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(Douze heures dix-huit minutes)
M. Bouazzi : Ça fait qu'on a
appris aujourd'hui par LaPresse, dans des échanges entre le
premier ministre Legault et Maïté, l'ancienne ministre des Ressources
naturelles, que le gouvernement reculerait sur le dépôt d'un nouveau régime
forestier au Québec. Après avoir déposé un régime forestier qui a mis absolument
tout le monde d'accord contre lui et qui a donc enfin été retiré, le
gouvernement s'apprête à faire la même erreur, c'est-à-dire n'écouter personne.
Presque tous les acteurs du milieu, que ce soit les syndicats de travailleuses
et travailleurs, les des Premières Nations, les experts, les scientifiques,
les militants écologistes, tous les acteurs sont d'accord pour dire que le
régime actuel ne permet pas d'avoir des jobs pérennes pour l'avenir de l'industrie,
ne permet pas de respecter les droits des Premières Nations et ne permet pas
une protection de la forêt qui nous permettrait de léguer aux prochaines
générations quelque chose de vivable, et puis, évidemment, de protéger aussi le
vivant, incluant le caribou forestier.
Et donc il est vraiment important que ce
gouvernement-là prenne acte de la situation et aille de l'avant, parce que la
situation est intenable, surtout qu'évidemment, les tarifs, au sud de nos
frontières, viennent encore plus frapper une industrie qui allait mal, qui
allait mal. Parce que, faut-il le rappeler, ils ont perdu, l'industrie
forestière a perdu 30 000 jobs sur 130 000 dans les 20 dernières
années. Et on se demande pourquoi il y aurait ce recul-là et à qui arrange... en
fait, ça arrange qui qu'on garde la situation telle qu'elle, qui n'est pas une
situation qui permet de sauver les forêts. Et laissez-moi avancer une
hypothèse.
Vous l'avez peut-être vu, il y a un
milliardaire étranger du nom de Wijaya, de Paper Excellence, qui a racheté ici
des droits de coupe pour le tiers des droits de coupe au Québec. Le conseiller,
un des conseillers embauchés par ce milliardaire connu à l'international, pour
avoir fait des exactions de droits de la personne contre des villages pour
pouvoir couper autour, à l'extérieur, donc, du Canada, c'est M. Fitzgibbon. Est
ce que c'est ces gens-là qui conseillent le premier ministre, parce que ces
gens-là ont intérêt à ce que rien ne change et que ce soit les droits des travailleurs,
que ce soit ceux des Premières Nations, que ce soit le fait qu'on lègue une
forêt qui a de l'allure pour les prochaines générations, ça ne les intéresse pas?
C'est les profits à court terme, quitte à détruire l'avenir du Québec par,
encore une fois, des milliardaires de l'étranger.
Et donc, nous, ce qu'on s'attend, c'est qu'il
y ait une consultation le plus vite possible. Il y a énormément de choses qui auraient
été sur la table. Il y a eu un sommet, où j'étais présent, au Saguenay, où tous
les acteurs justement étaient là et ont été capables déjà de faire des
recommandations. Nous savons aujourd'hui que les Premières Nations, avec les
syndicats, dont Unifor, ont des conversations pour pouvoir avancer et se mettre
d'accord sur un avenir durable pour la forêt. Les acteurs sont là. Il faut leur
tendre la main et il faut nous revenir avec un régime forestier. C'est
important pour le Québec, c'est important pour les travailleurs et c'est
important pour la nature. Merci.
(Fin à 12 h 22)