Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures vingt-cinq minutes)
Mme Ghazal : Alors, bonjour
tout le monde! Ce matin, je dois vous dire que je suis extrêmement, extrêmement
inquiète pour la flottille qui a été arrêtée. Il y en a eu plusieurs qui s'en
allaient à... pour briser le blocus de Gaza et acheminer de l'aide humanitaire
à la population de Gaza, qui est un peuple martyr. Et parmi les personnes qui
ont été arrêtées hier et dont on n'a pas de nouvelles, il y a des Québécois,
des Canadiens dont Nimâ Machouf, qui est une amie personnelle à moi, et ça
m'inquiète énormément de ne pas avoir de nouvelles. Je suis en contact constant
avec Amir Khadir, son conjoint, avec beaucoup de gens qui suivent la situation
de près, qui nous écrivent, qui disent : Qu'est-ce qui se passe? Parce que
même si ce sont des Canadiens et on peut penser que leur passeport canadien
peut les protéger, c'est quand même le gouvernement d'Israël et leur façon
d'agir n'est pas... ce n'est pas des enfants, des enfants de chœur. Et je suis
très, très inquiète pour mon ami et les personnes qui sont à bord, qui sont des
pacifistes, des humanitaires de la paix, qui sont... qui veulent agir face à
l'impuissance qu'on ressent avec toute la souffrance de la population de Gaza.
Évidemment, moi, ça me touche comme
Palestinienne, vous devez le savoir, comme humain d'abord, mais aussi comme
Palestinienne. Il va falloir que nos gouvernements, le gouvernement du Québec,
M. François Legault, le ministre des Relations internationales fassent tout,
tout, tout en leur pouvoir pour s'assurer qu'ils soient libérés et que leur
sécurité soit assurée. C'est extrêmement important.
Je veux aussi vous dire que tout à
l'heure, à 12 heures, je vais aller à une action éclair pour le 14e féminicide
qui a eu lieu cette année. J'ai déjà participé malheureusement, malheureusement
à plusieurs actions éclair comme celle-là. 15 minutes de silence où on met
les noms avec des groupes de protection des droits des femmes à Québec ici
juste à côté de l'Assemblée nationale, les noms des victimes des féminicides,
et là il y en a eu une 14e. Donc, je vais encore une fois malheureusement
rencontrer ces femmes-là pour être solidaire des familles, des familles de la
dernière femme victime d'une violence conjugale et qui a été... qui a subi un
féminicide et qui est décédée. Malheureusement, aucun mot, aucun mot n'a été
dit à aucune fois par quiconque du gouvernement de la CAQ et encore moins
François Legault, et je trouve ça très, très... ça ressemble un peu à de
l'indifférence, et je trouve ça irrespectueux et inacceptable.
M. Marissal : Oui, bonjour.
Ce matin, bien, tout le monde connaît la fable du Roi est nu. Dans le cas de la
transition numérique de Santé Québec, le Roi est flambant nu, mais le
gouvernement, et en particulier M. Dubé, le ministre de Santé, continue de
vanter les beaux habits de cette affaire-là, que tout a été fait correctement,
puis qu'on a juste quelques retouches à faire, puis que tout va bien aller.
On apprend, encore ce matin, des
révélations qu'essentiellement ça fait 14-15 mois que tous les détecteurs
de fumée sonnent dans le building, mais qu'il n'y a personne qui se lève puis
qui sort. Là, le ministre de nous faire croire qu'on est des bons
gestionnaires, j'ai nommé les bonnes personnes à la bonne place, puis ils ont
décidé d'arrêter le contrat. Le même ministre qui nous disait, il y a une
semaine ici, deux semaines jour pour jour que tout allait bien, puis qu'on
s'inquiétait pour rien. C'est du grand n'importe quoi. On est complètement en
train de l'échapper, encore une fois. Alors là, il y a quand même un moment
charnière. Ce midi, on va débattre de la demande des libéraux d'avoir un mandat
d'initiative. Autrement dit, on va débattre de la possibilité pour la
Commission de santé et services sociaux d'entendre les responsables de Santé
Québec. Moi, je vais même élargir l'affaire, là, au sous-ministre du Numérique,
notamment, là, on va avoir l'occasion de débattre de ça ce midi.
Évidemment, les caquistes sont
majoritaires, là comme ailleurs, en ce Parlement, mais ils ont une occasion,
là. Et moi, j'en appelle à leur conscience, j'en appelle à leur rigueur, à leur
professionnalisme, à leur transparence. Est-ce qu'ils vont accepter, encore une
fois, d'avaler toutes les couleuvres puis se faire dire : Assieds-toi sur
tes mains, puis tais-toi, puis fais ce qu'on dit, puis ils vont retourner dans
leurs circonscriptions, puis ils vont se faire dire par leurs concitoyens que
leur gouvernement gaspille de l'argent encore à hauteur de centaines de millions
dans des programmes mal foutus? La ministre de la Santé a dit il y a deux jours
que les commissions parlementaires sont souveraines. C'est rigoureusement vrai.
Alors, moi, j'en appelle à mes collègues
caquistes. Ils ne peuvent pas laisser passer ça. On ne peut plus laisser passer
ça. Alors, qu'ils votent avec nous pour qu'on entende les responsables en
commission parlementaire, et on verra la réponse vers 1 heure, cet
après-midi. Merci.
Journaliste : M. Legault a
laissé planer des menaces, là, pour la personne qui avait signé le contrat dans
le but, là, de la transition numérique en santé, là. Qui est-ce que vous pensez
qu'il vise avec ce genre de menace là?
M. Marissal : Vous avez
remarqué que M. Legault est dans un mode un peu mini Trump ces temps-ci, là, il
veut congédier bien du monde, hein? Il a dit qu'il veut congédier du monde dans
le réseau de la santé, dans le réseau de l'éducation parce qu'il y a des gens
qui ne font pas l'affaire. Bien qu'il nous le dise à qui il pense. Parce que, quant
à moi, la personne responsable, ultimement, d'un ministère, surprise, surprise,
c'est le ministre. Et c'est le ministre qui était en charge de ça, ministre qui
s'est fait dire deux fois plutôt qu'une depuis 14 mois : Arrête tout
ça, et qui a continué. Le sous-ministre à la Cybersécurité et au Numérique, M.
Le Bouyonnec, c'est un ami personnel du premier ministre. Il a été nommé, là,
comme sous-ministre à la Cybersécurité. Il a levé les drapeaux rouges : On
arrête, on arrête. La ministre de la Santé a dit : Non, on continue, Santé
Québec a dit : Non, on continue, jusqu'à ce que la pâte à dent sorte
complètement du tube, là, puis qu'il y en ait partout, puis là, là, on est
obligés, tout d'un coup, d'arrêter. Puis là on voudrait nous faire croire que c'est
des bons gestionnaires qui ont arrêté le train. Ils ont arrêté le train après l'accident.
Est-ce qu'on peut revenir sur les faits, refaire le scénario et entendre les
gens responsables? Après ça, si M. Legault veut congédier du monde, c'est sa
prérogative. Moi, je m'inquiète plus de la dilapidation des fonds publics en ce
moment, et on rejoue dans le même film.
Journaliste : Mais c'est
quoi, la solution? Parce que, si on... Je comprends, là, ce que vous dites,
mais, si on les arrête tous, les projets, on peut continuer à faire des
horaires à la main puis à avoir des fax pour le reste de la vie, là, tu sais.
Dans le fond, est-ce que...
M. Marissal : Oui, mais
savez-vous quoi, Mme Sioui, là?
Journaliste : Elle est quand
même nécessaire, la transition numérique...
M. Marissal : Oui. Bien sûr,
mais ce...
Journaliste : ...elle est
même très, très due, là, rendu en 2025.
M. Marissal : OK. La
transition numérique, elle est non seulement nécessaire, elle est essentielle,
ce pourquoi il faut le faire correctement et dans l'ordre. Ce gouvernement a
fait la démonstration qu'il n'était pas capable de faire ça, puis les libéraux
avant eux aussi. Alors, oui, bien sûr que la transition est nécessaire, mais
moi, je vous le dis une affaire qui est la réalité en ce moment, là, vous
retirer les fax du réseau de la santé, là, le réseau de la santé s'écroule, en
fait, ce qu'il en reste. Il n'y a plus... Il n'y a plus un examen qui part, il
n'y a plus une consultation, il n'y a plus une référence qui part. Vous enlevez
les fax des hôpitaux, là, et le système s'écroule. Alors, M. Legault peut nous
faire des leçons, là, dire que nous, là, on est les grands, grands apôtres du
fax, non, c'est eux qui ont dit qu'il n'y en aurait plus, de fax. Et je vous le
dis, si vous enlevez les fax, probablement la SAAQ aussi en ce moment, là, ça
ne fonctionne plus.
Alors, ce qu'il faut faire, ce n'est pas
compliqué, il faut se refaire une expertise maison, qu'on a complètement
perdue, qu'on a complètement dilapidée dans notre fonction publique, dans la
machine de l'État, ce qui fait que nous sommes maintenant tributaires et otages
de tous les peddleurs de transformation numérique, et on le voit avec SAAQclic,
on le voit avec la transformation numérique à Santé Québec. On est pris avec ça
parce qu'on n'a pas voulu se faire une structure autoportante de l'État avec
des gens bien payés qui vont garder l'intelligence collective au sein de l'État.
On forme du monde, puis ils s'en vont au privé, puis ils reviennent nous vendre
leurs services trois fois plus cher. C'est fou comme un balai.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez... Parce que vous avez fait référence à... que vous vouliez
complètement...
Mme Ghazal : Bien, je veux
juste dire, on le voit, le désintérêt aussi. C'est tout ce que... tout ce que
Vincent a dit sur le fait qu'on n'a pas d'expertise à l'interne puis on est
tributaire des contrats externes, mais il y a aussi un désintérêt total de la
part des ministres qui ont été dans ces ministères là où il y a des
transformations numériques, où ils ne posent pas de questions, ils ne regardent
pas leurs affaires. On l'a vu. Il y a un seul ministre qui, lui, a envie puis
il a la motivation de dire : Bien, moi, j'aimerais ça vraiment avoir du
pouvoir puis être responsable parce que ça ne se passe pas bien, mais je n'ai
pas les coudées franches, c'est le nouveau ministre de la Transformation
numérique, M. Gilles Bélanger. Puis on lui a dit : François Legault ne
veut pas. C'est ce qu'on a l'impression, il ne veut pas lui donner du pouvoir 17933 alors qu'il y a un ministre qui
dit : Moi, je veux être imputable, mais pour ça, je veux avoir les
pouvoirs pour pouvoir m'assurer que ça fonctionne bien, cette affaire-là.
Puis la population est rendue cynique. Je
vois aussi vos questions. Vous êtes aussi cyniques en vous disant : Bien,
c'est une loi de la nature, quand il y a de la transformation numérique, que ce
soit au fédéral, que ce soit au Québec, par les gouvernements, ça ne marche
pas, c'est comme ça, c'est un acte de Dieu, on ne peut rien faire. Mais ce
n'est pas vrai. Il y a des humains derrière ça. Puis, en ce moment, il y a le
gouvernement qui pellette dans la cour des... par exemple de Santé Québec, ou
des agences, ou des sous-ministres et de la fonction publique. Et ils
disent : Ce n'est pas de notre faute, alors qu'ils sont là, il y a une
imputabilité.
Moi, je demande à François Legault de
donner les pouvoirs que demande M. Gilles Bélanger. Si c'est lui qui veut s'en
occuper pour que ça fonctionne bien, il faut lui donner ça puis lui... Puis,
peut-être que là, en faisant les choses différemment, peut-être que ça va mieux
aller.
Journaliste : ...que vous
faites référence dans ce cas-ci, je comprends, là, à l'entrevue que M. Legault
a accordée à Paul Arcand, là, où il dit qu'il y a des hauts fonctionnaires qui
vont perdre leur emploi, là, qu'il va en limoger plusieurs?
Mme Ghazal : Oui.
Journaliste : Est-ce que vous
trouvez que c'est légitime ou non? C'est légitime parce qu'il peut le faire.
Mais est-ce que vous trouvez que c'est légitime, dans le contexte actuel, un
gouvernement qui est au plus bas dans ses sondages, qui est considéré comme le
pire premier ministre en ce moment dans l'esprit des Québécois, de pelleter ça
dans la cour des hauts fonctionnaires en disant : C'est de leur faute,
puis, tu sais, nous autres, on va... on va agir, alors que ça fait sept ans
qu'ils sont au pouvoir?
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
légitime? En théorie et techniquement, oui, puisque c'est eux qui ont le
pouvoir. Est-ce qu'ils ont de l'autorité morale? Est-ce que François Legault a
l'autorité morale de couper des têtes des, par exemple, directeurs dans le
système de santé ou dans les écoles, dans le système d'éducation parce qu'il
dénonce les coupes pour les services aux élèves? Ça, non, il n'a pas l'autorité
morale de faire ça. Il devrait se garder une petite gêne. Tout ce qu'il fait,
c'est créer le chaos. C'est autoritaire.
Des voix : ...
Mme Ghazal : Bien, il n'a
pas... Bien, parce que, je veux dire, vous voyez le résultat de trois... de
sept ans de gouvernement caquiste commence... ça crée le chaos. Ça ne se passe
pas bien. Il y a... Ils sont totalement impopulaires. François Legault est impopulaire.
Et là il décide que ce n'est pas de sa faute. Ce n'est jamais de sa faute. Mais
il va montrer les gros bras en coupant des têtes. Il crée le chaos en faisant
ça. Puis il ne coupe pas la...
Journaliste : ...
Mme Ghazal : Il n'a pas l'autorité...
Journaliste : ...
Mme Ghazal : Bien, entre
autres, et à cause des mauvaises décisions, à cause des gaspillages éhontés, à
cause de l'argent qui a été distribué à des entreprises sans compter, sans
condition et tout le chaos qu'il crée dans nos services publics.
M. Marissal : La dernière
chose qu'on veut, c'est un premier ministre ou un ministre qui congédie des
lanceurs d'alerte, là. J'espère qu'il ne parle pas de ça, là. Parce que là, on
recule, là. Là, on recule, là, de 40 ans en arrière, là. Il ne faut
surtout pas aller là. Dans n'importe quelle organisation, que ce soit au
gouvernement ou ailleurs, là, s'il y a des gens qui ne font pas la job, s'il y
a des gens qui font des malversations, s'il y a des gens qui sont incompétents,
bien oui, on a le droit de les congédier. Ça, je veux bien. Mais là ça fait
sept ans que M. Legault est au pouvoir, il est dans le trouble, il cherche des
boucs émissaires... et qui bombe le torse puis dit : Moi, je vais virer du
monde. OK. Qui? Pourquoi? La seule personne qui a été virée, à ce jour-ci,
c'est François Bonnardel parce qu'il n'avait pas posé assez de questions.
Est-ce que Christian Dubé a posé assez de questions? Je ne pense pas. Je ne
pense pas.
Journaliste : ...François
Legault, c'est qu'il pointait les directeurs de CISSS et de CIUSSS qui... il
disait qu'ils étaient incapables de couper ailleurs que dans les services avec
les compressions.
Mme Ghazal : Exact.
Journaliste : Est-ce que
c'est une bonne raison de congédier?
Mme Ghazal : C'est... C'est
justement. C'est exactement ça. S'il veut couper pour que ça aille mieux puis
que ça se passe bien, ça, c'est... il peut avoir la légitimité de le faire.
Mais, lui, ce qu'il dit, c'est ceux qui dénoncent l'impact sur la population,
que ce soit en santé ou en éducation, c'est ceux qui dénoncent que lui il veut
tasser parce qu'il n'aime pas ce qu'ils sont en train de dire. Ça, c'est
extrêmement grave. C'est les gens qui veulent agir pour le bien commun. C'est
des gens qui disent : Moi, je le vois, la situation, quand il coupe, bien,
c'est... finalement, c'est dans les services aux élèves qu'on coupe, c'est dans
les services à la population en santé qu'on coupe. Et c'est ces gens-là dont on
a besoin. C'est ces gens-là dont on a besoin. Puis là il dit... il dit :
Non, eux autres, je vais les museler. Ça, c'est très grave. C'est très grave.
Journaliste : ...constitution,
est-ce que c'est une journée historique aujourd'hui?
Mme Ghazal : Ah! c'est
peut-être une journée historique pour Simon, mais ce n'est pas une journée
historique pour la CAQ. Encore une fois, ce gouvernement-là n'a pas l'autorité
morale d'écrire l'acte de naissance de la nation québécoise.
Évidemment, nous, à Québec solidaire, ce
qu'on veut, c'est une constitution d'un Québec indépendant, d'un Québec pays.
Mais supposons que... et, nous, on n'est pas d'accord avec ça, mais supposons
qu'il veut... la CAQ, veulent avoir une Constitution d'un Québec province,
parce que c'est ce qu'on nous propose, on ne fait pas ça comme ça, minuit moins
une avant les élections, comme ça, sur le bord d'une table, dans un bureau
fermé avec Simon Jolin-Barrette, où est-ce qu'il n'a pas consulté personne.
Moi, j'ai parlé avec des constitutionnalistes. Ce qu'il fait, c'est qu'il les
amène dans leur bureau puis il leur dit : 17933
qu'est-ce que vous voulez? Ce n'est pas une consultation d'un dimanche
après-midi qu'on a besoin. C'est vraiment une occasion ratée. C'est une
occasion manquée.
Moi, je suis vraiment fâchée qu'on manque
cette occasion-là. Ça fait 60 ans qu'il y a des gens qui nous parlent qu'on a
besoin d'une constitution pour le Québec. Nous, à Québec solidaire, ça fait 20
ans qu'on a ça dans notre programme, on a toujours été clairs qu'il faut une
constitution du Québec, mais pas écrite par n'importe qui. Une constitution du
peuple, par le peuple, c'est ça qu'on a besoin, et ce n'est pas ce que nous
amène Simon Jolin-Barrette aujourd'hui.
Journaliste
: ...sur le
fait que M. Legault s'est adressé majoritairement en anglais lors du... de la
conférence qui a eu lieu en fin de semaine au Château Frontenac.
Mme Ghazal : Bien,
premièrement, c'est incohérent avec ce que François Legault disait. Il
disait... Il reprochait ça quand il était dans l'opposition aux autres chefs...
premiers ministres, de parler en anglais. Moi, je pense que la règle ici, au
Québec... puis je pense que, même si c'est des gens d'affaires américains ou
partout à travers le monde, ils s'attendent que le chef d'État parle dans la
langue du pays, peu importe c'est laquelle, il aurait dû parler, même
majoritairement, s'il ne voulait pas 100 % du temps, majoritairement du
temps, dans son discours, plus en français.
Journaliste
: ...bien,
en fait, juste un mot, en terminant, concernant l'accord de cessez-le-feu entre
le Hamas et Israël. Quelle crédibilité vous accordez à ça? Parce que ça reste à
entériner en ce moment.
Mme Ghazal : Permettez-moi de
ne pas crier ma joie. Évidemment, il faut que les otages d'Israël soient
libérés, comme les prisonniers aussi doivent être libérés, mais il faut que
Gaza arrête d'être bombardée puis que le peuple palestinien puisse avoir droit
à son autodétermination. C'est ça... Ce n'est pas cet accord de paix qui va
assurer la paix. Ce n'est pas parce que c'est écrit «paix» que ça va arriver,
surtout quand on sait c'est négocié par qui. Pour moi, j'ai... je garde quand
même des doutes. Je vais le croire quand je vais le voir, qu'il n'y aura plus
de bombardement de Gaza.
Journaliste
: ...en
raison de la personne qui négocie, notamment.
Mme Ghazal : Oui, puis aussi à
cause de l'histoire. On l'a vu, je veux dire, dans l'histoire, il y en a eu
d'autres, accords de paix, qui ont été un échec. Donc, cette fois-là, je ne
vois pas toutes les conditions réunies pour que ça ne le soit pas. Évidemment,
ce qu'on veut, c'est la paix pour les... le peuple palestinien, puis la paix et
la vie, juste vivre, et aussi pour le peuple israélien, puis là ils sont pris
en otage avec des gouvernements autoritaires illégitimes.
Journaliste
: On en
sait un petit peu plus sur ce qui est envisagé par M. Roberge pour les
demandeurs d'asile : couper dans l'accès à la francisation, l'aide
juridique, des subventions pour le logement. Qu'est-ce que vous pensez de ses
propositions?
Mme Ghazal : Premièrement,
c'est mesquin, c'est mesquin de la part du ministre Roberge de couper l'aide
aux gens les plus vulnérables... et qui... et c'est en désaccord avec les
principes du Québec et les accords internationaux pour les demandeurs d'asile
et la façon qu'on les traite.
Deuxièmement, le gouvernement de la CAQ
nous a habitués à l'incohérence, surtout en immigration. Il coupe le même
jour... Il annonce qu'il veut couper le même jour où est-ce qu'on apprend qu'il
y a une baisse depuis un an de 60 % de demandes d'aide sociale de la part
des demandeurs d'asile. Il faut vraiment le faire. À quel point c'est
incohérent et mesquin!
Qu'est-ce qui va arriver après? Est-ce que
M. Roberge a parlé avec le ministre Carmant? Parce que ces personnes-là à qui
on coupe l'aide, les personnes les plus vulnérables, qu'est-ce qui va arriver
après? Elles vont se retrouver à la rue, elles vont de se retrouver dans les
organismes communautaires. Ça va se ramasser dans les autres ministères,
notamment M. Carmant. Est-ce que M. Carmant est d'accord avec ça?
Le Modérateur
: En
anglais.
Journaliste :
Just a word on the Québec constitution.
So, the Legault Government doesn't have... doesn't have the moral authority to
table this Québec constitution project today?
Mme Ghazal :
The constitution is the act of birth of
a nation. It should be done by the people, for the people, not only with… by Simon Jolin-Barrette in his office. So, today, unfortunately,
it's not a big day for Québec, and it's a… Comment on dit «une occasion ratée»?
Des voix : ...
Mme Ghazal : Yes. And today, it's a missed opportunity to have our constitution
written by the people. And, for Québec solidaire, what we want is a
constitution of an independent Québec, which is not what M. Jolin-Barrette is
submitting today.
Journaliste :
Regarding… I would like to hear you
about Nimâ Machouf. She's a personal friend of yours.
Mme Ghazal :
Yes, she's my friend. And I'm very,
very aware about what's happening with her. We didn't… I don't have any news
from her since yesterday. And I'm in contact with her husband, Amir Khadir, and
a lot of friends, people who are trying to have information. It's very
important for the government of 17933 Québec to do whatever they can to liberate... to liberate her and
all the other Canadians. And I'm very afraid because we know that the Israeli
Government, what he did for other prisoners, for example, Greta Thunberg, they
are not kind and they can use violence. So, I'm very afraid for her.
Journaliste :
You said the Government of Quebec...
Mme Ghazal :
I said «Quebec», yes. The Government of
Quebec must do whatever they can to put pressure on Israel. We have a voice in
international... yes. So, the Government of Quebec should put pression on the
Government of Israel to liberate Nimâ Machouf and other Canadians.
Journaliste :
And work with Ottawa somehow?
Mme Ghazal :
Of course, it's important to work with
Ottawa. But us, at Québec, we want to have... Québec solidaire and Québec, we
want to have a voice internationally, so it's important, when we have a
Quebecker who is imprisoned, to liberate her. It's our, yes, duty. Merci.
Journaliste :
...your reaction, this morning, to what
was reported at Radio-Canada about the health care digitization?
M. Marissal :
Yes, it's going from bad to worst. And
Mr. Dubé and Mr. Legault are saying, basically: Don't worry, be happy,
everything is on time and on schedule. That's not true, that's not the fact.
So, today, at noon, we have the opportunity to debate about un mandat
d'initiative, which means that we can submit the people from Santé Québec to
come to the Commission here at the National Assembly, so we can ask questions
and have more information about this mess. So, I'm asking my colleagues from
the CAQ to do the right thing and vote with us to convene the people from Santé
Québec here at the National Assembly. That's, at this point, the only right
thing to do.
Journaliste :
What do you want to ask them?
M. Marissal :
Well, give me the timeline, what
happened, what happened, and, basically... I have a thousand questions, but
just a few, just a few today... give me the timeline, and explain to me how
come all the signals... alarm signals are ringing, and it's been ringing for 15
months, and nobody moves, nobody cares. What are you doing? Why? Explain that
to me. And the question: At the end of the day, how much is it going to cost?
What is your... what is your take on how much it is going to cost? Because it's
the same thing with SAAQ, you know, we're supposed to be $500, $600 million.
It's probably twice as that. It's a matter of transparency at this point.
(Fin à 8 h 47)