Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Onze heures vingt et une minutes)
M. Skeete : Bonjour, tout le
monde! C'est avec fierté que je dépose aujourd'hui le projet de loi favorisant
le commerce des produits et la mobilité de main-d'oeuvre en provenance des
provinces et territoires du Canada.
Ce que nous faisons aujourd'hui, c'est que
nous envoyer un signal que le Québec est ouvert au commerce interprovincial.
Comme vous le savez, nous vivons depuis plusieurs mois une guerre commerciale
avec notre principal partenaire économique à l'étranger. L'incertitude liée aux
tarifs douaniers se fait ressentir partout et c'est en train de changer le
visage des relations commerciales à l'international mais aussi au Canada.
L'incertitude... Pardon. Ici, au Québec,
il faut donc repenser notre économie pour réduire notre dépendance envers le
seul marché étranger.
Le reste du Canada est un marché important
en croissance et représente un potentiel certain pour nos entreprises. Il faut
savoir qu'il y a encore beaucoup d'entreprises qui ne réalisent aucune activité
dans le marché canadien, 60 %, mais on s'améliore. Il faut aussi savoir
que depuis 2018, le commerce intérieur a augmenté de 34 %, près de 200 millions,
on exporte en biens et services actuellement pour 108 milliards de
dollars et on importe pour 96 milliards de dollars.
Maintenant, et pour l'avenir, on doit
renforcer nos liens économiques avec nos partenaires du reste du Canada. Ça
fait partie des solutions. Si on veut avoir un meilleur accès au marché
canadien, il faut accepter d'ouvrir le nôtre. C'est le signal qu'on donne.
Notre projet de loi a deux volets : d'une
part, des mesures pour faciliter la commercialisation des produits canadiens au
Québec et, d'autre part, pour faciliter la mobilité des travailleurs en
provenance des autres provinces et territoires.
Le premier volet vise à faciliter le
commerce des marchandises grâce à l'adoption du principe de reconnaissance
automatique applicable à tous les produits canadiens. Concrètement, ça veut
dire qu'un produit pouvant être légalement commercialisé, utilisé ou consommé
ailleurs au Canada pourra être commercialisé, utilisé ou consommé au Québec
sans qu'il ait besoin de se conformer à des exigences supplémentaires. On se
réserve le droit, par contre, dans certaines conditions, et on parle ici de
motifs sérieux comme protéger la sécurité des personnes, la santé humaine...
humaine, animale ou végétale, des exclusions par règlement. Et c'est normal qu'il
y en ait. L'objectif, c'est d'enlever ce qui est... inutile, pardon.
Mais le Québec a des modèles uniques qu'on
va continuer de protéger. Je pense ici à l'application des exigences relatives
à la langue française, je pense à notre système de gestion de l'offre, notre
mise en marché collective et notre système qui assure la salubrité des
aliments.
Le second volet vise à reconnaître plus
facilement les travailleurs canadiens qui détiennent un permis ou une
accréditation délivrée par un organisme de réglementation. On veut leur
permettre de contribuer plus rapidement à notre économie. On veut accélérer et
faciliter la reconnaissance permis sur permis qui fait déjà partie des dispositions
prévues à l'intérieur de l'Accord de libre-échange canadien depuis 2017.
Ce qu'on fait concrètement, c'est qu'on
vient introduire un pouvoir habilitant à la ministre de l'Emploi et à la
présidente du Conseil du trésor pour veiller au respect, par l'ensemble des
autorités de réglementation, des engagements pris par le Québec en matière de
mobilité de la main-d'oeuvre.
On souhaite que le processus de
reconnaissance permis sur permis soit plus transparent, plus clair, que les
normes de service... Les premiers ministres se sont entendus sur un délai de
service de 30 jours pour la livraison d'un permis. On souhaite que ce soit
respecté.
Avec la pénurie de main-d'œuvre qui
continue de toucher toutes nos entreprises dans toutes les régions du Québec,
il est essentiel de faciliter l'accès aux travailleurs qualifiés des autres
provinces tout en maintenant des mécanismes en place pour protéger le public,
notamment aussi la langue française. C'est une solution gagnante qu'on propose
avec notre nouveau projet de loi.
En terminant, si je peux résumer, on
envoie un signal d'ouverture que le Québec est ouvert à stimuler les échanges
avec le marché canadien. Maintenant, le travail qui nous attend, c'est de faire
un examen complet, d'identifier les exceptions qu'on veut maintenir, parce qu'il
y en aura, et c'est normal. Et celles qui ne sont pas nécessaires, on va
vouloir les harmoniser ou les faire tomber. On lance un message fort aux autres
provinces du Canada : Ouvrez vos marchés, enlevez vos barrières de commerce,
et nous allons tous gagner dans cette période d'incertitude.
Maintenant, ma collègue.
Mme Champagne Jourdain : Merci
beaucoup. «Kuei, kuei»! Bonjour, tout le monde! Écoutez, aujourd'hui, c'est un
projet de loi important que vient de déposer mon collègue. C'est... Ça fait
écho, en fait, à l'engagement que notre premier ministre avait pris, un
engagement très clair qu'il a pris le 5 mars dernier, et c'est à cet
engagement-là qu'on vient répondre.
Maintenant, c'est un pas important en
matière de mobilité de main-d'oeuvre qu'on fait, un pas qui va avoir des
retombées positives pour le Québec. Et c'est important, mon collègue l'a bien
dit, on fait ça tout en protégeant la langue française. Ça s'inscrit aussi dans
tout ce qu'on fait pour réduire notre dépendance, là, au marché américain. Et
ça fait écho aussi à ce qu'on entend sur le terrain, auprès des entreprises,
auprès des travailleurs. Et, comme ministre de l'Emploi, je rappelle que mon
rôle, bien, c'est de veiller à ce que les entreprises québécoises puissent
accéder à de la main-d'œuvre qualifiée rapidement. Alors, c'est ce qu'on fait à
travers ce projet de loi là. Merci beaucoup.
M. Skeete : Merci, Kateri.
Journaliste : Mme Champagne
Jourdain, quel... sur les travailleurs qualifiés, est-ceque ça inclut
les gens de la construction?
Mme Champagne Jourdain : Bien,
écoutez, il y a un organisme de réglementation qui est la CCQ, là, qui fait
partie, effectivement, là... qui est concerné par ce projet de loi là. Vous
savez, on vient se donner la latitude de pouvoir agir, mais en respectant aussi
les particularités de nos marchés, de nos secteurs. On le sait, dans le secteur
de la construction, entre autres les travailleurs sont formés selon, par
exemple, un code du bâtiment ou ces choses-là. Alors, on va respecter toutes
ces exceptions-là, mais ça va être défini, tout ça, dans le règlement.
Aujourd'hui, ce qu'on vient faire, c'est se donner vraiment la latitude d'agir.
Journaliste : Vous le savez,
c'est un domaine où c'est plus difficile, la mobilité de main-d'œuvre, là.
J'essaie de comprendre. Est-ce que, désormais, en construction, n'importe qui
du reste du Canada peut venir travailler au Québec ou vous me dites : Dans
ce domaine-ci, on va garder les exceptions en place?
Mme Champagne Jourdain : Bien,
on... aujourd'hui, là, on garde les exceptions qui sont en place, tu sais, vous
savez. Puis, dans le secteur de la construction, ça va être le cas, là.
Journaliste
: ...
Mme Champagne Jourdain : Parce
qu'on a des particularités, on forme nos gens, puis on travaille selon des
spécificités. Je fais référence, par exemple, au code du bâtiment. Il faut
pouvoir respecter ça aussi. Merci.
Journaliste : Sur... quelques
questions, si ça ne vous dérange pas. M. Skeete, sur les marchandises,
pouvez-vous nous donner des exemples, là, de marchandises où il y avait des
règles sur la fabrication que vous trouvez obsolètes puis, en fait, qui n'ont
pas rapport, là, entre l'Alberta et le Québec, qu'on ait des règles
particulières entre les deux provinces?
M. Skeete : Oui. Bien, c'est
drôle parce que, souvent, on ne réalise pas à quel point les juridictions
peuvent, de leur côté, chacun et chacune avoir des différentes façons de faire
ou des différents règlements. Un exemple qui me vient en tête, c'est l'exemple
des trottinettes. Le ministère du Transport ici, au Québec, met des normes pour
permettre certaines trottinettes à naviguer sur les routes québécoises. Par
contre, d'autres provinces mettent d'autres règlements. Ça peut être aussi
banal que la couleur des réflecteurs, le positionnement de ces réflecteurs-là,
qui fait en sorte que, sans le vouloir, on a créé une barrière, puis là cette
trottinette-là, qui est commercialisée dans une autre province, ne peut pas
être commercialisée ici parce qu'elle ne suit pas les mêmes règles. Donc, c'est
ce genre de barrières là qui tombent aujourd'hui.
Journaliste : ...un petit
peu, quand même, rapidement, tout d'un coup, on enlève tous les règlements
comme ça qu'on a votés au fil des ans pour protéger l'économie québécoise? Et
est-ce que... Je vais faire deux questions en une, là. Et est-ce que vous ne
craignez pas un impact important pour les entreprises québécoises qui,
soudainement, ont une compétition qui vient du reste du Canada qui...
M. Skeete : Bien, sur le
premier volet de la question, on va faire les choses de manière ordonnée, on se
donne un certain temps. Donc, dans les dispositions de la loi que je dépose
aujourd'hui, la mise en application est seulement une fois que le gouvernement
dépose son premier décret avec des règlements. Donc, on peut adopter la loi,
puis après ça, ça va venir effectif avec un décret gouvernemental lorsqu'on va
être prêts. Tous les ministères et organismes vont avoir un devoir, une
responsabilité, dans les prochains mois, d'articuler, selon eux, les
restrictions qu'ils souhaitent maintenir. Et c'est cet exercice-là qu'on va
entamer ici, au Québec. Et, à ce moment-là, on va avoir fait le ménage qui va
nous permettre d'avoir des entreprises... puis là voici le deuxième volet de
votre question, des entreprises qui peuvent œuvrer avec moins de contraintes
québécoises, qui sont... qui ont eu un... le bénéfice d'un ménage qu'on a pu faire.
Donc, notre souhait, c'est qu'on ait aussi cette opportunité pour revoir
certaines réglementations québécoises qui ne sont peut-être plus adaptées à la
réalité contemporaine.
Journaliste : ...que chaque
province embarque, à travers le Canada, pour que les chances soient égales pour
les entreprises québécoises versus les autres entreprises du reste du Canada.
M. Skeete : En ce moment, il
y a, je pense, la moitié des provinces qui ont énoncé ou déposé un projet de
loi. Ça va bien. Tous les premiers ministres canadiens et des territoires se
sont engagés à faire pareil, certains avec certaines restrictions. Nous, on est
pour le libre-échange avec les autres provinces et donc on a une des lois les
plus ambitieuses au Canada à date.
Journaliste
: Merci.
Journaliste
: When it comes to the workers, the segment on workers, you know,
trained in other provinces, I understand that construction will still be an
exception. So, what sectors are you hoping to target here? What void is this
supposed to fill exactly?
M. Skeete :
So, in… for labor mobility, there
already exist within the free trade agreement with Canada the principle of
labor mobility. What complicates things in Québec is our different systems with our «ordres professionnels». So, that
creates a certain barrier or a certain difference that has to be accommodated
within the labor movement... In the sector... In the construction sector, for
instance, we have certain permits that other provinces don't have. What we're
introducing today is legislation that allows the recognition of permit to
permit. So, if the permit doesn't exist elsewhere, of course we can't recognize
it. And that's the difficulty that we have in the sector of construction. But
for other sectors, lawyers or doctors and whatnot, they will have recognition.
In fact, that's already going on. 30% of the time, we recognize their diplomas
within five days. And the premier signed on recently to honor a 30-day approval
process. So, we're working towards making sure that people who apply to come
and work in Québec with foreign… not foreign, but Canadian credentials, will be
recognized in Québec within 30 days.
Journaliste
: If that's already... So that's already going on. What exactly does
this change? I just want to clarify that.
M. Skeete : So, we had noticed that this principle was already adopted in the
free trade agreement that we signed in 2017, but the mechanisms for making it
enforceable have been somewhat lacking. What we noticed is that,
notwithstanding the fact that we had this free trade agreement, certain orders
or certain permit issuing instances were imposing additional training or
imposing obligatory supervision and things like that. That goes against the
spirit of the of the free trade agreement with Canada. And so, what we we're doing
in this legislation is giving my colleagues, the Secretary, the Treasury
Secretary, as well as the colleagues in employability, the means to intervene
when those kinds of aberrations appear.
Journaliste
: Given the urgency of the situation right now, when it comes to
interprovincial trade, why was it important to keep the language regulations in
place? We heard from some, you know, from some business groups saying that
that's been a major barrier. So, why keep that the way it is?
M. Skeete : Well, I think French in Québec is not negotiable at all. It's not a
principle that was even looked at. And for us, we're categoric that if you want
to do business in Québec, it has to be done in French. So, we don't see that as
a regulatory burden. We see it as our way of being ourselves in this
federation.
Journaliste
: You have said... I'm sorry. You have said that these types of
negotiations are difficult, kind of, and time… very time consuming. So, the
question that the various groups probably say is why didn't… why aren't you
going further with… with what you're doing? For example, it was mentioned on
the radio this morning that an Ontario brewery is still not able to sell its
beer in Gatineau, across the river. Why? Why do you… I know it's a difficult
process, but why can't you go further today?
M. Skeete : So, our legislation actually includes all products, including
alcohol products. However, alcohol is not a product like any other. It is a
controlled good, is a controlled substance, and it's something that shouldn't
be thrown in with the lot like bicycles and boats. So, alcohol is currently
being looked at differently. There's a pilot project going on at the table for
the ministers of the Economy, and we're looking at a way to include alcohol in
the way that we that we integrate into free trade mechanisms. So, that is being
looked at, but alcohol is not a project… a product like any other. We want to
make sure we get that one right for taxation, but also for safety.
Journaliste
: And you gave us some examples of products, you mentioned scooters.
Can you give us some other examples of products that are made in the rest of
Canada that now will be able to be accessible here?
M. Skeete : I'm thinking of just different standards that could exist in the
way that we package milk, different package, different standards in which we
allow, that we label our eggs. These are the kind of things that we have to be
looking at in order to get a sense of, without realizing it, we've created a
barrier. So as many products as exist under the sun, there could be
14 different ways and 14 different legislations that actually touch
it. So, it's very difficult to get a specific one, but anything you can imagine
can have a different legislation in a different province. And our objective is
to say: Well, you know what, if it's good for somebody in Ontario, it should be
good for Quebecers, unless we have a reason to say otherwise.
Journaliste
: So, you say… So, alcohol is not in the list of goods.
M. Skeete : Alcohol is in scope of the legislation because it is included in
those...
Journaliste
: …
M. Skeete : It is included in the list of products. However, alcohol will be
treated separately at the table because it is not a good like any other. So, we
are currently… The premiers have agreed on a pilot project to do direct to
consumer deliveries of alcohol, but that is being discussed at the table and
the dispositions of how that will look are being treated separately from this
bill.
Journaliste
: You said that construction workers are not in the list of trades to
go from one province to another.
M. Skeete : So, as they say in French: We know. The reason why it's difficult
is because, in the commercial accords that we have with Canada, employment and
mobility is included on a permit-by-permit basis. What makes construction more
difficult is that we have permits here that do not exist elsewhere. And
therefore recognizing those permits is not simple. So, in those cases,
additional training might be required, health and safety training might be
required. And therein lies the difficulty with the construction sector. But the
principle of permit on permit is indeed in this law.
Journaliste :
Okay. Mr. Carney has repeated many,
many times that, in this war of tariffs with the Trump administration, we have
to create a very strong Canadian economy, not 13 economies, one single economy.
Is it realistic when you look at this?
M. Skeete :
Well, if you look at what Québec is
doing today, we're leading the charge. We have one of the most ambitious bills
in the federation right now. It's something we're very proud of and it's
something that will have lasting change going forward. So, I believe, when
people of goodwill get together, anything's possible. And I think we will get
there. It is a commitment that every Premier has made.
Journaliste :
What difference that will... this will
make in Saskatoon for Premier Legault?
M. Skeete :
Well, I think Premier Legault will have
the opportunity to go in front of his colleagues and ask them why they're not
doing that, and why they're not going as far as we are, and why they should...
and how they should be doing what we're doing. I think we're being exemplary,
and I think we're one of the most ambitious jurisdictions in the federation.
And I invite all the other provinces to look at what we're doing and see how
they can do better.
Journaliste :
The threat of tariffs and the tariffs
that we have seen, I mean, this has been going on for quite a while now. How
did that impact either the rapidity or the scope of this bill?
M. Skeete :
Yes. Well, I think that's one of the
things... you know, the sky is never really all gray or all blue. So, one of
the fortunate impacts of having an administration... an American administration
that's hostile to Canadian trade interests is that it forces us to recognize
that maybe we haven't been exemplary in our own trade agreements. Since 2017,
we have a free trade agreement in Canada. In theory, this was already discussed
and agreed upon, but in reality, there were barriers. Don't get me wrong, we've
actually increased trade with Canada over the past few years, but there are
some friction points that have been overlooked and it was difficult to get
momentum to get those addressed. Now, the good news is all... well, all 14
parties are at the table and very eager to move on this.
Journaliste :
So, why did it take that kind of
external threat from the United States to get to this point? Because you said
there were friction points before, we could have solved this...
M. Skeete :
I think it's just a changed management.
I think, a lot of times... And this is not just Québec. I think every one of my
colleagues in the federation would agree that, when you came to challenging
your civil service and saying : Well, we would like to have free trade...
mean in reality, the resistance to change the... There's always a good reason
not to want to do more, not to want to look at ways of changing the way you're
doing things. The impetus that we're faced with today, the pressure that we're
faced with today obviously has greased the wheels and that makes it easier for
us to have the conversations. And I think that's a good thing, notwithstanding
what happens with the US, we'll always have the ability to do better trade
together. And I think it's normal that we have trade with the rest of our
Canadian counterparts.
Journaliste :
Juste revenir... Désolé, je suis arrivé un petit peu en retard, là. Bref,
vous pavez la voie pour la rencontre de lundi à Saskatoon avec votre projet de
loi.
M. Skeete : Bien, notre
souhait, c'est que le premier ministre se présente à Saskatoon avec un projet
de loi ambitieux, le plus ambitieux, selon nous, que tous les autres projets de
loi qui ont été déposés à date pour montrer l'exemple que le Québec est prêt à
participer et de collaborer. Donc, oui, c'est un message d'ouverture qu'on
amène avec nous à Saskatoon.
Journaliste : Est-ce que le
fait que M. Carney ne cesse de dire qu'il veut une économie canadienne, ça ne
vient pas déranger le volet nationaliste de la CAQ, qui veut se différencier du
reste du Québec? Parce que, est-ce qu'on peut avoir... le Québec peut faire
partie d'une seule et unique économie au... au Canada, pardon, ou à ses
distinctions?
M. Skeete : Si on pousse
l'exemple à son maximum, n'importe quand, n'importe quelle situation ou dans
n'importe quelle circonstance, le Québec ne peut pas habiter sur une île puis
ne pas faire des échanges avec ses voisins. Donc, moi, je me dis : On doit
avoir ces accords de libre-échange, ne serait-ce que pour sortir un peu de
notre terrain. Une des... Un des messages que je porte le plus souvent auprès
de mes commettants dans mon rôle de ministre de l'Économie, c'est d'inciter nos
entreprises québécoises à voir le monde plus grand, d'exporter leurs produits,
aller en Europe, aller dans le reste du Canada. Donc, peu importe notre
position... notre position nationale, les échanges vont toujours être au coeur
de l'importance de ce qui nous permet de créer de la richesse au Québec.
Journaliste : ...pas en vase
clos. C'est ça que vous dites, là?
M. Skeete : On ne vit pas en
vase clos. C'est bien dit.
Journaliste :
Why did you need like a bill for those
changes?
M. Skeete :
Yes. So, the bill... what's novel about
this bill, it does two things : the first thing it does is it creates a
principle of open unless. This is a...
Journaliste :
You need a law for this?
M. Skeete :
Absolutely. Absolutely, because, before
that, there were always reasons to have exceptions and for them not to be open.
So, by creating this bill, we're making it so that there is a time, a clock
that's set so that now, over the next few months, we're going to have
discussions with different ministries to say : Well, the principle is open, do
you have a reason not to open? So, that's very different from a posture of : it
is what it is, and we're open to opening. It's a very different posture.
Journaliste :
...regulations that you put in place to
exclude goods and to exclude trades in case that there are some... sectors
there... labor shortage, like, you're going... you have to pace yourself for
that too. So, you have both regulations that you'll put in place to exclude
things.
M. Skeete :
So, our principle is to be open unless
we create a specific regulation that comes and says that we're opting out of
that disposition. And when we do that, we're going to publish it on the website
of the Ministry of Economy for transparency. So what we're doing is we're
creating an environment, a business environment where there's going to be a lot
more clarity and a lot more information available for people who are subject to
restrictions, but also under a general principle of openness.
Journaliste :
You called this bill ambitious, but we
did see a couple of other provinces already table bills sort of aimed at
reducing interprovincial barriers. So in your view, what sets your bill apart
from the other provinces approach?
M. Skeete :
Well, you know, and I'm going to be
very delicate here because I'm very proud of the work that's being done at our
table, all my colleagues are doing a lot of good work, but an example of how I
consider our bill more ambitious is that we don't have a principle of
reciprocity inside our bill. We're opening regardless of whether or not there's
reciprocity. And I think we're setting the example for what others should be
looking at.
C'est beau? Merci
beaucoup.
Mme Champagne Jourdain : Merci.
(Fin à 11 h 42)