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Conférence de presse de M. Jean-François Roberge, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, November 6, 2025, 11 h 20

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures vingt-trois minutes)

M. Roberge : Merci bien. Merci, tout le monde. Bonjour. Content de vous retrouver. Tout d'abord, je veux saluer mon équipe, particulièrement la sous-ministre et son équipe, l'équipe du cabinet avec des adjointes parlementaires et gouvernementales, députée de Vimont, députée d'Iberville, tous les députés de toutes les formations politiques qui ont travaillé aux consultations. Ça a été un bel exercice. On a fait un exercice de consultation qui, pour la première fois, visait l'immigration permanente et l'immigration temporaire. Je pense que c'était nécessaire de le faire. On l'a fait de belle manière, sans tourner les coins ronds. On a reçu plus de 140 mémoires, on a entendu plus de 75 groupes et experts en plus de trois semaines de consultations. Beaucoup réfléchi, beaucoup discuté, entendu des gens de partout au Québec, des gens d'affaires, des municipalités, des experts, des universitaires, des entreprises. Et on a vu toute la complexité de la planification de l'immigration en tenant compte des seuils permanents et temporaires, mais tout le potentiel humain aussi qui a continué de grandir comme nation avec l'arrivée des nouvelles personnes sur le territoire québécois. Parce que l'immigration, ça demeurera toujours une force, un levier essentiel pour assurer le développement économique et le développement social au Québec, pour assurer une démographie qui est forte, une occupation du territoire puis aussi une capacité de recherche, on l'a entendu dans les consultations, une capacité de recherche dans nos universités aux cycles supérieurs.

On a donc, comme gouvernement, la responsabilité de bien planifier cette immigration en respectant la capacité d'accueil, en prenant soin de notre culture, de notre langue commune et en soutenant l'intégration dans le respect de notre nouvelle politique d'intégration nationale. Le contexte qu'on a aujourd'hui est bien différent du contexte qu'on avait il y a deux ans lors de la dernière planification pluriannuelle. La croissance de l'immigration des immigrants temporaires est très, très forte. Il y a plus de 565 000 immigrants temporaires, ou on peut dire résidents permanents, sur le territoire québécois. C'est un nombre qui a explosé, qui a augmenté de manière très, très forte dans les dernières années. Puis on va le dire, plus de deux tiers de ces immigrants-là relèvent du gouvernement canadien, mais la hausse des dernières années relève bien plus que du deux tiers même du gouvernement canadien. La présence en très, très grand nombre de toutes ces personnes sur le territoire, bien évidemment, ce n'est pas responsable de tous les enjeux qu'il y a au Québec, mais ça augmente de manière 15361déraisonnable la pression sur les écoles, sur les hôpitaux, sur les services publics, sur l'accès au logement, je veux même dire sur l'accès à la propriété. C'est une pression aussi sur le français, qui était déjà vulnérable, on le sait tous.

Des exemples concrets. Par exemple, la présence d'autant de personnes, qui sont des immigrants temporaires, résidents non permanents, sur le territoire québécois, bien, ça requiert, en termes de santé, au net, plus de 10 000 ressources humaines dans le réseau de la santé. Il faut les trouver, ces personnes-là. Il y a l'enjeu des finances publiques, mais il faut les trouver aussi.

En éducation, il y a 62 000 élèves, 62 000 enfants qui sont résidents non permanents, ça représente un besoin de 4 500 enseignants à temps plein. Est-ce qu'on les a, ces enseignants-là? Il faut se poser la question.

En termes de logement, ces résidents non permanents représentent 280 000 ménages. Donc, quand on sait, quand on pense à la crise du logement, année après année, le 1er juillet... la crise du logement n'est pas uniquement causée par toutes ces personnes, mais dans un contexte de rareté de logement, il faut se demander quels leviers on peut utiliser. Il faut augmenter l'offre, absolument, bâtir davantage, mais pas seulement.

D'un côté financier, l'aide de dernier recours, en 2024, représente plus de 500 millions de dollars versés aux demandeurs d'asile seulement sur le territoire québécois. Donc, quand je parle d'une pression très, très concrète, elle se mesure, et les indicateurs sont très, très clairs.

La situation économique a changé aussi dans les dernières années. Tout de suite après la pandémie, il y avait le rebond... économique très fort, c'était le plein emploi, et là, on voit dans les derniers mois une remontée importante du taux de chômage, beaucoup à cause des tarifs de... de notre ami voisin du sud, particulièrement un chômage qui frappe les jeunes et qui frappe particulièrement aussi les nouveaux arrivants, les nouveaux immigrants. Eux aussi sont impactés par ça.

Donc, on continue d'accueillir des immigrants, on continue d'accueillir des nouveaux arrivants, c'est certain, mais il doit y avoir une réduction des volumes. C'est une évidence.

Pour ce qui est de l'immigration permanente, donc pour la période 2026 à 2029, le niveau d'admission sera plus faible que celui des deux dernières années. Pour les quatre prochaines années, on vise 45 000 immigrants permanents, ça veut dire environ 15 000 personnes de moins par année que ce qu'on avait dans les deux dernières années. Donc, après quatre ans, c'est 60 000 personnes de moins que si on avait poursuivi la courbe telle que précédemment.

Par contre, on va mieux sélectionner ces personnes qui vont venir faire leur vie ici, chez nous. On augmente la part de l'immigration économique à 64 %. C'est au... au-delà même de ce qu'on avait dans notre cahier de consultation parce qu'on a bien écouté les gens qui sont venus nous parler.

Donc, 64 % des 45 000 seront des gens de la catégorie immigration économique. C'est environ 28 800 personnes par année. 77 % de ces 45 000 aussi devront avoir une connaissance du français. Pourquoi ce n'est pas 100 %? Bien, parce qu'il y a la question de la réunification familiale et la question des réfugiés, pour lesquels on n'a pas cette exigence de français.

On monte jusqu'à 65 % pour les gens qui sont déjà sur le territoire. Donc, on veut faire passer beaucoup de personnes d'un statut de temporaire à un statut de permanent. Beaucoup de gens sont ici, s'installent, adhèrent à notre culture, à nos valeurs, s'intègrent dans la vision de l'intégration nationale, maîtrisent la langue, ont un emploi, sont diplômés du Québec, voilà pourquoi on veut piger beaucoup parmi, je dirais, le capital humain sur le territoire québécois. Dans une perspective humanitaire, c'est intéressant, mais aussi dans une perspective économique. On va dans cette direction-là.

Donc, avec ces chiffres, un plus grand nombre de travailleurs étrangers temporaires dans nos régions pourront accéder à la résidence permanente. Je pense que le milieu économique, particulièrement le milieu économique régional, peut être rassuré de cette orientation importante.

Les travailleurs étrangers temporaires, mais aussi les diplômés de nos institutions du Québec, les diplômés de nos cégeps, les diplômés de nos universités seront aussi privilégiés, seront sélectionnés en priorité pour devenir nos résidents permanents. C'est important de le mentionner aussi. Voilà pour l'immigration permanente.

L'immigration temporaire que nous contrôlons au Québec maintenant. Le nombre de 65 000 titulaires du permis dans le cadre du PTET, le Programme des travailleurs étrangers temporaires, a été 15361choisi, tandis que le nombre de 110 000 a été sélectionné pour les étudiants étrangers. Par rapport à 2024, on parle d'une baisse d'environ 13 % quand on additionne l'ensemble des migrants temporaires sous le contrôle du Québec par rapport à ce qu'on veut pour les quatre prochaines années, c'est environ 13 %. Ça représente environ 25 000. Donc, ce que ça veut dire, puisqu'on doit avoir une vision intégrée entre les immigrants temporaires et les immigrants permanents, c'est que, 2026 à 2029, bien, quand on sera arrivés en 2029, par rapport à la trajectoire habituelle... actuelle, il y aura 60 000 permanents de moins et 25 000 temporaires de moins, donc 85 000 personnes de moins sur le territoire québécois que si on avait poursuivi dans la trajectoire précédente. Je vous parlais tout à l'heure du respect de la capacité d'accueil. Voilà un geste concret, en plus de ce qu'on demande, bien sûr, à Ottawa.

Et parlons d'Ottawa un petit peu, parce qu'on tient compte maintenant de l'immigration temporaire et permanente, on ne fait pas juste deux planifications en un jour, on fait une planification intégrée en tenant compte de ces deux secteurs-là, mais en tenant compte aussi de ce qu'on contrôle, nos temporaires, et de ce qu'on ne contrôle pas. Et on est obligés de dire que le fait qu'Ottawa a refusé, a fait la sourde oreille à cette demande importante, légitime, répétée, à la fois par le gouvernement, par les gens d'affaires, de donner la clause grand-père aux travailleurs étrangers temporaires à l'extérieur de Montréal et Laval, bien, ça nous a amenés à sélectionner le niveau le plus élevé dans nos scénarios. Vous savez, on avait 25 000, 35 000, 45 000. On aurait pu prendre un scénario inférieur à ça, mais, devant ce refus d'Ottawa d'écouter, devant son obstination à nous arracher nos travailleurs étrangers temporaires en région, on a choisi le scénario le plus élevé pour avoir, donc, une proportion plus grande d'immigrants économiques et donc de venir pallier à cette insensibilité d'Ottawa par rapport à notre économie régionale.

On garde l'orientation, évidemment, cependant, de réduire les demandeurs d'asile et de mieux les répartir à travers le Canada, de réduire, de la part d'Ottawa, les gens qui relèvent du PMI, le Programme mobilité internationale, et on vise cette réduction-là jusqu'à 200 000, surtout, surtout à Montréal et à Laval. Pourquoi? Parce que le français est beaucoup plus vulnérable, parce que c'est beaucoup plus difficile d'intégrer les gens à Montréal et à Laval, parce qu'il y a une disponibilité de main-d'oeuvre aussi qui est déjà présente dans cet endroit-là.

Donc, il y a le combien, mais il y a le qui on sélectionne et où allons-nous les sélectionner sur le territoire québécois. On doit le faire beaucoup mieux qu'avant. On ne pourrait pas faire la planification que l'on fait aujourd'hui avec nos anciens programmes, et là, attention, c'est le festival, là : le PRTQ, le PEQ travailleurs, le PEQ diplômés, les projets pilotes. Nous n'avions pas l'agilité dont nous avons besoin aujourd'hui pour reprendre en main notre immigration permanente et temporaire et respecter notre capacité d'accueil. C'est pour ça que, maintenant, la voie d'avenir pour immigrer au Québec de manière permanente, c'est le Programme de sélection des travailleurs qualifiés, le PSTQ. Voilà pourquoi on se tourne vers ce programme-là, parce qu'on le dit bien : sélection des travailleurs qualifiés. On va être capables de sélectionner selon des critères géographiques, selon le fait que les gens sont diplômés ici, selon le secteur d'activité, et on va donc assister à une opération de régionalisation de l'immigration comme on n'en a jamais vu. Et ce sera très, très bon pour l'intégration à la nation québécoise, parce que c'est beaucoup plus facile, je vous dirais, de sélectionner un immigrant qui habite en région et de lui permettre de rester là que de convaincre quelqu'un qui s'est enraciné à Montréal de déménager ensuite en Beauce, à Baie-Comeau, au Saguenay ou en Abitibi. On le comprend.

Par rapport maintenant à des programmes que nous conservons, mais pour lesquels on ajoute des... on change les règles, bien, je veux parler du... le Programme de travailleurs étrangers temporaires. On ajoute, à partir du 17 décembre, l'obligation de maîtriser la langue française, d'atteindre au moins le niveau quatre à l'oral. On donne trois ans aux personnes, à partir du 17 décembre 2025, pour atteindre au minimum le niveau quatre. S'ils ne l'atteignent pas, ils ne pourront pas renouveler le permis après trois ans sur le territoire québécois. Je pense que c'est une question de respect pour la nation québécoise. On est la seule nation francophone d'Amérique du Nord. C'est

une question de respect, une question de santé et de sécurité aussi pour comprendre les consignes de sécurité, et je vais vous dire aussi une question de respect des droits, parce que les gens peuvent être informés de leurs droits dans la langue française. Et ensuite, bien sûr, bien, ça facilite leur passage, s'ils le souhaitent, vers la résidence permanente, puis il faut maîtriser la langue française pour être sélectionné au Québec comme immigrant économique.

Pour ce qui est du programme de parrainage collectif au Québec, donc, on suspend les demandes encore dans le cadre du programme de réfugiés étrangers jusqu'à la fin de l'année 2029. Pourquoi? Parce qu'on a des dizaines, des centaines, des milliers de demandeurs d'asile sur le territoire québécois. Et comme je vous l'ai dit tout à l'heure, on va privilégier des gens qui sont déjà sur le territoire pour les faire basculer parmi les permanents, plutôt que de faire venir des gens qui ne sont pas déjà ici, question encore de respect de la capacité d'accueil.

Donc le contexte a changé. Notre planification a changé. On tient compte à la fois de la présence des gens, on tient compte de ce qui se passe au sud de la frontière. On tient compte de ce que le gouvernement fédéral fait, mais surtout de ce qu'il n'a pas fait pour nos travailleurs étrangers temporaires. Si, réellement, on voit des changements de la part du gouvernement fédéral, qui s'avèrent sur le terrain, si les chiffres bougent et bougent réellement et significativement, on pourrait revoir nos cibles, mais on n'est pas là aujourd'hui. Les principes qui nous ont guidés sont donc évidemment le respect de la capacité d'accueil, le respect de notre langue, le respect de notre capacité d'intégrer, la capacité d'offrir aux Québécois des services publics de qualité.

Et on peut le faire, je le répète, parce qu'on a un nouvel outil, le Programme de sélection des travailleurs qualifiés, mais aussi un autre outil qu'on s'est donné l'année passée, qui est notre loi sur... qui nous permet d'encadrer la venue d'étudiants étrangers. Avec ces deux outils-là, on a beaucoup plus d'agilité. Nous n'aurions pas pu faire cette planification-là l'année passée ou l'année d'avant. Ce sont ces nouveaux outils-là qui nous permettent réellement de mieux sélectionner, de mieux régionaliser.

Je termine en disant que ce choix-là que nous faisons, on le fait pour les Québécois qui sont déjà sur le territoire, pour d'autres qui vont venir nourrir la nation québécoise. Le Québec est une terre d'accueil, demeurera toujours une terre d'accueil fière et ouverte sur le monde. Merci.

Le Modérateur : Merci. On va passer à la période des questions en commençant avec Geneviève Lajoie, le Journal de Québec.

Journaliste : Bonjour, M. le ministre. J'aimerais vous entendre sur la cible de 35 000. Pourquoi, selon vous, 35 000 immigrants par an, ce n'était pas le bon choix?

M. Roberge : Ça aurait pu être un choix intéressant. Moi, quand j'ai proposé, au printemps dernier, après consultation avec tout le caucus, le Conseil des ministres, trois cibles, 25 000, 35 000, 45 000, je voyais des avantages et des inconvénients à chacune de ces cibles-là. Il y avait une possibilité qu'on aille autant sur 25, 35 ou 45. Le fait qu'Ottawa n'a pas écouté la demande du Québec et des régions de donner la clause grand-père pour permettre aux travailleurs qui sont déjà dans nos usines, qui ont déjà un emploi, qui ont déjà un logement, de rester ici, bien, ça nous force un peu la main à prendre la cible la plus élevée pour avoir une plus grande marge de manœuvre et garder ces gens-là ici. On ne veut pas causer des fermetures d'entreprises, on ne veut pas appauvrir le Québec et ses régions. Donc, voilà pourquoi on est allé avec le 45 000.

Journaliste : Donc, ce serait, si je comprends bien, ce serait irresponsable, une cible de 35 000 dans l'état actuel des choses?

M. Roberge : Bien, je vois que vous prenez la cible du Parti québécois qui est à 35 000. Bien, ce sera à lui à la justifier, sa cible de 35 000. Puisqu'on va dans cette direction-là, je dois vous dire qu'on a une grande préoccupation pour nos régions et l'occupation du territoire. Et notre cible de 110 000 étudiants étrangers, qui est une stabilisation par rapport à ce qu'on a mis dernièrement, on la garde vraiment en pensant à nos établissements collégiaux et universitaires en région. Le Parti québécois voudrait réduire ça. Il voudrait couper 60 000 étudiants étrangers pour aller à 50 000. Moi, j'aimerais ça l'entendre là-dessus, pour savoir quel programme il veut fermer en région, pourquoi il veut empêcher des gens de se former près de chez eux, de décrocher un emploi et de continuer d'habiter le territoire. Parce que c'est impossible de garder ouverts nos cégeps en région, nos universités en région et l'ensemble des programmes en région avec l'achat du Parti québécois pour les étudiants étrangers, c'est impossible. D'ailleurs, le président du BCI, le bureau de coordination 15361interuniversitaire a qualifié la proposition péquiste de catastrophique.

Journaliste : Je cite François Legault, il n'y a pas si longtemps, qui disait que 50 000 immigrants et plus, c'était suicidaire pour le français. J'aimerais savoir maintenant : Vous, comment vous qualifiez 45 000 immigrants par an pour... l'effet sur la langue française?

M. Roberge : Bien, je pense que c'est tout à fait raisonnable, le 45 000, mais c'est... je vous dis, le chiffre est intéressant. Combien, c'est intéressant, combien, mais concentrons-nous aussi sur qui on sélectionne et où habitent-ils. On sélectionne qui? Bien, des gens qui parlent français, qui travaillent au Québec, qui sont diplômés au Québec et qui, bien souvent, habitent en région. Donc, la francisation et l'intégration à la nation seront beaucoup plus faciles avec notre sélection, de qui on sélectionne et où sont-ils.

Le Modérateur : Merci. Philip Rodrigue-Comeau, Cogeco.

Journaliste : ...M. le ministre, sur le 13 %, juste pour bien comprendre, là, la baisse sur quatre ans, c'est vraiment Montréal, Laval et ça ne touchera pas les autres régions?

M. Roberge : La réduction de 13 %, là, vous faites référence à nos cibles de réduction d'immigrants temporaires qui touchent nos travailleurs étrangers temporaires et les étudiants étrangers. Pour les étudiants étrangers, je vous dis que c'est à peu près une stabilisation par rapport à ce qu'on a fait. On a connu une baisse en ce moment, même au-delà de ce qui était souhaité, parce que, bon, encore une fois, c'est le gouvernement fédéral qui a envoyé un message particulier dans les universités, il l'a encore envoyé, là, tu sais, c'est... Sincèrement, là, ce qu'Ottawa a annoncé hier, ça annonce un peu des jours difficiles pour le recrutement d'étudiants étrangers parce qu'il parle au nom tout le Canada puis il annonce des baisses très, très, très importantes d'étudiants étrangers, alors que nous, nous voulons une stabilisation. C'est un jeu dangereux que joue Ottawa. Mais les étudiants, les travailleurs étrangers temporaires, c'est évident que cette réduction-là doit s'opérer à Montréal et à Laval.

Journaliste : Et je comprends que vous allez avec le PSTQ. En quoi le PEQ était vraiment mauvais qu'il fallait absolument s'en débarrasser? C'est que ça vous ne permettait pas d'être aussi précis dans la sélection des nouveaux arrivants?

M. Roberge : Bien, l'enjeu... Je ne le qualifierais pas de mauvais, je dis simplement que la situation a changé et que le Programme de sélection des travailleurs qualifiés nous donne beaucoup plus d'agilité gouvernementale et il nous permet de sélectionner des gens qui réellement travaillent. D'abord, ils ont un diplôme, oui, pour les diplômés du Québec, mais ils travaillent, ils ont un emploi et on peut y aller aussi par secteurs d'emploi. Donc, je pense que d'avoir ces critères-là, d'avoir quelqu'un qui a un emploi, qui est diplômé, puis même que cet emploi-là est en besoin de main-d'oeuvre, qui est dans des milieux stratégiques, bien, je pense que c'est plus d'agilité.

Vous savez, si on accueillait 150 000 personnes par année, on dit : Bien, pas besoin de sélectionner, tout le monde rentre, bien, on n'est pas dans cette posture-là, la capacité d'accueil du Québec ne le permet pas. Donc, dans la mesure où le nombre est relativement limité, bien, c'est extrêmement important de bien choisir les personnes.

Le Modérateur : Merci. Pierre-Antoine Gosselin, TVA.

Journaliste : Bonjour, M. le ministre. Vous avez quand même explosé vos cibles dans les... cette année notamment, ça pourrait aller jusqu'à 61 000 au niveau de l'immigration permanente, c'est ce que je comprends. Et l'année dernière, vous étiez à 59 000. Qu'est-ce qui vous permet de croire, dans ce que vous proposez, dans votre planification, que vous allez atteindre et ne pas dépasser vos objectifs?

M. Roberge : D'abord, deux choses. La planification pluriannuelle de ma prédécesseure disait 50 000 immigrants, disons, réguliers, puis il y avait le hors seuil à côté pour le PEQ diplômé. Donc, c'était prévu qu'à côté du 50 000, c'était prévu, c'était annoncé, c'était dans tous les cahiers qu'il y allait avoir des chiffres au-delà du 50 000. Cette année, ça va monter entre 61 000 puis peut-être un peu plus que ça. C'était annoncé. Ce n'est pas un dérapage dans ce cas-ci. Par contre, on ne pouvait... on pouvait difficilement préciser combien de personnes allaient être dans le PEQ parce qu'il y a le caractère automatique dans le PEQ.

Avec le programme de sélection des travailleurs québécois, on va être capable d'être sur la cible. On va faire plusieurs rondes d'invitation et, à chaque fois, on pourra voir combien de personnes réellement se prévalent de cette invitation-là, combien de CSQ, un certificat de sélection du Québec, on donne à chaque année et je pense qu'on va pouvoir être vraiment sur la cible. Donc, notre orientation de 45 000 par année pour les quatre prochaines années, elle pourra être suivie à quelques centaines près, mais on ne dépassera pas de 3 000, 4 000, 5 000, 10 000, là, ça n'arrivera pas.

Journaliste : Vous tapez beaucoup sur Ottawa, sur le fédéral pour expliquer notamment votre cible des prochaines années au niveau permanent. Vous avez des discussions, je présume, entre autres avec l'immigration, au niveau fédéral. Est-ce qu'on vous explique pourquoi on ne tient pas compte de la réalité régionale du Québec.

M. Roberge : Je ne sais pas comment ils font pour faire fi comme ça des réalités régionales du Québec. Je l'exprime aujourd'hui très clairement, mais j'imagine qu'ils ont accès à des revues de presse, là, mes amis à Ottawa, là. Tout l'été... par le gouvernement, là. On voyait, tout l'été et tout l'automne, des gens d'affaires qui sortaient pour dire : Écoutez, vous m'arrachez mes travailleurs, je ne serai pas capable de remplir mon carnet de commandes, si je ne suis pas capable de remplir mon carnet de commandes, bien, je vais peut-être être obligé de mettre à pied aussi des Québécois parce que je n'y arriverai pas. C'est déplorable.

On a cette capacité à s'adapter, au Québec, on l'utilise. Voilà. Le Parti québécois, lors de la période de questions tout à l'heure, voulait se poser en victime, dire : Pauvre nous, Ottawa ne nous considère pas. Pas... Moi, je vois qu'Ottawa n'a pas bougé. Puis je pense qu'on utilise nos leviers au Québec. Être nationaliste, ce n'est pas juste blâmer Ottawa. Être nationaliste, c'est prendre les moyens pour prendre soin du Québec, puis c'est ce qu'on fait.

Le Modérateur : Merci. Hugo Pilon-Larose, La presse.

Journaliste : ...pourquoi est-ce que c'était un problème, fondamentalement, que ce programme-là soit très populaire et qu'il faisait en sorte justement que la cible, le chiffre était dépassé?

M. Roberge : Bien, c'est difficile de contrôler les arrivées dans un programme où la délivrance du Certificat de sélection du Québec est automatique. Donc, à ce moment-là, c'est comme si on avait peu de contrôle sur le nombre de personnes qui allaient se prévoir de cette sélection automatique.

Journaliste : Mais, ma question, c'est : Pourquoi est-ce un problème justement, considérant que ces gens sont des personnes présentes au Québec, qualifiées au Québec, dans le cas des travailleurs, ceux du volet... travailleurs du PEQ, avaient des jobs, qu'on parle de... de 10 000 et non pas de centaines de milliers comme les immigrants temporaires qui peuvent ajouter une lourdeur sur les services publics et toutes les autres choses que vous avez énumérées tantôt? Pourquoi est-ce que ça, aux yeux du gouvernement, c'est un problème? C'est-tu juste parce que ça fait en sorte que votre chiffre n'était pas respecté sur l'immigration permanente, puis là, ça... ça... on dirait que ce n'est pas... c'est comme une tache sur le tableau ou...

M. Roberge : Bien non. Moi, je veux commencer par dire que les... les étudiants étrangers diplômés de nos institutions du Québec, là, ça demeure parmi les immigrants, je vous dirais, les mieux cotés dans le PSTQ, le nouveau programme. Ça... ça demeure des immigrants de choix. Et ils seront très nombreux à être sélectionnés dans le cadre du nouveau PSTQ, très nombreux.

Ce qu'il y a d'intéressant avec le nouveau programme, c'est qu'on y va par secteurs d'emplois, puis on s'assure que ces personnes-là ont un emploi. Puis, en plus, on peut mettre le critère de la région de résidence, de la région du travail. Donc, il me semble que dans une perspective gouvernementale, quand tu veux t'assurer d'une régionalisation, t'assurer que les gens viennent contribuer économiquement, de savoir où ils... où ils résident et... et est-ce qu'ils travaillent, c'est la base, c'est la base. Donc, je ne dirai pas que le PEQ, c'est un mauvais programme. Je dis simplement que le PSTQ, c'est un meilleur programme.

Journaliste : Donc, disons un étudiant étranger qui gradue de McGill, il a peu de chances d'avoir son PSTQ?

M. Roberge : Je ne dirais pas ça. D'abord, par contre, il doit maîtriser la langue française. Il y en a des ressortissants, par exemple français, qui vont étudier à McGill, qui maîtrisent très bien la langue française, donc ils auront des points pour la langue française. On ne prendra pas que des diplômés du Québec à l'extérieur de Montréal. À Montréal, on a le cœur de... de beaucoup d'universités, là. Écoute, on a McGill, on a Concordia, l'Université de Montréal, l'UQAM, des pavillons même de l'UQAC, je veux dire, je ne dirai pas qu'on n'en prendra pas de diplômés sur l'île de Montréal. Et on a plein de cégeps aussi, là. Je n'irai pas jusque là.

Pour ce qui est des travailleurs étrangers temporaires qui vont passer vers la résidence permanente, oui, on va y aller simplement à l'extérieur de Montréal et Laval. Pour ce qui est des étudiants étrangers, s'ils parlent la langue française et s'ils décrochent un emploi, ils peuvent très bien être sélectionnés tout en habitant à Montréal.

Journaliste : Merci.

Journaliste : Je vais me permettre quelques questions, M. Roberge. François Carabin, Le Devoir. Maintenant que la décision, là... maintenant qu'on... qu'on arrive à la fin de l'admission en continu de... d'étudiants... d'étudiants étrangers et de travailleurs temporaires dans le PEQ, est-ce que vous diriez que c'était une erreur de... d'ouvrir le PEQ ou de... de faire en sorte qu'il soit, que les admissions soient faites en continu?

M. Roberge : Je ne pense pas que c'était une erreur parce que le contexte était différent. On n'avait pas... On n'avait pas 565 000 temporaires sur le territoire québécois quand cette décision-là a été prise. Le contexte économique était différent. Donc, quand le contexte change et que la décision change, ce n'est pas un désaveu des décisions précédentes, aucunement.

Et je précise d'ailleurs que les gens qui ont déjà déposé leur demande, eh bien, leur demande sera traitée. On ne va pas, là, passer à la déchiqueteuse les personnes... les formulaires, les dossiers qui sont déjà rendus au ministère. Les dossiers seront traités.

Journaliste : OK. Sur le français, vous avez quand même certains objectifs relativement élevés, 67 % chez les permanents, et, bon, vous imposez des exigences également dans le PTET. Comment pouvez-vous assurer que ces personnes-là vont pouvoir se franciser suffisamment, considérant les difficultés, là, de Francisation Québec à assurer les services dans les dernières années?

M. Roberge : Bien, écoutez, les difficultés de Francisation Québec, là, c'est très, très relatif, là. Si on lit la revue de presse, c'était bien terrible à l'automne dernier, puis, quand on regarde les statistiques, c'était extraordinaire, on n'avait jamais été aussi bons que ça. Ça fait qu'à un moment donné il faut recoller la réalité avec la perception. L'an passé, on a francisé plus de 90 000 personnes. Quand on est arrivés au gouvernement, c'était, quoi, 27 000, 28 000 personnes par année. Puis l'année qui a supposément mal été, c'est l'année record de tous les temps. Donc, moi, je vais prendre ça avec un énorme grain de sel. Ensuite, le temps d'attente est en diminution depuis plusieurs mois, donc les personnes qui s'inscrivent ont une réponse beaucoup plus rapide maintenant qu'avant. Donc, la liste d'attente et le temps d'attente diminuent. Et Francisation Québec est toujours meilleur l'année actuelle que l'année précédente, puis il sera meilleur dans un an, dans deux ans. Donc, moi, j'ai pleinement confiance dans notre équipe.

Journaliste : Mais il y a suffisamment de ressources aujourd'hui pour s'assurer que ces personnes-là puissent être francisées correctement?

M. Roberge : Oui, parce qu'on leur donne trois ans pour le faire, pour atteindre le niveau quatre, à partir du 17 décembre de cette année. Ceux qui ne le maîtriseraient pas du tout ont trois ans pour atteindre le niveau quatre et donc pouvoir rester ici peut-être une quatrième année puis peut-être même devenir des résidents permanents. Je pense, c'est tout à fait raisonnable.

Journaliste : Très bien.

M. Roberge : Encore une fois, c'est une chose qu'on peut faire parce qu'on s'est donné les outils pour le faire. Donc, la loi 74 l'an passé nous donne vraiment des outils pour les étudiants, le PSTQ nous donne vraiment des outils pour la régionalisation et la sélection, et Francisation Québec nous donne des outils pour la francisation. Donc, on est vraiment mieux équipés qu'il y a deux ans, trois ans.

Journaliste : Merci.

Le Modérateur : Sébastien Desrosiers, Radio-Canada.

Journaliste : Bonjour, M. Roberge. Concernant le PEQ, qu'est-ce que vous dites à quelqu'un qui est arrivé au Québec en ayant l'intention de déposer une demande, comme un étudiant, par exemple, qui a commencé son parcours universitaire en se disant : Moi, je vais obtenir la résidence permanente à la suite de ça, c'est ce que lui avait dit l'université, par exemple, mais là les règles changent en cours de route? Cette personne-là, ne croyez-vous pas qu'elle se retrouve aujourd'hui un peu démunie? Ou, en tout cas, comprenez-vous la déception de ces gens-là?

M. Roberge : Bien, je leur dis d'appliquer dans le Programme de sélection des travailleurs québécois, s'ils n'ont pas déjà appliqué dans le PEQ. Je le répète, les dossiers qui sont déjà acheminés au ministère seront traités. Mais, écoutez, il y a une autre voie. Les gens qui viennent ici, qui veulent faire leur vie ici, j'imagine qu'ils ont l'intention de décrocher un emploi, je le souhaite. Bien, s'ils décrochent un emploi puis qu'ils sont diplômés, bien, ils auront des points et ils pourraient être sélectionnés. Mais je ne peux pas le garantir à tout le monde. Ce n'est pas un automatisme.

Je vais dire quelque chose qui est une évidence, je vais le dire quand même : Devenir résident permanent, devenir Québécois, c'est un privilège, ce n'est pas un droit. Ce n'est pas vrai que si 1 million de personnes veulent... veulent devenir des Québécois et des Canadiens l'an prochain, bien, il y aura 1 million de nouveaux arrivants, puis, si c'est 2 millions, ça sera 2 millions, puis... Non, ce n'est pas vrai. On se réserve le droit comme nation d'avoir une politique d'immigration. C'est ça, l'objectif d'une planification... Donc, on a une politique d'immigration avec une grille de sélection, et je pense que toutes les nations ont ça.

Journaliste : Vous critiquez Ottawa, qui n'écoute pas, selon vous, le milieu des affaires, mais le milieu des affaires est très critique à votre égard aussi, qui est d'avis que la réduction des seuils que vous proposez aujourd'hui va mener, dans certains cas, à un report de projets de croissance ou même à des relocalisations aux États-Unis. Est-ce que, selon vous, c'est de l'exagération que de parler de conséquences de cette nature-là?

M. Roberge : Bien, je leur rappelle aux bonnes paroles de Charles Milliard, qui était président, il n'y a pas si longtemps, de la Fédération des chambres de commerce du Québec, qui disait : Moi, je n'ose pas me prononcer sur les seuils parce qu'il n'y a pas de logement. Donc, c'est bien beau de faire venir des gens, mais, s'il n'y a pas de logement, on ne peut pas se prononcer là-dessus. Donc, ça, c'est l'aspirant chef au Parti libéral qui était leur représentant, à toutes les chambres de commerce, il y a quoi, à peu près un an, donc j'imagine qu'ils sont encore d'accord avec eux-mêmes à cet égard-là.

Donc, la capacité d'accueil, on doit la respecter. On ne peut pas y aller à l'infini. Donc, nous, on a une politique qui est... qui est raisonnable, avec un axe résolument économique, avec un engagement qu'ils n'ont jamais entendu d'aucun ministre de l'Immigration avant aujourd'hui, de dire : Nous prenons cette orientation, avec ce nouveau programme PSTQ, de donner la permanence à beaucoup de travailleurs étrangers temporaires puisqu'Ottawa ne bouge pas. Donc, cet engagement que je dis aujourd'hui, là, ils ne l'ont jamais eu avant.

Journaliste : Puis peut-être une précision juste sur le personnel de santé que... qui a été recruté, par exemple, grâce à des missions à l'étranger. Qu'est-ce que vous faites pour vous assurer de garder ces personnes-là sur le territoire québécois puis faire en sorte que ces personnes-là ne se retrouvent pas obligées de faire leurs valises parce que leur permis de travail n'est pas renouvelé?

M. Roberge : Bien, c'est difficile pour moi d'y aller cas par cas. Mais les quatre volets du PSTQ nous permettent de sélectionner. Là, je pense en particulier au volet 3, si vous parlez, par exemple, des infirmières, le volet 3, ce sont des personnes... mon Dieu, comment s'appelle... qui sont membres d'un ordre professionnel à tout le moins. Oui, le volet 3 : professions réglementées, voilà. Et donc, à ce moment-là, il y a un critère, et ça donne des points. Dans le bon volet, selon le profil, on peut obtenir beaucoup de points et être sélectionné. Et c'est sûr que... Et d'ailleurs on n'a pas une vision dogmatique, mur à mur. On dit, par exemple : À Montréal et à Laval, on ne fera plus d'EIMT, évaluation d'impact sur le marché du travail, parce que la cour est pleine. Mais on dit : Attention, ça, ça ne s'applique pas à santé, éducation, construction, soins à domicile, agriculture. Donc, on a une approche qui est quand même fine, d'un point de vue régional, mais aussi par secteurs. On ne traite pas tout le monde de la même manière. Puis, quand vous nous parlez de professionnels de la santé, vous le voyez, même dans une région comme Montréal, on est beaucoup plus sélectifs, on permet aux gens de la santé d'arriver.

Le Modérateur : Merci. Thomas Laberge, LaPresse canadienne.

Journaliste : ...j'aimerais revenir sur votre déclaration par rapport à Ottawa et sur le fait que vous auriez aimé peut-être avoir un seuil plus bas si Ottawa n'avait pas, ce que vous avez dit, déraciné des travailleurs québécois. Je ne suis pas certain de voir le lien. Considérant le fait qu'un de vos objectifs c'est de permanentiser des gens qui sont déjà ici et que ce que vous faites, c'est accuser Ottawa de dire : Bien, ils n'ont pas renouvelé des permis de gens qui étaient déjà ici, en quoi le fait de prendre 10 000 immigrants permanents de plus va protéger les emplois en région?

M. Roberge : Bien, Ottawa crée l'urgence. Ottawa allume le feu, je suis obligé de prendre un extincteur. Donc...

Journaliste : Mais je ne comprends pas le lien entre...

M. Roberge : Bien, c'est... tout est une question de durée, là. Si Ottawa avait écouté les régions, les gens d'affaires qui se sont exprimés tout le printemps, tout l'été, tout l'automne, il aurait donné la clause grand-père aux travailleurs étrangers temporaires en région. Nous aurions pu avoir une cible inférieure à 45 000 et accueillir chaque année un nombre, moins grand, mais intégrer un nombre moins grand, et sélectionner des travailleurs étrangers temporaires. Mais là, devant ce qu'Ottawa fait, il faut augmenter notre cible pour être capables d'aller en chercher davantage parce qu'en ce moment il y a comme une crise en région. Il y a des entreprises qui disent : Je vais perdre un travailleur dans trois semaines, je vais en perdre un autre dans deux mois, je vais en perdre un autre au mois de mars, je vais en perdre un autre au mois de mai, et donc ils disent... ils disent à Ottawa : Donne-moi la clause grand-père, et Ottawa ne la donne pas. Ils disent à Québec : Mais qu'est-ce que tu vas faire? Bien, on dit : Bien, on va aller dans notre fourchette plus élevée, à 45 000, pour se donner un petit peu plus de marge de manœuvre. On aurait pu le faire sur une période de temps plus longue, mais, avec un seuil plus élevé, on le fait sur une période de temps moins longue.

Journaliste : Mais... Excusez-moi. Mais on parle de manquer de travailleurs temporaires. Vous, vous dites : On va augmenter le nombre de permanents. Je ne comprends pas le lien encore. Désolé, là, mais...

M. Roberge : Bien, quand on est en démographie, on parle de personnes sur le territoire. Après ça, on peut parler du statut. Mais9, si vous avez une industrie avec 100 travailleurs, Ottawa vous dit : Vous avez droit seulement à 10 % de travailleurs étrangers temporaires. Si vous en aviez embauché 115 avant qu'Ottawa impose unilatéralement sa mesure, OK, bien, à mesure que vos travailleurs à... ont des permis qui arrivent à échéance, ils doivent quitter votre entreprise et retourner chez eux, d'accord? Nous autres, on a dit à Ottawa : Ces travailleurs-là qui sont là, vous pourriez les laisser. Ottawa dit non. Donc là, l'entreprise dit : Bien là, je vais en perdre. Donc, nous autres, on dit : Bon, bien on va voir si on est capable de donner la permanence à ces gens-là à condition qu'ils conservent leur emploi et qui parlent français, parce qu'il n'y aura pas de passe gratuite sur le français.

Journaliste : Ça fait qu'au fond, pour les protéger, ce que vous dites, c'est : On va les permanentiser quitte... plutôt que d'avoir la clause grand-père qu'Ottawa ne veut pas leur donner. C'est ce que...

M. Roberge : Bien, on souhaite toujours, là, qu'à un moment donné quelqu'un voie la lumière puis qu'il comprenne que ce serait quand même une bonne chose de la donner, cette clause grand-père pour les entreprises en région, pour les travailleurs étrangers temporaires. Ce serait quand même une bonne chose.

Journaliste : Oui. OK. Je reviens aussi sur la cible, donc, 45 000, on a quand même une fourchette qui peut aller jusqu'à 47 000. Vous dites également qu'en fonction de comment Ottawa va réagir, vous pourriez, encore là, bouger cette cible-là. Là, au fond, la cible est plus haute parce que... d'avoir réduit. Donc, je comprends que, s'ils réduisent encore l'immigration temporaire, vous pourriez encore augmenter. Au fond, on risque de se retrouver encore pas loin d'un 50 000, ce qui est un peu la moyenne de la CAQ depuis le début de son... sa prise du pouvoir de ce que vous nous avez dit par le passé. C'est bien le cas?

M. Roberge : Bien, les deux dernières années, l'an passé, cette année, on était plus au 60 000.

Journaliste : Oui, mais moi, je parle depuis le début, là, vous nous l'avez déjà dit que c'était 50 000, en moyenne, depuis que vous êtes...

M. Roberge : Oui, mais je vous dirais qu'on va être... on va être sur la cible de 45 000. Avec le PSTQ, on est beaucoup plus capable d'être sur la cible que dans l'espèce de fourchette, là, c'est-tu comme une habitude de se donner une marge de manoeuvre. Mais là on devrait être beaucoup plus sur la cible. 

Journaliste : OK. Merci.

Le Modérateur : Avant de passer en anglais, je voulais juste une petite précision, M. Roberge, parce que vous avez... je pense, c'était en réponse aux questions de mon collègue Pilon-Larose. Vous sembliez... vous sembliez dire que, dans la sélection des travailleurs du PSTQ, non seulement les travailleurs de l'extérieur de Montréal seraient priorisés, mais ce serait même uniquement ça. Je veux juste comprendre parce que, dans le PSTQ, il y a les critères, oui, de sélection qui favorisent les travailleurs de l'extérieur de Montréal, mais ça ne veut pas dire que parce que tu travailles à Montréal, tu n'as pas accès à la résidence permanente à travers... à travers le PSTQ. Juste une petite précision là-dessus.

M. Roberge : OK. Les quatre volets du PSTQ, volet 1, autres qualifications, compétences spécialisées, on pense à des personnes qui ont un diplôme, par exemple, technique trois ans au collégial ou baccalauréat en maîtrise à l'université. Les premières invitations qu'on a faites étaient exclusivement dédiées à des diplômés du Québec, donc, pourraient aller ailler, mais ça reste dans ça.

Volet 2, compétences intermédiaires et manuelles, très souvent, des gens qui ont habilités manuelles, qui travaillent dans le secteur manufacturier, pas seulement, mais on pense à eux.

Volet 3, professions réglementées. Tantôt, j'ai donné l'exemple des travailleurs de la santé.

Volet 4, talents d'exception, très souvent, des chercheurs. Puis on voit ce qui se passe aux États-Unis, là, si on est capable d'aller chercher des chercheurs, des sommités aux États-Unis, le volet 4, c'est la voie d'accès. C'est... ça couvre assez large. Ce que je dis aujourd'hui, c'est que nos deux priorités, c'est les travailleurs étrangers temporaires en région, je vais même dire, dans le secteur manufacturier, surtout, et les étudiants diplômés du Québec. Ce sont nos deux priorités. Donc, attendez-vous à ce que, sur les 28 800 économiques sélectionnés dans la prochaine année, il y a une très grande proportion qui soit dans ces deux catégories.  

Le Modérateur : Excellent. Merci pour la précision. On va passer en anglais en commençant avec Phil Authier, The Gazette.

Journaliste : Ready?

M. Roberge : I don't know… Yes, I am.

Journaliste : I just want to just clarify something. The reason Ottawa has put these new rules in for temporary immigrants, the 10% in restaurants, the reason that those rules were put in is because Québec has been complaining for years that there were too many temporary… immigrants. And you have said yourself that they got… they went too far with their new rules. Why, why is it that even when you know, you know, businesses are saying: We might… we might have to shut down because we have a lack of workers, why can't… why isn't Ottawa responding to make the rules more practical? Why aren't they listening to you on this question? Because now you have to keep your number at 45,000, because of that problem, but it's a problem that you kind of created by asking.

M. Roberge : No, this is not true…

Journaliste : OK.

M. Roberge : …no, it's really… it's false, respectfully. We asked Ottawa to lower numbers in two categories asylum seekers and «Programme mobilité internationale», lower your numbers on asylum seekers, «Programme mobilité internationale, and they said: 15361Okay, I will cut your temporary workers at Baie-Comeau, Beauce, Saguenay, you asked for it. No, I didn't, no, I didn't. It's not true. It's simply the opposite of the true.

Journaliste : Right, that, I understand. And... Well, why aren't they listening? You have told them several times already to correct that, and why aren't they listening?

M. Roberge : I can't... You... You have to ask this question to them. I... I don't understand what... what they're thinking.

Journaliste : You said... You said in French that they're... they're the ones that lit the fire, and you have to put it out.

M. Roberge : It is. It is. Ask for... Ask businessmen and women in our regions what are they thinking about those politics, ask them. I rest my case.

Le Modérateur : Merci. Cathy Senay, CBC.

Journaliste : Just a clarification. When you say that Ottawa cut temporary foreign workers in Baie-Comeau and in other regions, so they cut in... in your program, PTET?

M. Roberge : Yes. Yes.

Journaliste : Okay. And not what you ask for, the PMI?

M. Roberge : Exactly.

Journaliste : Bon.

M. Roberge : They came with percentage, 10% and 20%, in our program, when we asked them to cut in asylum seekers and Programme Mobilité internationale.

Journaliste : So, okay. Good. Thanks for the clarification. I have the impression that today you are at the stage, in immigration, to say : We want to choose who and we want to choose where. So, the Québec Experience Program was finally not a good tool to answer, to have the power for both who and where?

M. Roberge : Well, it didn't had the equity that we have with the new program, was good enough during the past year, but the new context forced us to come with something more efficient so we can't really select people who fulfill our needs in regions and select people with a diploma from our CEGEPS and universities. Those are our two priorities.

Journaliste : But you know that the ones, the foreign students who are already here, there is a lot of pressure now, lots of stress, because the path that they... they planned to get their permanent residency, it doesn't exist anymore, if they haven't submit their request in the PEQ.

M. Roberge : Well, a program is a way, it's not a goal. If the goal for them is to come here, study, get the diploma, get a work, and then become a Québecker and a Canadian citizen, it's possible using the new program.

Journaliste : It's tougher though.

M. Roberge : Maybe for some it will be easier. Let's... Let's give a chance. Let's give a chance to the new program. I understand that people knew the... knew the past program, new the program we had, and so they say : Oh! yes, I was comfortable with this. And it's normal, when you come with something new, people can say : Well, I'm not sure, I have some questions. This is normal. I understand that. But it's normal for a government, for a nation to select the people to fulfill their needs. And I say it again, choosing from people who gets their diploma here is one of our two priority. We have two priority. And students getting... getting their diploma and getting a job is one our two priority.

Le Modérateur : Merci. On va finir en anglais avec Swidda Rassy, CTV.

Journaliste : Yes. I just want to go back to... you... you explained in French about the temporary workers have to have a level of French in order to stay. Can you just kind of repeat that again in English?

M. Roberge : Yes. The program that we have here in Québec is a program «de travailleurs étrangers temporaires», is a really good 15361 program. People who arrive here in Québec don't have to speak French at first. It's better, but they can arrive here and get a job, start to work even if they don't speak French at first. But, what we're saying right now is that from 17th of December 2025, we implement a new rule. If they want to stay here more than three years, they have to learn French to the level 4 of our… I don't know… our levels. It's not the right way to say it, sorry. But they have…

Journaliste : The fluency.

M. Roberge : …fluency. They have to… Thank you very much, Philip. They have to achieve the level 4 of the fluency in French, so maybe better than my English, and…

Journaliste :

M. Roberge : I'm not sure about that.

Journaliste :

M. Roberge : Ask CTV. So, I think it's important that if they want to stay here more than three years, it's a lot, it's a huge commitment to Québec and to the Québec nation. So, they love it here, fine, but they have to learn French, and I think it's normal. Imagine, I want to go in England, stay, like, five years, seven years, but: I don't want to learn English. I want to go in Germany, stay there four years, five years, six years: Ah! I don't want to learn the German language. You know, it's simply normal to say that, if you want to live in a French nation, we give you free lessons, we give you three years, but you have to learn French.

Journaliste : But what if they don't get to that level? Is there like a grace period where they can retake a test or…

M. Roberge : The grace period is three years.

Le Modérateur : C'est ce qui met fin à cette conférence de presse.

M. Roberge : Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 14)

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