Point de presse de Mme Alejandra Zaga Mendez, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’économie et d’innovation, et M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’énergie
Version préliminaire
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Thursday, November 27, 2025, 8 h
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
7 h 56 (version non révisée)
(Huit heures)
M. Bouazzi : Bonjour, tout le
monde. Aujourd'hui, on va vous parler d'environnement, Alejandra et moi. Je
voulais porter votre attention à la situation absolument dramatique sur les
objectifs de baisse de GES au Québec, qui ne seront vraisemblablement pas
atteints. On le dit depuis déjà longtemps. Maintenant, on va probablement
officialiser une baisse de ces objectifs.
En parallèle, on voit une très mauvaise
utilisation de notre électricité. Je rappelle qu'il y a déjà un an, en
commission parlementaire, il y avait tous les chiffres qui... qui pouvaient
nous prouver que, dans l'allocation de l'électricité propre du Québec, où
25 % devait servir à du développement et 75 %...
8 h 01 (version non révisée)
M. Bouazzi : ...pourcent à des
baisses. Les 25 % ont déjà été utilisés, les 25 % prévus en 2035, là,
dans les cadeaux et promesses que M. Fitzgibbon a faits aux
multinationales étrangères. Et maintenant? Bien, il y a maintenant un mois,
dans la nouvelle stratégie où on investit dans l'armement et les centres de
données, on a été alerté hier par les spécialistes, mais on le savait déjà, les
centres de données sont terriblement énergivores. Évidemment, il n'y a pas un
qui va baisser les GES au Québec. Et, pour finir, en plus, ça ne crée pas d'emplois,
parce que, pour les avoir déjà vus, c'est des gros containers où il y a un gros
câble d'électricité, un gros câble d'Internet et peut-être quelqu'un qu'on
embauche pour passer le balai. Pas très reluisant pour l'économie québécoise.
Mme Zaga Mendez : Merci, Haroun.
Mardi, avec la mission économique, je nous rappelle qu'on vient de vivre le
plus grand recul en environnement avec la CAQ : 2 milliards de
dollars qui sont partis en lutte aux changements climatiques. Je m'excuse.
Donc, c'est le plus grand recul, 2 milliards de dollars qui sont
partis en lutte aux changements climatiques. Et on voit déjà la levée de
boucliers. Les agriculteurs qui avaient besoin de cet argent là, de ces sommes
là pour faire des projets, pour atténuer l'impact des changements climatiques.
Les municipalités qui avaient besoin de cet argent-là pour les plans climat qui
ne vont pas être capables de réaliser. Les sociétés de transport qui avaient
besoin de cet argent pour améliorer le transport collectif. C'est 1,8 milliard
des fonds d'électrification qui est parti, 200 millions dans le plan pour
une économie verte, 2 milliards de dollars qu'on n'aura plus en lutte
aux changements climatiques.
Et je nous rappelle le contrat social qu'on
avait, puis ça inclut les entreprises, ça inclut les consommateurs, avec la
bourse du carbone, c'était que si on payait un peu plus, mais cet argent-là
allait directement dans des projets. Et cette affaire là est finie, est finie
parce qu'il y a 1,8 milliard, le surplus ne va plus être utilisé pour la
lutte aux changements climatiques. La CAQ brise ces contrats.
Journaliste
: M.
Bouazzi, est-ce que Vincent Marissal vous l'avez dit directement qu'il voulait
voir exclu du caucus? Donc, vous avez appris après?
M. Bouazzi : Moi, j'ai appris
beaucoup de choses par les médias, hein, mais oui, je l'ai appris après. Mais
je vous avouerais que ça n'a pas... Oui, en tout cas, non. La réponse est non.
Journaliste : Comment vous
avez réagi quand vous avez su ça dans les médias?
M. Bouazzi : Comme j'ai dit,
je pourrais vous répéter ce que j'ai dit hier, il m'a nommé beaucoup comme
écran de fumée dans vraiment beaucoup d'indignité. Vraiment. Moi, je... Cette indignité
lui appartient, elle n'appartient à personne d'autre et surtout pas à moi. Ça
fait que je lui laisse.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous voulez dire par écran de fumée? Vous ne pensez pas que c'est vrai ce qu'il
parle?
M. Bouazzi : Mais je pense
vraiment qu'on a fait le tour de la question. Moi, j'ai dit tout ce que j'avais
à dire. Je vous invite à lui poser des questions. Je pense qu'il adore vous
répondre.
Journaliste
: Qu'est-ce
que vous pensez du fait que l'UPAC est débarqué hier chez Mme Rizqy pour
poser des questions relativement à tout ce qui se passe au Parti libéral? C'est
une bonne nouvelle pour vous que... qu'un corps policier s'intéresse à... à ça?
Mme Zaga Mendez : Mais, écoutez,
chaque jour, on se lève puis on apprend un nouveau scandale au Parti libéral du
Québec. Et moi, ce que ça me fait, puis je pense à tout le monde, en fait, tout
le Québec, quand on voit UPAC et Parti libéral du Québec dans le même titre de
journal, ça nous rappelle juste une chose. Puis je me suis replongé dans cette
lecture, ça me rappelle juste une chose, ça me rappelle le scandale des... du
financement douteux. Ça nous rappelle la corruption, ça nous rappelle Jean
Charest puis son legs. Ça, c'est l'époque la plus sombre de la politique
québécoise. Moi, c'est ça que ça me fait. Puis je pense que personne ne
souhaite au Québec de retourner en arrière, de retourner à cette époque là.
Moi, je le sais quand je suis à Verdun puis je parle aux gens. Puis on a des
gens chaque jour qui se lèvent puis regarde ces scandales-là, ils nous le
disent. Ça ne va pas dans le Parti libéral du Québec. C'est un effritement complètement
de la confiance.
Puis moi, j'espère que M. Rodriguez
va venir ici puis va répondre à toutes vos questions. Les gens ont tellement de
questions. Chaque jour, une nouvelle question, des choses qu'on veut comprendre,
parce que quand l'UPAC, puis je nous rappelle l'UPAC, c'est... s'attarde à des
allégations qui pourraient être criminelles, je veux faire attention avec mes
mots, on n'est pas rendus à l'enquête, c'est des allégations qui pourraient
être criminelles, mais, c'est sûr, ça fait sauter les gens à la maison parce qu'on
a plus de questionnements. Puis c'est à Pablo Rodriguez de venir ici et répondre,
c'est lui le chef du parti. Marwah Rizqy, elle va plus se présenter aux
prochaines élections. Ça fait que c'est ça que ça me fait.
Journaliste : Là, Mme Zaga
Mendez, là, vous nous montrez le livre PLQ inc., là, vous l'avez entre
les mains, sauf qu'on est juste sur des vérifications puis des allégations, là.
Mme Zaga Mendez : Bien sûr.
Non, mais, bien sûr, je fais attention.
Journaliste : Oui, vous trouvez
que vous faites attention.
Mme Zaga Mendez : Mais je... je
pense que je... On le sait qu'on est...
8 h 06 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...dans les
allégations. On sait qu'on a... il va... Peut-être, il n'y aura pas d'enquête
de l'UPAC. Puis, vous savez, je pense que personne ne souhaite ça, revenir en
arrière. Ce que je dis, c'est quand... lorsqu'on entend le mot «UPAC» et «Parti
libéral du Québec», dans l'esprit des gens, ça nous fait remonter à ça. Je ne
suis pas en train de dire que c'est ça qu'on va vivre, là, je pense que M.
Tout-le-monde, Mme Tout-le-monde ne veulent pas revenir en arrière, mais c'est
ça, la connotation. Maintenant, c'est à Pablo Rodriguez, puis le Parti libéral,
puis aux différentes enquêtes de démontrer que ce n'est pas ça qui se passe.
Journaliste : Est-ce que le
Parti libéral va se relever de ça?
Mme Zaga Mendez : Je pense que
ce n'est pas à nous de répondre à ça. C'est à eux de venir se justifier puis de
dire comment ils vont se sortir de tout ça.
Journaliste : Non, mais, les
gens, là, qui étaient peut-être tentés d'aller vers le Parti libéral, on voyait
qu'il y avait une... qu'il y avait un éclaircie pour eux. Est-ce que c'est bon
pour Québec solidaire, ça, le fait qu'il y aura peut-être... M. Bouazzi ou... J'aimerais
ça vous entendre. Vous avez l'air avoir plein de mots qui veulent de votre
bouche.
Mme Zaga Mendez : Bien, il y
a un bris de confiance. Je vous le disais hier aussi, il y a un bris de
confiance envers le Parti libéral. Nous, on se promène dans nos
circonscriptions. Moi, je peux vous le dire. Moi, je suis très enracinée. Je m'en
vais, après ici, faire des activités en comté. Les gens nous en parlent, ils
disent : Hi! ça va mal, au Parti libéral. C'est ça qu'on entend quand je
dis «Parti libéral» ou je nomme le nom de famille «Charest», là. C'est ça que
ça soulève sur le terrain, je vous dirais.
Journaliste : ...M. Bouazzi,
vous êtes le responsable de l'éthique, là, vous en pensez quoi, vous? J'aimerais
ça vous entendre là-dessus.
M. Bouazzi : Bien, je ne suis
pas responsable de l'éthique, mais je suis très, très...
Journaliste : ...
M. Bouazzi : Non, je ne l'ai
jamais été. C'était Vincent...
Mme Zaga Mendez : Marissal. C'est
vrai.
M. Bouazzi : Ça fait que je
pense que personne ne l'est pour l'instant.
Journaliste : ...Vincent?
M. Bouazzi : Exactement. Non,
moi, je... Eh bien, évidemment que ce n'est pas des bonnes nouvelles pour le
Parti libéral. Au bout du compte, ça va être les électeurs et les électrices
qui vont décider. Maintenant, disons qu'il y a beaucoup, beaucoup de fumée et
puis ça va être au Parti libéral de prouver qu'il n'y a pas de feu, là. C'est
en gros la situation.
Journaliste : Mais il y a
toujours eu un certain cynisme entourant la politique en général, là, tu sais,
sur...
Mme Zaga Mendez : Bien sûr.
Journaliste : Est-ce que ça,
ça n'alimente pas le cynisme envers toute la classe politique, finalement?
Mme Zaga Mendez : Bien,
malheureusement, ça alimente le cynisme. Maintenant, c'est au Parti libéral
libéral du Québec de venir rapidement s'expliquer. Parce que les gens ont...
perdent confiance à chaque jour. Puis je le dis, on... je ne le souhaite pas,
on ne souhaite pas revenir en arrière avec tout cet enfer-là, on va laisser l'UPAC
faire son travail, on va laisser les enquêtes y aller. Mais là M. Rodriguez
doit venir et c'est à lui de répondre.
Journaliste : M. Bouazzi, qu'est-ce
que vous pensez du projet de loi que M. Roberge va déposer tout à l'heure?
M. Bouazzi : Bien, d'abord,
je ne l'ai pas vu, alors... oui.
Journaliste : ...
M. Bouazzi : Exact. Bien,
plus largement, je vous dirais, parce que c'est... c'est quelque chose qui s'inscrit
dans la loi n° 21, la loi n° 96, si je ne me trompe pas, et
maintenant... 84?
Mme Zaga Mendez : 84, je
pense.
M. Bouazzi : Sur la... Non,
96.
Des voix : ...
M. Bouazzi : Oui. Bref, la
dernière, là, on interdit à des pauvres madames qui s'occupent de nos enfants
dans les services de garde de travailler, hein? Bien, on sent bien qu'avec tous
les problèmes que ce gouvernement-là vit actuellement, il cherche à détourner l'attention,
et, malheureusement, ça se fait sur le dos des minorités. Vous savez, moi, j'ai
milité pour une véritable laïcité pendant 10 ans. Et une laïcité, c'est
même dans la loi n° 21, la Loi sur la laïcité, bien, c'est le droit à l'égalité,
c'est le droit à la liberté de conscience. Je suis persuadé qu'ici aucun de
vous ne pense que le droit à l'égalité et le droit à la liberté de conscience
est respecté à travers tous ces projets de loi qui sont mis devant nous. Ça
fait que, malheureusement, l'instrumentalisation de la laïcité, pour nous, est
très triste, surtout si c'est pour détourner l'attention de tous les fiascos en
santé, en éducation, en économie, en justice, en itinérance, en logement que ce
gouvernement-là nous sert.
Mme Zaga Mendez : Oui, puis
on ajouterait que...
Journaliste : ...si la CAQ
fait ça, si la CAQ va là avec une... parce que, là, on comprend que c'est une
loi n° 21 2.0 puis sur les stéroïdes, là.
Mme Zaga Mendez : Oui.
Journaliste : Si la CAQ va
là, c'est parce que ça répond à une certaine partie de l'électorat, il y a l'électorat...
eux pensent, en tout cas, qu'il y a une partie de leur électorat qui veut ça,
non?
Mme Zaga Mendez : Bien, la laïcité
est une valeur importante au Québec. Nous, on n'a jamais nié. Il y a des
visions différentes de la laïcité. Nous, on ne partage pas la même vision que
la CAQ sur la laïcité. En fait, c'est les institutions qui doivent être
laïques. Puis on doit respecter les droits des individus, comme le disait mon
collègue. Et, en ce moment, si la CAQ veut vraiment faire preuve, on va voir ce
qu'il y a dans le projet de loi, c'est de retirer les subventions aux écoles
privées religieuses complètement. C'est ça, la vraie laïcité, c'est des... c'est
s'attaquer aux institutions, pas aux individus.
Journaliste : Donc, vous
pensez qu'il devrait aller encore plus loin sur cet aspect-là.
Mme Zaga Mendez : Sur les
institutions, oui. Pour les institutions, oui. L'argent du public ne devrait
pas aller aux écoles religieuses, aux... peu importe. Oui.
Journaliste : Je présume que
vous supportez présentement le crescendo des syndicats contre M. Boulet, là. Il
y a comme une montée, il va y avoir manifestation, en fin de semaine, contre de
la FTQ de l'autre côté. Vous voyez ça comment, là, ce qui risque de se passer
au cours de la fin...
8 h 11 (version non révisée)
Journaliste : ...semaine?
M. Bouazzi : Bien, nous, ce
qu'on voit, c'est une grosse mobilisation sur le terrain. D'ailleurs, on voit
une convergence, hein, il n'y a pas juste les syndicats qui vont être dans la
rue, il y a aussi des groupes communautaires qui voient leur financement coupé,
il y a des groupes des minorités dont vous parliez qui vont aussi manifester
pour leurs droits fondamentaux. Ce gouvernement-là sème ce qu'il est en train
de... récolte ce qu'il a semé. On a vu des déclarations inusitées et
terriblement importantes du Barreau, qui parle de dérives autoritaires. On le
voit au projet de loi n° 1, on le voit au projet de loi n° 2, on le voit au projet
de loi n° 3, on le voit au projet de loi n° 7. Je veux dire, à un moment... Et puis
probablement aussi dans ce qui va être déposé aujourd'hui sur la laïcité. Ça fait
qu'il est évident que nous pensons que la société civile doit résister...
Journaliste
: ...
M. Bouazzi : ...pour la
démocratie. Et nous... moi, j'y serai, et je pense que plusieurs de mes
collègues seront là...
Journaliste : ...forcer le
gouvernement à reculer?
M. Bouazzi : Mais bien sûr.
Journaliste : Sur
l'avortement, justement, est-ce que M. Jolin-Barrette doit faire comme Mme
Biron puis reculer?
Mme Zaga Mendez : Oui. On l'a
dit, la loi n° 1, ce n'est pas dans une constitution
qu'on doit mettre cette pseudo-protection, parce qu'en fait ça ouvre la porte à
des enjeux légaux puis qui... on va nous faire reculer sur l'avortement. Alors,
pour nous, en fait, on est contre le projet de constitution. Et le fait qu'on a
inclus le droit à l'avortement là-dedans, pour nous, c'est un grand recul.
Alors, oui, il devrait aller en arrière.
Je ne sais pas si tu veux...
Journaliste : ...avocat, M.
Jolin-Barrette. Tout le monde... ou, enfin, plusieurs personnes disent que ça
va ouvrir une brèche à la contestation. Comment vous expliquez qu'il aille là
quand même, malgré ce que Mme... C'est quoi, son...
M. Bouazzi : C'est une très
bonne question, parce que vous le rappeliez, donc, il y a deux ans maintenant, Mme
Biron avait fait une proposition pareille et le gouvernement a reculé. Aujourd'hui,
les arguments sont exactement les mêmes. Si on met cette clause-là à l'intérieur
de la Constitution, ça ouvre la brèche à lui mettre des conditions, ce que
personne ne veut, ni les féministes, ni les personnes de droit, ni les médecins,
qui sont d'ailleurs sortis aujourd'hui pour demander une contraception gratuite,
j'en profite pour le dire. Et donc il est fort possible, derrière un cynisme
sérieux, qu'il nous a mis cette affaire-là, avec toutes les autres catastrophes
qu'il a mises, où on affaiblit la démocratie québécoise, pour sortir, dans
trois, quatre semaines, deux mois, et dire : Regardez, on est des gens de
compromis, on va l'enlever, et ils vont passer toutes les autres merdes à côté.
C'est...
Journaliste : Ce serait une
stratégie, là, presque...
M. Bouazzi : C'est tout à
fait... C'est tout à fait le...
Journaliste
: ...
M. Bouazzi : Oui. Puis c'est
un jeu pour ces gens-là. C'est un jeu électoral. On parle de quelque chose de
supersérieux, qu'est le droit à l'égalité des femmes, le droit à disposer de
son propre corps, on parle de choses supersérieuses comme les droits
fondamentaux dans la charte québécoise, et eux, c'est un jeu. Ils se disent :
Bon, qu'est-ce que ça va me prendre pour pouvoir gagner les prochaines
élections? Et si c'est bousiller notre démocratie, ça sera ça. Et puis, bon, il
va bien falloir trouver quelque chose pour dire que je suis un homme de
compromis. Ça fait qu'il est fort possible... Et j'espère déjà qu'on va le
gagner vite, celui-là, là, et puis qu'on va gagner tout le reste aussi. Mais ce
qui est sûr, c'est que c'est un tout et ce n'est pas juste la question de l'avortement,
qui est terriblement problématique dans la Constitution.
Journaliste : M. Bouazzi, sur
un autre sujet, j'ai vu sur vos réseaux sociaux, vous avez publié une vidéo,
là, dans les dernières heures, où vous invitez les gens à signer une pétition
pour que le Bureau du Québec à Tel-Aviv soit fermé. Pouvez-vous nous en parler
davantage?
M. Bouazzi : Bien, écoutez,
ce bureau ouvert est un scandale innommable. Le premier ministre est un
criminel recherché avec des... qui... s'il vient au Canada, il va se faire
arrêter, des aveux mêmes de Carney, qui n'est pas un gars d'extrême gauche, n'est-ce
pas? Et puis, évidemment, il y a toutes les preuves, toutes les associations de
droits de la personne, y compris israéliennes, qui parlent de génocide à Gaza.
Ouvrir ce bureau-là est un... est un scandale. En diplomatie, quand ça se passe
bien, on ouvre des bureaux, quand ça se passe mal, on rappelle notre gang. Ici,
on a ouvert le bureau en plein génocide. C'est un message politique
inacceptable, et on pense qu'il faut absolument le fermer.
Journaliste : Je ne sais pas
si vous avez vu aussi, il y a eu des images qui ont circulé, toujours sur les
réseaux sociaux, où on voit que Ben Mulroney, qui est quand même animateur à Global,
et l'ancien maire Denis Coderre, ancien candidat libéral Denis Coderre... qui
ont participé à un breffage qui est donné par le gouvernement israélien. Est-ce
que ça vous choque, ça?
M. Bouazzi : Oui. C'est-à-dire
qu'il y a de la propagande d'associations... de lobbys pro-guerre israélienne, pro-occupation,
qui, depuis toujours, hein, amènent des élus, conservateurs et libéraux
principalement. Je suis persuadé qu'il y en a plusieurs du PLQ ici qui ont fait
ce genre de voyage aussi et de la CAQ.
Journaliste
: ...des
noms? Vous dites : Je suis persuadé...
M. Bouazzi : Ah! mais vous
savez quoi? Entre le PQ, le PLQ et la CAQ, je vous invite de chercher qui a
fait des voyages payés par des associations en Israël et puis a fait le petit
briefing, etc. Vous allez en trouver beaucoup...
8 h 16 (version non révisée)
M. Bouazzi : ...puis si vous
voulez que je vous trouve des noms, revenez-m'en, et je suis sûr que vous ferez
mieux que moi la job de journaliste, mais... mais évidemment, c'est... c'est
honteux, c'est terrible!
Mais moi, ce que je ne comprends pas, c'est
qu'on est là, à l'Assemblée nationale, une fois, on commémore le génocide de l'Holocauste,
une fois, c'est celui des Arméniens, une fois c'est celui des Tutsis avec
énormément de sincérité normalement, et ça, c'est des choses qui sont passées.
Et aujourd'hui, on en a un devant nos yeux et dans une hypocrisie absolument
terrible, on regarde ça et on ne fait rien, on ouvre un bureau là-bas. On sait
que la Caisse de dépôt continue à investir dans des compagnies qui se font de l'argent
sur le dos du génocide. La SAQ est en train de vendre des vins qui sont faits
dans des territoires occupés, aujourd'hui, sur les tablettes, écrits :
Fait en Israël. On a vu là des colons, là, avec des des gourdins, là en train
de taper des grands-mères en train de ramasser des olives, là, parce que c'est
la période des olives, là, et qui se retrouvent avec le crâne fracassé, là,
fracassé, là. C'est ça, les territoires d'où vient ce vin-là et que la SAQ
continue à nous vendre.
Vous savez, en 1960, il y a quelque chose
qu'on n'a pas dit. Et vous m'excuserez, là, mais on a commémoré, il n'y a pas
très longtemps, à l'Assemblée, la mémoire de Mulroney sur la question de l'apartheid,
un grand homme parce qu'il a fait des choses extraordinaires. Vous savez quoi?
Dix ans avant, 10 ans avant, et ça, c'est très peu connu, c'est le PQ ici,
c'était un élu du PQ qui a fait passer une motion à l'unanimité pour qu'on
arrête d'importer du vin fait en Afrique du Sud tant et aussi longtemps que les
droits des Noirs seront bafoués en Afrique du Sud. Un an après, René Lévesque
arrive au pouvoir, il interdit le vin et c'est lui qui commence les politiques
pour qu'on arrête l'économie avec l'Afrique du Sud 10 ans avant que Mulroney
sorte, et ça, on en est fier. Et aujourd'hui, tous ces gens-là, là, ils
bafouent notre histoire, celle qui tient... qui se tient du côté des opprimés,
et c'est vraiment triste et nous, à Québec solidaire, cette pétition-là de mon
collègue Guillaume Cliche-Rivard, on en est fiers et on va continuer à se
battre une étape à la fois.
Journaliste : Mais le vin qui
vient d'Israël, ce serait donc un symbole qui n'est pas utilisé. Est-ce que
vous vous demandez...
Mme Zaga Mendez : On l'a
demandé à plusieurs reprises, là.
M. Bouazzi : Exact, et puis c'est
illégal. Je sais... Et je veux dire, on a enlevé le le vin... les alcools qui
venaient de Russie en 24 heures, on a enlevé les alcools qui venaient des
États-Unis en 24 heures, et aujourd'hui, on continue à ramener quelque
chose qui est étiqueté faussement, que... on le voit, là, il suffit de voir la
provenance du vin qui est fait en Israël, on met sur Google Maps, ce n'est pas
en Israë, ce sont des territoires occupés en contradiction avec tout le droit
international. C'est évident qu'il faut le faire. Pourquoi on ne le fait pas?
Est-ce que ça nous rend complices? Est-ce que ça rend la SQ complice de l'occupation
des... de ce que font les colons? Évidemment, évidemment, c'est de l'argent qui
ne devrait jamais se rendre à la SAQ, du vin qui ne devrait jamais se rendre à
la SAQ.
Et... mais... mais vous savez quoi? On va
gagner. La vérité, c'est que c'est tellement horrible ce qui se passe là-bas
que l'opinion publique, eh bien, elle n'est pas d'accord avec le génocide et
que la SAQ, la Caisse de dépôt a déjà commencé à désinvestir sur ce qui se
passe à Gaza, et ça, c'est grâce au travail de la société civile et de relais...
du relais que nous sommes ici à l'Assemblée, et puis on va gagner, on va
gagner.
Journaliste : ...de son côté Investissement
Québec va pouvoir financer de l'armement, pourrait décider...
Mme Zaga Mendez : Oui. Bien,
c'est ça qu'on a décrié aussi. Je pense que c'est juste cohérent avec ce qu'on
a dit auparavant. Je suis venue ici vous... le dire qu'il ne fallait pas...
qu'il ne faudrait pas avoir d'argent public qui finance des armes létales. Ces
armes létales sont déjà produites. Il y a déjà des controverses sur où vendre
ces armes létales là, qui sont décidées par le gouvernement canadien. Là, les
pays alliés sont décidés par le gouvernement canadien, Israël se trouve parmi
les pays alliés. Ces armes-là peuvent se trouver dans les mains des pays qui
commettent des génocides. Tout ça, nous l'avons déjà dit, et c'est pour ça qu'on
ne veut pas que l'argent des Québécois aille dans le financement de la
production des armes létales.
Journaliste : Mr. Bouazzi, as a former copresident to the Association des
musulmans et des Arabes pour la laïcité au Québec, do you think that it was
necessary to reenforce secularism with this bill that Mr. Roberge will table?
M. Bouazzi : So, obviously we need to see the bill before knowing exactly what's
inside.
Journaliste
: It has many, many details you know already.
M. Bouazzi :
I know, I agree, I agree with you. I
know. I want to know it from your questions. Don't
worry, don't' worry.
Des voix :
...
M. Bouazzi : No, no, no, I know.
Journaliste : You seem like a very important cospoke person...
M. Bouazzi :
100%.
Journaliste
: ...for like many, many years, I remember that, for l'Association
des Musulmans et des Arabes pour la laïcité au Québec.
M. Bouazzi :
For a decade.
Journaliste
: Do you think... Yes.
M. Bouazzi :
Yes.
Journaliste
: So, do you think that it was necessary to... secularism...
8 h 21 (version non révisée)
Journaliste : ...laws in Québec.
M. Bouazzi : So, I think
actually these laws weaken secularism, which... actually «laïcité», because
secularism is not exactly the same thing, but let's stay on «laïcité». It
weakens «laïcité». «Laïcité», it's freedom of belief, «laïcité» is the right of
equality. «Laïcité» is neutrality, means that you are not advantaged or
disadvantaged based on what you think, what you... what is your religion. And
everything that has been done from this Government since the law 21, the law 96
and now this bill that is being presented, weakens all of these three
principles, and it's terribly sad that something such important as «laïcité», that
is extremely important, again, for the right of equality, for the freedom of
belief, how important these things are, for the neutrality of the State which
you... based on your religion, you're still equal to anyone else, that this
concept is used to actually make us see elsewhere than all the fiascos, all the
terrible politics of this Government regarding education and housing, etc.,
etc. And the consequence is these poor minorities...
Journaliste : To be clear, are
you against banning prayer rooms in universities and CEGEPs? Are you against
banning students at the university and CEGEPs from wearing like... like faces
covered? Are you... are you against or are you in favor of these two measures,
for example.
M. Bouazzi : So, again... first,
again, I really need to read because these people put things that are very
vicious, sometimes, in their laws, so I will... But what I can tell you... that
I'm 100% for democracy and the freedom of any citizen. And I think that the
freedom of belief can be limited based on reasons, and the reasons should be
security, health, common health, etc. etc. So, so far I didn't see any security
that would actually explain why we would limit human rights of anyone regarding
these things and now...
Journaliste : ...on the
street, you...
M. Bouazzi : ...this is
totally insane, it's not an issue. It's not an issue. I mean, Ahuntsic, we have
the Italians, I actually worked with the Italians with the... on the street.
What is it? Am I... like, the real problem is that... what... the real problem
is that you have demonstration against the genocide in Palestine. They found
this... thing. It's terrible that they actually, again, attack our democracy,
because this is what it is. We need a democracy where human rights... And let
me remind something. Again, I go back to history because history is important.
You know, in all the Human Rights Charter we have, I mean, we are proud, in Québec,
we have one since 50 years now, before the Canadian one, but it's actually
after the UN one, and the UN one came after a genocide of Jewish people, 6
million Jewish people. And, you...
Journaliste
: ...
M. Bouazzi : No, no, but it's
important. It's important.
Journaliste : ...back to the
bill, pleases, because we don't have that much.
M. Bouazzi : It's important.
Journaliste
: Are you
against the fact that they want gradually to cut public funds for private... religious,
private schools?
M. Bouazzi : A hundred
percent. No problem.
Mme Zaga Mendez : That's good,
yes, that's a... for us.
M. Bouazzi : We have been
asking for it...
Mme Zaga Mendez : If I can, it's
the institutions that should be secular, it's not the individual. If we're
going to cut funds to religious schools, private religious schools, that's a
good thing. We're going to see how it's going to be done, because we don't know
yet, my colleague was saying, that was a good thing, but we need to respect the
right of people toward their belief and they... to where...
Journaliste : For Qs, all the
measures touching, affecting people, even like posters in libraries... have religious
symbols on them?
Mme Zaga Mendez : We will...
I don't know that example. I don't know that example.
M. Bouazzi : ...first, let's
see the bill.
Mme Zaga Mendez : Exactly. I
don't know that example.
M. Bouazzi : But let me be
clear. Let me be clear. If you have a good reason, a good reason that you can
actually explain to limit human rights it's actually possible and it's totally
acceptable. So far, we didn't see what is. the reason... majority of people don't
like it, OK? It's not enough... Human rights are actually there when majority
of people actually don't like...
Journaliste : ...
Mme Zaga Mendez : Yes, I think
you're waiting for the explanation of the «Parti libéral»... I think Pablo
Rodriguez needs to come here and explain himselves, because every day there's a
new scandal, and every time we put «Parti libéral» and UPAC in the same
sentence, we think...
8 h 26 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez :
…about… unfortunately, we think about Charest
era, we think about all those issues that we want to forget, and we don't want
to go back to that.
Journaliste :
You say that Mr. Rodriguez has to
explain himself. He's up front here every day… what is it that he's missing in
what he's saying?
Mme Zaga
Mendez :
Well,
I mean, we're not in their head, we don't know what's happening, but we know
there's some things going on. There's like 4 or 5 inquiries: UPAC, DGEQ,
Assemblée nationale, Commissaire à l'éthique. Everyone's on
their case. So, they need to come and tell us what's going on. And if they come
here… We're not in their head, we're not in their caucus, we're not in their
meetings. But there's something going on. Otherwise, we should not… like
otherwise… Otherwise like… Why do we have… It's been 10 days or more that we're
in this.
M. Bouazzi :
We don't know… we don't know things, but
what we know for sure is that we're not told everything a 100 %.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 27)