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Conférence de presse de M. Jonatan Julien, ministre des Transports et de la Mobilité durable, et M. Ian Lafrenière, ministre de la Sécurité publique

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, October 22, 2025, 15 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures quarante-trois minutes)

Le Modérateur : Bon. Alors, bonjour à tous. Bienvenue à cette conférence de presse du ministre des Transports et de la Mobilité durable, M. Jonatan Julien qui est accompagné du ministre de la Sécurité publique, Ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et le ministre responsable de la région du Nord-du-Québec, M. Ian Lafrenière, au sujet des contrôleurs routiers. Ils sont accompagnés aujourd'hui de M. Guy Tremblay, vice-président au contrôle routier et à la sécurité des véhicules à la SAAQ et de M. Régis Gagnon, directeur général du soutien aux opérations par intérim. Alors, M. Julien peut-être, la parole est à vous.

M. Julien : Oui. Merci. Merci infiniment. Bien, bonjour, tout le monde. Grand plaisir d'être ici aujourd'hui. Rapidement, je salue mes collègues qui ont été nommés par M. Gagnon. Alors, merci d'être ici. Je tiens également à saluer M. Jean-Claude Daigneault, Jean-Claude Daignault, qui est avec nous, président de la Fraternité des constables de contrôle routier du Québec. Merci d'être ici. On a regardé ça ensemble et, aujourd'hui, je pense qu'on arrive au bon endroit. Alors, chers représentants des médias, on est heureux d'être ici aujourd'hui pour annoncer qu'une étape importante est franchie dans nos efforts pour améliorer la sécurité sur nos routes. Mon objectif depuis le lendemain de mon assermentation, le 11 septembre dernier, quand je suis rentré au bureau le jeudi, on m'a parlé de ce dossier-là puis je me suis dit : Il faut qu'on le règle le plus rapidement possible. Et je suis content qu'on arrive ici aujourd'hui avec justement cette solution-là.

Comme vous le savez, le jugement du tribunal administratif du 6 mars dernier a ordonné la suspension des activités qu'on appelle non planifiées, c'est-à-dire les activités de patrouille des contrôles routiers en raison des risques inhérents liés à leur travail. C'est un jugement qui comportait 27 dérogations. Alors, il y avait plusieurs dérogations. Une d'entre elles concernait l'armement, mais il y en avait 26 autres. Donc, de penser que c'est un dossier simple de dire : On arme les contrôleurs et la solution est là. Non. C'est beaucoup plus complexe. À titre d'exemple, c'est 450 actions différentes qui ont été planifiées à la SAAQ ou MSP, puis l'ensemble des intervenants pour répondre aux 27 dérogations. Donc, c'est beaucoup de travail et ce n'est pas un travail simple. C'est un dossier complexe.

Depuis le jugement, tous les acteurs concernés ont travaillé justement sans relâche pour que les contrôleurs routiers puissent reprendre l'entièreté de leurs activités aussitôt que possible pour assurer leur mission. Quand ils ne sont pas sur la route, le travail des contrôleurs routiers n'est pas efficace. Et je peux vous témoigner de l'intensité de ces travaux-là au cours des cinq semaines et demie qui viennent de terminer. Je tiens à saluer le travail qui a été fait. Il y a beaucoup de travail qui s'est fait dans ces cinq semaines-là en collaboration avec le MSP. Dès mon arrivée au ministère, j'ai fait de ce dossier ma priorité. J'ai pris le temps d'aller sur le terrain, rencontrer les gens, avoir des discussions franches 17855 et je pense qu'on en a eu à la fois avec le président de la fraternité, avec les gens de la SAAQ, avec les autres intervenants du domaine routier au Québec, justement pour avoir une vision globale et bien comprendre les enjeux qui sont liés.

Alors, les travaux des dernières semaines ont porté fruit et je suis heureux de vous annoncer que le gouvernement a pris la décision qui s'imposait. Les contrôleurs routiers porteront désormais une arme à feu pour effectuer leur travail en toute sécurité. Ce n'est pas une décision qui a été prise à la légère.

On a attaché toutes les ficelles, puis il y avait deux grands enjeux. Le premier enjeu, c'est une question de perception. Et celle-là, on peut juste la régler en réglant le deuxième enjeu, en couvrant tous les aspects de la complexité de ce dossier-là pour démontrer la nécessité d'aller de l'avant. Et c'est ce qu'on a fait avec toutes les étapes, en consultant et en démontrant la décision qui est prise aujourd'hui et surtout en démontrant que les 27 dérogations qui viennent d'une décision d'un tribunal sont prises en charge. L'arme à feu en est une d'entre elles. Il est pivot dans la décision, mais il fallait répondre aux 27 dérogations.

Maintenant, pourquoi avoir privilégié l'arme à feu plutôt que le Taser? Mais c'est l'effet, entre autres, dissuasif de l'arme à feu qui est supérieur à celui de l'arme à impulsion électrique. Bien que le jugement ne l'exige pas, l'arme à feu permet d'appliquer dans son entièreté le manuel national d'emploi de la force, que mes collègues pourront vous parler. La possession de l'arme à feu permet également de rééquilibrer le rapport de force en faveur du contrôleur routier. Par exemple, lorsque l'intervention se déroule en présence d'armes à feu, lorsqu'il y a des individus qui sont agressifs avec des intentions de causer des dommages corporels, et finalement c'est le souhait aussi des contrôles routiers. Eux, dans leur quotidien, ce qu'ils me disaient, c'est : C'est l'outil qu'on a besoin. On était allés à leur rencontre à quelques reprises, Ian et moi, et ils nous parlaient de situations spécifiques où le besoin de cet outil-là était démontré et c'était leur souhait. Alors, oui, on a appuyé ça sur d'autres éléments, mais clairement, les contrôleurs routiers qui connaissent leur travail nous disaient : On doit être armés.

Maintenant que cette étape-là est franchie, tout est mis en œuvre pour que la situation revienne à la normale. Ça va prendre un certain temps parce qu'il y a des étapes à franchir. Et M. Guy Tremblay pourra vous donner le détail sur les différentes étapes en termes de qualification, de formation, d'aménagement des locaux. Parce que oui, il y a plein d'autres dérogations qu'on doit faire de manière concomitante avec la formation, mais la sécurité demeure la priorité, la sécurité de nos contrôleurs routiers puis la sécurité routière pour les citoyens.

Ça signifie que d'ici 4 à 6 mois, les premières cohortes de contrôleurs vont pouvoir retourner sur la route de manière autonome parce qu'ils auront été formés avec l'arme à feu. Il y a une cinquantaine de contrôleurs routiers qui ont déjà eu dans le passé l'arme à feu comme outil. Donc, c'est eux qu'on va prioriser dans la formation avec l'école de police à Nicolet. Et on espère que d'ici 12 à 18 mois, l'ensemble des contrôles routiers puissent retourner sur la route de manière autonome. Et si on peut faire plus vite, et on va faire tout pour que ça aille plus vite, on va y aller plus vite. Mais 18 mois, c'est... c'est la cible qu'on se donne.

Dans l'intervalle, on veut que les contrôleurs routiers puissent retourner sur la route avant 4 à 6 mois, et là on pourra en discuter avec le MSP, de faire des collaborations d'assistance avec les contrôleurs routiers et les services de police pour que leur présence dans les prochaines semaines se retrouve sur nos routes. Donc, de manière autonome, d'ici 4 à 6 mois, mais dans l'intervalle, d'ici 2 à 3 semaines, des travaux de collaboration, services de police, contrôleurs routiers sur les routes du Québec, parce qu'on doit avoir nos contrôles routiers sur nos routes.

Alors, je terminerais en faisant des remerciements, des remerciements sincères à tous ceux qui ont travaillé, en tout cas, avec moi et avec nous dans les dernières semaines. Bien sûr, l'apport de la CNESST dans le dossier. Merci La SAAQ, la fraternité qui travaille étroitement avec les inspecteurs de la CNESST. C'est un travail que vous prenez au sérieux. Les discussions qu'on a eues ensemble, j'ai senti qu'on avait le même objectif. Merci de votre travail. L'importance du travail des contrôles routiers, il est démontré. Pour moi, actuellement, ils ne font pas les interventions qu'ils devraient faire pour assurer la sécurité routière au Québec. C'est primordial qu'ils retournent sur nos routes. Leur travail est essentiel, on le reconnaît, et le geste qu'on pose aujourd'hui, c'est un geste qui va nous permettre justement de rétablir ce service-là, 17855 alors merci à tous ceux qui y ont travaillé. Le message est clair. On voulait... On voulait leur permettre de retourner au travail, l'arme à feu était le bon outil, et on va de l'avant avec ça. Merci.

Le Modérateur : Merci. M. Lafrenière.

M. Lafrenière : Oui. Merci beaucoup. Alors, bonjour, tout le monde. M. Tremblay, M. Gagnon, M. Daigneault, content de vous voir aujourd'hui. Jonatan, très heureux, parce que je peux... je peux confirmer à tout le monde que, dès son arrivée en poste, on a eu des rencontres puis c'était le dossier urgent qu'on voulait régler. Alors, heureux d'être avec vous aujourd'hui. Une décision importante qui a été prise avec l'ensemble du Conseil des ministres pour ramener les contrôleurs routiers sur les routes, c'est la décision qui s'imposait, mais ce n'était pas à prendre à la légère. Puis je pense que Jonatan l'a bien... bien expliqué.

Au cours des dernières semaines, derniers mois, il y a eu plusieurs accidents fatals, entre autres, puis je peux vous en parler pour ma région. Moi, je suis de Longueuil, Saint-Hubert. Accident fatal sur l'autoroute 30. Puis les gens nous en ont parlé beaucoup, ce sentiment d'insécurité que ça amenait. Vous savez, tout récemment, j'ai demandé au bureau du coroner de faire une enquête publique, déclencher une enquête publique pour voir ce qui avait mené à cet... ces accidents fatals là, ce qui va nous aider à comprendre ce qui s'est passé dans ce cas-là. Et ça, on le fait pourquoi? Parce qu'on le doit aux familles, on veut faire la lumière sur ce qui est arrivé.

Ensemble, Jonatan et moi, on s'est rendus sur le terrain, on a rencontré des contrôleurs routiers. On a aussi fait... participé à une journée où il y avait une opération concertée. On était sur l'autoroute 20, près des Cèdres, avec nos collègues Marilyne Picard, Claude Reid, près de Rivière-Beaudette, et on a entendu, on a entendu les citoyens. On a vu les camionneurs aussi qui étaient délinquants, qui décidaient de passer outre. Et puis, rapidement, on s'est dit qu'il fallait qu'on agisse. Et, cette journée-là, il y a eu des opérations concertées. Il y avait la police provinciale de l'Ontario, la Sûreté du Québec, en même temps des opérations qui avaient lieu à Montréal avec le SPVM, en même temps des opérations qui avaient lieu à Gatineau. Puis le message clair qu'on voulait envoyer, c'est qu'on voulait agir, on comprenait le rapport de la CNESST, on comprenait ce que ça impliquait, mais on se devait d'agir, puis ça, rapidement, on a fait des choses.

Jonatan parlait tantôt du... de la transition pour avoir des contrôleurs routiers armés sur le terrain. Je veux vous rassurer qu'il va y avoir des opérations nationales concertées. Donc, les services de police, avec l'Association des directeurs de police du Québec, ont levé la main en répondant présents, en disant : Nous, on est là. On va demander à l'ensemble des corps policiers de conduire des opérations nationales concertées et, Jonatan l'a bien mentionné, en assistance aussi avec les contrôleurs routiers, qui vont pouvoir travailler ensemble, dans le but de cette transition-là, pour avoir des gens qui vont être complètement formés et armés sur le terrain. Ça, ça va commencer au cours des prochains jours. Et c'est un message qu'on a entendu de la population, qu'on a entendu même des opérateurs, des chauffeurs de camion, qui nous disaient : On veut ravoir ces opérations-là pour capter les délinquants qui sont sur nos routes. Puis ça, on l'a bien compris, puis c'est comme ça que ça va fonctionner. Je tiens à remercier l'Association des directeurs de police du Québec pour avoir levé la main puis, rapidement, avoir mis en place des opérations nationales, que vous allez voir au cours des prochains jours. Ça, c'est... c'est très clair.

Pour la formation, on veut remercier l'École nationale de police du Québec, qui a aussi levé la main, parce que tantôt Jonatan disait : Ce n'est pas simple. C'est vrai que ce n'est pas simple. Il va falloir former ces gens-là. Il va y avoir différents niveaux. Jonatan vous mentionnait qu'il y a... qu'il y a des gens dans leur métier récent qui ont porté une arme. Alors, eux, ça va être une transition. Pour d'autres, ça va être une formation qui va être plus complète. Mais l'École nationale de police va mettre les bouchées doubles pour former ces gens-là pour les avoir rapidement sur le terrain.

Alors, au final, on le répète, on veut que les contrôleurs routiers soient présents sur la route, qu'ils soient autonomes, qu'ils soient armés pour faire leur travail. Et, je vous l'ai dit, en attendant, on ne reste pas assis sur nos mains. Il va y avoir des opérations prochainement avec les différents corps de police en assistance avec les contrôleurs routiers. Et je suis très heureux de cette annonce aujourd'hui, Jonatan. Il me semble, ça fait quelques jours qu'on... quelques semaines qu'on dit qu'on a bien hâte. Puis on a entendu le message sur le terrain. Je veux remercier les contrôleurs routiers qu'on a rencontrés, M. Daigneault, avec qui on a parlé tantôt. Puis ce qu'on veut, ce qu'on veut, c'est des opérations, c'est d'avoir nos contrôleurs routiers qui soient à 100 % sur le terrain pour faire le travail qu'ils doivent faire. Merci beaucoup, tout le monde. Merci.

Le Modérateur : Merci. Puis, avant de prendre vos questions, je vais donner la parole à M. Guy Tremblay, qui va nous donner plus de détails.

M. Tremblay (Guy) : Parfait. Bien, merci. Bonjour à toutes et tous. Messieurs les ministres Julien et Lafrenière ainsi que les représentantes et représentants des médias. C'est avec plaisir aujourd'hui que je m'adresse à vous dans ce qui représente un moment charnière dans l'histoire de Contrôle routier Québec. Je suis accompagné pour l'occasion de M. Régis Gagnon, directeur général du soutien aux opérations par intérim au sein de ma vice-présidence.

C'est une grande satisfaction pour moi de vous annoncer que les contrôleurs routiers pourront bientôt reprendre la route en toute sécurité et faire la différence partout au Québec. Comme l'évoquaient messieurs les ministres, plusieurs étapes sont à réaliser avant le retour complet des contrôleurs routiers sur la route. Les équipes de la société de Contrôle routier Québec et les différents partenaires impliqués mettent tout en œuvre pour que ce soit fait aussi rapidement que possible. L'arrêt des activités de patrouille a un impact direct sur la sécurité des usagers de la route, sur le nombre d'infractions et sur la protection des infrastructures québécoises... des infrastructures routières. Normalement, en moyenne, 100 000 interventions sont réalisées annuellement par les contrôles routiers. 30 à 35 % de ces interventions se concluent par une ou des infractions en raison, par exemple, de l'état mécanique du véhicule ou encore du respect des heures de conduite. L'ajout d'une arme à feu à l'équipement de protection des contrôles routiers est la meilleure option afin de s'assurer... d'assurer leur sécurité et favoriser leur retour sur le réseau routier. La possession de l'arme à feu permet, entre autres, de rééquilibrer le rapport de force en faveur du contrôleur routier, par exemple lors d'interventions qui se déroulent en présence d'armes à feu ou lorsque l'individu agressif manifeste son intention de causer des dommages corporels.

Cette décision importante étant prise, voici nos prochaines étapes. D'abord, nous sommes déjà en action pour planifier la formation requise avec l'École nationale de police du Québec. Celle-ci nous a déjà assurés que la formation des contrôleurs routiers était pour elle une priorité. En parallèle, afin de permettre le port de l'arme à feu et aussi pour répondre au jugement du tribunal, nous... nous devons de... faire de façon prioritaire la mise à jour de plusieurs politiques et procédures et définir l'approche d'intervention des contrôleurs routiers pour qu'elle soit cohérente avec le modèle national de l'emploi de la force. Comme l'a dit M. le ministre Julien, il y a 50 contrôleurs routiers qui ont par le passé été formés pour porter une arme et qui seront priorisés pour le déploiement. Les autres passeront les étapes de qualifications requises. Pendant que nos contrôleurs routiers suivent leur formation à l'École nationale de police, nous allons adapter les locaux pour entreposer les armes de façon sécuritaire.

Même si l'acquisition des armes pourra se faire rapidement, la sécurité de la population sera toujours à la base de nos prochaines actions et de nos réflexions. L'armement des contrôleurs routiers n'est pas pris à la légère. Cela m'amène à vous rappeler que la décision du Tribunal administratif du travail comprenait 27 dérogations, soit 27 conditions à appliquer pour les contrôleurs routiers pour que les contrôleurs routiers puissent exercer leur métier en toute sécurité. Celles-ci sont regroupées en trois grandes catégories : la santé et la sécurité au travail incluant les formations, l'accès au Centre des renseignements policiers du Québec et l'ajout d'une arme complémentaire... d'un équipement complémentaire. Donc, le travail qui reste à faire ne concerne pas uniquement l'arme à feu, les plans d'action et beaucoup plus... les plans d'action à répondre... ce à quoi on doit répondre, c'est beaucoup plus large.

Comme l'a souligné M. le ministre Julien, depuis le jour de la décision, la SAAQ est pleinement mobilisée et à l'oeuvre pour répondre aux exigences du tribunal et continuer à contribuer à la sécurité routière. Je tiens à mettre en lumière le travail réalisé par nos équipes en collaboration avec nos différents partenaires et qui témoignent de notre engagement. Nous avons entrepris une vaste révision des directives encadrant les pratiques, les méthodes et les procédures de travail, de même que la formation et l'information diffusées aux contrôleurs routiers en collaboration avec l'École nationale de police du Québec. De plus, afin de permettre aux contrôleurs de poursuivre leur mission malgré la décision du tribunal, nous avons mis sur pied des opérations simultanées avec les corps de police et nous avons fait en sorte que nos contrôleurs routiers puissent offrir une assistance aux policiers lors de leurs interventions concernant le transport de personnes et de bien.

En ce qui concerne le travail sur le terrain, les travaux d'analyse de risque pour les activités de patrouille menés en collaboration avec la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec se poursuivront en parallèle de la reprise progressive des activités. Ces analyses de risque sont nécessaires à la levée des dérogations de la CNESST.

Enfin, 50 sites stratégiques de surveillance sont en analyse présentement pour faire l'objet d'activités d'assistance avec les corps de police. Nous avons des ententes avec la Sûreté du Québec, avec le Service de police de la Ville de Montréal et avec l'Association des directeurs de polices pour les autres partenaires policiers. Ces activités permettront d'assurer la surveillance du transport des personnes et des biens, et ce, dès les prochaines semaines. Bref, soyez assurés que toute l'organisation et les contrôleurs routiers sont engagés dans l'objectif d'avoir des routes plus sécuritaires pour tous. Merci.

Le Modérateur : Merci, M. Tremblay. Alors, pour la période des questions, bien, la formule habituelle, une question, une sous-question, puis on pourra revenir s'il y a des questions supplémentaires. Alors, je ne sais pas qui veut y aller en premier. Donc, Sébastien Desrosiers, Radio-Canada.

Journaliste : Bonjour. Acheter des armes, former du personnel, j'imagine que cette mesure-là s'accompagne aussi peut-être d'un salaire plus élevé pour les gens qui vont... qui vont porter une arme. Combien ça coûte, armer les contrôleurs routiers?

M. Julien : Parfait. Alors, on a fait de l'évaluation des coûts, puis ce n'est pas... ce n'est pas du tout l'élément qui était... qui nous a amené la décision, mais quand même, comme audit comptable, je voulais savoir, là, quand même, cet élément-là. Je ne rentrai pas dans la négociation, je vais y aller après sur la négociation, mais sur le coût spécifique, on a évalué le coût des formations, le coût des équipements, les coûts de maintenance sur une période de 15 ans. Alors, j'ai demandé : Faites-moi l'analyse 17855 entre le Taser puis l'arme à feu pour les 15 prochaines années. Je ne vais pas vous détailler le coût spécifique, parce qu'on va faire des appels d'offres, puis je me commettrais en disant : Bien, voici le coût. Surprenamment, l'arme à feu, bien que ce n'était pas un vecteur de décision, est moins dispendieuse que le Taser, sur une période de 15 ans, on parle d'à peu près, sur ces volets-là, formation, entretien, acquisition, une quinzaine de millions de dollars sur 15 ans.

M. Lafrenière : Et si je peux... si je peux ajouter...

M. Julien : Juste pour la négo, on a eu des bonnes rencontres avec M. Daignault, puis je pense qu'il l'a dit aussi publiquement. Donc, c'est pour ça que je me commets. La rencontre qu'on a eue, M. Daignault m'a dit : C'est pour la sécurité, Jonatan, et pour nous, là, ça n'a aucune... à la table de négociation, dont je ne me mêle pas, ce n'est pas dans les discussions entre le syndicat et Mme Duranceau au Conseil du trésor. Donc, on ne voit pas les l'effet, mais pour moi, encore là, ce n'est pas un élément qu'on a considéré dans l'état de situation.

M. Lafrenière : Et pour la prise de décision, pour nous, l'AIE, l'arme à impulsion électrique était une demi-mesure. Quand on parle du coût, ça a été mis sur 15 ans parce que c'est la durée de vie moyenne qu'on a évaluée pour une arme à feu. Et vous allez me demander : Pourquoi l'AIE coûtait est plus chère? Il y a une calibration annuelle qui doit être faite dans nos laboratoires et tout. Voilà pourquoi le coût était plus élevé. Ce n'est pas ce qui a guidé nos décisions du tout, mais on trouvait que l'AIE, c'était une demi-mesure qui ne permettait pas aux contrôleurs routiers de faire pleinement leur travail.

Journaliste : Bien, on comprend que certains au gouvernement étaient prêts à faire cette annonce-là il y a plusieurs mois. Qu'est-ce qui a bloqué?

M. Julien : Ce n'est pas la compréhension que j'en ai. Donc, il y a des choses que vous dites que ce n'est pas du tout la compréhension que j'en ai. C'est-à-dire qu'entre un vœu et une idée... c'est-à-dire que rapidement on est capable de concevoir, quand on discute avec des gens, que l'arme à feu est l'outil qui devrait être préconisé. La différence qu'on veut faire... L'annonce qu'on fait aujourd'hui, puis je vous le dis, là, dans les dernières semaines, ça a saigné du nez, là, il y a des travaux continuels qui ont eu lieu, il y a des collaborations avec le MSP. Les gens ont travaillé d'arrache-pied. C'est-à-dire qu'entre l'idée et la concrétiser avec 27 dérogations, quand je parlais de 450 actions, on ne pouvait pas aller plus vite que maintenant. Puis on est allé le plus vite qu'on pouvait.

M. Lafrenière : ...ce qu'on vous présente aujourd'hui, ce n'est pas que l'arme à feu, ça fait partie de l'ensemble des mesures. Puis il y a plusieurs mesures qu'on a dû prendre ensemble, qu'on a trouvé... dû trouver des solutions. Ce n'est pas que l'arme à feu qu'on annonce ce matin.

M. Julien : ...à titre d'exemple, la semaine dernière, on voyait qu'on... on avait des discussions, puis, sans rentrer dans le détail des discussions, où il y avait des enjeux où on devait avoir une collaboration entre le MSP et les contrôleurs. Puis soudainement, cette collaboration est arrivée après qu'Ian et moi on ait discuté ensemble. Puis encore là, ce n'était pas une mauvaise volonté, c'est... Ça prend une volonté commune de collaborer. Puis somme toute, ça a très bien été, mais il y avait beaucoup de travail à faire, alors plus rapide que ça, moi, je n'étais pas capable.

Le Modérateur : Merci. Marc-Antoine Nunez, TVA.

Journaliste : Bonjour, vous... vous avez mentionné les tragédies qui sont survenues dans les dernières semaines cet été. C'était une demande depuis 40 ans, quasiment, des contrôles routiers. Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui pourraient croire que, bien, c'était peut-être trop tard, ces mesures-là?

M. Julien : Bon, écoutez, puis on a eu cette discussion-là. Ce qu'on a observé, c'est quand même une modification, puis on est allés sur le terrain, Ian et moi, puis quand on parlait aux contrôleurs, je leur disais : Oui, mais vous en avez besoin aujourd'hui, est-ce que ça a changé? Clairement, l'intervention des contrôleurs routiers face à des situations à risque a changé dans les dernières années. On parlait tantôt de vols de véhicules. Il y en a de plus en plus. On parlait de gang de rue, on parlait... entre autres, on me disait, puis là c'est des discussions que j'avais avec des contrôleurs, tu sais, un camion U-Haul pendant... pendant la période de la récolte, là, dans les champs, ils n'arrêtent pas ça, là, actuellement, là, parce qu'il y avait... il y avait des préoccupations. Donc, ça a changé.

Alors, oui, ça fait un certain temps que la revendication était, mais ça a changé, ça s'est accentué. Puis on a le tribunal administratif qui a fait un travail en mars dernier, qui l'a précisé puis qui l'a confirmé. Alors, pour moi, ça fait... on avait besoin d'agir puis on agit maintenant. Maintenant, on voit qu'il y a des situations d'accidents avec des camions lourds. C'est toujours un accident de trop. Je persiste à penser que la présence des contrôles routiers sur nos routes vise à atténuer ces risques-là de manière importante. C'est un superoutil. Maintenant, je ne fais pas de corolaire direct par rapport aux données qu'on reçoit, mais c'est important pour nous qu'ils soient sur la route. Alors, on reconnaît ça puis c'est le premier objectif que je me suis donné le 11 septembre dernier, c'est : comment je fais pour que les contrôleurs routiers retournent sur nos routes? Je veux qu'ils y soient.

M. Lafrenière : Oui, puis le coroner va nous aider aussi. La raison pour laquelle j'ai demandé une enquête du coroner, c'est que, voyant ce qui arrivait puis voyant aussi que les citoyens s'inquiétaient, c'était important d'aller au fond des choses, de voir ce qui a pu causer ça. Puis Jonatan l'a bien dit, on ne fait pas de lien directement 17903 entre les deux, mais c'est de dire : Il est arrivé des accidents avec des poids lourds, on veut aller au fond des choses.

Le Modérateur : En sous-question.

Journaliste : Bien, justement, vous parlez d'inquiétude. J'ai parlé avec des policiers de la Sûreté du Québec dans les dernières semaines qui me mentionnaient aussi qu'eux ont une crainte, justement, dans cet esprit de collaboration avec les contrôleurs routiers, en attendant, qu'on n'ait pas l'effectif nécessaire pour accompagner les contrôleurs, le temps qu'ils puissent retourner sur les routes. Êtes-vous certains, vraiment, que les différents corps policiers ont les effectifs nécessaires?

M. Lafrenière : Absolument.

Journaliste : Oui?

M. Lafrenière : Je peux vous dire que le 29, quand on était ensemble sur le terrain, les bottines ont suivi les babines. Écoutez, à Montréal, il y a eu des opérations, Gatineau, Sûreté du Québec. Puis ça fait partie du mandat de la police, en passant, de faire ces opérations-là en... au niveau de la sécurité routière. Alors, oui. Et l'ADPQ a répondu présent, ont levé la main en disant : Regardez, on va faire des opérations nationales concertées. Dans mon ancienne job, je l'ai fait assez souvent pour dire que ça se fait, ça se fait au niveau de la sécurité routière, que ce soit pour les piétons, les cyclistes, des opérations aussi pour le cellulaire au volant. Ça fait partie du mandat de la police. Alors, oui, ça fait partie de leur mandat. Puis, les prochaines semaines, prochains mois, ils vont le faire parce que c'est important.

Le Modérateur : Charles Lecavalier, La Presse.

Journaliste : Bonjour. Juste pour savoir... parce que vous avez parlé, là, des... que c'étaient trois grandes préoccupations dans les 27 recommandations, là. Pour ce qui est de l'accès aux renseignements, est-ce que... est-ce que vous pouvez donner plus de détails là-dessus, c'est... quels changements vont être faits?

M. Lafrenière : Oui. C'est un protocole d'entente qu'on a entre les contrôleurs routiers, le ministère de la Sécurité publique, la Sûreté du Québec, puis c'est le plus loin que je vais aller pour le protocole d'entente, parce que ça demeure à notre niveau, c'est du renseignement, mais, oui, on va travailler ensemble.

Journaliste : Et c'est quoi? C'est que, dans le fond... Je comprends que vous ne pouvez pas tout dire, là, mais...

M. Lafrenière : Ils vont avoir accès à de l'information qu'ils avaient plus difficilement présentement.

Journaliste : Donc... Mais c'est-tu des numéros de plaque, là, le dossier...

M. Lafrenière : Votre question est bonne, mais je n'y répondrai pas.

M. Julien : Mais moi, vu...

M. Lafrenière : Vous m'excusez. En tout... Mais vous comprenez... En tout respect, ce n'est pas parce que... Vous comprenez que c'est de l'information qui est sensible. On va le partager avec les contrôleurs routiers, on va travailler ensemble. Mais tout ce qu'on met en place, c'est pour assurer la sécurité des contrôleurs routiers. Quand ils interviennent, ce que le tribunal vient nous dire, c'est qu'ils travaillaient à l'aveuglette. Ils n'avaient pas toute l'information. On va le corriger. Là, ce que je ne veux pas rentrer, c'est dans le détail de comment ça va se passer. C'est tout.

M. Julien : Oui. Puismoi non plus, je n'entrerai pas dans le détail, mais le protocole permet... quand on travaille avec les contrôleurs routiers et le MSP, le protocole qui a été défini, ça permet aux contrôleurs routiers, quand ils font une intervention, d'avoir l'information nécessaire pour faire leur intervention de manière sereine. Une fois que j'ai dit ça, je ne rentre pas dans le détail de l'information nécessaire.

Journaliste : ...en sous-question... puis là je pose la question, je ne connais pas du tout le métier des contrôleurs routiers, mais est-ce que, finalement, on n'est pas... est-ce qu'on ne pourrait pas faire le pas de plus puis les transformer en policiers spécialisés en opération de camionnage? Ou ils deviennent... Est-ce qu'ils deviennent ça, finalement, ou c'est...

M. Julien : Non, bien, pas du tout.

Journaliste : OK.

M. Julien : Alors, ce n'est pas le même travail. Je pense qu'on peut travailler certainement, là, en assistance mutuelle. Tu sais, eux autres, là, vérification mécanique, respect... respect sur les heures de conduite, etc., c'est un rôle assez spécifique.

Journaliste : OK.

M. Julien : L'outil qu'on leur fournit, c'est parce que c'est un rôle qui est devenu de plus en plus à risque, puis c'était le moment de le faire.

M. Lafrenière : Oui. Puis c'est un... c'est un travail qui est... qui se fait ensemble. Tu sais, vous faites le lien entre policiers et contrôleurs routiers. J'ai énormément de respect pour le travail qu'ils font. Comme policier, je peux vous dire que j'ai travaille souvent avec eux, et c'est... ils venaient compléter ce qu'on faisait sur le terrain. Ils ont une expertise qu'on n'a pas du tout comme policiers, complètement, que ce soit dans les équipements, dans les connaissances au niveau des mesures, au niveau du code de sécurité routière, spécialement pour les poids lourds ou le transport de personnes.

Ça fait que, oui, c'est un job qui se fait ensemble, mais, pour moi, ce ne sont pas des... ce n'est pas... ce n'est pas un ou l'autre, c'est un et l'autre, ils doivent travailler ensemble. On a besoin de travailler avec les contrôleurs routiers. C'est une job qui est hautement spécialisée. Je peux vous faire le même parallèle avec des gardes-chasse qui sont très spécialisés dans ce qu'ils font. Vous allez me dire : Oui, mais ils portent maintenant une arme de service, ça fait que ce sont des policiers. Absolument pas, mais on travaille ensemble.

Le Modérateur : Rémi Léonard, Le Soleil.

Journaliste : Oui. Bonjour.

M. Julien : Bonjour.

Journaliste : Pour revenir sur les délais, est-ce que le fait que c'est un dossier de CNESST, ça peut... On sait que c'est une grosse machine administrative, quand même. Est-ce que vous diriez que ça peut... que ça a pu jouer dans les délais encourus, surtout quand le TAT est impliqué dans tout ça?

M. Julien : Vous parlez du délai entre quand et quand?

Journaliste : Le délai depuis la décision du TAT, je dirais.

M. Julien : Je ne peux pas...

Journaliste : Est-ce que c'est des allers-retours avec la CNESST?

M. Julien : Non, je ne peux pas parler pour le délai, là, le délai... Moi, je peux parler à partir du 11 septembre de manière beaucoup plus spécifique, là. À la fin, là, moi, j'ai eu l'assurance de la CNESST qu'ils allaient répondre présents et ils sont... Comme je dis souvent... Je demande toujours à mes équipes : Le chrono est rendu où? Alors, des fois, le chrono est chez nous quand on doit fournir des réponses. Quand je dis «chez nous», du côté MSP, SAAQ. Puis j'aime ça quand le chrono est rendu à la CNESST, ça veut dire que maintenant on est en attente. Puis, conjointement, on comprend qu'on ne veut pas avoir le chrono chez nous, puis ça avance très rapidement. Donc, j'ai une très bonne réponse actuellement de la CNESST.

Journaliste : D'accord. Puis sinon, bien, vous disiez que c'était votre grande priorité, votre dossier le plus urgent. Donc, ça devient quoi maintenant que cette étape-là est franchie?

M. Julien : Alors là 17855 je ne voudrais pas vous promettre sur le prochain dossier. Ce que j'observe quand j'arrive aux Transports et à la Mobilité durable, c'est que des dossiers, il y en a une panoplie, des dossiers hyper importants, de grande envergure. Mais celui-là me touchait particulièrement parce que, dans le côté de la mission du ministère, la sécurité routière, c'est au cœur de notre mission. Nos citoyens et nos citoyennes s'attendent à ça. Et clairement, ça m'a pris une demi-heure pour comprendre qu'on avait un grand problème le 11 septembre dernier quand on m'en a parlé. Puis j'ai fait... J'ai fait aller mes tambours autant que je pouvais dans les cinq, six dernières semaines.

Le Modérateur : Philippe Rodrigue Comeau.

M. Lafrenière : Tout le monde est content aujourd'hui, hein?

Journaliste : Bien oui, c'est le fun.

M. Lafrenière : On a le droit.

Le Modérateur : Philippe Rodrigue Comeau, Cogeco.

Journaliste : Bonjour à tous. Quelle proportion du travail était déjà accomplie à votre arrivée le 11 septembre? Est-ce que c'était une page blanche ou il y avait quand même pas mal de travail de fait? Il restait quoi, là, à faire dans les dernières semaines?

M. Julien : Je n'irai pas dans le calcul des travaux à faire, puis du travail à faire. Tu sais, les volets des fois complexes, c'est les volets aussi de fin de course, c'est des volets consensuels, c'est les volets de collaboration fine sur du petit détail. Il restait beaucoup de travail à faire, mais je ne peux pas qualifier qu'est-ce qui avait été fait avant et après. Moi, je peux... Je peux vous dire que le 11 septembre, c'est la priorité. Aujourd'hui, je suis content d'arriver au bout de la... au bout du chemin.

Journaliste : Est-ce qu'à partir du moment où on va avoir atteint la formation complète des 300 agents, ça va devenir, je le soupçonne, là, mais obligatoire de porter une arme pour un contrôleur routier? Parce que j'ai cru comprendre qu'il y en a qui n'étaient peut-être pas nécessairement à l'aise avec cette idée-là au sein des équipes.

M. Julien : On a eu de bonnes discussions avec Guy et avec Régis sur ces éléments-là. On comprend que d'amener ces... d'amener l'arme à feu, certains ne sont pas à l'aise, puis d'autres pourraient ne pas réussir la formation. On pense que ça va être assez marginal, là. Puis quand je dis assez marginal, là, tu sais, c'est... C'est très peu de contrôleurs routiers. À la fin, on va essayer d'aménager, puis je pense qu'on va le faire. Par exemple, certains contrôleurs routiers pourraient être aux balances puis ne pas faire... faire des interventions techniques qui ne nécessitent pas le port d'arme. Bref, on ne laissera personne en arrière... Avec... Avec les éléments qu'on a là, on pense que ça va être très marginal. On va le voir quand on va l'appliquer, mais ça va être possible pour certaines fonctions qu'on va vouloir adapter pour ne pas qu'il y ait le port d'arme, si une des deux situations que j'ai nommées se présente. Je ne sais pas si, Guy, tu veux compléter.

M. Tremblay (Guy) : Bien, en fait, c'est sûr que le personnel est au cœur de toutes nos préoccupations. Si... Comme vous énoncez, s'il y en a qui ne réussissent pas la formation ou qui n'ont pas d'intérêt, bien, on va l'analyser au cas par cas. Puis, comme M. Julien dit, bien, on va les relocaliser à l'intérieur de notre organisation.

Journaliste : Mais d'arme à feu, pas de patrouille sur les routes.

M. Tremblay (Guy) : Ils auront des tâches complètement différentes de ce qu'un contrôleur routier sur route, qui est un uniforme, fait.

M. Julien : C'est l'exigence.

Journaliste : Merci.

Le Modérateur : Thomas Laberge, LaPresse canadienne.

Journaliste : Pour revenir sur ce que mon collègue a posé comme question, est-ce que... Là, je comprends, au fond, c'est parce que vu que c'est une nouvelle exigence que vous imposez à des contrôleurs routiers qui sont déjà là, vous ne voulez pas les obliger à 100 %, mais des nouveaux contrôleurs routiers qui vont être embauchés dans l'avenir, est-ce qu'ils vont être avoir l'obligation de réussir la formation et d'être armés?

M. Julien : Bien là, on n'a pas eu cette discussion-là, mais si Guy me dit que non, je vais être très surpris.

M. Tremblay (Guy) : Bien, en fait, à partir...

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Tremblay (Guy) : Non, mais c'est clair, à partir du moment qu'un contrôleur routier est sur route, en uniforme bien identifiable à première vue comme tel, c'est un incontournable. C'est un outil de travail au même titre qu'un policier.

Journaliste : Mais je parle pour les nouveaux, là.

M. Julien : Pour le recrutement...

M. Tremblay (Guy) : Pour le recrutement, ça fait partie du changement de position qu'on a présentement. Donc, dans le profil qu'on va chercher, c'est sûr qu'on a un profil d'agent de la paix avec une arme à feu, au même titre que les policiers, les gardes du corps, les agents de protection de la faune, etc.

Journaliste : Oui. Un peu dans le même ordre d'idée, là, vous avez nommé des nombreux enjeux auxquels la profession fait face. Est-ce qu'il faut en embaucher davantage que les 300 qui sont actuellement à l'emploi au Québec?

M. Julien : 330 plutôt.

M. Tremblay (Guy) : 330. Oui, c'est ça.

Une voix : 330 plus, mettons.

M. Tremblay (Guy) : Nous, on fait des analyses de... tu sais, positionnement au niveau de la carte géographique du Québec. À 330, c'est sûr que si le ministre Julien me dit : On va vous en donner 500, 600 de plus, bien, on va dire oui, mais à 300...

M. Julien : Ça non plus, on n'en a pas parlé.

Des voix : Ha, ha, ha!

Journaliste : Mais, par exemple, je veux dire, il n'y a pas des zones plus sensibles où, par exemple, on se dit ça en prendrait plus dans un seul poste pour justement assurer la sécurité, comme les policiers patrouillent à deux, par exemple?

M. Tremblay (Guy) : Nous on fait des analyses constantes de ce qui se passe sur le territoire. Puis à 330, on réussit à couvrir l'ensemble du territoire québécois actuellement. Puis quand il y a des grands enjeux, nous, on fait des repositionnements stratégiques de personnes. Comme là, on a pris, il n'y a pas tellement longtemps, le contrôle du Bureau du taxi de Montréal qui a fermé ses portes à quelque part en 2022, fin 2022. Donc, on a rajouté du personnel sur l'île de Montréal pour contrôler non seulement le transport rémunéré de personnes par automobile, mais aussi les véhicules lourds et les autobus, vraiment dans notre créneau qu'on a rajouté du personnel dans la région de... périphérie de Montréal.

Le Modérateur : M. Lafrenière, vous vouliez rajouter.

M. Lafrenière : Oui, si je peux me permettre d'ajouter parce que j'entends certaines questions puis je veux peut-être amener une précision. Ce n'est pas la seule fonction qui a changé avec le temps. Tu sais, certains demandaient : Pourquoi après tant d'années, ils sont armés? On en a parlé de façon indirecte depuis tantôt, mais les douaniers, ça a été changé. Les douaniers sont rendus armés. Ça a été un changement qui a été fait. Ça n'a pas été fait dès le départ de leurs fonctions, ça a été fait en cours de fonction. Agents de protection de la faune, c'est la même chose. Et, à chaque fois, il y a des individus soit qu'ils n'étaient pas qualifiés, soit qu'ils étaient près de la retraite puis ils ont dit : Moi, je ne veux pas me lancer là-dedans. Puis il y a des solutions qui ont été trouvées, mais la fonction a changé avec le temps.

Le Modérateur : Je vais me permettre deux petites questions aussi. Marc-André Gagnon, Journal de Québec. Vous avez parlé tout à l'heure de 50 contrôleurs routiers qui ont été formés par le passé pour porter une arme. Est-ce qu'il y a une raison spécifique, pourquoi ces 50 contrôleurs-là ont déjà une formation?

M. Julien : Bien, de ce que je conçois, M. Gagnon, c'est que c'était dans des fonctions précédentes, en réalité, peut-être, des anciennes jobs...

Le Modérateur : Des anciens policiers.

M. Julien : Par exemple. Alors, il y en a une cinquantaine. Puis là la discussion qu'on a eue même, c'est... probablement qu'ils ne sont pas... ils sont à niveau aussi variable, là, ce n'est pas pareil si ça fait 15 ans que je ne porte plus d'arme à feu que si ça fait 12 mois. Mais c'est certainement ceux qu'on va prioriser dans la formation, dans la première vague de formation, là. Je ne vais pas, Guy, si tu veux ajouter.

M. Tremblay (Guy) : En fait, c'est exactement, vous l'avez dit parfaitement, c'est des gens qui ont été policiers, qui ont été gardes du corps, qui ont été agents de protection de la faune, qui ont été dans les services correctionnels, des gens qui ont déjà eu toutes les qualifications. Donc, dans leur cas, on en est ni plus ni moins qu'à des requalifications, puis, évidemment, bien, ça s'échelonne dans le temps, là. Comme M. Julien dit, bien, si ça fait 15 ans qu'il a été policier, on est peut-être dans une autre, game, là, pour une qualification complète, mais on l'analyse encore une fois cas par cas. On a des dossiers qu'on est en train d'élaborer, puis l'École nationale de police va les avoir très rapidement.

Le Modérateur : OK, je comprends. Puis une petite précision, là, moi, je ne connais rien là-dedans, mais le type de pistolet en tant que tel, c'est le même que les policiers ou...

M. Tremblay (Guy) : Bien là, on va être en appel d'offres, assurément. Mais c'est sûr qu'on ne sera pas à des années-lumière de ce que les policiers ont. Principalement, c'est des 9 millimètres qui sont utilisés par les corps de police. Je n'irai pas dans des marques spécifiques, là, c'est l'appel d'offres qui va le déterminer, mais ça devrait s'apparenter grandement des corps de police, parce que la formation aussi est en fonction de ce type d'armement là.

M. Julien : Je prends la balle au bond pendant que Guy, il dit : On s'en va en appel d'offres, mais on est capable sur l'intérimaire aussi. On a des armes qui ont été identifiées par d'autres services qui sont en surplus. Donc, l'appel d'offres ne sera jamais à un frein, on a une capacité temporaire d'avoir des armes à feu au rythme de la formation qu'on va donner, même si l'appel d'offres n'est pas complété.

Le Modérateur : OK. Est-ce qu'il y avait des questions additionnelles en français avant qu'on passe en anglais? M. Desrosiers.

Journaliste : ...si je peux me permettre. Dans les prochaines semaines, vous avez parlé de lieux de contrôle fixes. En quoi ça consiste, au juste? Est-ce que vous pouvez élaborer?

M. Julien : Oui. Bien, je vais laisser Guy élaborer, mais il y a une cinquantaine de sites qui ont été identifiés, on appelle ça des sites stratégiques, de mémoire, Guy, qui vont permettre justement de faire une intervention conjointe... pas conjointe, excusez-moi, d'assistance entre les services de police et les contrôleurs. Juste là-dessus, c'est, ces points-là, c'est des points qui sont identifiés par les contrôleurs routiers, puis là on demande l'assistance des services de police sur ces points-là. Puis, dans d'autres cas de figure, on va avoir aussi de l'assistance sur des événements sporadiques où les services de police disent : Aïe, là, j'aurais besoin d'avoir l'assistance des contrôleurs. C'est la grande distinction qu'on va avoir dans les prochaines semaines qu'on n'avait plus suite au jugement. Maintenant, pour les sites stratégiques, Guy.

M. Tremblay (Guy) : Oui, bien, on a des sites qu'on a regardés, puis, dans le fond, on le fait avec la collaboration de la Fraternité des constables du contrôle routier Québec, on le fait avec la CNESST, on regarde ça ensemble pour voir les sites où on pourrait opérer. Ce qu'on a regardé... il y a Sainte-Luce qui est un site où on pourrait éventuellement opérer parce que ça répond à des... ou à certaines caractéristiques qui sont acceptables pour la CNESST. On a l'aéroport de Montréal qui est un... qui est une plaque névralgique. Non seulement il y a le transport rémunéré de personnes par automobile dans ce secteur-là, mais il y a aussi un gros chantier de construction avec des véhicules lourds qui circulent constamment. Puis on est en élaboration aussi pour d'autres secteurs. Là, on est toujours dans les analyses, mais on parle de Charlevoix avec les côtes qu'on connaît, avec les secteurs de vérification de freins. Donc, on est dans des endroits comme ça. Puis le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine est un autre secteur qu'on regarde, puis on en a une cinquantaine d'autres, là, où on va faire les analyses qui vont répondre à tous les impératifs puis pour les assistances avec les corps de police qui vont répondre à tout ça.

M. Julien : Donc, le déploiement ne sera pas optimisé tant qu'ils ne seront pas tous formés, mais ce qu'on fait dans l'intervalle, c'est des sites stratégiques avec les services de police et à la demande des services de 17855 police, des situations spécifiques, puis c'est ça qui va nous permettre, dans l'intervalle de compléter les formations, d'avoir les contrôleurs routiers qui sont efficaces sur nos routes.

Journaliste : Merci. Puis du côté des effectifs, on parle de 330 contrôleurs. Est-ce que ces postes-là sont à l'abri des différentes compressions qu'on voit dans les ministères depuis un certain temps?

M. Julien : Ils ne sont pas sur mon radar dans... dans les enjeux d'effectifs.

Le Modérateur : Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres questions. Sinon, on va passer en anglais avec...

M. Julien : Pour les questions en anglais, ça va être Ian qui va répondre. Il nettement meilleur... il est nettement meilleur que moi, mais moi, je vais lui souffler des réponses, mais il est très, très bon, tu vas voir.

Le Modérateur : Alors, Cathy Senay, CBC.

Journaliste : Perfect. You said that you still remember pretty well the accident that took place a few weeks ago where a boy and her... his mother died. How having traffic controllers wearing a gun would have helped?

M. Lafrenière : Let's be honest, it's not going to stop that. It's not going to provide every accidents that we get on highways. But that have been said, that's the reason why I just point out the fact that ask coroner to do a full investigation about the latest accidents that we had on highway 30. And that one in particular is so close to my riding, I can tell you that a lot of people was quite scared about that, stating : Why that happened? Why that happened? Is it because of a lack of training, knowledge? Is it drivers from a different province that just got here? No clue. Is this going to help at the end of the day? For sure, it's going to help. Having police officers patrolling this province, it's helping generally speaking. But again, we had to be careful. I can't confirm you that today having traffic controllers back on the road is going to stop every possible accidents. That's why I asked the coroner to do a full investigation, we'll see why that happened, because this is something that... it's more than due to the families, they want to know what happened and why that happened. But traffic control is going to help for sure, but it's not going to stop every accidents.

Journaliste : And...

M. Julien : Juste... Je vais... je vais le faire en français. La question qui est posée, ce n'est pas... elle ne peut pas être tournée comme ça pour moi. Ce n'est pas le fait d'avoir un contrôleur armé... en quoi ça aurait permis de réduire, puis on ne pourra pas tous les capter, mais c'est le fait d'avoir des contrôleurs routiers sur nos routes qui va réduire, puis pour qu'ils soient sur nos routes, le tribunal nous dit qu'ils... armés. Donc, il ne faut pas faire le lien que si le contrôleur armé... que c'est l'arme qui donne l'efficacité au contrôleur. Le contrôleur, il est efficace s'il est sur le terrain, puis actuellement il ne peut pas aller sur le terrain s'il n'est pas armé pour certaines situations de risque que le tribunal nous dit. Alors, je ne fais certainement pas la double liaison, c'est la présence des contrôleurs routiers sur nos routes qui va... qui vont diminuer ces effets-là.

Journaliste : And the fact that you want to invest and train traffic controllers to use a gun, why is it... why is it so important that, in 2025, traffic controllers, as custom officers, do use, like, a gun in their... while they are working?

M. Lafrenière : First of all, you're talking about using the gun. I would love, to be honest, them not to use it. We want them to carry one. And it's not a choice now, it's an obligation. If we don't do that, they won't be back on the road, because this is exactly what the CNESST is telling us. They can't patrol without a sidearm. The choice was either a Taser gun or a gun, a sidearm. And for us, it was... it was not the... the ultimate decision, having a Taser gun. Why that is? Because this is a halfway decision. So, that's the reason why we decided to go with the sidearm...

Une voix : ...

M. Lafrenière : But first of all, if you're asking me : Did the job change over the past 28 years? I'm just choosing 28 years for no reasons like that, because of my old puppy, but yes, it did change, it did change. And that's the reason why, when we're talking about «agent de protection de la faune», when we're talking about custom agent, yes, their job changed, and that's the reason why they're carrying a gun now. But just I want you to be careful, we never said that we want them to use the gun, and this is not the reason why we're training them. We love to train them because they won't have to use it. And there's a reason why, when we train them, «il y a la partie désescalation», which is just to make sure that the conflict is not getting over-proportioned, and we'll do everything to provide them from using the gun, but they will carry them. Why that is? Because they're facing different danger, and this is ultimately what have been asked by the... by the tribunal, it's either that or they're not patrolling. And this is not something that we're comfortable with it, not having them patrolling.

Journaliste : So, the deadline for them to be fully trained using their guns, this is like...

M. Lafrenière : Carrying their gun.

Journaliste : Carrying, yes, sorry.

M. Lafrenière : It's going to work.

Journaliste : This is like in 18 months.

M. Lafrenière : This is... yes, this is the maximum. And as soon as we're going to have some... some of those agents properly trained 17903 they'll be back on the road. So, this is not waiting 18 months. Just want to be careful about that. Ultimately, we're talking about 330 people, this is what we estimate, about 18 months to train them. But as soon as we get some ready, because like Jonatan mentioned, we gain some agent that in a previous job they've been carrying a weapon, whether they were a police officer, that were «agent de contrôle de la... protection de la faune», special constable, whatever that is, they got a previous training, and that's the reason why it could be easier to requalify them.

Le Modérateur : Alors, à moins que vous ayez autre chose à ajouter, bien, c'est ce qui conclut ce point de presse. Merci à tous. Bonne fin de journée.

(Fin à 16 h 26)

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