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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Alex Boissonneault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de relations canadiennes

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, October 30, 2025, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-six)

M. St-Pierre Plamondon : Alors, bonjour, tout le monde. Matin spécial, donc, cette journée du 30e anniversaire du référendum de 1995. Je me demandais quoi vous dire d'entrée de jeu, parce que je sais que vous allez me poser plusieurs questions sur les probabilités de réussite de notre démarche, etc. J'avais simplement envie de vous dire qu'il n'y a absolument rien à avoir honte de 1995, et que ce n'est pas un échec. On est une des rares sociétés dans le monde à avoir été capable de consulter sa population sur un sujet sensible, et ça s'est fait dans l'ordre. Il y a peut-être eu de la tricherie, mais c'est quand même une réussite à plusieurs égards.

Et je vous soumets l'idée que l'histoire du Québec, elle est cumulative, donc, dans ce qui mène un peuple à enfin obtenir sa liberté. Lorsque vous regardez les démarches d'émancipation de d'autres peuples qui ont réussi à se sortir de la domination par un autre peuple, qui ont réussi à se doter d'une vraie démocratie où le Parlement décide pour 100 % des décisions et 100 % du budget, ces cheminements-là sont parfois plus lents qu'on voudrait, mais chaque étape n'est pas perdue.

Donc, notre démarche, comme Québécois, elle est cumulative, et chacun de ces moments-là nous fait réaliser certaines choses, fait en sorte que certains arguments de 1995 ne sont plus valides, à commencer par les arguments de peur. Moi, quand je vois les jeunes s'engager, je les trouve très, très imperméables à la peur. Donc, il y a certains arguments de 1995 qui ne fonctionneront plus, puis il y a des arguments pour l'indépendance aussi qui n'existaient pas à l'époque. Pensons au sort des Premières Nations, pensons à l'environnement, pensons à la quantité de gaspillage à Ottawa qui nous permettra de mieux financer certains services, peut-être alléger le fardeau fiscal des Québécois avec le rapatriement des 90 milliards.

Donc, non seulement les moins de 50 ans ne se seront jamais prononcés, donc ils méritent leur moment, comme peuple, sachant qu'il y a eu énormément de tricherie et de manoeuvres douteuses en 1995, on mérite notre moment ultime. Il s'en vient, et je pense que l'histoire du Québec et des référendums, c'est une trilogie, et que la trilogie va bien se finir, parce que le non, on l'a essayé deux fois et ça ne fait qu'accélérer notre déclin et les abus de pouvoir qui ont généré, à l'origine, le Parti québécois et le mouvement d'indépendance.

Donc, une fois qu'on constate ça, marchons vers notre destin avec confiance et sérénité. Il y a plein de bonnes questions à poser. Je suis là pour répondre à ces questions-là, mais je pense que le destin d'un peuple doit avoir un sens, et il va trouver un sens lorsqu'on se sera dit oui, parce qu'on s'est dit non les deux dernières fois, puis les conséquences ont été terribles, on les voit. Et ne rien faire n'aide pas non plus, parce que le déclin, il est induit par le Canada et il est intentionnel.

Journaliste : Vous avez sans doute vu ce qu'a expliqué ou ce qu'a raconté Jean Chrétien dans LaPresse ce matin, où il dit que sa stratégie, au lendemain d'un référendum gagnant, aurait été de tenir un contre référendum avec une question, dit-il : Voulez-vous vraiment vous séparer? Et il vous invite aussi à lire, à bien lire la Loi sur la clarté référendaire. Qu'est-ce que vous répondez à ça?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, l'oeuvre de Jean Chrétien, il nous le dit de manière très, très explicite, c'est le mensonge, le subterfuge et la répression, il ne s'en cache même pas. Il a dit durant la campagne qu'il reconnaîtrait l'exercice démocratique des Québécois. C'était faux. Et il préparait, d'une manière ou d'une autre, une séquence de répression de la volonté puis de l'expression de la différence québécoise à travers de la corruption. C'est ça, le scandale des commandites.

Donc, quand je fais une grosse controverse parce que je dis : Les conséquences du non, c'est de donner raison à des gens qui mentent puis qui trichent et que ça va induire de la corruption de manière structurelle au Québec, le Parti libéral du Québec a beau déchirer sa chemise, les faits sont là.    Donc, si on veut sortir du mensonge, il va falloir choisir la vérité nous-mêmes. Parce que, trop souvent, on a eu des gouvernements, au Québec, qui mentent sur l'essentiel et, malheureusement, bien, connaissent le sort que Philippe Couillard et François Legault ont connu, c'est-à-dire : tu n'as pas les pouvoirs puis tu as la moitié de ton budget. Bien, c'est ça, tu vis un déclin, tu ne contrôles pas les questions linguistiques, migratoires et tu arrives avec ton bilan, à la fin, puis c'est triste à voir.

Journaliste : ...vous la respecteriez, la Loi sur la clarté référendaire, ou il y aurait comme un boycottage de votre part?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, ce n'est pas un boycottage. On a une loi de l'Assemblée nationale qui dit que ce qui doit prévaloir de manière très claire, c'est la volonté démocratique des Québécois, et que tout le reste, qui vient de l'extérieur du Québec, on n'a pas à en tenir compte.

Journaliste : ...la Loi sur la clarté n'existe pas?

M. St-Pierre Plamondon : Elle n'a aucune légitimité. Moi, je me rapporte à la démocratie québécoise et à ce Parlement. Je ne me rapporte pas à un régime colonial de 1867, une loi britannique à laquelle on n'a jamais consenti. Je ne me rapporte pas au rapatriement de la Constitution de 1982 qui a été fait dans le dos du Québec de manière antidémocratique. On n'a jamais consenti à ça.

Il faut voir le Canada pour ce que c'est. C'est une poignée de personnes qui abusent de leur pouvoir, un pouvoir qui leur a été conféré par le colonialisme britannique. C'est pour ça que je n'aime pas le roi d'Angleterre puis je ne voulais pas prêter serment au roi. C'est illégitime. Et ça entraîne de la corruption et du mensonge comme nous le démontre très clairement, là, il ne s'en gêne même pas, Jean Chrétien nous le dit : J'ai menti puis je vais continuer à user de tactiques, de mensonges et de répression des Québécois. On ne devrait pas accepter ça. On ne devrait pas.

Journaliste : ...pour être clairs, puisqu'on parle de clarté, pour être clairs, pour vous, là, elle ne s'appliquerait pas? C'est comme si elle n'existait pas?

M. St-Pierre Plamondon : Elle n'a pas de... Elle n'a pas de légitimité. Parce que, moi, dans... en ce Parlement, je me rapporte à une loi de l'Assemblée nationale qui me dit clairement que c'est la démocratie québécoise qui compte et non pas les tentatives de répression par un régime d'origine coloniale qui va y aller de tous les artifices, on le sait, là, le scandale des commandites en est un, mais qui va essayer n'importe quoi, de tricherie et de folies, pour nous empêcher de s'exprimer.

Journaliste : ...vous avez parlé des jeunes. Est-ce que vous seriez prêts, vous aussi, à abaisser le droit de vote à 16 ans, si vous prenez le pouvoir aux prochaines élections?

M. St-Pierre Plamondon : Ça va être débattu. Je vais le soumettre au Congrès du Parti québécois, qui détermine...

Journaliste : ...c'est parce que vous... (panne de son) ...vous-même, vous proposez ça? Est-ce que vous êtes vraiment en faveur de ça... (panne de son) ...chez les jeunes pour la souveraineté.

M. St-Pierre Plamondon : Oui. Ça va être débattu au congrès de janvier et...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Je ne sais pas si c'est moi qui... On ne s'est pas rendus là. Mais...

Journaliste : ...d'accord avec ça?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est-à-dire que je suis ouvert à ça, mais je ne peux pas dire que je l'ai étudié dans le détail. Je sais que ça s'est fait dans plusieurs autres pays dans le monde. Donc, on n'invente pas quelque chose, là. Il y a un certain nombre de juridictions qui ont le vote à 16 ans. Mais je ne peux pas vous dire que je... ce n'est pas parce que Québec solidaire ou un autre parti fait une motion, là, que... qu'on l'a étudiée.

Journaliste : ...déjà... s'est déjà montré ouvert. Mme Pauline Marois s'était déjà montrée ouverte là-dessus.

M. St-Pierre Plamondon : C'est ça. J'ai le même... J'ai la même ouverture. Mais je vais le soumettre. Je vais m'assurer que ce soit soumis. En fait, ce sera probablement le CNJ, les proposeurs. Ça va être les jeunes péquistes. Puis on va laisser les membres...

Journaliste : ...ouverte ou une porte grande ouverte? Parce que c'est une bonne différence, là.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, vous m'écoutez, là. Je pense que la porte est assez ouverte, là. Il y a...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, elle est... Bien, je ne peux pas. Je vais... Je vous dis que je le... je le mets au congrès puis je vous dis que la porte est ouverte. Ça fait que là...

Journaliste : ...congrès, dire : Moi... Moi, je trouve, c'est une bonne idée. Là, ce n'est pas ça que vous dites. Vous le soumettez au Congrès, les membres décideront. Mme Marois était un peu plus affirmative que vous, je vous ferais remarquer, là.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je salue Mme Marois! Et je vous dis simplement que la porte est plus qu'entrouverte. Elle est assez ouverte pour que quelqu'un puisse passer à travers ce cadre de porte.

Journaliste : ...dans le livre bleu parce qu'on... le livre bleu n'existe pas en ce moment. Il est comme dans les limbes.

M. St-Pierre Plamondon : Je sais que... J'avoue que je vous fais patienter. Je m'en excuse. Et ça s'en vient très, très vite.

Journaliste : ...sont dans le livre bleu. Nous autres, on a hâte de voir le livre bleu, là.

M. St-Pierre Plamondon : Je sais! C'est le... C'est le Saint Graal des journalistes.

Journaliste : Oui. C'est ça.

Journaliste : ...présenter quand?

M. St-Pierre Plamondon : D'ici deux semaines. Bien, ce n'est pas tout le livre bleu, hein? On le segmente pour essayer de se donner une chance, là. Si on vous donne une brique, on ne sera pas plus avancés.

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Relations internationales.

Journaliste : ...les signes de durcissement du fédéral? Parce que, bon, c'est des signaux qu'on envoie d'un ancien premier ministre, mais... comme ce qui est arrivé d'ailleurs en Catalogne, où on a carrément... on a carrément une invalidation d'un processus démocratique qui était en cours par l'État... l'État central. Est-ce qu'il n'y a pas le même risque au Canada, que le fédéral s'ingère dans le processus, invalide le référendum, puis que ça crée cette confusion-là? Je ne dis pas qu'on va vouloir procéder... emprisonner comme l'autre, là, Puigdemont, là, mais je veux dire, est-ce qu'il n'y a pas des risques que ça... ça se présente, ça, pour...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est sûr que, quand une entité n'a pas d'arguments valides sur le fond, ils vont verser dans l'abus. Puis c'était ça, l'Espagne, là. Il n'y avait aucun argument au soutien de l'Espagne. Ils ont versé dans des abus de... du principe démocratique, mais des droits de la personne. Est-ce que le Canada va vraiment faire ça? On n'est quand même pas dans le scénario de l'Espagne.

Ne perdez pas de vue aussi qu'il se passe plusieurs choses en ce moment en Alberta. Je ne sais pas si vous avez vu les milliers de personnes devant le parlement albertain réclamant l'indépendance de l'Alberta. Il n'y aura pas que le Québec qui en a marre des abus de pouvoir du fédéral. Et il y aura même un consensus très fort entre toutes les provinces, qu'on veut mettre fin à l'abus de pouvoir du fédéral et qu'on veut continuer de collaborer ensemble sur un paquet de sujets. Donc, ça se peut tout simplement aussi que, peu importe ce que le fédéral fera comme artifice ou abus de pouvoir, les provinces vont juste se parler entre elles puis dire : Là, ce... j'ai juste le mot freak show, là, mais c'est quoi la bonne expression pour ça? Ce mauvais théâtre, ce cirque-là a assez duré, puis on est capables de se parler. Tu sais, au fond, quelles sont les pièces constituantes du Canada? Bien, ses populations puis ses parlements. Les gens à Ottawa, c'est une poignée de personnes qui abusent d'une constitution désuète, là, mais ils ne sont pas nombreux. Ce qui est constitutif du Canada, c'est les parlements de chaque province. Et les parlements de chaque province en ont tous soupé de ce régime abusif, donc abusif, tu sais, sur le plan de la manière dont l'argent est dépensé, sur le plan de compétences qui ne sont pas respectées à travers le pouvoir de dépenser. Moi, ça m'a frappé quand je suis allé en Alberta, ils disaient la même chose que nous, puis on se regardait, puis on disait : Bon, on est d'accord.

Journaliste : Qu'est ce que vous avez pensé de l'appel de Doug Ford?

M. St-Pierre Plamondon : Ah boy! Ce serait...

Journaliste : ...réaction du premier ministre.

M. St-Pierre Plamondon : Mais c'est ça. Mais ce serait une erreur de blâmer Doug Ford. Doug Ford n'est pas l'ami du Québec. Les provinces canadiennes ne sont pas nos amis, ils sont nos voisins. Il y a une différence entre son voisin puis son ami. Un voisin, c'est quelqu'un avec qui on veut de bonnes relations, mais on ne s'attend pas à ce que le voisin travaille pour nous. Et c'est ça le subterfuge de l'unité canadienne, notamment dans la séquence de négociations avec les États-Unis, c'est de penser que l'Ontario travaille pour le Québec, le fédéral travaille pour le Québec, et tout ça nous créé un Bouclier canadien dans notre intérêt. Vous ne pouvez pas avoir un exemple plus clair que les autres provinces canadiennes ne travaillent pas pour nous. Puis si on ne veille pas à nos propres intérêts, ils vont s'occuper de nos intérêts. Et donc l'erreur revient à François Legault, parce que François Legault, lui, il se fait des amis puis ensuite il ne comprend pas qu'il n'est pas entendu. Puis là il se plaint, mais c'est lui qui ne s'assure pas que notre intérêt est toujours au cœur de ce qu'on fait, c'est lui qui délègue à l'Ontario, aux autres provinces, au fédéral, des responsabilités qui, en principe, incombent à nous-mêmes. Regardez comment les autres provinces sont proactives. Elles se comportent en pays, puis nous autres, on reste les bras croisés puis on fait la promotion du Canada à la CAQ en disant : Aïe, ça marche, le Canada. Donc, c'est un autre exemple où François Legault est dans l'erreur.

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Et ça manque de jugement, en effet, très bon point.

Journaliste : Et qu'est-ce que vous avez pensé de la lettre de la Dre Laurence Carmant hier, qui est quand même assez, comment dire, malaisante pour utiliser un terme qui n'existe pas, mais parce qu'elle parle, entre autres, des objectifs limités qu'elle peut avoir au Québec alors que si elle était en Ontario, elle pourrait faire 75 % plus de tâches?

M. St-Pierre Plamondon : C'est délicat parce que c'est la famille du ministre. Donc, je vais dire la chose suivante : Une personne dans une famille a le droit à son opinion, puis on ne peut pas... Il faut être délicat, là, je veux dire, c'est...

Journaliste : C'est comme la politique, là.

M. St-Pierre Plamondon : C'est comme la politique, c'est...

Journaliste : Mais trouvez-vous qu'elle a raison?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, elle a le droit de s'exprimer. Puis on n'accablera pas le ministre Carmant. Dans une famille... C'est connu en politique, là, il y a des familles où les gens ne s'entendent pas du tout sur les diagnostics. Par contre, ce que je dirais, c'est que ce que ça dit, c'est qu'il y a un prix à précipiter des choses complexes. De l'aveu du ministre Dubé, c'est très complexe. Qu'est-ce qu'on a fait? On a bâillonné ça en cinq heures durant la nuit de vendredi à samedi. Et là s'accumulent les constats d'aberrations. Il y a un prix à mal travailler.

Et j'aime... j'entends, là, puis j'aime que ce que je vois, dans le sens où on est en train de développer un consensus, que la rémunération à l'acte puis l'ancien mode de rémunération n'avaient pas de sens. Ça fait des années qu'on le savait puis on ne faisait rien. Donc, au moins, il y a un consensus là-dessus. Puis on est en train de développer un consensus également sur le fait qu'il y a plein d'aberrations dans les objectifs qui sont fixés aux médecins, puis ça rend leur vie impossible.

Donc, avant de tous prendre panique, je vous informe qu'il y aura une élection générale dans moins d'un an, et que si c'est le gouvernement du Parti québécois, on va se pencher, on va prendre le temps, on va écouter puis on va corriger chacune des aberrations dans un processus beaucoup plus réfléchi, beaucoup moins bâclé. Et pourquoi a-t-il été bâclé? Bien, d'une part parce que souvent la CAQ travaille comme ça mais aussi c'est parce qu'on avait besoin d'une bataille, là. Puis, vous voyez, là, là ils viennent de commencer la prochaine bataille. C'est un cycle électoraliste qui a des conséquences.

Et ça revient à ce que je vous avais en début de session. Le plus gros risque pour la prochaine année, c'est qu'un gouvernement, en désespoir de cause, nuise au Québec parce qu'il essaie de remonter dans les sondages. J'avais appelé la CAQ à la prudence. Clairement, mon appel n'a pas vraiment été entendu.

Journaliste : Si je peux, s'il vous plaît, avez-vous l'impression que le ministre Carmant la soutient, cette réforme-là?

M. St-Pierre Plamondon : Je ne suis pas capable de répondre à votre question je ne pense pas qu'on l'a entendu dire ça.

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Qu'il la soutient. L'avez-vous entendu? Pas moi. Donc, on peut juste constater qu'il ne s'est pas prononcé sur cette réforme-là, ce qui est quand même particulier, là, parce que c'est le ministre.

Journaliste : ...sur le fond, mais il...

M. St-Pierre Plamondon : En tout cas, moi, je ne l'ai pas entendu. Il n n'était pas là au vote non plus. Bien non, on ne peut pas inférer quelque chose. Ça, les règles sont claires, mais par contre on peut inférer quelque chose des déclarations. Donc, d'habitude, quand, on soutient une démarche qu'on fait, si on refait l'argumentaire en disant : Bien là, comprenez, on s'en va là, puis il y a des raisons pour lesquelles on s'en va, là. Moi, je n'ai pas entendu cet argumentaire-là de M. Carmant. Par contre, je dis : Si des membres de sa famille s'expriment, c'est leur droit puis on ne mélangera pas tout, là. Tu sais, je veux dire, en même temps, là ça peut arriver.

Journaliste : Vous avez parlé... vous avez parlé d'une trilogie au début, de la souveraineté, d'une trilogie, vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a plein de téléséries, que plus il y a d'épisodes, plus c'est mauvais. Ça fait que... Est-ce que ce n'est pas plus risqué pour la souveraineté?

M. St-Pierre Plamondon : Ah! bien, on s'amuse, là, on s'amuse. Prenez un pas de recul, OK? Il y a peu d'arguments pour demeurer dans le Canada, mais beaucoup d'interventions. Puis là je ne vous parle pas juste de la vôtre, là, mais qui essentiellement viennent dire : On comprend, mais c'est impossible, on n'est pas... on n'est pas capable. N'avez-vous pas peur que? Combien de questions commencent comme ça? N'ayez pas peur. S'il y a une chose à retenir d'il y a 30 ans, c'est Jacques Parizeau qui dit : N'ayez pas peur. Une fois qu'on va se libérer de la peur, on prendra les bonnes... les bonnes décisions, puis ça mènera à des bons résultats.

Puis, pour répondre à votre question, les trilogies, ce n'est pas plusieurs épisodes, c'est trois épisodes. La plus célèbre, c'est la Guerre des étoiles. Quelle autre trilogie il y a? Des trilogies qui finissent bien, il y en a plein.

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Oui, Le Seigneur des anneaux, tout le monde lève la main. J'en ai, moi, une trilogie. Mais... mais Lucien Bouchard, le soir du résultat du référendum de 95, disait... parlait de la tension entre l'espoir et le découragement ou le... de céder à... C'est quoi? Ce n'était pas découragement, c'était... Oui, un défaitisme. Et c'est toujours ça qu'on a devant nous, là, qu'on soit politiciens, journalistes ou citoyens qui écoutent en ce moment, nous serons confrontés entre un choix entre l'espoir et le découragement, entre la vérité et le mensonge, entre le courage et la démission. Et ce choix-là... ce choix-là aura des conséquences sur le reste de notre histoire.

Journaliste : Sur la réforme du régime syndical, j'étais un point de presse avec Éric Duhaime, hier, notamment. Il continue de dire que vous avez eu une entente avec Magali Picard... dans l'entrevue qu'elle a accordée à Patrick Lagacé. Ça va être quoi votre approche vis-à-vis ce projet de loi là?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, ça va être de le lire. C'est parce qu'à ce jour, on ne sait toujours pas... nous autres, on s'est prononcé pour plus de transparence, là. Donc, s'il y a des mesures intelligentes pour plus de transparence, on a cette approche-là, pas juste auprès des syndicats, mais auprès de n'importe quel organisme. Donc, on va l'étudier. On a déjà dit qu'on trouvait bizarre d'augmenter la bureaucratie pour essayer de contrôler où vont les cotisations, là. Je ne suis même pas sûr que ça... c'est applicable. Mais tant que je ne l'ai pas vu, je ne peux pas me prononcer. Puis je n'ai pas de deal avec personne, évidemment. Et c'est le signe de la détérioration par certains partis, là, du niveau de discussion. Attendons le projet de loi et chacun formera ses arguments basés sur ce qu'on lit. Ça peut être bon comme ça peut être mauvais, mais convenons qu'avec ce qu'on vient de lire... de vivre avec le projet de loi n° 2, là, on va y aller avec prudence parce que clairement, ils sont sur un élan pour essayer de remonter dans les sondages. Puis des fois ça fait faire des erreurs ou du travail bâclé.

Journaliste : ...c'est en lien avec ça. Ils veulent remonter dans les sondages. C'est bien de s'entendre...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je trouve que pour un travail qui ne va pas très bien, là, c'est-à-dire la réforme en santé puis la loi n° 2, ils se dépêchent, puis ils vont très, très vite sur le prochain sujet, là, tu sais, je veux dire, on a quand même des enjeux à gérer, là, le... ça ne va pas super bien, là, l'histoire de la loi n° 2. Donc, je note qu'au lieu de s'occuper de ça, puis d'arriver à la satisfaction de tout le monde, puis s'assurer que le feu n'est pas pris, eux, ils partent sur un... déjà sur un autre truc, là. Donc oui, ça sonne un peu comme des intérêts électoralistes, mais encore là, en toute équité, on ne l'a pas lu, personne ici. Lisons-le, ça va me faire plaisir de le commenter pour vous.

Journaliste : Do you know exactly… you know already what's behind this new reform to make unions more transparent, that will be tabled later this morning. Don't you think it's… Like, Premier Legault maybe believes that it's… to look tough, it's popular?

M. St-Pierre Plamondon : I don't know what he's doing, honestly. I mean, he's throwing reforms in the perspective of having some wedge, and it's a risk. I said, at the very beginning of this session, the risk here is to have a Government with very low polls, that will just try the Hail Mary on every subject possible, in hope of gaining some traction in the polls. And that's very dangerous in terms of public policy. So, I asked, at the beginning of the session, that we... that the CAQ be prudent, and obviously they're not, in terms of health care. So, let's hope that they have this sense of responsibility for the next... for the upcoming bills.

Journaliste : From your own experience, is there a need to make unions more transparent with their dues?

M. St-Pierre Plamondon : You can't lose by being more transparent. I mean, if people pay money and it's their own money, and at the beginning, it's in their pocket... if they send money to the Government, to a union or to whatever organization, and they have to, they don't have the choice, the strict minimum is to provide them with the information. So, that's... I mean, I'm very open to study any improvement, in terms of transparency, however, there are other topics where I don't... I just don't understand what they're trying to do. So, if you try to control every dime that is spent by unions, saying : Well, we, the Government, will tell you what you can spend on or not and we'll have an army of public servants controlling what you're doing, I just don't see where it's going to lead. I don't see how it's useful. We'll see.

Journaliste : When it comes to lowering the voting age, why not be in full support, especially when we're seeing a larger youth movement of people...

M. St-Pierre Plamondon : The truth is I haven't studied it. I know it exists in other jurisdictions. I'm very open to it, but I'm going to submit it to the Congress of my party. It's in January, so it's very soon, and you'll get the answer, but it will be debated and thought of. And that's how we should be working, not throw things if you haven't done your work. Do it properly and then say something, the opposite of what the CAQ does.

Journaliste : ...Mr. Chrétien's comments, what do you take of this? Like what is he trying to gain, 30 years later, by making these comments now?

M. St-Pierre Plamondon : Well, 30 years later, Jean Chrétien tells us that he lied and he was going to suppress... repress QuÉbec by all means. And that led to the sponsorships scandal, that led to a lot of corruption. And it leads also to more and more abuses of power. And then, when I go to Alberta, what people tell me is : We're fed up with the abuses of power of the federal, exactly the same thing than in Québec. So, what legitimacy, if your action is based on lies, repression, and strategies that are not legitimate from a democratic standpoint... My only loyalty is towards democracy in this Parliament.

(Fin à 8 h 48)