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(Huit heures cinquante et une minutes)
M. Cliche-Rivard : Bonjour, tout
le monde. Content de vous voir. Écoutez, les coupes arbitraires du ministre
Roberge en immigration nous coûtent le précieux talent et font mal à nos
services publics. Ça fait des mois que je le dis, puis Patrick Lagacé le
démontre particulièrement bien ce matin avec son récit sur trois femmes du
Cameroun qui font du maintien à domicile à Laval et qui vont devoir quitter le Québec.
Qui gagne là-dedans, sérieux, là? Personne ne gagne là-dedans. On est vraiment
en train de se tirer dans le pied, puis on est tous en train de jouer dans un
mauvais film dont on connaît déjà la fin. Les coupes du ministre de
l'Immigration, c'est du mur-à-mur au lieu de planifier des baisses ciblées dans
des secteurs non essentiels qui ne connaissent pas de pénurie de main-d'oeuvre.
À tous les jours, à tous les jours, je
parle à des travailleurs, travailleuses essentiels qui vont devoir quitter le Québec.
C'est un vrai enjeu. Pendant ce temps, il n'y a personne qui lève la main pour
reprendre ces boulots. Ce sont les Québécois et les Québécoises qui en sortent
perdants. Depuis le début des consultations en immigration, tout le monde est
venu demander au ministre Roberge de sortir de son bureau, d'aller faire du
terrain puis d'aller voir dans les services publics, dans les services essentiels,
dans les usines voir ce qu'il se passe puis de voir l'impact de ses coupes sur
le terrain. On ne le voit jamais sur le terrain, le ministre Roberge. Qu'il
aille voir les préposés aux bénéficiaires en CHSLD, qu'il aille faire son tour chez
les éducatrices en CPE à Montréal-Nord. La réalité, c'est qu'ils sont... elles
sont essentielles, personne ne peut les remplacer. Oui, l'immigration doit être
mieux planifiée, oui, il faut une baisse chez certains temporaires, mais
n'importe comment, pas au détriment de nos services publics, les conséquences
sont assez désastreuses pour le Québec comme ça. Merci.
Mme Zaga Mendez : Merci. Moi,
aujourd'hui, je vais vous parler des changements de règles Investissement
Québec Pendant l'été, le gouvernement Legault a changé les règles pour
permettre le financement public de la production d'armes d'armes létales. La
CAQ n'a jamais reçu un mandat de faire du Québec un producteur d'armes. Il faut
être clair, utiliser l'argent des Québécois pour fabriquer des armes létales, c'est
une ligne rouge à ne pas franchir. Est-ce que la CAQ peut nous garantir aujourd'hui
que ces armes ne serviront pas à tuer des civils? Mais bien sûr que non!
Pourquoi les contribuables devraient-ils financer une industrie qui est déjà
très rentable? Les Québécois méritent des réponses. Quelles sont les balises,
les conditions, mais surtout les lignes rouges à ne pas franchir? Vendredi
passé, j'ai envoyé une lettre pour tenir une commission parlementaire à ce
sujet, pour avoir un débat public et surtout pour tracer la ligne rouge. L'argent
public ne doit pas servir à financer d'armes létales.
Et j'ajouterai que les Québécois n'ont
plus de confiance envers la CAQ pour gérer l'argent, pour gérer l'argent des
contribuables. Aujourd'hui, en plus, on apprend que 400 millions seront
perdus dans la saga Airbus. C'est une catastrophe. Des libéraux à la CAQ, ça
fait 10 ans que cette saga est en train de nous faire perdre de l'argent
public, de l'argent des Québécois et Québécoises. Ça suffit de donner l'argent
comme ça aux multinationales, sans garantie, sans condition, mais surtout sans
transparence.
Journaliste : Question
d'armes létales, là, en quoi c'est un enjeu quand on sait qu'on va les acheter
de toute façon d'autres pays qui les produisent? Notre armée a besoin d'armes
létales... d'armes létales.
Mme Zaga Mendez : En fait,
ces armes-là sont déjà produites au Québec puis elles vont déjà être achetées.
Je donne un exemple General Dynamics, il a déjà signé des contrats, ils
produisent déjà d'armes, ils investissent déjà des millions, qui sont déjà en
train d'être vendus, que ce soit au Canada, aux États-Unis. La question ici, c'est
pourquoi on va injecter de l'argent public dans ces industries-là qui sont des
multinationales puis qui se portent très bien? Il faut faire une différence
quand on parle de défense et armement. Bien sûr, il y a les chantiers à Lévis
pour les brise-glaces, ça, c'est une chose. Mais une autre, c'est les armes
létales, on parle des missiles, d'obus et des bombes, et puis là, pour nous, c'est
la ligne rouge qu'il faut être tracée.
Journaliste : M.
Cliche-Rivard, sur la Constitution, là, M. Simon Jolin-Barrette veut inclure
la laïcité comme langue française dans la Constitution canadienne, comme
juriste et comme politicien, voyez ça d'un bon oeil?
M. Cliche-Rivard : Moi, je n'ai
pas de souci à ce qu'on ajoute à la Constitution, mais tu sais, M.
Jolin-Barrette peut passer le temps qu'il veut à essayer d'amender la
Constitution canadienne, moi, je ne vois pas vraiment d'objectif ou de finalité
là-dedans. À Québec solidaire, on est très clairs, là, qu'on veut l'indépendance.
Donc que M. Jolin-Barrette veuille continuer à envoyer des résolutions à
Ottawa, tant mieux pour lui. Mais moi, ce n'est pas vraiment un procédé qui m'intéresse.
Journaliste : Du point de vue
juridique, est-ce que ça peut être, un ajout, un pas en avant pour... pour que
les tribunaux puissent interpréter les lois québécoises en fonction de la
Charte?
M. Cliche-Rivard : Après, ça
va être une question d'interprétation, tous et toutes n'ont pas la même lecture
de ce que ce mot-là veut dire, puis je ne pense pas que ça va nécessairement
guider les tribunaux, là. Mais je ne voudrais pas m'avancer dans une éventuelle
interprétation dans le cas d'une modification peut-être, là. Mais, écoutez, si M.
Jolin-Barrette pense que sa priorité actuellement, c'est à modifier la
Constitution canadienne. Grand bien lui fasse, mais je pense qu'il devrait
plutôt regarder son ministère et les coupes chez les procureurs, puis s'assurer
qu'on réponde adéquatement aux victimes, puis qu'on fasse véritablement les
enquêtes nécessaires pour qu'on soit à même d'assurer une meilleure sécurité
des Québécois, Québécoises. Je pense que ça, c'est pas mal davantage une
priorité que ces enjeux constitutionnels.
Journaliste : On parlait
d'armes létales tout à l'heure, est-ce que les contrôleurs routiers doivent
être munis d'armes létales?
M. Cliche-Rivard : Bien, il y
a plusieurs affaires dans ce dossier-là qui me semblent intéressantes. Il y a
évidemment les 27 recommandations puis il y a évidemment tout l'imbroglio
entre le bureau du premier ministre puis, évidemment, son Conseil des
ministres. Il y a des recommandations puis il y a des documents, puis il y a
des notes internes que nous, on n'a pas. À Québec solidaire, nous, on veut être
certains puis on voudrait être certains que l'ensemble des mesures a été mis en
place avant qu'on constate qu'on a vraiment l'obligation d'aller là. Donc, la
porte n'est pas fermée, mais pour moi, il reste beaucoup de mesures de
resserrement qui doivent être mises de l'avant avant qu'on soit à même de dire que
c'est ça, la meilleure proposition, puis on n'a pas les documents actuellement,
puis on n'a pas l'information pour être capable de se faire une tête. Je
demande la transparence de la part du gouvernement.
Journaliste : Qu'est-ce qui
vous inquiète... qu'est-ce qui vous inquiète par rapport à ça? Pourquoi vous
êtes réticent à aller de l'avant avec ça?
M. Cliche-Rivard : Mais on n'est
jamais ouverts aux... disons, on n'est jamais a priori particulièrement rassurés
quand il y a davantage d'armes. Ce n'est pas une vision que je trouve qui est
celle qu'on devrait privilégier à tout prix. Maintenant, si la démonstration
est faite, si les rapports vont dans ce sens-là, si la transparence nous l'amène,
puis que l'ensemble des autres mesures ont été mises en place pour que ça ne
fonctionne pas, je suis parlable, la porte n'est pas fermée, mais je trouve qu'on
n'est pas rendus là. Je pense qu'il y a une preuve de transparence qui doit
être faite de la part du gouvernement pour pas que... pour qu'on arrête les
espèces d'intrigues de palais, à savoir il y a une note interne 19593 qui recommandait ça. Les deux
s'entendaient. Finalement, le PM a dit non. Pourquoi le PM a dit non? Qu'est-ce
qui bloque? Je veux dire, moi, il manque beaucoup d'informations puis de
détails avant que moi, je sois juste capable de dire : Let's go, on arme
tout le monde.
Par ailleurs, c'est quand même un dossier
excessivement complexe, là, il y a des recommandations du TAL. Il y a plusieurs
parties intervenantes. Pour le suivi de ça, je vais vous référer à mon collègue
Étienne Grandmont, quand même.
Journaliste : En santé
mentale, comment peut-on... comment le réseau de la santé peut échapper des
gens qui vont cogner à plusieurs portes et qui demandent de l'aide?
Mme Zaga Mendez : Mais vous
faites référence à la nouvelle qu'on a appris aujourd'hui, là, un jeune de
20 ans qui commet un suicide. Puis, déjà, chaque perte comme ça, c'est
extrêmement triste et regrettable. Puis il faut qu'on se regarde vraiment
devant le miroir puis dire qu'est-ce qu'on peut faire comme société pour éviter
ça.
La première chose, c'est arrêter de
travailler en silo, ça a été nommé par les intervenants, mais surtout arrêter
de couper dans les ressources qui viennent à l'aide aux jeunes en détresse.
Pendant l'été, on a appris que le réseau Tel-jeunes avait eu une diminution
dans un contrat qui avait été donné pendant la pandémie pour, justement,
répondre à des textos des jeunes qui sont en détresse. Moi, je le vois aussi au
niveau scolaire. Les organismes communautaires qui ne sont pas capables de
développer des partenariats à cause des coupures, à cause de la rétention
budgétaire. Tout ça, là, c'est des ressources précieuses que s'ils ne sont pas
là sur le terrain, mais on va échapper des jeunes. Puis il faut arrêter de
couper dans les ressources d'accompagnement, Tel-jeunes, c'est un exemple, puis
tous les organismes en santé mentale des jeunes.
M. Cliche-Rivard : Puis je me
permets juste d'ajouter là dessus. Comment ça se fait qu'il y a toujours de
l'argent pour le financement, là, de l'armement? Il va y avoir des millions,
là, d'Investissement Québec. Puis comment ça se fait qu'il y a de l'argent pour
les Northvolt, les SAAQclic puis qu'il n'y a pas d'argent pour aider l'aide
alimentaire? À l'université, là, on voit le papier aujourd'hui qui dit que les
jeunes sautent un repas, là, trop souvent. Comment ça se fait qu'il n'y a pas
d'argent pour Tel-jeunes? Vraiment, ce gouvernement-là doit se regarder en
plein miroir puis se demander si ses priorités sont à la bonne place, parce que
le chèque, là, le chéquier, il s'en va est illimité pour des fiascos
informatiques, semble être illimité pour l'investissement dans l'armement, mais
il n'y a pas d'argent pour nos jeunes, il n'y a pas d'argent pour nos services
sociaux. Vraiment, ce gouvernement-là doit se regarder dans le miroir.
Journaliste : ...est-ce que
le gouvernement a bien fait de remettre de l'argent dans Airbus?
Mme Zaga Mendez : Mais,
écoutez, cette saga va nous coûter en tout combien? 1,3 million...
milliard, en fait, 1,3 milliard avec les libéraux. Maintenant,
400 millions qu'on risque de perdre avec la CAQ.
Donner l'argent sans condition à des
multinationales, il faut arrêter ça. Les Québécois sont tannés. Oui, je
comprends qu'il y a eu un moment où il fallait intervenir, mais nous, on l'a
dit à ce moment-là, mon collègue Vincent Marissal l'a dit : Quand on donne
l'argent public — nous, on appelait la clause Bombardier — il
faut demander que cet argent-là, un, on sache où qu'il s'en va, mais, deux,
qu'il ne s'en va pas dans les poches des actionnaires puis des PDG. Parce que
sauver une entreprise pour sauver le PDG, ça ne nous intéresse pas.
Ça fait qu'où est-ce que l'argent
d'Airbus, les 400 millions, là... en fait, on a donné 800 millions,
on a perdu 400 en valeurs. Où est-ce que cet argent-là s'en va? Est-ce que
c'est vraiment pour garder le travail de ces personnes-là ou est ce que c'est
pour répondre aux intérêts des actionnaires?
Journaliste : ...on a appris
ce matin qu'il y a un seul groupe d'électriciens qui a eu l'ensemble des
contrats pour l'installation des thermostats, et tout ça sans appel d'offres.
Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Cliche-Rivard : Mais c'est
très particulier, là, mais ça relève quand même d'Hydro-Québec. Je vais leur
demander de nous donner des précisions, des éclaircissements, là. J'ai lu la
nouvelle comme vous, ça m'a laissé, moi aussi, évidemment perplexe, là. Est-ce
qu'il y a des raisons? Je ne sais trop, mais là je vais laisser Hydro se...
répondre à cette affaire-là.
Journaliste : En matière
d'immigration, juste pour comprendre votre... ce que vous demandez au ministre
Roberge, en fait, vous demandez à ce que des secteurs soient exclus de la
réduction envisagée pour les travailleurs temporaires?
M. Cliche-Rivard : Moi, j'ai
toujours dit que la baisse de l'immigration temporaire exclusivement basée sur
un salaire médian, là, ça n'avait aucun sens. Il y a des gens qui gagnent des
salaires en bas du salaire médian qui sont essentiels pour le Québec, puis on
ne peut pas s'en passer. Alors, la question doit être posée : Est-ce qu'on
a besoin de davantage de préposés aux bénéficiaires que d'infographistes? Je
pense que oui.
Donc, M. Roberge, ce que je lui
demande, c'est vraiment de répondre aux besoins des Québécois et Québécoises et
d'arrêter de couper des immigrants temporaires dans nos services publics. La
réalité, c'est qu'il n'y a personne qui lève la main, là, il n'y a personne qui
dit : Moi, je vais le faire, l'aide à domicile à Laval de personnes
aînées. Ça ne lève pas la main. On voit la preuve. Donc, les gens, ce qu'ils
font, c'est qu'ils perdent des services. Puis ça, il y a tout le monde qui est
perdant. Ça fait que ce que je lui demande, c'est de faire une étude planifiée,
organisée, de réduction dans certains secteurs qui ne sont pas les services essentiels
puis d'arrêter le seul nivelage arbitrage du salaire.
Journaliste
: Mieux
qualifié, est-ce que c'est aussi par région, par exemple?
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait, tout à fait. Les pénuries ne sont pas les mêmes. Là, M. Roberge aime
bien attaquer Montréal et Laval, là, c'est son nouveau laïus, là. Les services
publics sont impactés à Montréal puis à Laval aussi. M. Roberge n'a aucune
légitimité de parler de Montréal. Il ne va jamais à Montréal, il ne connaît pas
le 19593 terrain. Moi, je suis à Montréal,
dans mon comté, à tous les jours, qu'il laisse Montréal tranquille, parce que,
moi, j'ai des gens en CPE, qui ne peuvent pas renouveler leurs aides-cuisiniers.
J'ai des gens un peu partout qui travaillent dans nos services essentiels, qui
ne peuvent pas renouveler leur permis. M. Roberge a des comptes à rendre aux citoyens
québécois. Arrêtez de couper dans nos services publics, ces gens-là sont là
pour faire un apport incommensurable à notre société. Et il n'en sait rien,
parce qu'il ne va pas sur le terrain puis il est déconnecté.
Journaliste
: So, you still believe that
Immigration Minister, Jean-François Roberge, can actually plan immigration in Québec?
M.
Cliche-Rivard : Of course. If Minister Roberge
really wants to plan, he can. How come, after eight years of this Government,
our welcoming capacity has never been defined by this Government? They've been
speaking about this for years. They're incapable of providing a beginning of a
definition, nor numbers, data or targets. This Government does not want to plan
it. They don't… they are not taking the means to succeed. And now we're facing
this catastrophic consequence in our public sector and our public services. And
more and more people are going to lose their permits in the next months, and
we're going to lose services. This is what the population is going to face.
Journaliste
: I remember like recently you came out again for and supporting
international students. There is this report that the French language
Commissioner will table around 10 :00 o'clock at the National Assembly.
What do you hear about the reduction, like, those… of international students,
especially at the CEGEP level, do you hear a lot from your constituents, the
impacts… around across the regions in Québec, the impacts of that decision?
M.
Cliche-Rivard :19593
M. Cliche-Rivard :Universities were in
the commission today, some of them, UQAM et l'UQAR were there yesterday. They
were very clear that they're facing catastrophic reduction of the inscriptions
in the admission into their universities. And if this is not turned around by next
year, we're going to start facing a closure of programs everywhere in Québec.
So, they stated that Québec's reputation abroad has been very well damaged by
this Government, and that they're hoping that they will take the measures to go
the right way to correct this. However, let's face it, it's not going to
happen. They are taking the worst decision possible, and I'm not confident that
the plan, that the immigration plan is going to go the right way. And I'm very
concerned about the future of those programs and the future of the place of
international students within our institutions.
Journaliste
: There is a change that the damage already done now?
M.
Cliche-Rivard : That's something.. I hope not.
I asked that really true question to the representatives yesterday. They told
me not, but they told me that time is of the essence, and concrete measures
should be taken right away. However, when we're seeing the suspension of the
PEQ for students that ended their programs, and when we're seeing the numbers
that the Government is putting forward, I am not seeing this going the right
way.
Journaliste
:
Merci beaucoup.
M. Cliche-Rivard : Merci.
(Fin à 9 h 06)