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(Huit heures)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde. Contente de vous retrouver en cette fin de semaine, ce vendredi,
avec mon collègue Guillaume Cliche-Rivard. En ce moment, dans le Québec de
François Legault, de 2025, il y a des gens qui sont obligés de dormir dans leur
voiture pour éponger leurs dettes, pour ne pas avoir à payer de loyer
extrêmement cher. Le loyer, c'est le premier poste budgétaire dans les
familles, chez les gens, et ça coûte extrêmement cher. Il y a 40 % de
locataires. Le 1er juillet s'en vient, il va avoir des gens... Il y a des gens
qui ont déjà eu des augmentations de 10 %, 20 %, 30 %. C'est une
véritable crise, la crise du logement. Et donc c'est ça, le legs de la CAQ,
crise de l'itinérance, des gens qui dorment dans leur voiture?
Nous, à Québec solidaire, on a fait plein
de propositions pour aider les gens à ce qu'ils aient... à ce qu'ils ne
subissent pas cette crise du logement, qu'ils puissent avoir plus d'argent dans
leurs poches, qu'ils puissent payer leur loyer. Et c'est vraiment inquiétant.
Moi, à chaque fois, à chaque fois que je pose des questions sur des mesures
pour réduire le loyer des gens à François Legault, il ne me parle que d'une
seule chose, des propriétaires. Il est très, très inquiet pour les
propriétaires, mais pas du tout inquiet pour les locataires. Et on voit en ce
moment le résultat. C'est une véritable catastrophe.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, Ruba. On termine notre avant-dernière semaine de travaux avec un goût
amer quant à la semaine qui s'en vient. Il nous apparaît de plus en plus clair
que la CAQ va imposer un bâillon sur le projet de loi n° 69 sur l'énergie
la semaine prochaine. D'ailleurs, je dépose une motion ce matin demandant à la
CAQ de s'engager à ne pas le faire. On pourra suivre, là, l'état du vote, on
pourra avoir une meilleure indication, là, à la période de question à savoir si
la CAQ s'engage ou non à ne pas déposer de bâillon sur le projet de loi n° 69.
Le 69, le p.l. sur l'énergie, là, c'est
sur l'avenir énergétique du Québec, ça touche Hydro-Québec, notre joyau, le
joyau qui appartient à tous les Québécois, à toutes les Québécoises, et les
parlementaires doivent pouvoir poser toutes les questions nécessaires pour bien
comprendre l'intention de la ministre puis d'améliorer le projet de loi. Ce
projet de loi là, il est loin d'être parfait.
Par ailleurs, vous-même, là, vous avez pu
constater les dizaines d'amendements qui ont été déposés, notamment pas plus
tard que la semaine passée, une cinquantaine d'amendements. Je ne peux pas
croire que la ministre Fréchette, là, soit prête à adopter à toute vitesse une
centaine d'articles pour lesquels je ne suis même pas sûr qu'elle est en
accord, là. C'est l'héritage Fitzgibbon, c'est les articles écrits par
Fitzgibbon. Je me demande même à quel point elle est elle-même d'accord avec
celui qui n'est même plus parmi nous pour répondre aux questions quant à ses
intentions sur ces dispositions-là.
Alors, ma demande est claire ce matin au
salon rouge. Les élus travaillent bien, le projet de loi avance. Que la CAQ
nous laisse faire notre travail puis s'engage à ne pas imposer de projet de
loi... de bâillon sur le projet de loi n° 69.
Journaliste : Mme Fréchette
semble indiquer que les oppositions ne travaillent pas de la manière la plus
optimale pour faire avancer le projet de loi, pour le dire comme ça.
M. Cliche-Rivard : C'est
quand même fort en café d'entendre ça de Mme Fréchette, là. C'est elle qui
suspend de manière indéfinie, à peu près à chaque question, la séance pour
aller en conciliabules. C'est elle qui a déposé des dizaines d'amendements. C'est
elle qui n'a pas siégé pendant des semaines puis qui n'appelle pas, on le voit,
aux travaux, là, qui n'appelle pas ce projet de loi là dans toutes les
semaines, qui pourrait être étudié. Quand M. Fitzgibbon a démissionné, ça a
pris un temps considérable avant qu'on revienne sur le plancher avec le projet
de loi n° 69.
C'est un projet de loi assez déterminant,
là, pour l'avenir d'Hydro-Québec et de l'énergie au Québec. Les parlementaires
doivent pouvoir poser des questions. Moi, je n'ai vu aucune intervention, là,
pour ce que j'ai vu, qui dépassait les limites puis qui n'était pas justifiée.
Au contraire, je pense que, semaine après semaine puis jour après jour, vous
relevez des questions fort pertinentes sur l'avenir puis le partage avec les
Premières Nations, d'ententes historiques qui seront signées, sur la hausse du
3 %, le résidentiel qui va être gardé ou pas. Je veux dire, à chaque
semaine, à chaque jour de période de travaux, vous relevez — puis
vous avez raison de le faire — des échanges fort pertinents qui
éclairent les Québécois et Québécoises. Je pense que les parlementaires, au
contraire, travaillent très bien. Mme Fréchette devrait se regarder dans le
miroir avant de faire ce genre de déclaration.
Journaliste : ...rester sur l'énergie.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Journaliste : Avez-vous été
surpris hier, Mme Ghazal ou M. Cliche-Rivard, de la réponse du premier ministre
qui vous a dit que sa demande à M. Carney, ce serait de se faire payer une
ligne électrique?
Mme Ghazal : Oui, j'ai été
surprise de... qu'il le mentionne, qu'il le dise. Moi, hier, je lui posais des
questions sur le fait de s'assurer qu'il n'y ait aucun projet de pipeline parce
qu'on n'a pas ici, au Québec, à vouloir nous assurer que le pétrole ou le gaz
de l'Alberta, les hydrocarbures transitent sur notre territoire. Nous, on n'a
pas à nous occuper de ça. Et on dirait que M. Legault, il veut faire
plaisir à l'Alberta ou à M. Carney pour qu'il ait des projets de pipelines. Il
fait même des tracés. Donc, il a dit que, s'il y a des projets, il va les
regarder puis qu'il serait très, très ouvert à ça.
Journaliste : ...
Mme Ghazal : Je ne sais pas.
On va regarder qu'est-ce qu'il va avoir comme discussion avec M. Carney, c'est
quoi, ses intentions. C'est à lui de préciser ses intentions par rapport à ce
projet-là.
Journaliste : M. Carney a
demandé aux premiers ministres de chacune des provinces d'arriver avec une
liste de projets prioritaires d'infrastructures qu'on pourrait soumettre au
financement fédéral. Ce serait quoi, votre liste? Qu'est-ce qui arriverait en
tête de lice?
Mme Ghazal : Bien, il ne faut
absolument pas que ce soit des projets de pipeline. Donc, je suis très contente
que ce ne soit pas ça, la demande de François Legault. Si c'est pour notre
hydroélectricité, c'est une bonne nouvelle.
Journaliste : Est-ce qu'on ne
devrait pas financer la santé avant, les infrastructures en santé, avant une
ligne électrique?
Mme Ghazal : Bien, c'est sûr
que François Legault, il en a fait, des listes d'épicerie, là, de demandes pour
le Québec, il en a fait une puis pas l'autre. On voit qu'à force d'avoir eu et
accumulé les refus du fédéral, il ne veut pas prendre de chance, donc il
préfère réduire ses ambitions, demander moins de l'argent des Québécois, parce
que les Québécois paient par leurs impôts au fédéral, donc c'est notre argent
qu'on devrait avoir pour notre santé, par exemple, sans condition, évidemment.
Et, à force de se faire dire non, bien, je vois qu'il y a réduit sa liste de
demandes au fédéral.
M. Cliche-Rivard : ...M.
Laforest, tu sais, je veux dire, tout d'un coup, là, tout est possible, tu
sais, c'est assez surprenant, là. On s'est battu pendant des semaines, mon
collègue, Vincent Marissal, s'est battu pendant des semaines, puis on est
arrivé à arracher quelques petits millions pour un stationnement à HMR, mais là
«sky is the limit» là. On verra, pour la question énergétique.
Puis M. Legault, il est bien excité
d'aller à Saskatoon, il nous en a parlé encore hier. Ça fait que je me pose
quand même des questions, là. Je l'invite quand même... Puis je ne suis pas
contre, là, nécessairement, ce qui va être développé, mais je suis assez surpris
du deux poids, deux mesures, où ça prend quand même une crise inouïe, là, à HMR
pour qu'on trouve puis qu'on grappille quelques millions, mais qu'après ça,
pour les voleurs et autres de ce monde, on y revient, là, ce n'est pas si
compliqué que ça, finalement. Je questionne le deux poids, deux mesures.
Journaliste : Sur les
rendez-vous, les chiffres, là, qui ont été sortis, du ministère de la Santé sur
les RV des médecins de famille, on comprend que la plupart ont lieu entre le
mardi et le jeudi, de 9 h à 15 h, il n'y en a à peu près pas les fins
de semaine, les soirs. Est-ce que ça donne du gaz au gouvernement?
M. Cliche-Rivard : Bien, en
premier état de lieux, là, ça fait sept ans qu'ils sont là, c'est eux les
premiers responsables du manque d'accès aux soins de santé des Québécois et des
Québécoises. Nous, on l'a déjà dit, on privilégie le modèle 24/7 en CLSC. On
veut ramener les médecins dans le réseau public pour qu'il y ait de la
disponibilité.
Les Québécois et Québécoises, ils ont raison,
là, de dire que l'accessibilité aux médecins de famille, c'est... puis aux
médecins tout court, ce n'est vraiment pas suffisant. Nous, ce qu'on dit,
c'est : Que le ministre arrête de négocier sur la place publique, là,
s'assoie à la table de discussion pour de vrai puis qu'on règle la situation le
plus vite possible pour un meilleur accès aux soins de santé.
Donc, les Québécois ont raison, là,
l'accès aux soins de santé, il n'y a personne qui va dire que c'est absolument
fantastique et génial. C'est pour ça qu'on fait ces propositions-là puis c'est
pour ça, à notre avis, qu'il faut qu'on ait des solutions concrètes, puis c'est
ça qu'on propose, de les ramener dans le système public puis de s'assurer qu'il
y ait des rendez-vous pour ceux et celles qui en ont besoin lorsqu'ils en ont
besoin.
Journaliste : Mais l'horaire
des médecins, ce n'est pas le gouvernement qui fait ça, je veux dire...
M. Cliche-Rivard : Bien,
quand ils sont ramenés dans le réseau CLSC puis quand ils sont dans le réseau
public, je veux dire, c'est le Québec qui gère l'horaire des CLSC, là, comme
l'horaire des hôpitaux. Je veux dire, c'est la santé publique, c'est le CIUSSS,
je veux dire, il y a capacité ou possibilité d'ouvrir des plages de rendez-vous
de cette façon-là. C'est ça qu'on propose, c'est ça qu'on suggère, c'est qu'il
y ait un accès direct, public... locaux aussi, dans nos CLSC locaux. Qu'il soit
possible pour moi puis pour les Québécois de ne pas aller à l'urgence. C'est
sûr que l'urgence est engorgée si c'est la seule disponibilité qu'il y a à 6 h,
mais, si on avait un réseau de CLSC performant, local, qui fonctionnait puis
qu'il y avait des soins de santé là où ils devaient l'avoir, bien, les
Québécois, ils auraient des rendez-vous la fin de semaine puis le soir.
Journaliste : Mais, en ce
moment, là, je veux dire, on est dans les GMF, qui sont opérés, bon, par les
médecins. Le fait que, justement, il n'y ait pas de disponibilité les soirs,
les fins de semaine, ça fait aussi partie du projet de loi, là, dans les
indicateurs de performance. Donc, est-ce que vous ne trouvez pas... qu'il y a
évidemment là un problème auquel il faut s'attaquer? Je comprends, les CLSC,
là, mais dans l'esprit de la loi, en ce moment, c'est un peu ça qu'on veut
faire, là, pour augmenter la disponibilité des médecins. Donc, vous n'êtes pas
un peu favorable à ça, à la lumière de ces constats-là qu'on apprend
aujourd'hui?
Mme Ghazal : Bien, d'abord,
il faut comprendre pourquoi est-ce qu'ils ferment. Est-ce que c'est parce que les
médecins sont paresseux, ça ne leur tente pas d'ouvrir? Est-ce qu'il y a des
raisons derrière ça? Est-ce que, par exemple, il y a des cliniques... Parce
qu'il y a... quand il y a des rendez-vous médicaux, il n'y a pas juste les
médecins, il y a aussi tout le personnel autour qui est présent. Est-ce que
c'est parce qu'il manque de main-d'oeuvre pour accueillir les patients? Est-ce
que c'est à cause du gouvernement? Donc, c'est des questions qui sont à poser.
C'est quoi, la raison véritable pour ça?
Une des choses importantes, c'est que...
par exemple, quand il y a des médecins qui disent qu'ils ne veulent pas
travailler, une des choses qui avait été mentionnée, ce n'est pas
nécessairement par rapport aux cliniques, c'est qu'il n'y a pas de salle d'opération,
il n'y a pas de personnel pour venir opérer. Donc, il faut comprendre aussi les
raisons derrière ça, donner les moyens pour s'assurer que ça soit ouvert. Nous,
au bout de la ligne, ce qu'on veut... Est-ce qu'il y en a parce qu'ils s'en
vont au privé plus, parce qu'on ouvre le privé? Donc, il y a toutes ces
questions-là qui pourraient aussi être la responsabilité du gouvernement.
Journaliste
: Ça tombe
bien qu'on sorte ça aujourd'hui pour le gouvernement?
Mme Ghazal : Pour eux? Bien,
là, en ce moment, de négocier sur la place publique comme ça puis que tout le
monde se renvoie la balle entre le gouvernement, entre les médecins, ce n'est
pas une bonne chose. Ce n'est pas comme ça que les patients vont avoir des
services. Les patients sont les grands oubliés de cette discussion-là qu'on a,
ce drame qui... où le... M. Legault veut que ça brasse, bien, c'est en train de
brasser aussi dans la vie des patients, puis ce n'est pas ça qu'on a besoin.
Journaliste
: ...
Mme Ghazal : Bien, en ce
moment, en ce moment, ce qui est important, c'est d'arrêter de négocier sur la
place publique, que tout le monde se calme. Nous, on est contents de ce qu'on
comprend, on espère qu'il n'y aura pas de changement d'idée de la part de M.
Dubé ou François Legault puis qu'il n'y aura pas de bâillon. On se le souhaite.
Ils ont dit qu'il n'y en aura pas. On va attendre à la semaine prochaine pour
s'assurer qu'il n'y en a pas. Donc, les esprits vont se calmer puis on va
pouvoir faire les... les discussions sur... en commission parlementaire, poser
les questions, comprendre réellement les enjeux pour s'assurer de donner des
services aux patients. Et, encore une fois, comme Vincent l'a fait à M.
Dubé : Arrêtez de négocier sur la place publique, ce n'est pas bon pour
les patients.
Tu voulais ajouter quelque chose?
M. Cliche-Rivard : Non, c'est
bon. Allez-y.
Le Modérateur
: En
anglais.
Journaliste :
Did you see the video of Minister
Roberge on X, the latest on immigration and, like, the fact that Bill 84 was
adopted, and there are a few mistakes in French?
Mme Ghazal :
Ah! in TikTok?
Journaliste :
Yes. Well, it's probably in TikTok. I
saw it on X. Well, a colleague...
M.
Cliche-Rivard :
Minister Roberge's video or the CAQ video?
Journaliste :
Well, it's a CAQ video. It's under
Minister Roberge's account.
M.
Cliche-Rivard :
Well, I mean, it's... we all saw the... all the mistakes in French
that were made in that video. I mean, it's all over... all over the news. I
mean, it was reported by many papers yesterday. I mean, it's... I mean, it's...
it's something that should not have happened. I mean, the CAQ is doing mistakes
after mistakes, and now they're doing French mistakes. I mean, they should be
more serious. And for them to, at the end of this session, try to put forwards
their good points or how they scored, I think, after the session that they just
lived, they should avoid that. I mean, this session was... it was horrific, it
was... it was a disaster after disaster. So, they should have decided to do
otherwise.
Mme Ghazal :
They should be shy about their... «le
bilan»...
M.
Cliche-Rivard :
The results.
Mme Ghazal :
...the results this session, shy not
proud.
Journaliste :
...the minister responsible of the
French language.
Mme Ghazal :
Yes.
M.
Cliche-Rivard :
I mean, we worked really hard on Bill 84, I was there for long
hours, I mean, and the idea of the bill is not a bad idea. I mean, we had
issues with the fact that they are modifying Charter of Rights. Bill after
bill, they're modifying the charter. I mean, what's their problem with the
charter is a question I'm asking Minister Roberge many times now. It's our
Québec charter, I mean, can you respect it? That's the thing I've been
requesting many times, I mean. But now that Minister Roberge making... and the
CAQ Government making French mistakes when they're claiming to be the ones
putting it forward, I find it's quite ironic.
Journaliste :
Were you surprised by the Premier's
response in question period yesterday, as far as his demands to Carney and the
energy sector? Was this something that surprised you, that you were expecting?
Mme Ghazal :
Well, it's... it's a good thing that
it's not a pipeline that he's asking for and it's for hydroelectricity. Now, we
see Mr. Legault, since the seven past years, asking a lot of things and having
a big, big list of requests to the federal, and the answer was always no, no,
no. And now we see that he's only asking something about energy. How come for
energy now his ambition is big, but for... to have money for our public
services, for Hôpital Maisonneuve-Rosemont, for our infrastructures to give
public service to the citizens, his ambition is very, very low and he's not
asking for nothing? So, yes, I was surprised, but we'll see, it's not a bad
news in itself.
Journaliste :
So, given the tariffs, you wouldn't be
against him prioritizing energy necessarily at the meeting on Monday?
Mme Ghazal :
There's a lot of priority in Québec.
We... The Quebeckers, they pay money to the federal government, and we should
have back this money for our public services, for example, for health. And all
these requests from Mr. Legault was not very successful. So, that's why he
should maybe have a better ambition to defend the interests of Quebeckers in
front of Mr. Carney.
(Fin à 8 h 15)