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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile, et M. Alex Boissonneault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de relations canadiennes

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, October 22, 2025, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-cinq minutes)

M. Boissonneault : Bonjour, tout le monde. Je ne vous cacherai pas qu'on était inquiets au Parti québécois de ce qu'on a entendu hier en conférence de presse avec Pablo Rodriguez. Je pense que ce n'est pas anodin ce qui est en train de se passer. En fait, ce qu'on est en train de voir, c'est le vrai visage du Parti libéral dirigé par M. Rodriguez. Et là, ce qu'on constate avec les déclarations qu'on a eues hier, c'est que le parti de Jean-Lesage est en train de devenir une véritable succursale du Parti libéral du Canada. Et non seulement M. Rodriguez est en train de porter l'héritage de Justin Trudeau, ça on pouvait s'y attendre, comme il a été son bras droit pendant des années, il porte celui aussi de Pierre Elliott Trudeau. On trouve que c'est inquiétant compte tenu du fait qu'on sait très bien pourquoi on n'a pas signé la Constitution en 1982, d'évoquer comme ça, à la légère, cette idée que le Québec pourrait signer une constitution qu'on a, qu'on s'est fait pousser en travers la gorge après le lac Meech, après Charlottetown, sans même parler de nos revendications. Parce que c'est ça aussi qui est inquiétant. Est-ce que M. Rodriguez connaît nos revendications constitutionnelles pour pouvoir peut-être adhérer à la Constitution de 1982? Est-ce qu'il sait qu'on va limiter le pouvoir de dépenser du fédéral? Est-ce qu'il sait qu'on veut la nomination de trois juges à la Cour suprême. Est ce qu'il sait qu'on veut limiter, qu'on veut pouvoir se retirer des programmes fédéraux avec une compensation? Il y a une série de revendications qu'on a portées au Québec, que tous les premiers ministres ont portées et qui sont incontournables si on veut penser, peut-être à signer cette Constitution de 1982.

Nous au Parti québécois, évidemment, on a fait le constat que ça ne fonctionne pas, qu'on n'y arrivera pas. Mais d'entendre M. Rodriguez, comme ça, potentiellement briser cette espèce de solidarité, ce bloc qu'on faisait au Québec pour pouvoir défendre les intérêts de la nation devant Ottawa dans le contexte constitutionnel, on trouve ça... on trouve ça préoccupant. Puis je pense qu'il devrait avoir peut-être des explications à donner. Écoutez, tous les premiers ministres du Québec ont défendu cette position-là, y compris les premiers ministres libéraux, y compris les plus fédéralistes des premiers ministres libéraux. Philippe Couillard avait évoqué la possibilité de peut-être signer la convention, vous vous souvenez. Il avait abandonné cette idée-là en constatant que ça affaiblirait potentiellement le Québec. Donc, c'est important ce qui est en train de se passer. Ça pourrait être une position délétère pour le Québec si on brise ce consensus là des différents partis devant Ottawa. Donc, j'espère que le caucus de M. Rodriguez le ramènera à l'ordre, peut-être Marwah Rizqy aussi. Une chose est certaine, on espère qu'il va y avoir une discussion là-dessus parce que ce n'est quand même pas anodin ce qui est en train de se passer.

Journaliste : En tout cas... nous dit que ça prenait les cinq conditions de Meech, elle dit Meech ou Meech+... dit qu'il n'y aurait aucune condition pour signer alors.

M. Boissonneault : Est-ce qu'il a cité les conditions? Est-ce qu'il a parlé sur le fond?

Des voix : ...

Journaliste : Il a parlé des juges...

Des voix : ...

Journaliste : ...quand même pourrait être... pourrait le faire. Il a aussi parlé des conditions de Meech... Il a aussi dit que ce serait symbolique, là, de... là-dessus, je comprends mal... Mais il a dit qu'il y avait quand même des conditions à imposer avant de signer...

M. Boissonneault : J'ai... Je trouve, lorsqu'on écoute les conférences de Pablo Rodriguez, qu'on est souvent dans la tarte aux pommes, dans des généralités. On ne précise pas ce qu'on veut exactement. On évoque peut-être une condition ici et là, on évoque le lac Meech. C'est un peu facile. Quand on se positionne de cette façon-là, quand on dit que potentiellement on pourrait signer la constitution de 1982, c'est très important au Québec. On comprend ce que ça veut dire, on comprend comment cette constitution-là nous a été imposée. On se rappelle la nuit des longs couteaux. On se rappelle de René Lévesque, on se rappelle de ce que ça a voulu dire pour le Québec de se faire imposer une constitution comme celle-là. Donc, quand on aborde cette question, on doit le faire en connaissance de cause. Puis on ne peut pas prendre ça à la légère.

Journaliste : ...en position de faiblesse, je veux dire, dans le fond, en disant que, d'entrée de jeu, il pourrait signer, il se place en position de faiblesse?

M. Boissonneault : Ça fait combien de temps qu'il est chef du Parti libéral, là? Depuis juin? Ça ne fait pas très longtemps, là. Puis déjà, on est en train d'évoquer possiblement non seulement la signature de la constitution de 1982, on l'évoque à la légère, puis possiblement on vient miner le consensus des différents partis au Québec lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts du Québec, de la nation québécoise devant Ottawa. Ce n'est pas anodin ce qui est en train de se passer.

Journaliste : ...la position historique des libéraux, justement, de dire on veut signer un jour, mais à certaines conditions. En ce sens là, M. Rodriguez est tout à fait dans la lignée de ceux qui l'ont précédé.

M. Boissonneault : Je considère que jusqu'à présent... Moi, je constate que jusqu'à présent, les chefs des partis, du Parti libéral, Dominique Anglade y compris, les premiers ministres libéraux, ont toujours pris cette question-là très au sérieux. Puis là ça a été évoqué un peu sur un coin de table pendant une conférence de presse. Je comprends que... Je ne sais pas si M. Rodriguez voulait vraiment aller là. Parce qu'évidemment j'ai écouté le point de presse hier, puis j'avais l'impression parfois qu'il voulait se dépatouiller un peu de là où il s'était rendu sur la question. Je pense qu'il va avoir le temps de se faire questionner là-dessus, de préciser sa pensée, peut-être le temps aussi pour son caucus de mettre certaines choses au clair, parce que c'est un enjeu qui est extrêmement important au Québec, et il faut le prendre au sérieux.

Des voix : ...

Journaliste : Comment expliquez-vous qu'il y a des sondages qui montrent qu'il y a une majorité de Québécois qui veulent la signer, la Constitution canadienne, qu'il y ait... Il y a plus de gens, finalement, qui veulent la signer, qui veulent un référendum sur la souveraineté, qui veulent l'indépendance du Québec?

M. Boissonneault : Écoutez, les sondages, on sait, c'est une photographie du contexte, de l'actualité. Ça... Ça peut fluctuer. J'ai l'impression... Est-ce qu'il y a une bonne connaissance aussi de cette question-là? Est-ce que les gens sont, lorsqu'ils sont questionnés là-dessus à brûle-pourpoint, peuvent se prononcer clairement sur un enjeu. Je note par exemple que dans cette question là, le nombre de personnes qui choisiraient la souveraineté plutôt que de signer la Constitution était, je pense, à 27 %, 28 % si ma mémoire est bonne, alors que l'appui à la souveraineté était dans les 35 %. Donc, il y a une incongruité quand même qu'on doit noter ici aussi. Donc, qu'est-ce que ça veut dire exactement, cette question-là?

Journaliste : ... un Québécois sur deux.

Journaliste : Vous pensez qu'ils sont mal informés?

M. Boissonneault : Je pense que les gens, sur cette question là, parfois, peuvent se prononcer aussi sans avoir le tableau concret, là, de ce que ça veut dire. C'est une question qui est quand même assez complexe, mais je sais que politiquement, par contre, il y a toujours eu un consensus très, très clair sur les revendications du Québec. Ce n'est pas... Ce n'est pas un sondage qui... qui doit changer ça puis, je pense, qui... qui va changer ça non plus, là. Mais effectivement, il y a...

Journaliste : ...leader désigné du parti. Il s'est passé quoi, hier? La machine à café au troisième s'était brisée, là? Vous en avez échappé une...

M. Arseneau : ...d'entrée de jeu, là, on a demandé plus de questions avec l'élection d'Alex ici présent, et ce que nous a présenté au téléphone et par courriel l'Assemblée nationale, c'est qu'on allait d'abord terminer le cycle de 11 séances avant d'appliquer un deuxième... un nouveau cycle de 12 séances où on avait davantage de questions. Il y a un courriel qui confirmait cette... cette chose-là. On avait un calendrier, là, c'est fourni par l'Assemblée nationale. Voici les séances, puis où vous vous situez, la question que vous avez à poser. Donc, on a... on a écouté également la Présidente au début de la session nous dire : On va d'abord continuer et terminer le cycle de 11 séances. On était rendus à la quatrième séance et ensuite on embarquait sur le nouveau cycle. Il y avait donc un calendrier que nous on suivait qui était le calendrier de 11 séances et qui était rigoureusement exact, ou le même que celui des 12 séances sur les séances 4, 5, 6, 7 et 8.

Des voix : ...

M. Arseneau : Et non, mais...

Journaliste : ...au moment où on vous donne la parole, pourquoi vous n'êtes pas capables de vous lever et puis de poser des questions?

M. Arseneau : Bien, en fait, tout simplement, c'est que...

Journaliste : J'imagine que, dans votre parti, il doit... oui, des questions, il doit y en avoir beaucoup? Donnez-nous... donnez-nous la période de questions de 45 minutes, on va la remplir nous autres.

M. Arseneau : Moi, je veux simplement dire que nous, on a été informés que le nouveau cycle s'appliquait à partir du 28 octobre prochain et...

Journaliste : Si vous n'êtes pas capables...

M. Arseneau : ...et sur... et sur... sur le champ, lorsqu'on s'est aperçu que le calendrier n'était pas celui qu'on avait, moi, effectivement, je me suis tourné vers mes collègues en disant : Est-ce qu'on a des questions? Tout le monde était surpris, et on n'a pas eu le réflexe de poser une question sur le... sur le champ.

Journaliste : ...

M. Arseneau : On n'a pas eu le réflexe de se lever pour poser une question spontanément. Mais il y avait eu un malentendu sur les calendriers de répartition des droits de parole. Mais croyez-moi, on va utiliser tous nos droits de parole...

Journaliste : Mais à brûle-pourpoint...

M. Arseneau : ...et toutes nos opportunités pour demander une reddition de comptes.

Journaliste : Vous n'êtes pas capables de trouver une seule question à brûle-pourpoint à poser au gouvernement?

M. Arseneau : Écoutez, on a des... des sujets en quantité pour demander de la reddition de compte au gouvernement. Hier, ce que je vous dis, c'est que spontanément, face à ça, les gens ont essayé de comprendre ce qui se passait et n'ont pas eu... mes collègues et moi-même, on n'a pas eu le réflexe de pondre une question, mais plutôt de se dire : Pourquoi est-ce qu'on ne respecte pas le calendrier qui était prévu?

Journaliste : Aujourd'hui, allez-vous utiliser toutes vos questions?

M. Arseneau : Absolument, absolument.

Journaliste : La candidate à ... de Québec, Jackie Smith, qui a terminé hier de façon un peu étonnante sur le débat, en disant : «Je veux dire à la jeunesse qui est de plus en plus indépendantiste que je veux travailler avec vous.» Est-ce que c'est la place, dans le milieu municipal, pour un discours souverainiste?

M. Arseneau : Bien en fait, c'est toujours la place au Québec de dire que notre première loyauté, c'est envers le Québec, et on a apprécié son... son commentaire, c'est-à-dire on ne fera pas d'ingérence dans la campagne électorale à Québec, bien, nous, on a applaudi. Plus il y a des gens qui révèlent leur allégeance et leur... leur foi en un Québec indépendant, bien, ça nous plaît.

Journaliste : Est-ce que vous pensez que...

Journaliste : ...qu'elle aurait sa place au Parti québécois...

M. Arseneau : Bien, écoutez, je ne pense pas que c'était le sens de sa déclaration d'hier. Mais la coalition du Parti québécois vers l'indépendance s'élargit de jour en jour, puis on accueille tous les... ceux qui lèvent la main.

Journaliste : Est-ce que vous pensez que M. Legault devrait quitter si je fais référence aux sondages, là, dans LaPresse, là, aujourd'hui?

M. Arseneau : Mais, écoutez, en fait, je pense que les Québécois font le même constat que nous, puis que c'est un gouvernement usé, puis je pense que ce pourcentage-là, là, de gens qui sont... qui sont déçus, qui sont prêts à passer à autre chose que ça reflète, c'est l'échec du gouvernement. Alors, que Legault prenne sa décision ou pas, c'est le gouvernement qui, actuellement, reçoit la sanction du... du public. Les gens voient qu'il y a eu des multiples engagements qui n'ont pas été remplis, des promesses brisées et évidemment, là, une situation économique catastrophique, des services qui ne sont pas rendus. Les gens ont l'impression de payer sans avoir les services auxquels ils sont en droit de s'attendre en santé, en éducation et ainsi de suite. Donc, c'est l'ensemble de l'oeuvre. Alors, que M. Legault en tire les conclusions qu'il... qu'il souhaite. Visiblement, il veut s'accrocher. Nous, on travaille sur la... une proposition alternative de gouvernement.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez du report de deux ans pour l'application du Règlement sur les piscines?

M. Arseneau : Bien, écoutez, ça, c'est intéressant. Il y a un règlement qui a été édicté, qui a été adopté par le gouvernement pour protéger les... les Québécoises et les Québécois pour réduire le nombre de noyades dans les piscines. C'est une question de sécurité sérieuse. Il y a eu un délai pour appliquer ces règles-là. Eh bien, là, visiblement, il y a des investissements qui doivent être faits par les... par les gens, les propriétaires de piscines. Pour des raisons qu'on présume électoralistes, le gouvernement, sous la pression, a décidé, à quelques jours de la date d'application du règlement, de reporter d'un an. Aujourd'hui, il nous dit qu'il va reporter d'une autre année. Essentiellement, là, ils reportent les échéances quand il est question d'assurer la sécurité des gens autour des piscines pour des raisons électoralistes.

Journaliste : ...faudrait l'appliquer dès maintenant malgré les coûts que ça implique...

M. Arseneau : En fait, je pense que le travail en amont avait été fait sur la nécessité d'imposer un certain nombre de règles et que le gouvernement, disons, baisse les bras au moment où la réglementation soit entrée en vigueur, il mécontente tout le monde, à la fois ceux qui ne veulent pas dépenser puis ceux qui l'ont fait. Alors, c'est un échec complet.

M. Boissonneault : Il y a une forme d'injustice là-dedans.

Journaliste : Est-ce que vous êtes rassurés de voir que Québec veut resserrer la surveillance de plus petits projets informatiques?

M. Arseneau : Écoutez, on a fait le... on en a déjà parlé, là, une demande d'accès à l'information, et le nombre de projets informatiques qui sont un dépassement de coûts est astronomique. Alors, on nous dit : On va resserrer la sécurité ou on va resserrer la reddition de comptes. Ce qu'on comprend, c'est... de la reddition de comptes des gestionnaires, ce qu'on a vu dans la commission Gallant, c'est beaucoup de la reddition de comptes du gouvernement envers la Commission de l'administration publique, les conseillers politiques qui se mêlent de l'information qui va être transmise, les ministres qui avaient l'information, mais qui disent qu'ils n'ont pas eu le temps de lire parce qu'on concentrait l'information sur des napperons. Oh! J'ai dit «napperon», mais je ne voulais pas dire «napperon», mais, bref, on pense que c'est la responsabilité ministérielle qui était en jeu. Qu'on dise qu'on veut davantage de redditions de comptes, on le souhaite aussi, mais la reddition de comptes doit commencer par les dirigeants des ministères, les ministres en question.

Journaliste : Pour revenir sur le sondage SOM-La Presse, là, qu'est-ce qui fait que vous échouez à vendre l'option souverainiste, que pourtant votre chef martèle et répète, là, qui est l'option numéro un puis qu'il va... qu'il va tenter d'accomplir avant... avant la fin de la décennie? Comment ça se fait que vous n'êtes pas capables...

M. Boissonneault : Moi, j'aime bien faire un parallèle avec les saisons. Il y a eu, lorsqu'on parle de souveraineté, un hiver, un gel où les gens n'écoutaient plus vraiment le discours, où les gens ont donné une chance à la troisième voix de la CAQ, une autre chance parce qu'on... ce n'est pas comme si le Québec n'avait pas essayé, là, de prendre sa place dans la fédération canadienne. Ce qui avait cristallisé un peu les intentions des gens par rapport à ça puis limité aussi leur écoute, peut-être. Paul St-Pierre Plamondon est parvenu, avec l'équipe du Parti québécois, à opérer un dégel, à ramener une espèce de printemps où là, il y a un dialogue qui se fait. Donc, moi, je pense qu'il y a quelque chose de positif qui se passe sur le terrain. Moi, je l'entends dans ma circonscription, je l'entends avec les intervenants avec qui je parle. On voit avec les jeunes dans les cégeps, dans les universités qui créent des comités du oui. Les jeunes, évidemment, ça motive beaucoup les personnes qui ont un certain âge aussi à reprendre contact avec l'idée de l'indépendance. Quand on voit les jeunes qui se rebranchent sur la nation, bien évidemment, ça motive l'ensemble de la population aussi. Donc, moi, ce que je trouve qui est positif de toute façon, même s'il y a des sondages encore une fois qui montent, qui descendent qui... qui peuvent dire toutes sortes de choses, c'est qu'il y a un dialogue qui reprend avec la population alors que les gens ne nous écoutaient pas, là ils nous écoutent.

Journaliste : C'est dû à quoi selon vous? Pourquoi ce dialogue-là reprend ou colle aujourd'hui?

M. Boissonneault : Je... Bien, écoutez, si je prends un pas de recul, puis j'essaie d'analyser un peu, puis ce n'est pas vraiment mon travail de le faire, mais prêtons-nous au jeu, j'ai l'impression qu'avec Paul St-Pierre Plamondon puis le Parti québécois, depuis 2020, on a une constance dans le discours. Il a toujours assumé sa proposition. Il a toujours assumé le fait qu'il va y avoir une consultation populaire d'ici 2030. Je pense que cette constance-là est porteuse. Je pense aussi évidemment que ça a beaucoup à voir avec l'échec monumental de la troisième voie de la CAQ, encore une fois, qui est venue démontrer qu'il est impossible de gagner quoi que ce soit avec la fédération. Ils avaient toute une série de demandes, vous savez, là, François Legault, et tout ça a été un échec. Incapable d'avoir plus de pouvoir en immigration, incapable d'avoir l'écoute sur les transferts en santé, sur l'impôt unique, là, il y en a plein qu'on pourrait nommer. Les gens font ce constat-là aussi que, dans la fédération canadienne, en ce moment, le Québec est desservi. Pas juste pour la protection du français puis de la culture québécoise, mais aussi pour des enjeux très, très concrets. Donc, moi, je pense qu'il y a ça qui percole puis qui...

Journaliste : ...

M. Boissonneault : Effectivement, si on regarde les niveaux, bien, c'est les niveaux qu'on avait en 1994, hein, c'est les niveaux qu'on avait juste avant l'élection de Jacques Parizeau.

Journaliste : ...

M. Boissonneault : C'est le chiffre historique, essentiellement, 35 %, 37 %, c'est ce qu'on a souvent vu, même avant l'élection d'un gouvernement du Parti québécois puis la tenue d'un référendum. Moi, ce que je note sur le terrain, puis je pense qu'on a plusieurs signes de ça, puis on en a parlé quand même pas mal au cours des dernières semaines, c'est que les gens sont à l'écoute, les jeunes lèvent la main, ils sont présents. Il y a un dialogue, une écoute qui reprend, qu'on n'avait pas il y a cinq ans. Et ça, c'est positif.

Journaliste : ...mais les baby-boomers, on regarde les chiffres aujourd'hui, c'est... je pense que la génération qui veut le moins accorder un vote positif à la souveraineté...

M. Boissonneault : Mais attendez de voir. Là, il va y avoir discussion. Il y a une discussion qui s'amorce sur l'indépendance aussi, qu'on va vous présenter, on vous l'a dit, au cours des prochaines semaines, un livre bleu. On va avoir des arguments. Il y a une pédagogie à faire. Je ne dis pas que tout le monde est d'accord, quand ils nous abordent là-dessus, là, mais je sens une écoute, tant des jeunes que des gens plus vieux. Les jeunes qui se rebranchent sur la nation québécoise motivent les gens aussi d'un certain âge, qui avaient peut-être fait un pas de côté, qui avaient peut-être cessé d'y croire, pour toutes sortes de raisons, à revenir dans le bateau puis à dire : OK, bien là, si je vois les jeunes agir comme ça, moi, ça me motive, j'ai le goût d'aller plus loin.

Journaliste : Juste pour être certain... vous dites que l'appui à la souveraineté, il est stable puis il était équivalent, là, avant le référendum de 1995, mais là je pensais qu'il y avait une analyse de Claire Durand qui disait que c'était quand même pas mal plus élevé en 1994 qu'aujourd'hui, là, l'appui à la souveraineté.

M. Boissonneault : De ce qu'on a... De ce que... Moi, à ma connaissance... puis on avait regardé un peu les chiffres avant l'élection de Jacques Parizeau, puis, bon, je pense que c'était à partir de l'été 1994, avant le référendum de 1995, on était autour de ça, 37 %, 35 %, 37 % dans les intentions de vote pour le référendum, là, pour le Oui. Donc, c'est un chiffre qui est quand même, somme toute, assez stable, là.

Le Modérateur : On va devoir passer en anglais.

Journaliste : Ça, c'est un chiffre qui est suffisant pour entamer une démarche référendaire? Je veux dire, même si ça reste...

M. Boissonneault : Bien évidemment qu'on veut rallier la majorité, là.

Journaliste : ...puis que vous dites : On va le faire pareil, le référendum, même si c'est à 37 %?

M. Boissonneault : Consultation d'ici 2030. Il y a une pédagogie à faire, il y a une discussion à avoir, ça, on a toujours été clairs là-dessus. Moi, ce que je constate, c'est qu'il y a quelque chose qui se passe sur le terrain, il y a un mouvement de fond, il y a un dialogue qui reprend, il y a une écoute qu'on retrouve aussi, des gens qui nous parlent dans les entreprises, dans les écoles, des intervenants dans les organismes, pas des gens qui sont nécessairement d'accord avec nous, mais des gens qui sont prêts à converser, et ça, c'est important. Je pense que c'est la recette gagnante.

Journaliste : Est-ce que c'est vraiment envers la souveraineté ou envers le PQ, le dégel dont vous parlez?

M. Boissonneault : Bien, évidemment, je pense que le Parti québécois a un grand rôle à jouer là-dedans, dans ce dégel-là, puis le message qu'on a porté. Mais je le sens... lorsqu'on parle de souveraineté, je sens vraiment que, sur cet enjeu-là précisément, même si les sondages nous placent à ces niveaux, à peu près historiques, de 35 %, 37 %... qu'il y a quelque chose de différent dans ce qui est en train de se passer sur le terrain avec ces chiffres-là que ce qu'on avait, par exemple, en 2010.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : 74% of Quebeckers don't want Mr. Legault to stay until the next election. What do you think of that? What kind of message are the people sending to the Premier?

M. Boissonneault : I think more than a message to the Premier, what we're seeing is a message to the CAQ government, to this government. I think we cannot… we cannot divide the party that is leading the Quebeckers right now in a Premier and his MNAs. The whole government right now is under attack by… or the people has lost its confidence in the whole government, not only in the Premier. I've seen that on the field when I've been doing my… I've been campaigning in Victoriaville. People are disappointed by what's been happening with this government. We're seeing that this government is losing as well is orientation, is not going… is not following his promises, is not delivering. People notice that. And I think it's a lot broader than just the idea that the Premier is not liked in the population.

Journaliste : So, it's not… it's not just him, it's their policies as well?

M. Boissonneault : I think it's their policies.

Tu veux-tu ajouter quelque chose?

M. Arseneau : Yes, yes. I just want to add that I think Quebeckers feel betrayed by the government. And obviously it's the head of the government that will hit the flack. But… And it's normal because it's a government that's very centralized, and we know that, in each and every decision, Premier has something to say, has the last word, and… So, whether it's economically speaking, or the fight against the doctors, or, you know, all the investments that failed, you know, obviously, it was the government's decision, but, moreover, it was… Premier Legault was behind all of these mishaps and catastrophes. So, that's why we cannot dissociate, you know, the opinion of the people right now saying : Well, we want to… want something else, we want to turn the page and move on, move on on this government and his leader, obviously.

Journaliste : Do you think Constitution talk is actually going to hurt Pablo Rodriguez?

M. Arseneau : Do you want…

M. Boissonneault : Yes. Most definitely, because, in Québec, there is a sensitivity about this question. As I said in French, there was a consensus, that was always followed by all the premiers, including the most federalist premiers that we have had. Philippe Couillard, who was probably the most federalist premier that we had in Québec, thought about maybe signing…

M. Arseneau : Signing.

M. Boissonneault : …signing the Constitution, sorry, thought about maybe signing the Constitution, but he decided not to do so because he understood that it would weaken Québec's position if we would go that way. All the leaders of the Liberal Party has… have follow that path. And what worries me is that Mr. Rodriguez, that comes from the Liberal Party of Canada, is transforming this party, the Liberal Party of Québec, the party of Jean Lesage, into some kind of franchise of the Liberal Party of Canada. He is not only burying the legacy of Justin Trudeau, which we could understand since he has been working with him for years, but as well of his father, who has imposed this Constitution to Québec in 1982. And I think he's taking that stance very lightly when he says: Oh! I think it's sad that we didn't sign, maybe we should sign. I think Quebeckers should do so. And, he doesn't come with, I think, strong arguments, preparation that is the equivalent of the importance that this topic can have. So, I think that, yes, there's going to be some discussion in the caucus, in the Liberal caucus, I'm pretty sure about that.

Le Modérateur : ...une dernière.

Journaliste : The Labor Minister is set to table his reform of the union regime tomorrow. What will you be looking at? What will be important for you to see in this bill or to not see in this bill?

M. Arseneau : Well, we'd like to see it first before we comment, but, since you're asking, you know, what will we look for? We've already said that it was not our way of thinking when it comes to the... the formula, the Rand system. If the Government decides to attack that part of the deal with the workers, I think we're going to have a very important and strong discussion with the Government. We are... We've always been in favor of that, you know, throughout the decades. And changing the regime altogether will... will be quite a task to... to take on. And we'll see how...

Journaliste : ...

M. Arseneau : No, no, we're in favor, we're in favor of the Rand system. So, we...

Journaliste : ...the Rand Formula?

M. Arseneau : Yes, we don't think that's the issue right now. So, that's what we're going to be looking for, among other things.

Journaliste : So, you're warning Mr. Boulet to not put oil on the fire?

M. Arseneau : But, basically, what we've been saying in general in this last year of the Government, and probably of the regime, is: Please, don't make things worse than you've already did in the past seven years. When it comes to, you know... I don't... I don't know how to translate, but social peace and workers...

M. Boissonneault : ...

M. Arseneau : ...yes, and workers rights, and whatnot, you know, don't go there. You know, you don't have the mandate. You never campaign on these issues. It's a... It would be a major, major shift. So, you know, I don't think they have the mandate to put fire into the house at this point when it comes to this and other topics.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 49)

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