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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, cheffe du deuxième groupe d’opposition, et M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de travail

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, October 30, 2025, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures)

Mme Ghazal : Bonjour. Bonjour, tout le monde. Mon Dieu! Vous n'êtes pas nombreux. Il y en a qui sont en train, peut-être, de fêter pour les 30 ans du référendum. C'est peut-être ça. Je les comprends.

Bien, écoutez, bien, aujourd'hui, justement, le 30 octobre, ça fait 30 ans que le dernier référendum a eu lieu. Moi j'avais 17 ans, je n'avais pas le droit de vote, malheureusement, j'aurais beaucoup, beaucoup aimé l'avoir. Et, aujourd'hui, on constate quelque chose qui me réjouit beaucoup, beaucoup : à quel point les jeunes... il y a un engouement auprès des jeunes pour le projet d'indépendance. Ils veulent bâtir un Québec ouvert sur le monde, inclusif, accueillant, généreux. Je les ai rencontrés quand j'ai fait... j'ai participé à la marche de samedi dernier, et c'était vraiment extraordinaire. Ils avaient des pancartes «Un Québec inclusif». Moi, ça me réjouit beaucoup.

Ça faisait longtemps que j'attendais cet engouement-là, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle Québec solidaire propose à ce que les jeunes puissent eux aussi voter pour bâtir, pour construire et créer ce pays du Québec indépendant. C'est ce que je propose aujourd'hui. Donc, j'espère que ça va avoir lieu et que leur premier vote soit pour celui d'un référendum, d'une Constitution d'un Québec indépendant. C'est ce que je souhaite ardemment.

M. Leduc : Merci, Ruba. Ce matin, je suis assez fâché. Hier, le ministre du Travail, Jean Boulet, a publié une vidéo pour annoncer le dépôt, aujourd'hui, de son fameux projet de loi, là, qui avait coulé il y a quelques semaines, sur les cotisations syndicales, mais c'est très malhonnête, la façon dont il l'a fait, parce que dans les cinq histoires qu'il utilise dans son petit vidéo, là, bien, d'abord, il y en a deux qui ne concernent pas des scandales financiers, puis les trois autres... il y en a un que c'est un scandale des métallos, mais que c'est les métallos eux-mêmes qui ont sorti dans l'espace public puis qui ont poursuivi le fraudeur, puis que ça va, on espère, se régler comme du monde. Puis les deux autres concernent les syndicats de la construction FTQ-Construction puis Inter, qui sont déjà assujettis, selon la loi R-20, à des audits financiers.

Alors, la baguette magique de l'audit financier de M. Boulet qui réglerait soi-disant des scandales, visiblement, ce n'est pas le cas, ils font déjà des audits financiers, ces deux groupes-là.

Par contre, ce que ça va faire, le projet de loi de Jean Boulet... ça va donner une méchante belle cagnotte aux comptables. Le Syndicat des métallos a fait des calculs. Vous savez, il va faire trois tranches. Les petits syndicats ne seront pas obligés de faire des audits, mais les moyens syndicats et les grands syndicats vont être obligés d'en faire, une mission d'examen, puis un audit complet, puis ça, ça peut coûter à peu près 6000  à 8000 $, une mission d'examen, puis 10 000 $, un audit complet. C'est beaucoup d'argent, et il y a à peu près 8000 accréditations syndicales au Québec, ils les ont classées en grosseur, ça fait en sorte qu'il y a un total de 25 millions de dollars que devront débourser collectivement les travailleurs et travailleuses, à travers leurs cotisations syndicales, à l'industrie des comptables, avec l'exercice de Jean Boulet. C'est beaucoup d'argent. On dit tout le temps que c'est un gouvernement de comptables, la CAQ, là. Les mauvaises langues pourraient se demander s'ils sont en train de se magasiner des contrats pour leur future défaite électorale de 2026, mais blague à part, ce n'est pas une bonne façon de procéder, de donner 25 millions de dollars de cotisations syndicales de manière forcée à l'industrie des comptables. Ce n'est pas une bonne façon de procéder, puis je suis déçu qu'on procède avec son projet de loi aujourd'hui.

On va le lire, bien sûr, il va être déposé tantôt, même si son contenu avait été coulé il y a quelques semaines, notamment par nous. Il y aura peut-être des modifications, bien sûr, mais ce n'est pas un projet de loi qui va servir les travailleurs, c'est un projet de loi qui va servir les petites obsessions de la CAQ.

Journaliste : Qu'est-ce que vous avez pensé de l'appel de Doug Ford?

Mme Ghazal : Écoutez, moi, je veux parler de la réaction de François Legault, qui était bien, bien heurté. François Legault devrait se regarder lui-même. Il aime ça, toujours dire que c'est la faute des autres, tout ce qui se passe puis tout ce qui va mal au Québec. S'il y a des médecins qui quittent puis que des patients vont être pénalisés, il n'a que lui-même à blâmer. François Legault, c'est de sa faute s'il y a des médecins qui quittent la province. Ce n'est pas la faute d'aucun ministre d'une autre province.

Journaliste : Mais c'est quand même particulier... premier ministre qui se mêle des affaires d'une autre province. Ça ne vous a pas dérangée un petit peu?

Mme Ghazal : Bien, je veux dire, il a le droit de le faire. Après ça, moi, ce qui me dérange, c'est ce que le gouvernement, c'est ce que le premier ministre a décidé de faire. C'est lui qui fait mal au Québec, c'est lui qui fait mal à notre système de santé, c'est lui qui est en train de faire fuir avec son projet de loi liberticide, hein? Il ne veut même pas qu'on puisse être contre puis qu'il y ait des actions concertées. C'est à cause de lui qu'on se retrouve dans cette situation-là.

Bien sûr, oui, ce n'était pas élégant de la part de Doug Ford de dire ça, mais c'est normal, il y a d'autres ministres... premiers ministres de d'autres provinces qui profitent de la situation actuelle puis du chaos qu'a créé François Legault dans notre système de santé, auprès des médecins et auprès des patients. Eux autres, ils en profitent pour leurs propres provinces, pour leurs propres intérêts. C'est tout à fait légitime, leur droit. Moi, je dénonce plutôt l'attitude de François Legault. Il devrait être beaucoup plus heurté et fâché par le fait que c'est en train de créer le chaos puis corriger sa loi. Je lui ai posé des questions pour qu'il corrige sa loi. Il y a aussi des discriminations entre les médecins hommes et les médecins femmes, puis après ça, il me dit que c'est moi qui ne comprends pas.

Journaliste : Qu'est-ce que vous avez pensé de la lettre de Mme Carmant, du Dr Carmant, hier? Laurence Carmant qui dit essentiellement : Quand je pratique en Ontario, je peux voir 8 à 12 patients dans ma spécialité, sa surspécialité dans son cas, en un avant-midi, et ici, je suis limitée à trois. C'est 75 % de moins de taux d'efficacité. Puis on lui fixe des cibles à la hausse, alors que, finalement, c'est le système qui fait en sorte qu'elle ne peut pas le faire.

Mme Ghazal : Bien, la voix de Mme Carmant est une autre voix d'une autre médecin qui s'ajoute à toutes celles qu'on entend maintenant. François Legault aime ça, chercher des boucs émissaires de tout ce qui va mal, notamment dans le système de santé. Il a décidé que c'était le médecin. C'était ça, son obsession, de dire que c'est de leur faute puis de les mettre au pas, mais au final, ce qu'il est en train de faire, c'est de pénaliser les patients. Ce que Mme Carmant puis d'autres médecins nous disent : À la fin, ce sont les patients qui ne seront pas servis d'aucune façon par cette loi liberticide, la loi spéciale de François Legault, c'est ça, la vérité. C'est ça, le... Ça devrait être ça qui devrait choquer François Legault.

Journaliste : Le dépôt aujourd'hui du projet de loi de M. Boulet, qu'est-ce que... qu'est-ce que ça dit? C'est un jour... pour les syndicats, pour les travailleurs, c'est... Comment vous...

Mme Ghazal : C'est un jour sombre pour les travailleurs. François Legault et le gouvernement de la CAQ, c'est un gouvernement antitravailleurs qui veut diviser, en disant... diviser la population et les travailleurs du Québec alors que ce sont des Québécois. C'est... ce qu'il fait avec ce projet de loi va faire reculer les droits des travailleurs. Il va nous faire reculer des années en arrière.

Journaliste : ...sont suffisamment transparents?

M. Leduc : Bien, je le disais tantôt, là, il y a 8 000 accréditations syndicales au Québec, 8 000. Puis, dans son petit vidéo, Jean Boulet, il a mis cinq histoires, cinq sur 8 000. Quand j'ai des conversations avec M. Boulet, je n'arrête pas de lui dire : Essaie d'au moins donner un portrait équilibré de la situation, parce que tu ne fais que parler de quelques microanecdotes, qui sont des anecdotes détestables, entendons-nous, mais qui ne donnent pas un portrait réel. Moi, je viens de ce milieu-là, j'ai plein d'amis qui évoluent dans ce milieu-là. Ils se donnent des heures, des heures, ils ne comptent pas les heures. Il y en a que c'est bénévole, il y en a qui peuvent être un peu rémunérés et compensés, mais ils changent la vie des gens, des gens qui se blessent au travail, puis le patron ne veut pas les aider, des gens qui perdent leur emploi, qui sont congédiés injustement. C'est du vrai travail de vrai monde qui sauvent des vies. Puis on... tout ce qu'on se trouve à dire, c'est : Ha! Il y a deux, trois affaires qui sont mal dépensées à gauche, à droite. Oui, d'accord, il y a un consensus là-dessus, mais est-ce que le remède que Jean Boulet propose va régler ces problèmes-là? Pas du tout. Pas du tout.

Journaliste : qui a été fait pour le compte des Conservateurs, mais ils sont rouges quand même, là, 70 % des gens seraient d'accord avec la... une réforme de la loi syndicale, en fait, du... de la gouvernance syndicale. Les gens semblent d'accord avec ça.

M. Leduc : Bien, ce qui n'est pas toujours connu, c'est que tu peux tout aller changer ça en assemblée générale, la dépense de ton... de ton syndicat local, de ton syndicat régional, de ton syndicat, tout est ouvert dans ton assemblée générale. Est-ce que c'est populaire, une assemblée générale? Pas tout le temps, hein? On a tous assisté à ça dans le mouvement étudiant, dans le mouvement communautaire, dans des coopératives de logement. Ce n'est pas toujours populaire, une assemblée générale. Ça, je ne ferai pas assemblant que c'est le gros party, mais c'est possible. La démocratie se fait là, même les assemblées populaires des caisses Desjardins, ce n'est pas particulièrement couru. Pourtant, c'est une ossature.

Journaliste : ...

M. Leduc : Bien, c'est-à-dire que...

Journaliste : ...si vous n'êtes pas content... dans vos syndicats.

M. Leduc : C'est disponible.

Journaliste : ...

M. Leduc : C'est ouvert, on peut les...

Journaliste : ...allez dans les assemblées syndicales, puis faites exercer votre droit de parole.

M. Leduc : Moi, quand j'étais dans le... dans mon syndicat, je voulais que ma fédération, la FTQ, défende la gratuité scolaire. Ce n'était pas le cas à l'époque, ils défendaient le gel. Mais j'étais un petit militant dans mon syndicat bien j'ai déposé une résolution, puis je l'ai poussée, puis je suis allé voir d'autres syndicats, puis on est arrivés au congrès, puis on a fait une stratégie, on a découpé des petits carrés rouges qu'on a distribués à l'ouverture du congrès, puis on l'a gagnée, notre résolution, ça prend du travail, ça prend du temps, mais c'est possible de le faire. Au Québec, on est dans une démocratie. Ce n'est pas parfait, hein, la démocratie ici n'est pas parfaite non plus. On a voté un bâillon à quoi, 4 heures du matin, ce n'est pas parfait non plus.

Mme Ghazal : Mais on ne veut pas vivre dans une dictature pour autant. On aime notre démocratie malgré les défauts.

M. Leduc : ...ça fait qu'en donnant 25 millions, là, à l'industrie des comptables, c'est 25 millions qui ne seront pas utilisés pour défendre les travailleurs, pour payer des griefs, pour payer des professionnels en santé-sécurité du travail, etc.

Journaliste : La clause sur la cotisation facultative, je ne vous ai pas entendu là-dessus, ça ne semble pas vous...

M. Leduc : Est-ce qu'on a... Est-ce qu'on a le droit dans nos impôts de préciser que nous, on ne veut pas que nos impôts soient investis dans Northvolt puis dans SAAQclic? Non. Quand on paie un impôt au Québec, là, c'est un impôt global. Bien, c'est la même chose avec la cotisation syndicale. On paie une cotisation globale. Est-ce qu'on peut être d'accord à 100 % des dépenses? Peut-être que non, mais encore une fois, il y a un forum pour ça, une assemblée générale. On peut venir déposer des résolutions pour modifier le budget.

Journaliste : ...en assemblée générale, vous avez décidé...

M. Leduc : Bien, c'est déjà le cas.

Journaliste : ...ce qu'on met dans la... facultative.

M. Leduc : C'est déjà le cas.

Journaliste : ...

M. Leduc : Bien, la loi ne change pas grand-chose...

Journaliste : ...loi ne changera rien.

M. Leduc : ...Bien, la loi ne change pas grand-chose en effet, à part de laisser entendre que c'est tout croche, les syndicats, de casser du sucre sur ce milieu-là. 8 000 accréditations syndicales au Québec. Puis, dans sa petite vidéo, il y en a cinq.

Journaliste : Si ça ne change rien, quel est l'objectif du ministre?

M. Leduc : Bien, on... C'est de taper sur les... oui, sur les syndicats, taper sur les travailleurs, trouver un bouc émissaire, changer la conversation pour qu'on ne parle plus de Northvolt, qu'on ne parle plus de SAAQclic.

Journaliste : ...

Mme Ghazal : Bien, tu sais, après... juste pour compléter aussi là-dessus. L'objectif du gouvernement de la CAQ, l'objectif de François Legault, c'est qu'après avoir fait la guerre aux médecins, là, maintenant, c'est au tour des syndicats, les méchants syndicats, c'est comme ça qu'ils les appellent, donc, c'est de les attaquer. Ce n'est pas pour les droits des travailleurs. Et ce qu'il oublie, François Legault, lui qui vote des lois sous le bâillon, des lois liberticides, c'est que les syndicats font partie de notre démocratie. Partout à travers le monde, quand on muselle les syndicats ou quand on les casse, souvent c'est des gens qui n'aiment pas la démocratie. C'est ça qu'il est en train de faire, François Legault Et ça, ça fait mal à notre société. C'est un recul pour la démocratie.

Journaliste : ...s'attaquer aux syndicats des médecins, ça aurait été bon pour François Legault?

Mme Ghazal : Comment?

Journaliste : C'est ça que vous avez dit.

Mme Ghazal : Non, ce que je dis, c'est que ce...

Journaliste : ...

Mme Ghazal : Non, lui, il s'attaque... Lui, ce qu'il fait... Non, il n'y a rien qui va faire qu'il va être bon d'ici un an, là, François Legault. C'est clair, là. Les Québécois n'ont plus confiance. Lui, ce qu'il veut faire, c'est affaiblir... c'est... il affaiblit notre démocratie avec sa Constitution qu'il ne veut pas faire de consultation, avec sa loi liberticide sous le bâillon contre les médecins, maintenant cette loi-là qu'il est en train de faire. C'est des attaques contre notre démocratie. Mais ça, il ne le voit pas, mais c'est ça qu'il est en train de faire quand même.

Journaliste : ...ce projet de loi là semble avoir des dispositions qui sont... bon, qui ne sont pas nécessaires ou odieuses, là, est-ce que vous allez utiliser tous les recours parlementaires nécessaires pour que...

Mme Ghazal : On va faire notre travail, là.

Journaliste : ...vous preniez vraiment beaucoup votre temps pour l'étudier?

Mme Ghazal : On a un bon parlementaire ici que vous connaissez, qui va faire son travail... mais je vais le laisser parler.

M. Leduc : Oui. On a calculé l'autre jour, M. Jean Boulet et moi, vu qu'on... il est resté ministre du Travail et moi, critique du travail, ça fait 14 projets de loi qu'on fait ensemble depuis 2018. Il me connaît très bien, Jean. J'ai des bonnes questions à lui poser puis j'en ai beaucoup.

Journaliste : Est-ce qu'il y a certains éléments... Parce que, comme vous dites, il y a des éléments qui ont fuité, là, entre autres pour les votes à des heures régulières, des quorums pour certains votes. Tu sais, il y a certains éléments sur lesquels vous dites : Oui, il faudrait peut-être quand même moderniser certaines choses, ou, à votre avis, d'emblée, tout ce qu'il y a là-dedans, ce n'est pas nécessaire?

M. Leduc : Bien, ça, ça me fait rire. Ça me fait rire, les assemblées à des heures régulières. Je disais tantôt : Tu sais, les assemblées, ce n'est pas nécessairement la chose la plus courue au monde. Quand vous organisez une assemblée syndicale, vous souhaitez que les gens viennent, vous souhaitez qu'il y ait plein de monde, puis vous pourriez faire une belle photo puis envoyer ça au patron pour dire : Regardez, il y avait 300 personnes dans mon assemblée générale. Personne n'organise une assemblée syndicale, hum, en se demandant quelle serait la meilleure plage horaire pour qu'il y ait le moins de personnes possible qui se présentent. C'est absurde, absurde.

Journaliste : Pendant la grève avec les enseignants, vous n'avez pas... vous n'avez pas vu ça...

M. Leduc : J'ai entendu l'exemple à Montréal.

Journaliste : ...un vote... Un vote 3 heures du matin...

M. Leduc : J'ai entendu ça.

Journaliste : ...vous, vous trouvez ça normal, là, pendant que tous les profs soient...

M. Leduc : Je n'ai trouvé ça normal.

Journaliste : ...sont allés se coucher parce qu'ils travaillaient le lendemain matin, là?

M. Leduc : Avez-vous au moins deux autres exemples comme ça à me donner, monsieur?

Journaliste : Je vous donne celui-là, là.

M. Leduc : Je répète, 8 000 accréditations syndicales, c'est le seul exemple qu'on me sert.

Journaliste : ...

M. Leduc : C'est le seul exemple qu'on me sert. C'est le seul exemple, là. Puis il y a une chose qui existe dans la démocratie, ça s'appelle la question préalable, ça veut dire demander le vote. Si ça s'est rendu jusqu'à 3 heures du matin, ça veut dire qu'il n'y a personne qui est allé... pour dire : Je demande le vote. Puis, d'habitude, quand quelqu'un demande le vote, surtout quand il est tard, la salle est d'accord, puis on procède. Mais, si personne ne le demande, à un moment donné, l'assemblée continue. Alors, est-ce que c'est parfait? Encore une fois, non, mais il existe des règles actuelles.

Journaliste : ...puisqu'il n'y a eu qu'un seul exemple, ça ne vaut pas la peine de légiférer là-dessus?

M. Leduc : Ça donne l'impression que c'est un milieu tout croche, que c'est un milieu qui fait des magouilles. Ce n'est pas le cas. C'est un beau milieu. Ce n'est pas parfait, mais ça défend, ça sauve des vies. Combien de personnes j'ai vues qui étaient brisées par un accident de travail, puis que le patron ne voulait pas payer, puis qu'il allait se ramasser dans la rue, qui... potentiellement, peut-être, même en situation d'itinérance, puis que, là, il y a quelqu'un, il y a un conseiller syndical, un délégué qu'il l'a pris sous son aile, qui l'a aidé, qui l'a accompagné, qui a fait des recours de services de santé mentale avec... puis qui a sauvé sa vie, tu sais? Il y en a plein, des histoires de mêmes qui ne feront jamais la manchette, puis c'est normal.

Journaliste : ...la loi Boulet va défaire ça...

M. Leduc : Bien, 25 millions qui vont être scrappés dans des exercices comptables. C'est 25 millions qui ne seront pas utilisés pour la défense de travailleurs.

Journaliste : ...c'est notamment aussi... Puis le ministre Dubé ne s'en est pas caché, c'est... il a toujours donné en exemple la FAE, la poursuite de la FAE. Est-ce que... Est-ce que vous êtes d'avis qu'on ne devrait plus dépenser autant de sommes de cotisations des travailleurs pour ce genre de poursuite devant les tribunaux?

M. Leduc : Il appartient aux membres de la FAE de faire cette discussion-là. Ce n'est pas à nous ou à M. Boulet... M. Boulet, en plus, c'est... c'est la loi sous son gouvernement, c'est son obsession. On sait qu'ils sont fâchés après la grève d'il y a deux ans. Ça ressemble beaucoup à de la revanche, comme le précédent projet de loi sur la grève dans le secteur public. C'est aux membres de décider. S'ils jugent que c'est une bonne idée, qu'ils dépensent leur argent de cette manière-là. Pourquoi nous, on est... socialement, on aurait une loi qui viendrait interdire ou encadrer cette affaire-là? On signe des ententes internationales pour défendre la liberté syndicale puis on veut aller le montrer, le Québec, comme bon exemple dans plusieurs pays qui gagneraient à avoir plus de liberté syndicale, puis là on commence nous, à vouloir faire de la microgestion dans les assemblées générales puis dans les budgets. Ce n'est pas une très bonne situation pour un gouvernement du Québec.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : OK. So, basically, thisreform that will be tabled by Minister Boulet later on today to make more transparent unions, don't you think it's necessary to create a new... a union dues for anything else but the defense of workers rights?

M. Leduc : Every single member who wants to talk about his union budget can do so in his own general assembly of his local union. That's why it exists, to go and present the budget, discuss it, amend it. It's possible. It's been doing this since the beginning of unions.

So, to present this bill and letting people understand that it needs to be reformed because it's wrongly going, it's a bad thing to say. There's 8000 unions in QuÉbec. How much unions have been referred to in this small video Jean Boulet put in social media yesterday? Five. Five out of 8000. So, it's kind of blackening a movement, dirtying a movement... «salir un mouvement». That is not worthy of being done so.

Journaliste : So it will have a bad effect on the image of unions in Québec?

M. Leduc : It will because a union is a good thing. When a member... single member is having an accident, a working accident, is injured and the boss doesn't want to pay, if he has a union, he can have a wing man or a wing woman to help him on his mental health issue, probably, and help him going forward if he's being thrown out of the job, he has lost a job with wrong reasons? Well, if he has a union, his life will be saved in some way.

So, I don't like that Boulet is always presenting the union movement as something bad, something wrong that needs to be profoundly reformed. There's... It's not perfect, I'm not saying that, it's not perfect, the union movement, and the five stories that he put on his video are real stories, are real bad stories, but unions are already working on them.

Journaliste : What do you think about the double effect of Bill 89 coming into effect at the end of November, and this reform that will eventually be put in place?

M. Leduc : The real effect of Bill 89 is the strike at the STM. It's directly an effect. When we discussed this bill, six months ago, what have we said, at Québec solidaire? If you announce that there will be a law where the Government will decide to stop a strike, what do you think the bosses at the negotiation table will do? They're going to sit on their hands and wait, and wait, and wait. And this is exactly what's going on. And the union, what... if they know they're going to lose their right to strike in one month, what will they do? Probably strike. So there's no big news here. The effect of Bill 89 is directly linked to the strike at the STm and it's a bad thing.

Journaliste : Jean Chrétien told La Presse if the «oui» vote would have won 30 years ago, he would have held another referendum. I'm just wondering what your thoughts on that are.

Mme Ghazal : So, I'm very surprised to see that Mr Chrétien is... wants a referendum. It's very important for people to... the Quebecker people to choose what they want, if they want a country, and it's important to respect the result of what people ask.

Last referendum we got, 30 years ago... And so, for us, for Québec Solidaire... what's important for us is to have a referendum on the Constitution of an independent Québec. And today, what I'm announcing is that we want young people, youth, 16 years old, to have the right to vote for this country. It's another way to increase the... How do you say «l'appui»?

Une voix : Support.

Mme Ghazal : Yes. It's another... Giving the right for 16 old people to have the right to vote for a referendum, it's another way also to increase the support of a referendum and to create the country.

Journaliste : I just would like to go back, Mr. Leduc, to one more question. With the FAE launching this legal challenge against Bill 21, and... it cost more than 2.4 million, if I refer to the Devoirs's article last week, for this challenge, don't you think it's too much to use union dues for that?

M. Leduc : Members will decide that. I'm not a member of FAE. I think the way the FAE spends its money... 17935 It's the thing of the FAE members. The FAE has been having a grudge with the… the other way around, the Government has a grudge with the FAE since two years with their… their strike that they decided to stand firm against François Legault and his government. So, I understand that François Legault and la CAQ want to punish them in the way. And they're always using this example. But you know what? This famous lawsuit against Bill 21 it would exist without the FAE in it, there're other groups suing the government in it.

Journaliste : …when you think about unions, you think about millions in use. Don't you think in those days, Québeckers need to understand what's happening with those millions of dollars, and transparency is needed?

M. Leduc : Most of the unions have their budget open. CSN, it's on their website, you can go on website CSN and download the complete budget of the CSN if you want to. So, there's no problem of transparency there.

Mme Ghazal : And I just want to say something. This bill is not only a war against unions, but it's also a war against the working-class people. This is what's the government is doing with this bill. 

(Fin à 8 h 21)

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