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Point de presse de M. Alex Boissonneault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’immigration, d’intégration et de francisation

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, November 6, 2025, 12 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures dix-huit minutes)

M. Boissonneault : Bonjour, tout le monde. Alors, le gouvernement vient de nous présenter son plan d'immigration pour 2026-2029, puis évidemment, au Parti Québécois, on fait un certain nombre de constats.

La cible d'immigration permanente qui est proposée par ce gouvernement, c'est 45 000, puis la première chose qu'on constate, c'est qu'on a affaire à un gouvernement qui essaie de réparer les pots qu'il a cassés lui-même. Un gouvernement qui, depuis 2018, a augmenté de façon systématique les seuils d'immigration permanente en ne respectant pas, dans la plupart des cas, ses propres cibles et qui a augmenté aussi l'immigration temporaire, donc, le nombre de résidents non permanents sur le territoire. Donc là, la question qu'on se pose, c'est qu'en 2026, la CAQ dit : On va accepter 45 000 résidents permanents, alors qu'ils se trouvent, sur le territoire du Québec, 560 000 résidents non permanents environ. En 2018, on avait un gouvernement, la CAQ, qui disait : Nos résidents permanents seront à 40 000, alors qu'à ce moment-là, on avait à peu près 160 000 résidents non permanents sur le territoire. Donc, il va falloir nous expliquer de quelle façon on considère, dans ce contexte, que la capacité d'accueil du Québec est meilleure en 2025-2026 que ce qu'elle était en 2018.

Il y a un autre facteur aussi qui est fort important dans l'équation, c'est celui du gouvernement fédéral qui a annoncé, qui a présenté un plan mardi où on veut, par exemple, dédier certaines sommes à... pour octroyer la résidence permanente à des personnes qui se trouvent sur le territoire du Québec, environ 55 000 qui sont des personnes protégées, donc, qui pourraient devenir des réfugiés, faire partie de nos seuils permanents. Comment on va réussir à faire ça avec un seuil à 45 000 puis les objectifs que le gouvernement de la CAQ s'est fixés? Parce que, nous, on doit intégrer ces personnes-là aux 45 000, hein, puis nous, évidemment, le Parti québécois, on propose autres choses. Mais ça ne concorde pas, ça ne fonctionne pas, si on prend... si on essaie de faire passer, de donner ce statut de réfugié à 55 000 personnes à coups de 2 000 3 000 réfugiés reconnus par année dans nos seuils permanents, faites le calcul, là, ça va prendre combien d'années pour pouvoir s'en sortir parce qu'il y a un goulot d'étranglement.

Donc, première chose, qu'on... autre chose que je dirais, c'est : On a cette cible-là qui est présentée par le gouvernement de la CAQ. Est-ce qu'ils vont respecter la cible? On pense que c'est une question légitime à se poser, parce que, ces dernières années, ça n'a pas été le cas. 20141 Et pour nous au Parti québécois, on considère que c'est très clair, on l'a déjà dit, on s'est penché là-dessus, il faut ramener le seuil d'immigration permanente à 35 000 dans la fourchette qu'on avait entre 2000 et 2010 environ, qui fonctionnait très bien, quand le système fonctionnait bien, et considérer d'abord la place du fédéral là-dedans, pour nous, c'est la souveraineté si on veut véritablement contrôler notre immigration, puis considérer aussi le fait qu'il y a eu une augmentation drastique du nombre d'immigrants... nombre de résidents non permanents sur le territoire québécois.

Journaliste : En raison des restrictions du fédéral dans la région, est-ce que vous n'êtes pas d'avis, vous aussi, que 35 000, c'est trop peu et que ça risque de faire mal aux régions? Le Parti québécois a toujours été un défenseur des régions.

M. Boissonneault : Première chose que je vais vous dire, c'est qu'on considère au Parti québécois que pour l'immigration, qu'elle soit temporaire ou permanente, il va falloir favoriser les régions. Ça, on est d'accord là dessus, la régionalisation, c'est un aspect qui est important. Il va falloir favoriser aussi certains secteurs de l'économie, des secteurs où il y a une tension lorsqu'on parle de pénurie de main-d'œuvre. Mais on va rappeler une chose. Par exemple, si on considère les seuils d'immigration au Québec à l'heure actuelle, là, avec les chiffres qu'on a, nos seuils d'immigration sont les plus élevés en Occident. Au Québec, c'est à peu près 12 fois ce qu'on a en Suède, à peu près huit fois ce qu'on a aux États-Unis, une vingtaine de fois, si ma mémoire est bonne, ce qu'on a en France. Alors qu'on a un contexte bien particulier, on le sait au Québec, où on essaie de maintenir notre spécificité, d'intégrer les gens à notre culture et à notre langue, ce n'est déjà pas simple. Puis ça, c'est la première chose.

Deuxième chose, il a été démontré, Pierre Fortin, entre autres, s'est penché là dessus, que l'immigration ne règle pas la pénurie de main-d'œuvre. Puis c'est la même chose pour les entreprises en vision et même, souvent, ça peut exacerber le problème parce que ces gens-là qui viennent en grand nombre avec leurs conjoints, leurs conjointes, avec les enfants, vont consommer aussi des biens et des services. Ce qui arrive aussi, c'est que le... On le vu au Canada, c'est que les entreprises qui ont accès à un bassin de main-d'œuvre comme ça, à court terme, souvent, je ne dis pas toujours, mais souvent vont délaisser d'autres façons d'augmenter la productivité comme l'automatisation puis la robotisation. Et ça, bien, ce n'est pas... ce n'est pas plus gagnant pour la pénurie de main-d'œuvre à moyen et long terme. Puis la preuve, le Canada a fait le choix de l'immigration entre 2000 et 2023, puis ce qu'on constate, c'est que pour cette période, la productivité au Canada a augmenté deux fois moins vite que pour l'ensemble des pays de l'OCDE. On a vu plein d'exemples, l'Ontario est un bon exemple, où on a misé énormément sur l'immigration. Dans les 10 dernières années, il y a 1 500 000 personnes qui se sont installées en Ontario parce que, justement, on s'est dit que c'est une bonne façon de combler les postes vacants puis de s'attaquer au problème de pénurie de main-d'œuvre. Est-ce que ça a réglé le problème? Non.

Journaliste : Je vous ramène sur le plancher des vaches, là. En région, il y a des... il y a des hôteliers qui sont sortis pour dire, les Québécois, il y a des jobs qu'ils ne veulent pas faire. Et ces petits jobs-là, là, à cause des restrictions du fédéral, ils perdent des gens, ils ont de la misère à faire... à faire aller leur business, eux autres. Qu'est-ce que vous leur...

M. Boissonneault : Ce que les consultations qu'on a vues en commission parlementaire nous montrent, c'est qu'on ne peut pas travailler en silo. Il va falloir prendre un peu de recul puis regarder plus largement l'impact de l'immigration sur l'économie en région puis pour certains secteurs d'activité. À l'origine, là, lorsqu'on parlait des travailleurs temporaires, c'était surtout pour le secteur agricole qu'on utilisait ces... qu'il y avait cette ressource de main-d'œuvre-là. Et là la CAQ, c'est un peu... ça fait un peu partie de ce que je dis quand je dis qu'ils ont... qu'ils réparent les pots qu'ils ont cassés eux-mêmes, la CAQ a dévoyé le Programme des travailleurs étrangers temporaires en les utilisant pour des professions, des professions ou des métiers à vocation permanente au cours des années suivantes, et là a augmenté largement le nombre. Ça, c'est sans compter le fédéral, là, parce qu'il y a ça aussi à considérer. Ça ne nous a pas avancés dans plusieurs secteurs. Il y a des endroits où il y a une dépendance à l'immigration temporaire qui n'est pas normale. Je ne dis pas que c'est comme ça pour tous les secteurs d'activité.

Ce qu'on dit au Parti québécois avec des solutions qu'on a déjà présenté, par exemple, un permis ouvert, régional, un permis de travail, là, ouvert, régional, sectoriel. Ça pourrait être une façon de pallier à ce problème-là, mais s'assurer qu'il y ait un ancrage régional. Donc, il faut prioriser les secteurs névralgiques où il y a une tension en termes de pénurie de main-d'œuvre. Il faut prioriser aussi la régionalisation. Et il y a quand même des facteurs qui nous disent que pour certaines entreprises, le modèle actuel ne fonctionne pas. Il y a une augmentation du taux de chômage aussi chez les jeunes, entre autres, et chez les... chez les nouveaux arrivants. Donc, il y a ça aussi qui entrent en ligne de compte. Mais la démonstration a été faite en commission parlementaire qu'on ne peut pas travailler en silo là-dedans. Il faut vraiment prendre un pas de recul puis voir globalement qu'est ce que ça veut dire l'immigration permanente et temporaire pour l'ensemble de la société d'accueil.

Journaliste : Je voudrais revenir sur ce que vous avez dit tantôt par rapport aux entreprises, là. Vous laissez entendre au fond que les entreprises sont dépendantes des travailleurs étrangers temporaires. Est-ce qu'au Parti québécois, on pense que c'est nécessaire de les sevrer, même si ça peut faire mal pendant la période de transition?

M. Boissonneault : Il faut être bien clair. C'est ce qu'on ne retrouve pas dans le... dans le plan du gouvernement. Il va y avoir des personnes qui devront quitter le territoire du Québec. Il y a 560 000 résidents non permanents 20141à l'heure actuelle, à travers des programmes fédéraux, à travers des programmes du Québec aussi. Là, le... C'est comme si... C'est comme si la CAQ en ce moment faisait comme si tout le volet fédéral n'existait pas. Là, ils disent : Le gouvernement fédéral ne nous écoute pas, on fait des demandes pour rapatrier les pouvoirs à Québec, pour diminuer l'immigration temporaire fédérale, ils ne nous écoutent pas, donc, nous, ce qu'on va faire, c'est qu'on va faire comme s'il n'y avait pas cette situation-là puis on va diminuer l'immigration non permanente ou temporaire de tant, et puis après ça on essaiera de voir comment on peut le régler avec le fédéral. Puis ce que j'ai été étonné d'entendre tout à l'heure, dans la conférence de presse du ministre, c'est qu'essentiellement si on a un gouvernement fédéral qui réduit l'immigration temporaire au Québec, bien, on va... on va combler, on va combler la différence, nous, on va... on va aller chercher ces non-permanents-là, puis on va les prendre en charge, puis on va peut-être leur donner cette permanence. Donc, il y a quelque chose qui ne concorde pas à l'heure actuelle.

Journaliste : Mais vous comprenez que c'est parce que des gens qui sont déjà sur le territoire aussi. Le gouvernement l'a dit, l'objectif... excusez, c'est mon nouveau verbe du jour, mais il va permanentiser des gens qui sont déjà là. Donc, il n'y a pas plus de monde, c'est juste que les gens changent de statut. Puis là ce n'est pas que je veux défendre le gouvernement, mais l'objectif...

M. Boissonneault : Puis ça, c'est une position qu'on a au Parti québécois depuis le départ, à savoir que nous, on veut, pour le volet économique de l'immigration permanente, se consacrer aux gens qui sont déjà sur le territoire. Donc, pour nous, c'est fondamental. La CAQ se met un objectif de 65 %, si ma mémoire est bonne, mais, en même temps, ça ne tient pas la route, parce que, si on parle, par exemple, de la réunification familiale, il va falloir aller à l'étranger. Pour ce qui est des réfugiés, il y a aussi des gens qui vont peut-être venir... Il y a des... Il y a des choses qu'on ne contrôle pas à ce niveau-là. Mais, pour l'immigration économique, ça, on le contrôle dans nos seuils permanents. Et ça, bien, on va se consacrer aux gens qui sont déjà sur le territoire. Donc, ça, ça fait partie de notre plan déjà.

Journaliste : J'essaie juste de vous suivre sur les travailleurs et les entreprises, là. Est-ce que vous dites aux entrepreneurs, aux milieux d'affaires qui... par exemple, une usine au Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui a des travailleurs temporaires : Nous, au Parti québécois, on va les permanentiser?

M. Boissonneault : Pas tous. Comme je le dis, il y en a qui vont devoir quitter le territoire aussi. Mais ce qu'on veut faire, c'est que, dans les seuils permanents... Là, il y a déjà beaucoup de gens qui se trouvent sur le territoire. Il y a des entreprises dans certains secteurs, je le disais, névralgiques qui dépendent d'une main-d'œuvre qualifiée, spécialisée. Donc, nous, on veut prendre ça en considération puis s'assurer que les gens qui sont déjà sur le territoire entrent dans la catégorie de l'immigration permanente économique au Québec. C'est ce qu'on contrôle.

Mais là, pour le reste, il y a un autre volet important, je le disais aussi, c'est le gouvernement fédéral. Donc là, on a l'impression que le gouvernement de la CAQ actuel a comme capitulé devant le gouvernement fédéral, là. Les réponses, on ne les a pas. Les demandes, bien, ils disent non. Donc, on va faire comme ça.

Nous, au Parti québécois, ce qu'on dit : D'abord, c'est de réaliser la souveraineté, c'est une chose, mais, d'ici là, c'est de prendre tous les moyens juridiques, politiques, administratifs nécessaires pour rapatrier les pouvoirs en immigration parce qu'on ne s'en sortira pas si on n'a pas le contrôle total. En ce moment, il y a un volet... Écoutez, sur les 560 000 résidents non permanents qu'on retrouve au Québec, il y en a 400 000 qui dépendent du gouvernement fédéral. C'est l'éléphant dans la pièce, là.

Journaliste : Bien, il y a combien de résidents non permanents sous contrôle québécois qui doivent quitter? Parce que, si on fait abstraction du fédéral puis de l'immigration permanente, M. Roberge chiffre quand même... il a un objectif de...

M. Boissonneault : 13 %.

Journaliste : ...réduction de 13 % d'ici 2029. C'est... Est-ce que c'est un objectif qui est suffisant? Est-ce qu'il faut en couper plus?

M. Boissonneault : Nous, on prend... comme je le disais, on prend globalement le nombre de résidents non permanents qu'il y a ici. Comme je le dis, il va falloir... il va falloir prendre ces pouvoirs-là du fédéral, parce qu'on ne peut pas faire comme si ça n'existait pas. Nous, on veut réduire de moitié l'immigration permanente... non permanente, temporaire, au Québec. Ça veut dire qu'on veut une fourchette de 250 000. Donc, c'est le chiffre qu'on propose. Pour ce qu'on contrôle...

Journaliste : ...dans les programmes que le Québec contrôle, justement... Là, je vous ai interrompu. Vous alliez là, je pense.

M. Boissonneault : Oui. Bien, pour le gouvernement, pour ce qu'on contrôle à Québec, bien, il faut tenir compte du fait de ce qu'on ne contrôle pas au fédéral. Donc, il va falloir qu'on se consacre aux secteurs névralgiques dans l'économie, il va falloir qu'on se consacre aussi à la régionalisation, puis après ça, bien, il va falloir chiffrer ce que ça veut dire par secteur. Puis là, bien, on ne s'est pas encore penché sur le secteur manufacturier, par exemple, où il y a des besoins particuliers, agricoles...

Journaliste : Mais donc 13 %, ce n'est pas assez, là...

M. Boissonneault : 13 %, ce n'est pas assez, ce n'est pas assez, parce qu'il y a aussi un volet très important que le fédéral contrôle.

Journaliste : Peut-être juste une précision, parce que vous dites : Il y en a qui vont devoir partir. Est-ce que ça veut dire qu'un gouvernement du Parti québécois casserait des contrats? Parce que, je veux dire, les gens, ils ont des permis. Est-ce que les permis... Est-ce que c'est... ça serait arrivé à échéance ou les gens pourraient devoir quitter en plein milieu de leurs permis?

M. Boissonneault : Ce qu'on trouve déplorable avec la perte de contrôle qu'on a connue avec le gouvernement de la CAQ, c'est justement ça, le fait qu'il n'y a pas eu de prévisibilité, le fait qu'on n'a pas respecté les gens qui avaient des ententes. Puis le gouvernement fédéral est intervenu aussi là-dedans, là, mais je prends ça globalement. Ce qu'on dit, au Parti québécois, c'est qu'on ne brisera pas les contrats, on va respecter les ententes qu'il y avait eu avec les gens qui étaient venus sur le territoire. Ça, c'est important. Mais, dans le mot «immigration temporaire» ou «travailleur temporaire», il y a le mot «temporaire» aussi, puis c'est important quand même de le rappeler. En ce moment, il y a trop de monde 20141 sur le territoire par rapport à notre capacité d'accueil. Ça a été constaté par de multiples intervenants, il y a des enjeux d'intégration, des enjeux de francisation, des enjeux sur les services aussi qui sont offerts à la population. On l'entend sur le terrain, là.

Ce qu'on veut, nous, c'est... revoir, récupérer ce système-là, parce qu'il y a eu une perte de contrôle total qui est dû à la fois au gouvernement fédéral mais aussi au gouvernement de la CAQ, et... et ramener l'immigration à ce qu'elle était, nous autres, on utilise la fourchette qu'on avait autour de 2000, 2010, là où ça fonctionnait assez bien et on où avait un seuil permanent de 35 000.

Journaliste : ...peut-être juste une dernière question. Là, évidemment, le Parti québécois, puisque là, la CAQ se positionne pour le 45 000, on sait que les autres formations politiques, c'est probablement plus que ça... le Parti québécois se retrouve avec la position la plus drastique en termes d'immigration. Comment vous vivez avec ça?

M. Boissonneault : Ça a été le cas depuis combien d'années? On a été les premiers à parler d'immigration de façon responsable et cohérente pour dire, il y a déjà plusieurs années, notre capacité d'accueil avait été largement dépassée. Puis là, ce qu'on constate, c'est que cette discussion-là, qu'on a rendue possible, puis rappelez-vous, ce n'était pas simple de parler de réduction de seuils à l'époque, là... ce qu'on constate, c'est qu'il y a plusieurs personnes qui... qui adoptent le même discours, plusieurs intervenants, y compris gouvernement fédéral, qui a admis cette semaine dans ses... ce qui a été présenté avec le budget, mardi, que la capacité d'accueil au Canada avait été dépassée, puis qu'il va falloir revoir les cibles en immigration permanente puis en immigration temporaire.

Journaliste : Êtes-vous... êtes-vous un peu dans le sens de la CAQ qui dit : Le cœur du problème est dans la région de Montréal, Laval? Parce que je suis curieux de savoir, pendant votre campagne dans... dans le Centre-du-Québec, les entrepreneurs, les manufacturiers... en tout cas, moi, dans les reportages que je fais, c'est leur dossier principal, qu'est-ce que vous leur répondiez à ce moment-là?

M. Boissonneault : Bien, d'abord, première partie de la question. Il y a un enjeu dans les grands centres qui est différent aux enjeux qu'on connaît dans les régions. Il y a une capacité d'intégration dans les régions qui n'est pas la même non plus, hein? Quand on parle de francisation, quand on parle d'intégration, c'est sûr que les régions sont souvent des vecteurs d'intégration qui sont... qui sont positifs, où ça fonctionne assez bien parce que les niveaux ne sont pas les mêmes. Il y a des besoins en termes de main-d'oeuvre dans les régions qui sont différents aussi.

Donc, au Parti québécois, on a toujours dit qu'il doit y avoir une composante régionale importante avec, par exemple, les permis... des permis de travail ouverts sectoriels et régionaux, et... et on doit s'attacher aussi ou on doit prendre en considération ce qui se passe dans certains secteurs de l'économie.

Mais là, il faut bien comprendre que les entreprises arrivent avec une perspective de... Quand je disais travailler en silo, là, c'est ça que... il va falloir qu'on se sorte de ça. Les entreprises avec une... arrivent avec une perspective de l'immigration qui leur est propre. Ils ont des besoins particuliers à combler, ils ont besoin de main-d'oeuvre. Pour toutes sortes de raisons, il y a des avantages parfois à utiliser une... une main-d'oeuvre temporaire immigrante. Mais globalement, pour la société, qu'est-ce que ça veut dire? Là, il y a un choix à faire aussi, parce que la personne qui vient occuper un poste ici va consommer aussi des biens et des services, puis il va y avoir une conséquence pour l'ensemble de la société d'accueil. On doit tenir compte de ça aussi.

Puis l'autre affaire que je disais, c'est que justement... Puis on l'a vu dans d'autres pays, hein? En Allemagne, on comptait beaucoup sur l'immigration pour régler le problème de pénurie de main-d'œuvre. En 2023, ils ont constaté que ça avait même exacerbé le problème dans certains secteurs économiques névralgiques. Même chose au Danemark, il y a eu des changements de politique là aussi.

À un moment donné, ce qu'on a constaté au Canada, qui a fait le choix de l'immigration, c'est que ça n'a pas permis une plus grande croissance économique. En fait, le PIB par habitant a même diminué, la productivité est deux fois moins que... que dans l'OCDE, que pour l'ensemble de l'OCDE... l'augmentation de la productivité, dis-je. Là, à un moment donné, il va quand même... falloir faire le constat qu'à moyen et long terme l'immigration n'est pas une solution aux problèmes de toutes les entreprises au Québec. Je ne dis pas qu'il n'y aura pas des enjeux dans certains secteurs, comme je le dis, où il y a une tension particulière, où on a besoin de... d'employés qui ont une offre spécifique, qui sont qualifiés, qui sont spécialisés, en région. Donc, il va y avoir une voie de passage qu'on devoir... qu'on va devoir trouver. Mais... Mais globalement, pour la société, il faut réduire de façon importante l'immigration temporaire permanente.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : What do... What did you think about Minister Roberge who said : We have to accept 45,000 permanent immigrants annually because Ottawa did not listen to us and did not stop cutting too rapidly temporary immigration workers… foreign temporary immigration workers and… But that was a request from Québec. So, what did… what do you think about the whole free-for-all?

M. Boissonneault : First thing I would say is that it's sad to see that this Government, first thing, is capitulating in their demands to Ottawa. Because what I'm seeing here is that we has a Government that was saying : Ottawa must listen to Québec, immigration is important, we need the powers here. In 2022, we had a… a Premier Legault that was saying : If you give me a strong mandate, I'm going to be able to negotiate with Ottawa. If we don't do that, we may see ourselves in the situation of Louisiana, he was talking about New Orleans. And Ottawa said no, and we see the minister now doing as if Ottawa didn't exist in their choices with temporary immigration and the levels of immigration that comes from Ottawa, first thing.    Second thing that I see in this plan is that we have a Government that is trying to repair a system that was broking… that was broken by their own decision, their own choices. So, there's something that is particular in the fact that we are seeing a Government that has been increasing the levels of immigration in Québec since 2018, year after year, quite often, not even respecting his own targets in immigration. And now we're seeing: OK, we have to rectify in a way that is not even what we had in 2018. Let me explain myself.

Today, we have the Government that says: We need 45,000 permanent immigrants in Québec in 2025, while we have more than half a million people that are non permanent residents on the territory. In 2018, they were saying: We need 40,000 permanent, while, at that time, we had 160,000 non permanent residents in Québec. Explain to me how our capability to integrate all these people is better now than in 2018? It doesn't make any sense.

Other aspect as well with the Government, the Federal Government, we had targets that were stated in the budget on Tuesday. In those targets, there is that program for the refugees in Québec. The Federal Government is saying: We're going to give some money to make sure that 55,000 people that are on the territory of Québec right now, that we recognize as refugees, can be integrated to the permanent levels of Québec. How are we going to do that? If we're talking about an… like, if we're looking at the targets that the CAQ Government has right now and we have, let's say, 2,000, 3,000, even 5,000 people that come into the refugee part of our permanent levels, Ukrainians can be other people, how many years it's going to take to fulfill that decision of Ottawa?

So, for the Parti québécois, it's quite clear that we need independence, first, we need to have all the powers. And while we get to our objective to choose for ourselves, we have to make sure to take all the means that we have, all the means necessary, politically, judiciary, in terms of administration to be able to have all the powers of immigration here, because there's something important as well that this Government is not considering to the level that it should be considered, it's to say, all the immigrants that depends right now of Ottawa that are in Québec.

Journaliste : How would you work this out if you want to reduce to 35,000 permanent immigrants annually, to look like a Government that is human?

M. Boissonneault : What we are saying is that, unfortunately, there's going to be people that are going to have to leave the territory, because, right now, when we have more than half a million people that are here on a temporary basis that are non permanent residents, we're going to have to make some choices. But we have to take a step back and see what are the consequences of immigration for the whole in Québec, and, here, I'm representing all Québeckers. They can be immigrants or they can be Québeckers here for ten generations, it doesn't matter, everybody agrees that the pressure is too strong now.

What we're saying is, to get to the level that we're saying now, that we're presenting in the Parti québécois, 35,000 per year, we're going to have to choose the regions and we're going to have to choose some sectors in the economy where you have a tension that is important in terms of finding the good people, specialized workers, qualified workers for these sectors. So, we're going to have to make sure to make those choices. It ain't going to be easy, but it's necessary right now because this Government has put us in this situation since 2018.

Journaliste : Juste one question. What do you say to people that say that Québec needs immigration in order for, you know, Québec to be economically prosperous?

M. Boissonneault : What I'm saying is that research demonstrates that immigration is not a solution to the lack of workers. A lot of countries in the world thought that it was a solution. We can… I gave the example of Germany, for example, of Denmark, that realized that not only it didn't fix the situation, but sometimes the access exacerbated the situation in some economic sectors. That's what happened in Germany in 2023, and they changed their policy. In Ontario, for example, Ontario has20141 accepted more than 1,500,000 people in 10 years, because he was counting a lot on immigration to fulfill the positions that were empty and try to fix the situation with the lack of manpower in Ontario. Did it fix the problem? No, the situation is the same. There are still thousands of positions that are open, and they cannot fill, because people that come here obviously, maybe for… We tend to mix local impact of immigration with the global impact. Locally, when, let's say, a foreign worker come here and have a position in a company, there is a positive impact on that company and on the fact that there is some people missing to do the work in this… in this precise sector. But, globally, for the society, we have people that are coming, that are going to consume as well, services, that's going to consume products, people that are going to come with their… their partner, wife, children. They are going to need a spot in the daycare. They are going to need a spot at school. They're going to have to move using the bus transportation, get dressed, feed themselves. All of this requires more manpower in other sectors.

So, that's why we're seeing that in Canada. Even if we chose immigration, the GDP didn't grow per capita. In fact, it's quite the opposite. We are more people because of a strong immigration in Canada, but we are more to divide the pie as well that we have to share altogether. So, it doesn't fix the problem. It doesn't change the situation. We just have to change the way we think immigration. Immigration is important, it's positive, but it has to be well done. It's just that. 

Journaliste : Merci.

M. Boissonneault : Merci.

(Fin à 12 h 42)

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