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(Quatre heures)
M. Marissal : Bon, alors,
bonsoir ou bonjour.
M. Cliche-Rivard : Bon matin.
M. Marissal : En fait, on est
samedi matin. Bon. La CAQ a finalement eu ce qu'ils voulaient, je ne parle pas
de l'adoption du projet de loi, parce que ça, c'était entendu, ils ont
finalement eu la chicane qu'ils cherchent avec les fédérations de médecins
depuis des années et des années. C'était devenu une obsession pour François
Legault. Alors, il aura maintenant ce qu'il cherchait. C'est malheureux, c'est
très malheureux parce que la CAQ se cherchait des coupables, se cherchait un
grand coup, parce que ce gouvernement est désespéré. Ils sont prêts à essayer
n'importe quoi et ils voient le temps leur filer entre les doigts, puisqu'il ne
reste même pas 11 mois avant les prochaines élections. Alors, ils tentent de
frapper un grand coup en frappant sur les médecins, avec un projet de loi,
a-t-on appris cette nuit, qui n'a franchement aucun bon sens, avec des
pénalités complètement absurdes, qui bafoue des droits fondamentaux comme la
liberté d'expression, le droit d'association. Ça s'en va directement dans les
tribunaux et probablement aux plus hautes instances, d'ailleurs, des tribunaux.
Alors, qu'est-ce que ça fait, à la fin,
pour les patients? Ça ne fait rien du tout. Ça démotive encore davantage. Ça
vient de donner un autre grand coup de pied dans la ruche, dans le système de
santé, qui n'allait déjà pas très bien. Les médecins sont furax avec ce qui
vient de se passer, et ça ne donnera pas un rendez-vous de plus. Les jeunes
aussi qui sont en train d'étudier pour devenir médecins sont extrêmement
inquiets. On n'a jamais reçu autant d'informations, jamais reçu autant de
témoignages d'inquiétude, y compris pendant la nuit, on était en train
d'étudier le projet de loi.
Alors, le diable est aux vaches. La CAQ a
réussi ça. C'est malheureux. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il reste 11 mois à
ce gouvernement-là, et on pourra s'en débarrasser.
M. Cliche-Rivard : Merci,
Vincent. C'était un huitième bâillon en sept ans pour la CAQ. La CAQ ne sait
pas faire autrement, en fait, récemment, là, c'est un gouvernement chicanier
qui n'est pas capable de s'entendre avec personne, qui fait juste accumuler
bâillon sur bâillon, qui fait juste accumuler la fin des contre-pouvoirs un après
l'autre. On a appris, là, justement, hier, que la CAQ n'avait rien de mieux à
faire que de couper la tête de ceux qui questionnaient leurs méthodes à
l'intérieur même du ministère de la Santé. Alors, le message est très clair,
là, de la part de ce gouvernement-là autoritaire : Ou bien vous suivez le
pas ou bien vous déguerpissez, parce que nous autres, on n'a pas de tolérance
pour la dissidence.
C'est un gouvernement qui est en perte de
repères, un gouvernement qui est en perte de moyens, qui est complètement
désespéré et qui veut passer au travers de la gorge puis au travers des
Québécois et des Québécoises ses réformes qui sont mal ficelées, qui sont
bâclées et qui sont juste faites pour essayer de changer le narratif. Mais les
Québécois le savent très bien que la CAQ n'a rien réalisé, la CAQ n'a rien
livré, que ce sont les fiascos et les scandales qui s'accumulent. Les Québécois
se souviennent très bien et se souviendront très bien de Northvolt, de SAAQclic,
de Lion Électrique et des autres. Ils se souviennent très bien des centaines de
millions de dollars qui ont été gaspillés, se souviennent très bien aussi des
autres réformes comme celle du PL 15, qui n'a absolument rien donné,
certainement pas de services aux patients.
Alors, la CAQ pense peut-être qu'elle est
gagnante aujourd'hui, on en doute fortement, mais aussitôt cette journée-là
derrière eux, aussitôt les vrais scandales puis aussitôt les vrais problèmes
vont les rattraper. Alors, les Québécois, eux, ont dit la semaine dernière, on
l'a vu, là, dans les sondages, qu'il y avait une perte de confiance totale
envers le premier ministre Legault. Il n'y a rien de ça qui s'améliore aujourd'hui,
puis, au contraire, je pense qu'au fur et à mesure que des bâillons s'accumulent,
au fur et à mesure que les mesures autoritaires vont aller de l'avant, bien, la
confiance va s'éroder encore plus, puis c'est un Québec qui a déjà dit à
François Legault que c'était terminé. Alors, aussi bien puisse-t-il réaliser l'inévitable
le plus rapidement possible puis qu'il arrête de faire des dommages. Je pense
que, les Québécois, c'est ce qu'ils lui demandent. Merci beaucoup.
(Fin à 4 h 04)