Conférence de presse de M. Jean Boulet, ministre du Travail
Version préliminaire
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Wednesday, November 12, 2025, 11 h 30
Salle Evelyn-Dumas (1.30),
édifice Pamphile-Le May
11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-deux minutes)
Le Modérateur : Bienvenue à
cette conférence de presse relative à la loi n° 14
visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou
de lock-out. Sont présents devant vous le ministre du Travail, Jean Boulet, le
ministre des Transports et de la Mobilité durable, Jonatan Julien. Alors, peut-être,
M. Boulet, à vous la parole pour commencer.
M. Boulet : Oui. Merci,
Marc-André. Bonjour, tout le monde. Écoutez, je veux d'abord, avant de débuter,
saluer la décision du syndicat des salariés d'entretien de la Société de
transport de Montréal de suspendre la grève. Je suis heureux, évidemment, d'abord
et avant tout, que la population de Montréal puisse récupérer ses services de
transport en commun.
Cependant, vous le savez, il y a
différentes unités d'accréditation syndicale. Je viens de parler des salariés d'entretien.
Il y a aussi les chauffeurs d'autobus et les opérateurs de métro. Et évidemment
il y a une grève qui est annoncée suite à un avis de grève qui pourrait se
dérouler le 15 et le 16, c'est-à-dire samedi et dimanche prochains. Donc, ça
remet l'accent sur l'importance de conférer aux outils... des outils
additionnels aux parties pour gérer les impacts que des grèves de cette nature-là
puissent... ont sur la population ici, à Montréal. Donc, j'ai présenté le
projet de loi n° 8, qui vise essentiellement à
devancer l'entrée en vigueur de la Loi visant à considérer davantage les
besoins de la population en cas de grève et de lock-out.
Pour revenir avec les salariés d'entretien,
j'ai nommé, le 11 juin dernier, un médiateur, qui a travaillé de façon
constante avec les parties. Le 3 octobre dernier, j'ai nommé une équipe de
quatre médiateurs, qui travaillent intensément avec les parties pour essayer de
trouver une solution. On le sait, on est en contexte de négociation, de
renouvellement de convention collective de travail. Donc, j'ai donné aux
parties tous les outils, l'accompagnement qui était requis. On a fait de la
même manière avec les chauffeurs d'autobus et les opérateurs de métro. Et ce qu'on
a réalisé, c'est que, malheureusement, il y a des moyens de pression qui ont
des impacts disproportionnés sur la population.
Les médias ont rapporté, d'ailleurs, des
situations que nous considérons comme étant humainement inadmissibles. Il y a
des rendez-vous médicaux manqués. Il y a des personnes qui ne peuvent pas aller
subir des traitements. Il y a des personnes qui sont en situation de grande
vulnérabilité et qui ont absolument besoin du transport en commun, parce que,
parfois, c'est des personnes qui sont proches aidantes, parfois elles doivent
aller travailler dans des environnements où il y a des services de santé et de
services sociaux, des personnes, on l'a vu, ça aussi, ça a été documenté, qui
ne peuvent aller dans les banques alimentaires faute de moyens de déplacement.
Il y a des étudiants, il y a des travailleurs...
11 h 35 (version non révisée)
M. Boulet : ...il y a des
commerces, c'est la vitalité économique de Montréal qui est affectée et ce n'est
pas que les personnes, il y a tout le milieu culturel, le milieu des affaires,
donc il y a une fragilité, on le sent à Montréal, qui découle de ce conflit de
travail là. Et donc, c'est la raison pour laquelle on est guidés par l'intérêt
de la population constamment pour leur permettre d'avoir accès à ces services
de transport en commun, de devancer l'entrée en vigueur de cette loi-là de deux
semaines, ça nous permet d'accélérer la mise en place des processus et de
prendre les décisions qui s'imposent, soit par le premier mécanisme pour avoir
des services qui répondent au bien-être de la population ou soit par le
deuxième mécanisme, si une médiation est infructueuse et qu'il y a un préjudice
grave à la population. Vous vous en souvenez, je vais revenir sur ces deux
mécanismes-là qui sont dans la loi visant à considérer davantage les besoins de
la population.
Le premier, c'est un mécanisme qui est
totalement apolitique. Oui, il y a un décret du gouvernement, mais un décret
qui identifie deux parties. Et, après ça, c'est le tribunal administratif du
travail qui rend une décision d'assujettissement. Les deux parties, suite à
cette décision d'assujettissement, sont contraintes de négocier des services
pour assurer le bien-être de la population, c'est-à-dire, puis, là, il y a un
critère qui est prévu dans la loi pour permettre la sécurité sociale,
économique ou environnementale de la population. Si les parties s'entendent
dans ce délai-là de sept jours, ces services-là sont mis en application. À
défaut d'entente, le Tribunal administratif du travail entend les parties et
rend une décision. C'est important de ne pas confondre avec les services
essentiels, c'est un mécanisme qui est complémentaire aux services essentiels.
Le transport en commun, ça fait partie des services publics et ils sont soumis
au maintien des services essentiels. Mais le service essentiel dans le code du
travail, actuellement, c'est celui dont l'interruption menace la santé ou la
sécurité de la population, c'est pour ça que parfois il y a des décisions qui
interprètent ce critère-là de façon restrictive et on se retrouve avec une
décision qui a été rendue le 30 octobre dernier où il n'y a aucun service qui
doit être fourni à la population de Montréal, on l'a vu le 1ᵉʳ novembre, et c'est
le risque qu'on court pour le 15 et 16 novembre, absolument aucun service.
Alors qu'il y avait eu une autre décision du même Tribunal administratif du
travail pour les salariés d'entretien, qui maintenait ce qu'on appelle des
services essentiels pour les trois périodes, là, le trois heures, trois heures
et deux heures et, la deuxième décision du tribunal, pour les chauffeurs et
opérateurs, est difficilement réconciliable avec la première. Mais, c'est
important de dire que ce mécanisme-là est complémentaire. Moi, je dis des fois
on élargit la notion de service essentiel, ou, plutôt, on a un nouveau critère qui
nous permet de déterminer le maintien de services, cette fois-ci pour assurer
le bien-être de la population.
Le deuxième outil, c'est... là, à ce
moment-là, le ministre du Travail donne l'accompagnement qui est requis, des
conciliateurs, médiateurs et, là, on se retrouve dans un contexte où cette
médiation est infructueuse et il y a un préjudice grave ou irréparable à la
population, ça permet de déférer à un arbitre de différends. Je le rappelle, un
arbitre, c'est un tiers qui a l'expertise, qui entend les parties, les témoins,
les plaidoiries et qui rend une décision qui tient lieu de la convention
collective. Donc, le différend, c'est une mésentente sur le contenu de la
convention collective et quand le ministre défère à l'arbitre de différends,
évidemment, ça met fin aux conflits de travail. Donc, c'est la raison... Moi,
je réitère, ici, bon, on a déposé un projet de loi ce matin, je réitère l'importance
de la collaboration des oppositions pour devancer l'entrée en vigueur de cette
loi-là, je le répète, puis son titre est extrêmement révélateur : «visant
à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de
lock-out ». Et j'invite aussi les parties, tant l'unité des salariés d'entretien
que l'unité des chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro, de continuer à
travailler avec les médiateurs, de négocier de la manière la plus intensive
possible et éviter d'autres moyens de pression...
11 h 40 (version non révisée)
M. Boulet : ...parce que, bon, il
y a eu une motion ce matin avec laquelle j'étais d'accord à l'Assemblée
nationale. La meilleure solution, c'est celle qui provient des partis. C'est
les partis qui ont un devoir de négocier et de trouver un terrain d'entente
pour éviter les préjudices, qui sont tellement importants à la population.
Évidemment, vous avez entendu au salon rouge, le Parti libéral du Québec est
prêt à collaborer pour une procédure accélérée d'adoption. Donc, les trois
lectures, on appelle ça la procédure un, deux, trois. Québec solidaire, pour
des raisons qui leur appartiennent, puis je vais laisser mon collègue aussi s'exprimer
là-dessus... mais moi, je trouve ça extrêmement particulier qu'un parti
politique choisisse une thèse ou un dogme au détriment d'une population qui est
particulièrement endommagée à Montréal. Puis on a vu tellement de témoignages,
on a vu tellement de réalités humaines, sociales et économiques être
bousculées. Il y a beaucoup d'instabilité à Montréal et cette ville-là a
énormément besoin de son service de transport en commun. Donc, c'est ce que je
voulais partager avec vous ce matin. Et, je ne sais pas, Jo... Jonathan.
M. Julien : Merci.
M. Boulet : Puis, Louis, si tu
préfères qu'on s'approche un peu...
M. Julien : Aïe! Merci, merci.
Bien, écoutez, premièrement, j'appuie totalement la démarche de mon collègue
Jean Boulet. Je suis à la même place que lui. C'est intolérable, c'est
inadmissible, pour moi, la prise en otage des citoyens qui bénéficient
habituellement de transport collectif dans la région métropolitaine. C'est
vraiment une prise en otage pour moi. On l'a vécu il y a maintenant presque 10 jours,
l'absence de services, c'est à la fois inadmissible socialement et
économiquement dans une région comme Montréal.
Le transport collectif, c'est un service,
peu importent les notions juridiques, qui est essentiel à Montréal. Alors, on
en est là, pour nous, c'est clair. On comprend qu'il y a un conflit entre la
STM puis les travailleurs. Ça se peut, ça existe. Effectivement, quand j'ai
rencontré la STM avec mon équipe, à quelques reprises, on a regardé l'amélioration
de l'efficience de la STM. C'est un passage obligé. On doit améliorer l'efficience
des réseaux de transport, les sociétés de transport. Mme Léonard est d'accord
avec ça. Puis elle fait des propositions pour qu'économiquement la situation
soit plus tenable.
Maintenant, c'est normal aussi que ça peut
amener des conflits entre les travailleurs et la direction, et il faut que ces
discussions-là aient lieu. Maintenant, le moyen utilisé est inadmissible.
Alors, pour nous, les fins de semaine sans service de transport collectif sur l'île
de Montréal, ça ne fait pas de sens. Je pense que le Parti libéral l'a compris
ça fait un certain temps. Je salue Paul St-Pierre Plamondon, qui a corrigé l'erreur
qu'annonçait la semaine dernière, là, son député, Arseneau. C'est certain qu'un
député de Camille-Laurin, je pense qu'il devrait comprendre que c'est
essentiel. Je pense qu'il l'a compris.
Maintenant, je ne comprends pas du tout
Québec solidaire. Ils n'ont de solidaire que leur nom. La population qui prend
le transport collectif, dans bien des situations, c'est une population qui est
vulnérable, qui a besoin de ces services-là. Et je ne rejoins pas du tout leur
argument sur le financement. Je serai ouvert à en discuter avec vous si vous
avez des questions, mais la position de Québec solidaire est irresponsable et
je ne la comprends pas. Alors, je pense qu'on a une possibilité d'accélérer. On
devrait le faire pour le bien de la communauté de la région métropolitaine.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, pour les questions, on va commencer avec Isabelle Porteur, Le Devoir.
Journaliste
: Bonjour.
Peut-être juste pour démêler quelque chose, là, si je comprends bien la raison
pour laquelle il y a un volet de la... du projet de loi... de la loi no 89
aussi, là, qui s'applique davantage aux chauffeurs et opérateurs et l'autre
davantage aux travailleurs d'entretien, c'est en raison des décisions différentes
qui ont été rendues par le TAT, c'est bien ça?
M. Boulet : Bon, il faut
comprendre qu'à la ville de Montréal puis dans plusieurs institutions, il y a
des unités d'accréditation syndicale qui cohabitent une à côté de l'autre. Et c'est
des conventions collectives différentes, des processus de négociation qui sont
différents, des dates d'expiration qui peuvent différer...
11 h 45 (version non révisée)
M. Boulet : ...donc le
processus de négociation de renouvellement n'est pas... n'a pas atteint le même
niveau de maturité. Pour les salariés d'entretien, on est à la fin de la
période de médiation, si je peux m'exprimer ainsi. Alors que pour les
chauffeurs et les opérateurs, on a commencé la période de médiation il y a à
peu près deux semaines, ça fait que le dossier n'est pas au même niveau de
maturité. C'est sûr que, encore une fois, je la salue, là, la suspension de la
grève, mais dans le contexte où on était il y a deux jours, ce que vous dites,
Isabelle, c'est que le mécanisme deux aurait peut-être pu s'appliquer de
manière plus compatible avec le dossier des salariés d'entretien, alors que le
premier mécanisme s'appliquerait aux chauffeurs d'autobus et aux opérateurs de
métro. Parce qu'encore une fois, je le répète, il y a eu une décision du TAT, je
vais faire, évidemment, je vais respecter la décision. C'est un tribunal
indépendant, mais je n'ai pas été capable de bien la décoder, parce qu'elle
rendait nulle la décision antérieure du même tribunal qui s'appliquait pour les
salariés d'entretien. Pour les salariés d'entretien, les services essentiels
déterminés, c'était sept jours par semaine, trois heures, trois heures, deux
heures, alors que la décision pour les chauffeurs d'autobus et les opérateurs
de métro, c'était aucun service pour la journée du premier. Et c'est pour ça,
Mme Porter, que cette semaine, les partis ont fait des représentations au tribunal
administratif du travail et on anticipe la décision soit cet après-midi ou
demain matin, pour déterminer, dans l'hypothèse où il n'y a pas de règlement
avec les chauffeurs puis les opérateurs. S'il y a un règlement ou si le
syndicat décide de ne pas exercer sa grève les 15 et 16, on éviterait les
préjudices à la population. Mais s'ils décident de poursuivre dans cette
direction-là, la décision du tribunal va venir déterminer quel est le niveau de
service à maintenir. Est-ce que ça pourrait être encore zéro? Ce n'est pas moi
qui vais rendre la décision, mais c'est une hypothèse.
Journaliste : OK. Sachant
cela, dans l'hypothèse où votre projet de loi pourrait suivre son cours
rapidement, selon la procédure accélérée, combien ça prendrait de temps pour l'option
un avant que le tribunal administratif ait pris sa décision et que ça puisse s'appliquer?
M. Boulet : Bien, on amorcerait
le processus deux semaines en avance. Évidemment, ça prend le décret initial
qui pourrait être adopté très rapidement à un Conseil des ministres spécial.
Après ça, il y aurait une décision d'assujettissement, et là, c'est les partis
qui auraient le devoir de négocier des services pour assurer le bien-être de la
population. Il y aurait un délai de sept jours, mais à partir du moment où la
décision, hypothétiquement, si notre loi était adoptée aujourd'hui, est-ce qu'on
pourrait anticiper une décision du tribunal ce vendredi, imposant, donc, aux
partis l'obligation de négocier un autre type de service? Mais, c'est sûr que
ça va se dérouler dans le temps. Le deuxième mécanisme, lui, il aura eu une
application plus immédiate. C'est le ministre qui défère à un arbitre et au
moment où il défère à un arbitre et que l'arbitre est saisi, ça met fin aux
conflits de travail, en respectant les deux conditions que je viens de
mentionner : une médiation infructueuse et le préjudice grave ou
irréparable à la population.
Le Modérateur : Oui, ça va.
Louis Lacroix, Cogeco.
Journaliste
: Mais dans
la mesure où QS ne veut pas aller de l'avant, quelles sont les... les
alternatives que vous avez?
M. Boulet : Bien, dans l'hypothèse
où QS, j'ai eu une prise de position qui a été partagée avec les médias dans
les dernières journées, bon, moi, je sais que les bureaux des leaders
parlementaires respectifs vont se parler, mais dans l'hypothèse où QS maintient
son refus, moi, je vais continuer d'accompagner les partis avec des médiateurs,
encore une fois, qui ont tout ce qu'il faut pour les aider à régler. Donc là,
je comprends qu'avec les salariés d'entretien, il y a ce qu'on appelle une
suspension ou une trêve. Les médiateurs sont encore là, jusqu'à avis
contraires, parce que ça pourrait se terminer rapidement. Et dans le cas des
chauffeurs et opérateurs, bien, on va continuer à travailler. Moi, je crois
encore à la capacité des partis de s'entendre, Louis, puis c'est ça qui est de
loin préférable à une solution...
11 h 50 (version non révisée)
M. Boulet : ...imposer, puis
cette loi-là, là, rappelez-vous, on avait vécu beaucoup de conflits de travail
au Québec dans les années précédentes. On avait vécu le cimetière à Notre-Dame-des-Neiges,
où les corps s'accumulaient. On avait vécu le transport scolaire, on avait vécu
dans le milieu de l'éducation, on avait vécu dans la transformation
alimentaire. On avait eu une évolution dans la nature et les impacts des
conflits de travail. C'est ça qui nous a incités et qui a rendu impérative l'adoption
d'une loi visant à respecter la population. On peut faire une grève, mais il y
a des limites.
Journaliste
: Mais
visiblement QS n'est pas dans ce... dans cette... dans cette dynamique-là ou
dans ce mode de pensée. Alors, est-ce que vous avez prévu des alternatives, par
exemple, faire adopter votre loi par une procédure spéciale si la procédure
accélérée ne fonctionne pas?
M. Boulet : Ce n'est pas mon
intention, Louis. Moi, je veux y aller de la façon la plus collaborative
possible. Puis c'est un dossier qui évolue quotidiennement, c'est un dossier
où, évidemment, vous pouvez vous en douter, je collabore avec la nouvelle
mairesse de Montréal, avec qui j'ai des entretiens quand même, et on veut s'assurer
encore une fois que l'intérêt public soit respecté. Puis, à tous les jours, il
y a des nouveaux développements. Et là je sais qu'il y a des pourparlers quand
même assez intenses du côté des chauffeurs et des opérateurs. Donc, si vous me
demandez ce que j'anticipe aujourd'hui, bien, j'anticipe que les parties
puissent nous annoncer qu'ils ont une entente de principe puis qu'il n'y aura
pas de moyen de pression samedi et dimanche...
Journaliste
: OK, bien,
je vais être plus clair...
M. Boulet : ...puis ça, c'est
un souhait, c'est un souhait...
Journaliste
: ...est-ce
que vous voulez excluer la procédure spéciale, monsieur... M. Boulet? Est-ce
que... est-ce que c'est hors de question d'adopter le projet de loi sous
bâillon en procédure spéciale?
M. Boulet : Ce n'est... pas
mon intention. Puis, à ce stade-ci, c'est manifestement... je peux... on ne
peut jamais dire c'est... que c'est totalement exclu, mais ce n'est pas mon
intention, puis ce n'est pas ce qu'on va faire, Louis, ce n'est pas ce qu'on va
faire.
Le Modérateur
: Véronique
Prince, Radio-Canada.
Journaliste
: J'aimerais
juste comprendre la mécanique, ce n'est pas l'intention de Québec Solidaire
pour l'instant, mais si Québec solidaire donne son appui, là... là vous
pourriez mettre en place votre procédure accélérée. Ça durerait combien de
temps? Les débats à l'Assemblée nationale et tout ça? Puis à partir de quand ça
peut s'appliquer... à partir du moment que vous avez l'appui de tous les
partis?
M. Boulet : Bien, par exemple,
si on avait la collaboration de tous les partis, on aurait pu l'adopter
aujourd'hui.
Journaliste
: OK.
M. Boulet : On pourrait le
faire. C'est un, deux, trois. Donc, c'est les trois études qui sont faites coup
sur coup, puis ça se fait rapidement...
Journaliste
: Puis ça
entre en vigueur dès que c'est adopté?
M. Boulet : ... et la loi
pourrait entrer en vigueur au moment de sa sanction et à ce moment-là, bien, on
ferait la procédure que j'ai expliquée un peu plus tôt. Mais ça, c'est une
façon, à mon avis, qui aurait démontré que l'Assemblée nationale se préoccupe du
bien-être de la population à Montréal. Puis je pense que je n'ai pas besoin de
convaincre beaucoup de monde sur les perturbations que ça provoque.
Journaliste
: À partir
du moment où vous avez la CSN qui reprend la négociation puis qui suspend sa
grève, je comprends très bien que ce n'est pas le cas pour l'autre syndicat,
là. Mais, est-ce qu'il y a la même urgence étant donné qu'il reste deux
semaines, tu sais, on n'est pas capable de vivre avec le fait qu'il y en ait...
qui ait au moins un des... des deux syndicats qui a enlevé une pression énorme?
M. Boulet : Bien, c'est sûr
que ça a enlevé une pression. Pour combien de temps? C'est...
Journaliste
: Non, mais,
là, il restait deux semaines...
M. Boulet : une suspension... oui.
Mais, la suspension, je ne sais pas combien de temps elle va durer. Puis ce qui
me préoccupe le plus, ce qui me fait être préoccupé par une adoption plus
rapide, c'est ce qui se passe avec les chauffeurs et les opérateurs. Puis je
pense que j'en parle depuis la semaine passée, puis contrairement à certaines
prétentions que... ça fait en sorte que les partis négocient pas, c'est faux. Parce
que... même j'entendais la chef de Québec Solidaire dire que les négociations
allaient mieux en fin de semaine, puis qu'il y avait eu une accélération des
pourparlers.
Fait que, au-delà de l'accompagnement,
puis je ne fais pas ça pour mettre une pression indue, mais pour dire aux
partis n'oublions pas la population, ne faisons pas des conflits de travail qui
font mal à des personnes. Puis j'entendais des personnes encore hier qui ne pouvaient
pas aller subir des traitements importants pour... non seulement leur qualité
de vie, mais pour leur santé qui ne pouvaient pas parce qu'ils n'avaient pas
les moyens de se déplacer. C'est cette humanité-là qui doit tous nous interpeler
et c'est la raison pour laquelle je fais ça. Le niveau d'urgence, si jamais il
n'y a pas de règlement avec les chauffeurs puis les opérateurs, on...
11 h 55 (version non révisée)
M. Boulet : ...reparlera...
tu sais, on reparlera de ce qui va se passer samedi puis dimanche à Montréal.
Le Modérateur : Charles
Lecavalier, La Presse.
Journaliste : Bien,
justement, pour le gouvernement du Québec, est-ce qu'une grève samedi, des
chauffeurs, est tolérable?
M. Boulet : Encore une fois,
tout est hypothétique, Charles.
Journaliste : Oui, mais...
Bien, ce n'est pashypothétique. Je veux dire, si rien ne change, il y a
une grève samedi. On s'entend là-dessus? Donc, est-ce que vous, vous allez
tolérer ça?
M. Boulet : Bien, c'est
certainement inadmissible, c'est certainement inacceptable. Ce n'est pas
tolérable pour la population de Montréal. Puis, tu sais, quand mon collègue
disait : C'est-tu un service essentiel? Littéralement, c'est un service
essentiel. Ça fait que moi, je n'irai pas en... tu sais, d'avance dire... mais
ça ne serait pas acceptable. Ça fait que je réitère la responsabilité qui pèse
sur les épaules des parties de trouver une entente de principe et, si, même, il
n'y avait pas une entente de principe, de ne pas mettre à exécution la grève de
samedi et dimanche. Puis, encore une fois, l'autre réserve qu'il faut que je
fasse, c'est la décision nouvelle que le Tribunal administratif du travail
devrait rendre aujourd'hui ou demain.
Journaliste : OK. Mais... Parce
que, là, j'essaie juste de comprendre de votre réponse plus tôt est-ce que le
bâillon est exclu. Parce que, là, l'opposition officielle, ce matin, a dit que,
si Québec solidaire bloque, ils ont... ils vous donnent la bénédiction d'utiliser
cet outil-là, là, de procédure parlementaire. Donc...
M. Boulet : Ce n'est pas
notre intention. On ne fera pas de bâillon. On va continuer d'accompagner les
parties, leur donner tous les outils. Et je souhaite ardemment et je suis
optimiste qu'il y ait une entente de principe pour les chauffeurs puis les
opérateurs. Donc, moi, je vis dans le... dans ce qui m'est rapporté en date d'aujourd'hui.
Journaliste : Si je peux me
permettre, Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
Là, toujours encore sur le même élément, vraiment,
pour être plus précis, parce que, là, vous venez de dire : On ne fera pas
de bâillon. Tout à l'heure, vous nous disiez : On ne peut jamais
totalement l'exclure. Mais, au fond, plus simplement, pourquoi... La CAQ est
majoritaire. Si la situation est si grave que ça... je comprends que les
bâillons, ce n'est pas populaire, hein, vous l'avez vu avec le projet de loi
n° 2, avec la loi n° 2, pourquoi ne pas faire de
bâillon?
M. Boulet : Bien, parce qu'on
le fait de manière collaborative puis on va s'adapter en fonction de l'évolution
des événements, l'évolution des moyens de pression. Je l'ai dit, je le redis,
ce n'est pas notre intention de faire un bâillon ou de faire ce qu'on appelle
une procédure d'exception pour adopter cette loi-là... ce projet de loi là,
excusez.
Journaliste : Donc, ce n'est
pas votre intention, mais vous ne l'excluez pas? Juste pour être clair.
M. Boulet : Bien, c'est sûr
que, si vous me présentez des hypothèses x, y ou z, dans x jours, dans... puis,
tu sais...
Journaliste : Bien, c'est
parce que l'hypothèse la plus improbable, avec respect, M. le ministre, c'est
que QS vous appuie dans la démarche que vous proposez d'une adoption un, deux,
trois.
M. Boulet : Bien, si on y va
selon la balance des probabilités, Marc-André, oui, c'est plus probable. En
même temps, c'est plus probable dans mon esprit, en fonction des informations
que j'ai aujourd'hui, qu'il n'y aura pas de moyen de pression ce 15 et 16 parce
que j'anticipe une entente de principe et, même à défaut d'entente de principe,
que les parties suspendent... que le syndicat suspende. Évidemment, c'est mon
souhait. Donc, c'est mon état d'esprit maintenant.
Journaliste : Je comprends.
Le Modérateur
: Thomas
Laberge, La Presse canadienne.
Journaliste
: Bonjour à
vous deux. Bien, écoutez, je vais poursuivre dans les probabilités. Est-ce que
c'est... Est-ce que ma compréhension est bonne, là? Au fond, vous avez plus
espoir qu'on ait un règlement d'ici la fin de semaine que de convaincre Québec
solidaire, c'est ce que je comprends actuellement?
M. Boulet : Non, ce n'est pas
ce que j'ai mentionné. Je pense qu'il faut travailler à convaincre Québec
solidaire. Puis l'espoir que j'ai, c'est... ça s'appuie sur les faits qui me
sont rapportés, sur le niveau d'évolution des pourparlers entre les parties et
qui ont atteint un niveau d'intensité qui me laisse raisonnablement croire qu'il
va y avoir une entente de principe. C'est du langage d'avocat, mais c'est comme
ça que je réfléchis.
Journaliste : Oui, OK.Mais,
pour revenir, donc, à Québec solidaire, qui ont dit qu'ils n'étaient pas
négociables, là vous dites que les leaders se parlent. Qu'est-ce que vous
pourriez offrir à Québec solidaire pour obtenir leur collaboration?
M. Boulet : Je n'ai pas l'intention
de négocier sur le bien-être de la population de Montréal. Donc, en clair, Thomas,
je n'ai rien à négocier. Tout ce qui nous guide...
Journaliste : OK. Ça fait que
vous ne leur offrez rien, vous leur dites : Appuyez...
M. Boulet : Tout ce qui nous
guide comme gouvernement, encore une fois, c'est que, quand il y a un conflit
de cette nature-là, de cette envergure qui provoque autant de désarroi humain,
social et économique, il faut limiter et il faut s'assurer que la population
soit davantage considérée.
Le Modérateur : Merci.
Marie-Josée Paquette-Comeau, Radio-Canada...
12 h (version non révisée)
Journaliste : ... Bonjour M.
Boulet. Je veux juste bien comprendre la séquence parce qu'actuellement on est
devant le TAT à Montréal pour... samedi et dimanche. Pourquoi vous ne faites
pas confiance au tribunal qui est... dont le résultat devrait sortir aujourd'hui
ou demain?
M. Boulet : Bien, c'est une
des raisons, puis je répondais à la question de M. Lacroix puis de M. Gagnon, oui,
moi je fais encore confiance aux tribunaux, puis je respecte mon devoir de
réserve. Les parties ont été entendues, mais le critère de détermination ou d'un
service essentiel dans le Code, il est plus restrictif que dans notre loi. Et
on a vu dans la décision récente du 30 octobre où il y avait aucun service à
maintenir. Puis je la répète, le service essentiel en droit, c'est celui dont l'interruption
menace la santé ou sécurité de la population. Et c'est pour ça que notre
mécanisme premier, je répète souvent qu'il est complémentaire au régime des
services essentiels qui est maintenu dans le transport en commun. Mais le cas
échéant, si le mécanisme... le premier mécanisme s'appliquait, il y aurait un
autre niveau de service à maintenir, celui là pas en fonction du critère
restrictif que je viens d'expliquer, mais en fonction d'un nouveau critère qui
est dans la loi 14.
Journaliste : Mais, donc, le
tribunal devrait mettre fin à l'entente actuelle...
M. Boulet : En fait...
Journaliste
: ... si
jamais vous adoptez... le projet de loi est adopté, donc, le tribunal, vous
allez renvoyer les parties devant le tribunal pour... ils auront sept jours
pour s'entendre.
M. Boulet : ... pour... oui,
pour un niveau de service à maintenir pour assurer le bien-être de la
population qui serait complémentaire au régime des services essentiels. Puis
dans le transport en commun, ça ne s'applique pas dans tous les secteurs puis
dans toutes les organisations, mais le transport en commun est évidemment hyper
compatible avec l'application d'un mécanisme comme ça.
Le Modérateur : Fanny Lévesque,
LaPresse.
Journaliste : ... juste une
précision, donc, s'il y avait entente de principe dans les prochaines heures,
comme vous l'espérez, est-ce que vous abandonnez le projet de loi... étant
donné que vous n'aurez visiblement pas l'appui de Québec Solidaire? Donc, cette
procédure-là, peut-être, sera infructueuse aujourd'hui. Puis si dans les
prochaines heures, il y a une entente de principe, pour vous, est-ce que c'est
encore nécessaire de devancer l'application de votre loi?
M. Boulet : C'est... c'est
sûr, Mme Lévesque, que ça n'a plus la même nécessité, ça n'a plus le même
caractère d'urgence. Puis il y a une question de Mme Prince, c'est sûr que la
suspension de la grève pour les salariés d'entretien, ça baissé un petit peu l'intensité
de l'urgence. Et, donc, s'il y avait une entente de principe, je pense que ce
projet de loi-là, bien, dans la mesure, évidemment, où Québec solidaire
maintient sa position. Oui, vous avez raison.
Journaliste
: OK,
puis...
M. Boulet : Ça serait plus le
même...
Journaliste : ... dans un
autre scénario, s'il n'y a pas d'entente, que bon, les parties se braquent, que
vous finissez par adopter votre loi demain, là. Demain, c'est la dernière
journée où ça siège, là. Est-ce que techniquement, c'est possible, par votre
intervention, de suspendre la grève qui est prévue samedi, ou dans tous les
cas, il faut que le tribunal penche sept jours? Là, tu sais, je veux dire, est-ce
que, donc, s'il n'y a pas d'entente puis qu'il n'y a rien qui se passe, la
grève va arriver quand même le... le... le samedi?
M. Boulet : Le processus va
être enclenché, mais il ne sera pas complété pour le 15 et le 16. Mais tu sais,
s'il n'y a pas d'entente, c'est l'hypothèse que vous soulevez, Fanny, on
pourrait anticiper ou appréhender que le 22, 23 ou l'autre semaine, il y ait
des menaces ou qu'il ait effectivement des grèves. Et, là, on aurait
suffisamment de temps pour s'assurer que le tribunal ordonne le maintien de
service pour le bien-être de la population. C'est ça l'intérêt... un autre des
intérêts. Puis vous faites bien de le souligner, de devancer...
Journaliste
: Parfait,
merci.
M. Boulet : ... parce que si
on attend le 30 novembre, on retarde tout...
Journaliste
: Merci.
M. Boulet : ... fait que, en
négociation, là, faut prévoir tellement toutes les éventualités. Bonne
question.
Le Modérateur : Avant de
passer en anglais, il y avait une demande de précisions d'Isabelle Porter, Le
Devoir.
Journaliste : Oui... qu'est-ce
que ça prendrait pour que vous retiriez ce nouveau projet de loi? Je veux dire,
à partir du moment où, mettons, les deux groupes... dans les deux cas, les
syndicats retournent à la table, les négociations reprennent... est-ce que ce
serait suffisant pour que vous retiriez le projet de loi?
M. Boulet : Que les deux
parties négocient? Non.
Journaliste : Mais dans les
deux cas, oui...
M. Boulet : Vous voulez dire
qu'il n'y a pas d'entente que les deux parties continuent de négocier?
Journaliste : Oui.
M. Boulet : Bien non. C'est
opportun de devancer parce que bon, si j'y va avec les salariés d'entretien,
combien de temps va durer la suspension de la grève? Ça reste à déterminer.
Mais ce dossier-là a atteint un niveau de maturité où si la médiation est
infructueuse et qu'il y a un préjudice grave parce qu'il y a exercice de
nouvelles grèves...
12 h 05 (version non révisée)
Journaliste :
...oui, mais s'il y avait des progrès, mettons, dans les deux dossiers, là.
M.
Boulet : Bien... Il faut s'asseoir sur des ententes, pas des progrès, parce
que j'entendais encore une fois, Québec solidaire le mentionnait, mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve,
la cheffe de Québec solidaire, il y a eu des avancées, il y a eu une
intensification des pourparlers, mais ce n'est pas suffisant. Ce n'est pas
parce qu'il y a des progrès ou que les pourparlers s'intensifient que ça enlève
la menace à la population.
Le
Modérateur : Philip Rodrigue-Comeau, Cogeco.
Journaliste :
Quoi qu'il arrive, donc, il va y avoir grève en fin de semaine?
M.
Boulet : Quoiqu'il arrive, on va souhaiter ardemment, mais comme j'ai
dit un peu plus tôt, toutes les informations qui m'ont été communiquées me
laissent croire à une... forte raisonnabilité qu'il y a une entente de
principe, puis qu'on... puis que même s'il n'y a pas d'entente de principe que
les moyens de pression ne s'exercent pas le 15 et 16 mai. Peut-être que je me
trompe, Philip. Tu sais, en négociation, une journée ça peut aller super bien
et puis le lendemain super mal. Et l'inverse est aussi possible.
Journaliste :
Et à partir de ce moment-là, là, le bâillon sera-t-il une possibilité lundi,
la semaine prochaine? Est-ce que, là, la probabilité va être...
M.
Boulet : Je vais répondre toujours de la même façon, ce n'est pas
notre intention. J'ai vraiment l'intention qu'on s'adapte en fonction de l'évolution
des faits réels.
Le
Modérateur : Est-ce qu'il y a d'autres questions en français? Ça va? On
passe à l'anglais avec Phil Authier de la Gazette.
Journaliste : You're saying,
even... even if, by chance, Mr. Minister, that there's an agreement or if the...
bus and metro operators agree to suspend their strike on the weekend, you will
still need this bill in case future negotiations go sour. Is that... So that's
why... that's why... how you justify the bill?
M. Boulet : Absolutely, yeah.
We still need the bill.
Journaliste : And what are
the chances of... you're making an appeal to the operators and the drivers, what
is the chance that they're going to listen to you and say, listen, we'll we'll
hold off on our strike... our strike plans in the hopes of an agreement.
M. Boulet : The likelihood is
very high. I know they listen to us, but they mainly listen to the population.
They understand what's been happening to many vulnerable people, workers,
students, human beings, they know, they're extremely attentive. And when I
reiterate the fact that they have a responsibility to find an agreement in
principle as quickly as possible for the benefit of the population, of course,
they not only listen, they intensify the talks at the negotiating table, and
I'm sure that even the union reps have this goal in mind. They want to settle,
they want to find an agreement as quickly as possible. And I know the
maintenance workers listen to us and I, again, I salute, I... I am very happy
for the population of Montreal that their strike was suspended for a certain
period of time and I have the same hope for the drivers and operators.
Le Modérateur
:
Avez-vous une sous-question?
M. Boulet : And still, all the
information I have as of today makes me think, again, that the likelihood is
important.
Le Modérateur : ... CTV.
Journaliste : Just to pick up
on kind of what you said, between the bill and the move from the mechanics'
union and what you're hearing from the negotiating table, what's the likelihood
this weekend strike, in your opinion, will be going ahead?
M. Boulet : Hé, mon Dieu.It's
a very good question. It's very hypothetical, but I'm very optimistic, I'm extremely
positive, as it were. Again, taking into consideration the information that was
shared with me today, I'm... again, I think the likelihood is very high that it
will be settled or that the pressure tactics of the strikes can be postponed,
at least, for the benefit of the population. But again... and a decision, as
you know, has to be handed down by the Administrative Tribunal, the Labor
Administrative Tribunal as of either today or tomorrow so, again...
Journaliste : This was...
12 h 10 (version non révisée)
Journaliste :
...there's a criticism when Bill 89 was
introduced in the first place, and unions have said they've gone to the
negotiating table. It's been a long time that they've been trying. What do you
expect the unions to do now that you've taken this, this ability, or you
potentially will be taking this ability away from them? How can they express
their discontent if they have it?
M. Boulet :
Not that discontent. I just want to
share with them an important message, and I try to associate myself with the
public interest in Montreal. And I know they understand the importance of
intensifying the talks along with the mediators. You know, four, a team of four
seasoned mediators with the maintenance workers and another team of two
mediators with the operators and drivers. So, I'm expecting, and I look forward
to seeing them being extremely preoccupied by the situation, keep negotiating
and find an agreement.
Journaliste :
But what I mean is how do unions
express their discontent if they can't strike?
M. Boulet :
I can't talk on behalf of the unions. I
know that they're very attentive, and I know they have the same social
objective as us and as the city of Montreal and the société de transport, the
public transit in Montreal.
Le Modérateur :
Cathy Senay, CBC.
Journaliste :
Minister Boulet, did you table Bill 8?
Was it a waste of time to table Bill 8?
M. Boulet :
No. It's essentially a message to the
parties. They have to keep intensifying their talks. They have to find an agreement
in principle as quickly as possible. Again, I reiterate the importance of the
impact of those pressure tactics, or strikes, on the population. But it's
important. It's a tool that would have come into effect on November the 30th. So,
bringing the law forward, even if it's two weeks, it is substantial and it has
had an effect. Of course, I am not telling you that there is a relationship
between what we've been saying over the last week and the suspension of the
strike for the maintenance workers, but they know we are preoccupied. But not
only us, but the opposition parties. I refer to the Liberal Party and the Parti
québécois, even if it's more ambiguous with the Parti québécois, but Québec
solidaire, yeah, we all have a community of interests, the same interests as
the population of Montreal.
Journaliste :
Yeah, it's just that since you said you're
not excluding invoking closure, but it's not your intention.
M. Boulet :
No.
Journaliste :
I have the impression that this... you
need to change your strategy with Bill 8, because I have an impression that you're
in front of a... Like you're playing chess, but you don't know which move you
can make, now. You're stuck.
M. Boulet :
Ah non! I know you have been attentive
over the last week. I've been scrummed, I would say, maybe 10 times. I've
always repeated the same message. It was my intention and I was, by doing so,
talking to the parties and expressing our profound preoccupation for the
population that is affected by this strike. So, I've always been, I think, I've
been trying to be as vigorous as possible in my messages. But of course, in any
negotiation process, we have to adapt depending upon the evolution, depending
upon what the parties do. And I wasn't aware of the suspension. I learned last
night about the suspension of the strike for the maintenance workers. So, we
have to adapt, constantly adapting, but we have again the same objectives. All
the parties have the same objectives the government, the political parties, the
population, the unions, the city of Montreal and the public transit system as
well.
Le Modérateur :
Okay. Last question. Dan Spector,
Global News.
Journaliste :
Given the suspension of...
12 h 15 (version non révisée)
Journaliste
: …the strike tactics by the maintenance workers and the fact that
you seem optimistic that at least an agreement in principle could come in the
next few days with the drivers and operators. Why is there still such a rush to
do this?
M. Boulet : The message, the pressure, and of course, like I answered to other
journalists, it decreases a bit the urgency of having bylaw like this one. But
again, it provides the Government tools to accelerate the talks and to
eventually avoid another strike from the operators, the drivers and eventually
even the maintenance workers. We need those tools. This law was adopted last
May at the National Assembly and bringing it forward is essential and it is
urgent, taking into account all the information again that I have in my
possession as of today.
Journaliste
: And, just lastly, maybe for both of you, what's your… like, surely,
the bus drivers, the metro operators are watching you. What's your message
directly to them today?
M. Boulet : I have the utmost respect for the work. They have conditions of
employment that are included in their collective bargaining agreements, and I
will not comment about the quality of those conditions of employment. They have
the right to negotiate. They have the right to be associated with a union that
has the exclusivity of representation. The union that represents the workers
negotiate on behalf of the workers. And again, I have a tremendous respect for
what they do as… on a daily basis. They deserve to negotiate. They deserve to
improve their conditions of employment. But of course, like my colleague stated
at the beginning of this press conference, the Société
de transport de Montréal also has objectives in terms
of modernization, efficiency and so on and so forth, in terms of cost. So, a
negotiation is always not a confrontation, a collaboration between two parties
to find an agreement in principle. So, my message : Keep going, but, you
know, never forget the importance of the impact of what you decide to do for
the population of Montréal.
Journaliste
:
…
Le Modérateur
: Merci.
M. Lecavalier.
Journaliste
: ...vous
avez adopté votre loi, je me souviens, là, vous ne souhaitiez pas que l'arbitrage
s'applique, disons, au gouvernement du Québec, si je ne me trompe pas, le...
vous ne pouvez pas utiliser l'arbitrage pour des négociations qui concernent le
gouvernement du Québec, si je ne me trompe pas. Puis l'argument, c'était de
dire : Bien, c'est de l'argent public, on ne veut pas laisser un arbitre
le soin de fixer des conditions salariales qu'on va payer, mais dans le cas de
la STM, ce n'est pas un peu ça aussi, dans le sens où vous vous payez une
partie du budget à la STM? Donc, si elle se retrouve dans le trou parce que l'arbitre
donne des hausses salariales trop importantes, c'est vous qui allez devoir
payer, non?
M. Boulet : Bien, ça avait été
tout bien expliqué, Charles, là. Puis je ne veux pas revenir sur ces nuances-là,
là, mais le mécanisme deux, on fait abstraction de Santé et services sociaux
puis la fonction publique, mais ça s'applique dans les services publics. Donc,
ce qui relève des... tu sais, le transport en commun, la collecte des ordures,
tout ce qui est services publics, ils sont assujettis au maintien des services
essentiels. Mais comme je l'avais expliqué à maintes reprises, le régime de
maintien de services pour le bien-être de la population s'applique de manière
complémentaire, mais oui, le ministère des Transports procure une partie des
fonds nécessaires. Il y a une partie qui est de l'autofinancement, puis il y a une
partie qui provient de la ville de Montréal, mais ça s'applique.
Le
Modérateur
: Ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre question, c'est
ce qui conclut ce point de presse. Merci à tous.
(Fin à 12 h 20)