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(Treize heures cinq minutes)
M. Cliche-Rivard : Bonjour,
tout le monde. Malheureusement, les nouvelles ne sont pas bonnes aujourd'hui
avec le plan d'immigration du ministre Roberge. La fin du PEQ, c'est le fait
clairement le plus dramatique de cette réforme pour les diplômés et les
travailleurs. C'était le programme phare, le programme par excellence pour les
meilleurs candidats francophones destinés à l'intégration au Québec. Quelle
mauvaise décision! Quel manque de vision de la part de ce gouvernement! Quel
manque de vision de la part du ministre Roberge! Depuis un peu plus d'une
année, les inscriptions sont en chute libre depuis la suspension, puis avec la
suspension du PEQ pour les étudiants internationaux. C'est malheureux, mais c'est
ce qui va se passer. C'est ça qui va s'empirer pour les universités, les cégeps.
Tout le monde est venu demander le maintien du PEQ. Personne, personne n'a
demandé ou recommandé la fin du PEQ. Le ministre Roberge en a fait qu'à sa tête
et il empire 19593 et il met à mal la
réputation du Québec en ce qui concerne les étudiants internationaux, mais
aussi nos travailleurs étrangers qui veulent aspirer à la résidence permanente.
45 000. Le ministre a choisi finalement 45 000 et il a choisi
délibérément de séparer les familles dans la réunification familiale pendant quatre
ans. C'est un manque cruel d'humanisme, un manque cruel de cœur. Des Québécois
et des Québécoises souffrent. Ils sont séparés de leurs époux et de leurs
enfants. Et les délais vont exploser. Le ministre, encore une fois, n'a écouté
personne. Les gens sont venus demander un souffle, de l'oxygène dans la
réunification familiale. Aucune brise, aucune nouvelle, aucune bonne nouvelle.
Au contraire, le ministre reste impassible face à la détresse des autres. Ça,
c'est plus de détresse, plus d'anxiété, des vies, des rêves qui sont brisés.
Dans la catégorie humanitaire, j'ai fait le calcul, on va passer à 36 ans
de délais de traitement entre les arriérés puis la cible du ministre. Dans la
catégorie des réfugiés reconnus, on passe à 12 ans de délai de traitement
avec son nouveau plan. Ça n'a aucun sens. C'est complètement déconnecté et le
ministre omet complètement que lui-même, son gouvernement, a déjà accordé près
de 150 000 CSQ à des gens qui se sont légalement qualifiés dans nos
programmes d'immigration. Et c'est ce qu'il leur répond, des délais
d'immigration qui vont tourner entre quatre et 12 ans, allant même jusqu'à
36 ans dans l'humanitaire.
L'immigration temporaire. Encore une fois,
le ministre dit tout et son contraire. Il essaie de se fixer à la cible de
2024, mais il omet la cible de 2026. En fait, on voit que le ministre prévoit
une hausse de l'immigration temporaire pour 2026. Les chiffres sont clairs,
111 000 en 2025 puis 124 000 en 2026, pour l'immigration temporaire.
Le ministre n'a plus aucune crédibilité dans ses critiques. Pire encore, il
refuse encore de protéger nos services essentiels, alors qu'on sait qu'il y a
des travailleurs, comme des aides à domicile, il y a eu plusieurs papiers là
dessus, ou dans nos CPE, qui sont incapables de renouveler leur permis. Quel
gâchis! Quel manque de crédibilité de la part du ministre! En terminant, depuis
les dernières années, la CAQ a décidé de faire des immigrants/immigrantes leur
bouc émissaire sans jamais reconnaître leur apport extraordinaire à notre
économie, à notre culture, à notre société et plus encore. Ce dernier plan du
ministre Roberge n'en fait pas exception. C'est encore une fois un triste jour
pour l'inclusion et le vivre ensemble au Québec. Vivement un prochain
gouvernement à l'écoute du Québec, à l'écoute de ses régions, un gouvernement
humain soucieux de ses concitoyens, qui protège les services publics et qui
n'est pas complètement assujetti à une idéologie identitaire déconnectée.
Merci.
Journaliste
: Vos
sources n'étaient pas très bonnes, là, finalement.
M. Cliche-Rivard : Ma
source était bonne le jour où elle m'a contacté. Maintenant, c'est vrai, je ne
vais pas le nier, ma source m'a appelé puis elle a appelé certains d'entre vous
aussi. Moi, j'ai pris les paroles que j'avais d'une personne de contact, de
crédibilité au sein du ministère. Maintenant, n'empêche que le plan du ministre
qui est complètement déconnecté, va créer des délais qui sont absolument
abominables. Le ministre va devoir répondre aussi, là. La fermeture du PEC,
personne n'a demandé ça. La fermeture et la réunification familiale à quatre
ans, personne n'a demandé ça. Donc le ministre a vraiment des comptes à rendre
à la population québécoise.
Journaliste
: ...les
questions avec... Vous vous êtes quand même levé en période de questions en
disant... en accusant le ministre, en fait, de faire un peu du théâtre avec ces
consultations en disant que les dés étaient pipés, que c'était déjà décidé
d'avance. Est-ce que vous regrettez d'avoir fait ça?
M. Cliche-Rivard : Moi,
j'ai eu l'information, j'ai utilisé l'information. J'ai demandé au ministre de
démentir le jour même. Puis le ministre n'a pas été capable ce jour-là de me
dire que 25 000, ce n'était pas son plan. Maintenant, aujourd'hui nous
démontre le contraire. Moi, je ne regrette pas la question que j'ai posée.
C'est la source que j'avais. Maintenant, la source est erronée. Je ne peux pas
plaider le contraire, là. Et puis c'est une source qui m'a aidé dans le passé,
qui va probablement continuer de m'aider, mais à moi d'apprendre après ça sur
ce que je ferai avec cette source-là. Ceci dit, je ne regrette pas d'avoir posé
la question au ministre. Je ne sais pas quel impact ça a eu, cette question-là
puis cette source là sur l'évolution de la décision du ministre à la fin. Moi,
j'avais, et j'ai encore l'information que le plan, ce jour-là, il était
déterminé, il était décidé. Le ministre s'en allait avec 25 000.
Maintenant, le ministre a décidé d'aller à 45 000. Je ne vais pas nier les
faits, là.
Journaliste
: ...la
preuve qui a été... Bien, il y a eu une vraie consultation.
M. Cliche-Rivard : Bien,
il n'y a certainement pas eu une vraie consultation en ce sens où, tout de même,
le document de la bibliothèque qui résume les consultations démontre clairement
qu'il n'y a personne qui voulait le plan, aucun des scénarios du ministre. Tout
le monde voulait un scénario supérieur aux 45 000, 19593 le ministre n'a pas écouté personne. Personne n'a demandé la
fin du PEQ. Personne, personne, personne n'a demandé la fin du PEQ. Personne
n'a demandé que les délais de réunification familiale explosent à quatre ans.
Personne n'a demandé que le refuge soit à 12 ans puis que l'humanitaire
soit à 36, là. Personne n'a demandé ça. Donc le ministre, aujourd'hui, arrive
en disant : J'ai choisi le scénario... bon, peut-être le moins pire, là,
mais on est très, très, très loin de la coupe aux lèvres. Puis tout ça, là,
c'est la CAQ puis le ministère qui ont accordé 150 000 CSQ, de gens
qui attendent, qui ont payé leurs frais d'immigration, qui ont respecté les
catégories, qui ont respecté les critères. Qu'est-ce qu'on répond à ces
gens-là? Ces gens-là, ils ont validement déposé des demandes de résidence
permanente puis ils se sont qualifiés. Puis là, à cause de leurs délais, puis à
cause de leur planification de l'immigration, qu'ils ne sont, par ailleurs, pas
capables de respecter, il n'y a pas beaucoup d'années où la planification a été
respectée de la part du ministre, l'année passée et cette année en sont les
exemples précis.
Je suis assez convaincu qu'on ne va pas réussir
à respecter cette année non plus, on verra, là. Mais le ministre s'engage dans
une mauvaise voie qui va faire mal puis qui fait déjà très mal. On a vu les
inscriptions internationales en chute libre depuis un an. Les régions sont
venues nous dire : On a besoin d'air, on a besoin d'oxygène, on a besoin
de nos travailleurs. Ça ne va pas aller dans le bon sens, là.
Journaliste
:
...justement, à cet égard-là, ce n'est pas une bonne idée de prioriser les
régions, comme il le fait avec les travailleurs temporaires, par rapport à
Montréal et Laval?
M. Cliche-Rivard : On peut
faire les deux, hein, tu sais. Puis Montréal et Laval ont des besoins qui sont
énormes aussi, là. On a sorti plein d'exemples d'éducatrices, d'aides à
domicile, d'aides-soignants qui sont... qui ne sont pas capables de renouveler
leur permis. Moi, j'ai des CPE qui me contactent que l'aide-cuisinier, il n'est
pas capable de rester. Il y a des services publics en danger à Montréal aussi,
là. Le ministre Roberge a décidé que Laval et Montréal, c'était ses nouvelles
cibles. C'est clair, la CAQ n'a aucun élu ou presque dans cette région-là,
donc, c'est super facile de pointer du doigt. Maintenant, ça ne va pas
fonctionner. On a des services publics. Les Québécois et les Québécoises ont
besoin aussi de services. Là, le gouvernement ou la CAQ, là, essaie de
dire : Oui, c'est parce que M. Carney refuse nos clauses de droits acquis,
refuse de diminuer les immigrants temporaires. Finalement, le ministre Roberge,
il n'est pas capable, lui non plus, de démontrer une réduction de l'immigration
temporaire. Ses cibles sont supérieures l'année prochaine que celles de cette
année. Donc, il n'a pas de crédibilité de ce côté-là.
Moi, ce que je lui demande, c'est de
laisser nos services publics tranquilles puis de garantir les services publics
aux Québécois et aux Québécoises. Ça, c'est vrai à Gaspé, c'est vrai à Rouyn, c'est
vrai à Amos, puis c'est vrai à Montréal, puis c'est vrai à Laval aussi.
Journaliste
: ...du
PEQ... Bien, en fait, sauf erreur, je crois qu'il y a, au moins, le Commissaire
à la langue française qui a recommandé de l'abolir, du moins, le volet
Diplômés. Mais vous dites que sa disparition est dramatique, pourquoi? Parce
que la réponse du ministre, c'est de dire : Ces gens-là dont les diplômés
vont pouvoir appliquer dans le PSTQ. Pourquoi? Donc, ce n'est pas satisfaisant,
en quoi ce n'est pas satisfaisant?
M. Cliche-Rivard : On a joué
dans ce film-là, vous vous en souviendrez, en 2019-2020, hein? Puis il y a une
énorme montée des boucliers des universités, des étudiants, des étudiantes,
puis le gouvernement a finalement reculé. Je ne sais pas quelle mobilisation va
se passer à partir d'aujourd'hui, le choc va être dur à encaisser. Mais on se
souvient, là, que cette réforme-là, ces imbroglios-là ont mené à la perte du
ministre Jolin-Barrette à l'époque, remplacement par Mme Girault. On se
souvient dans quel film on a déjà joué, là. Le PSTQ, c'est un programme qui est
conditionnel, alors que le PEQ donne accès à la résidence permanente sur un
programme quand on se qualifie puis quand on réussit nos études. Le Commissaire
à la langue française, moi, j'ai trouvé ça douteux comme proposition. D'abord,
son rôle, c'est le Commissaire à la langue française, ce n'est pas un
commissaire à l'immigration. Du moment où les candidats du PEQ sont
francophones, pour moi, c'est la fin du document ou la fin de l'histoire qui
concerne le Commissaire à la langue française. S'ils réussissent le
niveau 7, comme il faut réussir, qu'ils sont francophones puisqu'ils
réussissent leur programme d'études, pour moi, le Commissaire à la langue
française dépasse, malheureusement, ses objectifs, ses obligations.
Maintenant, il est clair qu'il va avoir
une montée de boucliers. Le PSTQ, c'est ultraconditionnel. Tu recevras une
invitation ou tu n'en recevras pas. Et on a vu que la réduction des cibles,
vers 2026, coupe dans les travailleurs qualifiés. Donc, il y aura moins
d'espace, il n'y aura pas d'accès direct à la qualification, alors qu'on se
rappellera, il y a un an et demi, Mme Fréchette les mettait en dehors des
cibles. C'était le programme par excellence. C'était ce qui devait conduire le
Québec vers la réussite de ses intégrations, de ses diplômés. Là, on fait
180 degrés complètement, on abolit ces deux programmes-là qui roulent
depuis quand même longtemps, là. Ce n'est pas la CAQ qui a mis en place, ça,
là, ça datait de plusieurs années.
Puis le PEQ, ce sont nos meilleurs
candidats à l'immigration, ce sont nos jeunes diplômés ou nos jeunes
travailleurs francophones qui veulent rester ici. Et là le ministre Roberge va
complètement court-circuiter ce beau pan d'intégration. Et il va y avoir
évidemment, malheureusement, des montées de boucliers, puis les universités
vont s'en mêler, puis on va retomber dans les chicanes. C'est ça qui se passe.
On s'est chicané avec les universités. Le gouvernement s'est chicané avec le
projet de loi n° 74. Les universités lui ont demandé de protéger le
deuxième cycle, 19593 de protéger les
régions. Le ministre Roberge n'a rien fait de ça. Puis aujourd'hui il donne un
deuxième coup de marteau sur le cercueil.
Journaliste : ...diplômés,
juste un détail, mais c'était un niveau 7 qu'il fallait avoir pour... pour
l'obtenir. Peut-être que...
M. Cliche-Rivard : Je suis
assez convaincu de ça, là. Les vérifications pourront être faites, mais je suis
assez convaincu que c'est le niveau 7 qu'il fallait avoir pour le PEQ
Diplômés.
Journaliste :
So, people at home, with the fact that
the Québec Experience Program, the PEQ, will be shut down later this month,
what… what people at home should understand from the Minister's… the
Immigration Minister's decision on this?
M.
Cliche-Rivard :
They are supposed to understand that this is a disastrous decision.
The PEQ was the best program we had in Québec for years, which was offering
permanent residency to people who succeeded their studies here, that were
francophone and or that respected a certain amount of work time here in Québec,
with work experience here in Québec. It's the best program. It's the best
immigrants we should be wishing to have here. The decision… from the Minister
Roberge to completely shut down those programs is outrageous. It is the worst
decision he have… could… could taken today. He is going the opposite way he
should be going. And I am clearly stating that it's a clear lack of vision.
It's a clear lack of understanding of how prosperous and how exceptional this
program was.
Journaliste :
And we were recruiting immigrants that
would stay in Québec and would bring something to society?
M.
Cliche-Rivard :
They are the best examples. They're the one who succeeded their
studies here. So, they're… they're nurses, they're… they could be doctors, they
could be professors. They are the ones who we should be fighting to keep here.
We are the ones that we should be giving incentives for them to get here and
stay here as long as we can.
Now the Government is
sending the quite opposite message. They're saying : Well, okay, you have
that new program you can apply with and we'll see whatever we decide. This is
clear instability, clear uncertainty. And what's going to happen is that
already we were seeing the numbers of students, foreign students applying to
Québec universities and CEGEPS completely going down. It is going to be worse.
It is going to be worse because the PEQ was something that we were looking
forward to, was something… it was bringing new talents, exceptional talents
towards Québec. And now that that route will be deleted and now that they won't
access permanent residency, they're going to see for other options for
themselves, and Québec is going to be losing from it. Merci!
(Fin à 13 h 18)