Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Onze heures trente-quatre minutes)
M. Roberge : Bonjour, tout le
monde. Je suis content de vous voir. C'est un moment important. Avant de
commencer, je veux saluer la présence dans la salle de mes adjointes
parlementaires qui ont travaillé beaucoup et avec qui on collabore tout le
temps. Députée de Vimont et députée d'Iberville, merci d'être là. Je salue aussi
les équipes des cabinets puis du ministère. C'est un gros travail d'arriver
avec une proposition de planification annuelle, donc un salut spécial aux
équipes et à la sous-ministre Karine Dumont.
Depuis toujours, le Québec est
accueillant. Depuis toujours, le Québec est une terre d'accueil, et ça va
continuer. Je veux quand même le préciser d'emblée, on va continuer
d'accueillir des nouveaux arrivants, que j'appelle des nouveaux Québécois pour
toutes sortes de bonnes raisons. Les gens qui arrivent ici parfois fuient la
guerre, fuient la misère, puis trouvent ici un havre de paix. On est fiers de
ça. Beaucoup aussi arrivent pour faire des études, enseignement supérieur
notamment. Beaucoup arrivent et viennent contribuer à la société québécoise
d'un point de vue culturel, d'un point de vue économique aussi. Mais on a la
responsabilité, comme gouvernement d'une nation minoritaire en Amérique, de
bien planifier l'évolution de l'immigration. D'abord, il faut protéger
évidemment la vitalité de notre économie, protéger le dynamisme de nos centres
de recherche, protéger notre identité, notre langue commune et donc respecter
la capacité d'accueil des Québécois, respecter la capacité d'intégration à la
nation québécoise. On a d'ailleurs adopté un projet de loi dernièrement sur
l'intégration nationale.
Le contexte évolue très rapidement, je
vous dirais, on a eu de l'instabilité beaucoup dans les dernières années, tout
le monde le comprend. Ce qui était adéquat il y a 10 ans, il y a cinq ans,
n'est plus nécessairement adéquat aujourd'hui. Et ça adonne très bien puisqu'on
est à l'an 2 de la précédente planification et l'on va se permettre de
regarder en avant. On fait un exercice important de planification qui sera,
cette fois-ci, sur quatre ans.
Avant de vous présenter les scénarios de
la planification pluriannuelle, je vais vous dire un petit mot sur la
démographie, un petit mot sur l'économie. D'abord, dans les dernières années,
on a vécu une anomalie statistique et démographique, une très forte hausse du
nombre de résidents sur le territoire québécois, et c'est beaucoup dû à
l'immigration temporaire, les résidents temporaires, des fois, on les appelle,
les résidents non permanents, des RNP. Et, en grande majorité, ces gens
relèvent d'Ottawa, du gouvernement canadien.
Pour vous donner un exemple, pour
l'ensemble des temporaires sur le territoire québécois, en 2018, il y en avait
160 000; en 2022, 272 000. Il y avait une hausse, mais, en quatre
ans... 100 000 en quatre ans, mais, en 2025, 620 000. Donc,
entre 2022 et 2025, en trois ans, 300 000. Donc, on avait des hausses qui
étaient fortes par rapport à ce... précédent, mais rien à voir avec ce qu'on a
vécu en 2022-2025, presque 100 000 par année, résidents temporaires. C'est
vraiment, complètement, au-delà de ce qu'on attend habituellement dans les
scénarios migratoires classiques. Vous avez d'ailleurs, dans le cahier de
consultation, un comparable avec les pays de l'OCDE, et on voit que le Québec
est dans une catégorie complètement à part quand on compare, particulièrement
les demandeurs d'asile, l'arrivée très, très forte. J'ai un tableau aussi ici
qui vous montre l'arrivée de résidents non permanents. Les lignes du bas, c'est
ce qui est contrôlé par Québec, les étudiants étrangers et les travailleurs
temporaires. Puis cette ligne-là, en haut, qui explose, à partir de 2022, de
manière inconsidérée, bien, c'est le programme mobilité internationale qui
relève d'Ottawa, sur lequel on n'a pas notre mot à dire. Donc, on voit bien
qu'il y a vraiment deux lignes, là, la ligne québécoise, la ligne canadienne,
puis c'est la ligne canadienne qui l'a échappé complètement. Évidemment, la
croissance de la population très rapide liée à l'immigration, bien, ça pose une
grande pression sur nos services publics, sur nos finances publiques, sur la
disponibilité de logement. C'est un défi pour la préservation de notre langue
qui est en déclin malheureusement au Québec, particulièrement dans la région de
Montréal. Ça pose aussi, vous savez, un défi, une grande pression sur la francisation.
Et c'est tout un défi d'intégration quand de nouveaux arrivants arrivent en
grand nombre dans une région où il y a déjà énormément de nouveaux arrivants.
J'ai des exemples concrets aussi de ce que ça peut représenter.
Donc, en santé, l'arrivée de la population
liée à l'immigration très récente, ça veut dire plus de 10 000 employés
nécessaires en ce moment dans le réseau de la santé, juste pour ces
personnes-là. En éducation, on parle de 160 000 personnes dans le
réseau scolaire qui sont des immigrants de première génération. On n'a jamais
eu autant de nouveaux arrivants dans le réseau scolaire. Ils sont arrivés en
très, très peu de temps. Pour les logements, les résidents non permanents, ça
représente 229 000, presque 230 000 ménages, 230 000 appartements
qui sont occupés par des résidents non permanents. À l'approche du 1er juillet,
à l'approche des crises qu'on va voir, des familles dans le besoin, mais il ne
faut pas oublier cette donnée-là qui est importante. Puis une question de
finances publiques aussi, il faut savoir qu'en 2024 le gouvernement québécois,
soit, avec les taxes et les impôts des Québécois, on a versé 500 millions de
dollars, un demi-milliard en aide de dernier recours juste pour les demandeurs
d'asile. Donc, quand on voit qu'il y a des contraintes importantes, on les voit
ici.
Maintenant, un mot sur l'économie.
Évidemment, l'arrivée de personnes qui travaillent, elles ne travaillent pas
toutes, mais celles qui travaillent, mais ça amène une augmentation de la
production, pas nécessairement de la productivité, mais de la production. Ça
amène une contribution, ça amène de la main-d'oeuvre. Mais le contexte change,
je vous l'ai dit, le taux de chômage est en remontée en ce moment,
particulièrement dans deux catégories, d'abord chez les nouveaux arrivants.
Écoutez, le taux de chômage, chez nos nouveaux arrivants, est passé de
11,3 % en 2023; à 18,1 en 2024. Donc les nouveaux arrivants eux-mêmes
n'arrivent plus à se trouver un emploi comme il n'y a pas si longtemps. Et chez
les jeunes, les jeunes qui tentent de faire leur place au Québec, dans le
marché de l'emploi, le taux de chômage est passé de 7,4 % à 9,5 %.
Moi, ça me pose une question aussi, la question de l'équité entre les
générations, quand je regarde le taux de chômage de nos jeunes, quand je
regarde l'accès à un logement, l'accès à un logement abordable, l'accès à la
propriété.
Je vais maintenant vous présenter les
cibles, les scénarios de la planification pluriannuelle. Je vais vous dire un
mot sur les temporaires, un mot sur les permanents puis un mot sur la sélection
que nous ferons des permanents. Donc, d'abord, une nouveauté, on va donc
présenter une planification qui inclut les temporaires et les permanents. C'est
la première fois qu'on le fait. Pour ce qui est des temporaires que le
gouvernement du Québec contrôle, eh bien, il y aura des réductions. Il n'y a
que des propositions de réductions dans les scénarios et dans les cibles.
D'abord, on veut réduire les travailleurs étrangers temporaires qui relèvent du
gouvernement du Québec. En ce moment, on en a environ 72 000. On voudrait
le réduire à environ 65 000 sur un horizon de quatre ans, mais concentrer
cette baisse-là à Montréal et à Laval, réduire d'environ 50 % les
travailleurs étrangers temporaires qui relèvent du Québec à Montréal et à
Laval. Pourquoi à cet endroit-là? Taux de chômage plus élevé, disponibilité de
logement plus difficile, plus grande difficulté aussi quand on regarde la
vitalité de la langue française.
Pour ce qui est des étudiants étrangers,
une baisse raisonnable et modérée, mais, quand même, on voudrait passer de 128 000 étudiants
étrangers à 110 000 sur quatre ans d'ici 2029. Et on va pouvoir le faire
avec une agilité renouvelée puisqu'on a adopté en décembre une loi qui nous
permet de faire ces choix-là, de préserver des programmes en région, de
préserver des secteurs de recherche de l'enseignement supérieur, mais
d'atteindre ces cibles. Il faut voir qu'il y a eu des hausses très élevées par
rapport à ces deux programmes-là dans les dernières années.
Maintenant, l'immigration permanente, qui
inclut tous les secteurs. Quand on parle d'immigration permanente, on pense
évidemment à l'immigration économique sélectionnée par le gouvernement du
Québec, à la réunification familiale et aux réfugiés qui sont, dans le fond,
des demandeurs d'asile. Une fois qu'ils sont acceptés, ils peuvent être des
réfugiés. Les chiffres que je vous donne incluent tous ces secteurs-là. Il n'y
a pas de dépassement. Il n'y a pas de personnes qui ne sont pas comptabilisées,
c'est important de le mentionner. Donc, trois cibles, trois scénarios proposés,
un à 25 000 admissions par année, un à 35 000 admissions
par année, un à 45 000 admissions par année. Et il y a, dans le
cahier de consultation, je vous dirais, la déclinaison de ce que ça peut
représenter pour chacune des catégories. Si on va vers 25 000, vers 35 000
ou vers 45 000, les scénarios sont lancés pour la discussion.
Les scénarios sont des réductions... des
scénarios de réduction, pourquoi? Bien, parce qu'on a 620 000 temporaires
sur le territoire québécois. Il ne faut jamais oublier ça, jamais oublier ça.
Il y a les étudiants étrangers, j'en ai parlé tantôt, on veut une baisse. Il y
a les travailleurs étrangers temporaires, j'en ai parlé, on veut une baisse,
mais c'est marginal. L'explosion, elle vient de deux secteurs, c'est le
programme PMI, Programme mobilité internationale, et les demandeurs d'asile,
dans ce cas-là, ça relève d'Ottawa, et on est très clairs, on l'a dit pendant
la campagne fédérale, on le dit maintenant, on le répète. J'ai envoyé une
lettre à mon homologue, la ministre Metledge, il faut qu'Ottawa réduise de
quelque 400 000, 420 000 temporaires qui relèvent d'eux, à un
maximum de 200 000 temporaires qui relèvent du gouvernement canadien,
qui relèvent d'Ottawa. Tant qu'on n'a pas atteint ce plafond pour nous de 200 000,
bien, d'aucune manière, on peut envisager les augmentations de nos résidents
permanents. C'est une condition pour nous qui est sine qua non.
Parlons maintenant de la sélection de ces
personnes-là qui deviennent des nouveaux Québécois, des immigrants qui font
leur vie ici. Eh bien, on veut vraiment se concentrer dans l'admission
permanente de gens qui sont déjà sur le territoire, des gens qui parlent déjà
la langue, qui sont déjà intégrés, qui ont déjà un emploi. Et à partir de
maintenant, on vise une cible minimale de 63 personnes... 63 %.
excusez-moi, 63 % de nos immigrants permanents qui sont déjà sur le
territoire. Comme je vous le dis, ça facilite l'intégration, puis ça nous aide aussi
à réduire le nombre de personnes qui sont des résidents temporaires. Donc, on
n'a pas besoin de faire venir de nouvelles personnes, on est capables de
régulariser le statut.
Évidemment, on priorise toujours la langue
française pour l'immigration économique, on a une cible de 100 %. On ne
peut pas devenir immigrant économique au Québec, maintenant, si on ne maîtrise
pas la langue française. Et un minimum de 60 % dans nos cibles qui sont
des immigrants économiques parce que je l'ai dit tout à l'heure, dans nos
permanents, il y a les économiques, il y a la réunification familiale, et il y
a les réfugiés. On va continuer de faire notre part pour accueillir des gens,
comme je vous le dis, qui fuient la misère ou qui doivent trouver refuge au
Québec.
L'automne dernier, voyant, je vous dirais,
la très grande popularité du Québec, on a dû appliquer un frein d'urgence,
suspendre des programmes. Alors, on avait suspendu le programme PEC diplômé.
J'annonce qu'il va être encore suspendu au moins jusqu'au 30 novembre
prochain. On avait transformé le programme du PRTQ, le programme régulier des
travailleurs du Québec. On l'a remplacé par le PSTQ, le programme de sélection,
et le mot important ici, c'est «sélection». Le programme de sélection des
travailleurs du Québec. On va le mettre en œuvre bientôt au mois de juillet. Je
vous explique. Et le programme PEC travailleur a été aussi suspendu.
Maintenant, qu'est-ce qui va arriver? Mais
donc, ce que j'annonce, c'est qu'en juillet, on va ouvrir pour la première
fois, on va mettre en œuvre notre PSTQ, notre programme de sélection des
travailleurs du Québec, beaucoup plus agile, beaucoup plus moderne, avec des
volets qui nous permettent d'y aller par invitation et de sélectionner des gens
en priorisant des gens qui sont déjà établis sur le territoire québécois, je
l'ai dit, à l'extérieur du Grand Montréal. Donc, on va réellement régionaliser
comme jamais des gens qui sont déjà en emploi, des gens qui sont déjà intégrés,
des gens qui sont déjà en région, et on va avoir évidemment un volet diplômés
du Québec. C'est très important. J'ai dit tout à l'heure que le PEC diplômés
demeure suspendu. Mais, attention, à partir de juillet, on ouvre le Programme
de sélection des travailleurs du Québec avec un volet spécifique pour nos diplômés
du Québec. Ce sont très souvent des immigrants de choix.
Pour ce qui est du parrainage collectif,
qui est un programme qui invite des gens de l'extérieur à devenir ici des
réfugiés ici, bien écoutez, c'est suspendu encore. Pourquoi? Parce qu'on fait
le choix de régulariser le statut de personnes qui sont des demandeurs d'asile
sur le territoire québécois. On est déjà à plus de 180 000, sinon 200 000.
Il en arrive à tous les jours, à toutes les semaines, des demandeurs d'asile
qui sont ensuite acceptés. Donc, évidemment, on va prioriser ces demandeurs
d'asile, ces réfugiés parmi ceux qui sont déjà sur le territoire québécois.
Encore une fois, ça facilite l'accueil, l'intégration, la francisation, et ça
nous permet de diminuer aussi le nombre de personnes qui ont un statut
temporaire sur le territoire québécois.
Donc, c'est sûr qu'on tient compte de la
vitalité économique. Le critère de l'économie demeure très important pour notre
gouvernement, mais aussi la vitalité de la langue française et la régionalisation.
Ce sont des critères qu'on a réellement en tête. C'est des choses qui seront
beaucoup plus facilement atteintes avec le Programme de sélection des
travailleurs québécois dont j'ai parlé tout à l'heure.
Quelque chose qui sera mis en œuvre, pour
lequel la réglementation a maintenant été annoncée. À partir de l'automne
prochain, les gens qui sont des travailleurs étrangers québécois, selon notre
programme à nous, mais devront maîtriser la langue française, atteindre le
niveau 4 pour voir leur permis renouvelé après trois ans. Donc, pour
rester ici une quatrième année en tant que TET, il faut avoir atteint le niveau 4
en matière de maîtrise du français pour être capable de discuter et d'empêcher
l'anglicisation au milieu de travail.
Le dépôt, donc, de la documentation, la
planification pluriannuelle, sur quatre ans, ce n'est pas la fin. C'est le
début de quelque chose. Donc, on lance des consultations. Oui, il y a une
orientation gouvernementale, oui, il y a des scénarios, mais on va écouter les
Québécois. Donc, dans quelques heures... on me dit quelques jours, mais
quelques heures, ce sera possible de participer en ligne pour tous les
Québécois et donc de donner leur avis, de contribuer à la réflexion du
gouvernement par rapport à cette planification-là. Sinon, ce sera possible dès
demain de déposer des mémoires, mais j'imagine que les gens vont quand même
prendre le temps de l'écrire. Ils pourront déposer des mémoires jusqu'au... me
dit-on, jusqu'au 15 août. Donc, l'appel à mémoires, c'est jusqu'au
15 août. Et, dès septembre, en commission parlementaire, bien, on pourra
recevoir des gens qui viennent participer à cette consultation, donc des
experts, des groupes qui viennent contrôler.
Je rappelle, et c'est très important,
Ottawa doit réduire à un maximum de 200 000 les temporaires qu'il
contrôle. La pression sur nos finances publiques, nos services publics, sur le
logement est trop grande. Le statu quo n'est pas tenable. Ça, c'est important.
Pour le reste, bien, je suis... je suis
très fier des orientations qu'on dépose. Je rappelle que, devenir citoyen
québécois, c'est un privilège. Ce n'est pas un droit d'exiger de devenir
citoyen ici au Québec. C'est un privilège, mais c'est un privilège qu'on veut
accorder à des personnes qui sont déjà ici, pour la plupart, qui apportent une
contribution économique, culturelle, démographique. Il n'est pas question de
fermer les frontières ou de cesser d'accueillir des nouveaux arrivants. C'est
plutôt une question de mieux contrôler notre immigration, comme je l'ai dit
précédemment. Je vous remercie. Je suis prêt pour les questions.
Le Modérateur : Merci, M.
Roberge. On peut effectivement passer à la période des questions en commençant
avec Pierre-Antoine Gosselin. Merci effectivement de tourner le micro vers
vous.
Journaliste : Petite question
pour vous concernant les cibles au niveau temporaire. Vous ne présentez pas de
multiples scénarios comme les permanents. Puis, selon mes calculs, là, il y a
les travailleurs, il y a les étudiants, vous passez, en 2024, de 200 000,
donc, selon mes calculs, à 175 000 en 2029. C'est une cible définitive,
là. Ce n'est pas... Mais c'est soumis à... Est-ce que c'est soumis à une
consultation pareille ou c'est ça que vous visez de façon définitive sans
multiples scénarios?
M. Roberge : Non. C'est une
consultation. On rend publics les tableaux statistiques, on rend public le
cahier de planification, on met au jeu un scénario pour dire ce que ça pourrait
être. Mais, écoutez, on va... on va écouter les gens. On va faire une
planification sur les temporaires, sur les permanents. On met au jeu quelque
chose qui nous semble raisonnable. Mais on va écouter les Québécois, les
groupes, les experts. On verra ce qu'ils vont nous dire.
Journaliste : Pourquoi un
seul scénario dans ce cas-ci et trois de l'autre côté?
M. Roberge : Bien, parce que
je vous dirais que la réflexion est plus avancée dans ce secteur-là. On ne
voulait pas soumettre des scénarios auxquels on ne croit pas. Donc, je vous
dirais qu'il y a une orientation dans cette direction-là, mais encore une fois,
on peut toujours apprendre des choses nouvelles, considérer de nouvelles
informations. La planification n'est pas terminée, là. Je vous dis, c'est le
début de quelque chose.
Journaliste : Dernière
question. Oui. Au niveau des travailleurs étrangers, donc on comprend que c'est
seulement Montréal et Laval, là. Ça reste, c'est peut-être la mauvaise
expression, mais bar ouvert pour les régions, autrement dit. Est-ce que vous
ciblez des régions précisément, notamment dans votre programme de sélection?
M. Roberge : On ne parle pas
de bar ouvert parce qu'au total on veut passer de 72 000 TET,
travailleurs étrangers temporaires, à 65 000. Donc, il y a une réduction
du nombre, en nombre absolu, de travailleurs étrangers temporaires. C'est ce
qu'on met au jeu sur quatre ans. Puis on pense que la réduction devrait
vraiment se concentrer dans la région de Montréal et Laval. Maintenant, on va
écouter ce que les groupes ont à nous dire.
Le Modérateur : Merci.
Sébastien Desrosiers, Radio-Canada.
Journaliste : Bonjour, M.
Roberge. Alors, pour diminuer le nombre d'immigrants au Québec, vous comptez
surtout sur le gouvernement fédéral, parce que c'est là que la plus grande
réduction se trouve, soit de 416 000 actuellement à environ 200 000
d'ici quatre ans. Là-dedans, vous leur demandez de mieux répartir les
demandeurs d'asile sur le territoire canadien. Ce n'est pas la première fois
que vous faites cette demande-là. Les autres provinces ne se sont pas montrées
intéressées jusqu'ici à les accueillir. Est-ce que ce n'est pas un vœu pieux
que de compter sur la réponse des autres provinces pour réduire le nombre de
demandeurs d'asile au Québec?
M. Roberge : Bien, on fait
appel au leadership que le gouvernement canadien doit exercer dans quelque
chose qui relève de sa compétence. Il y a des choses qui sont également de
compétences partagées, mais il y a des choses qui relèvent d'Ottawa. Les
demandeurs d'asile, les réfugiés, ça relève d'Ottawa. On pense qu'ils devraient
faire preuve de leadership. Je trouve intéressant le projet de loi qu'ils ont
déposé. Je n'ai pas eu le temps de l'analyser ou d'avoir une analyse complète
aussi par mes équipes, mais ce qu'on voit, c'est qu'ils sont plus, là, dans le
déni, ils sont plus dans le statu quo puis dans le bas ouvert qu'on a connu
sous l'ère du gouvernement Trudeau. Donc, il y a une ouverture. Il faut voir
que, déjà, le gouvernement fédéral s'est engagé de réduire de presque
100 000 le nombre de ressortissants qui relèvent du PMI sur le territoire
québécois. Donc, ils se sont déjà engagés à une baisse de 100 000 de ce
côté-là. Il faudrait donc faire une baisse d'un peu plus de 100 000 aussi
de demandeurs d'asile. Il y en a qui, à la base, de toute façon, ne seront pas
admis après un trop long processus d'évaluation. Mais je pense que c'est
possible. Puis le projet de loi qui a été déposé nous montre qu'on est sorti,
là, d'une idéologie, je vous dirais, qui était un peu déconnectée de la réalité
qu'on avait sous le précédent gouvernement. Donc, on va regarder si le
gouvernement Carney livre, parce que, déposer un projet de loi, c'est une
chose, l'adopter, c'est autre chose. Après ça, le mettre en œuvre, ça demande
une certaine dose de leadership et de courage. Donc, il va falloir qu'il livre.
Donc, ce n'est pas une question d'obligation de moyens, c'est une question
obligation de résultat. Nous, on a en tête un nombre de 200 000, après ça,
les moyens, s'ils font toutes sortes de choses, très, très... qui donnent
espoir, c'est bien beau, mais, moi, ce n'est pas de l'espoir que je veux, c'est
des résultats.
Journaliste : O.K. Puis sur
la réduction des seuils d'immigration permanente. Un seuil à 25 000, ça
voudrait dire, comment dire... Il y a déjà des gens qui attendent depuis des
années d'accéder à la résidence permanente, par exemple en regroupement
familial, avec un seuil à 25 000, si je ne m'abuse, on tomberait à 5 000,
5 800 admissions par année en regroupement familial, c'est la moitié
de ce que c'est présentement. Puis ça prend déjà trois fois plus de temps au
Québec que dans le reste du Canada. Alors, qu'est ce que vous dites à ces
personnes-là qui attendent la venue d'un époux ou d'un autre membre de leur
famille?
M. Roberge : Bien, l'affaire,
c'est que, quand on fait une planification comme ça, il faut tenir compte de,
vraiment, une pluralité d'enjeux : l'économie en région, le manufacturier,
la précarité financière des gens, le taux de chômage de nos jeunes — pour
moi, c'est vraiment une lumière rouge, le taux de chômage de nos jeunes — la
disponibilité des logements, le désir des gens qui, je pense, est légitime
d'avoir une réunification familiale, de faire venir leur conjoint... Je précise
que les enfants, eux, ils entrent en continu, hein, les enfants de moins de
18 ans, là, ils ne sont pas séparés de leurs parents quand même,
disons-le. Il faut tenir compte de tout ça, et on doit choisir. Gouverner,
c'est choisir. Puis choisir c'est renoncer. Je ne peux pas, là, dire :
Écoutez, on va plaire simplement au lobby des gens d'affaires, là, il n'y en a
pas de limite. Et puis on ne s'occupe pas du PIB par habitant, on regarde juste
le PIB national, puis on plaît aux lobbies des affaires. Ou je ne pourrais pas
non plus dire : Bien, écoutez, on préserve juste la langue française.
Aucun compromis d'aucune manière. Même la réunification familiale, il faut que
tout le monde parle français. Même les réfugiés, il faut qu'ils... français. Ce
n'est pas possible non plus. Donc, il faut trouver, je pense, la meilleure
voie. Et je pense que les trois scénarios ont des avantages et des
inconvénients. Puis, à partir de là, on va débattre. Il y a des avantages, des
inconvénients. Il y a des avantages avec le 25 000. Vous nommez des
inconvénients qui sont réels. On va débattre.
Journaliste : Est-ce que vous
en avez un favori parmi les trois?
M. Roberge : Non. Si j'ai
déposé les trois, c'est parce que je suis à l'aise avec les trois.
Journaliste : Même pas une
petite préférence.
M. Roberge : Écoutez, moi,
j'ai deux filles, je les aime égales. Quand j'enseignais, j'avais
25 élèves, je n'avais pas de chouchou. Je dépose trois scénarios. Je suis
à l'aise avec les trois scénarios.
Le Modérateur : Merci. Fanny
Lévesque, La Presse.
Journaliste : Bonjour,
M. Roberge. Vous activez, là, finalement, le nouveau programme, là, le
PSTQ.
M. Roberge : Oui.
Journaliste
: Bon. Vous
dites là-dedans qu'il y a aussi un volet diplômé, un volet travailleur. Vous
maintenez donc le moratoire sur les deux volets du PEQ. Est-ce qu'avec
l'introduction de ce nouveau programme-là on peut voir là aussi la fin du PEQ?
M. Roberge : Le PEQ diplômé
est suspendu, il n'est pas terminé, il n'est pas aboli. On va poursuivre la
réflexion. Je pense que des gens vont être intéressés d'intervenir sur
l'opportunité de conserver le PEQ ou pas. Donc, l'opinion n'est pas complétée
sur est ce que le pacte va reprendre un jour? Mais, dans l'intervalle, je veux
dire, s'il y a des étudiants qui sont ici, qui ont un permis de travail et donc
qui ont une expérience de travail vraisemblablement, bien, moi, je
dirais : N'attendez pas que le PEQ rouvre s'il rouvre, postulez dans le
Programme de sélection des travailleurs du Québec, le PSTQ, il y a un volet
spécifique pour les diplômés du Québec. Donc, il y a une voie. C'est comme si
les gens voulaient faire la file, il y a une porte qui est fermée pour
l'instant, puis il y a une autre porte qui s'ouvre, qui ne s'est jamais ouverte
et qui est ouverte. Donc, en ce moment, c'est une bonne idée de se diriger vers
le PSTQ, si on est diplômé d'une institution québécoise et qu'on veut devenir
résident permanent.
Journaliste : Mais juste une
précision, le PEQ, volet travailleur, est aussi suspendu, là.
M. Roberge : Le PEQ, volet
travailleur, a été aussi suspendu, mais, encore une fois, on a un volet
travailleur. Donc, il faut se diriger vers le Programme de sélection des
travailleurs du Québec.
Journaliste : Parfait.
Qu'est-ce qui nous dit que, cette fois-ci, les cibles qui seront choisies, qui
sont quand même ambitieuses, là, le 25 000, 35 000, qui sont des
réductions drastiques par rapport à ce qui est actuellement, qu'est-ce qui nous
dit, cette fois-ci, que vous allez les respecter, ces cibles-là?
M. Roberge : Bien, c'est un
engagement qui est formel, qui est important, mais il faut voir aussi que la
dernière fois, à la dernière planification pluriannuelle, j'étais ici avec avec
ma collègue, clairement, il y avait une prise de position qui disait : Le
PEQ diplômé, c'est en continu à côté. Donc, ce n'était pas une cible qu'on
rate, c'était un choix voulu, admis, nommé. Il y avait les immigrants
économiques et il y avait, en plus, une autre catégorie, les étudiants du PEQ
diplômé qui pouvaient obtenir leur résidence permanente. Donc, ce n'était pas
une cible non atteinte, c'est un choix bien assumé, puis on a fait ce qu'on
avait dit qu'on allait faire, on a tenu parole. Là, ma parole, c'est qu'on va
faire des cibles de permanents et qu'on va les suivre.
Journaliste : Non, mais je
veux dire, vous aviez quand même des cibles à 50 000 qui n'ont jamais été
atteintes.
M. Roberge : Oui, ça, il faut
écouter le chef, là, M. St-Pierre Plamondon, qui a dit des choses au salon
bleu, mais il faut en prendre puis en laisser, des fois, quand il s'exprime.
J'ai fait le calcul tout à l'heure, depuis l'arrivée de notre gouvernement, la
moyenne, c'est 51 000. Alors, on s'était entendu avec les Québécois pour
dire : Nous, là, ça va être 50 000, un petit peu moins que 50 000,
puis sur toute la gouvernance depuis 2018, la moyenne des admissions, c'est 51 000.
Alors, de dire, là, que, tout à coup, les cibles ont été complètement
dépassées, qu'on a perdu le contrôle, c'est le contraire de la vérité.
Journaliste : Ce n'est pas
une moyenne qui a été aidée par la pandémie.
M. Roberge : Mais dans...
Lorsqu'on fait une moyenne sur cinq, six, sept ans, il y a des années
exceptionnelles d'un côté comme de l'autre, c'est ça, le principe de la
moyenne. Si je prenais juste une année puis je vous dirais : Fiez-vous à
l'année 2020, vous diriez : C'est une année exceptionnelle. L'année 2020
est exceptionnelle. Il y a des années de baisses exceptionnelles, de hausses
exceptionnelles, il y a des années régulières. Quand on prend... Plus on prend
une période de temps qui est grande, plus on est capable de faire un bilan qui
est honnête. Quand on fait un bilan sur sept ans ou sur huit ans à partir de
2018, je pense qu'on a une moyenne qui est tout près de la cible.
Journaliste : ...
M. Roberge : Oui, mais là, je
parlais de la cible de 50 000.
Journaliste : 50 000,
c'est au deuxième mandat, donc, c'était le premier en 2018.
Journaliste : Mais, en fait,
si je peux me permettre, M. Robege, je vais continuer là-dessus, François
Carabin, Le Devoir. Vous avez fait campagne sur une cible à 50 000.
Depuis, il n'y a pas eu une année où ce 50 000 là a été respecté. Donc,
j'essaie de comprendre comment vous pouvez justifier que de baisser ou, en tout
cas, de proposer des scénarios à la baisse, si vous n'avez pas été capable de
respecter la promesse que vous avez faite aux Québécois en 2022...
M. Roberge : Le contexte
était différent. Puis je vous répète, écoutez : 2018, 51 000; 2019,
40 000...
Journaliste : Oui, mais là,
je vous parle de... à partir de 2022.
M. Roberge : ...2020, 25 000;
2021, 50 000; 2022, 68 000; 2023, 52 000... on avait dit 50 000,
2023, 52 000, 52 800; 2024, ça montait à 59 000. Cette année, ça
montait, j'ai appliqué le frein d'urgence. Moi, je vous dis qu'on a... on était
proche du 50 000 puis que là on s'engage, le contexte ayant changé, dans
un paradigme qui est nouveau. C'est la première fois qu'on fait une planif
comme ça, sur quatre ans, temporaire et permanent.
Journaliste : O.K. Je veux
juste revenir sur une question qui a été posée un petit peu plus tôt. Vous
demandez au gouvernement fédéral de réduire de moitié le nombre de temporaires,
de passer de 400 000 à 200 000 dans les temporaires qu'il contrôle.
Vous, là, je ne veux pas faire d'erreur, vous parlez d'une réduction de...
M. Roberge : On est à peu
près à 13 % pour ceux qu'on contrôle.
Journaliste : Le 200 000,
en 2024, à environ 175 000 pour ceux que vous contrôlez, donc, comme vous
dites. Comment vous pouvez vous attendre à ce que le gouvernement fédéral
réduise de moitié alors que vous, vous êtes juste à 13 %?
M. Roberge : Bien, c'est une
bonne question. Mais, écoutez, c'est comme si je disais : On doit, tous
les deux, couper quelque chose, moi, je vais me couper les cheveux puis vous,
coupez-vous un bras, mais c'est égal, on coupe chacun de notre bord. C'est un
peu ça quand on dit qu'on va comparer des travailleurs étrangers temporaires
qui sont ici depuis trois ans, qui gardent une entreprise en vie, dans certains
cas, puis un demandeur d'asile arrivé il y a quelque temps, on ne sait même pas
s'il va être accepté comme demandeur d'asile, il n'a peut-être même pas encore
son permis de travail, Ottawa ne sait pas où il habite, ne sait pas s'il est
qualifié, puis là on voudrait dire : On va les traiter de la même manière
exactement en termes de nombre puis d'apport à la société québécoise. Je
m'excuse, mais ça n'a rien à voir, et je ne suis pas gêné de dire qu'on a des
demandes beaucoup plus exigeantes en termes de réduction pour Ottawa, alors que
c'est son programme PMI, qui est un programme fourre-tout dans lequel il y a
vraiment toutes sortes de personnes. Puis quand on demande à Ottawa, ils ne
savent pas où ils habitent, ils ne savent pas c'est quoi, leurs qualifications,
ils ne savent pas s'ils travaillent ou s'ils ne travaillent pas, ils ne savent
pas s'ils parlent français, c'est juste beaucoup de monde, et les gens qui
arrivent en fonction du PMI, aucune analyse d'impact sur le marché du travail.
On parle de travailleurs admis par un gouvernement qui n'analyse pas avant de
les accueillir s'il y a un impact sur le marché du travail, puis là on va
comparer ces nombres-là avec des travailleurs étrangers temporaires qui ont un
permis fermé ou avec des étudiants qui viennent contribuer puis garder des
programmes en vie? Moi, je ne suis pas gêné du tout, du tout de demander à
Ottawa de réduire de 50 %, même un peu plus, puis nous, de réduire
d'environ 13 %, parce qu'on ne compare pas du tout la même chose.
Le Modérateur : Je pense que
Patrick Bellerose du Journal de Québec avait quelques questions.
Journaliste : ...que la CAQ a
respecté sa promesse en matière d'immigration? Parce qu'en 2018 c'était
40 000, la cible, ça a été dépassé. En 2022, c'était 50 000, ça a été
dépassé. Donc, est-ce qu'avec votre moyenne sur huit ans, vous dites : On
a respecté la promesse qu'on a faite aux Québécois en 2018?
M. Roberge : J'ai juste voulu
rétablir les faits par rapport à ce que le chef du PQ a dit cette année... en
période de questions tantôt, là, tu sais, comme quoi c'était la catastrophe,
qu'on était à des années-lumière. Ce que je dis, c'est qu'on n'était pas loin
de la cible. Puis là, ce que je fais, c'est que je me projette en avant, tout
simplement. Puis je dis : Le contexte a changé, on se projette en avant
puis on regarde l'état des lieux, là. Puis nos documents sont très sérieux, les
statistiques sont claires, c'est inattaquable. Puis je dis :
Projetons-nous en avant.
Journaliste : Sur les
demandeurs d'asile, vous avez souligné, là, que ça a coûté 500 millions en
aide de dernier recours. Je veux juste savoir qu'est-ce qu'il arrive avec la
demande de remboursement faite à Ottawa. Je sais qu'il y avait un montant qui a
été déterminé, là, 710 millions. Moi, aux dernières nouvelles, si je me
souviens bien, il manquerait toujours un dernier versement de
580 millions. Est-ce que ça, c'est réglé? Et est-ce qu'il y aura d'autres
demandes de remboursement qui viendront pour les frais encourus?
M. Roberge : Oui. Bien, la
négociation pour le 750 millions, j'y étais, là, quand on l'a fait. Je
confirme que nous avons reçu les montants pour les arrérages passés,
négociations terminées, argent reçu. Disons-nous-le, par contre, l'année 2024
s'est écoulée depuis ce temps-là. Donc, il y a d'autres fonds qui ont été
engagés. Là, je n'ai pas le chiffre ici, avec moi aujourd'hui, malheureusement,
mais il va falloir réclamer encore des sommes à Ottawa pour l'année 2024
et bientôt l'année 2025.
Journaliste : Des sommes
similaires, disons, à celles du passé?
M. Roberge : Je n'ai pas le
montant, là, je m'excuse, je ne l'ai pas aujourd'hui, mais on pourra vous la
donner une autre fois.
Journaliste : Merci.
Le Modérateur : Louis
Lacroix, Cogeco.
M. Roberge : Bonjour, M. le
ministre. Je suis un petit peu mêlé, mais ici... Parce que quand on parle
notamment des... de l'immigration temporaire issue du fédéral, là, on parlait
des 415 000, 416 000, on veut réduire à 200 000, c'est des gens
qui sont déjà sur le territoire, c'est ça?
M. Roberge : Oui.
Journaliste : Bon. Il entre
combien par année?
M. Roberge : Bon, c'est une
très bonne question.
Journaliste : C'est ce que je
pense aussi.
M. Roberge : On s'entend,
effectivement. Pour ce qui est des demandeurs d'asile, écoutez, des années se
suivent et se ressemblent, là. Habituellement, on en a au moins 40 000 par
année. Cette année, on s'enligne encore pour entre 35 000 et
45 000 demandeurs d'asile, toutes choses étant égales par ailleurs,
là. On s'enligne pour ça en 2025, à moins qu'Ottawa, tout à coup, trouve un
gouvernail puis mette la main dessus et fasse preuve de leadership. Donc,
voilà, pour les demandeurs d'asile.
Pour le programme de mobilité
internationale, il y en a environ 230 000 personnes en ce moment. Ils
se sont engagés à réduire de 96 000 à 100 000 le nombre de personnes
du PMI. J'étais là au moment de cette négociation-là avec le ministre Miller et
le ministre Leblanc. J'ai obtenu leur engagement, leur parole. Ils ont commencé
à poser des gestes, ils ont diminué la distribution de permis de travail à des
conjoints, conjointes de d'autres temporaires. Parce qu'avant, c'était ça,
c'est que tu fais venir un temporaire après une analyse sérieuse au
gouvernement du Québec, puis, après ça, Ottawa arrivait puis il donnait des
permis à plein de gens autour. Donc là, il y a une réduction de ça. Je ne sais
pas dans quelle mesure, à ce stade-ci, ça paie.
Journaliste : Mais par année,
c'est combien dans ce programme-là également? Parce que, là, vous dites :
35 000 à 40 000, là. Cette année, ça va être 45 000 dans
l'année, là. C'est parce que j'essaie de faire un calcul à savoir il y a
combien de gens qui entrent sur le territoire à chaque année.
M. Roberge : Écoutez...
Journaliste : Parce que, là,
on mélange les cibles annuelles versus des gens qui sont déjà là.
Comprenez-vous ce que je veux dire?
M. Roberge : Oui. Bien, je
dirais, on ne les mélange pas, mais on prend en compte, évidemment, il y a
combien de personnes sur le territoire québécois, il y a combien de logements
disponibles, c'est quoi notre disponibilité pour scolariser du monde, donc il y
a combien de monde ici pour dire combien on en accueille. Puis les gens qui
sont ici depuis six mois, un an, deux ans, trois ans, on doit les compter
puisqu'ils sont ici.
Journaliste : Je comprends
tout ça.
M. Roberge : Puis on doit en
tenir compte pour faire nos cibles annuelles. Mais on ne les mélange pas, mais on
en tient compte. Ceci dit, je ne peux pas vous dire... Là, je n'ai pas le
chiffre parce que ça relève d'Ottawa, puis c'est toute une histoire d'obtenir
des chiffres, surtout pour leur PMI. Honnêtement, là, ils le gèrent, mais à
moitié, là, ils les font rentrer, mais ils ne les comptent pas. C'est
particulier.
Combien il y en entre exactement par
année? Honnêtement, je ne peux pas vous le dire. Nous, ce que je dis, c'est
qu'on regarde... En termes d'immigration, là, j'ai appris ça, il y a le flux et
il y a le stock. Le flux, c'est combien de personnes arrivent et quittent. Puis
le stock, c'est combien de monde? Nous autres on dit arrangez-vous pour que
votre stock, là, de personnes, PMI et demandeurs d'asile, ne dépasse pas 200 000 personnes.
Journaliste : O.K.
M. Roberge : C'est ça, notre
demande.
Journaliste : Bon, si vous
dites que pour les résidents permanents, dans les scénarios que vous présentez,
vous allez puiser notamment parmi le bassin qui est déjà ici.
M. Roberge : Oui.
Journaliste : Si on prend le
scénario le plus faible à 25 000. Ça veut dire qu'à toutes fins utiles, à
toutes fins utiles, la frontière va être fermée, c'est-à-dire que vous n'irez
pas chercher... Quelqu'un, par exemple, de la France, de la Belgique, de
l'Afrique du Nord, ou autre, qui va vouloir immigrer chez nous de façon
permanente, avec une cible de 25 000, il ne pourra pas.
M. Roberge : Ça va...
Journaliste : Il n'y aura pas
de place disponible, parce que toutes les places disponibles vont être offertes
aux gens qui sont déjà ici.
M. Roberge : Pas toutes, mais
c'est sûr que plus le nombre total est petit, plus la ventilation de chaque
sous-catégorie est plus petite aussi. Mais ce qu'on se dit, c'est qu'on veut
une cible d'au moins 63 % des personnes qui sont des économiques sans
piger sur le territoire québécois, ça veut dire 37 % des économiques
pourraient venir donc de l'extérieur. On pense à des talents d'exception, on
pense à des chercheurs américains qui voient ce que Trump fait et qui
pourraient venir trouver refuge ici au Québec. Ils sont les bienvenus. On va
aider d'ailleurs nos universités puis le Scientifique en chef à faire ce genre
de recrutement.
Journaliste : Alors,
37 % de 25 000, ce n'est pas beaucoup, hein? Là, on parle de 9 250 personnes,
c'est ça?
M. Roberge : Ça pourrait être
ça. Bien là, vous avez fait le calcul, mais je pense que ça fonctionne.
Le Modérateur : Alain
Laforest, TVA.
Journaliste : Bonjour.
M. Roberge : Bonjour.
Journaliste : Il y a du
bruit. Au fond, depuis 2018, vous avez manqué votre coup.
M. Roberge : Non, je ne suis
pas d'accord. Non, on a tenu compte du contexte. Le contexte 2018, il n'y
avait pas Donald Trump, il n'y avait pas 620 000 personnes qui sont
des temporaires. Il y avait au moins, en 2010... je ne veux pas me tromper, au
moins 40 000 étudiants étrangers de moins sur le territoire
québécois. Donc, on n'était pas dans des scénarios où il faut absolument
réduire. On avait au moins 25 000, sinon 30 000 moins... 30 000 travailleurs
étrangers temporaires de moins, donc le contexte était différent, on prenait
des décisions différentes. Je veux dire, tu sors dehors, il pleut, tu mets la
crème solaire, tu sors dehors, il pleut, tu prends un parapluie, tu réagis au
contexte. Là, le contexte a changé, notre planification est complètement
différente.
Journaliste : Donc, vous nous
avez parlé, là, entre autres, de l'impact des demandeurs d'asile, un
demi-milliard, là, si j'ai bien attrapé le chiffre en coût, là?
M. Roberge : Ça, c'est
seulement pour l'aide de dernier recours.
Journaliste : L'aide de
dernier recours.
M. Roberge : Mais ces
personnes-là consomment... Et d'ailleurs, ils vont dans les garderies, ils vont
dans toutes sortes... ils consomment toutes sortes d'autres problèmes. Donc,
c'est sûr que ça a un impact à la fois sur les services publics et donc le
corollaire sur les finances publiques.
Journaliste : Est-ce que vous
pourriez aller jusqu'à réduire le panier de services?
M. Roberge : Je ne veux pas
l'exclure. Je ne peux pas exclure qu'éventuellement, si Ottawa ne fait pas le
travail, on soit obligés de revoir le panier de services.
Journaliste : Dans quel sens?
M. Roberge : Bien, ce n'est
pas fait. Les travaux ne sont pas faits, et je suis... Je n'ai pas une
proposition, je fais simplement dire que le statu quo n'est pas tenable ni pour
les services publics, ni les finances publiques. Puis je pense aux Québécois
là-dedans, là, qui disent : Oui, mais moi, j'habite ici, je paie des
impôts, j'ai de la misère à avoir mon médecin, mon fils, ma fille est dans des
classes modulaires, un enseignant qui est non légalement qualifié, ce n'est pas
mon plan A, donc, on doit avoir une équité pour les Québécois. Donc, ce n'est
pas exclu, mais on n'en est pas là aujourd'hui. Je ne vous annonce pas
aujourd'hui une révision du panier de services.
Journaliste : Non, mais, à
mots couverts, c'est une menace à l'endroit d'Ottawa, là. Baisser le ratio de
demandeurs d'asile, sinon, en bout de ligne, compte tenu du contexte québécois,
on sera obligés de leur couper des services. Ça, on peut l'affirmer. Je me
trompe?
M. Roberge : Si on est
obligés de faire ces choix difficiles, nous les ferons. On n'est pas là
aujourd'hui. On ne veut pas se rendre-là. Ce n'est vraiment pas notre option.
Journaliste : Non mais c'est
dans... Ce que je veux dire, la balle est dans la cour d'Ottawa, là.
M. Roberge : La balle est
dans la cour d'Ottawa. Je ne peux pas l'exclure.
Journaliste : Ça, ce n'est
pas quelque chose que vous devriez soumettre à consultation, à ce moment-là, si
vous y pensez?
M. Roberge : La planification
pluriannuelle, c'est une planification sur des cibles dans toutes les
différentes catégories.
Journaliste : Il y a quand
même des orientations, là, dans le cahier planification. Ça, ça pourrait
être...
M. Roberge : Les orientations
sont sur la sélection des personnes.
Le Modérateur : O.K. Merci.
Thomas Laberge, La Presse canadienne.
Journaliste : Oui, bonjour,
M. Roberge. Bon. Je ne veux pas repartir le débat, là, sur si vous avez atteint
vos cibles ou non. Mais je me rappelle aussi à l'époque, on vous avait posé des
questions, vous aviez dit encore une fois que le contexte avait changé. Vous
aviez évoqué notamment la langue pour dire qu'on pouvait en prendre davantage.
Ma question, au fond, c'est de savoir est-ce que c'est encore tant que ça
pertinent de débattre des seuils d'immigrants permanents, considérant que dans
les derniers mois, les dernières années, le débat était vraiment plus au niveau
des temporaires? Et, au fond, ma compréhension de ce que vous nous proposez, c'est
de dire : Bien, on va prendre la vaste majorité des gens qui sont déjà ici
puis on va les permanentiser, excusez-moi le mauvais mot. Donc, en quoi c'est
si pertinent que ça des débats sur des seuils permanents, si au final ça n'a
pas un impact majeur sur le nombre de personnes réel sur le territoire?
M. Roberge : Bien, c'est deux
faces d'une même médaille. Donc, je pense qu'il faut s'occuper des deux. Il
faut qu'on sache combien de personnes deviennent des nouveaux Québécois, font
leur vie ici à temps plein, c'est important. Je pense que ces personnes-là, qui
habitent sur le territoire, dans certains cas, veulent faire leur vie au
complet ici. Ce n'est pas le cas de tous les temporaires, hein? Il faut faire
attention. Mais, pour ces personnes-là, c'est important. Ne serait-ce que par
respect pour eux, il faut leur donner l'heure juste.
Journaliste : Mais est-ce
que... Comment je pourrais dire? Est-ce que vous acceptez une partie de cet
argument-là? Au fond, que finalement... Parce qu'on a l'impression que, des
fois, quand on parlait des seuils permanents, c'est comme si c'étaient 50 000 nouvelles
personnes, alors que c'est... ce n'est pas le cas.
M. Roberge : Bien, ça a déjà
été le cas.
Journaliste : Oui. Oui.
M. Roberge : C'est ça. Mais,
comme dit la chanson, c'est le début d'un temps nouveau, là.
Journaliste : Mais
aujourd'hui, ce n'est plus ça, l'enjeu. Vous voulez réduire le nombre
d'immigrants temporaires puis, une des manières, c'est de leur changer leur
statut.
M. Roberge : C'est le début
d'un nouveau.
Journaliste : Mais, au final,
ces gens-là, le nombre n'augmente pas au final.
M. Roberge : Bien, on veut...
Journaliste : Ça fait que
c'est là ma question : Est-ce que c'est vraiment pertinent de donner ces
chiffres-là? Puis est-ce que ça donne vraiment l'heure juste aux gens? C'est
juste une manière de dire, au fond : La barrière va être plus ou moins
grosse pour permanentiser ces gens-là.
M. Roberge : Bien, je pense
que, si nous ne donnions que des cibles de permanents, à ce stade-ci, dans le
contexte de 2025, on passerait à côté. Puis on ne fait plus ça, maintenant, on
tient compte des deux. Est-ce que c'est important? Moi, je pense que c'est
important de savoir combien de personnes et dans combien de... dans quelle
catégorie, combien de personnes vont devenir des résidents permanents et donc
vont faire leur vie ici, vont devenir des Québécois et des Canadiens. C'est
important. Mais on ne peut pas ignorer la planification sur les temporaires.
Pour moi, c'est... c'est...
Journaliste : Non, non. Ça,
je comprends bien, pour les temporaires.
M. Roberge : Mais vous ne me
ferez pas dire que ce n'est pas pertinent de savoir combien de personnes vont
immigrer de manière permanente au Québec, là. C'est pertinent.
Journaliste : Bien, je
poursuis là-dessus, dans ce cas-là. Est-ce que c'est pertinent de proposer
uniquement des scénarios de baisse? Vous avez eu... Dans le débat, dans les
derniers jours, il y a des gens qui disaient : Bien, on pourrait...
encore, sur le même... sur la même logique, finalement, vu que c'est des gens
qui sont déjà ici.
M. Roberge : Bien, je pense
que oui. On doit envoyer un signal aussi un peu partout que le Québec gère et
contrôle son immigration et donc sa démographie avec des critères comme
l'identité, comme la pénurie de main-d'œuvre ou l'économie.
Puis on va agir aussi d'une manière
respectueuse des différentes réalités. Ce n'est pas la même chose, là, ce qui
se passe à Percé, puis ce qui se passe au centre-ville de Montréal ou de
Sherbrooke ou de Trois-Rivières. Donc, on veut... on veut avoir cette
agilité-là. Puis je pense qu'on doit en discuter dans le cadre de la
consultation.
Le Modérateur : Merci. On va
passer aux questions en anglais, en commençant avec Cathy Senay, CBC.
Journaliste :
Minister Roberge, you have this plan,
the final plan in November, less than a year before the 2026 general election.
What do you want Quebeckers to retain from this plan and your approach?
M. Roberge :
I think it's important to retain that
as a government, we have the responsibility to plan immigration carefully and
adapt to the context in front of us. I think, if we have to retain one word, it
will be «adapt» or «adaptation». It's a new world, it's a new situation, it's a
new context, so we have to have those things in mind when we look at the
consultation, when we look at the numbers.
Journaliste :
What do you mean, new world? Because
like the most important reduction, you are asking it to Ottawa and these are
people that already are in Québec and live in Québec, so it's not a new world.
M. Roberge :
Well, it's new because the context is
really changing. We have… Excuse-moi, comment on dit «taux de chômage»?
Je suis désolé.
Journaliste :
Unemployment rate.
M. Roberge :
We have an unemployment rate going up,
so we have to take note of this new situation. We can't just say: Well, bring
newcomers, bring newcomers, bring newcomers, and we have an unemployment rate
going up, our young people can't find a job, but with the ideology, we just
say: O.K. how many workers you
want? Bring them, bring them, bring them. We can't do that. We have to be
responsible.
Journaliste :
And you still are asking Ottawa the
responsibility to move those people, those temporary immigrants, you want
Ottawa to move them outside of Québec?
M. Roberge :
Well, the word temporary says it all.
There are not permanent. A lot of people under Programme de mobilité
internationale, they have a non permanent permit to be here, they have a non
permanent permit to work. And when something is temporary, when you get it, you
know that this will end and it's normal. For asylum seekers, almost 50% of them
won't be selected by Ottawa but it will take too long, almost three years, to
give the first decision, and then they will apply, and then another year, and
then another year, and at the end of the day a lot of them won't be selected by
Ottawa. We want Ottawa to go faster, respecting those people, and we want them
to take action. If they are not asylum seekers, they should leave. If they are
asylum seekers after the evaluation, O.K., but a lot of them, almost 50% of them are not really asylum
seekers. So, they will have to leave. So, we want Ottawa to do their job and to
evaluate seriously, but really faster those situations. It's important.
Le Modérateur
: Merci. Franca Mignacca, Global.
Journaliste :
Good afternoon, minister Roberge. We're
already getting reaction from the Federation des chambres de commerce.
Essentially, what they're saying is that your plan reduces temporary
immigration by too much, too quickly. They're also asking you to make sure that
the temporary foreign workers that are already in Québec stay, because
essentially what they argue is that there are a lot of workers expected to retire
in the coming years and that they need these workers. What do you say to them?
M. Roberge :
Well, I understand their perspective.
And we took note about the reality of the regions and the manufacturing… our
industries. A lot of our industries outside of Montréal had a lot of temporary
workers within Québec's program. And I think that we should be careful when we
reduce the number. That's why we are saying to Ottawa, who is reducing a lot
those numbers we set, we are saying to Ottawa: Concentrate your reduce in
Québec… in Montréal and Laval. Temporary workers outside of Montréal and Laval
are different, there are filling some jobs. And we have we need to have a
different perspective if they are working in Montréal, Laval or if they are
working in our regions. This is our statement. This is our position. I've said
it to minister Metlege and I have read it to minister Metlege. And I hope now
for a feedback from her.
Journaliste :
I'd also like to ask you about
permanent immigration. If you do move forward with the 25,000 scenario, my
understanding is that about 60% of the permanent immigrants would have to be
from the economic sector. So, what exactly does this mean for people who are
waiting for family reunification?
M. Roberge :
Well, depending on the scenario. We
have 25,000, 35,000 and 45,000, depending on the scenario, as you can see on
the document. The number of family reunifications that will be called has
changed, of course, because it's a ratio, but that's why we need to start a
national discussion. We didn't decide, it will be 25 or 35 or 45. Let's have a
discussion considering those human projects as human beings and their standing
where they're living, but considering too housing matters and our schools and
our health system. So, we have we have to consider all of what matters and our
capacity to pay for services too.
Journaliste :
But what's your message today to those
who are hoping to bring their spouses over, who might be concerned seeing this,
might be concerned that they won't be able to?
M. Roberge :
Well, my message is that we didn't
decide which scenario will be chosen. But of course, each year we will continue
to accept some family reunifications, but I can't say how much now because we
will decide this in October.
Le Modérateur :
Merci. Philippe Authier, The Gazette.
Journaliste :
Okay. I just want to... In your quest,
your decision to produce three scenarios which... because, you know, a year ago
we were in this room and you were talking 67,000 permanent immigrants,
including the pack, a year ago. And now today, you go the other way. So, can
you explain to us the logic of that from that period to today?
M. Roberge :
Well, things have changed. Our
unemployment ratios rised up, and a lot, a lot, a lot of asylum seekers added
arrived in Quebec. A lot of people from program PMI from Ottawa continue to
arrive in Québec. So, the context is changing, so we are adapting.
Journaliste :
Do you agree with what Mr. Legault said
in question period that we have to keep our permanent immigration levels low
until Ottawa lowers the temporaries in Québec? Do you agree with that
statement? And that's a motivation behind this as well, correct?
M. Roberge :
Yes, I think it's...
Journaliste :
It's because you haven't said that, I
just want to review...
M. Roberge :
Yes, well, I will, I agree with what
the Premier said, because of course we have to consider the number of people
living here, in Québec, how many people we have here on our territory, and a
lot of them are temporary immigrants under Ottawa supervision. So, until they
lower those numbers to a maximum of 200,000, we can't rise our permanent ratio,
our permanent goals, of course.
Journaliste :
OK. And just one little technical
question, because I've been following this for years, your PSTQ, the new
program, does that replace Arrima or does Arrima still exist?
M. Roberge :
Arrima still exists. We'll continue
using Arrima with...
Journaliste :
What's the difference?
M. Roberge :
Well, we use Arrima to implement the
PSTQ.
Journaliste :
To replace, OK.
M. Roberge :
Yes.
Journaliste :
Understood. Thank you.
Journaliste :
Just a clarification...
M. Roberge :
Yes, the last one, because I have to
go.
Journaliste :
Yes. You're shutting the gate until
Ottawa does its job.
M. Roberge :
No, we don't shut the gate. It's not
true. We'll continue bringing in newcomers, we'll continue bringing in economic
immigrants, we'll continue bringing family reunification people, we'll continue
bringing some... give permanent status to students. So, we don't shut the gate,
this is not true, we are lowering our goals, our scenarios, and we are
consulting all Quebeckers before that we decide what we'll do until 2029.
Le Modérateur :
Merci. Matt Grillo, CTV, pour terminer.
Journaliste
: So, what happens if Ottawa doesn't listen or respect your demand? I
mean, do you just keep it at 25,000 for years to come? How does that work?
M. Roberge :
Well, we didn't decide to which
scenario we will take 25, 35 or 45, so the choice have not be done for now.
But, of course, we can't bring new people in our programs if Ottawa bring a
lot... a lot, 10,000 of new people, hundreds new people each day or each month.
We have to take note of the situation. So, we will have to adapt, of course.
But I think that the Carney Government is listening. I think that the Carney
Government is aware about this situation, and I think they will move. If they
listen to Quebeckers, they will move, that's it.
Le
Modérateur : Merci. C'est ce qui met fin... Ah! il y a une petite
précision de Radio-Canada.
Journaliste : ...service
offert aux résidents non permanents, actuellement, il comprend quoi? Est-ce
que... Est-ce que vous savez?
M. Roberge : Je voudrais...
Bien là, c'est une question très technique, là.
Journaliste : C'est une
question quiz, hein?
M. Roberge : C'est
beaucoup... Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de secteurs, écoutez, l'aide de
dernier recours, il y a du logement, il y a de la santé, il y a de l'éducation.
Il y a énormément de choses, mais là, on va... on va revenir pour ça.
Journaliste : D'accord.
Merci!
M. Roberge : Merci beaucoup,
tout le monde!
Le Modérateur : Merci. C'est
ce qui met fin à cette conférence de presse.
(Fin à 12 h 30)