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(Treize heures quarante et une minutes)
Mme Ghazal : Alors, rebonjour,
tout le monde. On commence la session par un autre faux départ, pour François
Legault, avec la fermeture du Parlement pour deux semaines. Hier, on a assisté
à un show de boucane désespéré de la part de François Legault, une autre tentative
de faire diversion pour qu'on oublie SAAQclic, Northvolt, Lion électrique, faire
diversion pour qu'on oublie comment la CAQ gère l'argent du peuple en jetant
par la fenêtre des milliards de dollars. C'est ça, la CAQ, alors que le petit...
le petit jeu de chaises musicales des ministres, quand on le voit, moi, je
pense que personne n'est dupe. Les leçons d'efficacité de François Legault, je
pense qu'on peut s'en passer. La population en a ras le bol, la population est
tannée, tannée de l'arrogance, tannée des diversions, tannée des faux débats.
Rendu là, personne ne s'attend à grand-chose de François Legault. La moindre
des choses, maintenant, c'est qu'il n'empire pas encore la situation du Québec.
M. Legault, voici nos demandes pour
vous : arrêtez de gaspiller l'argent des Québécois, arrêtez de prioriser
les intérêts de vos amis du privé avant l'intérêt des Québécois, arrêtez de
diviser les Québécois en inventant des crises imaginaires, alors que les vraies
crises ne font qu'empirer. Je parle des crises comme celle du coût de la vie,
de la facture d'épicerie. Je parle du pouvoir d'achat qui recule, la qualité de
vie des gens qui recule. Je parle des jeunes qui n'ont pas les mêmes chances
que leurs parents. Je parle des logements qui coûtent un bras, de la
spéculation immobilière qui est partout, les gens qui dorment dans la rue.
C'est ça, les priorités des Québécois et Québécoises. C'est ça, les priorités
de Québec solidaire pour cette session.
Moi, je me demande comment ça se fait que
ça prend des prières pour que François Legault s'intéresse à ce qui se passe
dans la rue. Nous, à Québec solidaire, on va s'attaquer aux vraies crises. On
en a fait, des propositions que vous connaissez déjà, sur le coût de la vie,
sur la crise du logement, plafonner la hausse des loyers, taxer les
multimillionnaires, la contraception gratuite, et en plus, on en a fait des
gains, le moratoire sur les évictions, la nouvelle loi Françoise David, puis on
va continuer à être cette voix pertinente. On va aussi porter la colère qui est
bien réelle, qu'on sent du peuple québécois. À Québec solidaire, nous, on est
prêts et prêtes à travailler. On demande à la CAQ d'arrêter son mauvais
spectacle et de revenir au Parlement pour s'attaquer aux vraies crises des
Québécois.
M. Cliche-Rivard : Merci,
Ruba. Bonjour, tout le monde. Rarement, en fait, dans l'histoire du Québec, on
a vu une rentrée parlementaire avec un gouvernement aussi impopulaire. Les
Québécois et les Québécoises se sentent trahis par la CAQ, et avec raison. Le
bilan de François Legault depuis maintenant presque huit ans, c'est qu'il a
vendu du rêve pour, finalement, bien, livrer des fiascos. François Legault
présentait la CAQ comme le parti de l'économie, mais sa politique économique ne
fonctionne pas, puis on l'a appris à la dure. Quand c'est les contribuables qui
prennent les risques mais que c'est toujours les multinationales étrangères et
les amis de la CAQ qui récoltent les bénéfices, on a un problème. Northvolt,
Lion électrique, Taïga, Polycor, Nebraska Lithium, vous les connaissez tous, on
pourrait faire une longue liste. Le souvenir que la population va garder de
l'attitude du «tout au privé» de la CAQ, c'est que la plupart du temps, ça
finit par être un gaspillage d'argent public.
Le scandale de SAAQclic, c'est un autre
bon exemple des dangers du «tout au privé». Les responsables sont partis depuis
longtemps sans avoir à rendre des comptes ou bien soit ils ont eu des
promotions. C'en est gênant. C'est gênant parce qu'on aurait pu éviter tout ça
si la CAQ avait investi là où ça fait réellement une différence.
À Québec solidaire, on croit que c'est en
investissant dans nos écoles pour avoir une société plus éduquée qu'on crée de
la richesse. À Québec solidaire, on croit que c'est en investissant en logement
et en lutte à l'itinérance qu'on crée une société plus juste, une société plus
forte. Ce n'est pas normal de travailler à temps plein et d'avoir encore de la
misère à joindre les deux bouts pour se loger.
C'est là où vous allez nous entendre,
cette session-ci sur la crise du coût de la vie, la crise du logement, les
jeunes qui travaillent fort mais qui ont l'impression de ne pas avoir les mêmes
chances que leurs parents. La population est tannée des promesses de François
Legault. L'argent s'est envolé, la confiance du public, elle aussi. Merci.
Mme Ghazal : Merci. Merci
beaucoup, Guillaume. Donc, on va prendre vos questions.
Le Modérateur : Donc, on s'en
tient, comme d'habitude, à une question, une sous-question. D'abord, en
français, ensuite, en anglais. M. Laberge.
Journaliste : Bonjour à tous.
Mme Ghazal, vous avez déjà associé François Legault à l'extrême droite. Est-ce
que vous considérez qu'avec le discours qu'il a eu hier la Coalition avenir
Québec est en train de devenir un parti d'extrême droite?
Mme Ghazal : Honnêtement, je
ne me rappelle pas l'avoir fait. Si vous le dites.
Journaliste : C'était pendant
une visite d'un certain député français, Jean-Luc Mélenchon, à Montréal.
Mme Ghazal : Ah oui! Oui,
oui, exact. Bien, en fait, c'est son discours qui joue avec l'extrême droite,
même si, lui, il ne l'est pas nécessairement... mais, des fois, il va flirter
dans son discours. Et ça, je le pense évidemment toujours.
Maintenant, c'est François Legault qui
nous dit qu'il veut faire un virage à droite. Puis, dans le fond, la raison
pour laquelle il veut faire ça... c'est uniquement pour des raisons bassement
électoralistes. Et c'est ça qu'il met de l'avant. Ce qu'il essaie de faire, en
ce moment, pour ça, c'est ce qu'on appelle un show de boucane, c'est de penser
qu'il va en mettre plein la vue pour la... pour les Québécois et Québécoises,
qui ne sont pas dupes que, tout d'un coup, lui, il travaille pour leurs
intérêts, mais, en réalité, il travaille parce qu'il veut contrer un certain
discours de droite qui monte au Québec où... par exemple, je vais le nommer, le
Parti conservateur du Québec. C'est ça, la stratégie de François Legault. Moi,
je trouve ça inquiétant, surtout avec les ministres qu'il a mis... qu'il a
nommés. Je l'ai dit et je le redis, moi, ça m'inquiète beaucoup qu'il décide de
continuer à faire plus d'austérité alors que les gens, ils ont de la difficulté
à payer leur loyer, ils ont de la difficulté à payer leur logement. Si François
Legault écoutait réellement les Québécois, c'est de ça dont il voudrait s'occuper
maintenant.
Journaliste : Donc, juste
pour préciser, ce n'est pas l'extrême droite, mais son discours flirte avec
l'extrême droite, c'est ce que...
Mme Ghazal : Oui, mais là aujourd'hui...
mais là hier, hier avec son remaniement... puis lui, ce qu'il a dit, c'est
qu'il veut aller vers un discours encore plus conservateur. Puis, une des
choses qu'il donne comme... des exemples, c'est de réduire la bureaucratie.
François Legault veut s'attaquer à un problème qu'il a lui-même contribué à empirer.
Qu'il aille parler avec les gens qui travaillent dans le système d'éducation,
dans le système de santé, puis qu'il voie comment ces gens-là croulent sous la
bureaucratie à cause de François Legault. Il ne faut juste pas qu'il pense que
c'est de réduire les services que de réduire la bureaucratie, puis il
centralise encore plus. Ça fait que c'est lui qui nous dit qu'il veut tout d'un
coup devenir un parti de droite. On le savait, qu'il était de droite. Là, il
veut le confirmer encore plus. Mais a-t-il la crédibilité? Moi, je ne pense
pas.
Journaliste : Une petite
question rapide pour l'ensemble du caucus. À main levée, là, qui se représente
en 2026?
Mme Ghazal : Non, ça n'arrive
pas. On n'a pas d'annonce à faire, on n'a pas d'annonce à faire aujourd'hui.
Journaliste : Peut-être que
certains voudraient...
Mme Ghazal : Bien, il y en a
qui l'ont déjà dit, vous le savez, puis vous allez le savoir en temps et lieu.
Journaliste : Personne ne
lève la main.
Mme Ghazal : Ce n'est pas ici
qu'on va le faire. On va vous le dire... On va vous appeler en premier pour
vous le dire.
Journaliste : Un gars
s'essaie.
Mme Ghazal : Si vous êtes
inquiet, là, inquiétez-vous pas.
Le Modérateur
:
Allez-y, M. Poudrier.
Journaliste
: Oui,
Jean-François Poudrier, Noovo Info. Je voudrais avoir votre opinion sur, bon,
le projet du Port de Montréal à Contrecœur qui a été annoncé aujourd'hui. Bon,
ça... on va y aller plus rapidement. Et est-ce que ça vous inquiète que ce soit
la même chose du côté du ministère de l'Environnement, ce qu'on a demandé à
Bernard Drainville de faire?
Mme Ghazal : Oui. Bien là,
on... c'est du gouvernement fédéral qu'on contourne les règles, et là c'est ce
que François Legault aussi veut faire. En fait, moi, ce que je disais, c'est
qu'avec la façon de faire de Marc Carney depuis qu'il est arrivé où est-ce
qu'il rejette par-dessus bord l'environnement, ça donne le goût de devenir
indépendantiste. Puis moi, ça m'inquiète absolument parce que François Legault,
c'est quelqu'un qui ne comprend pas puis qui ne croit pas à la nécessité de
lutter contre les changements climatiques pour l'environnement, et c'est...
aussi bien, le premier ministre aurait pu abolir le ministère de
l'Environnement puis ça aurait fait la même chose. Donc, oui, c'est très, très
inquiétant. Et c'est la façon de faire, même du ministre Benoît Charrette,
c'est de dérouler le tapis rouge puis de tout faire pour faciliter la vie à des
entreprises.
Et on l'a vu avec Northvolt, la CAQ a
menti en disant qu'on ne peut pas faire un BAPE, c'est trop long, alors qu'on a
vu que ce n'était pas vrai. Puis avec le projet Contrecoeur, oui, c'est
absolument inquiétant de mettre par-dessus bord toutes nos règles
environnementales pour des raisons économiques. Et on ne sait pas à quel point
les retombées vont être présentes, mais ce qu'on sait, c'est que, de mettre
comme ça par-dessus bord l'environnement puis la lutte aux changements
climatiques, ça, ça va coûter cher.
Journaliste : Et il semble y
avoir un autre gros projet qui s'en vient encore plus, parce que, là, on a mis
l'accent sur le troisième lien en quelque sorte avec les nominations d'hier.
Est-ce que, ça aussi, vous pensez que ça pourrait être un peu la même situation
qui se passe?
Mme Ghazal : C'est très clair
hier, de la part de François Legault, que l'environnement, c'est terminé pour
lui. Normalement, on nomme... le ministre de l'Environnement devrait être le
chien de garde de l'environnement. Ça ne devrait pas être celui qui s'assure de
faciliter les choses pour les entreprises pour qu'elles fassent n'importe quel
projet en allant à l'encontre de nos règles environnementales. Ce n'est pas ça
qui le fait. Moi, je me rappelle très bien du discours de François Legault en
2018. Il est arrivé les mains vides en environnement puis il a dit : J'ai
entendu, je vais me reprendre, parce que c'est important pour moi de regarder
mes deux garçons dans les yeux. Moi, je l'invite à arrêter de les regarder ou
je sais pas comment il va être capable de continuer à les regarder dans les
yeux.
Le Modérateur
:
Prochaine question.
Journaliste
: Bonkour,
Mme Ghazal. Pour revenir sur le discours à droite de la CAQ. Bon, il y a
quand même un virage assumé hier dans le discours de M. Legault. Bon, on connaît
les opinions de M. Duhaime. Même le Parti québécois, dans les derniers
mois, il a quand même eu un virage sur certains points. On parle... on pense,
c'est-à-dire, à la taxe sur l'essence où il y a eu un certain virage à droite.
Est-ce que, selon vous, c'est signe que les électeurs québécois sont de plus en
plus à droite ou, au contraire, il y a un espace qui s'ouvre pour vous à gauche
pour récupérer les votes que vous avez perdus dans les dernières années?
Mme Ghazal : Moi, j'ai une
conviction... j'ai beaucoup de doutes dans la vie et c'est normal et c'est même
bien d'avoir des doutes, mais j'ai une conviction très profonde, c'est que ce
n'est pas vrai que tous les Québécois ont viré à droite. Il y a beaucoup de
Québécois qui tiennent à nos services publics, pour qui c'est extrêmement
important que des enfants qui naissent dans un milieu défavorisé puissent avoir
accès à une éducation de qualité qui soit gratuite, qui veulent que les gens
qui obtiennent des soins de santé ou qui se fassent opérer, ce ne soient pas
ceux qui peuvent facilement sortir leur carte de crédit, puis que ce soit tout
le monde. Moi, je suis convaincue qu'au Québec il y a des gens qui ne veulent
pas qu'on laisse personne derrière, pour qui l'égalité des chances de lutter contre
la crise du logement, de lutter contre la crise de l'itinérance, pour qui c'est
très important. Et moi, je vais travailler avec toute l'équipe solidaire, qui
est ici, avec nous, pour qu'on soit le porte-voix de ces gens, qui sont,
actuellement, délaissés par la classe politique.
M. Cliche-Rivard : Bien, je
suis content, M. Carabin, que vous releviez le virage à droite du Parti
québécois. C'est quelque chose qui n'a pas été assez mentionné, à mon humble
avis. On a vu M. Plamondon, cet été, faire le lien entre la hausse de la
criminalité puis l'immigration, chose qui n'existait pas, puis la science est
venue clairement le démontrer. Ça fait que moi, le message qu'on envoie
aujourd'hui c'est à tous les progressistes : Québec solidaire ne va pas
vaciller sur ses convictions, Québec solidaire va toujours être là pour
l'inclusion puis le progressisme, donc votre maison est à Québec solidaire,
elle n'est pas au Parti québécois.
Journaliste : Mme Ghazal,
plus tôt, ce matin, je vous ai posé la question sur l'électrochoc que vous
cherchiez, chez Québec solidaire, en vue de la prochaine année, une année
électorale. Vous n'avez pas nommé la course au porte-parolat masculin. Est-ce
qu'il y a une raison particulière?
Mme Ghazal : En fait, ce que
j'ai nommé ce matin, c'est ce que j'avais appelé mon étoile polaire, qui est
d'être le parti, le seul parti des travailleurs et travailleuses, des gens qui
tiennent, à bout de bras, l'économie du Québec, ce n'est pas les banquiers ni
les financiers, les gens qui travaillent extrêmement fort, mais qui n'arrivent
plus, leurs salaires n'ont pas augmenté à la vitesse à laquelle l'inflation, et
le coût de l'épicerie, et le logement ont augmenté. C'est ça qu'on fait puis
c'est ça qu'on va faire puis vous allez continuer à nous voir à l'oeuvre,
l'équipe solidaire, pour faire ça.
Maintenant, pour ce qui est de la course,
si je ne l'ai pas nommée, ce n'est pas parce que ce n'est pas ça,
l'électrochoc. C'est parce que c'est quelque chose de très positif. On a une
course, on a quatre candidats qui se présentent, qui veulent relever le défi
avec moi pour prendre la place de Guillaume. Ça va me faire de la peine de le
perdre, mais ça va me faire plaisir d'avoir quelqu'un d'autre pour... Parce
qu'à Québec Solidaire, c'est un travail d'équipe, et c'est vraiment très
enthousiasmant pour les membres, pour les gens... les progressistes, à qui on
dit : Québec solidaire est votre maison. Donc, ça crée un enthousiasme à
l'interne. Et d'ailleurs j'invite toutes les personnes qui veulent voter...
maintenant, c'est un membre, un vote... ils peuvent prendre leur carte de
membre et voter pour notre prochain co-porte-parole. Donc, c'est une très bonne
nouvelle pour notre parti.
Le Modérateur : Prochaine
question.
Journaliste
: Bonjour à
tous. Parlant de l'enthousiasme chez Québec Solidaire, on ne se fera pas de
cachette, il y a quand même une élection générale dans un an. Je comprends
qu'il y a certains collègues qui ont déjà confirmé qu'ils ne se représentaient
pas, d'autres qui ne l'ont pas fait. N'empêche que, chez le Parti libéral, on y
va ouvertement, là, avec des objectifs de 50 % de candidats d'attachés
d'ici décembre. M. Legault disait hier : Les Québécois nous jugeront dans
un an. Les péquistes disent : Nous, on a une bonne banque de candidats.
Qu'en est-il de Québec solidaire à l'heure actuelle? Est-ce que vous préparez
la prochaine élection au moment où on se parle?
Mme Ghazal : Ah! bien sûr,
absolument. On prépare la prochaine élection, puis, pour cette élection-là en
2026, on va être prêts, absolument.
Journaliste : Mais où en
êtes-vous? Est-ce que la banque de candidats grandit? Est-ce que vous allez sur
le terrain en rencontrer?
Mme Ghazal : Vous voulez des
scoops, comme Mme Rizqy en a faits, là.
Journaliste : Bien, c'est que
les autres partis, en ce moment, n'hésitent pas à se commettre.
Mme Ghazal : On a des...
Bien, en fait, je ne vais pas tout vous révéler toute notre stratégie comme ça,
mais... vous comprendrez pourquoi je ne peux pas le faire... mais, évidemment,
il y a des bonnes nouvelles qui vont venir, dans la prochaine année, pour
Québec solidaire.
Journaliste : Sur un tout
autre sujet complètement, évidemment, je veux juste avoir un petit commentaire
sur cet assassinat politique qui est survenu, hier, aux États-Unis, qui fait
énormément réagir. J'aurais aimé d'abord vous entendre sur la réaction du
président des États-Unis sur le sujet. Et, deuxièmement, ça polarise au sud de
la frontière, mais beaucoup chez nous, également, au Canada. Qu'est-ce que vous
avez pensé de cet événement-là?
Mme Ghazal : Bien, c'est un
assassinat horrible. Ce n'est pas le premier assassinat, moi, que j'appellerais
politique, aux États-Unis. Il y a eu deux élus démocrates aussi, et c'est le
résultat de la politique incendiaire de Trump, et il passe son temps à jeter de
l'huile sur le feu, et c'est ce qu'il a continué à faire. On ne sait même pas
qui a assassiné cet influenceur. C'est horrible. Moi, ça me fait penser à ma
grand-mère. Ma grand-mère, quand j'ai décidé d'aller en politique, elle a
supplié mes parents de m'en empêcher par toutes les façons. Elle a vécu... vous
allez voir le parallèle... elle a vécu toute la guerre civile au Liban, puis on
lui disait : Mais non, ce n'est pas comme ça dans le monde occidental, ça
ne se passe pas comme ça. Parce que, pour elle, aller en politique, ça
raccourcit l'espérance de vie, et c'est ce qui est en train de se passer dans
une société de plus en plus violente, aux États-Unis, et encore plus avec
Donald Trump. Donc, c'est l'horreur, et il faut que... il ne faut pas qu'on
qu'on laisse ça aller, il faut qu'on se batte pour que n'importe qui, même qui
tient les propos les plus dangereux, même, qu'on le dénonce fermement, sans
aucune hésitation, mais jamais, jamais la violence ne devrait commencer à venir
ici. Puis on a une responsabilité, comme classe politique, pour bien, bien
s'assurer que ça n'arrive pas ici.
Le Modérateur : Prochaine
question.
Journaliste : Oui. On parle
d'un durcissement du ton, là, après le discours du premier ministre hier.
Est-ce que vous voulez vous inscrire là-dedans cet automne, quand vous parlez
de porter la colère des Québécois? Est-ce que vous aussi, vous répondez en
durcissant le ton?
Mme Ghazal : Bien, on répond
comme ce qu'on a toujours fait. Nous, on sait pour qui on se bat. À Québec
solidaire, on est... Moi, je suis membre fondatrice, il y en a d'autres, ici,
des élus solidaires, on est... on sait pourquoi est-ce qu'on a créé Québec
solidaire : c'est parce qu'on veut se battre pour le vrai monde et non pas
pour les amis du privé, comme les amis de Fitzgibbon, où est-ce qu'on saupoudre
de l'argent largement, allègrement, avec beaucoup de générosité. Ça, c'est
l'argent durement gagné par les Québécois et Québécoises. Et c'est sûr qu'il y
a une indignation. La création de Québec solidaire arrive... est arrivée, et on
continue, parce qu'il y a une indignation de voir la classe politique juste
défendre l'élite puis l'intérêt des gens qui possèdent plus.
Puis avec la CAQ, on le voit, qui continue
la même façon de faire des différents gouvernements qui ont précédé, le Parti
libéral, le Parti québécois, de ne pas assez investir, de toujours couper dans
les services publics parce qu'on n'a pas assez les moyens, et de donner
beaucoup, beaucoup d'argent pour les entreprises, notamment les entreprises
étrangères. Avec François Legault, c'est ce qu'on a vu. Et ça, nous, on va
toujours être portés par cette indignation-là et cette colère du peuple
québécois. Ceux qui possèdent possèdent toujours plus, ceux qui travaillent
très fort ont moins, et cette inégalité des chances, c'est une des raisons de
la création de Québec solidaire, puis on va continuer à être en colère puis à
porter leur voix.
Journaliste : Puis un mot
aussi sur le recrutement. Est-ce que c'est plus difficile en dehors des grands
centres pour votre parti?
Mme Ghazal : Comme je vous
dis, je ne parlerai pas de stratégie, je ne révélerai pas de scoop ici...
Journaliste
: Est-ce
que ça va mieux qu'ailleurs?
Mme Ghazal : ...mais on
fait... On a des solidaires partout à travers le Québec, partout, et on va
continuer, puis il y a des... il y a des discussions puis il va y avoir des
bonnes nouvelles partout au Québec.
Le Modérateur : Prochaine
question.
Journaliste : Oui, bonjour.
Sur les cibles environnementales, bon, vous avez parlé de M. Legault, là, qui a
fait un mea culpa en 2018, vous l'avez cité, là, mais lui, son argument, c'est
que le monde a changé depuis. Il y a eu la crise de l'inflation, il y a eu
Donald Trump, mais... je vois des députés rire derrière, mais il n'y a pas un
peu de vrai là-dedans? Il y a beaucoup de travailleurs qui disent qu'avec le
coût de la vie ils n'arrivent pas puis que d'ajouter des coûts supplémentaires,
ils ne sont pas capables. Donc, il n'y a pas une bonne raison, peut-être, de
ralentir un peu la cadence?
Mme Ghazal : Il y a du vrai
dans ce que François Legault... le monde a changé, la planète brûle encore
plus. Nos étés sont encore de plus en plus chauds, de plus en plus inquiétants.
Je veux dire, on l'a vu dans le ciel, pendant l'été, la couleur du ciel, c'est
apocalyptique. On l'a vu il y a quelques années. Et ce genre de situation là,
d'impacts des changements climatiques, on va les vivre de plus en plus. Et
savez-vous quoi? Ne parlez pas juste avec nous, avec les groupes écologistes,
parlez-en aux compagnies d'assurance. Ce serait le fun que François Legault
parle avec les compagnies d'assurance. Elles, elles voient le risque environnemental
puis elles le savent, à quel point il va falloir... ça va nous coûter encore
plus cher. Puis elles le savent, et c'est pour ça que les gens, même avec les
inondations, sont de plus en plus incapables de se faire assurer.
Donc, ne pas s'occuper de la crise
climatique, ne pas s'adapter aux changements climatiques... et ça, ça nécessite
des investissements, ça, ça veut dire refiler la facture, pas aux générations
dans très longtemps, à partir de maintenant, ça va coûter de plus en plus cher.
Ça nous coûte de plus en plus cher et ça va juste continuer. Ne pas s'occuper
de la crise climatique, c'est ne pas s'occuper de l'économie.
Journaliste : Est-ce que
Québec solidaire va devoir faire un choix? Je reviens parce que plusieurs
collègues ont posé des questions sur les élections qui s'en viennent. Est-ce
que Québec solidaire va devoir faire, disons, un choix bientôt entre maintenir
sa politique comme en 2022, d'avoir une grande campagne nationale, ou plutôt se
concentrer, disons sur 10, 15, 20 circonscriptions, comme le parti l'a fait
dans les élections précédentes?
Mme Ghazal : Vous êtes
vraiment très, très, très curieux et curieuses de notre stratégie électorale.
Je vois ça. Je comprends votre empressement. On est en train de travailler, on
va avoir des candidats, candidates partout au Québec. Il va y avoir des bonnes
nouvelles qu'on va annoncer d'ici... cette année.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question.
Journaliste : Bonjour, Mme
Ghazal. Je sais que vous allez me dire : Je suis gonflée à bloc, je pète
le feu.
Mme Ghazal : Vous ne le voyez
pas? Vous avez un doute?
Journaliste : Mais vous êtes
quand même dernière dans les sondages. C'est quoi, votre état d'esprit? C'est
quoi, le moral des troupes? Mais surtout à vous, là, Mme Ghazal, c'est quoi,
votre état d'esprit, là, réalistement?
Mme Ghazal : Oui. C'est sûr
que, quand j'écoute les analystes puis les gens qui donnent leur opinion, et
tout ça, si je ne faisais que ça, admettons, juste de mes journées, puis je ne
faisais rien d'autre, je ne parlais pas avec personne, c'est sûr que c'est
noir, là, tu sais, ce qui est écrit dans les journaux par ceux qui commentent,
qui donnent leur opinion. Mais ce n'est pas ce que je sens quand je parle avec
les gens. Ce n'est pas ce que je sens quand les députés parlent avec les
citoyens, citoyennes qui viennent à leur bureau pour leur dire : On a été
évincés, aidez-nous. Ce n'est pas ce que je sens quand les gens disent :
On a de la difficulté à payer notre épicerie.
Je veux dire, moi, j'ai un salaire de
député, je ne suis pas à plaindre, mais je le vois, à quel point l'épicerie
augmente. Et, ça, ce discours-là, je le sais qu'on est sur les bonnes priorités
parce que c'est ça, les priorités des Québécois et Québécoises. Et, nous, on ne
fait pas juste s'opposer. On est une opposition constructive. On a des
propositions et on a... on fait aussi des gains.
Oui, je vais être... Je veux dire, je les
regarde, les sondages, comme tout le monde, je le vois. Mais, si je ne faisais
que regarder ça puis les commentateurs, c'est sûr que je serais dans un état
d'esprit moins pep comme que je suis maintenant. Parce que je le sais qu'on se
bat pour les vrais... pour le vrai monde, pour les vrais enjeux des Québécois
et Québécoises. Puis, oui, je le vois, le défi. Mais, en politique, un an,
c'est court, mais c'est long. Puis je suis convaincue et je ne suis pas du
tout, du tout abattue, au contraire. Je ne suis pas découragée. Ça, je peux
vous l'assurer, sinon je ne serais pas ici aujourd'hui.
Journaliste : O.K. Là, vous
ne voulez pas nous parler de stratégie, mais quand même, j'aimerais ça savoir,
là, quand les travaux parlementaires vont commencer, ça va être quoi, votre
priorité? La dernière session, logement, vous l'avez dit, vous étiez fière,
vous avez fait des gains. Là, c'est quoi le dossier qui va vous permettre de
ressortir du lot, justement, puis qu'on entende parler de Québec solidaire?
Mme Ghazal : On vient de vous
le dire, on va continuer à parler de l'habitation. Il y a aussi les gens qui
sont propriétaires puis qui ont de la difficulté aussi à payer leur hypothèque,
les jeunes qui aimeraient ça accéder à la propriété puis qui n'y arrivent, pas
les jeunes qui s'appauvrissent. Donc, la question du coût de la vie et de la crise
du logement, on va continuer.
Ce n'est pas juste un effet de mode, nous,
quand on parle de la crise du logement, on en parle un an, ou une session ou
deux, puis après ça, on passe au prochain appel. C'est parce que, la crise,
elle existe encore. La crise, elle est encore très, très présente. C'est...
C'est un des dossiers sur lesquels moi j'interviens dans mon bureau de comté,
que les députés... pas seulement de Québec solidaire, je suis certaine, tous
les autres députés à l'Assemblée nationale ont des cas de... par exemple,
d'éviction qui sont très présents. Ça fait que, si la crise du logement était
réglée, ce ne serait pas ça, notre priorité. Mais, voyez-vous, elle n'est pas
réglée à cause de l'inaction, et à cause du désintérêt, puis des petites mesurettes
de François Legault puis de la CAQ.
M. Cliche-Rivard : Puis, la
crise du logement, c'est... c'est directement la crise de l'itinérance, hein?
Ça, c'est des vases communicants : si tu perds ton toit, tu te ramasses
dans la rue. Les quartiers urbains, partout, là, au Québec, bien, maintenant,
ça déborde. Les gens des villages, des campagnes vous appellent pour nous dire
qu'il y a des nouveaux campements qui apparaissent un petit peu partout. Je
veux dire, c'est quelque chose d'absolument catastrophique et qui cause des
tensions énormes, là, dans nos quartiers, dans nos coins où, la cohabitation,
elle n'est pas facile.
Et il va falloir, là, une fois pour toutes
que le gouvernement investisse de manière massive pour régler cette crise du
logement, mais aussi cette crise de l'itinérance, pour qu'on avance ensemble.
Parce que, la situation actuelle, elle ne peut pas être tolérée, elle ne peut
pas continuer. Puis il va falloir qu'on bouge. On attend le premier ministre
là-dessus. Donc, pour nous, c'est très corollaire, ça, la crise du logement, de
la crise de l'itinérance. Il va falloir s'y attaquer.
Mme Ghazal : Et, surtout,
nous sommes les seuls à en parler de manière aussi affirmée. Pas juste des
paroles. On a fait des propositions. Et, savez-vous quoi, on va en faire
d'autres. C'est ça qu'on va faire. On est les seuls. Moi, je suis convaincue
qu'au Parlement... Puis avec tout le travail qui a été fait par Gabriel, par
Christine, par Andrés, je veux dire, on a eu des gains. Ce n'est pas rien pour
un deuxième groupe d'opposition de faire ça. Puis on va continuer. C'est la
priorité. On est les seuls.
Le Modérateur : Merci.
Journaliste : Je m'en permets
une petite dernière rapide.
Le Modérateur : Oui,
rapidement, la quatrième.
Journaliste : Les libéraux
suspectent que le gouvernement pourrait déclencher des élections hâtives.
Est-ce que c'est une option que vous envisagez également?
Mme Ghazal : S'il y a des
élections, on va être prêts.
Journaliste : Est-ce que vous
pensez que le gouvernement pourrait aller...
Mme Ghazal : François Legault
ne me texte pas pour me dire c'est quoi ses intentions. Donc, peut-être qu'il
réfléchit, peut-être pas. Je ne le sais pas. Mais, s'il y en a une élection, nous
allons être prêts.
Le Modérateur : Merci. Merci
tout le monde.
Mme Ghazal : Merci.
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : En
anglais!
Mme Ghazal :
Oh! English! English! English!
Journaliste :
I was hovering over there!
Mme Ghazal : OK! OK!
Journaliste
: I just wanted to ask you what you thought of Mr. Legault's speech
yesterday, you know, the focus on law and order and we've got to clap down on
immigration, and… It's sort of like a more right-wing kind of tone that he's
had. What do you… What do you… How do you… Why do you think he's speaking this
way?
Mme Ghazal : Well, the CAQ and François Legault, they don't have any credibility
of changing things. And, unfortunately, François Legault has not the good
priorities, and going more to the right, it's only to... it's for the CAQ, to
save the CAQ, but not to make sure to be on the priorities and the problems
that Quebeckers are facing. He
didn't say anything about education, not only a little word, he decided that
environment is not more important, and, also, he decided to attack the workers,
and he will find us, we will be the voice of the workers and people who are
suffering from the cost of living.
Journaliste :
In French, he said it was a
smokescreen, écran de fumée, a smokescreen.
Mme Ghazal : A smokescreen, yes.
Journaliste
: Is that what...
Mme Ghazal :
Yes. So, what Francois Legault said
yesterday was a smokescreen, so we don't believe it.
Journaliste :
And the Liberals, this week, announced
that they will have 50% of their candidates, for the next election, chosen by
Christmas. How are you doing on that? What do you... what's your plan on that?
Mme Ghazal :
Well, we are preparing, of course, the
election, to be ready for October 2026. I will not reveal any strategy of what
we're doing, but we will be ready and we will have good news to announce next
year.
Journaliste :
And you will have candidates in all...
Mme Ghazal :
Everywhere, we will have candidates,
because there is progressive people who believe that it's important to have the
equality of chances in our society everywhere, and we want to be their voice.
Le
Modérateur : Une dernière...
Mme Ghazal : Ah! bien là, des
privilèges... quand on commence...
Journaliste
: Just about the Port of
Montreal and the fast-tracking. And do you think it's going to be something
that could happen again, with the way that they're asking Mr. Drainville to act
as the Minister of Environment?
Mme Ghazal :
Yes. Unfortunately, the way François
Legault is acting for environment is the same way that what the Federal
Government is doing, and this is very bad news for the environment.
Journaliste :
And is... can you explain your... why
you're worried about what the mission for Mrs. Duranceau is, to, actually, cut
the deficit in the...
Mme Ghazal :
Yes. It's clear that Mme Duranceau, her
job, the job that François Legault asks her to do, is austerity, so, it's
very... it's a very bad news that this austerity... non, sorry... this
austerity will cut the services of... for the public services. And this is very
bad news.
Journaliste :
And you said you think it's kind of
like...
Mme Ghazal : Yes, OK. Je vais
reprendre ce que j'ai dit. Je comprends ce que vous voulez, vous voulez que je
traduise ce que j'ai dit.
Journaliste
: Yes. It's where I'm going,
yes.
Mme Ghazal : Ah! mon Dieu.
Yes. So, what François Legault decided to do is to ask France-Élaine Duranceau to be in charge of
the Quebecker... and that means
to cut in our public services, and this is a very bad news. Merci.
Le Modérateur
:
Merci, tout le monde.
(Fin à 14 h 10)