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(Huit heures vingt-cinq minutes)
M. Cliche-Rivard : Bonjour,
tout le monde. J'espère que vous allez bien. Écoutez, Lionel Carmant a passé
une très mauvaise journée en commission hier sur le projet de loi sur les
centres de consommation supervisée, puis je ne veux pas vous voler le punch,
mais il va passer encore une très mauvaise journée aujourd'hui.
En consultations, en fait, on a appris que
le ministre n'avait consulté aucun partenaire pour la préparation de son projet
de loi. J'ai posé la question à la ville de Montréal hier, pas consultée, ville
de Québec, pas consultée, ville de Gatineau, pas consultée. J'ai posé la question
aux organismes pour... regroupements terrain, ceux qui opèrent les centres de
consommation, pas consultés.
Donc, il faut très certainement améliorer
la cohabitation sociale dans nos quartiers, j'en suis, là, c'est mon travail
quotidien dans Saint-Henri—Sainte-Anne, mais Lionel Carmant, quand il rejette
toute la responsabilité de la cohabitation sociale sur les organismes sans
financement suffisant puis sans leur donner les moyens d'y arriver, il fait
fausse route. Hier, j'ai demandé au groupe si le projet de loi allait faciliter
le déploiement de nouveaux sites de consommation supervisée et sauver davantage
de vies, ils m'ont tous et toutes dit que non.
Le ministre doit faire mieux. Il doit
retourner à la table à dessin. Il doit consulter. On n'a pas le droit à
l'erreur dans ce dossier-là. Merci.
M. Marissal : Merci,
Guillaume. Bonjour. Alors, fin de session qui risque de s'allonger peut-être
vers les petites heures samedi matin, mais bref, c'est la fin de session la
pire pour le ministre Dubé, ministre de la Santé qui va bientôt fêter son
cinquième anniversaire à ce poste.
Souvenez-vous le psychodrame de l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, la ronde de compressions, les changements de personnel et
les multiples rebondissements à Santé Québec, qui ont bien de la misère à se
mettre les yeux en face des trous. Et, en plus, là, maintenant, on arrive avec,
coup sur coup, deux projets de loi qui ont accentué la pression sur le réseau,
le projet de loi n° 83, qui, sans grande surprise, risque de se retrouver
devant les tribunaux, ça, c'était écrit dans le ciel, et puis là, maintenant,
le projet de loi n° 106, qui est un outil de négociation pour forcer les
médecins à retourner à la table de négociation et qui est décrié par à peu près
tout ce qui bouge, je pense, grenouille et réfléchit dans le milieu de la
santé.
Alors, encore une fois, le ministre de la
Santé joue aux apprentis sorciers. Il pousse constamment le bouchon, il pousse
constamment le bouchon. Il ne donne pas le temps au réseau d'absorber ses
multiples réformes et ses tergiversations, parce qu'une journée il dit une
chose, le lendemain il dit une autre chose. Il joue aux apprentis sorciers, puis
le diable est aux vaches dans le réseau de la santé en ce moment.
Puis là, comble d'ironie ou de paradoxe et
d'aberration, là, on apprend encore ce matin, là, qu'on demande des
compressions de 4 millions. Vous allez dire : 4 millions sur 60 milliards,
ce n'est pas grand-chose, là, mais c'est énorme pour un institut comme Pinel
qui est spécialisé, comme vous le savez, dans la santé mentale, la psychiatrie,
c'est un hôpital psychiatrique. La santé mentale, au Québec, là, c'est l'enfant
sacrifié de la famille la plus pauvre, et on va quand même demander à l'Institut
Pinel d'aller couper encore une fois. C'est complètement aberrant, c'est
complètement irresponsable.
Alors, moi, je demanderais au ministre,
là, si d'aventure il poursuit, là, comme ministre de la Santé puis qu'il
revient ici, notamment avec le 106 en septembre ou au mois d'août, peu importe,
on verra... je lui demanderais d'adopter quand même un sens des priorités puis
d'arrêter de tirer dans toutes les directions. Ce réseau-là est à boutte. Je l'ai
dit, le diable est aux vaches. Alors, si on peut mettre un peu d'ordre là-dedans,
y aller une chose à la fois plutôt qu'essayer de tout faire en même temps sans
savoir trop trop c'est quoi, le plan de match. Merci.
Journaliste : M. Cliche-Rivard,
j'aimerais ça vous entendre sur le yoyo Donald Trump et les tarifs.
M. Cliche-Rivard : Bien, c'est
vraiment dommage, là, ce qui se passe, puis, bon, vous l'avez entendu comme moi
depuis quelques semaines, on parle de TACO, Trump, là, «Always Chickens Out».
Est-ce que ça va être le cas dans cette situation-là ou pas? On a vu que les
marchés aussi étaient de plus en plus conscients du fait que Trump annonce des
trucs, le lendemain c'est renversé. Donc, c'est certain que c'est beaucoup d'incertitude
puis que ça fait mal à notre économie, principalement sur la question de l'aluminium.
Je pense qu'il faut tout mettre en œuvre pour protéger nos emplois ici, au
Québec. Le gouvernement du Québec va devoir accompagner dans la recherche de
nouveaux débouchés, de nouveaux marchés. Les emplois sont importants, puis on
veut les préserver, donc...
Journaliste : On fait ça comment?
Parce que, des démarches, il s'en fait, là. M. LeBlanc était à Washington hier.
M. Cliche-Rivard : Bien, il
faut... il faut que ça continue.
Journaliste
: Le
premier ministre est allé. Est-ce qu'on se déplace... Est-ce qu'on déplace l'aluminium
puis l'acier vers l'Europe puis on dit aux Américains : Bien, débrouillez-vous,
là, on va ouvrir de nouveaux marchés?
M. Cliche-Rivard : Il y a
toute la question de la temporalité, là. Ça, ça avait été étudié le mois passé...
il y a deux mois passés. Qu'est-ce qu'on fait? On nous explique que ce n'est
pas si simple que ça non plus de transférer le marché vers l'Europe. À moyen
terme, il va falloir y penser très certainement. Ça fait que, là, à court terme,
bon, est-ce que M. Trump va nous annoncer d'autres choses la semaine prochaine?
Moi, je n'ai pas de boule de cristal, mais c'est certain qu'à moyen, long terme
il faut se tourner vers des partenaires économiques crédibles qui ne vont pas revirer
de bord leurs chemises à chaque deux semaines. Donc, moi, je les encourage, ces
missions économiques là, puis j'encourage le premier ministre à aller essayer
de démarcher différents... différents marchés pour qu'on se... qu'on se sèvre de
la dépendance économique des États-Unis, parce que là force est de constater qu'on
ne peut pas se fier sur notre partenaire historique.
Journaliste : Donc, pour
vous, il fait bien d'aller en France? Il ne devrait pas nécessairement
participer aux efforts diplomatiques aux États-Unis de façon un peu plus
importante?
M. Cliche-Rivard : Bien, pour
moi, c'est un faux dilemme, là, dans la mesure où il y a le ministre... il y a
la ministre de l'Économie, il y a le ministre... il y a la ministre des
Relations internationales, il y a des ministres influents caquistes. Moi, je
pense qu'ils peuvent être à différents endroits en même temps, là. Est-ce que M.
Legault, bon, priorise l'Europe avant Washington? Je pense qu'il faut prioriser
les deux, là. Donc là, j'entends qu'il va en France, en Europe, tant mieux,
mais je pense qu'il faut mettre beaucoup d'efforts sur Washington également. Ça
fait que, moi, s'il a pris cette décision-là, il doit avoir certaines
justifications, là, je ne sais pas exactement comment ça s'est tranché, mais je
m'attends à ce qu'il y ait du monde sur le terrain à Washington pour convaincre
pour sauver nos entreprises québécoises.
Journaliste : Sur les tarifs,
les entreprises... bien, la Fédération des chambres de commerce craint que les
conséquences du projet de loi n° 69, c'est-à-dire une hausse des tarifs d'électricité
pour les PME, soient encore plus importantes que les tarifs imposés par les
États-Unis. Est-ce que vous partagez ces craintes-là?
M. Cliche-Rivard : Bien, il y
a des réelles craintes sur le 69. Ils y travaillent depuis un moment, mais,
encore une fois, on ne connaît pas nécessairement la couleur de l'ensemble du
projet. Puis, jour après jour... Puis là, surprise, là, le projet de loi n° 69
n'était pas à l'étude hier après-midi. Donc, on s'en va... Hier après-midi, ils
n'étaient pas là, ils n'ont pas été convoqués à siéger. On s'en va vers un
bâillon. Qu'est-ce que la ministre est en train de préparer? Quel coup fumant,
là, est-ce qu'on va avoir aujourd'hui ou demain? Vraisemblablement, elle n'est
pas prête à adopter son projet de loi. Il fait l'objet de dizaines et de
dizaines d'articles d'amendements. Moi, j'ai l'impression, c'est mon analyse,
qu'hier ils se sont fait un meeting au sommet en décidant : Bon, on s'en
va vers le bâillon, qu'est-ce qu'il faut qu'on place, là, qu'il manque dans le
carré de sable pour adopter le projet de loi? On se souviendra au projet de loi
n° 15, Vincent et moi, on a fait le projet de loi n° 15, la trâlée,
la série d'amendements dans la nuit pour modifier le projet de loi, là, in
extremis, sur des erreurs, même des coquilles. On s'en va vers le même fiasco
brouillon.
Donc, je comprends les entreprises, là,
sur le fond, d'être inquiètes. Ce n'est pas clair, là, le 3 % où est-ce qu'on
s'en va, parce que tout le monde a très bien compris que, si on hausse les
coûts de production puis si Hydro-Québec, ça coûte plus cher produire davantage
les prochains barrages... tout le monde est assez convaincu qu'il y a quelqu'un
qu'il va falloir qu'il paie la note à quelque part. Puis je comprends les gens d'être
inquiets. Donc, nous, on va suivre ça avec attention.
Journaliste : Sur les centres
de consommation supervisée, M. Cliche-Rivard, les deux centres de consommation
qui sont touchés, là, par le projet de loi directement évaluent les coûts de
déménagement à plus de 11 millions de dollars. Est-ce que... J'imagine
que ça coûterait moins cher au gouvernement de finalement mettre en place une
clause de droits acquis. Comment vous expliquez que ça n'a pas été prévu dans
le projet de loi?
M. Cliche-Rivard : Bien, il y
a une courte clause de droits acquis de quatre ans, là, mais qui fait en sorte
qu'après ça ils vont devoir déménager. Puis moi, je salue l'ouverture des
organismes, là, je ne savais pas exactement comment ils et elles allaient se
comporter sur… devant ce projet de loi là, mais ils ont été très transparents,
disant au ministre : Moi, j'ai fait toutes les étapes préalables pour me
constituer légalement, j'ai obtenu toutes les autorisations, j'ai fait
exactement ce que vous m'avez demandé. Maintenant, on va imposer un nouveau
cadre législatif, qui, par ailleurs, je pense, qui a des mérites, là. On ne
viendra pas ici dire que tout se passe parfaitement sur la cohabitation, ce
n'est pas ça du tout qu'on dit, mais l'approche n'est pas la bonne.
Moi, je les vois dans un mode constructif,
informatif, en disant : D'accord, mais ça va coûter 7 millions dans
le cas de la Maison Benoît Labre, à peu près 5 millions pour le bras
Outaouais. Je pense que c'est à Québec… Québec va devoir absorber la facture.
Les organismes sont incapables d'absorber ça. Ils n'ont pas de génération de
revenus. Je veux dire, un organisme communautaire, ça ne génère pas des revenus,
là… des consommations, ils ne chargent pas 2 $ l'utilisation, là, c'est…
c'est des services qui sont… qui sont gratuits.
Bon, le fédéral, certainement, pourra
contribuer, là. Je suis très ouvert à ça. La ville n'a pas d'argent, les villes
n'ont pas d'argent pour ça, par ailleurs, n'ont pas été consultées, comme je
disais. Donc, moi, je trouve qu'ils font le geste responsable en disant :
Voilà, nous, on est prêts à collaborer. Ça aurait dû être fait en amont, par
ailleurs. Comment ça se fait que le ministre Carmant n'est pas allé sur le
terrain discuter de cette proposition-là avec la Maison Benoît Labre puis avec
le bras en leur offrant un package, en disant : Bon, on va faire ça comme
ça, puis on va avancer plutôt que de lancer, dans un pavé, là, comme ça, dans
la mare, puis après ça négocier sa place publique. Ça aurait dû être fait
beaucoup… beaucoup mieux, beaucoup plus en amont. Puis voilà, moi, je salue
l'ouverture des organismes qui veulent trouver des solutions pour améliorer la
cohabitation dans nos quartiers.
Journaliste : Je reviens à
106, M. Marissal, bon, c'est très partagé, là, mais on a un petit coup de sonde
ce matin dans Le Soleil, du fait que, la population, quand même, surtout
chez les gens plus âgés, là, on a un certain appui à l'intention du
gouvernement dans ce bras de fer. Donc, ça résonne quand même un peu de voir
que le gouvernement veut mettre un peu au pas les médecins.
M. Marissal : Bien, est-ce
que c'est ça, l'objectif du projet de loi que de mettre les médecins au pas? Si
tel est le cas, le principe est douteux, là, parce que ce sont des partenaires,
les médecins, puis franchement l'immense majorité d'entre eux et d'entre elles
font ce qu'il peut et ce qu'ils peuvent, là. On ne peut pas… on ne peut pas
demander à un orthopédiste d'opérer si son hôpital n'est pas capable de lui
donner une salle. On ne peut pas demander à une médecin qui fait de la
prévention de voir huit patients à l'heure, alors qu'un patient peut prendre 1 h
parce qu'on le suit correctement, tu sais.
Je note que M. Dubé a néanmoins perdu des
plumes, parce qu'il joue avec le feu, puis il joue aux apprentis sorciers.
Puis, HMR, bien, ça lui a fait mal, avec raison, parce que c'est tout croche
cette affaire-là. Et, pendant qu'il tire dans toutes les directions avec des
projets de loi, là, comme d'immenses pavés dans la mare, il n'est même pas
capable de livrer un projet de stationnement d'hôpital qui va donner, après ça,
l'hôpital. Donc, moi, je pense qu'il fait diversion. Il fait diversion pour faire
un écran de fumée sur son très mauvais bilan de cette session et en général.
Puis il se sert de son projet de loi n° 106 comme outil de négociation
avec les médecins.
Journaliste : HMR, vous
l'attendez quand, la pépine dans le stationnement?
M. Marissal : Eh boy! J'ai
des vigies qui attendent avec des jumelles dans les arbres sur le boulevard de
l'Assomption, voir quand est-ce qu'elles vont monter. Non, on faisait des
blagues hier avec les… avec les gens de la FIQ qui étaient en congrès ici, c'est…
Je fais des blagues, mais ce n'est pas drôle, là. Il nous a dit : Dans les
prochaines semaines, mais il nous a déjà dit 2024, pour après ça dire :
Non, j'ai 2025, même si ça a été enregistré puis que ça tourne en boucle depuis
deux mois, mais le plus tôt possible, le plus tôt possible. Ce projet-là, là,
contrairement à ce que le gouvernement disait, il était tellement prêt que
24 heures après la décision psychodramatique du gouvernement de débloquer
les 85 millions, le CIUSSS envoyait l'appel d'offres. Ils avaient le… sur
«Enter», là, ils étaient prêts à l'envoyer puis ils sont prêts à envoyer le
reste de l'appel d'offres pour l'hôpital au complet. Alors, c'est le même
message depuis des années, là : On y va, on y va, on arrête de niaiser,
là.
Journaliste : M.
Cliche-Rivard, vous avez, j'imagine, jeté un coup d'œil à l'étude de l'Institut
du Québec. Qu'est-ce que vous en avez pensé? Est-ce qu'un seuil d'immigration
permanente à 90 000, à court terme, ce serait souhaitable?
M. Cliche-Rivard : Bien, il y
a deux affaires là-dedans. Nous autres, on maintient notre position sur nos
cibles, mais c'est intéressant. Ça confirme que nos propositions sont solides
et crédibles, sont basées sur les données. Là, ce qui se passe, c'est qu'avec
les chiffres artificiellement bas de la CAQ on est en train de gonfler
l'arriéré. Puis, à chaque année, là, vous l'avez reporté, tous et toutes, il y
a des explosions massives, des délais de l'immigration. Ce n'est pas compliqué,
si, dans une catégorie, il y a 10 000 places et qu'il y a
100 000 personnes qui attendent, bien, ça va prendre 10 ans
écouler l'arriéré, là, c'est des mathématiques, ce n'est pas compliqué. Donc,
après ça, quand on va vouloir vider l'arriéré, qui va être rendu à
200 000, c'est sûr que les statistiques vont nous dire que ça prend une
année à 200 000, je veux dire, c'est des mathématiques, c'est des vases
communicants. Donc, ils ont raison de le dire sur la base où l'arriéré ne cesse
que de croître. Donc, évidemment, si on veut, à un moment donné, cet
arriéré-là, il va falloir qu'on ait des discussions importantes.
Il y a des groupes qui ont mis de l'avant
l'idée de faire un «reset», là, une année zéro où on écoule l'arriéré puis on
repart sur une vraie planification de l'immigration. C'est des décisions puis
des discussions qui vont d'abord se faire dans le cadre de la planification
pluriannuelle. Puis, par ailleurs, ils sont où, les scénarios de Roberge, hein?
On devait avoir ces scénarios-là au début de l'année. Finalement, ça a été
reporté au printemps. Là, la session se termine, on a eu une première
indication des cibles 2025, mais la planification pluriannuelle, on ne l'a
pas eue. On devait l'avoir au printemps, finalement, là, elle est repoussée à
l'automne. Qu'est-ce qui se passe, là, au MIFI? Je pense qu'on est en train de
réaliser que les chiffres ne fonctionnent pas. On devra avoir une première
planification historique sur l'immigration temporaire. C'est une première fois
qu'on va avoir ça dans les chiffres. Le MIFI, moi, je pense, me semble perdu.
En tout cas, j'ai vraiment hâte de voir où
est-ce qu'on s'en va avec ça, mais je trouve que ça fait longtemps qu'on nous
dit : Ça s'en vient, ça s'en vient. Je ne sais pas si vous, vous avez une
«exclu» qui s'en vient avec le ministre, l'avenir nous le dira, mais,
d'habitude, hein... on connaît sa façon de fonctionner. On verra ce que ça nous
donne, mais ce que ça démontre, c'est que nos propositions, là, sont ancrées
sur les données, sont crédibles, puis que si on les met de l'avant, c'est parce
qu'elles sont appuyées par les chiffres, par la science.
Journaliste : Durant la
dernière campagne électorale, c'était 70 000 à 80 000...
M. Cliche-Rivard : 70 000-80 000,
comme fourchette. On peut couper la poire en deux autour de 70 000, là, je
l'ai toujours dit. Les libéraux étaient à peu près à la même place que nous.
Finalement, fait intéressant, les caquistes, dans le plan annuel de cette
année, sont à 67 500, sont à 2 500 de la cible solidaire, je veux
dire, à un moment donné... puis ils se drapent, là, dans la grande vertu de la
réduction de l'immigration, alors que, statistiquement, le ministre Roberge a
été incapable de faire différent de ce qu'il semble critiquer au quotidien.
Ça fait que je l'appelle à une
vérification des faits, à se regarder dans le miroir, puis par ailleurs, qu'il
nous sorte sa planification, parce qu'on l'attend, tout le monde l'attend,
surtout les familles, les familles en réunification familiale, qui en ont
marre, la, d'attendre trois, quatre, cinq ans avant que leurs conjoints, leurs
époux puis leurs enfants rejoignent leurs familles québécoises. Ça n'a pas de
bon sens, au Québec, que des enfants, puis des époux, puis des conjoints
doivent attendre trois ou quatre ans pour retrouver leurs êtres chers, alors
que, dans le reste du Canada, c'est 12 mois. C'est
vraiment tragique.
Journaliste
: So, basically, you are saying : This planification, this planning... we should have had the numbers like months ago.
What's the impact, do you think, for new immigrants or the ones that would like
to come in Québec? Is there, like, an impact that you see on the ground?
M.
Cliche-Rivard : Well, we're supposed to have a
planification for the years coming for 2026, 2027, 2028, for the following
years. The minister released a plan, a temporary plan, early 2025, with some
numbers that were to be discussed in the fall. This was a surprise, everybody
was waiting for those numbers in the spring. There's some decisions that were
waiting. The PEQ is suspended, the regular program is also suspended. Minister
Roberge stated that we were going to have some infos for the upcoming programs
with regards to his planification, but his planification is not coming up. So, of course, every single day, those temporary
immigrants hoping to get permanent status or waiting for those decisions in the
pure uncertainty, not knowing what's going to happen forward for them and if or
not they are going to be able to qualify and to integrate in Québec... They made all those efforts, they
started French lessons, they worked very hard and they are waiting for those
programs to open, and Minister Roberge is absent at this time.
Journaliste
: Minister Roberge is set to table his plan tomorrow.
M.
Cliche-Rivard : Ah! Good to know. I didn't know
that. We were waiting for a long time.
Journaliste
: What do you think about what the Institut du Québec is aying about the numbers of
permanent immigrants... which is totally, like, way more than what the Government is expected to announce?
M.
Cliche-Rivard : First, I still... I mean, I'm
going to check that plan with great details, but I'm quite surprised this comes
the day before the end of the session, I mean, it's quite surprising. Why is
Minister Roberge tabling this very last day before they are going into bâillon
and making sure... maybe this gets forgotten or, I don't know, I mean, he'll
have to explain himself as to why that wiming was chosen.
Now, with regards to the
numbers, I mean, obviously, the CAQ had reduced those numbers in the last
years, which makes sense... which makes in result that the backlog is
increasing, and increasing, and increasing. SO, every single year, if there is
a backlog of... I don't know, I mean, 100,000 people, which... you're adding
another 100,000 but you're only taking out 50,000, then your backlog increases.
And as long as your backlong increases, then the waiting list is increasing and
the dealy into which people have to wait before they get status or before they
get reunited with their families... Let's speak about family reunification.
Those are kids and spouses that are waiting three or four years to get reunited
here in Québec. It's only 12 months and the rest of the... of the country.
So, I mean, obviously if
you increase those backlogs, statistics are going to show that you need to
increase that number to reduce the backlog. So, I mean, this proves that Québec
solidaire's proposition is based on data. It's credible. And those studies are
confirming that we are the ones that are the more serious and credible in
regard to our immigration planning.
Journaliste :
Bill 103, sorry, just before we leave
Maison... I'm sure in principle you agree with the bill, what is... just to say
that stands on Bill 103?
M. Cliche-Rivard :
I agree that we need an authorization
system. I disagree on the fact that the cohabitation should only be on the on
the responsibility of those organizations that don't have the means and the
funding and the funds to make it happen. So, I mean, Québec needs to be a
partner with those organisms. What we know is that they were not consulted into
drafting this bill. They are not consulted as we speak as well. So, of course
we need to do better. Every single one of you that went to those centers know
that we can do better. We are hoping to do better, but the minister is not
taking the proper means to make it work better.
Journaliste :
He just didn't consult enough people.
M. Cliche-Rivard :
He didn't consult anyone. Montreal City
wasn't consulted. Québec City wasn't consulted. Gatineau and... center as well
was not consulted. Those organizations were not consulted. Civil society was
not consulted. I mean, I don't know who was raising their hands. I've been
asking that question to every single group. Have you been consulted? They all
answered no. So, I mean, obviously no surprise that the minister does not come
up with the proper solutions if he didn't consult anyone. So, that's quite
obvious for me. What I'm asking, Minister Carmant, is that we can't... we can't
fail on this. It's very important. We need to do a lot better. So, he's got the
summer ahead of him. We're not starting the section by section until... until
fall. So, Minister Carmant has all the weeks and months needed to get his feet
on the ground and to make sure that he's proposing solutions that will make a
difference on the ground.
Journaliste :
One last question on tariffs like
increased tariffs on steel and aluminum. And the Federation of Chamber of
Commerce was saying this will lose contracts and then you can't if you combine
with the increased tariffs of hydroelectricity with Bill 69 like it's a
terrible scenario. How do you react as the U.S. House leader that Bill 69 was
not even... you were not even... it was not even studied yesterday.
M. Cliche-Rivard :
There... There are so many weeks on to
which you could have worked on Bill 69 that that was in program. I mean, the
government has to explain itself for that. There are more weeks that we didn't
study it than weeks that we did. I mean, once they changed the minister, there
were months without studying Bill 69 and weeks after weeks when we received the
planification on Fridays, it was becoming kind of a gamble as to oh! Are they
going to put 69 or not on the upcoming week because, obviously, those bills, as
I was stating earlier, that Vincent and I, we were on Bill 15, Bill 15 was
there every single session until very late. There is not once that the bill was
not studied. And though it still finished with those problems. Imagine Bill 69
not being programed. Imagine how many mistakes and errors they're going to pass
in this legislation if they don't let the opposition do their job, that is
bonifying the bill, imagine.
(Fin à 8 h 46)