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(Dix heures trente-deux minutes)
M. Boissonneault : Bonjour,
tout le monde! C'est reparti pour une autre semaine. Si vous me le permettez, j'aimerais
commencer en parlant un peu des élections municipales qui ont eu lieu durant la
fin de semaine. Évidemment, je parle au nom du Parti québécois, mais surtout à
titre de porte-parole du parti aux affaires municipales. La première chose que
je veux faire, c'est de remercier tous ceux et celles qui ont rendu cet
exercice démocratique fondamental possible. Et là, je pense évidemment aux
candidats, candidates qui ont été élus ou pas. Je pense aux bénévoles, je pense
aux militants. Je pense surtout à nos concitoyens, concitoyennes qui ont
exprimé leur voix, qui sont allés voter. On ne rappellera jamais assez à quel
point le gouvernement municipal est important. C'est le gouvernement de
proximité par excellence.
Je veux féliciter aussi les élus, les
féliciter pour leur engagement. Ce n'est pas toujours évident, de faire du travail
comme ça en politique municipale, il y en a plusieurs qui le font de façon
bénévole ou quasi bénévole dans différentes municipalités. Puis, comme c'est un
gouvernement de proximité, bien, ça veut dire aussi des fois qu'on est proche
de la chaleur, entre guillemets, des citoyens et citoyennes qui sont 20141 insatisfaits, insatisfaites, qui ont des
demandes. Donc, je veux juste reconnaître l'importance de leur travail. Donc,
ça, c'est pour les élections municipales.
Pour ce qui est du budget fédéral, évidemment,
on surveille ça avec beaucoup d'attention. Mais vous connaissez la position du
Parti québécois là-dedans, on a affaire encore une fois, et on va le dire tant
qu'on pourra, à un gouvernement qui magasine avec notre carte de crédit, puis
on n'a pas notre mot à dire là-dedans. On a affaire à un État parasitaire qui
intervient dans les compétences des États qui forment la fédération canadienne
et, encore une fois, on ne peut rien dire là-dedans.
Là, ce qu'on a constaté au cours des
dernières années, c'est que c'est un gouvernement, le gouvernement fédéral, qui
nous a endettés en moyenne de 15 milliards par année. On en a fait la
démonstration dans le budget de l'an 1 du Parti québécois. Et on... on
attend de voir évidemment ce qu'on va retrouver dans ce budget-là. Mais on veut
juste rappeler à quel point, pour le Québec, si on veut avoir un avenir
financier, il y a quelque chose de menaçant dans ce qu'on voit dans le
gouvernement fédéral qui dépense sans compter et souvent sans égard à notre
intérêt national.
Donc, on va surveiller évidemment ce qui
se passe, mais on ne peut faire autrement que de déplorer le fait que le
gouvernement fédéral ne respecte pas ses... ses... les règles même de sa propre
constitution en intervenant dans les affaires des provinces. Et on le voit de
plus en plus, c'est un État qui est prédateur, c'est un État de plus en plus
centralisateur. Et, juste en intervenant dans nos affaires, comme ça, on perd
énormément de ressources, de capital financier, et ça aussi, c'est délétère
pour nous, dans cette fédération. Donc, évidemment, on va surveiller ce qu'on
retrouve, là, plus précisément dans le budget, mais on a déjà un peu notre idée
sur ce... cet exercice-là, qui est toujours un peu déplorable lorsqu'on le
regarde un peu en témoins impuissants quand ces gens-là dépensent notre argent.
Journaliste : ...dénouer
l'impasse avec les médecins cette semaine?
M. Paradis : Le gouvernement
a cherché la guerre, il l'a eue. On ne le redira jamais assez, c'est lui qui a
mis le Québec dans cette situation-là, en présentant un tout nouveau projet de
loi, il y a maintenant un peu plus d'une semaine, qui a été adopté par bâillon.
Il y a des vertus à un véritable dialogue puis à une véritable écoute. C'est de
ça dont on a besoin actuellement au Québec pour dénouer l'impasse. Les médecins
sont braqués et, de l'autre côté, le gouvernement semble aussi braqué. Et on
voit qu'au sein même de la députation, ça cause des problèmes.
Journaliste : ...par exemple,
retirer les pénalités de façon temporaire? Qu'est-ce qui doit être fait plus
concrètement pour faire baisser la tension?
M. Paradis : Nous, on a dit
dès le départ que, dans ce projet de loi là, il y a beaucoup... il y a beaucoup
de... d'erreurs et il y a encore beaucoup d'éléments qu'on n'a pas découverts
dans le projet de loi. On a passé la fin de semaine, dans le cas du Parti
québécois, à parler à des experts pour comprendre qu'est-ce que ça veut dire,
cette réforme sur le revenu des médecins. Et, entre ce que le gouvernement dit,
entre le message officiel qui dit : Ah! ça peut faire des variations de
plus ou moins 5 %, là, c'est les derniers commentaires du ministre en date
de vendredi, et des calculs qu'on voit, là, il y a... il y a des grandes
marges. Donc, il y a beaucoup de choses à comprendre encore. Et le ministre
dit : Ah! je vais expliquer mon projet de loi. Oui, mais ça... c'est à ça
que ça sert, une commission parlementaire. Ce projet de loi était une
nouvelle... une nouvelle initiative.
Journaliste : ...
M. Paradis : Pardon?
Journaliste : Donc, ça prend
une pause, comme le collègue le propose ou qu'est-ce qu'il faut faire?
M. Paradis : Bien, le
gouvernement a certainement le droit de proposer une refonte du mode de
rémunération des médecins. Puis ça, tout le monde s'entend là-dessus. Le
problème, c'est comment on a procédé puis qu'est-ce qu'il y a dans le projet de
loi. Il y a beaucoup de choses à revoir dans ce projet de loi là, et nous, on
va le revoir.
Journaliste : ...par exemple,
pour une sortie de crise?
M. Paradis : Bien là,
actuellement, ça passe... ça passe par le dialogue, c'est sûr. Est-ce que les
parties se parlent? Est-ce qu'ils se voient? Ce n'est pas ce qu'on entend en
tout cas. Et certainement il y a une mesure, là. On entend que le gouvernement
organise des séances d'information pour les médecins du Québec. C'est une bonne
idée que d'y participer puis d'écouter directement le message. Donc, l'appel au
boycott de ces sessions-là, je ne pense pas que ça va aider, là. Il faut que
les parties se parlent, il faut que les parties se comprennent. Et ça, ça passe
par un ministre qui est véritablement à l'écoute. Et, encore une fois, il a ce
qu'il a cherché. C'est dommage...
Journaliste : ...ils ont-tu
quand même un pas à faire de leur côté? Parce que les...
M. Paradis : Pardon?
Journaliste : Les fédérations
médicales, là, je... je comprends votre argument sur le gouvernement, mais les
fédérations médicales sont vraiment braquées, là.
M. Paradis : Oui. Oui. Et, là
aussi, je le redis, l'idée de boycotter les séances d'information du
gouvernement, ce n'est pas une bonne idée. Je pense que c'est important de
s'écouter maintenant puis de s'entendre directement sur ce que sont les
intentions du ministre, ce qu'il comprend de sa réforme et ce que les médecins
ont à lui dire. Et là il y a une étude qui est sortie ce matin qui indique que
les médecins du Québec sont parmi les mieux payés au Canada, mieux payés qu'en
Ontario, mieux payés que chez tous les voisins. Donc, je pense que c'est un
message et que ce sont des études que doivent considérer aussi les fédérations
de médecins.
Journaliste : ...pensez du fait
que Doug Ford rappelle directement des médecins intéressés à quitter le Québec?
M. Paradis : Ça, nous, on l'a
dit, là, dès... dès que c'est arrivé, c'est une illustration 19999de ce que c'est, le fédéralisme canadien.
Hein, c'est supposé être le meilleur ami de notre premier ministre, ils ont
pris des bières ensemble, ils sont supposés s'entendre comme larrons en foire,
puis la première chose qui arrive, alors qu'il y a une crise ici : on va
faire du maraudage pour piquer les ressources humaines du réseau de la santé
québécois. C'est inacceptable et c'est très illustratif de ce régime fédéral,
dont les fédéralistes n'arrêtent pas de nous dire que, ah! une chance qu'on est
dans le régime fédéral, une chance qu'on peut compter sur nos voisins, une
chance qu'on peut compter sur l'appui du fédéral. On voit ce que ça veut dire.
M. Boissonneault : ...une
chose là-dessus : on est loin du «love-in», hein? C'était le 30e
anniversaire du référendum la semaine dernière. On est loin du «love-in», des «Québécois,
on vous aime», là. On profite d'une crise pour aller chercher nos ressources.
Puis là il faut être bien clair. L'idée, ce n'est pas d'empêcher les gens de
faire quoi que ce soit là-dedans, c'est de rappeler, comme le dit Pascal, que ce
sont nos voisins, c'est tout. Même chose pour Nouveau-Brunswick. L'Ontario,
Nouveau-Brunswick, qui profitent de cette crise-là, nous rappellent qu'en
quelque part on est voisins, ils ont leurs intérêts à servir. Et nous, ce qu'on
a fait : on a présenté une motion la semaine dernière, puis ça a été
adopté à l'unanimité par l'Assemblée nationale, pour demander à Doug Ford
d'arrêter ça. On ne devrait pas profiter en voisin... parce que c'est important
aussi d'avoir un bon voisinage, de bien s'entendre. On le voit avec nos voisins
dans nos quartiers. Bien, c'est la même chose dans la fédération, puis
visiblement il y a quelque chose qu'on n'a pas compris du côté ontarien. Puis
on a demandé formellement à l'Assemblée nationale à ce que ça s'arrête.
Journaliste
: ...les
députés caquistes semblent avoir même de la difficulté à comprendre le projet
de loi n° 2? ...certains qui ne sont pas trop contents.
M. Paradis : Évidemment, on
ne veut pas se mêler des affaires internes d'un autre parti politique, mais c'est
quand même révélateur de l'échec de la... du processus. Si, à l'intérieur même
de la députation gouvernementale, il y a des députés qui ne comprennent pas ou
qui n'ont pas été convaincus par le message, ça en dit beaucoup sur la façon
dont il a été lancé.
Rappelons-nous, c'est un bâillon qui a été
appliqué pas seulement sur aspect loi spéciale pour empêcher des moyens de
pression, c'est un tout nouveau projet de loi qui a été présenté, 214 articles,
113 pages, c'est toute une réforme complète, et c'était très différent, c'est
très différent du projet de loi n° 106, qui avait fait l'objet de consultations
particulières.
Alors, si tu escamotes le processus
législatif, si tu n'es pas en dialogue avec tes parties prenantes, c'est ce qui
arrive. Ça faisait combien de temps qu'il était en préparation, ce projet de
loi là? Qui l'a vu? Qui a eu la chance de se prononcer sur les mesures, dont,
comme je le disais tout à l'heure, on ne sait même pas encore exactement ça va
être quoi, l'impact sur la rémunération des médecins? Au milieu de la nuit,
faut-il le rappeler. Le seul parti politique qui a réellement travaillé sur le
projet de loi en lien avec des experts pour dire : On va essayer au moins
de sauver la mise sur quelques articles, c'est le Parti québécois. Tous les
autres partis étaient prêts à ce que ça procède rapidement. Nous, on a
dit : On va le travailler, ce projet de loi là, parce qu'on a vu des
erreurs, même dans les annexes, là. Il y a plusieurs pages d'annexes avec des
objectifs, des nombres d'heures de délais d'attente, etc. D'où est-ce que ça
sortait, toute cette information-là?
Journaliste : Est-ce que vous
le croyez, le Parti libéral, quand il dit : Ah! nous autres, si on est au
pouvoir, on scrape ça, on signe une nouvelle loi coécrite avec les médecins?
Trouvez-vous que c'est un petit peu pousser loin de dire...
M. Paradis : Bien, moi,
j'aimerais bien savoir comment ça fonctionne, ça. Parce que, bon, d'abord,
nous, on a dit : On va conserver les éléments qui sont intéressants dans
ce projet de loi là. Par exemple, il y a un mode de rémunération par capitation
qui est inscrit dans le projet de loi, et ça, pas mal tout le monde est
d'accord là-dessus, puis, ensuite, il y a des modes de gestion de cette
capitation, mais il y a plein d'aberrations, il y a plein de problèmes, mais
nous, on l'a dit, on va retravailler tout ça pour garder ce qui a du bon sens
puis enlever toutes les aberrations. Donc, il y a du travail à faire.
Le Parti libéral, lui, il dit : Je
vais prendre cette loi-là puis je vais la mettre aux poubelles. Ce n'est pas
comme ça que ça fonctionne parce que c'est un projet de loi... ce n'est pas
juste une loi avec une série d'articles de 1 à 214, c'est une loi, ça modifie
neuf lois du Québec parmi les plus importantes, la Loi sur l'assurance maladie,
etc. Tu peux... Ça n'existe pas, faire ce que le Parti libéral dit, de prendre
ça puis de le mettre aux poubelles, parce que c'est un enchevêtrement de
modifications législatives. Il y a des règlements, avec des annexes à la loi. Tu
ne peux pas juste dire : J'efface tout ça, parce que c'est venu jouer,
donc ça ne fonctionne pas.
Journaliste : ...la position
du PLQ, ça a beaucoup plu à la FMSQ, qui l'a dit en point de presse. Donc,
pourquoi vous pensez que le PLQ fait cette promesse-là?
M. Paradis : Bien, c'est
parce que c'est une... c'est une ligne facile qui ne s'applique pas à une
situation complexe. Juridiquement, moi, j'aimerais ça qu'on m'explique, que le
Parti libéral m'explique comment il va faire, là. Ça fait qu'il va aller
abroger chacun des articles dans chacune des lois, alors qu'il y en a certains
qui sont peut-être bons, c'est une base sur laquelle on peut travailler. Donc,
c'est... ça ne fonctionne pas comme ça, là. Une fois qu'une loi... Encore une
fois, si ça avait été seulement une loi spéciale, comme il y en a déjà eu dans
l'histoire du Québec, c'est quelques articles... Là, c'est un tout nouveau
projet de loi qui réforme profondément la rémunération des médecins. C'est une
erreur de l'avoir présenté sous bâillon, mais ce n'est pas possible de
simplement dire : On va le prendre puis on va le mettre aux poubelles.
N'importe quel juriste, n'importe quel légiste est capable de vous dire ça. La
solution qu'on propose, nous, c'est la solution réaliste, c'est de dire 19999 on va retravailler tout ce qui doit être
revu dans cette loi-là. On va refaire le travail correctement avec les parties
prenantes pour s'assurer que ça va être quelque chose qui va être dans
l'intérêt des patients, dans l'intérêt de la réduction des délais, de l'accès à
un médecin. C'est ça qu'il faut garder en tête.
Journaliste : ...ce matin,
avec Mme Poulet, qu'est-ce que ça révèle, selon vous?
M. Boissonneault : Bien, ça,
c'est assez fascinant. Là, on va voir ce que ça veut dire, là, mais,
visiblement, nous, ce qu'on constate... Puis, encore là, on va voir ce que la
rencontre va donner, de notre compréhension, il y aurait peut-être une
rencontre avec le premier ministre, on essaie de sauver les meubles, mais ce
qu'on comprend, c'est que les troupes caquistes sont à bout. On a perdu des
orientations, on ne sait pas où on va, on constate qu'on a un gouvernement qui,
chaque semaine, ne gère pas la livraison de la marchandise pour le bénéfice des
citoyens, mais gère des plans de communication pour essayer de se rattraper
dans les sondages, puis ça donne ça.
Nous, ce qu'on considère, c'est qu'il va
falloir penser à redonner une direction à ce gouvernement-là puis s'assurer de
ne pas nuire plus qu'on ne l'a fait jusqu'à présent. Donc, on a encore un peu
moins d'un an, là, avant les prochaines élections. Donc, j'aimerais que le
gouvernement se consacre à livrer la marchandise pour les citoyens puis un peu
moins au plan de communication pour voir comment ils peuvent se sortir des
sondages. Parce qu'on l'a vu dans plein de scénarios, on l'a vu avec la loi n° 2,
on lance des idées, des projets de loi, on impose un bâillon qui vient
polariser la société, souvent avec cette idée ou cette impression que le
gouvernement cherche à créer un conflit, ce qu'il appelle un «wedge», là, pour
polariser la population puis peut-être faire des gains politiques avec ça. Ce
n'est pas ce qu'on veut d'un gouvernement, dans les prochains mois qui
viennent, là, et puis, à quelque part, je pense qu'il y a un témoignage que,
chez les troupes caquistes, ça porte aussi à conséquence.
Journaliste
: C'est-tu
François Legault qui est responsable?
M. Boissonneault : Je pense
que c'est symptomatique.
Journaliste
: Parce que
Mme Blanchette Vézina est partie, c'est ça qu'elle a dit...
M. Boissonneault : Je pense
que c'est symptomatique de ce qui se passe à la CAQ à l'heure actuelle. La CAQ
n'a pas d'orientation. En ce moment, ils ne sont pas en train de faire un
travail de gouvernement, ils sont en train de faire un travail de
communication, puis cette perte d'orientation là, je pense, a des conséquences
sur les troupes.
Journaliste : ...que c'en est
un, gain politique? Vous, ce que vous entendez, par exemple, dans Arthabaska.
Est-ce que les gens vous disent : Tant mieux, on va mettre les médecins au
pas, c'est une bonne nouvelle ou est-ce qu'ils vous disent l'inverse?
M. Boissonneault : Moi, je ne
sens pas qu'il y a un aspect positif à ça sur le terrain. Plusieurs personnes
qui ont communiqué avec moi, du public, mais des médecins aussi... mais, à
quelque part, ce qu'on réalise, c'est que la CAQ, en ce moment, récolte ce
qu'elle a semé. Et c'est ce qu'on voit quand on a des témoignages non pas
seulement du public, mais des députés aussi, qui envoient des messages
contradictoires, là.
Je ne sais pas on est rendu à combien de
députés qui ont quitté le navire, je pense que c'est huit, ça se peut-tu? Sept
ou huit, dans ces eaux-là. Donc, en quelque part, ça parle fort, ça aussi. Je
pense qu'il y a un message que le premier ministre et le gouvernement doit
entendre aussi là-dedans.
Journaliste
: ...de ne
pas nuire, vous dites à la CAQ de ne pas nuire, donc ça veut dire de ne pas
lancer de grandes réformes, de juste gérer l'intendance jusqu'aux prochaines
élections?
M. Boissonneault : De ne pas
se lancer dans des exercices de polarisation, de ne pas se lancer dans des
plans com pour essayer de récupérer leurs intentions de vote, mais de s'assurer
qu'on mette les citoyens au cœur de leurs politiques. Il faut faire ce qui est
bon pour les citoyens au Québec. On a encore quelques mois, là, à être dirigés
par ce gouvernement-là. Pensez à ce que vous laissez derrière vous, ne pensez
pas seulement à gagner les prochaines élections. Il faut vraiment qu'ils
remplissent leur rôle de gouvernement et qu'ils sortent un peu des lignes
partisanes.
Journaliste : Est-ce que vous
allez lire le livre de Ruba Ghazal? Est-ce que vous avez un intérêt par rapport
à...
M. Boissonneault : Personnellement,oui, ça me fera plaisir de le lire puis d'entendre, de voir ce qu'elle a à
dire sur le portrait politique québécois, sur l'indépendance. Moi, je suis
toujours ouvert à apprendre.
Journaliste : ...on voyait ce
matin Michel David qui faisait une chronique en disant qu'elle serait une
bonne... c'est une bonne ambassadrice pour, justement, peut-être convaincre les
immigrants un peu plus... qui sont davantage... plus fédéralistes de justement
adhérer au mouvement souverainiste. Est-ce que c'est une alliée dans votre
lutte?
M. Boissonneault : Pour le
mouvement souverainiste, pour nous, c'est très clair, c'est un projet qui est
rassembleur, c'est un projet qui est une... qui est un progrès en soi, qui est
une fin en soi. Donc, nous, lorsqu'on parle d'indépendance, de l'émancipation
de notre peuple, on considère qu'on doit se sortir des lignes partisanes. On va
travailler avec quiconque est prêt à venir avec nous. Évidemment, on s'entend
sur un certain nombre de choses. Ce sera un processus démocratique. On va
respecter... on va respecter la loi, on va respecter les citoyens, là-dedans,
les gens ont leur mot à dire, il va y avoir une consultation populaire, mais
lorsqu'on s'entend sur la base, pour le reste, là, il faut qu'on travaille
ensemble. Parce que moi, ce que je déplore, c'est lorsqu'on pose des conditions
à l'indépendance puis qu'on s'inscrit à la marge parce qu'on n'est pas
d'accord, c'est un peu trop à gauche, un peu trop à droite, moi, je n'embarque
pas si ce n'est pas plus à gauche. Nous, on veut se sortir de ça parce que
l'indépendance, c'est plus que ça. L'indépendance, c'est vraiment un beau
projet en soi puis ça peut rassembler tout le monde.
Journaliste : Est-ce que,
donc, vous tendez la main à Québec solidaire dans ce dossier-là?
M. Boissonneault :
Nous,
ce qu'on dit, c'est qu'on va collaborer avec toute personne qui est prête à
réaliser ce grand projet là, ce beau projet là pour le Québec. Parce que, dans
le fond, nous, on veut faire quoi? On veut le faire pour le bien des Québécois.
On pense que c'est... ce sera... c'est une bonne politique publique, c'est une
proposition qui est à l'avantage des Québécois et des Québécoises. En ce
moment, le gouvernement fédéral nous prive d'un avenir collectif, linguistique,
culturel, 20141financier même. Il faut qu'on
s'entende là-dessus. Une fois que l'indépendance sera faite, évidemment qu'il
va y avoir de nouveaux gouvernements, certains plus à gauche, certains plus à
droite, mais, d'ici là, il faut qu'on travaille ensemble, il faut qu'on l'ait,
ce pays-là.
Le Modérateur
:
...dernière en français.
Journaliste
: On a vu
un grand nombre d'élections qui ont eu lieu sans opposition. Mme Guilbault, ce
matin, disait que même il y a peut-être un trop grand nombre de municipalités.
Est-ce qu'il faudra envisager de fusionner des municipalités?
M. Boissonneault : Nous, ce
qu'on dit, c'est que les municipalités doivent travailler ensemble, collaborer,
peut-être se regrouper, c'est le souhait, mais sur une base volontaire. C'est
juste ça. On n'imposera rien. Ce qu'on veut au Parti québécois... Nous, on a...
Il y a un mot, là, qu'on souligne quand on parle des affaires municipales,
c'est le mot décentralisation. Les experts sur le terrain, puis pour la
gouvernance de proximité, ce sont les élus municipaux. Il faut leur faire
confiance, il faut leur donner les moyens d'agir aussi. Puis eux sauront s'il
n'y a pas lieu de travailler avec la MRC, avec d'autres municipalités, partager
certaines ressources. Parce que je le disais d'entrée de jeu en introduction,
ce n'est pas facile de faire ce travail-là, c'est lourd à porter. Puis souvent
on le fait de façon bénévole puis souvent on manque de ressources. Donc, oui,
je pense qu'il y a des municipalités qui vont vouloir d'elles-mêmes optimiser l'utilisation
des ressources, mais ce sera volontaire, parce que ce sont eux, les experts sur
le terrain.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais.
Journaliste :
What does it tell you about the fact
that Ms. Poulet wanted to make a declaration on her future at 9:30, in the last
minute, the press conference here was canceled?
M.
Boissonneault :
Well, first, we don't know what's happening. We're going to follow
closely what's happening obviously in the caucus. But what it means to us, what
we see in that is that the Government and the CAQ is reaping what it sows.
There is a loss of orientation in this party right now. We feel that this
Government is trying to gain some traction in the polls more than it is trying
to govern right now and be of a benefit to the citizens. So, what we're saying,
we still have a few months with that Government to go: Please do your work.
Stop thinking about the polls. Stop thinking about finding a wedge issue that
maybe is going to give you much more traction in the population and do your
work as a government.
Journaliste :
Would you qualify what's happening
within the CAQ caucus as an internal crisis?
M.
Boissonneault :
I won't define... You want to say something about that? I won't
define. I think, there's going to be an analysis to be made in what's happening
in the CAQ caucus. What I... What I see is that we have now eight MNAs
that I've left the caucus so far. That is a signal. I think a government should
listen to what's happening with its troops. It's very important. But we can not
do otherwise than to realize that we have a government at last, its
orientations, that is working week after week to gain more traction in the
polls and not to deliver what it should be delivering to the citizen as a
government. So, right now, what's happening is important. We're going to see
what's happening with Ms. Poulet, because I think there's a meeting that's
going to happen now with the Premier. But, other than that, I think it's a
signal that the Government should listen to make sure to do its work and
deliver for the citizens.
M. Paradis : And maybe just to add. So, we don't know exactly what's happening,
but obviously there's turmoil within the CAQ. Unfortunately, it has impacts on
the Government's actions or Government inaction, not doing its job. And, as my
colleague was saying, finding wedge issues to find a way out and inventing a
new crisis in Québec is not the way forward. So, we hope that, if there's a
crisis within the CAQ, it does not translate into a crisis within the
Government. Because we need a government that's focused on needs for
Quebeckers, for a change.
Journaliste :
Good.
Le Modérateur : Merci beaucoup.
(Fin à 10 h 52)