To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et Mme Catherine Gentilcore, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’économie, d’innovation, de développement économique régional et de PME

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et Mme Catherine Gentilcore, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’économie, d’innovation, de développement économique régional et de PME

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, November 11, 2025, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

10 h 27 (version non révisée)

(Dix heures trente-deux minutes)

M. St-Pierre Plamondon :Alors, bonjour à tous, chers journalistes. Je veux revenir sur le plan économique déposé par François Legault. Essentiellement, ce que j'ai à vous dire là-dessus, c'est qu'on n'a fort probablement pas les moyens de se payer un nouveau plan économique de la CAQ, qui découle essentiellement d'une vision, là, improvisée. Dans un contexte où on voit que le gouvernement improvise plusieurs choses dans l'espoir de remonter dans les sondages, bien, essentiellement, on reconduit dans cette nouvelle vision économique, le même problème qu'on a vu au cours des dernières années, c'est-à-dire que la conception de l'interventionnisme de François Legault, c'est de sortir le chéquier puis donner des milliards en subventions tous azimuts, comme si c'était une dépense responsable des fonds publics.

Donc, je vous redonne certains chiffres, là. On dépense 8 milliards par année en subventions aux entreprises, et c'est une augmentation de 67 %, sous la CAQ, par rapport au régime précédent, mais, pendant ce temps-là, on n'est pas capables de financer notre système de santé puis notre système d'éducation pour s'occuper des malades puis s'occuper de nos tout-petits, là. Ça ne fonctionne pas...


 
 

10 h 32 (version non révisée)

M. St-Pierre Plamondon : ...et, quand on regarde, bien, la fameuse moyenne au bâton, vous regarderez les pertes, notamment les pertes dans le Fonds de développement économique, on parle de 5 milliards, ça n'a aucun sens. Donc, je réitère ce qu'un gouvernement du Parti québécois va faire si on obtient le mandat : fermer le bar ouvert de subventions, resserrer de beaucoup les critères, recentrer sur des PME québécoises qui ont un ancrage réel dans l'économie du Québec et non pas tenter de faire des grands projets avec des multinationales avec les résultats qu'on a connus. Dans le plan, il y a certaines choses qui sont parfaitement correctes, là, parce qu'essentiellement, sur l'hydroélectricité, ce qu'on constate, c'est qu'on a réemballé, dans un emballage cadeau, le plan d'Hydro-Québec. Il n'y a pas beaucoup de différence entre le plan d'Hydro-Québec puis ce que le gouvernement a présenté. Ce n'est pas tout mauvais, mais dans l'approche qui consiste à s'approprier les fonds publics comme si c'était de l'argent de Monopoly au pif du gouvernement, là, il faut que ça cesse. Et c'est comme si le gouvernement, François Legault plus particulièrement, n'a pas compris ce message-là, puis il dit : Moi, je continue, j'en fais plus s'il faut. Et évidemment on est en désaccord avec ça. Donc, voilà pour le plan économique. Je prends vos questions.

Journaliste : Est-ce que ça veut dire que vous seriez, vous, moins interventionniste comme premier ministre? D'autres, au PQ, l'ont été quand même, là, Bernard Landry, Jacques Parizeau. Vous, vous feriez moins?

M. St-Pierre Plamondon : On peut être interventionnistes lorsqu'on parle de PPE et de PME québécoises qui ont un ancrage réel et dans le cadre duquel l'investissement ne se comptera pas en... en centaines de millions de dollars. L'approche, sous la CAQ, ça a été de parler de milliards puis de s'en vanter et donc de prendre des sommes colossales et de mettre tous ses oeufs au même endroit, ce qui augmente de beaucoup le risque, mais ce qui également ne contribue pas à une économie qui est en ancrée. On a vu le virage, hein, parce que la CAQ en a pris acte, puis s'est mis à parler des PME pour la première fois, mais il n'y a pas plus longtemps qu'il y a six mois, il n'y avait même plus d'électricité pour les PME québécoises, tellement on avait mis l'emphase sur la grande entreprise multinationale.

Donc, à chacun son approche, mais l'historique du Parti québécois, c'est un René Lévesque qui encourage le Cirque du Soleil, là. C'est une approche où est-ce qu'on prend... Une entreprise québécoise, on l'accompagne comme on peut, mais ça n'implique pas des milliards de dollars. Et c'est comme si c'était un concours à la CAQ, en ce moment, de superlatifs où est-ce qu'on n'en finit plus de montrer des milliards comme si c'était normal.

Journaliste : Le gouvernement du Parti québécois n'aurait pas investi, si je comprends bien, dans la modernisation du Chantier Davie. On a mis, quoi, c'est 600 millions, je pense, dans le chantier, ce qui permet maintenant à la Davie d'avoir des contrats, par exemple, et de figurer parmi les trois chantiers nationaux au Canada pour les contrats de la défense. Vous n'auriez pas investi là-dedans?

M. St-Pierre Plamondon : Sur le financement de la Davie, on va vous revenir parce qu'il y a un certain nombre de questions qu'on est en train de préparer sur cette nature-là. Mais si on se détache d'un seul projet, là, regardez ce que le Fonds de développement économique a fait puis regardez les pertes. Ce n'est pas défendable d'avoir dilapidé plus de 5 milliards de dollars en investissements bidon. C'est ce que je vous dis, là, ça fait qu'il va falloir...

Journaliste : Mais, M. St-Pierre Plamondon...

M. St-Pierre Plamondon : Je ne dis pas que les investissements de l'État, dans l'économie, vont être à zéro, mais on a augmenté de 67 % les subventions sous la CAQ. Il va falloir revenir à la normale si on veut financer des services à la population essentiels. Mais aussi, je pense, le rôle d'un gouvernement, ce n'est pas de se substituer au marché, en disant : Moi, au pif, je vais vous dire quel secteur a de l'avenir, c'est de créer un environnement qui est propice aux affaires.

Journaliste : Forcer la Caisse de dépôt et placement à investir davantage au Québec, est-ce que c'est une bonne chose? Ils ont presque atteint leur objectif qui avait été fixé en 2022...

M. St-Pierre Plamondon : À nouveau, dans le plan, ce n'est pas clair qu'on contraint la Caisse de dépôt à quelque chose, mais, verbalement, le premier ministre dit à La Caisse : Prenez-en des risques, moi, je vais vous dire où aller. À nouveau, mon point, c'est : Est-ce que c'est vraiment à François Legault, basé sur ses résultats, là, dans la filière batterie, mais dans plein d'autres domaines, est-ce que c'est vraiment à François Legault de donner pour gagnant certaines entreprises puis d'autres les exclure sur la base de son pif? Moi, j'en doute avec les résultats...

Journaliste : ...est-ce qu'il y a trop de trop de proximité entre le gouvernement et la direction de La Caisse? Il dit qu'il mange avec lui une fois par mois. Il me semble qu'à une certaine époque...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, terminez votre question, à une certaine époque...

Journaliste : ...bien, on souhaitait qu'il y ait plus d'indépendance de la part de La Caisse.

M. St-Pierre Plamondon : Je pense qu'on n'empêchera pas le pouvoir politique de luncher avec les intervenants de l'économie...

Journaliste : Mais une fois par mois.

M. St-Pierre Plamondon : Oui...

Journaliste : Est-ce que vous feriez la même affaire?

M. St-Pierre Plamondon : Je pense que c'est correct que ce soient des institutions qui se parlent. Mais je pense qu'en effet La Caisse qui doit quand même aller chercher du rendement, là... Si on regarde, par exemple Investissement Québec, le rendement est presque à zéro en raison de l'interventionnisme politique. Donc, à un moment donné, l'indépendance... le politique peut s'exprimer, mais, à la fin, La Caisse aussi doit veiller sur...

Journaliste : La Caisse a déjà commencé à augmenter son empreinte au Québec, est-ce que ça, vous le voyez...


 
 

10 h 37 (version non révisée)

Journaliste : ...comme un signe d'ingérence politique? Est-ce que... Ou ça prouve qu'il y a une trop grande proximité entre la Caisse puis le premier ministre?

M. St-Pierre Plamondon :Bonne question. Il y a deux aspects différents. Je pense qu'on peut demander à la Caisse de s'investir davantage dans le Québec. Mais est-ce qu'on peut dire...

Journaliste : Mais ça, c'est ce que vous souhaitez?

M. St-Pierre Plamondon :Oui. Mais, à nouveau, ce n'est pas moi qui gère la caisse, là... bon.

Journaliste : Non, non, mais le débat, c'est ça, là.

M. St-Pierre Plamondon :Mais c'est très différent de dire : Moi, là, ce matin, je me suis levé puis j'ai décidé que c'était le minerai, ou c'était la défense, donc vous, la Caisse, vous allez prendre des risques là-dedans.

Journaliste : Mais ce n'est pas ça qu'il a fait là. Vous êtes... là-dessus, vous avez l'air d'être sur la même longueur d'onde, là. Lui aussi, il veut qu'il y ait plus d'investissements de la Caisse au Québec mais je n'ai pas eu l'impression qu'il l'a demandé spécifiquement.

M. St-Pierre Plamondon :C'est ça. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a deux choses différentes. Il y a espérer, puis envoyer le message qu'on s'attend que les joueurs québécois misent sur l'économie québécoise. Évidemment que le politique a le droit de donner... de s'exprimer. Là où j'ai un problème avec l'approche Fitzgibbon-Legault, que ce soit Investissement Québec ou des communications avec la Caisse dont je ne suis pas témoin, mais qui semblent témoigner de la même philosophie, c'est que ce serait un politicien qui dit : Voici les secteurs gagnants, puis on va mettre de l'argent public, ou on va mettre de l'argent de la Caisse là-dedans. Rappelons que la Caisse, elle est dans Northvolt, là. Tu sais, c'était très risqué. Et ça témoigne, donc, d'un gouvernement qui dit : Moi, je connais ça, les affaires, puis je vais dire à tout le monde où on met l'argent. Mais regardez Investissement Québec. Le rendement, c'est zéro, c'est complètement inacceptable, en raison d'un gouvernement qui veut substituer son opinion ou son pif à l'expertise de...

Journaliste : Est-ce que la Caisse doit être indépendante? C'est ça, la question : Est-ce que la Caisse doit être indépendante?

M. St-Pierre Plamondon :La Caisse est indépendante, elle prend ses propres décisions. Ça n'empêche pas le pouvoir politique de s'exprimer, là, de la même manière que vous m'avez vu m'exprimer sur les Caisses Desjardins, qui, pourtant, ne répondent pas du tout du gouvernement. Je peux m'exprimer sur certains secteurs. Le pouvoir politique a le droit de s'exprimer, mais, à la fin, la décision revient aux gestionnaires.

Journaliste : Sur l'interventionnisme, vous critiquez la politique de M. Legault d'intervenir, là, à renforts d'aide financière, mais lui, il se défend en s'appuyant sur des chiffres, sur l'augmentation des investissements privés, sur la hausse du PIB par habitant, sur la hausse du pouvoir d'achat, sur la hausse du revenu disponible. Non, mais ça, c'est les justifications qu'il donne pour dire : Moi, ma méthode, elle fonctionne. Donc, ça, vous, est-ce que vous êtes d'accord avec ça, avec ces résultats-là?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, premièrement...

Journaliste : Comment vous interprétez ces résultats-là?

M. St-Pierre Plamondon : Bon, bien, voilà.

Journaliste : Est-ce que, selon vous, il a raison de faire le lien...

M. St-Pierre Plamondon : Non.

Journaliste : ...entre son intervention...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, premièrement, c'est parce que...

Journaliste : ...auprès des entreprises puis les résultats dans l'économie?

M. St-Pierre Plamondon :Si vous regardez la hausse du PIB per capita depuis la CAQ, en 2018, la hausse, elle est médiocre, notamment comparé aux États-Unis. Mais ce que le gouvernement Legault fait, puis il le fait souvent en Chambre, c'est qu'il se compare au reste du Canada. Mais le reste du Canada est avant-dernier dans tous les pays de l'OCDE, donc c'est un subterfuge. Regardez les pays de l'OCDE, puis regardez le rendement du Québec. On est au bas de la cave. Mais c'est simplement que le Canada est juste au bas de la cave avec nous. Mais regardez comment les Américains puis l'Europe ont progressé. Notre PIB per capita, depuis la CAQ, est médiocre, médiocre.

Journaliste : Mais est-ce que ces chiffres-là montrent...

M. St-Pierre Plamondon :Ne montrent rien d'autre...

Journaliste : ...que sa façon de faire... Parce qu'il compare ça avec les statistiques du reste du Canada, mais, je veux dire, ce qu'il soumet c'est des... c'est des résultats plus positifs que dans le reste du Canada. Donc, même si, à vos yeux, ce n'est pas suffisant, est-ce qu'au moins ça, vous êtes capable de lui créditer ça ou, selon vous, c'est... il n'y a aucun lien entre les deux, là?

M. St-Pierre Plamondon :Je lui crédite qu'en croissance économique depuis la CAQ, nous sommes avant-derniers dans les pays de l'OCDE, donc il n'y a rien à se vanter, là... À la limite, là, il faudrait chercher les explications.

Journaliste : Mais par rapport à la moyenne canadienne, par exemple?

M. St-Pierre Plamondon :Mais c'est ça. Mais, je veux dire, tu prends l'avant-dernier, puis l'avant-avant-dernier, puis tu dis : Aïe! on performe bien. La réponse, c'est : Non, on ne performe pas bien. Puis la réponse, c'est, évidemment, on vient de dilapider des fonds publics, à coup de milliards, pendant qu'on n'est pas capables de soigner notre monde puis qu'il y a des besoins criants dans des services à la population. Ça ne marche pas.

Journaliste : Sur la société de transport, est-ce que vous allez appuyer le projet de loi que va déposer le gouvernement demain pour devancer l'application de la loi puis mettre fin au conflit?

M. St-Pierre Plamondon :On va regarder ce qu'on nous soumet du côté de la CAQ. Je vous réitère que nous, on pense que c'est un service essentiel et on pense, pour autant... on maintient le cap sur le fait que la loi Boulet, elle est problématique. Regardez tous les experts qui sont venus commenter cette loi-là. Ils ont prédit que ça inciterait les employeurs à ne pas faire d'efforts dans les négociations, ils ont prédit que ça augmenterait la judiciarisation. Et donc c'est un mauvais projet de loi, qu'on va éventuellement, réformer, si les Québécois nous donnent le pouvoir.

Journaliste : Mais vous allez le réformer pas d'ici le 30 novembre, là. L'élection est au mois d'octobre, donc...


 
 

10 h 42 (version non révisée)

Journaliste : ...est-ce que vous aidez le gouvernement à régler la grève demain ou c'est non?

M. St-Pierre Plamondon :On va aider le gouvernement à régler la grève demain. Comprenez que... que la loi de la CAQ, la loi Boulet n° 1 soit adoptée maintenant ou dans deux semaines, on ne peut pas empêcher le gouvernement d'adopter cette loi-là. Mais on maintient notre engagement à la modifier parce que, malheureusement, vous allez voir une multiplication des conflits de travail en raison de cette loi-là, et c'est ça que les experts sont venus nous dire en commission.

Journaliste : Si la loi n'existait pas.

M. St-Pierre Plamondon :Il y aurait d'autres moyens.

Journaliste : Bien, la loi spéciale? Vous iriez avec une loi spéciale?

M. St-Pierre Plamondon :Non. C'est que nous, on veut reconnaître le transport collectif comme des services essentiels, de sorte qu'il y a de meilleures balises sur ce qu'on peut et ne peut pas faire au détriment de la population lorsqu'il y a des négociations collectives. Donc, en d'autres mots, ce que le Parti québécois va faire sur les transports, c'est de dire : Il y a un droit de grève, il y a un droit de négocier, mais pas au point de paralyser complètement les transports de la population, et ça...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Je veux juste terminer. C'est ça l'enjeu ici, c'est qu'en ce moment la jurisprudence dit que ce n'est pas un service essentiel, ce... le transport.

Journaliste : Mais vous, vous les reconnaîtriez comme des services essentiels, c'est ça?

M. St-Pierre Plamondon :Oui, tout ce qui est transport collectif va devenir service essentiel, puis on va quand même le baliser de sorte qu'il puisse y avoir des moyens de pression, mais pas au point de dire aux usagers : Il n'y aura pas de service en fin de semaine, ou le métro arrête à 6 heures. Ça ne fonctionne pas. Et le gouvernement, un gouvernement responsable doit avoir à cœur la protection de la population et avoir à cœur le maintien des équilibres pour trouver des ententes négociées. Et puis là, le problème de la loi Boulet, c'est qu'elle déséquilibre... elle crée un déséquilibre important, ça va... ça incite l'employeur à faire durer les conflits de travail, et là on veut nous faire croire que la loi Boulet va être la solution. Je suis obligé de collaborer sur la fin du conflit de travail à la STM parce que c'est un service essentiel à nos yeux puis il faut que ça cesse. Mais la loi est problématique et elle explique en partie qu'on soit pris dans des problèmes de même.

Des voix : ...

Journaliste : ...d'un gouvernement raisonnable. Vous, pour... Vous voulez être premier ministre pour réaliser la souveraineté. Mais est-ce que le... est-ce que... est-ce que vous allez quand même... Comme premier ministre, si les Québécois disent non à référendum, est-ce que vous voulez la job de premier ministre pour autre chose que réaliser la souveraineté?

M. St-Pierre Plamondon :OK. Donc, on change de sujet. J'essayais la STM, puis là c'est comme je ne comprends rien.

Journaliste : Vous m'avez... vous m'avez amenée un peu... Vous parlez... Vous m'avez parlé d'un gouvernement responsable si vous prenez le pouvoir aux prochaines élections.

M. St-Pierre Plamondon :Oui.

Journaliste : Est-ce que vous... Est-ce que la job de premier ministre vous intéresse aussi pour autre chose que réaliser la souveraineté?

M. St-Pierre Plamondon :Je pense que vous avez mal compris ma démarche. Je ne suis pas un politique parce que je veux la job de premier ministre. Je suis un politique parce que je pense que le rôle d'un parti politique, c'est de donner l'heure juste sur notre intérêt collectif puis de tenter d'améliorer notre société en faisant les meilleures politiques publiques possibles.

Je comprends que la CAQ a gouverné pendant 10... depuis 2018, en regardant les sondages puis en faisant toutes sortes de tactiques, on le voit à ce moment, là, pour essayer de se maintenir. Nous, on est dans une philosophie différente de dire : On espère que la politique serve à quelque chose, serve à améliorer la société, donc sur chaque sujet, que ce soit l'indépendance, la STM, les médecins, tous les sujets, on vous donne la meilleure réponse qu'on peut donner, la meilleure politique publique possible en fonction de l'intérêt collectif, puis rendu là, les gens trancheront, c'est tout.

Journaliste : Sur la STM... sur la STM, est-ce que vous pensez que l'employeur a fait du temps à cause de 89?

M. St-Pierre Plamondon :Oui. Moi, je soupçonne fortement que ce qui se produit, c'est que l'employeur n'a pas d'intérêt à négocier parce qu'il se dit : Bien, au fond, il y a un décret qui va venir mettre fin à tout ça, et c'est à mon avantage. Donc, quel est mon intérêt à faire une concession? Il n'y en a pas. Donc là, on va laisser perdurer, ça s'envenime, puis là, le ministre va intervenir, et vous allez voir ça à répétition.

Et quand on regarde ce que les experts sont venus dire sur ce projet de loi là, ils disaient essentiellement : Si vous voulez améliorer l'arbitrage, simplifier la conciliation, avoir de meilleurs résultats, on va vous en donner des options, mais ce que vous êtes en train de faire va créer exactement l'inverse, c'est-à-dire créer un incitatif à la multiplication des poursuites et de la judiciarisation des conflits de travail, et essentiellement, c'est ça qu'on est en train de voir. Donc, on ne peut pas ignorer ce que tous les experts sont venus nous dire en amont de la situation.

Journaliste : Puis quel sera l'intérêt de l'employeur de négocier si vous permettez au gouvernement de devancer l'application de sa loi

M. St-Pierre Plamondon : Bien là, pour la situation de la SPM... de la STM spécifiquement, là, on aura laissé un espace de négociation et dans la mesure où... Puis vous remarquerez... puis j'ai hâte de voir comment la... Jean Boulet va amener ça, parce que dans l'article de ce matin, je pense que c'est dans LaPresse ou dans le journal, il y a un article où ce qu'il dit : Mais on va maintenir un droit de... de...


 
 

10 h 47 (version non révisée)

M. St-Pierre Plamondon :...de négocier et de faire des moyens de pression, simplement pas au détriment de la population. Ce qui revient à notre point de dire : On ne peut pas tout régler par décret. La dernière chose qu'on veut, au Québec, c'est le retour de la gouvernance par décret, mais quand c'est un service essentiel, on a un devoir de protéger la population. En d'autres mots, il y a une proportionnalité des moyens de pression qui est absente dans le dossier de la STM puis qui oblige tout le monde à intervenir.

Journaliste : ...vous dites : Je veux intervenir pour changer la jurisprudence, au fond, aller contre la jurisprudence... cette jurisprudence-là, donc, ça vient de Saskatchewan, tu sais, qui sanctifie le droit de grève comme un droit fondamental. Donc, est-ce que vous seriez prêt à utiliser la disposition de dérogation pour...? Parce que c'est le droit d'association, au fond.

M. St-Pierre Plamondon :Bien, en fait, on parle vraiment d'un sujet : services essentiels. Spécifiquement, est-ce que les transports collectifs sont un service essentiel? Puis, en effet, ce sera aux mêmes experts auxquels je fais référence, là, de venir nous dire quelles sont les avenues juridiques pour arriver là, mais on vient de démontrer, dans le dossier de la STM, que c'est un service essentiel. Allez vous promener à Montréal puis demandez aux gens, là, qui ne sont pas capables de travailler, ne sont pas capables d'aller se faire soigner puis dont la vie est paralysée? Posez-leur la question : Est-ce que je suis un service essentiel, à votre avis, se déplacer? La réponse, elle est éclatante.

Et le but, ici, ce n'est pas d'enlever aux travailleurs le droit de négocier, mais c'est de baliser ce droit-là pour ne pas que la population en souffre au point où elle en souffre, en ce moment, surtout les plus vulnérables.

Journaliste : ...raisonnement, pensez-vous que le conflit s'est éternisé à Montréal en partie à cause du projet de loi n° 89?

M. St-Pierre Plamondon :Ça a contribué, oui.

Journaliste : Rapidement, sur l'histoire de ma collègue de Noovo, Véronique Dubé, les dépassements de coûts de 1 milliard de dollars pour 21 projets routiers, est-ce que c'est le temps que le ministre s'implique là-dedans, là?

M. St-Pierre Plamondon :On dans Santé?

Journaliste : ...routière.

M. St-Pierre Plamondon : Je vais être obligé de vous revenir, désolé.

Journaliste : La demande d'enquête du Parti libéral sur le dossier numérique, est-ce que vous êtes... vous êtes d'accord avec...

M. St-Pierre Plamondon :Bien, je suis obligé de vous ramener que c'est nous qui avons fait la demande le 3 octobre dernier. Donc, évidemment qu'on maintient la demande et on va voir s'il y a de la collaboration à ce niveau-là.

Journaliste : Est-ce que vous êtes d'accord avec le projet, en fait, l'idée... La CAQ va présenter le projet de Corridor du Nord avec le port de Saguenay, là, qui prévoit également la prolongation de la voie ferrée entre...

M. St-Pierre Plamondon :Ce n'est pas le fédéral qui...

Journaliste : Bien, en fait, c'est... en fait, Québec va recommander ce projet-là dans les projets d'intérêt national, là, du fédéral, là, et le fédéral devrait annoncer sa participation jeudi, et ça impliquerait également une implication du gouvernement du Québec parce qu'il y a... c'est un projet de 3 milliards de dollars. Juste le prolongement de la ligne ferroviaire, c'est 2 milliards. Est-ce que vous êtes d'accord avec ce projet-là?

M. St-Pierre Plamondon :On va regarder comment c'est ficelé, on l'a étudié. J'ai fait des rencontres à ce niveau-là. Évidemment, la crainte est le pattern économique du Québec sur lequel il faut se pencher, c'est qu'être une colonie-comptoir, ce n'est pas la meilleure façon de s'enrichir. Donc, on a du minerai puis on a beaucoup de ressources dans le Nord. Si le projet consiste à extraire les ressources, à les mettre sur un bateau puis à laisser d'autres nations s'enrichir avec nos ressources, bien, on est dans le même pattern de colonie-comptoir et d'économie de...

Journaliste : ...le projet prévoit une zone industrielle où il y aurait de la transformation, là.

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est ça, donc c'est ça qu'on va étudier.

Journaliste : ...même catégorie, dans ce cas-là? Est-ce que l'industrie du bois, c'est...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, l'industrie du bois est complètement ignorée, puis ça, c'est un problème, pour nous, là. Mettez-vous à la place des travailleurs qui voient le plan, là, puis il n'y a rien, alors que c'est une ressource qui peut être valorisée de toutes sortes de manières. C'est vraiment un avantage concurrentiel pour le Québec, l'industrie du bois. Puis c'est comme si, du côté du gouvernement, il n'y a pas de réflexion, c'est comme : Ce n'est pas grave. Donc, ça, évidemment qu'un gouvernement du Parti québécois va avoir beaucoup plus d'intérêt pour le bois, qui a été complètement oublié dans ce plan-là. C'est une ressource qui non seulement emploie beaucoup de gens mais a beaucoup de potentiel en termes économiques.

Journaliste : M. Legault semble avoir un peu abandonné en disant : Il y aura des pertes d'emplois dans le milieu forestier, que...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est ça, mais c'est parce que ça semble être le fruit d'une réflexion assez mince, là, c'est comme si on s'est concentré sur trois, quatre thématiques, puis le bois ne fait pas partie de la réflexion, et on pense que c'est une erreur importante.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : With Mr. Boulet getting set to table this bill tomorrow to end this conflict as soon as possible, you will support this bill?

M. St-Pierre Plamondon : Well, we're looking for exactly how the bill will be framed, but we will support any...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Yes, so let's call it for what it is : the bill that was supposed to be official in two weeks will be two weeks earlier, and we can't do anything about it. So, we...


 
 

10 h 52 (version non révisée)

M. St-Pierre Plamondon : …are going to collaborate with the government, knowing that we cannot stop a bill that, according to experts, will multiply the work conflicts and will not be a solution. We will fix that in a government of the Parti québécois later on. But in the short run, given that it's an essential service, we have to find a way to stop the situation in Montréal because it's dysfunctional.

Journaliste : In this exceptional procedure, Boulet will need the consent of… of the three political parties like the Liberals, QS and the PQ, unless he... he decides otherwise. But what do you say to QS?

M. St-Pierre Plamondon : I don't have anything to say to QS. They do their stuff and...

Journaliste : Because they don't… They said many times this morning that they're not going to support Boulet's bill.

M. St-Pierre Plamondon : In which case they'll have to explain why and… but… I mean, if it was not an essential service and if the consequences on the population were not that obvious, it would be a different fact pattern, but the evidence is there. So, the Boulet act is not a good one, it will be reformed and there are solutions to improve the negotiations in Québec. But given that it's an essential service, and given that the CAQ has the majority, we will have to solve this right now and deal with the reforms and the changes later on, because I'm not in power and QS is not in power. And at some point, we need to take the population into consideration right now. Merci.

(Fin à 10 h 54)