To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Conférence de presse de Mme Geneviève Guilbault, ministre des Transports et de la Mobilité durable

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Conférence de presse de Mme Geneviève Guilbault, ministre des Transports et de la Mobilité durable

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, June 4, 2025, 15 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures trente-trois minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à cette conférence de presse de la ministre Geneviève Guilbault. Elle est accompagnée aujourd'hui de Mme Ann MacDonald et Mme Renée Amilcar. Donc, Mme Guilbault va prendre la parole, s'ensuivra une période de questions.

Mme Guilbault : Oui. Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Très, très, très heureuse d'être ici avec vous cet après-midi pour une belle annonce, une annonce qu'on avait hâte de faire, bon, qui s'est ébruitée un petit peu aujourd'hui, mais on confirme cet après-midi, parce que je sors tout juste du Conseil des ministres, Conseil des ministres au cours duquel on a confirmé la nomination des deux personnes que vous voyez, qui m'accompagnent cet après-midi, qui ont été nommées par notre collègue ici, donc Mme Renée Amilcar et Mme Ann MacDonald, pour occuper des postes extrêmement stratégiques et importants chez Mobilité Infra Québec.

Vous le savez, Mobilité Infra Québec, c'est la toute nouvelle petite équipe qu'on a mise en place, qu'on a créée, d'abord, via la loi qu'on a sanctionnée le 5 décembre dernier. Et, quand on a sanctionné la loi le 5 décembre dernier, je vous disais : La prochaine étape, ce sera évidemment de commencer la préparation de tout ça en vue que ça devienne une vraie organisation opérationnelle qui pourra travailler, mais la prochaine étape marquante, ce sera la nomination du ou de la P.D.G. et du ou de la président ou présidente du conseil d'administration, et éventuellement, par la suite, de la formation du conseil d'administration.

Alors, on est aujourd'hui presque six mois pile plus tard. Je disais, c'est sanctionné le 5 décembre, on est le 4 juin. On a la nomination de ces deux personnes-là après un processus, évidemment, de sélection, processus, je dois le dire, qui a attiré de très belles candidatures, de nombreuses personnes qui se sont montrées intéressées pour ces postes-là. Évidemment, il y a une question d'admissibilité, il y a un tri qui est fait à travers toutes les candidatures qu'on reçoit, puis il y a un processus de sélection rigoureux qui se fait, et, à terme, il y a une sélection et une nomination, mais, quand même, c'est des postes qui se sont avérés attractifs. Alors, je veux remercier puis saluer les gens qui se sont montrés intéressés, qui ont déposé leurs candidatures. Quand on crée quelque chose de nouveau, on ne sait jamais exactement ce que ça va donner. Alors, je suis très heureuse que ça ait suscité autant d'intérêt.

Mais donc, au terme de ce processus qu'on a travaillé avec nos équipes, j'ai mesdames Amilcar et MacDonald avec moi ici aujourd'hui pour deux postes clés. Mme Amilcar sera présidente-directrice générale de Mobilité Infra Québec, à ce titre, évidemment, comme n'importe quel P.D.G., va diriger l'organisation, Mme Amilcar qui est une femme avec un profil absolument idéal, quant à moi, pour être P.D.G. de Mobilité Infra Québec. Actuellement, elle occupe un poste chez... elle gère, finalement, les transports à la ville d'Ottawa, donc, qui est quand même un poste d'envergure avec une certaine complexité, qui donc a l'habitude de gérer des situations délicates. Elle est arrivée d'ailleurs... puis, si, éventuellement, vous lui posez la question, elle pourra vous en parler, mais donc elle a géré, entre autres, la situation du tramway à Ottawa. Elle est habituée de gérer les parties prenantes, de répondre aux citoyens, de répondre aux élus, de répondre aux médias et surtout de gérer des projets complexes, des projets d'infrastructure d'envergure. Parce que c'est ça, le propos de Mobilité Infra Québec, c'est d'augmenter notre capacité et notre efficacité de réalisation de projets de transport complexes au Québec, c'est exactement ça la raison pour laquelle on a créé Mobilité Infra Québec, entre autres de transport collectif, qui est une capacité qu'on n'a pas actuellement au gouvernement du Québec. Donc, Mme Amilcar a tout ce qu'il faut, a l'expertise, l'expérience et surtout l'intérêt et la volonté... parce que ce sera un défi, hein, des projets de transport collectif structurants, c'est toujours un énorme défi, oui, de gestion de projets, d'infrastructures, budgétaire, tout ce qui vient avec le projet comme tel, mais aussi toutes les parties prenantes. Je le dis souvent, l'adhésion est fondamentale dans le succès d'un projet de transport collectif structurant. Alors, ça prend des gens, idéalement, qui ont de l'expérience là-dedans, et c'est exactement ce qu'a Mme Amilcar. Elle a aussi passé 19 ans à la Société de transport de Montréal, encore une fois une société de transport qui est habituée de gérer beaucoup de projets... qui a été dans l'opérationnel aussi à la STM, la Société de transport de Montréal, donc qui a, je dirais, les deux volets, là, la gestion de projets et aussi les opérations, alors, vraiment, un profil idéal pour être présidente-directrice générale, et une volonté très... voire une fébrilité, même, je dirais, à assumer ce poste-là et à mettre en place Mobilité Infra Québec.

 Pour l'appuyer, évidemment, ça nous prend une personne à la présidence du conseil d'administration, et on a Mme MacDonald qui va être présidente du conseil d'administration. Encore une fois, un profil idéal. Mme MacDonald, entre autres, a passé 17 ans chez Bombardier Transport, donc en a vu de toutes sortes, là. En matière de transport collectif, elle connaît l'écosystème du transport collectif comme le fond de sa poche. Actuellement, elle est présidente du conseil d'administration de Loto-Québec. Elle a aussi été présidente du conseil d'administration du CHU Sainte-Justine. Donc, c'est une personne aussi qui est habituée, qui est engagée, qui est habituée, je voulais dire, aux conseils d'administration. Elle siège aussi sur le conseil d'administration d'Aéroports de Montréal. Alors, une très, très bonne connaissance du milieu du transport et, encore une fois, un grand intérêt puis un engagement, un investissement personnel et professionnel, qui est exactement ce qu'on recherchait comme profil pour la présidence du conseil d'administration de Mobilité Infra Québec.

Alors, je suis vraiment fière et heureuse que ces deux femmes se soient montrées aussi intéressées à occuper ces postes-là. Parce que je le disais, quand on crée quelque chose, oui, on a un certain contrôle sur l'avenir et le destin de cette organisation-là, mais on ne peut pas contrôler, on ne peut pas forcer les gens à avoir le goût de venir travailler avec nous et de venir relever ce défi-là avec nous. Et, quand je vois le type de personnes, de professionnels qui ont voulu accepter... qui, c'est-à-dire, ont voulu occuper ces postes-là et donc qui les ont acceptés et qu'on a nommés aujourd'hui, je suis vraiment extrêmement fière et, surtout, je suis enthousiaste pour la suite. Parce que je le disais, là, la prochaine étape, c'était la nomination de la P.D.G., de la présidente du conseil d'administration, dans les prochaines semaines, on va nommer le conseil d'administration, et ces deux... mes deux collègues ici vont entrer en fonction le 2 septembre 2025. Ça, c'est important de le préciser. Donc, l'entrée en fonction officielle, le 2 septembre 2025. On trouvait important aujourd'hui, évidemment, de faire la nomination, de pouvoir annoncer que ces personnes-là allaient occuper les postes, mais, le temps, bon, de terminer les emplois actuels, et tout ça, donc, l'entrée en fonction est prévue le 2 septembre. Donc, dès l'automne, elles vont se mettre au travail pour vraiment mettre en place littéralement l'organisation de Mobilité Infra Québec, procéder aux embauches, organiser l'équipe de manière à ce qu'on puisse éventuellement... Puis ça, je l'avais annoncé le 5 mars dernier quand je suis allée à Repentigny pour confirmer le tracé de référence du Projet structurant de l'Est, donc dans l'est de Montréal et sur la Rive-Nord de Montréal, je confirmais que l'ARTM continue de travailler le projet, continue de préparer la stratégie d'approvisionnement en vue d'un appel d'intérêt cet automne et d'un appel de qualification au début de l'année prochaine pour ne pas perdre de temps, mais c'est acquis pour tous, qu'éventuellement ce projet-là va être transféré à Québec. Ce sera donc le tout premier projet, le tout premier mandat de Mobilité Infra Québec, le projet structurant dans l'Est et sur la Rive-Nord de Montréal. Alors, dès cet automne, on se met... elles se mettent au travail pour... pour vraiment, là, mettre sur pied Mobilité Infra Québec. Mais, encore une fois, je suis très enthousiaste.

Vous savez, Mobilité Infra Québec, l'idée derrière ça, c'est d'avoir une petite équipe qui va devenir une sorte de mégabureau de projet, de suprabureau de projet au Québec, qui relève directement du gouvernement du Québec, qui va nous permettre de prendre le contrôle du développement du transport partout au Québec, du transport collectif notamment, plutôt que d'éparpiller des bureaux de projets, de financer une série de bureaux de projets, donc d'éparpiller, je l'ai dit, les ressources mais aussi de multiplier le financement de plusieurs bureaux. On a une expertise qui est centralisée. Les ressources expertes en transport collectif, d'ailleurs, elles ne sont pas infinies. Alors, d'avoir une concentration de ressources capable de travailler plus d'un projet en même temps et, surtout, qui apprend d'un projet à l'autre et qui peut transposer son expertise d'un projet à l'autre, toujours au bénéfice des citoyens, des contribuables du Québec, via le gouvernement du Québec, c'est vraiment l'idée qui est derrière Mobilité Infra Québec, et de démontrer à nos citoyens contribuables qu'on est capables d'être encore plus efficaces et plus capables d'augmenter notre capacité et notre efficacité de réalisation de projets de transport complexes. Souvent, quand j'ai des discussions avec mes collègues, je dis : En politique, il y a deux choses, il y a le legs plus grand que soi et il y a le quotidien. Donc, c'est important pour les gens d'avoir des bénéfices au quotidien, qu'on puisse augmenter les services, améliorer les services publics, etc., mais il y a aussi des fois où tu veux créer quelque chose qui, à moyen et long terme, va devenir... va devenir un gain pour la nation du Québec, pour le citoyen contribuable et va à terme être capable d'offrir à nos citoyens plus de projets plus rapidement, à meilleur coût ou, du moins, où chaque dollar va être rentabilisé au maximum, chaque dollar investi, parce qu'on va travailler de la façon la plus innovante, agile et efficace possible avec des gens de grande expérience.

Donc, je m'arrête là-dessus, non sans les remercier à nouveau de leur intérêt. On est toutes très heureuses de se lancer ensemble officiellement dans ce défi-là à partir du 2 septembre prochain. Et je veux terminer en remerciant mes équipes, j'en ai certains qui sont ici avec moi, dans la salle, donc mes sous-ministres, entre autres Frédéric et Marie-Claude et... les deux Frédéric... en fait, Frédérick Bouthillette, Frédéric Guay et Marie-Claude aussi, aux ressources humaines, qui m'ont beaucoup appuyée pour qu'on puisse mettre ça en place. Merci.

La Modératrice : Parfait. Merci, Mme la ministre. On va débuter la période de questions. Stéphanie Martin, Le Journal de Montréal.

Journaliste : Oui. J'aimerais savoir, Mme Guilbault, si le tramway de Québec va figurer parmi les projets qui seront sous la coupe de Mobilité Infra Québec. Ce projet-là est bien avancé, bien établi. Pourquoi commencer avec un projet qui l'est peut-être un peu moins, là, dans la région de Montréal?

Mme Guilbault :Oui, bien, en fait, vous répondez un petit peu à votre propre question, dans le sens où on a déjà un porteur de projet pour le tramway de Québec. Vous l'avez dit, il est sur les rails, sans jeu de mots, là, mais le tramway, il est déjà sur les rails à Québec. Et la structure de gouvernance du tramway de Québec, elle est particulière, elle est triangulaire, en fait. Il y a le ministère des Transports, il y a la CDPQ Infra, il y a la ville de Québec, via des ententes, là, on en avait annoncé certaines en décembre dernier. Il y en a d'autres qui se concluent aussi, là, des ententes très techniques pour continuer le projet.

Mais donc le projet, il avance déjà très bien. La maîtrise d'oeuvre du projet est confiée à la CDPQ Infra. Donc ce n'est pas impossible, un jour, on pourrait éventuellement substituer le ministère des Transports, le remplacer par Mobilité Infra Québec, mais comme la maîtrise d'oeuvre, là, les travaux comme tels du projet, c'est la CDPQ Infra, ça ne changerait rien, ça ne changerait pas grand-chose, au final, là, sur le quotidien de ce projet-là, puis l'avancement de ce projet-là, puis l'éventuelle réalisation de ce projet-là.

Journaliste : Si cette formule triangulaire fonctionne bien, pourquoi on a besoin d'une agence pour d'autres projets?

Mme Guilbault : Bien, c'est exactement ça que je répétais quand j'étais en commission parlementaire, et même la CDPQ Infra est venue en consultations sur mon projet de loi. Puis vous disiez : Pourquoi donner le projet de l'Est? Parce que, justement, lui, il n'en a pas, de porteur de projet, il n'y en a pas, personne pour le réaliser en ce moment. L'ARTM, on a travaillé, on a fait l'étude, un moment donné, l'étude, les études, les études. Là, on a un tracé. Donc, on fait de la planification, la phase de planification, c'est quand même important puis c'est inévitable dans un projet comme ça, mais, à un moment donné, on va arriver à une étape où il va falloir le réaliser, le projet.

Et là on s'approche de cette étape-là et on n'a personne pour le réaliser. Puis c'est ce que je disais en commission parlementaire : On dépend systématiquement de la volonté et de l'intérêt de la Caisse de dépôt pour faire des projets de transport collectif structurants. Donc, s'ils ne peuvent pas ou ne veulent pas faire un projet, en ce moment, on ne sait pas trop quoi faire avec ça. Il y a la Société de transport de Montréal qui en fait, mais qui fait, par exemple, le prolongement de la ligne bleue du métro. C'est sûr que les travaux du métro, ils sont habitués, c'est leur métro, ils le gèrent, ils l'exploitent, ils font des travaux sur le métro. C'est une chose, mais, si on sort de Montréal, c'est complexe. Puis c'est d'autant plus complexe quand tu as plus qu'une municipalité. Le tramway de Québec, c'est la ville de Québec, mais le projet structurant de l'Est, il y a Montréal, il y a trois... deux, trois municipalités de la rive-nord qui sont touchées. Donc là, il y a une collection d'élus puis de parties prenantes à gérer dans tout ça, des arbitrages d'intérêts à faire. Alors, ça devient très rapidement complexe, et l'adhésion au projet est fondamentale dans le succès d'un projet.

Alors, il nous fallait une organisation que le gouvernement allait pouvoir gérer. C'est un service public, c'est... au même titre que tout ce que finance comme projets ou comme services le gouvernement du Québec et qui répond à... qui offre un service directement aux citoyens. Qu'on puisse le gérer directement, nous-mêmes, puis rentabiliser mieux chaque dollar, notamment en concentrant l'expertise puis en faisant en sorte que chaque ressource peut travailler sur plus de choses en même temps.

La Modératrice : Pierre-Alexandre Bolduc, Radio-Canada.

Journaliste : Bonjour, Me Guilbault. J'aimerais vous poser d'abord une question sur le troisième lien. Vous avez vu cette semaine les chiffres d'appuis. Malgré l'appui... malgré des facteurs inconnus, est-ce que lorsque vous allez nous annoncer le corridor, d'ici la fin du printemps, vous allez nous dévoiler les coûts de ce projet-là, l'échéancier? Puis est-ce que vous craignez, comme le prétendent les oppositions, que l'appui diminue lorsqu'on va connaître ces données-là?

Mme Guilbault :Bien, d'abord, c'est sûr que, là, je ne vais pas révéler le futur contenu de l'annonce avant l'annonce. Donc, on verra lors de l'annonce, effectivement, avant la fin du printemps, donc incessamment ce qu'il en sera. Pour ce qui est de l'échéancier, on a déjà un échéancier, là, qui a été présenté à plus d'une reprise, là, qui va être mis à jour puis qui va être représenté, donc, on a... je ne sais pas si vous l'avez, là, donc avec vraiment des étapes, on part du dépôt du rapport de la CDPQ Infra le 12 juin 2024. Et là on voit chacune des étapes qu'on va franchir d'ici la signature du contrat, début 2027.

Donc, ça, on maintient le même échéancier, là. Donc, la dernière fois qu'on s'était parlé, c'était les portes ouvertes, début 2025, et je disais : La prochaine étape, ce sera l'annonce du corridor, printemps 2025. Donc, ce sera bientôt, et, par la suite, vous verrez les prochaines étapes. Donc, en ce sens-là, oui, il y aura un échéancier, puis il y aura vraiment une séquence, là, qui va être présentée.

Journaliste : Puis pour le prix?

Mme Guilbault : Bien, je vous invite à être attentif le moment venu, pour l'annonce, mais pour ce qui est de l'appui, et je trouve ça très intéressant que vous le souleviez, parce qu'hier ou avant-hier il y a eu le sondage, là, on était à 70 % d'appuis pour le projet de troisième lien. Et moi, nous, on l'a toujours dit... bien, «nous», mes collègues et moi, là, je ne veux pas embarquer mes deux amies ici là-dedans, mais donc on l'a toujours dit, le troisième lien, c'est un projet qui est souhaité par une très, très grande partie de la population de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. C'est une évidence, ça se confirme, sondage après sondage, et ce, malgré beaucoup d'adversité. Parce que tous les partis d'opposition s'opposent au troisième lien. Le Parti québécois s'oppose au troisième lien continuellement, méprise, même, le troisième lien, le Parti libéral, la même chose, Québec solidaire, la même chose.

Et ces gens-là, bien, du moins pour le Parti québécois et Québec solidaire, ils ont des élus dans la capitale nationale qui, quand même méprisent le projet, qui est probablement le projet parmi tous ceux dont on parle au quotidien à Québec, le plus souhaité par les gens de Québec et de la Rive-Sud de Québec. Et, dans la presse aussi, régulièrement, on s'oppose au troisième lien. Et pourtant l'appui, sondage après sondage, demeure, malgré tout ça. C'est donc dire que c'est une volonté profonde. Et là on a une chance, en ce moment, on veut le réaliser. Tout est en place pour qu'il se réalise. Il va se réaliser, alors... Mais, comme je l'ai dit, on va franchir étape après étape. Et, à chaque fois qu'on franchit une nouvelle étape, qui est une étape qui n'a jamais été franchie auparavant, bien, ça démontre aux gens qu'on est bel et bien en train de le réaliser, parce que c'est des étapes qui n'avaient jamais été franchies auparavant.

Journaliste : O.K. Je veux vous poser une question sur… la Société de l'assurance automobile du Québec. On comprend, cette semaine, qu'il y a toutes sortes de contrats qui continuent d'être octroyés pour SAAQclic<T. Il y a des gens qui disent qu'on s'en va vers un mur, que le déficit pourrait gonfler à 1 milliard de dollars. Comment est-ce qu'on peut croire, Mme Guilbault, que la situation à la SAAQ est sous contrôle actuellement?

Mme Guilbault :Il y a différentes choses là-dedans. D'abord, la commission d'enquête, je ne peux pas trop m'avancer sur, éventuellement, ce que je serais appelée à répondre si je suis appelée sur la commission d'enquête. Évidemment, comme je l'ai toujours dit, si on m'appelle, je vais y aller. Si on me demande de l'information… Déjà, on nous a demandé beaucoup, beaucoup d'informations, qu'on a transmises, et tout ça. Donc, on collabore à la commission d'enquête. Donc, je vais éviter de me mettre dans une situation d'inconfort avec la commission d'enquête, par respect pour les travaux, non pas parce que je ne veux pas répondre. Je veux être très claire là-dessus.

Et, sur la situation actuelle… Puis vous me permettez de revenir, vous me parlez du déficit. Il y a eu, la semaine dernière, toute la question d'utiliser le fonds d'indemnisation pour éponger des déficits. Puis ça, je veux revenir là-dessus, parce que c'est un exemple de chose qui a été déclarée. Et là on répète ça, on répète ça, on répète ça, alors que c'est faux. C'est faux. La façon dont on peut utiliser l'argent de ce fonds-là, elle est prévue dans une loi. Il y a deux choses qu'on peut faire avec ça, payer des projets en sécurité routière puis indemniser les gens. Ce n'est pas compliqué. Après ça, si on dit : On ne veut plus payer de projets de sécurité routière, bon, bien, parfait. Est-ce qu'on veut changer la loi? On peut avoir la discussion, mais la loi est comme ça.

Des voix :

Journaliste : Ce n'était pas ça, sa question.

Mme Guilbault :Non, mais c'est parce que j'en profitais sur la question des sites, parce que je pense que c'est important de rassurer les gens sur le fait que cette histoire-là était fausse. Parce que c'est important que les gens sachent…

Journaliste : …lui, il vous demande : Quel est… est-ce que vous êtes capable de nous assurer que la situation est sous contrôle à la SAAQ en ce moment? Ça n'a rien à voir avec le fonds d'indemnisation, là, j'ai...

Mme Guilbault :Bien, je pense que, pour le contribuable qui nous écoute, c'est toujours bon de se faire rappeler que les fonds sont utilisés pour les raisons pour lesquelles ils doivent être utilisés selon nos lois et règlements. Je pense que ce n'est jamais mauvais de faire ce genre de rappel là, parce qu'à travers tout ce qui se dit, à un moment donné, c'est important de rétablir certains faits.

Pour ce qui est de la situation financière de la SAAQ, actuellement, on a un déficit cumulé d'entre 450 et 500 millions, mais on va le voir, parce que, là, on est en cours d'année 2025, donc, on va voir dans le rapport annuel de cette année. Mais oui, absolument, il faut résorber la situation financière. Et, moi, actuellement, indépendamment de ce qui se déroule à la commission, là, encore une fois, on a fait des changements importants à la SAAQ. Encore une fois, on le voit aujourd'hui, là, l'importance des présidents de conseil d'administration puis des P.D.G. Donc, on a fait des changements à la présidence, on a… du conseil, à la… P.D.G. de la SAAQ et on travaille à rétablir la situation à la SAAQ.

Je fais attention au choix de mes mots, encore une fois, à cause de la commission, là, mais donc redresser la situation budgétaire, s'assurer de continuer d'améliorer les services aux citoyens. Ma priorité numéro un, les services aux citoyens. Il y a des mesures de gestion contractuelle rigoureuses, rigoureuses, qui sont mises en place. Il y en a d'autres qui ont été mises en place depuis le 20 février, au dépôt du rapport du VGQ, mais il y en avait déjà qui avaient été mises en place. Puis vous vous souvenez que l'AMP a retiré plus tôt que prévu son ordonnance parce qu'il a été convaincu par la SAAQ que les mesures de gestion puis d'encadrement contractuel étaient à sa satisfaction.

Donc, tout ça, ce travail-là est en train de se faire, mais il y a un énorme, énorme enjeu de… comment je pourrais dire, de confiance de la SAAQ à l'endroit des citoyens. Et nous travaillons à faire en sorte qu'on puisse faire la démonstration aux citoyens que la situation est prise en charge.

La Modératrice : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

Journaliste : Bonjour, mesdames. Félicitations à Mme Amilcar et Mme MacDonald. Ma question est pour Mme Amilcar. Vous qui êtes issue du milieu du transport collectif et qui avez travaillé et travaillez encore dans ce milieu-là, est-ce que, pour vous, c'est envisageable de faire un projet aussi ambitieux que celui d'un troisième lien sans qu'il y ait une part importante de transport collectif dedans?

Mme Amilcar (Renée) : Je vous remercie pour vos bons mots et je vous remercie de me poser la question. Moi, je suis ici vraiment pour le MIQ. Donc, si vous ne voyez pas d'inconvénient, je ne vais pas donner d'opinion sur un projet que Mme la ministre vient juste de répondre. Mais, par contre, ça va me faire plaisir de répondre sur le MIQ.

Journaliste : Mais vous n'avez pas d'opinion là-dessus, vous qui êtes... Vous êtes issue, là, vous avez grandi dans le transport collectif. Vous n'avez pas d'opinion sur ce qu'il devrait y avoir sur un pont comme celui-là?

Mme Amilcar (Renée) : Ce que je peux vous dire, c'est que moi, je suis vraiment mordue de transport collectif. Alors, tout ce qui fait... peut faire en sorte que les gens peuvent délaisser leurs voitures pour prendre le transport en commun, moi, je vais toujours être pour ça.

Journaliste : Ma deuxième question, c'est une question de mes collègues de Gatineau qui s'inquiètent du fait que vous retardez le prolongement de l'autoroute 50. Pourquoi, au juste, est-ce qu'on retarde ce projet-là, qui avait pourtant été promis en campagne électorale? Quelles sont les raisons? Et quand ça va se faire finalement?

Mme Guilbault :Oui.Bien, en fait, ce n'est pas... ce n'est pas qu'on le retarde, c'est qu'on le transforme en projet territorialisé, qu'on a appelé dans le jargon de notre PQI, parce qu'actuellement il est en chantier. C'est important de dire : L'autoroute 50 est en chantier au moment où on se parle. Le tronçon... C'est séparé en sept tronçons, ce chantier-là. Le tronçon numéro sept entre Mirabel et Lachute est en train de se réaliser actuellement. Donc, si vous passez par là, là, vous allez voir, il y a des travaux. Donc, elle est en chantier, la 50. De toute façon, c'était acquis qu'on ferait tronçon par tronçon. Le tronçon un a déjà été livré, ça, il faut le dire aussi, entre Gatineau et l'Ange-Gardien, c'est déjà en fonction, c'est déjà élargi. Et là on est en train de faire Mirabel et Lachute. Et parallèlement on est en train de revoir la façon dont on va réaliser les tronçons 2 à 6, là, donc entre l'Ange-Gardien et Lachute. Alors, oui, on est en redéfinition de projet, mais l'intention et la volonté de faire la 50 est encore toujours bel et bien présente, et il n'y a absolument rien qui a changé à ce point de vue là. C'est tronçon par tronçon.

Journaliste : Mais les échéanciers vont changer, forcément. Ce que vous dites, c'est que...

Mme Guilbault :Bien, les échéanciers pourraient être modifiés, effectivement, les échéanciers pourraient être modifiés, ça, oui...

Journaliste : De combien de temps?

Mme Guilbault :...mais il n'est pas du tout question de... il n'y a pas de remise en question de ce projet-là. Il n'est pas question d'annuler le projet, de retirer le projet ou quoi que ce soit. C'est que là, en ce moment, on est sur le tronçon sept entre Mirabel et Lachute, on va le terminer, puis ensuite de ça... Puis c'est pour ça que je vous dis, quand je... quand je vous dis une révision du projet, quel sera le prochain tronçon après le tronçon sept, c'est ça qu'on est en train de réviser en ce moment, à la lumière notamment... vous savez, il y a des zones très accidentogènes sur la 50, ça fait qu'à la lumière des zones les plus accidentogènes puis à la lumière des données qu'on a, quels tronçons seront priorisés ou en tout cas l'ordonnancement, puis en parallèle, puis ça, c'est intéressant, puis ce n'était pas prévu, mais là on... là, maintenant, on va le faire, puis on a un plan, là, très précis qu'on va présenter aux gens, on va faire des interventions à court terme pour améliorer la sécurité en attendant que l'élargissement soit fait au complet, donc des photo-radars, des glissières, tout ce qu'on peut mettre comme mesures qui sont plus simples et rapides à faire pour améliorer la sécurité, qui est quand même l'objectif numéro un, on se rappelle, à cause de la dangerosité de l'autoroute.

Journaliste : Merci.

La Modératrice : Danny Côté, TVA Nouvelles.

Journaliste : Oui, bonjour. Dans le dossier du troisième lien, quel sera le mandat de l'agence exactement? Et quand on va commencer à travailler pour ce projet-là?

Mme Guilbault : Il n'y en a pas. Il n'y a pas de lien entre Mobilité Infra Québec puis le troisième lien. Les partis d'opposition ont essayé de mélanger ça en commission parlementaire pour étirer le temps, mais il n'y a jamais eu de lien entre les deux. C'est vraiment une équipe qui est là pour, à court terme, faire la réalisation de projets qui, en ce moment, stagnent. Il faut dire, le projet dans l'est de Montréal, là, il n'y a eu jamais eu de projet sur la table avant que la CAQ arrive. Donc, déjà, on a mis en place un projet et on l'a tellement... suffisamment avancé, du moins, que là on se retrouve où on dit : On n'a personne pour le réaliser. Il y a eu la Caisse de dépôt, elle s'est retirée. Bon. Alors là, nous, on se donne enfin les moyens, puis bien au-delà de vous et moi, là. Dans le temps, dans la pérennité, le gouvernement du Québec aura les moyens de réaliser ses propres projets sans devoir attendre ou dépendre d'organisations extérieures au gouvernement.

Journaliste : Donc, vraiment aucun lien avec l'agence pour le troisième lien.

Mme Guilbault : Le troisième lien, on est en train de le faire au ministère. C'est le ministère qui est porteur du projet de troisième lien.

Journaliste : Est-ce qu'il y a des projets de Québec qui seront gérés par l'agence?

Mme Guilbault : Bien, ça se pourrait. C'est ça, tout à l'heure on se disait : Est-ce qu'il y aurait éventuellement une substitution, là, ou un transfert de responsabilité de la maîtrise d'ouvrage du projet tramway vers Mobilité Infra Québec? C'est possible, à un moment donné, qu'il prenne la place du ministère dans cette structure de gouvernance là quand ils seront en place et quand les équipes seront en place, c'est tout à fait possible. Mais là, pour ce qui est des projets à Québec, pour l'instant, à Québec, les deux projets, c'est le tramway, donc, comme je vous dis, c'est possible éventuellement qu'il remplace le ministère, puis le troisième lien, on le fait au ministère. Alors...

Journaliste : Mais admettons, le pont de l'île d'Orléans, c'est déjà commencé, alors on ne pouvait pas inclure l'agence pour ce projet-là.

Mme Guilbault : Bien, c'est qu'il n'y a pas de plus value. L'idée, ce n'est pas de mettre MIQ dans quelque chose juste pour dire qu'on a mis MIQ dans le projet. Il faut qu'il y ait une plus-value. La plus-value de MIQ, c'est pour faire ce qui, d'une part, ne pourrait pas être fait par d'autres parce qu'il n'y a personne qui a cette expertise-là dans le gouvernement, ou d'autre part éventuellement... Parce que, quand on regarde la mission, à l'article 4 de la loi, elle peut faire de l'analyse d'opportunité, de la planification puis de la réalisation de projets. Elle ne fait pas d'exploitation, ça, c'est important de le dire. Donc... Alors, si éventuellement on peut lui donner des mandats, par exemple, s'il y a une municipalité qui dit : Moi, j'ai tel intérêt ou j'ai telle volonté, peut-être, d'avoir un projet, j'aurais besoin d'une analyse, bien, c'est le genre de mandat que Mobilité Infra Québec pourra faire éventuellement.

Journaliste : Le projet de tramway à Gatineau, est-ce qu'il pourrait être pris en main par l'agence?

Mme Guilbault : Bien, le projet de tramway à Gatineau, là, actuellement, ils ont déjà leur bureau de projet. C'est un projet qui est à l'étude. Donc, ce n'est pas... On n'est pas encore, on n'est pas très, très, très avancé, mais c'est un projet qui existe bel et bien, là, pour lequel nous, on collabore. Alors, c'est sûr qu'eux ont déjà leur bureau de projets, mais bon, on va voir l'avancement du projet, on va voir le financement, le financement du fédéral notamment. Vous savez, je n'en ai pas encore parlé, mais c'est toujours ça aussi, il y a des questions de financement qui sont sous-jacentes à tout ça. Alors, on va voir. Le gouvernement fédéral a l'air d'avoir beaucoup d'appétit pour des projets d'infrastructure, des projets d'infrastructure canadiens. Alors, on verra la contribution qu'on est capable d'avoir du gouvernement fédéral dans quels projets d'infrastructure exactement.

La Modératrice : Simon Carmichael, Le Soleil.

Journaliste : ...à la question de l'autoroute 50, Mme Amilcar, quand vous êtes arrivée d'Ottawa, vous avez certainement emprunté cette autoroute-là. Mme Guilbault, dans les dernières années, le gouvernement a beaucoup répété sa promesse de continuer l'élargissement de l'autoroute 50 au-delà de ce qui avait déjà été financé par le Parti libéral, qui est présentement en réalisation. Notamment, M. Lacombe a dit : On s'est fait élire en promettant ça. M. Bonnardel, on dit : Ça ne peut pas être plus sérieux que ça, le voilà, l'élargissement de la 50, vous l'avez. Et là, dans les dernières heures, votre cabinet a mentionné que le budget n'est pas disponible et que l'élargissement est reporté jusqu'au moment où le contexte budgétaire le permettra. Comment, quand... quand on regarde ça, on peut dire qu'il n'y a rien qui a changé dans ce projet-là?

Mme Guilbault : Oui, bien, c'est parce que cette citation-là aurait surtout dû inclure qu'il y a déjà un tronçon qui est en chantier, parce que c'est ça, l'évidence, là, en ce moment, c'est que le tronçon 7 est en chantier. Et comme on n'a pas... il y a encore une étape que je dois franchir au Conseil des ministres de document déposé, tout ça, donc je ne peux pas encore donner le coût publiquement... mais c'est un investissement majeur. C'est un très, très gros investissement, le tronçon 7. Et comme je disais tout à l'heure, je pense, à M. Lacroix ou en tout cas à un de vos collègues, on y va aussi par priorisation des tronçons en fonction, entre autres, de la dangerosité, des zones accidentogènes, etc. Mais il y a plusieurs paramètres, là, qui sont... qui sont pris en compte. Donc...

Mais dans la gestion du PQI, le Plan québécois des infrastructures, c'est sûr que, si on fait un tronçon actuellement puis qu'on... Pendant qu'on ne fait pas les autres tronçons, l'idée, c'est de ne pas laisser dormir de l'argent non plus. Donc, le moment venu, quand on aura terminé ce tronçon-là, comme je le dis, il y a déjà de gros... Tu sais, il y a déjà beaucoup d'argent dans le PQI pour la 50, là, on fait ce tronçon-là. Donc, le temps qu'on fasse la réalisation de ce tronçon-là, en parallèle, comme je disais, on révise le projet, le type d'intervention qu'on va faire. Et, quand on viendra au stade où on aura déterminé le prochain tronçon, bien, on va provisionner l'argent le moment venu. Alors, c'est... c'est graduel à... On provisionne l'argent à mesure qu'on avance dans le projet, mais pour l'instant, on a l'argent dont on a besoin pour faire ce qui était déjà prévu faire, c'est-à-dire Mirabel, Lachute.

Journaliste : Dans... Vous mentionnez l'accidentogénéité...

Mme Guilbault : Les zones accidentogènes.

Journaliste : Exactement, les zones accidentogènes. Tantôt, la Sûreté du Québec a lancé une campagne que vous... vous devez certainement être au courant, qui s'appelle Zone zéro. Et parmi les zones qui sont ciblées comme les plus accidentogènes au Québec, il y a justement l'autoroute 50 sur 131 kilomètres, du kilomètre 134 à Gatineau jusqu'au kilomètre 265 à Lachute. Comment est-ce qu'on s'explique que ça fait 40 ans, 50 ans? On sait que c'est un enjeu, un endroit accidentogène, puis que, là, on soit encore en train de discuter quel est le prochain tronçon qui sera le plus susceptible... Pourquoi ça n'avance pas plus vite que ça, considérant que c'était une promesse phare de vos collègues en Outaouais?

Mme Guilbault :Bien, d'abord, pour la Sûreté du Québec, effectivement, non seulement je suis au courant, mais ça fait partie du plan d'action général qu'on a pour la sécurisation de la 50. Parce que, oui, il y a les travaux qu'on va faire pour l'élargir, mais comme je disais tout à l'heure, il y a aussi d'autres interventions supplémentaires de sécurité, puis plus immédiates que l'élargissement, qui se font et qui vont se faire, des glissières, des photo-radars, et la présence de la Sûreté du Québec à des endroits ciblés, en partenariat avec eux, ça fait partie du plan. Alors, c'est normal puis c'est souhaitable qu'ils fassent ces interventions-là.

Pour ce qui est de la 50, bien, écoutez, elle est en... on a déjà livré un tronçon, il y a déjà un tronçon qui a été fait entre Gatineau et l'Ange-Gardien, et là qui est au tout début, et là on est complètement à l'autre extrémité, entre Mirabel et Lachute. Puis ça fait 50 ans... Nous, en tout cas, ça fait six ans et demi qu'on est là. Alors, pourquoi, pendant 43 ans avant ça, ils n'ont rien fait? Là, il faudrait leur poser la question, mais la question est bonne, effectivement, pourquoi ça a pris nous pour dire : Il faut élargir la 50 puis il faut intervenir sur la 50? Bien, en tout cas, en ce moment, on intervient, il y a un chantier, il y a d'autres interventions, il y a une présence policière accrue. Vous savez qu'une de mes mesures aussi pour mon plan d'action sécurité routière, c'est d'acquérir, à terme, plus de photo-radars.

Journaliste : ...votre promesse aux gens de l'Outaouais?

Mme Guilbault :On respecte la promesse de... oui, d'élargir l'autoroute 50. Mais je l'ai dit tout à l'heure, là, il y a une révision qui est faite de la priorisation des tronçons qui va affecter, oui, l'échéancier. Ça, il faut bien l'admettre, parce qu'on avait dit que c'était 2022-2032, si ma mémoire est bonne, l'annonce de mon prédécesseur.

Journaliste :  ...

Mme Guilbault :C'est ça... Bien, c'est ça, je dis «de mon prédécesseur», là, donc le précédent ministre des Transports, mais c'est dans le même gouvernement. Donc, on va dépasser 2032, fort probablement. C'est pour ça que je vous dis qu'il y a une révision de l'échéancier. Mais l'important, c'est surtout qu'on agit sur la 50. On agit sur la 50. Vous le dites vous-même. Après des décennies où on sait que c'est dangereux, personne n'a jamais rien fait. Et là nous, on a un plan, oui, un échéancier révisé, mais un plan puis une intention ferme de sécuriser la 50.

Journaliste : ...du Conseil des ministres, on a tenté d'arrêter M. Lacombe sur ce dossier-là, puis il nous a dit : Je vous encourage à poser des questions à la ministre des Transports. À la suite du PQI, on a tenté de poser des questions sur l'autoroute 70 à Mme Laforest, elle nous a dit : Je vais avoir des discussions avec ma collègue. Puis, quand il y a eu le pont d'étagement et la tête des ponts, on a posé des questions avec M. Julien, qui finalement a fini, après deux jours, à nous renvoyer vers votre cabinet en nous disant que c'était à vous de répondre à ces questions-là. Est-ce que le dernier exercice de PQI ou de priorisation du PQI a été difficile pour vos relations avec vos collègues?

Mme Guilbault :Pour mes relations avec les collègues? Bien non, pas du tout. Le PQI, c'est un... c'est un document solidaire. Nous, il faut fonctionner aussi... Je pourrais vous dire : Adressez-vous à mes collègues du Trésor et des Finances parce que c'est eux qui nous donnent les enveloppes. Tu sais, à un moment donné, on est tous solidaires dans ces décisions-là, mais, oui, on ne peut pas... Aïe! Le PQI est rendu à 164 milliards. On est arrivés, il était à 100 milliards. Donc, oui, ça nécessite de la priorisation puis ça nécessite aussi une façon différente de voir les projets. Je répondais tout à l'heure à quelqu'un, je disais : On ne peut pas... Il y a une perte nette à dire : On provisionne de l'argent des années d'avance en se disant : Bien, dans six, sept ans, mon chantier va commencer, tu sais, ou de provisionner de l'argent pour des projets pour lesquels de toute façon il faut faire des études, de la planification, il faut faire des démarches. Donc, maintenant, on transforme un peu dans le sens qu'on dit : Là, en ce moment... Prenons encore la 50, on est déjà en chantier, Mirabel et Lachute. Ce qu'on a besoin... Encore une fois, je ne peux pas donner le montant, mais on a besoin d'un certain montant pour faire ça. On s'assure de l'avoir puis, quand on saura le prochain chantier de la 50, bien, on s'assurera d'aller chercher les montants pour le prochain tronçon. Donc, on fonctionne comme ça à tous les projets, ça évite d'avoir ce que j'appelle de l'argent dormant puis ça nous permet de conserver un maximum de projets au PQI.

Et la... Là, Mme Laforest, je ne sais pas si c'est la 70 ou la 170 dont elle vous avait parlé...

Journaliste : ...

Mme Guilbault :La 170, c'est ça, parce que la 70 est en chantier, on l'a protégée, la 55 au Centre-du-Québec... On n'a jamais eu autant de chantiers sur nos autoroutes. Il y a des chantiers partout au Québec. Alors... Puis, je voyais ce matin, les gens sont agacés par le chantier de la tête des ponts parce que ça crée du trafic. Je les comprends, c'est vrai que ça crée du trafic, mais c'est la relation amour haine qu'on a avec les cônes orange, tu sais, quand il n'y a pas de chantier, on se dit : Pourquoi je n'ai pas mon projet, puis là, quand il y a un chantier, il y a du trafic puis c'est tannant pour le... Alors, c'est un peu la relation amour haine. Mais on veut tous avoir des chantiers, le plus possible de projets qui avancent, et c'est le cas actuellement au PQI des transports. Vous le savez, il n'y a jamais eu autant d'argent qui a été investi en transport. La 170, on la fait avancer aussi. Alors, on trouve le moyen avec les disponibilités budgétaires. Il faut quand même faire une gestion rigoureuse des fonds publics, on ne peut pas dépenser à l'infini non plus, mais, malgré tout, on réussit à avoir plus de projets que jamais en transport à l'intérieur des enveloppes qui nous sont attribuées.

La Modératrice : On va aller avec Charles Lecavalier, La Presse, s'il vous plaît.

Journaliste : Bonjour. Une question pour Mme Amilcar, je me demandais… J'avais l'impression, là, que ça tombait sous le sens que, bon, vous parlez du projet de l'est, ça va être votre premier mandat, mais que tous les autres projets d'envergure allaient aussi tomber au MIQ, là, je pensais au… le tramway de Gatineau. Il y a le projet à Longueuil. Donc, je pensais qu'automatiquement tous ces projets-là tombaient dans le MIQ. Est-ce que je me trompe?

Mme Guilbault : À moi, la question, ou à ma collègue?

Journaliste : Bien, j'avais posé la question à Mme Amilcar. Je veux dire, comment, elle, elle conçoit son mandat? Mais si… ça peut être à vous aussi, là.

Mme Guilbault :Oui. Oui, oui. Non, mais c'est ça, vous avez bien compris. À mesure qu'il y aura des projets qui prennent forme, là, qu'on aura vraiment des projets officiellement sur la table avec… Tous les futurs projets, autrement dit, qui ne sont pas en cours actuellement, vont aller chez MIQ. C'est ça, le concept, à une certaine envergure, parce que, là, vous savez, dans la mission, ce sont les projets complexes. Ça fait que c'est sûr que, tu sais, MIQ ne va pas, tu sais, faire une voie réservée d'autobus dans une municipalité, là, ce n'est pas ce genre de projets là dont on parle, à l'évidence, mais oui, c'est exactement le concept, centraliser la réalisation des projets.

Journaliste : Mais c'est parce qu'à Gatineau vous semblez dire que ce n'était pas sûr qu'il allait être dans le MIQ, ça fait que c'est pour ça que j'étais un peu confus, là.

Mme Guilbault :Mais, Gatineau, on aura les discussions avec eux. Ce que je dis, c'est qu'ils ont déjà, eux autres, un bureau de projet. Alors, on va avoir les discussions avec eux. Eux, comment ils voient ça, comment voient la suite, là, c'est tout nouveau, là, on vient de créer MIQ. Alors, tu sais, je ne vais pas déclarer aujourd'hui : On va aller vous reprendre votre projet demain matin, puis, tu sais, il faut voir comment on va le travailler avec eux. C'est le seul exemple où… tu sais, la ligne bleue. On la laisse à la STM parce que c'est très avancé, puis c'est le métro, puis ils sont habitués. Puis les autres projets sont encore en gestation. Donc, oui, ils pourront venir chez MIQ, mais, pour Gatineau, on va avoir la discussion avec eux.

Journaliste : Mme Amilcar, une question qui a été était portée par beaucoup de gens du milieu des transports collectifs, qui disaient que, pour que votre bureau de projet fonctionne bien, ça prendrait une source de financement dédiée, pour que vous sachiez dans le temps, à chaque année, combien d'argent vous alliez avoir pour que les projets, ils avancent bien. Est-ce que vous pensez aussi que ça vous prendrait une source de revenus dédiée?

Mme Amilcar (Renée) : Je vous remercie pour la question. Au fait, votre question, elle est très intéressante, parce que ce qui m'a interpelée, moi, dans ce rôle-là, c'était justement la vision de la ministre, vraiment interpelée, parce que je me suis dit : Enfin, on va voir quelque chose qui va avoir une planification avec une vision globale plutôt qu'une vision en silo. Donc, bien sûr, je dois arriver en poste, on va mettre ça en place, et ainsi de suite, mais moi, je vous dirais que la beauté de la chose, c'est qu'enfin, maintenant, on va avoir une entité qui va être en mesure de se dire : Qu'est-ce qui est bon aujourd'hui? Qu'est-ce qui est bon demain puis qu'est-ce qui est bon pour le futur?

Et, en plus, lorsque ce bureau-là va prendre de l'ampleur, toute l'expertise et l'expérience vont être réunies dans une… sous une même plate-forme, si j'ose le dire, et je pense qu'on va devenir beaucoup plus efficaces. On va aussi aller chercher beaucoup d'expériences qui vont faire en sorte que… peut-être qu'une erreur faite à un projet, on ne va pas le répéter, parce que ça va être la même équipe. Puis on va apprendre aussi à ce niveau-là. Donc, moi, pour moi, je vois ça vraiment de bon augure. Puis je vois vraiment que c'est une belle opportunité d'innover parce que le statu quo ne peut pas être ça. Donc, pour moi, là, c'est vraiment une très, très bonne nouvelle.

Journaliste : Je vous posais la question sur les sources de revenus, parce que, bon, la CAQ a fait quand même plusieurs promesses, là, le... Je pense qu'en 2018 le tramway à Gatineau, notamment, le réseau structurant à Longueuil, ça faisait partie des promesses. Puis on est encore très loin de ça. Puis là, bon, on voit, il y a des difficultés financières. Il y a eu d'autres promesses, là, routières qui ne sont pas tenues, là, comme le 2032 pour la 50. Donc, est-ce que, finalement, d'avoir une source dédiée… ça ne serait peut-être pas une meilleure solution, que, justement, ce soit dans le PQI général, puis qu'à chaque fois qu'il y a un… qu'il y a des coups durs financiers, bien, que finalement il y a… de l'argent soit retiré puis que ce soit retardé, puis...

Mme Amilcar (Renée) : C'est sûr que la formule magique, ce serait d'avoir une grosse enveloppe tout de suite, mais j'ai quand même répondu à votre question en vous disant que le fait qu'on va avoir une vision globale, je pense qu'on va pouvoir aussi faire des investissements vraiment de façon méticuleuse et aussi faire des priorisations. Parce qu'aujourd'hui peut-être que chacun a sa priorité. Demain, si on a une priorité vraiment qui est globale, on va être en mesure de dire : O.K. avec cette portion d'argent qu'on a, on va pouvoir faire ce projet prioritaire là. On va pouvoir expliquer pourquoi c'est ce projet-là qui est prioritaire. Puis aussi le mandat qu'on a avec le MIQ, c'est vraiment de voir des sources de financement. Donc, ça, ça va… ça va faire partie de mon équipe et moi-même aussi. On va aller voir les bonnes pratiques, là, au… dans le monde, parce qu'on ne veut pas réinventer la roue, même si on veut innover. Mais définitivement, on sait que c'est l'argent qui est rare, ces temps-ci, on ne se le cachera pas ici aujourd'hui. Si on avait beaucoup d'argent, on ne serait même pas là à faire une conférence de presse, on investirait tout simplement, mais on veut aussi bien gérer l'argent des contribuables, puis on veut regarder, sur le long terme, comment on peut amener des investisseurs ici, au Québec, comment on peut faire en sorte que ce soient eux qui mettent leur argent, toujours pour l'expérience de nos usagers.

Mme Guilbault :Juste peut-être un minicomplément, parce que c'est un excellent point, puis ça me permet de réitérer que, dans la loi qui a créé MIQ, on a aussi donné la possibilité aux sociétés de transport — possibilité que va aussi avoir MIQ — d'aller chercher des revenus à travers des projets de développement immobilier ou à travers, tu sais, des redevances, alors, d'aller chercher des nouveaux revenus hors gouvernement, hors fonds publics, de l'argent privé qui est investi directement dans des projets. C'est prévu comme ça, là, c'est... La contrainte existe, tu es obligé de le mettre dans le projet de transport collectif. Donc, ça, c'est une façon d'aller chercher des nouveaux revenus.

Puis, effectivement, MIQ, ça fait partie puis... ça fait partie aussi des discussions qu'on a eues, puis des critères pour la recherche du profil des personnes, d'être capables d'innover, et de trouver des façons différentes de financer les projets, puis de sortir des traditionnels montages financiers gouvernement du Québec-fédéral, qui n'est pas tout le temps là, puis... de moins en moins là, puis les municipalités, qui n'ont pas vraiment d'argent. Donc, on est toujours pris dans le même... tu sais, dans l'espèce de même cul-de-sac de financement des projets. Alors, de trouver une façon d'aller chercher de l'argent autre qu'au gouvernement pour pouvoir faire plus de projets.

Journaliste : Karine Gagnon, Le Journal de Montréal. Mme Guilbault, vous dites qu'il n'y a aucun lien entre le troisième lien puis la nouvelle agence de transport, qui, elle, doit servir à des projets de mobilité, de transport collectif complexes? Est-ce que ça, ça veut dire que vous excluez le transport collectif dans ce lien-là?

Mme Guilbault :Bien non, ça n'a aucun lien. C'est parce que le troisième lien, c'est un pont, et des ponts, on est habitués d'en faire, tu sais. Mais, comme je le disais, il faut qu'il y ait une valeur ajoutée, c'est-à-dire amener une capacité de réalisation qui n'existait pas, ou amener peut-être une façon de réaliser un projet, ou une contribution, par exemple, dans la structure de financement, où, tu sais, il peut y avoir une valeur ajoutée. Mais le troisième lien, il est déjà en... bien, il n'est pas en réalisation, au sens du PQI, mais, je veux dire, il est déjà sur le chemin vers la réalisation. On a déjà plusieurs étapes de franchies, on a déjà un porteur de projet qui va pouvoir le mener à terme, qui est le ministère des Transports. Donc, après ça, si on veut faire passer du transport collectif dessus, c'est... c'est autre chose que de dire : On fait un projet de transport collectif structurant complexe, où, là, tu sais, il faut que tu organises vraiment une toile de mobilité de transport collectif, que tu attaches des tracés, etc. C'est... c'est très différent.

Journaliste : Parce que je suis quand même étonnée, parce que tous les projets de transport collectif complexes qui sont à venir, dans le fond, sauf celui de l'Est de Montréal, il n'y en a pas un que vous êtes capables de rattacher à l'agence, puis... alors que vous nous dites que l'agence va servir à ça. On dirait que... Je ne suis pas, là, comment ça va fonctionner. À quoi ça va servir, finalement, cette agence-là, s'il n'y a aucun projet qu'on est capables d'y rattacher ou de lui confier, là, présentement, dans ceux qui s'en viennent?

Mme Guilbault :Bien, c'est ça qu'on disait tout à l'heure. Le projet structurant de... le projet structurant de l'Est, là, c'est un projet évalué à 18,6 milliards en ce moment. Donc, juste ça, là, c'est extrêmement complexe. Ça touche trois, quatre villes...

Journaliste : ...un seul projet au cours des prochaines années, là, pour plusieurs années.

Mme Guilbault :Non. Bien non, pas du tout. Celui-là, c'est le premier qui est confirmé, mais on parlait tout à l'heure... il y a des projets... Éventuellement, il va y avoir un projet à faire sur la Rive-Sud de Montréal. La Rive-Sud de Montréal, il y avait un projet d'origine fait par la caisse, qui s'appelait le REM de la Rive-Sud. Finalement, la caisse s'est retirée, et là, ils ont revu leur projet. Et, tout récemment, ils nous ont présenté une nouvelle version de projet, alors c'est en train de cheminer à l'agglomération de Longueuil. Mais, éventuellement, quand on... ça va déboucher sur un projet qu'on va être prêts à mettre dans l'espèce de... appelons ça l'espèce de séquence de réalisation de projets, bien, c'est, évidemment, MIQ qui va le reprendre.

On parlait, tout à l'heure, de Gatineau. Oui, il y a déjà un projet qui est à... qui est à l'étude là-bas, il y a un bureau de projet, mais, éventuellement, est-ce que c'est quelque chose qu'on pourra reprendre chez MIQ? Ça, il faudra voir, parce qu'il y a une question aussi, du financement fédéral, à Gatineau.

Alors, c'est projet par projet, mais c'est des projets complexes de transport. Alors, au-delà de nous, éventuellement, dans les prochaines décennies, qu'est-ce que les autres vont en faire, c'est... On a volontairement rédigé sa mission de cette façon là, pour qu'à l'usage on puisse en faire une organisation performante, qui augmente notre capacité de réalisation, notre efficacité de réalisation. Puis on ne peut pas dire aujourd'hui, le 4 juin 2025, sur les 10, 20 prochaines années, c'est quoi, exactement... quel projet va être confié quand, parce que tout dépend de l'évolution des choses.

Puis aussi, sur le financement, il faut comprendre aussi... les projets vont être confiés par décrets à MIQ. Donc, si... par exemple, quand on va leur confier le projet structurant de l'est, on va adopter un décret au Conseil des ministres dans lequel les dispositions du projet puis le financement du projet va être prévu aussi, là. Juste pour... en guise de rappel.

La Modératrice : Thomas Laberge, La Presse canadienne.

Journaliste : Oui. Bonjour à vous trois. J'aimerais connaître les salaires des gens qui viennent d'être nommés, et, oui, pour… commencer comme ça.

Mme Guilbault :Oui. C'est… Oui. Alors, c'est les salaires, bien, fixés par les Emplois supérieurs. Donc, on est à 309 000 $ pour le… la P.D.G. et 50 800 $ pour la présidente du conseil d'administration.

Journaliste : Et l'équipe de Mobilité Infra Québec, je pense que vous nous disiez que ça allait être une petite équipe de 50 à 60 personnes, si je ne me trompe pas. Je voulais savoir si on avait évalué la masse salariale que ça allait représenter.

Mme Guilbault :Oui, bien, ça, c'est un bon point puis ça me permet de dire, puis c'est très important, bien, d'abord, sur l'équipe, il y a des cibles, là, tu sais, dans le fond, il y a un maximum de personnes qui peut être embauché sur certaines années. Et ces personnes… dans le fond, sur les deux prochaines années, il y aura un maximum de 50 personnes, donc, mais ça, c'est notre nouvelle collègue, Mme Amilcar, qui va former son équipe à son arrivée. Donc, c'est vraiment la prérogative de la P.D.G., puis je voulais que ce soit comme ça, qu'on nomme d'abord la P.D.G. pour qu'elle puisse former son équipe puis embaucher les meilleures personnes, des personnes à son goût qui vont être capables de réaliser les projets. Et donc ces personnes-là, qui vont être embauchées chez Mobilité Infra Québec, on a réduit d'autant les personnes dans le ministère. Autrement dit, on a transféré. Alors, au net, il n'y a pas d'ajout de personnel.

Journaliste : Est-ce que vous pouvez juste préciser? Est-que ces gens-là vont nécessairement passer du ministère à Mobilité Infra Québec, ou…

Mme Guilbault :Non, mais ce n'est pas des transferts de personnes. Ce que je veux dire, c'est qu'on a autorisé un maximum de 50 ETC sur deux ans, chez MIQ, qu'on peut embaucher, mais on a réduit… préventivement, on a réduit 50 ETC dans le ministère.

Journaliste : Donc, des gens qui sont partis à la retraite qui n'ont pas été remplacés, par exemple?

Mme Guilbault :Oui, c'est ça. Bien, on a toujours des postes vacants, ou, tu sais... Sur un total de milliers de personnes dans le ministère, tu as un nombre de personnes autorisées qui travaillent dans le ministère. Donc, on a réduit de 50 dans le ministère. Ça fait qu'au ministère on a le droit d'employer 50 personnes de moins, sur deux ans, tu sais, pour... Je vous simplifie, là, mais, pour pouvoir embaucher chez MIQ, ce qui fait qu'au net on n'engage pas plus de personnes dans la fonction publique.

Journaliste : Mais il n'y a pas de transfert, ça ne veut pas dire que c'est des gens qui étaient au ministère qui vont aller au MIQ.

Mme Guilbault :Exact. Exactement. Il n'y a pas de transfert.

Journaliste : Mais, en termes de masse salariale… parce que vous aviez laissé entendre que les gens qui allaient travailler chez MIQ allaient être hors convention, donc pouvoir être payés plus cher qu'au ministère. Donc, c'est des gens qui pourraient être payés plus cher que l'équivalent ETC du ministère des Transports?

Mme Guilbault :Mais ça, c'est toutes des choses qui vont être négociées puis déterminées à l'arrivée de la P.D.G., les conditions de travail. Tout ce que vous dites, là, tout ça puis les salaires.

Journaliste : O.K. Mais il n'y a pas une estimation de combien ça pourrait coûter en termes de salaires?

Mme Guilbault :Bien, c'est parce que c'est des négociations qui vont devoir se faire entre la P.D.G. et le Conseil du trésor, comme tous les emplois au gouvernement, là, déterminer les échelles salariales, etc., les classes d'emploi. Donc, c'est… tout ça va se faire à partir du 2 septembre, c'est... On peut le présumer, dans les premières choses que Mme Amilcar va faire… va convenir avec le secrétariat du Conseil du trésor.

La Modératrice : Jean-François Fortin, BLVD 102.1

Journaliste : Oui, j'aurais une question pour Mme Amilcar. Vous avez dirigé, là, justement le tramway à Ottawa, et toute la phase de planification et le projet. Quelles sont les erreurs qui ne doivent pas être reproduites à Québec pour le projet de tramway?

Mme Amilcar (Renée) : Je vous remercie. Lorsque je suis arrivée à Ottawa, en 2021, le train léger venait juste d'être lancé. Ça, c'était la phase un. Et j'y suis allée parce qu'il y avait beaucoup de problèmes techniques, et j'ai contribué à stabiliser, justement, cette ligne-là. Puis on a eu une enquête publique qui nous… a fait en sorte qu'on a eu 103 recommandations. Et moi, j'ai pris toutes ces 103 recommandations-là, j'ai mis les actions en place justement pour pouvoir les mettre en place, ces recommandations-là, et je les ai toutes appliquées dans la phase deux du train léger. Puis je suis contente aujourd'hui de dire que j'ai lancé deux lignes de train, le 6 janvier de cette année. On n'en a pas entendu parler parce que ce sont de très bonnes nouvelles. Alors, c'est pour ça que je prends l'opportunité ici. Donc, je vous dirais, c'est clair que moi, j'arrive avec un bagage qui va me permettre de dire : Ça, il ne faut pas faire ça, et on va continuer d'apprendre. Ça, je veux être aussi transparente ici, là. Ce n'est pas vrai que j'arrive puis que je sais tout, mais je sais les erreurs qui ont été faites à Ottawa puis qu'on ne va pas les refaire. On va travailler aussi avec d'autres collègues, et pour pouvoir aller chercher d'autres… d'autres erreurs puis d'autres bonnes façons de faire pour qu'on puisse appliquer le tout au MIQ.

Puis, tout à l'heure, on parlait... bien, il faut... il faut qu'on mette le MIQ en place aussi. Puis, quand on va être prêts, les experts vont être à la table puis l'expertise va être bien connue, pour justement qu'on soit très performants, pour que justement vous soyez contents. Parce que je peux comprendre la question aujourd'hui : Bien, pourquoi, pourquoi cette entité encore? Mais définitivement ça va être un petit peu le mandat qu'on va s'être donné, là, ensemble pour se dire : Là, on va bien l'expliquer, on va bien l'articuler, puis vous allez voir le bien-fondé de ça.

Journaliste : ...c'est principalement dans les erreurs qu'il y avait eu avant votre arrivée, là, je voyais dans le rapport, là, qu'il y avait notamment, là, l'utilisation de nouveaux wagons, nouvelles technologies. Est-ce que c'est des choses que Québec devrait éviter?

Mme Amilcar (Renée) : Je ne voudrais pas seulement Québec. Souvent on pense qu'on va lancer le tramway, ou le train léger, ou le métro, peu importe, parce qu'on est pressés, parce qu'on a envie de donner un bon... un bon service à notre clientèle qui attend depuis des années, et ainsi de suite. Donc, moi, je vous dirais, l'approche, c'est vraiment d'y aller, premièrement, avec un bon produit initialement, après ça c'est faire des essais. Et puis aussi il faut faire des simulations sous toutes les formes possibles et impossibles et, vous allez voir, je vais être tannante avec ça, se comparer avec d'autres, aller chercher d'autres qui ont fait ça avant nous, puis c'est ce qu'on appelle le «peer review», là, aller faire ça pour justement demander conseil. Parce que nous, souvent, on est en silo, on est là puis on est... on est confinés à notre tâche. L'autre va arriver, des nouveaux... des nouveaux yeux, puis va nous dire : T'as-tu pensé que peut-être ça te prendrait un huitième, un neuvième train? Comme ça, si jamais tes autres trains sont en panne, bien, t'as plus de «back up», et ainsi de suite. Donc, ce sont toutes des choses comme ça qu'on va aller chercher. Mais définitivement, oui, mon expérience, surtout à Ottawa, m'emmène avec, en tout cas, beaucoup d'idées en tête puis beaucoup de... beaucoup d'enthousiasme aussi.

Journaliste : Bien, c'est ce que j'allais dire, on sent votre enthousiasme.

Mme Amilcar (Renée) : Oui, oui. Ah! mon... bien, moi... Vous ne pouvez pas avoir plus enthousiaste ici. Parce que moi, si je n'y croyais pas, là, je ne serais pas ici, là. Honnêtement, là, j'avais une belle job à la STM, j'avais une belle job à Ottawa, puis je suis impliquée à l'international, j'ai du fun. Quand j'ai parlé avec la ministre, là, j'ai dit : Oui, j'y vais, puis ça me tente, ça va être le fun, on va donner du bon service, on va s'assurer aussi que nos usagers sont contents. Parce que moi, quand je suis contente, je fais une belle job, si mes usagers sont contents, ils vont revenir, puis ainsi de suite.

Journaliste : Petite question pour Mme Guilbault. Le Plan CITÉ pour la région de la Capitale-Nationale, est-ce que ça va tomber dans les mains justement du MIQ? Parce que, là, il y a la phase I du... La première phase du tramway, on comprend, ça va rester avec la CDPQ Infra, mais, les phases subséquentes, est-ce que c'est le MIQ qui va s'en occuper?

Mme Guilbault :Bien, ça, encore là, on va voir pour les prochaines phases. Là, effectivement, l'engagement a été pris sur la phase I, TramCité qu'on l'appelle maintenant, et là la maîtrise d'œuvre est à la Caisse de dépôt, la CDPQ Infra. Mais, s'il y avait d'autres phases dans le futur, effectivement, tout à fait, ça pourrait être MIQ qui, là, ferait la maîtrise d'œuvre, carrément, du projet plutôt que la CDPQI. Mais c'est hypothétique à ce stade-ci, là, mais c'est tout à fait effet la séquence qui pourrait être possible.

Mais, je veux juste revenir, vous voyez... vous voyez comment c'est extraordinaire, qu'une personne comme ça vient accepter de relever ce défi-là au Québec, tu sais. On parlait du salaire tout à l'heure. On a des gens des fois qui baissent de salaire pour venir relever des défis chez nous, au Québec. Alors, c'est vraiment une bonne nouvelle aujourd'hui. En tout cas, moi aussi, je suis très enthousiaste. On est toutes bien contentes de partir quelque chose de nouveau.

La Modératrice : Désolée, il n'y a pas de média anglophone, je pense, là. Louis avait une précision.

Journaliste : Oui, j'avais juste une question sur les salaires, parce qu'un des problèmes qu'il y avait eu, entre autres... parce que j'imagine qu'il va dans... Pour analyser des projets comme ceux que vous allez gérer, ça prend une expertise, ça prend des ingénieurs, hein? On est... On ne peut pas s'en passer, il faut avoir une expertise, des gens qui connaissent ça. Un des problèmes qu'il y avait au ministère des Transports, ce qu'on nous dit, c'est qu'à un moment donné on n'était pas capable de donner des salaires qui étaient compétitifs avec le privé, et donc il y a des ingénieurs qui venaient faire leurs classes au ministère des Transports, quand ils avaient une expérience intéressante, ils partaient dans le privé pour des salaires... pour être mieux payés, dans le fond, et donc on perdait une partie de leur expertise. Est-ce que, pour avoir une expertise qui soit comparable à celle des entreprises qui vont présenter des projets éventuellement, vous allez... vous allez aller au-delà de ce qui se paie en ce moment au ministère des Transports pour des ingénieurs? Autrement dit, est-ce que vous allez aller pour la qualité puis dire : Bien, écoutez, à un moment donné, un ingénieur dans le marché actuellement, ça vaut tant, donc on va le payer x montant, quitte à aller au-delà de ce qui se paie en ce moment au ministère des Transports?

Mme Guilbault :Mais, comme je disais tout à l'heure, ce n'est pas qu'on ne veut pas répondre, mais c'est parce que ça va faire partie de négociations qui ne sont pas faites encore avec le Conseil du trésor, qu'on... on attendait d'avoir notre P.D.G., là, pour qu'elle puisse faire tout ça. Alors, on ne peut pas, à ce stade-ci, répondre à cette question-là. Mais c'est sûr qu'on veut pouvoir attirer les meilleurs de façon générale au gouvernement, mais vous soulevez un excellent point, où on nous dit... tantôt, on nous dit : Il faut être capable d'attirer les meilleurs, et tout ça, mais là, si on veut... puis là... puis souvent on... Prenons les fameuses hausses de salaire des infirmières et des profs qu'on a données, les professeurs, et là, après ça, ça génère des dépenses importantes, récurrentes, et là on dit : Bien là, vous avez augmenté vos dépenses, vous dépensez trop, il y a un déficit. Il faut comprendre qu'il y a un lien entre toutes ces choses-là, là, alors... mais moi, je suis en accord avec vous qu'il faut être capable d'attirer les meilleurs, surtout pour certaines missions clés de l'État.

Journaliste : O.K., bien, je vais vous poser la question en utilisant vos... ce que vous venez de dire. Est-ce que vous croyez que vous êtes capable d'attirer les meilleurs avec les conditions qu'on donne actuellement aux ingénieurs du ministère des Transports?

Mme Guilbault :Bien, c'est parce que c'est une question qui est... tu sais, comment je pourrais dire, on a d'excellents ingénieurs au ministère des Transports.

Journaliste : ...mais est-ce que ce sont les meilleurs? Est-ce que vous êtes capables d'attirer les meilleurs?

Mme Guilbault :Bien là, les meilleurs, qu'est-ce qu'on veut dire par là, les meilleurs parmi quoi, tu sais? On a d'excellents ingénieurs, au gouvernement du Québec, pas juste au ministère des Transports, mais on en a beaucoup au ministère des Transports, mais, oui, ça prendra aussi de bons ingénieurs chez Mobilité Infra Québec.

Journaliste : Vous n'avez pas dit «des bons», vous avez dit «les meilleurs».

Mme Guilbault :Bien oui, bien, c'est ça, bien, on a les meilleures personnes, je veux dire, comment vous voulez que je réponde autrement? Ils sont très, très bons, nos ingénieurs, là.

Journaliste : Bien, ma question... Est-ce que vous êtes capable d'attirer les meilleurs ingénieurs avec les salaires qui se donnent actuellement au ministère des Transports, selon la convention?

Mme Guilbault :Bien, moi, je considère que oui, parce que, si on travaille avec nos ingénieurs, c'est parce qu'ils sont les meilleurs, puis qu'on fait des bons projets, puis qu'on fait avancer nos projets. Mais, encore une fois, chez Mobilité Infra Québec, c'est une expertise particulière, donc, qui en ce moment... qu'on n'a pas dans le ministère des Transports. C'est pour ça qu'on crée Mobilité Infra Québec. Donc, il faudra attirer, oui, les meilleurs, mais aussi le type d'expertise dont on a besoin pour ces projets-là.

La Modératrice : Parfait. C'est ce qui met fin à la conférence de presse. Merci beaucoup.

(Fin à 16 h 29)

Participants


Document(s) Related