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Point de presse de M. Guillaume Cliche-Rivard, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, June 4, 2025, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-cinq minutes)

M. Cliche-Rivard : Bonjour, tout le monde. J'espère que vous allez bien. Écoutez, Lionel Carmant a passé une très mauvaise journée en commission hier sur le projet de loi sur les centres de consommation supervisée, puis je ne veux pas vous voler le punch, mais il va passer encore une très mauvaise journée aujourd'hui.

En consultations, en fait, on a appris que le ministre n'avait consulté aucun partenaire pour la préparation de son projet de loi. J'ai posé la question à la ville de Montréal hier, pas consultée, ville de Québec, pas consultée, ville de Gatineau, pas consultée. J'ai posé la question aux organismes pour... regroupements terrain, ceux qui opèrent les centres de consommation, pas consultés.

Donc, il faut très certainement améliorer la cohabitation sociale dans nos quartiers, j'en suis, là, c'est mon travail quotidien dans Saint-Henri—Sainte-Anne, mais Lionel Carmant, quand il rejette toute la responsabilité de la cohabitation sociale sur les organismes sans financement suffisant puis sans leur donner les moyens d'y arriver, il fait fausse route. Hier, j'ai demandé au groupe si le projet de loi allait faciliter le déploiement de nouveaux sites de consommation supervisée et sauver davantage de vies, ils m'ont tous et toutes dit que non.

Le ministre doit faire mieux. Il doit retourner à la table à dessin. Il doit consulter. On n'a pas le droit à l'erreur dans ce dossier-là. Merci.

M. Marissal : Merci, Guillaume. Bonjour. Alors, fin de session qui risque de s'allonger peut-être vers les petites heures samedi matin, mais bref, c'est la fin de session la pire pour le ministre Dubé, ministre de la Santé qui va bientôt fêter son cinquième anniversaire à ce poste.

Souvenez-vous le psychodrame de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, la ronde de compressions, les changements de personnel et les multiples rebondissements à Santé Québec, qui ont bien de la misère à se mettre les yeux en face des trous. Et, en plus, là, maintenant, on arrive avec, coup sur coup, deux projets de loi qui ont accentué la pression sur le réseau, le projet de loi n° 83, qui, sans grande surprise, risque de se retrouver devant les tribunaux, ça, c'était écrit dans le ciel, et puis là, maintenant, le projet de loi n° 106, qui est un outil de négociation pour forcer les médecins à retourner à la table de négociation et qui est décrié par à peu près tout ce qui bouge, je pense, grenouille et réfléchit dans le milieu de la santé.

Alors, encore une fois, le ministre de la Santé joue aux apprentis sorciers. Il pousse constamment le bouchon, il pousse constamment le bouchon. Il ne donne pas le temps au réseau d'absorber ses multiples réformes et ses tergiversations, parce qu'une journée il dit une chose, le lendemain il dit une autre chose. Il joue aux apprentis sorciers, puis le diable est aux vaches dans le réseau de la santé en ce moment.

Puis là, comble d'ironie ou de paradoxe et d'aberration, là, on apprend encore ce matin, là, qu'on demande des compressions de 4 millions. Vous allez dire : 4 millions sur 60 milliards, ce n'est pas grand-chose, là, mais c'est énorme pour un institut comme Pinel qui est spécialisé, comme vous le savez, dans la santé mentale, la psychiatrie, c'est un hôpital psychiatrique. La santé mentale, au Québec, là, c'est l'enfant sacrifié de la famille la plus pauvre, et on va quand même demander à l'Institut Pinel d'aller couper encore une fois. C'est complètement aberrant, c'est complètement irresponsable.

Alors, moi, je demanderais au ministre, là, si d'aventure il poursuit, là, comme ministre de la Santé puis qu'il revient ici, notamment avec le 106 en septembre ou au mois d'août, peu importe, on verra... je lui demanderais d'adopter quand même un sens des priorités puis d'arrêter de tirer dans toutes les directions. Ce réseau-là est à boutte. Je l'ai dit, le diable est aux vaches. Alors, si on peut mettre un peu d'ordre là-dedans, y aller une chose à la fois plutôt qu'essayer de tout faire en même temps sans savoir trop trop c'est quoi, le plan de match. Merci.

Journaliste : M. Cliche-Rivard, j'aimerais ça vous entendre sur le yoyo Donald Trump et les tarifs.

M. Cliche-Rivard : Bien, c'est vraiment dommage, là, ce qui se passe, puis, bon, vous l'avez entendu comme moi depuis quelques semaines, on parle de TACO, Trump, là, «Always Chickens Out». Est-ce que ça va être le cas dans cette situation-là ou pas? On a vu que les marchés aussi étaient de plus en plus conscients du fait que Trump annonce des trucs, le lendemain c'est renversé. Donc, c'est certain que c'est beaucoup d'incertitude puis que ça fait mal à notre économie, principalement sur la question de l'aluminium. Je pense qu'il faut tout mettre en œuvre pour protéger nos emplois ici, au Québec. Le gouvernement du Québec va devoir accompagner dans la recherche de nouveaux débouchés, de nouveaux marchés. Les emplois sont importants, puis on veut les préserver, donc...

Journaliste : On fait ça comment? Parce que, des démarches, il s'en fait, là. M. LeBlanc était à Washington hier.

M. Cliche-Rivard : Bien, il faut... il faut que ça continue.

Journaliste : Le premier ministre est allé. Est-ce qu'on se déplace... Est-ce qu'on déplace l'aluminium puis l'acier vers l'Europe puis on dit aux Américains : Bien, débrouillez-vous, là, on va ouvrir de nouveaux marchés?

M. Cliche-Rivard : Il y a toute la question de la temporalité, là. Ça, ça avait été étudié le mois passé... il y a deux mois passés. Qu'est-ce qu'on fait? On nous explique que ce n'est pas si simple que ça non plus de transférer le marché vers l'Europe. À moyen terme, il va falloir y penser très certainement. Ça fait que, là, à court terme, bon, est-ce que M. Trump va nous annoncer d'autres choses la semaine prochaine? Moi, je n'ai pas de boule de cristal, mais c'est certain qu'à moyen, long terme il faut se tourner vers des partenaires économiques crédibles qui ne vont pas revirer de bord leurs chemises à chaque deux semaines. Donc, moi, je les encourage, ces missions économiques là, puis j'encourage le premier ministre à aller essayer de démarcher différents... différents marchés pour qu'on se... qu'on se sèvre de la dépendance économique des États-Unis, parce que là force est de constater qu'on ne peut pas se fier sur notre partenaire historique.

Journaliste : Donc, pour vous, il fait bien d'aller en France? Il ne devrait pas nécessairement participer aux efforts diplomatiques aux États-Unis de façon un peu plus importante?

M. Cliche-Rivard : Bien, pour moi, c'est un faux dilemme, là, dans la mesure où il y a le ministre... il y a la ministre de l'Économie, il y a le ministre... il y a la ministre des Relations internationales, il y a des ministres influents caquistes. Moi, je pense qu'ils peuvent être à différents endroits en même temps, là. Est-ce que M. Legault, bon, priorise l'Europe avant Washington? Je pense qu'il faut prioriser les deux, là. Donc là, j'entends qu'il va en France, en Europe, tant mieux, mais je pense qu'il faut mettre beaucoup d'efforts sur Washington également. Ça fait que, moi, s'il a pris cette décision-là, il doit avoir certaines justifications, là, je ne sais pas exactement comment ça s'est tranché, mais je m'attends à ce qu'il y ait du monde sur le terrain à Washington pour convaincre pour sauver nos entreprises québécoises.

Journaliste : Sur les tarifs, les entreprises... bien, la Fédération des chambres de commerce craint que les conséquences du projet de loi n° 69, c'est-à-dire une hausse des tarifs d'électricité pour les PME, soient encore plus importantes que les tarifs imposés par les États-Unis. Est-ce que vous partagez ces craintes-là?

M. Cliche-Rivard : Bien, il y a des réelles craintes sur le 69. Ils y travaillent depuis un moment, mais, encore une fois, on ne connaît pas nécessairement la couleur de l'ensemble du projet. Puis, jour après jour... Puis là, surprise, là, le projet de loi n° 69 n'était pas à l'étude hier après-midi. Donc, on s'en va... Hier après-midi, ils n'étaient pas là, ils n'ont pas été convoqués à siéger. On s'en va vers un bâillon. Qu'est-ce que la ministre est en train de préparer? Quel coup fumant, là, est-ce qu'on va avoir aujourd'hui ou demain? Vraisemblablement, elle n'est pas prête à adopter son projet de loi. Il fait l'objet de dizaines et de dizaines d'articles d'amendements. Moi, j'ai l'impression, c'est mon analyse, qu'hier ils se sont fait un meeting au sommet en décidant : Bon, on s'en va vers le bâillon, qu'est-ce qu'il faut qu'on place, là, qu'il manque dans le carré de sable pour adopter le projet de loi? On se souviendra au projet de loi n° 15, Vincent et moi, on a fait le projet de loi n° 15, la trâlée, la série d'amendements dans la nuit pour modifier le projet de loi, là, in extremis, sur des erreurs, même des coquilles. On s'en va vers le même fiasco brouillon.

Donc, je comprends les entreprises, là, sur le fond, d'être inquiètes. Ce n'est pas clair, là, le 3 % où est-ce qu'on s'en va, parce que tout le monde a très bien compris que, si on hausse les coûts de production puis si Hydro-Québec, ça coûte plus cher produire davantage les prochains barrages... tout le monde est assez convaincu qu'il y a quelqu'un qu'il va falloir qu'il paie la note à quelque part. Puis je comprends les gens d'être inquiets. Donc, nous, on va suivre ça avec attention.

Journaliste : Sur les centres de consommation supervisée, M. Cliche-Rivard, les deux centres de consommation qui sont touchés, là, par le projet de loi directement évaluent les coûts de déménagement à plus de 11 millions de dollars. Est-ce que... J'imagine que ça coûterait moins cher au gouvernement de finalement mettre en place une clause de droits acquis. Comment vous expliquez que ça n'a pas été prévu dans le projet de loi?

M. Cliche-Rivard : Bien, il y a une courte clause de droits acquis de quatre ans, là, mais qui fait en sorte qu'après ça ils vont devoir déménager. Puis moi, je salue l'ouverture des organismes, là, je ne savais pas exactement comment ils et elles allaient se comporter sur… devant ce projet de loi là, mais ils ont été très transparents, disant au ministre : Moi, j'ai fait toutes les étapes préalables pour me constituer légalement, j'ai obtenu toutes les autorisations, j'ai fait exactement ce que vous m'avez demandé. Maintenant, on va imposer un nouveau cadre législatif, qui, par ailleurs, je pense, qui a des mérites, là. On ne viendra pas ici dire que tout se passe parfaitement sur la cohabitation, ce n'est pas ça du tout qu'on dit, mais l'approche n'est pas la bonne.

Moi, je les vois dans un mode constructif, informatif, en disant : D'accord, mais ça va coûter 7 millions dans le cas de la Maison Benoît Labre, à peu près 5 millions pour le bras Outaouais. Je pense que c'est à Québec… Québec va devoir absorber la facture. Les organismes sont incapables d'absorber ça. Ils n'ont pas de génération de revenus. Je veux dire, un organisme communautaire, ça ne génère pas des revenus, là… des consommations, ils ne chargent pas 2 $ l'utilisation, là, c'est… c'est des services qui sont… qui sont gratuits.

Bon, le fédéral, certainement, pourra contribuer, là. Je suis très ouvert à ça. La ville n'a pas d'argent, les villes n'ont pas d'argent pour ça, par ailleurs, n'ont pas été consultées, comme je disais. Donc, moi, je trouve qu'ils font le geste responsable en disant : Voilà, nous, on est prêts à collaborer. Ça aurait dû être fait en amont, par ailleurs. Comment ça se fait que le ministre Carmant n'est pas allé sur le terrain discuter de cette proposition-là avec la Maison Benoît Labre puis avec le bras en leur offrant un package, en disant : Bon, on va faire ça comme ça, puis on va avancer plutôt que de lancer, dans un pavé, là, comme ça, dans la mare, puis après ça négocier sa place publique. Ça aurait dû être fait beaucoup… beaucoup mieux, beaucoup plus en amont. Puis voilà, moi, je salue l'ouverture des organismes qui veulent trouver des solutions pour améliorer la cohabitation dans nos quartiers.

Journaliste : Je reviens à 106, M. Marissal, bon, c'est très partagé, là, mais on a un petit coup de sonde ce matin dans Le Soleil, du fait que, la population, quand même, surtout chez les gens plus âgés, là, on a un certain appui à l'intention du gouvernement dans ce bras de fer. Donc, ça résonne quand même un peu de voir que le gouvernement veut mettre un peu au pas les médecins.

M. Marissal : Bien, est-ce que c'est ça, l'objectif du projet de loi que de mettre les médecins au pas? Si tel est le cas, le principe est douteux, là, parce que ce sont des partenaires, les médecins, puis franchement l'immense majorité d'entre eux et d'entre elles font ce qu'il peut et ce qu'ils peuvent, là. On ne peut pas… on ne peut pas demander à un orthopédiste d'opérer si son hôpital n'est pas capable de lui donner une salle. On ne peut pas demander à une médecin qui fait de la prévention de voir huit patients à l'heure, alors qu'un patient peut prendre 1 h parce qu'on le suit correctement, tu sais.

Je note que M. Dubé a néanmoins perdu des plumes, parce qu'il joue avec le feu, puis il joue aux apprentis sorciers. Puis, HMR, bien, ça lui a fait mal, avec raison, parce que c'est tout croche cette affaire-là. Et, pendant qu'il tire dans toutes les directions avec des projets de loi, là, comme d'immenses pavés dans la mare, il n'est même pas capable de livrer un projet de stationnement d'hôpital qui va donner, après ça, l'hôpital. Donc, moi, je pense qu'il fait diversion. Il fait diversion pour faire un écran de fumée sur son très mauvais bilan de cette session et en général. Puis il se sert de son projet de loi n° 106 comme outil de négociation avec les médecins.

Journaliste : HMR, vous l'attendez quand, la pépine dans le stationnement?

M. Marissal : Eh boy! J'ai des vigies qui attendent avec des jumelles dans les arbres sur le boulevard de l'Assomption, voir quand est-ce qu'elles vont monter. Non, on faisait des blagues hier avec les… avec les gens de la FIQ qui étaient en congrès ici, c'est… Je fais des blagues, mais ce n'est pas drôle, là. Il nous a dit : Dans les prochaines semaines, mais il nous a déjà dit 2024, pour après ça dire : Non, j'ai 2025, même si ça a été enregistré puis que ça tourne en boucle depuis deux mois, mais le plus tôt possible, le plus tôt possible. Ce projet-là, là, contrairement à ce que le gouvernement disait, il était tellement prêt que 24 heures après la décision psychodramatique du gouvernement de débloquer les 85 millions, le CIUSSS envoyait l'appel d'offres. Ils avaient le… sur «Enter», là, ils étaient prêts à l'envoyer puis ils sont prêts à envoyer le reste de l'appel d'offres pour l'hôpital au complet. Alors, c'est le même message depuis des années, là : On y va, on y va, on arrête de niaiser, là.

Journaliste : M. Cliche-Rivard, vous avez, j'imagine, jeté un coup d'œil à l'étude de l'Institut du Québec. Qu'est-ce que vous en avez pensé? Est-ce qu'un seuil d'immigration permanente à 90 000, à court terme, ce serait souhaitable?

M. Cliche-Rivard : Bien, il y a deux affaires là-dedans. Nous autres, on maintient notre position sur nos cibles, mais c'est intéressant. Ça confirme que nos propositions sont solides et crédibles, sont basées sur les données. Là, ce qui se passe, c'est qu'avec les chiffres artificiellement bas de la CAQ on est en train de gonfler l'arriéré. Puis, à chaque année, là, vous l'avez reporté, tous et toutes, il y a des explosions massives, des délais de l'immigration. Ce n'est pas compliqué, si, dans une catégorie, il y a 10 000 places et qu'il y a 100 000 personnes qui attendent, bien, ça va prendre 10 ans écouler l'arriéré, là, c'est des mathématiques, ce n'est pas compliqué. Donc, après ça, quand on va vouloir vider l'arriéré, qui va être rendu à 200 000, c'est sûr que les statistiques vont nous dire que ça prend une année à 200 000, je veux dire, c'est des mathématiques, c'est des vases communicants. Donc, ils ont raison de le dire sur la base où l'arriéré ne cesse que de croître. Donc, évidemment, si on veut, à un moment donné, cet arriéré-là, il va falloir qu'on ait des discussions importantes.

Il y a des groupes qui ont mis de l'avant l'idée de faire un «reset», là, une année zéro où on écoule l'arriéré puis on repart sur une vraie planification de l'immigration. C'est des décisions puis des discussions qui vont d'abord se faire dans le cadre de la planification pluriannuelle. Puis, par ailleurs, ils sont où, les scénarios de Roberge, hein? On devait avoir ces scénarios-là au début de l'année. Finalement, ça a été reporté au printemps. Là, la session se termine, on a eu une première indication des cibles 2025, mais la planification pluriannuelle, on ne l'a pas eue. On devait l'avoir au printemps, finalement, là, elle est repoussée à l'automne. Qu'est-ce qui se passe, là, au MIFI? Je pense qu'on est en train de réaliser que les chiffres ne fonctionnent pas. On devra avoir une première planification historique sur l'immigration temporaire. C'est une première fois qu'on va avoir ça dans les chiffres. Le MIFI, moi, je pense, me semble perdu.

En tout cas, j'ai vraiment hâte de voir où est-ce qu'on s'en va avec ça, mais je trouve que ça fait longtemps qu'on nous dit : Ça s'en vient, ça s'en vient. Je ne sais pas si vous, vous avez une «exclu» qui s'en vient avec le ministre, l'avenir nous le dira, mais, d'habitude, hein... on connaît sa façon de fonctionner. On verra ce que ça nous donne, mais ce que ça démontre, c'est que nos propositions, là, sont ancrées sur les données, sont crédibles, puis que si on les met de l'avant, c'est parce qu'elles sont appuyées par les chiffres, par la science.

Journaliste : Durant la dernière campagne électorale, c'était 70 000 à 80 000...

M. Cliche-Rivard : 70 000-80 000, comme fourchette. On peut couper la poire en deux autour de 70 000, là, je l'ai toujours dit. Les libéraux étaient à peu près à la même place que nous. Finalement, fait intéressant, les caquistes, dans le plan annuel de cette année, sont à 67 500, sont à 2 500 de la cible solidaire, je veux dire, à un moment donné... puis ils se drapent, là, dans la grande vertu de la réduction de l'immigration, alors que, statistiquement, le ministre Roberge a été incapable de faire différent de ce qu'il semble critiquer au quotidien.

Ça fait que je l'appelle à une vérification des faits, à se regarder dans le miroir, puis par ailleurs, qu'il nous sorte sa planification, parce qu'on l'attend, tout le monde l'attend, surtout les familles, les familles en réunification familiale, qui en ont marre, la, d'attendre trois, quatre, cinq ans avant que leurs conjoints, leurs époux puis leurs enfants rejoignent leurs familles québécoises. Ça n'a pas de bon sens, au Québec, que des enfants, puis des époux, puis des conjoints doivent attendre trois ou quatre ans pour retrouver leurs êtres chers, alors que, dans le reste du Canada, c'est 12 mois. C'est vraiment tragique.

Journaliste : So, basically, you are saying : This planification, this planning... we should have had the numbers like months ago. What's the impact, do you think, for new immigrants or the ones that would like to come in Québec? Is there, like, an impact that you see on the ground?

M. Cliche-Rivard : Well, we're supposed to have a planification for the years coming for 2026, 2027, 2028, for the following years. The minister released a plan, a temporary plan, early 2025, with some numbers that were to be discussed in the fall. This was a surprise, everybody was waiting for those numbers in the spring. There's some decisions that were waiting. The PEQ is suspended, the regular program is also suspended. Minister Roberge stated that we were going to have some infos for the upcoming programs with regards to his planification, but his planification is not coming up. So, of course, every single day, those temporary immigrants hoping to get permanent status or waiting for those decisions in the pure uncertainty, not knowing what's going to happen forward for them and if or not they are going to be able to qualify and to integrate in Québec... They made all those efforts, they started French lessons, they worked very hard and they are waiting for those programs to open, and Minister Roberge is absent at this time.

Journaliste : Minister Roberge is set to table his plan tomorrow.

M. Cliche-Rivard : Ah! Good to know. I didn't know that. We were waiting for a long time.

Journaliste : What do you think about what the Institut du Québec is aying about the numbers of permanent immigrants... which is totally, like, way more than what the Government is expected to announce?

M. Cliche-Rivard : First, I still... I mean, I'm going to check that plan with great details, but I'm quite surprised this comes the day before the end of the session, I mean, it's quite surprising. Why is Minister Roberge tabling this very last day before they are going into bâillon and making sure... maybe this gets forgotten or, I don't know, I mean, he'll have to explain himself as to why that wiming was chosen.

Now, with regards to the numbers, I mean, obviously, the CAQ had reduced those numbers in the last years, which makes sense... which makes in result that the backlog is increasing, and increasing, and increasing. SO, every single year, if there is a backlog of... I don't know, I mean, 100,000 people, which... you're adding another 100,000 but you're only taking out 50,000, then your backlog increases. And as long as your backlong increases, then the waiting list is increasing and the dealy into which people have to wait before they get status or before they get reunited with their families... Let's speak about family reunification. Those are kids and spouses that are waiting three or four years to get reunited here in Québec. It's only 12 months and the rest of the... of the country.

So, I mean, obviously if you increase those backlogs, statistics are going to show that you need to increase that number to reduce the backlog. So, I mean, this proves that Québec solidaire's proposition is based on data. It's credible. And those studies are confirming that we are the ones that are the more serious and credible in regard to our immigration planning.

Journaliste : Bill 103, sorry, just before we leave Maison... I'm sure in principle you agree with the bill, what is... just to say that stands on Bill 103?

M. Cliche-Rivard : I agree that we need an authorization system. I disagree on the fact that the cohabitation should only be on the on the responsibility of those organizations that don't have the means and the funding and the funds to make it happen. So, I mean, Québec needs to be a partner with those organisms. What we know is that they were not consulted into drafting this bill. They are not consulted as we speak as well. So, of course we need to do better. Every single one of you that went to those centers know that we can do better. We are hoping to do better, but the minister is not taking the proper means to make it work better.

Journaliste : He just didn't consult enough people.

M. Cliche-Rivard : He didn't consult anyone. Montreal City wasn't consulted. Québec City wasn't consulted. Gatineau and... center as well was not consulted. Those organizations were not consulted. Civil society was not consulted. I mean, I don't know who was raising their hands. I've been asking that question to every single group. Have you been consulted? They all answered no. So, I mean, obviously no surprise that the minister does not come up with the proper solutions if he didn't consult anyone. So, that's quite obvious for me. What I'm asking, Minister Carmant, is that we can't... we can't fail on this. It's very important. We need to do a lot better. So, he's got the summer ahead of him. We're not starting the section by section until... until fall. So, Minister Carmant has all the weeks and months needed to get his feet on the ground and to make sure that he's proposing solutions that will make a difference on the ground.

Journaliste : One last question on tariffs like increased tariffs on steel and aluminum. And the Federation of Chamber of Commerce was saying this will lose contracts and then you can't if you combine with the increased tariffs of hydroelectricity with Bill 69 like it's a terrible scenario. How do you react as the U.S. House leader that Bill 69 was not even... you were not even... it was not even studied yesterday.

M. Cliche-Rivard : There... There are so many weeks on to which you could have worked on Bill 69 that that was in program. I mean, the government has to explain itself for that. There are more weeks that we didn't study it than weeks that we did. I mean, once they changed the minister, there were months without studying Bill 69 and weeks after weeks when we received the planification on Fridays, it was becoming kind of a gamble as to oh! Are they going to put 69 or not on the upcoming week because, obviously, those bills, as I was stating earlier, that Vincent and I, we were on Bill 15, Bill 15 was there every single session until very late. There is not once that the bill was not studied. And though it still finished with those problems. Imagine Bill 69 not being programed. Imagine how many mistakes and errors they're going to pass in this legislation if they don't let the opposition do their job, that is bonifying the bill, imagine.

(Fin à 8 h 46)