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Point de presse de M. Alex Boissonneault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’affaires municipales, et M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de travail et d’emploi

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, November 4, 2025, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-deux minutes)

M. Boissonneault : Bonjour, tout le monde! C'est reparti pour une autre semaine. Si vous me le permettez, j'aimerais commencer en parlant un peu des élections municipales qui ont eu lieu durant la fin de semaine. Évidemment, je parle au nom du Parti québécois, mais surtout à titre de porte-parole du parti aux affaires municipales. La première chose que je veux faire, c'est de remercier tous ceux et celles qui ont rendu cet exercice démocratique fondamental possible. Et là, je pense évidemment aux candidats, candidates qui ont été élus ou pas. Je pense aux bénévoles, je pense aux militants. Je pense surtout à nos concitoyens, concitoyennes qui ont exprimé leur voix, qui sont allés voter. On ne rappellera jamais assez à quel point le gouvernement municipal est important. C'est le gouvernement de proximité par excellence.

Je veux féliciter aussi les élus, les féliciter pour leur engagement. Ce n'est pas toujours évident, de faire du travail comme ça en politique municipale, il y en a plusieurs qui le font de façon bénévole ou quasi bénévole dans différentes municipalités. Puis, comme c'est un gouvernement de proximité, bien, ça veut dire aussi des fois qu'on est proche de la chaleur, entre guillemets, des citoyens et citoyennes qui sont 20141 insatisfaits, insatisfaites, qui ont des demandes. Donc, je veux juste reconnaître l'importance de leur travail. Donc, ça, c'est pour les élections municipales.

Pour ce qui est du budget fédéral, évidemment, on surveille ça avec beaucoup d'attention. Mais vous connaissez la position du Parti québécois là-dedans, on a affaire encore une fois, et on va le dire tant qu'on pourra, à un gouvernement qui magasine avec notre carte de crédit, puis on n'a pas notre mot à dire là-dedans. On a affaire à un État parasitaire qui intervient dans les compétences des États qui forment la fédération canadienne et, encore une fois, on ne peut rien dire là-dedans.

Là, ce qu'on a constaté au cours des dernières années, c'est que c'est un gouvernement, le gouvernement fédéral, qui nous a endettés en moyenne de 15 milliards par année. On en a fait la démonstration dans le budget de l'an 1 du Parti québécois. Et on... on attend de voir évidemment ce qu'on va retrouver dans ce budget-là. Mais on veut juste rappeler à quel point, pour le Québec, si on veut avoir un avenir financier, il y a quelque chose de menaçant dans ce qu'on voit dans le gouvernement fédéral qui dépense sans compter et souvent sans égard à notre intérêt national.

Donc, on va surveiller évidemment ce qui se passe, mais on ne peut faire autrement que de déplorer le fait que le gouvernement fédéral ne respecte pas ses... ses... les règles même de sa propre constitution en intervenant dans les affaires des provinces. Et on le voit de plus en plus, c'est un État qui est prédateur, c'est un État de plus en plus centralisateur. Et, juste en intervenant dans nos affaires, comme ça, on perd énormément de ressources, de capital financier, et ça aussi, c'est délétère pour nous, dans cette fédération. Donc, évidemment, on va surveiller ce qu'on retrouve, là, plus précisément dans le budget, mais on a déjà un peu notre idée sur ce... cet exercice-là, qui est toujours un peu déplorable lorsqu'on le regarde un peu en témoins impuissants quand ces gens-là dépensent notre argent.

Journaliste : ...dénouer l'impasse avec les médecins cette semaine?

M. Paradis : Le gouvernement a cherché la guerre, il l'a eue. On ne le redira jamais assez, c'est lui qui a mis le Québec dans cette situation-là, en présentant un tout nouveau projet de loi, il y a maintenant un peu plus d'une semaine, qui a été adopté par bâillon. Il y a des vertus à un véritable dialogue puis à une véritable écoute. C'est de ça dont on a besoin actuellement au Québec pour dénouer l'impasse. Les médecins sont braqués et, de l'autre côté, le gouvernement semble aussi braqué. Et on voit qu'au sein même de la députation, ça cause des problèmes.

Journaliste : ...par exemple, retirer les pénalités de façon temporaire? Qu'est-ce qui doit être fait plus concrètement pour faire baisser la tension?

M. Paradis : Nous, on a dit dès le départ que, dans ce projet de loi là, il y a beaucoup... il y a beaucoup de... d'erreurs et il y a encore beaucoup d'éléments qu'on n'a pas découverts dans le projet de loi. On a passé la fin de semaine, dans le cas du Parti québécois, à parler à des experts pour comprendre qu'est-ce que ça veut dire, cette réforme sur le revenu des médecins. Et, entre ce que le gouvernement dit, entre le message officiel qui dit : Ah! ça peut faire des variations de plus ou moins 5 %, là, c'est les derniers commentaires du ministre en date de vendredi, et des calculs qu'on voit, là, il y a... il y a des grandes marges. Donc, il y a beaucoup de choses à comprendre encore. Et le ministre dit : Ah! je vais expliquer mon projet de loi. Oui, mais ça... c'est à ça que ça sert, une commission parlementaire. Ce projet de loi était une nouvelle... une nouvelle initiative.

Journaliste : ...

M. Paradis : Pardon?

Journaliste : Donc, ça prend une pause, comme le collègue le propose ou qu'est-ce qu'il faut faire?

M. Paradis : Bien, le gouvernement a certainement le droit de proposer une refonte du mode de rémunération des médecins. Puis ça, tout le monde s'entend là-dessus. Le problème, c'est comment on a procédé puis qu'est-ce qu'il y a dans le projet de loi. Il y a beaucoup de choses à revoir dans ce projet de loi là, et nous, on va le revoir.

Journaliste : ...par exemple, pour une sortie de crise?

M. Paradis : Bien là, actuellement, ça passe... ça passe par le dialogue, c'est sûr. Est-ce que les parties se parlent? Est-ce qu'ils se voient? Ce n'est pas ce qu'on entend en tout cas. Et certainement il y a une mesure, là. On entend que le gouvernement organise des séances d'information pour les médecins du Québec. C'est une bonne idée que d'y participer puis d'écouter directement le message. Donc, l'appel au boycott de ces sessions-là, je ne pense pas que ça va aider, là. Il faut que les parties se parlent, il faut que les parties se comprennent. Et ça, ça passe par un ministre qui est véritablement à l'écoute. Et, encore une fois, il a ce qu'il a cherché. C'est dommage...

Journaliste : ...ils ont-tu quand même un pas à faire de leur côté? Parce que les...

M. Paradis : Pardon?

Journaliste : Les fédérations médicales, là, je... je comprends votre argument sur le gouvernement, mais les fédérations médicales sont vraiment braquées, là.

M. Paradis : Oui. Oui. Et, là aussi, je le redis, l'idée de boycotter les séances d'information du gouvernement, ce n'est pas une bonne idée. Je pense que c'est important de s'écouter maintenant puis de s'entendre directement sur ce que sont les intentions du ministre, ce qu'il comprend de sa réforme et ce que les médecins ont à lui dire. Et là il y a une étude qui est sortie ce matin qui indique que les médecins du Québec sont parmi les mieux payés au Canada, mieux payés qu'en Ontario, mieux payés que chez tous les voisins. Donc, je pense que c'est un message et que ce sont des études que doivent considérer aussi les fédérations de médecins.

Journaliste : ...pensez du fait que Doug Ford rappelle directement des médecins intéressés à quitter le Québec?

M. Paradis : Ça, nous, on l'a dit, là, dès... dès que c'est arrivé, c'est une illustration 19999de ce que c'est, le fédéralisme canadien. Hein, c'est supposé être le meilleur ami de notre premier ministre, ils ont pris des bières ensemble, ils sont supposés s'entendre comme larrons en foire, puis la première chose qui arrive, alors qu'il y a une crise ici : on va faire du maraudage pour piquer les ressources humaines du réseau de la santé québécois. C'est inacceptable et c'est très illustratif de ce régime fédéral, dont les fédéralistes n'arrêtent pas de nous dire que, ah! une chance qu'on est dans le régime fédéral, une chance qu'on peut compter sur nos voisins, une chance qu'on peut compter sur l'appui du fédéral. On voit ce que ça veut dire.

M. Boissonneault : ...une chose là-dessus : on est loin du «love-in», hein? C'était le 30e anniversaire du référendum la semaine dernière. On est loin du «love-in», des «Québécois, on vous aime», là. On profite d'une crise pour aller chercher nos ressources. Puis là il faut être bien clair. L'idée, ce n'est pas d'empêcher les gens de faire quoi que ce soit là-dedans, c'est de rappeler, comme le dit Pascal, que ce sont nos voisins, c'est tout. Même chose pour Nouveau-Brunswick. L'Ontario, Nouveau-Brunswick, qui profitent de cette crise-là, nous rappellent qu'en quelque part on est voisins, ils ont leurs intérêts à servir. Et nous, ce qu'on a fait : on a présenté une motion la semaine dernière, puis ça a été adopté à l'unanimité par l'Assemblée nationale, pour demander à Doug Ford d'arrêter ça. On ne devrait pas profiter en voisin... parce que c'est important aussi d'avoir un bon voisinage, de bien s'entendre. On le voit avec nos voisins dans nos quartiers. Bien, c'est la même chose dans la fédération, puis visiblement il y a quelque chose qu'on n'a pas compris du côté ontarien. Puis on a demandé formellement à l'Assemblée nationale à ce que ça s'arrête.

Journaliste : ...les députés caquistes semblent avoir même de la difficulté à comprendre le projet de loi n° 2? ...certains qui ne sont pas trop contents.

M. Paradis : Évidemment, on ne veut pas se mêler des affaires internes d'un autre parti politique, mais c'est quand même révélateur de l'échec de la... du processus. Si, à l'intérieur même de la députation gouvernementale, il y a des députés qui ne comprennent pas ou qui n'ont pas été convaincus par le message, ça en dit beaucoup sur la façon dont il a été lancé.

Rappelons-nous, c'est un bâillon qui a été appliqué pas seulement sur aspect loi spéciale pour empêcher des moyens de pression, c'est un tout nouveau projet de loi qui a été présenté, 214 articles, 113 pages, c'est toute une réforme complète, et c'était très différent, c'est très différent du projet de loi n° 106, qui avait fait l'objet de consultations particulières.

Alors, si tu escamotes le processus législatif, si tu n'es pas en dialogue avec tes parties prenantes, c'est ce qui arrive. Ça faisait combien de temps qu'il était en préparation, ce projet de loi là? Qui l'a vu? Qui a eu la chance de se prononcer sur les mesures, dont, comme je le disais tout à l'heure, on ne sait même pas encore exactement ça va être quoi, l'impact sur la rémunération des médecins? Au milieu de la nuit, faut-il le rappeler. Le seul parti politique qui a réellement travaillé sur le projet de loi en lien avec des experts pour dire : On va essayer au moins de sauver la mise sur quelques articles, c'est le Parti québécois. Tous les autres partis étaient prêts à ce que ça procède rapidement. Nous, on a dit : On va le travailler, ce projet de loi là, parce qu'on a vu des erreurs, même dans les annexes, là. Il y a plusieurs pages d'annexes avec des objectifs, des nombres d'heures de délais d'attente, etc. D'où est-ce que ça sortait, toute cette information-là?

Journaliste : Est-ce que vous le croyez, le Parti libéral, quand il dit : Ah! nous autres, si on est au pouvoir, on scrape ça, on signe une nouvelle loi coécrite avec les médecins? Trouvez-vous que c'est un petit peu pousser loin de dire...

M. Paradis : Bien, moi, j'aimerais bien savoir comment ça fonctionne, ça. Parce que, bon, d'abord, nous, on a dit : On va conserver les éléments qui sont intéressants dans ce projet de loi là. Par exemple, il y a un mode de rémunération par capitation qui est inscrit dans le projet de loi, et ça, pas mal tout le monde est d'accord là-dessus, puis, ensuite, il y a des modes de gestion de cette capitation, mais il y a plein d'aberrations, il y a plein de problèmes, mais nous, on l'a dit, on va retravailler tout ça pour garder ce qui a du bon sens puis enlever toutes les aberrations. Donc, il y a du travail à faire.

Le Parti libéral, lui, il dit : Je vais prendre cette loi-là puis je vais la mettre aux poubelles. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne parce que c'est un projet de loi... ce n'est pas juste une loi avec une série d'articles de 1 à 214, c'est une loi, ça modifie neuf lois du Québec parmi les plus importantes, la Loi sur l'assurance maladie, etc. Tu peux... Ça n'existe pas, faire ce que le Parti libéral dit, de prendre ça puis de le mettre aux poubelles, parce que c'est un enchevêtrement de modifications législatives. Il y a des règlements, avec des annexes à la loi. Tu ne peux pas juste dire : J'efface tout ça, parce que c'est venu jouer, donc ça ne fonctionne pas.

Journaliste : ...la position du PLQ, ça a beaucoup plu à la FMSQ, qui l'a dit en point de presse. Donc, pourquoi vous pensez que le PLQ fait cette promesse-là?

M. Paradis : Bien, c'est parce que c'est une... c'est une ligne facile qui ne s'applique pas à une situation complexe. Juridiquement, moi, j'aimerais ça qu'on m'explique, que le Parti libéral m'explique comment il va faire, là. Ça fait qu'il va aller abroger chacun des articles dans chacune des lois, alors qu'il y en a certains qui sont peut-être bons, c'est une base sur laquelle on peut travailler. Donc, c'est... ça ne fonctionne pas comme ça, là. Une fois qu'une loi... Encore une fois, si ça avait été seulement une loi spéciale, comme il y en a déjà eu dans l'histoire du Québec, c'est quelques articles... Là, c'est un tout nouveau projet de loi qui réforme profondément la rémunération des médecins. C'est une erreur de l'avoir présenté sous bâillon, mais ce n'est pas possible de simplement dire : On va le prendre puis on va le mettre aux poubelles. N'importe quel juriste, n'importe quel légiste est capable de vous dire ça. La solution qu'on propose, nous, c'est la solution réaliste, c'est de dire 19999 on va retravailler tout ce qui doit être revu dans cette loi-là. On va refaire le travail correctement avec les parties prenantes pour s'assurer que ça va être quelque chose qui va être dans l'intérêt des patients, dans l'intérêt de la réduction des délais, de l'accès à un médecin. C'est ça qu'il faut garder en tête.

Journaliste : ...ce matin, avec Mme Poulet, qu'est-ce que ça révèle, selon vous?

M. Boissonneault : Bien, ça, c'est assez fascinant. Là, on va voir ce que ça veut dire, là, mais, visiblement, nous, ce qu'on constate... Puis, encore là, on va voir ce que la rencontre va donner, de notre compréhension, il y aurait peut-être une rencontre avec le premier ministre, on essaie de sauver les meubles, mais ce qu'on comprend, c'est que les troupes caquistes sont à bout. On a perdu des orientations, on ne sait pas où on va, on constate qu'on a un gouvernement qui, chaque semaine, ne gère pas la livraison de la marchandise pour le bénéfice des citoyens, mais gère des plans de communication pour essayer de se rattraper dans les sondages, puis ça donne ça.

Nous, ce qu'on considère, c'est qu'il va falloir penser à redonner une direction à ce gouvernement-là puis s'assurer de ne pas nuire plus qu'on ne l'a fait jusqu'à présent. Donc, on a encore un peu moins d'un an, là, avant les prochaines élections. Donc, j'aimerais que le gouvernement se consacre à livrer la marchandise pour les citoyens puis un peu moins au plan de communication pour voir comment ils peuvent se sortir des sondages. Parce qu'on l'a vu dans plein de scénarios, on l'a vu avec la loi n° 2, on lance des idées, des projets de loi, on impose un bâillon qui vient polariser la société, souvent avec cette idée ou cette impression que le gouvernement cherche à créer un conflit, ce qu'il appelle un «wedge», là, pour polariser la population puis peut-être faire des gains politiques avec ça. Ce n'est pas ce qu'on veut d'un gouvernement, dans les prochains mois qui viennent, là, et puis, à quelque part, je pense qu'il y a un témoignage que, chez les troupes caquistes, ça porte aussi à conséquence.

Journaliste : C'est-tu François Legault qui est responsable?

M. Boissonneault : Je pense que c'est symptomatique.

Journaliste : Parce que Mme Blanchette Vézina est partie, c'est ça qu'elle a dit...

M. Boissonneault : Je pense que c'est symptomatique de ce qui se passe à la CAQ à l'heure actuelle. La CAQ n'a pas d'orientation. En ce moment, ils ne sont pas en train de faire un travail de gouvernement, ils sont en train de faire un travail de communication, puis cette perte d'orientation là, je pense, a des conséquences sur les troupes.

Journaliste : ...que c'en est un, gain politique? Vous, ce que vous entendez, par exemple, dans Arthabaska. Est-ce que les gens vous disent : Tant mieux, on va mettre les médecins au pas, c'est une bonne nouvelle ou est-ce qu'ils vous disent l'inverse?

M. Boissonneault : Moi, je ne sens pas qu'il y a un aspect positif à ça sur le terrain. Plusieurs personnes qui ont communiqué avec moi, du public, mais des médecins aussi... mais, à quelque part, ce qu'on réalise, c'est que la CAQ, en ce moment, récolte ce qu'elle a semé. Et c'est ce qu'on voit quand on a des témoignages non pas seulement du public, mais des députés aussi, qui envoient des messages contradictoires, là.

Je ne sais pas on est rendu à combien de députés qui ont quitté le navire, je pense que c'est huit, ça se peut-tu? Sept ou huit, dans ces eaux-là. Donc, en quelque part, ça parle fort, ça aussi. Je pense qu'il y a un message que le premier ministre et le gouvernement doit entendre aussi là-dedans.

Journaliste : ...de ne pas nuire, vous dites à la CAQ de ne pas nuire, donc ça veut dire de ne pas lancer de grandes réformes, de juste gérer l'intendance jusqu'aux prochaines élections?

M. Boissonneault : De ne pas se lancer dans des exercices de polarisation, de ne pas se lancer dans des plans com pour essayer de récupérer leurs intentions de vote, mais de s'assurer qu'on mette les citoyens au cœur de leurs politiques. Il faut faire ce qui est bon pour les citoyens au Québec. On a encore quelques mois, là, à être dirigés par ce gouvernement-là. Pensez à ce que vous laissez derrière vous, ne pensez pas seulement à gagner les prochaines élections. Il faut vraiment qu'ils remplissent leur rôle de gouvernement et qu'ils sortent un peu des lignes partisanes.

Journaliste : Est-ce que vous allez lire le livre de Ruba Ghazal? Est-ce que vous avez un intérêt par rapport à...

M. Boissonneault : Personnellement,oui, ça me fera plaisir de le lire puis d'entendre, de voir ce qu'elle a à dire sur le portrait politique québécois, sur l'indépendance. Moi, je suis toujours ouvert à apprendre.

Journaliste : ...on voyait ce matin Michel David qui faisait une chronique en disant qu'elle serait une bonne... c'est une bonne ambassadrice pour, justement, peut-être convaincre les immigrants un peu plus... qui sont davantage... plus fédéralistes de justement adhérer au mouvement souverainiste. Est-ce que c'est une alliée dans votre lutte?

M. Boissonneault : Pour le mouvement souverainiste, pour nous, c'est très clair, c'est un projet qui est rassembleur, c'est un projet qui est une... qui est un progrès en soi, qui est une fin en soi. Donc, nous, lorsqu'on parle d'indépendance, de l'émancipation de notre peuple, on considère qu'on doit se sortir des lignes partisanes. On va travailler avec quiconque est prêt à venir avec nous. Évidemment, on s'entend sur un certain nombre de choses. Ce sera un processus démocratique. On va respecter... on va respecter la loi, on va respecter les citoyens, là-dedans, les gens ont leur mot à dire, il va y avoir une consultation populaire, mais lorsqu'on s'entend sur la base, pour le reste, là, il faut qu'on travaille ensemble. Parce que moi, ce que je déplore, c'est lorsqu'on pose des conditions à l'indépendance puis qu'on s'inscrit à la marge parce qu'on n'est pas d'accord, c'est un peu trop à gauche, un peu trop à droite, moi, je n'embarque pas si ce n'est pas plus à gauche. Nous, on veut se sortir de ça parce que l'indépendance, c'est plus que ça. L'indépendance, c'est vraiment un beau projet en soi puis ça peut rassembler tout le monde.

Journaliste : Est-ce que, donc, vous tendez la main à Québec solidaire dans ce dossier-là?

M. Boissonneault : Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on va collaborer avec toute personne qui est prête à réaliser ce grand projet là, ce beau projet là pour le Québec. Parce que, dans le fond, nous, on veut faire quoi? On veut le faire pour le bien des Québécois. On pense que c'est... ce sera... c'est une bonne politique publique, c'est une proposition qui est à l'avantage des Québécois et des Québécoises. En ce moment, le gouvernement fédéral nous prive d'un avenir collectif, linguistique, culturel, 20141financier même. Il faut qu'on s'entende là-dessus. Une fois que l'indépendance sera faite, évidemment qu'il va y avoir de nouveaux gouvernements, certains plus à gauche, certains plus à droite, mais, d'ici là, il faut qu'on travaille ensemble, il faut qu'on l'ait, ce pays-là.

Le Modérateur : ...dernière en français.

Journaliste : On a vu un grand nombre d'élections qui ont eu lieu sans opposition. Mme Guilbault, ce matin, disait que même il y a peut-être un trop grand nombre de municipalités. Est-ce qu'il faudra envisager de fusionner des municipalités?

M. Boissonneault : Nous, ce qu'on dit, c'est que les municipalités doivent travailler ensemble, collaborer, peut-être se regrouper, c'est le souhait, mais sur une base volontaire. C'est juste ça. On n'imposera rien. Ce qu'on veut au Parti québécois... Nous, on a... Il y a un mot, là, qu'on souligne quand on parle des affaires municipales, c'est le mot décentralisation. Les experts sur le terrain, puis pour la gouvernance de proximité, ce sont les élus municipaux. Il faut leur faire confiance, il faut leur donner les moyens d'agir aussi. Puis eux sauront s'il n'y a pas lieu de travailler avec la MRC, avec d'autres municipalités, partager certaines ressources. Parce que je le disais d'entrée de jeu en introduction, ce n'est pas facile de faire ce travail-là, c'est lourd à porter. Puis souvent on le fait de façon bénévole puis souvent on manque de ressources. Donc, oui, je pense qu'il y a des municipalités qui vont vouloir d'elles-mêmes optimiser l'utilisation des ressources, mais ce sera volontaire, parce que ce sont eux, les experts sur le terrain.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : What does it tell you about the fact that Ms. Poulet wanted to make a declaration on her future at 9:30, in the last minute, the press conference here was canceled?

M. Boissonneault : Well, first, we don't know what's happening. We're going to follow closely what's happening obviously in the caucus. But what it means to us, what we see in that is that the Government and the CAQ is reaping what it sows. There is a loss of orientation in this party right now. We feel that this Government is trying to gain some traction in the polls more than it is trying to govern right now and be of a benefit to the citizens. So, what we're saying, we still have a few months with that Government to go: Please do your work. Stop thinking about the polls. Stop thinking about finding a wedge issue that maybe is going to give you much more traction in the population and do your work as a government.

Journaliste : Would you qualify what's happening within the CAQ caucus as an internal crisis?

M. Boissonneault : I won't define... You want to say something about that? I won't define. I think, there's going to be an analysis to be made in what's happening in the CAQ caucus. What I... What I see is that we have now eight MNAs that I've left the caucus so far. That is a signal. I think a government should listen to what's happening with its troops. It's very important. But we can not do otherwise than to realize that we have a government at last, its orientations, that is working week after week to gain more traction in the polls and not to deliver what it should be delivering to the citizen as a government. So, right now, what's happening is important. We're going to see what's happening with Ms. Poulet, because I think there's a meeting that's going to happen now with the Premier. But, other than that, I think it's a signal that the Government should listen to make sure to do its work and deliver for the citizens.

M. Paradis : And maybe just to add. So, we don't know exactly what's happening, but obviously there's turmoil within the CAQ. Unfortunately, it has impacts on the Government's actions or Government inaction, not doing its job. And, as my colleague was saying, finding wedge issues to find a way out and inventing a new crisis in Québec is not the way forward. So, we hope that, if there's a crisis within the CAQ, it does not translate into a crisis within the Government. Because we need a government that's focused on needs for Quebeckers, for a change.

Journaliste : Good.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 52)

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