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Point de presse de M. Marc Tanguay, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, October 7, 2025, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-deux minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à chacun et à chacune. Heureux de vous retrouver. Et, sans plus tarder, je cède la parole à notre chef, Pablo Rodriguez.

M. Rodriguez (Pablo) : Merci beaucoup, Marc. Très heureux de vous voir, dans tous les sens du terme. Et je veux vous rassurer, j'ai gardé un oeil sur l'actualité, l'actualité qui n'a pas beaucoup changé au cours... au cours de ces deux semaines-là. Vous avez un gouvernement qui est en perte de contrôle, vous avez un premier ministre qui cherche à blâmer à peu près tout le monde et vous avez SAAQclic qui perdure, qui perdure et perdure.

Et peut-être la nouveauté, à ce niveau-là, c'est un autre fiasco qui semble s'annoncer au niveau de la transition numérique dans... au ministère de la Santé, à Santé Québec. Et cette transition, elle est absolument nécessaire. On est en retard. Il faut la faire pour l'efficacité, pour réduire les coûts. Donc, on parle ici d'une transition qui devait se faire et qui se fait au niveau des finances, au niveau de l'approvisionnement, mais on dirait que tout est tout croche. On dirait que, dès le début, avec le contrat en soi... et Marc va parler plus en détail tantôt, mais on pointe déjà vers... de toute évidence, vers des retards, vers des délais, vers des hausses des coûts, vers une perte de contrôle. On sait déjà qu'il y a 65 millions qui ont été engloutis. Si on arrête aujourd'hui, on perd ces 65 millions, on perd 150... un autre 150 millions de pénalité. Et donc il y a tout ça plus des éléments du contrat qui soulèvent des questions.

Alors, on est en face, encore une fois, d'un autre fiasco, et je vais céder la parole à Marc là-dessus. Mais il va falloir, de façon très nette et claire, que le gouvernement soit transparent. Il va falloir que le gouvernement rende des comptes. Il va falloir que le gouvernement nous explique ce qu'il en est, parce qu'on ne peut pas avoir des commissions d'enquête sur tout, parce que M. Gallant va finir par être débordé à un moment donné.

Et un dernier point. Nous sommes aujourd'hui le 7 octobre, et je veux rappeler ce que l'on sait tous déjà, les actes barbares horribles commis en Israël il y a deux ans, dire que nos pensées sont avec les victimes, les familles des victimes et avec la communauté juive, tant au Québec, au Canada que partout dans le monde. Merci.

M. Tanguay : Merci beaucoup, chef. Alors, nous avons mis la main sur l'une des clauses du contrat SIFA. SIFA, c'est les finances et l'approvisionnement, une transformation numérique au ministère de la Santé. La clause, elle a été spécialement négociée par la Coalition avenir Québec afin de favoriser LGS, leur garantissant... le fournisseur LGS est garanti par cette clause-là, qui sort de l'ordinaire, qui n'est pas la clause standard... François Legault, pourquoi a-t-il donné cette clause contractuelle là qui garantit ni plus ni moins à LGS, dans le programme SIFA, d'être payé entièrement même s'il y avait des retards?

Alors, nous avons trois demandes à formuler. Première des choses, on veut savoir pourquoi François Legault et Christian Dubé ont octroyé cette clause-là à LGS, première des choses.

Deuxième des choses, dans SIFA, on apprend à travers les branches, il y aurait 65 millions qui auraient été engloutis au moment où on se parle là-dessus. Deuxième des choses, on veut une reddition de comptes. Donc, combien a été mis là-dedans?

Et trois, y a-t-il un pilote dans l'avion? C'est des contradictions au sommet de l'État. Mme Biron, PDG de Santé Québec, veut suspendre. Ça va coûter 25 millions. Là, le ministre de la Cybersécurité et Numérique, lui, il dit : Bien, j'avais un audit de 2024, puis, depuis mai, juin, je dis qu'il faut annuler ce contrat-là. Il l'a réitéré vendredi. Ça coûterait à peu près 150 millions. Alors, il est temps de savoir. Puis SIFA, c'est nécessaire, selon les dires de Santé Québec, puis ça va se faire. Alors, on veut, en troisième lieu, avoir une direction : Qu'est-ce qui se passe?

Alors, SIFA, là, ça semble être un autre beau, là, fiasco François Legault. Avec SIFA, les Québécois se font siphonner. Merci, M. Legault.

Journaliste : Bien, est-ce que M. Dubé devrait venir répondre à vos questions? On apprend... On sait qu'il aurait été informé dès 2024, que le ministre Caire l'aurait informé dès 2024 des ratés du projet. Donc, ça fait plus d'un... ça va faire plus d'un an. Est-ce qu'il devrait venir expliquer et dire qu'est-ce qu'il savait?

M. Tanguay : Il faut qu'il réponde à nos questions. Dans un premier temps, vous l'avez vu, on n'a pas attendu les développements des derniers jours, dernières heures, on avait demandé dès jeudi une commission parlementaire pour qu'on ait un mandat d'initiative. Sur SIFA, on veut... et sur DSN, Dossier Santé numérique, on veut entendre Santé Québec, on veut entendre le directeur principal de l'information au ministère de la Cybersécurité et du Numérique et les dirigeants de l'information au ministère de la Santé. Nous, là, on ne veut pas, dans un an, être obligés de refaire une autre commission d'enquête publique pour avoir réponse à nos questions sur un autre fiasco signé François Legault. Alors, qu'il vienne nous entendre.

Maintenant, puis je termine là-dessus, ce qui est excessivement préoccupant, c'est que les deux ministres jovialistes, là, ni vu ni connu, ils nous faisaient penser aux ministres des Transports quand ils sont passés devant la commission Gallant : Je ne suis pas au courant, je ne le savais pas. Les jovialistes en chef, jeudi matin, en période de questions, n'étaient au courant de rien. Et il y a même M. Bélanger qui est allé dire, ça ne s'invente pas : Il y a un suivi serré qui est fait, je suis confiant qu'on va tous faire les projets dans les... le respect des enveloppes budgétaires. Alors, des ministres qui ne savent rien, là, on en a soupé. Puis Christian Dubé, et Gilles Bélanger, et François Legault, là, doivent répondre à nos questions.

Journaliste : M. Rodriguez, ici, dans... au «hot room», vous aviez dit que vous étiez d'accord pour une constitution québécoise.

M. Rodriguez (Pablo) : Oui.

Journaliste : Est-ce que vous êtes derrière M. Simon Jolin-Barrette ou derrière M. Paul St-Pierre Plamondon...

M. Rodriguez (Pablo) : Je vais les... Je vais les laisser débattre à qui mieux mieux entre les deux. J'ai toujours été favorable à une constitution québécoise. Le Parti libéral l'a toujours été. Ça se discute chez nous depuis des décennies. Je pense que c'est important pour insérer des choses qui nous rassemblent et qui nous unissent. Mais une constitution, ça doit être exactement ça. C'est-à-dire, c'est un document, c'est un projet qui appartient à un peuple, pas à un parti politique, surtout en fin de régime, où à peu près personne qui l'appuie. C'est un projet qui doit chercher à unir et non pas à diviser, ce que... ce qui veut dire qu'on ne doit pas avoir un projet écrit sur un bout de table puis, après ça, le ramener devant l'Assemblée nationale pour faire partie d'un débat politique où ça va se polariser.

On mérite mieux que ça, les Québécois. On veut un projet qui unit. Encore une fois une constitution... une constitution doit être un projet qui unit et qui ne divise pas.

Et l'autre chose, si vous me permettez aussi, ça doit être transpartisan, hein? Le comité nous l'a dit que ça devait être transpartisan. Ça ne peut pas être le gouvernement qui arrive ici en fin de mandat. Alors, il doit y avoir... il doit y avoir une consultation qui est très large qui doit aller parler aux Québécois dans les différentes régions, qui... à la suite des discussions avec l'ensemble des parties, qu'il y ait un comité d'experts qui la rédige, cette constitution-là, et qu'ensuite elle soit adoptée.

Journaliste : Mais on ne sait pas ce qu'il y a dedans actuellement. Si, quand on va la déposer, probablement jeudi, là, d'après ce qu'on comprend... puis vous regardez ça puis vous dites : Bien, c'est plein de bon sens, est-ce que vous pourriez à ce moment-là dire : Bien, parfait, on le fait?

M. Rodriguez (Pablo) : Mais vous venez vous-même de le dire : Lorsqu'elle sera déposée, on va la regarder. Il y a un problème... En partant, là, il y a un problème de fond avec ça. La consultation devrait avoir lieu avant. Écoutez, ça fait un bout que je suis en politique. Lorsque vous prenez un document puis vous le mettez dans une assemblée, lorsque vous le mettez dans un parlement, ça déboule en débats qui finissent par être extrêmement partisans. Une constitution n'est pas ça et ne devrait jamais être ça. C'est un document qui appartient...

Journaliste : Il doit y avoir des éléments qui font consensus quand même?

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, on ne le sait pas, on ne l'a pas vue. Mais il y a des éléments qui appartiennent au peuple du Québec.

Journaliste : Il reste environ six mois d'ici la fin des travaux parlementaires, là, d'ici l'élection. Est-ce que c'est réaliste d'étudier, justement, un tel projet à l'intérieur de six mois?

M. Rodriguez (Pablo) : Je ne vois pas comment. Nous, on travaille, de notre côté. Vous savez, au dernier congrès du Parti libéral du Québec, on a adopté cette idée de constitution québécoise. Il y a un large consensus, et moi, comme chef, je l'appuie. Tout le monde chez nous l'appuie. Mais... Et cette consultation-là doit avoir lieu avant de déposer les projets de loi, de discuter avec les Québécois de partout, de discuter aussi avec les Premières Nations, avec les peuples autochtones qui sont directement concernés par ça. Il y a des éléments, je pense, qu'on va tous être d'accord, d'enchâsser la Charte de la langue française, enchâsser nos valeurs, nos principes, les choses qui sont... qui nous réunissent et nous unissent comme Québécois.

Journaliste : ...

M. Rodriguez (Pablo) : Mais pourquoi... pourquoi le faire... pardon, mais pourquoi le faire à travers un débat politique dans l'Assemblée nationale, alors que tout se polarise, tout devient politique, plutôt qu'aller à la rencontre des Québécois et consulter sincèrement?

Journaliste : Pour être clair, vous allez donc vous opposer au projet de la CAQ à cause de la manière dont il a été fait, pas nécessairement à cause de son contenu.

M. Rodriguez (Pablo) : On verra pour ce qui est du contenu, mais le processus est défaillant. Je pense qu'il y a aussi de la... Je pense qu'il y a de la mauvaise foi... dans tout ça. Parce que, lorsqu'on est un homme d'État, lorsqu'on est un groupe d'hommes et de femmes qui dirigent un État, on aspire à unir le peuple qu'on représente. La première job, là, de M. Legault et de son gouvernement, c'est d'unir les Québécois, pas de les diviser. Et, lorsque vous faites ça dans un coin, là, de bureau, en parlant à vos chums, plutôt que consulter les experts, les gens qui habitent à travers le Québec, les différentes communautés, les peuples autochtones. Ça, c'est un consensus. Ça, ça amène un débat, à mon avis, plus sain. Et, encore une fois, un projet de constitution, ça n'appartient pas à un parti politique, ça appartient aux Québécois.

Journaliste : Est-ce que la protection du droit à l'avortement, par exemple, devrait être protégée ou incluse dans un projet de constitution?

M. Rodriguez (Pablo) : Ça fait exactement partie des discussions et des débats qui doivent avoir lieu. Est-ce que c'est dans... est-ce que c'est dans...

Journaliste : Mais à votre avis, à votre avis, M. Rodriguez?

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, c'est... il faut... çà, là... on va le voir, ce qu'il y a dedans à ce moment-là, lorsqu'il sera déposé. Moi, personnellement, une femme a et aura toujours, toujours le droit de choisir ce qu'elle fait... ce qu'elle fait avec son corps.

Journaliste : Mais est-ce que vous pensez que ça devrait être protégé par la Constitution?

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, moi, je pense que... je pense que c'est quelque chose qui... qu'on a réglé comme société. Maintenant, si on veut l'inclure, on peut... on peut décider de le faire. Je ne sais pas, je ne suis pas en train d'improviser puis je vais faire... je ne ferai pas exactement ce que je reproche gouvernement, c'est-à-dire de prendre des petites notes puis décider, «on the fly», ce qui va être dedans ou ce qui ne sera pas dedans. Je veux consulter. Mais, pour moi, il y a un droit inaliénable, les femmes ont le droit de choisir quoi faire avec leur corps.

Journaliste : Quand Mme Biron a laissé entendre qu'elle déposerait un projet de loi pour, justement, inscrire le droit à l'avortement dans la Charte des droits et libertés, là, si je me souviens bien, il y avait plusieurs groupes féministes qui lui avaient dit de ne pas le faire. Est-ce que ce serait donc une mauvaise idée de l'inscrire dans...

M. Rodriguez (Pablo) : Encore une fois... Moi, je vous l'ai dit, pour moi, ce débat-là, chez nous, au Québec, est réglé. J'ai déjà fait partie d'un Parlement où est-ce qu'il n'était pas aussi réglé puis il y avait des différences de point de vue. Paul, tu dois te rappeler, très certainement, de ces discussions-là et de ces débats-là aussi. Je pense que, chez nous, il y a un large consensus à ce niveau-là, et une constitution doit, justement, aller chercher les consensus, mais doit commencer par des consultations, et non pas par de l'improvisation ou un document qui peut devenir... qui peut devenir très partisan et divisé, plutôt qu'unir.

Journaliste : Le plan de chute du Parti québécois dit : pas de constitution sans pays. Vous lui répondez quoi?

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, moi, je pense qu'on a déjà un pays, on a... on fait partie du Canada. Et, vous savez, lorsque les choses... et là... et ma réponse serait aussi, lorsque les choses ne vont, comme là, pas bien, puis la société, les gens sont découragés, puis le coût de la vie, il est cher, puis les jeunes n'ont pas d'accès à une maison, bien, ce qu'il faut faire, c'est de changer de gouvernement, là, pas de pays.

Journaliste : Mais ma question était : Une constitution québécoise sans pays, est-ce que c'est possible?

M. Rodriguez (Pablo) : Bien sûr, on est une nation, on peut... Absolument.

Journaliste : Ça sert à quoi, ça sert à quoi...

M. Rodriguez (Pablo) : Ça précise des lois qui sont importantes pour nous, ça précise des valeurs, ça précise des façons d'interpréter des choses qui sont propres à nous, et ça se fait dans le cadre canadien. On peut le faire à l'intérieur du cadre constitutionnel actuel, notre affirmation nationale, notre volonté de promouvoir, défendre le français à travers la langue, la charte française, l'importance qu'on accorde à la laïcité, tout ça peut se faire à l'intérieur de la constitution québécoise.

Journaliste : Mais, moi, ce que je comprends de ce qui va être présenté, c'est que ce ne sera pas un projet de loi qui va être fermé en ce sens que si d'autres gouvernements veulent inclure des choses dans la constitution, éventuellement, il n'y a pas de processus fermé comme à Ottawa, par exemple, avec la Constitution canadienne. Alors, est-ce que vous pensez que, si on retrouve des choses qui tombent sous le sens dans un projet de constitution, on ne serait pas mieux d'adopter ça, quitte à le parfaire par la suite?

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, vous supposez que c'est le cas, puis je respecte ça. Je n'ai peut-être pas le même niveau de confiance que vous à l'égard du gouvernement actuel. J'ai l'impression que le gouvernement va vouloir l'utiliser pour diviser, pour créer du «wedge politics», comme on dit en anglais, et, pour moi, c'est inacceptable. C'est un document qui doit rassembler et non pas diviser. Et la façon dont ça se déroule en fin de mandat, un gouvernement qui a l'appui de 15 % de la population, qu'il n'a pas consultée, pour moi, ce n'est pas crédible. Et c'est malheureux, hein, d'ailleurs, de procéder comme ça.

Journaliste : Et vous évoquez la population, les besoins immédiats, là, logements... coût de la vie. Est-ce que les Québécois ont envie de ce dialogue actuellement, de cette discussion sur la constitution?

M. Rodriguez (Pablo) : Je ne pense pas que ce soit une priorité pour qui que ce soit. Quand vous avez des jeunes qui me disent : Hé! moi, là, le rêve que toi, tu as vécu, la maison que toi... tu l'as achetée, moi, je ne peux pas l'acheter. Quand vous avez une mère de famille qui dit Moi, les céréales que je te donnais avant, je suis plus capable de les acheter. Quand vous avez des aînés qui doivent choisir entre la dignité d'un logement ou des médicaments, quand vous avez des gens qui doivent prendre ce type de décision là, c'est à ça que le gouvernement doit s'attaquer, c'est là-dessus qu'on doit se concentrer comme gouvernement.

Journaliste : Les débats de la constitution, ça ne fait triper personne, là. 

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, vous savez, en général, je pense que vous, comme moi, comme n'importe qui, on s'attaque aux priorités. Notre priorité, c'est avoir accès à un logement, pouvoir se nourrir, nourrir nos enfants, avoir une bonne job, pouvoir garder notre job. Évidemment que la constitution et d'autres éléments comme ça sont importants, c'est pour ça qu'on en a débattu, nous, au parti libéral du Québec. C'est pour ça qu'on apporte l'idée depuis des décennies. Mais est ce qu'aujourd'hui, est-ce que la priorité c'est la constitution, plutôt que de parler d'accès au logement, parler accès à une première maison, parler de soins pour nos aînés, parler de décentraliser le système actuel en santé où c'est rendu hospitalo-centrique, puis on a fermé des CLSC? Moi, je pense que c'est ça, ce que je viens de dire, là, ça, c'est la réalité des Québécois.

Journaliste : Les trois partis d'opposition, donc, on comprend ce matin que vous êtes contre le processus du gouvernement Legault. Si le gouvernement Legault, qui détient une majorité actuellement au Parlement, adopte sa constitution sans l'appui d'aucun parti, vous voulez une démarche transpartisane, mais s'il l'adopte sans l'appui d'aucun des trois partis, comment, vous, vous réagissez?

M. Rodriguez (Pablo) : Ça serait extrêmement regrettable. Ça serait à mes yeux une erreur historique également de procéder comme ça. Une constitution, on ne passe pas notre temps à l'écrire puis l'effacer. On l'écrit à partir d'un consensus, à partir de consultations, parce qu'encore une fois, c'est un document qui doit unir un peuple et ne pas le diviser. Alors, à mes yeux, de procéder comme ça, sans la légitimité, ça serait une erreur historique. Pourquoi est-ce qu'il ne prend pas un pas de recul? Pourquoi est-ce qu'il ne va pas consulter les autres partis? On a André chez nous, André Morin, qui a énormément d'idées là-dessus. On a des militants qui ont réfléchi. On a un caucus qui a réfléchi là-dessus. Je présume que d'autres partis l'ont fait également. Les acteurs de la société civile ont beaucoup à dire. Tu consultes donc.

Journaliste : Un Hell's Angels, un sympathisant d'un groupe de motards affilié aux Hell's Angels qui veut se présenter comme conseiller municipal, vous en pensez quoi, vous?

M. Rodriguez (Pablo) : Moi, je... Personnellement, sur le plan personnel, j'ai un malaise. Nous, au niveau des partis politiques, on a des processus de révision très, très sérieux, très... où on va chercher tout type d'information. Maintenant, à terme, ça sera à la population de décider.

Journaliste : Il n'a pas de casier judiciaire.

M. Rodriguez (Pablo) : Ce sera à la... Ce sera à la population de décider.

Journaliste : Est-ce que les contrôleurs routiers devraient être armés, là, pour qu'on règle la situation une fois pour toutes puis qu'on puisse reprendre les contrôles routiers de façon normale? Parce que là, en ce moment, il y a un problème sur les routes. Les contrôleurs routiers ne font pas leur travail comme ils sont supposés le faire parce qu'il y a un jugement du tribunal qui dit qu'ils sont mal protégés finalement. Est-ce qu'on devrait dire: Bien là, on va vous donner des guns pour...

M. Rodriguez (Pablo) : C'est un peu plus compliqué que ça, mais je suis totalement ouvert à l'idée. D'ailleurs, Monsef Derraji, chez nous, travaille sur ce dossier-là. Vous le connaissez, il travaille de façon très exhaustive en rencontrant justement les différents intervenants. Je peux très bien comprendre l'inquiétude ou la crainte, voire la peur d'un contrôleur routier qui arrive, qui vient d'arrêter un camion. Puis là il se dit: Qu'est ce qu'il peut se passer? Donc, encore une fois, moi, je suis ouvert à l'idée, mais je pense qu'il va falloir aller discuter de ça, aller chercher plus d'information. Mais moi, définitivement, je vous dirais même, comme caucus, qu'on est ouvert à ça.

Journaliste : Un tazer, ça serait une bonne chose?

M. Rodriguez (Pablo) : Un tazer? Je sais que le gouvernement nous dit : On va se promener dans un tazer puis des fusils comme tels. Moi, je veux qu'on entende des experts, je veux qu'on entende des corps de police, je veux qu'on entende des contrôleurs routiers. Je veux qu'on regarde qu'est-ce qui s'est passé, qu'est-ce qui est... Qu'est-ce qui est possible ou qu'est-ce qui est...

Des voix : ...

M. Rodriguez (Pablo) : Oui, mais moi, tu sais, je vous...

Des voix : ...

M. Rodriguez (Pablo) : Je vous dis, moi, mon opinion, moi, je vous dis que moi, encore une fois, je suis définitivement ouvert à l'idée parce que... Allons-y. Ne serait-ce que sur la logique, on arrête quelqu'un, il est 11 heures du soir, ou peu importe l'heure, on s'approche du camion. Il y a cette crainte, il y a cette peur-là, il y a cette inquiétude, il y a cette insécurité normale également. Donc, encore une fois, je suis ouvert à l'idée.

Journaliste : Parce que c'est sûr qu'un tazer, face à une mitrailleuse, bien, ce n'est pas grand-chose, là.

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, pas grand-chose ne tient tête à une mitrailleuse.

Journaliste : Concordia has basically closed its downtown campus today because of having a potentially obstructive… because of potentially obstructive protests because of October 7th, 2023. Don't you think it's unfortunate that Concordia had to close its downtown campus in case of some violence in those protests this afternoon?

M. Rodriguez (Pablo) : It is not only unfortunate, but I would also say it's extremely sad. What happened two years ago on this very date is his horrific. So today is the day to remember what happened, to condemn what happened, and to be in solidarity with the Jewish people around the world.

Journaliste : And you're asking protests to be done in a peaceful way?

M. Rodriguez (Pablo) : Well, they have to do it in a peaceful way. But why today, why today? Let's show some respect. What happened two years ago is absolutely horrific. Parents lost their son. Son lost their parents, their sisters, brothers. People were tortured, raped. Today is the day to commemorate what happened and say: Never again. There are other days to debate other stuff, which are extremely important too, but today, we have to be in solidarity with the Jewish people.

Journaliste : You are... The liberals adopted at the policy convention the idea of having a Québec constitution. What do you... You are not supporting the way that the CAQ is proceeding. Can you explain to us why that is?

M. Rodriguez (Pablo) : Well, a constitution is there to unite its people, not to divide it. It should not and it should never be a partizan document. So, I think it's quite obvious that there should have been consultations, broad consultations across Québec, with First Nations, with all kinds of people, and then, give that to a committee of experts who could draft the constitution itself, and then, have it adopted by the National Assembly. But don't write yourself a document in the corner of your office to put it then right in the middle of the National Assembly, where everything becomes political and partizan. It's a mistake. It's a lack of respect for such an important document.

Le Modérateur : Merci.

M. Rodriguez (Pablo) : Merci. Thank you, guys.

(Fin de la séance à 11 h 43)

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