéral, parce qu'évidemment que le
CRTC n'aime pas trop quand on se mêle de ces choses-là. Donc, j'ai hâte de voir
comment on va naviguer à travers ça et ce qu'il sera réellement possible de
faire. Donc, on aura largement l'occasion de s'en reparler, mais on...
Journaliste
: ...le gouvernement
avait attendu de voir ce que le ministre Lacombe allait faire avec ça et si on
pouvait vraiment aller de l'avant. Donc, il prend les rênes. Vous, vous
craignez quand même qu'il y ait interférence?
Mme Gentilcore : J'ai
hâte de voir. J'ai hâte de voir ce que ces discussions-là ont donné. Parce
qu'on a de grandes attentes par rapport à ça. Évidemment, pour le Parti
québécois, l'enjeu est très, très important. Donc, oui, on va le consulter en
profondeur, puis on aura l'occasion de s'en reparler.
M. Arseneau : Si vous
vouliez me permettre de dire un mot sur la santé, parce qu'il y a eu des
déclarations absolument malheureuses du ministre de la Santé, M. Dubé, qui
dit, après avoir entendu son premier ministre, dire : Moi, je vais en
découdre avec les médecins puis ça va brasser. De dire qu'essentiellement tous
les maux du système de santé actuellement, bien, c'est la faute des médecins.
Puis, quand il y a une crise à Anna-Laberge, c'est la faute des médecins, puis
on va changer le mode de rémunération, on va axer sur la performance, puis ça
va tout régler. Puis on va le faire sans débat public. On va le faire sans
débat parlementaire. On va le faire essentiellement dans un mode, là,
gouvernance par décret. À un moment donné, ça suffit. Ce n'est pas sérieux. On
voit que le gouvernement veut essentiellement polariser sur cet enjeu-là. Il
veut faire porter le poids de toutes ses mauvaises décisions, d'avoir tracé des
structures, réformé le système, puis ça ne fonctionne pas. D'avoir repoussé ses
engagements. Souvenez-vous, un médecin... chaque médecin... En fait, chaque
Québécois aura un médecin. Les attentes à 90 minutes à l'urgence. Alors,
tous les problèmes qu'il devait régler, tout ça, ça s'effondre.
La dernière... Le dernier lapin qu'il a
sorti de son chapeau, là, c'était l'automne dernier en disant : Bien oui,
c'est sûr que ça va... Santé Québec, peut-être que ça ne donnera pas les
résultats escomptés, mais je peux vous garantir que tous les Québécois seront
pris en charge, là, d'ici l'élection de 2026. Puis, évidemment, c'est notre
échéance électorale auquel on pense à la CAQ. Et ils seront pris en charge par
un groupe de médecins. On va voir comment. Et au début de l'année, bien, ne
sachant toujours pas comment faire, bien, il dit : Je vais mettre en place
un comité. Le comité doit rendre son rapport le 31 mars. On n'a jamais
entendu parler du rapport, mais ensuite il y a des fuites dans les médias qui
disent que ce rapport-là, il a déjà été tabletté avant même d'être déposé. Et
le gouvernement, bien, dans ses derniers retranchements, a dit : Bien, on
va sortir la bonne vieille formule, s'attaquer aux médecins. Ça marche. Pourquoi
il n'a pas révisé la rémunération des médecins en temps voulu, en temps utile
lorsqu'il a été élu en 2018? L'incorporation des médecins, la révision du mode
de rémunération, c'était dans son programme en 2018. On est en 2025. Il arrive
en fin de session parlementaire sachant qu'on ne pourra pas en débattre puis il
menace d'appliquer le bâillon. C'est irresponsable, c'est irrespectueux des
institutions et ça ne mène nulle part. Est-ce que c'est un levier pour
accentuer la pression dans la négociation actuelle? C'est... C'est cynique et
carrément inacceptable. Il faut le dénoncer.
Journaliste
: Just in English, if you don't
mind. So, Minister Laforest just spoke to... She said
that she was... She said to the citizen that she was in conflict of interests,
and she could not go that far. Do you think that the ethics commissioner needs
to investigate?
M. Arseneau :Absolutely. She
apparently discussed for quite a number of minutes saying that she couldn't
talk about the topic, but yet she continued the conversation. So, let's find
out if the Commissaire à l'éthique finds it... it's the right way of behaving
when you have a position such as Minister Laforest's. And when you're... you're
in a conflict...
Une voix : ...
M. Arseneau : Because saying that you're in a conflict of interest is not enough
according to experts, she should have said it and ended the conversation, which
she didn't. So, if she knew she was in a conflict of interest and she kept
talking, and if she did try to pump for information about the file, and if she
tried to defend her daughters, that would be very questionable, but the
commissioner should do the job.
Journaliste :
And about «places fantômes», she said
that it was not a practice.
M. Arseneau :
It was not a practice. Well, I think
the Government... the Government should inquire or investigate that file,
because what we read in the article is that...
Journaliste :
The Government or the Ethics
Commissioner as well?
M. Arseneau :
No, no, no. It's got to be the
Government because it's the law that we're not respecting. It's against
the law. It's «la loi du... la protection du consommateur». So,
apparently, the parents were told that they had to pay for a place that they
didn't occupy for four months. It was $6,300. So, if it's a common practice and
if this practice was taking place for years and years, including the years that
Minister Laforest was the owner of the daycare, that... you know, that's a
major, major issue, a major problem.
Journaliste :
On the bill that Minister Lacombe will
table later this morning, to basically set visibility quota, quota for French
language content on major streaming platforms such as Netflix, Disney and
Spotify, do you think the Québec Government has what it takes to fight those
giants?
Mme Gentilcore :
Of course, we will see how it's going
to evoluate with the CRTC, because I'm not sure... Usually, they don't like it
when we play in... on their field.
Journaliste :
Can I inform you? The CRTC is having...
is having hearings right now, since a few weeks, to define what is Canadian
content. So, this is what they are doing. What I'm talking about is those
giants. Can the Government of Québec fight those giants to make sure that they
do respect those quotas?
Mme Gentilcore :
We will see. I hope so, but I'm not
sure about it. We are not a country yet. So, is Québec strong enough to impose?
Everything is going to be in the rules that they will put in place, and, in this
«projet de loi», there's no rules yet. It's the big... you know, big picture.
So, we will see. We will have to see what is going to be in the rules. So, we
will wait.
Journaliste :
...you want to see in the rules or in
the bill?
Mme Gentilcore :
I will have to read the bill because I
didn't. He will put it there, like, this afternoon, I think, or this morning.
So, I will have to read it carefully.
Journaliste :
But how is it pivotal for you, as the
culture critic for the Parti québécois, to see more francophone original...
Mme Gentilcore :
It is so important. It's major.
Journaliste :
...
Mme Gentilcore :
Because right now it's very hard to
find the content, to find French content, to find «québécois» content on those
platforms. Usually, we used to go at... someone said that this morning, we used
to go at the «club vidéo», and it was very easy to find the section, you know,
with the Québec content. But, on the platforms now, it's very hard to do
sometimes. On some platforms, you really have to look... to search for it, you
know, put some words in the bar and everything. It's very hard to find it. So,
it's very important that we have rules in place to make sure that, when you
arrive on a platform, you make sure that you recognize Québec and you can find
the content about Québec. So, I think this is very major, and we have to make
sure that it's going to happen, but I'm just not sure if the Minister is going
to be able to do that.
Le
Modérateur : On va prendre une dernière...
M. Arseneau :
Can I just add one...
Journaliste :
Francophone content as well or just
Québec content?
Mme Gentilcore :
Québec content first, of course, but
more francophone content as well. But Québec first, of course.
M. Arseneau :
Yes. May I just add one thing, please?
Journaliste :
...
M. Arseneau : No, but...
Mme Gentilcore : Joël, il
aime ça, jaser.
M. Arseneau :
I was just talking... I was just
talking to people producing a show on the Islands, on the Magdalen Islands,
l'Inspecteur Surprenant, it's a quality production. The problem is they have to
cut down the costs, because, although it's a very high-quality series, people
don't know about it. They can't find it. They can't have access to it. So, when
you're talking about discoverability, it's not only for people, for spectators
to see, it's also for the industry, that is not protected, that we are trying
to, you know, help, and they have excellent products, but they have to cut on
their, you know, expenditures, and eventually, I hope not but eventually, maybe
on the quality to some extent, because they cannot compete with the larger
platforms such as Netflix and whatnot. So, this is why the government has to
protect not only, you know, the public and the spectators, but the industry,
the producers, the jobs that are generated by... by very high-quality industry
that is fighting against giants, and they're not having the same, you know,
arms to compete, and that's why the government has to intervene. And I hope the
measures will help the industry to have access to their public. That's what the
question is, for the industry, for the productions to find their public,
because the quality of… of their productions is amazing. It's superior to a lot
of the stuff that you see on all sorts of Netflix Disney and so on, but you can
fight it.
Mme Gentilcore :
And so good, we're doing miracles for
TV shows in Québec, like real miracles because we have no money for it and we
really need to...
M. Arseneau :
Absolutely, absolutely. And one more
thing...
Journaliste :
Because nobody...
M. Arseneau :
No. But I have to say that I've got to
get back to the topic of the «garderies», the day care.
Mme Gentilcore :
Day care.
M. Arseneau :
Yeah. But you know what? What is the
end of this story that we read this morning in the papers or in a... on Radio
Canada? They lost their place.
Mme Gentilcore :
Yes, that's true.
M. Arseneau :
They wanted to respect the rules. They
wanted to respect the law. After talking to the minister, after talking to the
minister's daughters, after complaining about the fact that they wanted to
impose upon them illegal declarations, the end of the story, they don't have a
place. They wait one more month. They phone tens...
Mme Gentilcore :
They lost money.
M. Arseneau :
And dozens of places to find a place
for the lost money, and they lost their space in order to try and have their...
their rights respected in order to abide by the law. That's...
Journaliste : Je vous
demanderais ça en français, là. Vous êtes un peu indigné, là...
M. Arseneau : Bien, moi, je
suis indigné, oui.
Mme Gentilcore : C'est bon.
M. Arseneau : Mais c'est ça.
Non, mais c'est qu'on réalise... on parle de la ministre, on parle du conflit
d'intérêts, ce qu'on... on ne parle pas assez des parents, des parents qui
disent : Est-ce que je vais vraiment payer 6 300 $? Est-ce que
je vais faire des fausses déclarations auprès du ministère du Revenu pour
pouvoir avoir des crédits d'impôt pour avoir payé pour une place que je n'ai
pas occupée? Je vais respecter la loi. Je vais faire une plainte auprès de la
Protection des consommateurs. Je vais faire une plainte auprès du ministère des
Familles qui dit : Ce n'est pas mon problème. Si ce n'est pas le problème
du ministère de la Famille de régler la question des places fantômes dans les
garderies privées au Québec, bien, je pense que ça n'a pas de bon sens. Poser
la question, c'est y répondre. Ces parents-là ont voulu respecter la loi et ils
sont pénalisés, ils ont perdu leur place et ils ont perdu de l'argent parce
qu'il a fallu attendre encore des semaines avant d'avoir une place puis,
aujourd'hui, ce sont des lanceurs d'alerte. Mais qu'est-ce qu'ils ont à gagner?
Rien, ils veulent tout simplement que le gouvernement fasse respecter ses lois
puis que le ministère de la Famille mette en place des conditions pour que les
gens, au Québec, les familles, les enfants puissent avoir des places en
services de garde, que ce soit en CPE, en service de garde subventionné ou
encore en garderie privée également. Tout le monde doit respecter la loi.
(Fin à 9 h 16
)