Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Onze heures cinquante-huit minutes)
M. Roberge : Bonjour, tout le
monde. Je suis content d'être ici. Je salue dans la pièce la présence de mon
équipe, la présence aussi, évidemment, de mon ami et collègue, Sylvain
Lévesque, député de Chapleau, adjoint parlementaire, qui... de Chauveau, je m'excuse,
député de Chauveau, qui, tout le long des travaux, pendant des mois, a vraiment
aidé à travailler avec l'équipe, avec le caucus sur ce projet de loi important.
Aujourd'hui, c'est une journée importante
pour le Québec. Ce matin, j'ai déposé, au nom du gouvernement, le projet de loi
n° 9, Loi sur le renforcement de la laïcité au Québec, un projet de loi
qui s'inscrit dans le parcours historique du Québec. Depuis plus de 60 ans,
lentement mais résolument, le Québec a déconfessionnalisé puis laïcisé
démocratiquement ses institutions puis son modèle de vivre ensemble. Il y a d'abord
eu, évidemment, les éléments de la Révolution tranquille avec le rapport
Parent. On pense à Guy Rocher, un des architectes du rapport Parent et de la
Révolution tranquille, qui nous a quittés dernièrement. Il y a eu la fin, donc,
des collèges classiques qui étaient religieux, évidemment. Il a fallu attendre
plusieurs années pour avoir ensuite, en 1998, la transformation des commissions
scolaires religieuses catholiques et religieuses protestantes. Il faut s'en
souvenir, en commission scolaire francophone et anglophone, le cours de
catéchèse est devenu Éthique et culture religieuse avant de devenir,
maintenant, le cours Culture et citoyenneté québécoise. Pendant ce laps de
temps là, il y a eu la commission Bouchard-Taylor, avec le rapport qui a
éclairé, je pense, les débats au Québec. En 2017, je salue le gouvernement
libéral qui a fait la Loi sur les accommodements raisonnables. Puis, en 2019,
évidemment, mon collègue Simon Jolin-Barrette, qui a piloté l'important...
l'importante loi n° 21, la Loi sur la laïcité de
l'État.
Depuis ce temps-là, on a continué de
réfléchir. Il y a eu le comité de... de Guillaume Rousseau et Christiane
Pelchat qui, lui aussi, a réellement posé sa pierre, fait avancer les
réflexions. Je les remercie. On a eu l'automne dernier... le printemps dernier,
la Loi sur l'intégration à la nation québécoise, notre modèle qui est venu
renvoyer, dans les limbes de l'histoire, le multiculturalisme au Québec. Et,
cet automne, la loi n° 94, adoptée, il y a
quelques semaines, pilotée, au départ, par Bernard Drainville, puis ensuite, je
vous dirais, travaillée, jusqu'à la fin, par ma collègue Sonia LeBel, qui est
venue toucher la gouvernance, mais aussi, disons-le, la laïcité dans nos
écoles. Ce que j'explique, c'est que c'est un long chemin que nous avons fait
et que nous continuons de faire. Donc, dans la continuité de ce parcours, à ce
moment-ci de notre histoire, c'est important de renforcer la laïcité au Québec
de manière modérée, mais assumée et réfléchie. Tous les sondages le démontrent,
les Québécois sont d'accord avec la démarche. Ils appuient massivement le
gouvernement dans cette avancée. L'actuelle loi sur la laïcité était bonne,
elle était, en fait, excellente. Elle est en quelque sorte le fondement du
modèle, puis il faut maintenant bâtir sur cette fondation. Le contexte évolue
puis, en conséquence, bien, la nation québécoise définit et peaufine son
modèle. Aujourd'hui, elle le renforce.
La loi présentée aujourd'hui s'inscrit donc
dans une démarche de respect des droits individuels, mais aussi des droits
collectifs. Elle mise sur les rencontres et les échanges interculturels pour un
meilleur vivre-ensemble, pour une plus grande cohésion sociale. Au Canada, les
autres provinces n'ont pas fait ce choix, à ce jour, ils n'ont pas fait le
choix de se donner un modèle comme le nôtre. C'est légitime pour eux de choisir
leur modèle, comme c'est légitime pour la nation québécoise de s'affirmer une
fois de plus et d'adopter une vision différente. Sa vision, notre vision du
vivre-ensemble qui est inspirée des valeurs de la laïcité, comme l'ont fait
d'ailleurs plusieurs États européens. Et quels sont ces piliers? Quelles
sont ces valeurs cardinales? Bien, d'abord, la séparation de l'État et des
religions; ensuite, la neutralité religieuse de l'État; ensuite, l'égalité
entre tous les citoyens. Et je pense ici, évidemment, l'égalité hommes-femmes.
Je pense à cette valeur très importante au Québec, et la liberté de conscience
et la liberté de religion que nous voulons protéger aussi. Le nouveau projet de
loi cimentera donc le modèle québécois en renforçant et en allant, cependant,
au-delà de la laïcité de l'État. Nous englobons maintenant, avec ce projet de
loi, l'espace public, les établissements privés subventionnés dans notre
réflexion, en plus de revoir les balises des accommodements religieux pour tous
les employeurs, pas seulement l'État québécois,
Je vais vous... je vais vous détailler les
divers éléments du projet de loi en y allant par catégories pour que ce soit le
plus clair possible. Parlons d'abord du parcours éducatif, vous ne serez pas
surpris que je commence par cet élément important. Lorsque l'État subventionne
un service éducatif, il le cautionne en quelque sorte. Il est donc normal que
les fonds publics tirés des taxes et des impôts des Québécois soient assortis
de conditions. Aujourd'hui, je vous annonce que la laïcité sera désormais une
condition fondamentale pour recevoir du financement de l'État et offrir des
services éducatifs. C'est normal, c'est nécessaire. Je dirais que c'est
parfaitement cohérent avec le... le nouveau modèle québécois, avec la Loi sur
l'intégration à la nation québécoise. Ce qu'on précise, ce qu'on veut, là,
c'est qu'au Québec le gouvernement encourage la mixité et les interactions et
non le communautarisme.
Voici donc des éléments du projet de loi
qui touchent particulièrement le parcours éducatif. D'abord, obligation d'avoir
le visage découvert dans tout le parcours éducatif financé par l'État :
CPE, garderies subventionnées, services de garde éducatifs en milieu familial,
cégeps et universités. Je précise que la loi n° 94, déjà sanctionnée,
couvre déjà les écoles publiques et privées. Ensuite, interdiction de port
de symboles religieux aux membres du personnel de CPE, de garderies privées
subventionnées ainsi qu'aux bureaux coordonnateurs de services de garde en
milieu familial. Lorsqu'il y a interdiction de port de symboles religieux, il y
a chaque fois la clause de droits acquis.
En matière d'accueil de nouveaux
arrivants, interdiction de port de signes religieux aux personnes qui
dispensent un service d'un programme d'accueil ou d'intégration ou, par
exemple, les cours donnés par Francisation Québec, avec la notion de droits
acquis.
Pour les écoles privées subventionnées, eh
bien, elles ne pourront conserver leurs subventions qu'aux conditions
suivantes, trois conditions : pas de rituel ou de transmission de la
religion pendant les heures de cours obligatoires, pendant les cours du régime
pédagogique. Il pourrait y avoir des activités religieuses, mais à l'extérieur
de ces cours, ces activités-là devraient être facultatives et non financées par
l'État; il ne peut plus y avoir non plus de ségrégation, c'est-à-dire de
sélection des élèves ou du personnel en fonction de leurs convictions
religieuses; et, finalement, interdiction du port de signes religieux pour les
enseignants et membres du personnel, avec la clause de droits acquis. Et parce
que les cégeps et les universités sont des lieux d'apprentissage et non des
lieux de culte, il n'y aura plus de locaux de prière dans ces institutions-là,
comme c'est d'ailleurs déjà le cas dans les écoles primaires et secondaires.
Parlons maintenant de ce qui se passe dans
l'espace public. Il y a eu, depuis plus d'un an, des gestes de provocation sous
le couvert de manifestations religieuses. Disons-le, c'est incompatible avec
nos valeurs au Québec, c'est choquant de voir des gens bloquer la circulation,
prendre possession de l'espace public sans permis, sans crier gare, pour
ensuite transformer nos rues, nos parcs, nos places publiques en lieux de
culte. Le projet de loi prévoit donc l'interdiction de ce qu'on appelle les
prières de rue, que ce soit dans les rues, sur les trottoirs, dans les places
publiques ou dans les parcs. Il pourrait y avoir des exceptions, c'est
important de le mentionner. Des exceptions pourraient être autorisées par les
municipalités, mais selon des balises claires prévues dans la loi. Je pense que
c'est une mesure qui va apaiser le climat social pour un meilleur
vivre-ensemble. Dans un autre ordre d'idées, et pour envoyer un message clair
de préservation, la liberté de croyance, mais il y a, dans la loi, des éléments
qui protègent explicitement la liberté de croyance, la liberté de conscience,
la liberté de culte dans les lieux de culte.
À propos des accommodements maintenant, la
loi prévoit un resserrement des balises, des critères qui permettent d'accorder
des accommodements pour motifs religieux. On le fait pour plus de justice et
plus d'équité. Les nouveaux critères s'appliqueront aussi aux organisations et
aux entreprises privées, c'est une nouveauté importante. En plus d'amener
davantage d'équité, comme je l'ai dit tout à l'heure, bien, le projet
facilitera donc le travail et la vie en commun dans les entreprises privées, et
je pense aussi aux gestionnaires de ressources humaines. Ensuite, les demandes
d'accommodement fondées sur le sexe ou le genre de la personne qui offre le
service seront d'emblée refusées, sauf pour un service médical ou un service
qui implique un contact physique direct.
Maintenant, parlons de nos institutions
publiques. Plusieurs mesures vont s'appliquer dans nos ministères et nos
organismes. D'abord, interdiction aux institutions publiques d'offrir
exclusivement un régime alimentaire fondé sur une tradition religieuse ou sur
un précepte religieux, et je précise que cette consigne s'applique aussi dans
les écoles privées subventionnées. Aussi, il ne sera plus permis de mettre en
valeur un signe religieux dans des communications publiques institutionnelles.
Par exemple, lorsqu'il y avait cette fameuse grande affiche à l'entrée de
l'hôtel de ville de Montréal, c'était, je pense, très maladroit. Ce ne sera
plus permis de faire ce genre d'affiche.
Il ne sera plus possible de tenir des
rituels ou des pratiques religieuses dans les institutions publiques. Mais
attention, il y a des exceptions, il y a des endroits qui sont aussi des
milieux de vie, par exemple des résidences étudiantes, à l'intérieur de la
résidence, les gens sont chez eux. Même chose à l'intérieur des CHSLD ou dans
les ressources intermédiaires, par exemple, ce sont des milieux de vie. Dans
les prisons aussi, les gens habitent là, ils ne peuvent pas sortir pour aller
aux lieux de culte. Donc, évidemment, ils pourront faire, je vous dirais, les
pratiques religieuses comme ils le souhaitent. Il n'y aura pas d'ajout de
nouveaux symboles religieux aussi au sein des immeubles des institutions
publiques. Par contre, évidemment, lorsqu'il y a des rénovations ou des
restaurations, on peut restaurer un symbole, mais on n'en ajoutera pas de
nouveaux.
Je conclus en rappelant que les Québécois
veulent que la laïcité soit renforcée et protégée, et la volonté des Québécois
doit être respectée, c'est important. Donc, parce qu'il appartient au Québec,
puis au Québec seul de prendre ses propres décisions sur les questions
identitaires, sur les questions qui définissent son destin, sur les questions
qui définissent son modèle de vivre-ensemble, le projet de loi comporte une
clause de souveraineté parlementaire qui le protègera. Gouverner, c'est être à
l'écoute des gens, c'est aussi s'adapter au contexte et poser parfois des
gestes qui nécessitent du courage. C'est, je pense, ce que nous faisons comme
gouvernement aujourd'hui. La nation québécoise est et demeurera une nation
ouverte, une nation démocratique, une nation avec un parcours historique qui
est remarquable, enviable et envié partout sur la planète, mais une nation qui
peut être très fière de qui elle est et comment elle aménage son vivre-ensemble
pour une meilleure cohésion sociale.
Au nom du gouvernement québécois, je pose
donc, ce matin, un geste d'affirmation nationale en renforçant la laïcité, en
consacrant ainsi tout le chemin parcouru par celles et ceux qui m'ont précédé
depuis la Révolution tranquille, parce que c'est comme ça qu'on vit au Québec
et c'est comme ça qu'on va continuer à vivre ensemble.
Le Modérateur
: Merci,
M. Roberge. On va passer à la période des questions, en commençant avec Louis
Lacroix, Cogeco.
Journaliste
: Bonjour,
M. le ministre. D'abord, sur les écoles privées religieuses, il y en combien?
On parle d'une cinquantaine, je pense, au Québec, autour, là. Est-ce que c'est
ça, le chiffre, grosso, c'est à peu près ça?
M. Roberge : C'est un chiffre
qui circule, mais les mesures qu'on met en place s'appliquent à toutes les
écoles privées subventionnées. Donc, nous...
Journaliste
: Oui, je
comprends, mais vous ciblez davantage les écoles religieuses, parce qu'on
comprend qu'il y a beaucoup d'écoles privées maintenant qui sont rendues
laïques, qui, tu sais, qui... Mais dans les écoles que vous visez, les écoles
privées religieuses, il y en a combien qui, actuellement, donnent des cours de
religion sur les heures régulières? Est-ce que vous avez cette donnée?
M. Roberge : On n'a pas fait
un dénombrement exact et... parce que la loi actuelle n'impose pas les
contraintes ou les balises que nous voulons imposer avec la loi à venir. Donc,
en ce moment, on sait qu'il y a des écoles qui, des fois, sont... ont été
fondées par des congrégations religieuses. Est-ce qu'elles transmettent encore
la foi? Je ne peux pas vous le dire exactement. Est-ce qu'elles le font
vraiment dans du parascolaire? Est-ce que parfois on y fait référence dans le
cadre du cours de français ou d'histoire? Je ne peux pas vous le dire. En ce
moment, c'est parfaitement correct et légal tant qu'elles enseignent le régime
pédagogique, elles peuvent donner des cours ou de la transmission de la foi à
l'extérieur des heures de cours, ou intégrer tout ça dans le cours de français,
maths, sciences, histoire. Au moment où on se parle, il n'y a pas d'enjeu,
donc, on ne peut pas l'avoir mesuré.
Ce qu'on dit, c'est qu'il va falloir
séparer ces choses-là si on veut garder la subvention. Et cette mesure-là
s'appliquera trois ans après la sanction de la loi. Donc, elle sera
vraisemblablement — je ne peux jamais en présumer — mais à
l'hiver 2026, donc, ça s'appliquerait par exemple pour la rentrée 2029. Donc
les gens ont le temps de faire les changements nécessaires et décider :
Est-ce qu'il y a des changements à faire pour garder la subvention? Est-ce
qu'on veut les faire ou pas? Et, si on les fait, très bien, si on ne les fait
pas, bien, à ce moment-là, il y a peut-être des institutions qui vont choisir
de se priver du financement public, ça leur appartient.
Journaliste
: Mais
comment vous allez faire pour savoir si elles cessent effectivement de
transmettre la foi dans les... Est-ce qu'il va y avoir des inspecteurs qui vont
aller dans les écoles? Parce que là... il faut... Tu sais, si... si on dit, par
exemple, qu'on cesse, mais, de facto, on continue à le faire quand même,
comment vous allez faire pour contrôler ça? Ça m'apparaît extrêmement complexe.
M. Roberge : Je ne crois pas
que c'est si complexe, parce qu'au ministère de l'Éducation, à chaque fois
qu'on... qu'on redonne la subvention, qu'on redonne l'agrément, c'est toujours
sous condition. En ce moment, au moment où on se parle, il n'y a pas la
condition de la laïcité, mais il y aura ces conditions-là si la loi est
sanctionnée, donc. Puis on aura trois ans pour voir venir. Mais il y a déjà une
évaluation de ce qui se passe dans les écoles privées en ce moment, et privées
subventionnées. Le ministère de l'Éducation fait déjà ça. Il y a une commission
qui analyse les... les... ce qui se passe dans les écoles. Les écoles doivent
envoyer leurs horaires, doivent envoyer le matériel pédagogique utilisé. Et il
y a un service, je vous dirais, d'enquête et d'inspection au ministère de
l'Éducation. En ce moment, il ne fait pas ces enquêtes-là parce que la loi
n'est pas sanctionnée...
Journaliste : Comment se
fait-il que vous ne le sachiez pas si ça existe déjà?
M. Roberge : Mais on est
équipés pour la faire appliquer. On est équipés pour la faire appliquer.
Le Modérateur : Merci.
Geneviève Lajoie, Le Journal de Québec.
Journaliste : Bonjour. Pour
les... Pour les prières de rue, donc on comprend que ce sera les municipalités
qui pourront dire si c'est... Je veux dire, les manifestations, les prières de
rue seraient interdites, donc, dans les parcs, dans... sur la voie publique.
C'est les municipalités qui vont être en charge de gérer ça, de gérer au cas
par cas les demandes, si quelqu'un... si... si un groupe voulait, par exemple,
faire une manifestation religieuse en public. Est-ce que... Est-ce que ça
donne... ça n'ouvre pas la porte à de l'interprétation? C'est-à-dire, tu sais,
il n'y a pas si longtemps, il y avait quand même des maires qui tenaient encore
à la prière avant le conseil municipal, là. Donc, est-ce qu'on... si un maire,
je ne sais pas, moi, est plus catholique qu'un autre, est-ce que ça ne donne
pas... en tout cas, ça n'ouvre pas la porte à... à différentes pratiques, d'une
municipalité à l'autre?
M. Roberge : Bien, le contrat
social, il est national. Il est dans la loi. Et, dans la loi, vous verrez, les
articles sont suffisamment clairs, c'est balisé. Pour qu'une municipalité
puisse autoriser un événement à caractère religieux, par exemple, dans une
place publique, bien, il faudrait que la demande soit formulée à l'avance, il
faudrait que ce soit une situation qui est exceptionnelle. La municipalité ne
peut l'autoriser qu'au cas par cas. Elle ne pourrait pas donner une
autorisation qui s'applique tous les lundis, tous les mardis ou pour tous les
événements. C'est au cas par cas. Il... Ça ne doit pas troubler l'ordre public,
ça doit respecter les... les chartes, c'est-à-dire, par exemple, l'égalité
hommes-femmes, etc. Donc qu'il y ait des balises suffisamment claires dans la
loi qui dit : Dans telle, telle, telle circonstance, c'est interdit et ça
ne peut pas être autorisé. Mais, si la demande est conforme à ce qu'il y a dans
la loi, si c'est quelque chose d'exceptionnel, de... de particulier, que ça ne
trouble pas l'ordre public, bien, la municipalité, à ce moment-là, pourrait
l'autoriser, mais n'est pas obligée de l'autoriser. C'est aux gens qui sont
directement... le plus près possible du... du terrain à faire ce... cette
évaluation-là.
Journaliste : Il y a, dans
le... dans le... dans le projet de loi, il y a... c'est écrit : «Il
attribue aussi à ce ministre le pouvoir d'émettre des directives à l'égard de
l'application de la Loi sur la laïcité de l'État et de la Loi favorisant la
neutralité religieuse, notamment dans l'espace public.» Qu'est-ce que ça
signifie? Parce qu'il y a un... un long bout, dans le projet de loi, sur
justement les pouvoirs et fonctions du ministre. Qu'est-ce que vous vous
attribuez comme pouvoirs de plus pour... par règlement quant à l'espace public,
là?
M. Roberge : Bien, la... la
loi est suffisamment claire, là, comme on vient d'en parler. Mais, par contre,
il peut y arriver des cas particuliers. Il peut y avoir besoin de précisions au
fil des... des cas d'espèce qui arrivent. Au fil des mois et des années, il est
possible qu'on... qu'on voit apparaître des situations qu'on n'a pas prévues
lors de la rédaction. Puis l'habilitation réglementaire puis la possibilité de
donner des directives vient, je vous dirais, permettre de s'adapter à un
contexte qui peut changer, tout simplement. Mais, au moment où je vous parle,
je n'ai pas... je n'ai pas une... une directive, là, que je suis en train de
rédiger à ce moment-ci. Mais, si elle est nécessaire, si les municipalités la
demandent pour faciliter la mise en œuvre de la loi, on le fera.
Journaliste : Par exemple,
est-ce que cette... cette... ces pouvoirs-là vous permettraient, par exemple,
d'éventuellement passer un règlement pour interdire le visage couvert dans
l'espace public au Québec?
M. Roberge : Je pense que ce
genre de choses là devrait avoir un article de loi très précis. Je... Je ne
pense pas qu'une directive...
Journaliste : Mais ça le
permettrait, là...
M. Roberge : Je ne pense pas
qu'une directive pourrait aller jusque là.
Le Modérateur : Merci. Hugo
Pilon-Larose, La Presse.
Journaliste : Oui. Au Québec,
avec la fréquentation obligatoire scolaire, chaque enfant a la possibilité
d'aller à l'école publique. L'État doit fournir une place à chaque enfant à
l'école publique. Or, en petite enfance, ils sont nombreux, les parents qui
aimeraient bien avoir une place dans un milieu de garde subventionné et qui en
sont incapables. Est-ce que vous créez ainsi deux classes de Québécois, ceux
qui auront la chance, selon votre perspective, d'envoyer leurs enfants dans un
milieu entièrement laïque, et les autres, qui, parce que l'État est incapable
de leur fournir une place, enverront leurs enfants dans un milieu où des
éducatrices pourront porter des signes religieux?
M. Roberge : Je précise que
le projet de loi couvre les CPE mais aussi les garderies privées subventionnées,
je le précise, pour ce qui est du port de symboles religieux. Je précise que,
pour le visage découvert, on couvre aussi les milieux familiaux. Ça, je le
précise aussi. Puis ce que je peux vous dire, c'est qu'on déploie des places,
année après année, encore et encore, pour faciliter l'accès aux parents.
Journaliste : Donc, y aura
deux classes de citoyens, d'accord.
M. Roberge : Bien, ça, c'est
votre interprétation.
Journaliste
: Pourquoi
c'est mon interprétation? C'est-à-dire, un parent qui veut avoir une place dans
une garderie subventionnée et qui n'en a pas, et que ce parent serait attaché
aux valeurs que vous mettez de l'avant avec votre projet de loi, il ne peut pas
en bénéficier.
M. Roberge : Bien, je pense
qu'on déploie suffisamment de places pour penser que les Québécois vont...
pourront accéder à une place qui correspond à leurs valeurs.
Journaliste : Concernant le
régime alimentaire, est-ce que les hôpitaux sont assujettis?
M. Roberge : Oui, les
hôpitaux sont assujettis. Il n'est pas interdit d'offrir un menu qui s'inspire
d'une tradition religieuse, ce qu'on dit, c'est qu'on ne pourrait pas avoir
dans un endroit public seulement un menu comme ça. Donc, il faut qu'il y ait
aussi un menu qui n'est pas inspiré ou qui ne dépend pas d'un précepte
religieux.
Journaliste : ...à votre
connaissance, est-ce que le service de diététique de l'Hôpital général juif, à
Montréal, dont la mission est de maintenir un environnement casher, offre, à ce
jour, des aliments non casher aux patients qui le demandent?
M. Roberge : Je ne peux pas
vous dire si c'est la situation actuelle, mais il va falloir que ce soit le
cas.
Le Modérateur : Merci.
Véronique Prince, Radio-Canada.
Journaliste : Ça va, merci.
Je vais laisser mon collègue, Sébastien Desrosiers...
Le Modérateur
:
Sébastien Desrosiers, Radio-Canada.
Journaliste : Comme c'est
gentil!
M. Roberge : Ça reste dans la
famille.
Journaliste : Bonjour, M.
Roberge. Vous avez dit un mot sur la possibilité d'interdire d'avoir le visage
couvert dans l'espace public. C'est une résolution qu'ont adoptée vos membres
en septembre dernier au congrès, dernier congrès de la CAQ. Pourquoi ne pas
avoir prévu une disposition comme celle-là dans votre projet de loi?
M. Roberge : Oui, ça avait
été un vote très serré. Ce que j'avais dit, au sortir de la salle, c'est qu'il
faut en débattre, il faut... il faut... Ça fait partie, je vous dirais, des
questions que les Québécois se posent. Il fallait l'évaluer. On l'a évalué, on
en a discuté, notamment avec le ministre et son équipe, là, à la Sécurité
publique. On a trouvé que ce n'est pas impossible à appliquer, mais ça posait
des enjeux d'application, puis on a décidé de ne pas aller là. Moi, je répète
que c'est un projet de loi qui est modéré. On aurait pu aller plus loin, dans
d'autres secteurs, mais c'est un projet de loi qui est assumé et, je pense, qui
est au bon endroit par rapport à l'évolution que j'ai expliquée tout à l'heure,
de la société québécoise. Puis il faut faire attention, en matière de laïcité,
c'est un sujet qui est délicat, puis je ne pense pas qu'il faut nécessairement
aller le plus loin possible dans tous les domaines et en toutes circonstances.
C'est important d'être modéré.
Journaliste : Est-ce que vous
pouvez nous donner une idée des difficultés d'application que vous avez
identifiées?
M. Roberge : Bien, on a tout
simplement dit que ça pouvait être difficile à appliquer sur la rue. Pas
impossible, mais difficile à appliquer. Et il y a quand même une différence, je
vous dirais, entre des gens qui se concertent pour organiser une séance de
prières de rue sans autorisation, sans rien, bloquent la circulation, versus
quelqu'un qui circule, tout simplement, et qui porte un symbole. Donc, on a
choisi de se concentrer sur des choses qui pouvaient troubler l'ordre public,
par exemple.
Journaliste : Justement, sur
les prières de rue, vous avez dit constater des gestes de provocation, si j'ai
bien compris. Quels sont ces gestes de provocation là et comment faites-vous
pour dire qu'ils en sont?
M. Roberge : Bien, pour moi,
c'est évident que quand un groupe d'une religion s'installe sciemment devant un
lieu de culte d'une autre religion à répétition pour scander des choses et
faire des prières... pour moi, c'est de la provocation.
Le Modérateur
: Merci.
Thomas Laberge, LaPresse canadienne.
Journaliste
: Oui,
bonjour, M. Roberge. Je voulais revenir sur la question des subventions pour
les écoles religieuses. Au fond, vous dites : Bon, il faut enlever
l'enseignement religieux pendant les heures de cours. C'est ce que je
comprends. Il faut aussi mettre fin à la sélection des élèves et des membres du
personnel basée sur la religion. Bien, corrigez-moi si je me trompe, mais ce
n'est pas un peu ça l'essence d'une école religieuse, par exemple juive, que
les élèves soient juifs?
M. Roberge : Bien, on change
les choses. Donc, vous savez, avec tous les... toute la loi que je vous ai
présentée, il y a des choses qui se faisaient qui ne se feront plus ou il y a
des choses que l'État finançait, qu'il ne financera plus. Donc, s'il y a des
écoles religieuses qui veulent continuer de sélectionner les élèves en fonction
de leur appartenance religieuse, ils vont pouvoir le faire, mais pas avec les
deniers publics, tout simplement.
Journaliste
: Mais au
fond, ce que vous proposez, c'est un peu la fin des écoles religieuses
finalement. C'est ce qui avait été débattu il y a quand même quelques mois.
Est-ce que ce que vous... Ce que votre gouvernement avait fermé la porte, au
fond, c'est ce que vous proposez aujourd'hui, essentiellement. C'est-à-dire, au
fond, les écoles religieuses, si elles veulent rester religieuses, elles vont
devoir être 100 % privées.
M. Roberge : Les écoles qui
veulent sélectionner les élèves en fonction de leur appartenance religieuse,
sélectionner leur personnel en fonction de leur appartenance religieuse,
transmettre la foi pendant les cours devront le faire sans le financement de
l'État.
Journaliste
: Merci.
Le Modérateur
: Valérie
Gaudreau, Le Soleil.
Journaliste
: Oui,
bonjour, M. le ministre. Concernant, bien, toute la question des signes
religieux, notamment dans les centres de la petite enfance, que répondez-vous
aux gens qui ont l'impression que ça vise essentiellement les femmes
musulmanes, qui sont une main-d'œuvre précieuse aussi? Et cette crainte-là que,
peut-être, éventuellement, il y ait une pénurie de main-d'œuvre aggravée par
ces mesures.
M. Roberge : La loi couvre
très, très large. Elle couvre toutes les religions puis un des fondements de la
loi, c'est l'égalité homme-femme, donc l'égalité homme-femme, c'est bon pour
tout le monde, c'est bon pour les hommes aussi. On veut une société pleinement
égalitaire, pas seulement, là, sur le papier, mais dans la vraie vie. Souvent,
les gens font référence à des symboles religieux portés par des femmes, comme
si aucune personne juive ne portait la kippa puis qu'aucune personne de
religion sikhe ne portait le turban puis qu'aucun catholique ne portait de
croix. Je m'excuse, là, mais c'est inexact, là. La loi s'applique à tout le
monde. Puis, disons-le, là, c'est une loi qui s'inscrit dans la lente
déconfessionnalisation du réseau. Ce n'est pas une loi qui est en réaction par
rapport à l'arrivée d'un groupe, il y a deux, trois ans, là. Lorsqu'on a enlevé
le collège classique, là, bien, on a enlevé du pouvoir à des institutions
catholiques. Lorsqu'on a éliminé les commissions scolaires catholiques et
protestantes, c'est les religions catholique et protestante qui étaient en
désaccord. Lorsqu'on a enlevé le droit de faire la prière dans la ville de
Saguenay, juste avant le conseil municipal, ce n'était pas de la catho-laïcité,
ça, là. Donc, je sais qu'il y a des groupes, là, qui aiment bien se poser en
victime de la laïcité, là, mais aussitôt qu'on se décolle un peu puis qu'on
regarde le parcours historique sur des décennies, on voit très bien que c'est
une marche lente, mais assurée, démocratique, réfléchie, qui est une
laïcisation qui touche tous les groupes... pardon, tous les groupes religieux,
là.
Journaliste
: ...dans
la Québec de 2025, vous conviendrez que, mathématiquement, si on parle de la
petite enfance, il y a une majorité féminine d'employées.
M. Roberge : Il y a une
majorité féminine d'employées, par exemple, dans des services de garde. Oui, à
ce moment-ci, effectivement. Mais ce sont des personnes qui parfois arrivent
dans une société en marche puis elles doivent comprendre, toutes ces personnes,
qu'elles arrivent dans une société en marche. Et elles doivent comprendre que
c'est comme ça qu'on fonctionne au Québec puis c'est comme ça qu'on veut
continuer de fonctionner au Québec.
Journaliste
: Merci. Je
vais poursuivre là-dessus, M. Roberge, François Carabin, Le Devoir. Vous
dites donc que vous ne... vous ne visez pas de groupe religieux en particulier.
Ceci étant dit, en interdisant le visage couvert dans... du CPE à l'université,
et quand M. Legault dit : Moi, de voir du monde à genoux dans la rue faire
des prières, je ne pense pas que c'est quelque chose qu'on devrait voir, ça, il
l'avait dit en décembre dernier, est-ce que vous ne... vous ne visez pas une
religion en particulier?
M. Roberge : Non, on ne vise
pas une religion en particulier. Moi, je suis enseignant, puis je suis un
enseignant au Parlement, là, je vais être enseignant toute ma vie, je vais
mourir enseignant, j'ai enseigné 17 ans dans le réseau public. Puis on ne
peut pas enseigner à quelqu'un qu'on ne voit pas, puis la personne ne peut
recevoir des services de qualité si elle ne voit pas l'enseignant. On l'a fait,
là, pendant un petit peu de temps, avec chirurgicaux, pour sauver des vies,
c'est correct, là, mais c'était la pandémie puis c'est derrière nous. Mais,
dans le réseau éducatif, c'est normal, c'est nécessaire, c'est évident qu'on
doit voir nos visages, autant pour l'élève que l'enseignant ou dans des travaux
d'équipe. C'est la base de la communication humaine. Voilà.
Journaliste
: Je veux
quand même vous entendre sur... Parce que tantôt on vous a demandé s'il y avait
eu un dénombrement des écoles religieuses. Vous avez dit que vous n'avez pas
ces chiffres-là. Selon ce que je comprends, vous n'avez pas non plus de
chiffres sur, par exemple, la prépondérance de personnes qui se couvrent le
visage dans les écoles, dans les CPE, dans les universités. Donc, sur quoi vous
basez-vous pour légiférer aujourd'hui?
M. Roberge : Bon. Il y a
quelque temps... c'est monté dans l'espace public, je ne peux pas vous dire...
c'est en mois ou en années, là, il y a une question, là... la question du
financement des écoles privées religieuses qui font de la transmission de la
foi est montée dans l'espace public. Il y a eu des motions à l'Assemblée
nationale. On a commencé à creuser cette question-là parce que, je pense,
c'était une préoccupation des Québécois. Ça a abouti à l'Assemblée nationale
parce que c'était une réflexion des Québécois. On avait commencé à creuser
cette question-là puis on s'est rendu compte qu'il fallait regarder la question
de l'autre côté en disant : Bien, quelles sont les conditions pour
recevoir du financement public? Plutôt que de dire : Est-ce qu'on est
d'accord avec ce qui se passe dans l'école A, B ou C?, établissons un principe
clair qui va s'appliquer à tout le monde. Si vous voulez conserver du
financement public, vous devez répondre à ces critères. Donc, c'est comme ça
qu'on a procédé.
Pour ce qui est d'un dénombrement, là, on
n'a pas fait de dénombrement. C'est juste que c'est comme ça qu'on veut vivre
au Québec. On veut que les gens qui reçoivent des services publics d'enseignement,
dans le réseau éducatif, voient leurs visages et aient une communication
optimale, tout simplement.
Journaliste
: Mais
donc, pour ainsi dire, il n'y a pas de problème... vous n'avez pas pu observer
de problème apparent dans ces deux cas-là?
M. Roberge : Je ne vous dis
pas qu'il n'y en a pas. Je ne vous dis pas qu'il y en a deux ou 130. Si nous
avions envoyé des gens dans les classes des cégeps pour compter les gens, vous
nous dénonceriez en disant que c'est de la stigmatisation, c'est du dénombrement.
Donc, vous ne pouvez pas dénoncer cette opération, qui n'a pas eu lieu, tant
mieux ou tant pis, mais vous ne pourrez pas dénoncer ça parce qu'on ne l'a pas
fait.
Journaliste
: Merci.
M. Roberge : Mais on peut
aussi prévoir. Gouverner, c'est prévoir. Et ce n'est pas... ce n'est pas, je
dirais, saugrenu de penser qu'alors qu'il y a de plus en plus de gens sur la
rue qui se promènent avec le visage voilé, bien, s'il n'y en a pas maintenant,
il va y en avoir bientôt dans les cégeps, les universités. Est-ce qu'on veut
ça? Non. Donc, on légifère.
Le Modérateur
: Merci.
On va passer, je crois, aux questions en anglais, en commençant avec Swidda
Rassy, CTV.
Journaliste :
What the… If you could just explain
again in English what's the motivation behind this bill and what was… what is
it that you saw that made you say : I have to go back to the table… the
drawing board and kind of make the rules tighter.
M. Roberge :
I think it's the simple evolution of
what's happening here in Québec since 1960s. We had what we call «la Révolution
tranquille». We came with secularism first and then «laïcité». We moved with
changing school boards. We had Catholic school board, Protestant school board,
we changed this. We changed programs. We came with «la loi sur les
accommodements raisonnables». We came with «la laïcité de l'État». And we are
simply moving forward, slowly but surely, in a democratic way, through more
secularism and more «laïcité», because we think that, when the State is
neutral, Quebeckers are free.
Journaliste :
And what do you say to people like
Muslim groups, Jewish groups who feel that they're targeted?
M. Roberge :
Well, they're not. We have the same
rules applying to everyone, to every school, to every people, to men, to women,
to people with... people who are Catholic, people who are Muslim, people who
are Jewish. Same rules apply to everybody... everyone, excuse me.
Journaliste :
And just my last question is : Why
tabled this bill now?
M. Roberge :
Because we are... We had a great
reflection. I thought about it right after the first bill, did the Bill 21
saying: Well, was it enough? What are the consequences? We… we saw the
consequences were good. A lot of people who were against Bill 21 few years
after say: Well, I think it's good. Even Pablo Rodriguez said that Bill
21 «amène de la cohésion sociale et de la paix sociale». I'm
sorry, I don't say it in English. So, we thought, so okay, is it enough? If
it's enough, let's keep it like this. Or do we have to go a little further? And
then we… we saw people blocking street, pray in the street, pray in front of
«la cathédrale». And then people… people… When… when I do my grocery, people when
I move through park said: Well, «laïcité» is good, but you should go a little
more, you should go… you should push a little more. It's not normal that our
tax pays for separating people, Catholic with Catholic, Jewish with Jewish,
Muslim with Muslim. It's not normal that… that we pay for this. If they get
subsides, they should respect «laïcité» rules. So, people told us that. So, we
continue our reflection, and we came with a new law.
Le Modérateur
:
Merci. Phil Authier, The Gazette.
Journaliste :
Good day! I just want to ask you for a
clarification, 17.1 in your bill, no institution or body referred to in section
3 may in providing food services offer exclusively a diet based on religious
precept or tradition. Now, did I understand you to say that that means the
Jewish general could not serve kosher meals in… in their hospital setting? Is
that what you're… Just to clarify.
M. Roberge :
They can serve… they can serve kosher
meal, but they will have to serve some other food too, to enlarge the offer.
It's not prohibited. Is it the right one? It's not prohibited to serve kosher
meal, not at all.
Journaliste :
As you can imagine that would be a
problem.
M. Roberge :
Yes, but it's… it's not, it's not.
That's why I say we are moderate. We don't want to prohibe everything, you
know.
Journaliste :
In the «visage découvert» in… from
daycare to university. Would that mean, again that's another example that
people are throwing at me, if a parent wearing a burqa went to a parent teacher
meeting with the… with the teacher, would that person have to remove the… their
face covering or would that… would that apply to them too?
M. Roberge :
They will have to remove it.
Journaliste :
They will. Okay. And would children…
Would there still be allowed Christmas parties and Hanukkah parties in the
school systems under your rules?
M. Roberge :
It depends if those are… can be
considered like... Je vais le dire en français, ça va dépendre si ce
sont, ce que je dirais, des... de la transmission de la foi ou des
manifestations religieuses. On peut souhaiter joyeux Noël à quelqu'un, on peut
chanter une chanson de Noël qui est tout simplement de la tradition sans faire référence
d'aucune manière à la naissance du petit Jésus, comme on dit, là. Dans... Tu
sais, aujourd'hui, quand on dit «Joyeux Noël», on peut penser au père Noël et
aux lutins qui n'ont rien de catholique. Donc...
Journaliste : Donc, le sapin,
mais pas la crèche, c'est ça?
M. Roberge : Mais savez-vous
quoi? Je pense que c'est une belle illustration. C'est une belle illustration.
Journaliste : Il y a
tellement de chants de Noël qui font référence à la religion catholique.
M. Roberge : Mais il y a
quand même une différence entre chanter quelque chose puis faire une
célébration religieuse, faire une prière religieuse, faire la transmission de
la foi. C'est quand même des choses qui sont différentes. Je vais en appeler au
bon jugement puis au raisonnement des gens. Il me semble que c'est assez
évident dans ce cas-là, dans ce cas-là, oui.
Le Modérateur : Cathy Senay,
justement, CBC.
Journaliste :
OK. Mr. Roberge, when we talk about
faces uncovered, including children in day cares, what are you worried about
for children having their faces covered? And did you see some children having
their faces covered by a religious symbol?
M. Roberge :
I didn't went on day care to see and
look and...
Journaliste
: ...
M. Roberge : ...made a survey. I'm just saying that it's a good idea to seize
the opportunity with a bill like that to prevent something. So, that's it,
simply. It's as simple as that. We want to prevent some mistake before they are
done.
Journaliste :
And you want to prevent religious
influence with subsidized day cares and public day cares having, like,
educators not wearing religious symbols. But you have a grandfather clause for
the employees that are already there, so you have... I mean, you are not going
to... your day care is not going to be free of religious symbols. It's going to
take a while.
M. Roberge :
I think it's normal on that delicate
subject to move gradually. And I don't want to... to... Comment on dit ça? Je
ne veux pas enlever tout simplement des emplois à des gens qui travaillent
déjà. Je veux clarifier les règles du vivre-ensemble pour l'avenir. C'est pour
ça que la clause grand-père ou la clause de droit acquis est importante. On
prend des décisions qui sont importantes, qui sont courageuses, mais on veut le
faire dans le respect des personnes qui sont sur le territoire québécois, qui
travaillent. Et donc c'est un changement qui va être graduel, mais c'est... Un
changement important comme ça, ça ne se fait pas je vous dirais, de manière
brusque.
Journaliste
: OK. One
last...
M. Roberge : Excusez-moi de ne
pas... de vous le dire en français, mais je veux... C'est tellement délicat. Je
ne voudrais surtout pas envoyer un mauvais message parce que mon anglais n'est
pas parfait.
Journaliste
: OK. And one last question on
religious... on accommodations for religious grounds. Can you give us an
example for public sector employees to see his or her request being rejected?
It seems that you want, like, the rules to be stricter.
M. Roberge : Je vais y aller
encore en français, si vous permettez.
Journaliste
: Bon. OK.
M. Roberge : Ce n'est pas mon
habitude toujours, mais je vais le faire quand même...
Journaliste
: Ça va, je
comprends.
M. Roberge : ...parce que
c'est trop important, puis là on parle de termes peut-être juridiques. Au
moment où on se parle, la loi nous dit que, si c'est plus que... attendez un
petit peu, je vais le dire comme il faut. Si c'est plus que raisonnable... Non,
je vais y aller avec la nouvelle règle. OK. La nouvelle règle précise qu'on peut
refuser de donner un accommodement religieux à quelqu'un si ça impose à
l'entreprise ou à l'organisme une contrainte qui est plus que minimale. Si la
contrainte est minimale, c'est-à-dire vous me demandez un congé pour une fête
religieuse, j'ai 300 employés, deux personnes me demandent ce congé, je
trouve facilement quelqu'un pour vous remplacer, ces personnes-là ne sont pas
pénalisées, la production de l'entreprise, que ce soit une production de biens
ou une production de services, n'est pas impactée, c'est une contrainte qui est
minimale, je ne peux pas vous refuser cette demande d'accommodement. Mais, si
80 personnes sur mes 200 me demandent ce même jour de congé et que, là, ça
fait une contrainte pas mal plus que minimale pour être capable de trouver 80 remplaçants
dans une entreprise de 200, je suis obligé de forcer des gens à rester ou alors
je suis obligé d'arrêter la production, que ce soit une production de biens ou
une production de services, la qualité de service à la clientèle est touchée,
là, on n'est pas dans la contrainte minimale. À ce moment-là, comme entreprise,
je peux dire : Bien, écoutez, tu me demandes quelque chose et ça m'amène
une contrainte au-delà d'une contrainte minimale, je peux accepter de la
donner, mais je peux aussi accepter de la refuser selon le nouveau critère.
Voilà, voilà un exemple, je vous dirais, je pense, suffisamment concret, et ça
s'applique autant dans le réseau public que le réseau privé.
Journaliste : Ah! OK, parce
que moi, je voyais le réseau public, ici.
M. Roberge : C'est une nuance
importante. Cette nouvelle règle s'applique autant à l'État qu'aux entreprises
privées. Donc on sort de la simple laïcité de l'État, la règle que je viens
d'exposer sur les accommodements, certains ont dit accommodements raisonnables,
mais comme ils ne sont pas toujours raisonnables, je vais juste dire des
accommodements pour motif religieux, ça s'applique aussi aux entreprises
privées. Et je me souviens d'avoir eu une conversation avec le ministre du
Travail qui disait que ce sera vraiment, vraiment bienvenu, parce que beaucoup
d'entreprises interpellent le ministre du Travail en disant que la situation
actuelle est difficile pour plusieurs entreprises qui sont comme obligées, en
ce moment, de donner des accommodements et que ça pose des enjeux, en ce
moment, dans les entreprises. Donc, avec ce projet de loi, nous allons
répondre, je pense, à beaucoup de préoccupations et je vous dirais, avoir
quelque chose de beaucoup plus raisonnable. Voilà.
Le Modérateur
: Merci. Dan Spector, Global.
Journaliste
: For the prayer rooms that currently exist at schools, you know,
Concordia or Dawson, how do you see things playing out in the coming months,
years? For thoses rooms and the hundreds of students that are currently using
them?
M. Roberge :
Well, there will be some change, of
course, because those prayer rooms won't be allowed anymore if the law is voted
during this winter or this… this spring. Cegeps and universities are not
temples or churches or those kind of places. So… you know, slowly, slowly,
because we wanted to accommodate and accommodate and accommodate, we went too
far. And people in Quebec said: Really? We want this? And they said no, it's
not normal, so we changed the rule, we changed the law and those prayer rooms
will have to be closed and used for… university purposes.
Journaliste :
And how complicated do you see it, as
to enforce some of these many previsions, it seems, you know, there's a lot of
tentacles that will be needed to go out into these different institutions to
make sure they're following the rules. Do you worry about enforcement?
M. Roberge :
No, because in Quebec, when I say :
this is our way of living, here, in Québec. C'est comme ça qu'on vit au Québec,
we are... I think we are... a place when we can discuss, debate and… debate.
And question, and then again… and push a little further our reflection. But at
the end, we respect our institution, we respect laws. And I think that every
Quebecer should be proud of this, should be proud of our institution, our…
about the way we… we think before we act… and people… at the end of the day,
I'm sure that people will follow the law.
Journaliste :
And I'm just curious, I'm thinking
about the many, you know, Jewish schools in Outremont, for example, I would
imagine they will… there's no chance they'll keep getting any funding from the
government under this law, right? Is that OK with you?
M. Roberge :
I hope that they will use three years
delay, we've decided to put on the law to think, to have a reflection with the
parents, with the community and to see what they want to do. It's not, it's not
my decision, it's their decision. Do they want to change? Do they want keep
doing the same as they do? I think that the fact that we gave three years shows
that we want the reflection to be done, and, so, they have the time to
understand really what's in the law and then decide what's better for them and
what's better for the community.
Le
Modérateur : Comme on n'a pas fait une heure encore, je vais prendre
une dernière petite demande de précision, je pense qu'il y en a trois, donc, en
commençant avec Valérie Gaudreau.
M. Roberge : Je vais essayer
d'être bref.
Journaliste : Oui, bien,
effectivement, juste revenir un peu sur les dernières réponses à mon collègue,
ici, en anglais, donc par rapport aux locaux de prière, là, vous dites, bon, il
n'y a pas de droits acquis là-dessus, là, ils vont fermer littéralement. Est-ce
qu'ils sont éligibles au délai de trois ans ou ils ferment dans un délai très
rapide, là, les locaux qui sont mis à la disposition pour la prière?
M. Roberge : Non, il n'y a
pas de délai de trois ans pour les locaux de prière.
Journaliste : Donc à la
prochaine rentrée?
M. Roberge : Vraisemblablement
pour la prochaine entrée, là, je regarde mon équipe et je pense que c'est pour
septembre 2026. Oui, merci, M. le secrétaire général.
Journaliste : Et dans le
caractère, encore là, vous dites on n'a pas envoyé d'équipes, là, pour
dénombrer, parce que les journalistes vous auraient dit que vous étiez à la
chasse aux dénombrements, par ailleurs...
M. Roberge : Assurément.
Journaliste : Objectivement,
quand même, il y en a combien dans les cégeps et les universités? Est-ce que
chaque cégep université est doté de locals de prière à l'heure actuelle?
M. Roberge : Je... Non, je
ne... ce n'est pas chaque cégep et université. On traite de ce sujet-là dans le
rapport Pelchat-Rousseau, je ne sais pas s'ils ont fait un dénombrement, mais,
encore une fois, la question, pour moi, n'est pas de savoir s'il y en a deux ou
22. La question est de savoir est-ce souhaitable? Je pense que la réponse à
cette question, c'est non. Donc deux ou 22, même combat.
Journaliste : Mais, vous
permettrez quand même que, deux ou 22, ce n'est pas neutre pareil parce que
vous dites quand même... on s'entend qu'il y a des gens qui... ça peut
stigmatiser quand même des gens, dire si c'est juste deux, bien c'est quand
même écrit dans un projet de loi, puis il y a des gens que ça peut indigner,
qui, eux, vont penser qu'il y en a 222.
M. Roberge : Bien, écoutez,
moi, je ne suis pas maître des perceptions des uns et des autres, ce que je
dis, c'est que nos cégeps et nos universités, c'est des lieux d'apprentissage,
ce n'est pas des lieux de culte. C'est la base de la réflexion, c'est ça. Puis
derrière ça, il y a aussi le fait que, de manière générale, les taxes et impôts
des Québécois ne servent pas à des manifestations religieuses. Or, si on paye
des locaux, on le fait de manière détournée aussi. Ce n'est pas... ce n'est pas
l'intention. Tout simplement, tout simplement. Les gens au cégep, à
l'université, peuvent, les élèves comme les professeurs peuvent continuer de porter
des symboles religieux à condition qu'on voie le visage, mais ils peuvent
continuer de porter des symboles religieux s'ils veulent des symboles
religieux, ils continueront de le faire. Au primaire et au secondaire aussi,
hein, les élèves, de notre point de vue, peuvent continuer de porter des
symboles religieux, là, je le précise, là. Mais il y a quand même une
différence entre ça et transformer l'école en lieu de culte. Tu sais, c'est...
différence entre ce que je porte, puis ce que je fais, puis après ça, on se
regroupe, puis il y a une forme d'exclusion là-dedans. C'est notre local, ce
n'est pas le vôtre, c'est pour les hommes, ce n'est pas pour les femmes. C'est
contraire au vivre-ensemble, puis à la cohésion sociale. Nous, on veut du vivre-ensemble,
de la cohésion sociale, de la paix sociale. On veut un apaisement.
Le Modérateur : Merci.
Hugo-Pierre Larose.
Journaliste
: Ma
question elle sera peut-être très technique, je fais référence au
chapitre III de la loi, l'article 10.3, dans la section pratique
religieuse dans certains lieux, à la page 11.
M. Roberge : Oui.
Journaliste
: J'essaie
de, puis corrigez-moi si je me trompe, ça se peut que c'est très technique, ça
fait que je le comprends mal, là, j'essaie de voir si ce qui est écrit là ne
permet pas de faire de façon détournée ce qui est interdit de faire autrement
par rapport aux locaux de prières, c'est-à-dire qu'on voit qu'il est inscrit
que «est toutefois permise la pratique religieuse destinée aux élèves
fréquentant l'organisme», bon, on peut comprendre, donc, ça concerne entre
autres les écoles, «quand c'est dans le cadre d'activités facultatives, en
dehors des heures consacrées aux services éducatifs prévus aux régimes
pédagogiques». Est-ce que, formulé ainsi, ça permettrait, je vais prendre un
cas de figure qui n'existe pas, là, mais à un groupe étudiants qu'on va appeler
les musulmans de Concordia, de demander l'accès au local 10.4 à
l'extérieur des heures de cours pour faire de la prière.
M. Roberge : Je crois bien
que l'article auquel vous faites référence, puis je regarde en même temps mon
secrétaire général, ça concerne les écoles privées religieuses, primaire et
secondaire ici. Là, on ne parle pas de cégeps et d'universités, là.
L'article 10.3, on est primaire, secondaire, et ce que ça dit, c'est
qu'une école privée, subventionnée, ne pourra plus sélectionner les élèves en
fonction de leur religion, sélectionner les profs en fonction de leur religion,
les profs nouvellement embauchés ne pourront pas porter de symboles puis ils ne
pourront pas transmettre la foi, ou faire des pratiques, ou des messes, ou
enseigner je ne sais quels livres religieux pendant les cours spécifiques. Par
contre, il pourrait y avoir, comme il y a du soccer, de l'impro puis du hockey
cosom, une activité religieuse sur l'heure du dîner ou après l'école, à
condition qu'elle soit facultative et non financée par l'État. C'est là que je
dis qu'il faut être modérés aussi puis qu'il ne faut pas non plus pousser le
bouchon trop loin. C'est comme ça que je le dirais.
Journaliste
: Mais ça
ne concerne pas... donc, ça ne concerne pas les cégeps...
M. Roberge : Non, ça...
l'article... mais c'est très bien que vous posiez la question, parce qu'il y a
beaucoup d'articles là-dedans là... l'article que vous soulevez concerne les
écoles primaires, secondaires religieuses. Dans les cégeps et les universités,
il n'y a plus de locaux de prière. Par contre, par exemple, un cégep qui a une
salle de spectacle attenante au cégep... des fois, même, c'est une manière de
se financer... elle pourrait être louée à un groupe religieux, là, qui fait, je
ne sais pas trop, là, moi, un événement le samedi ou le dimanche, mais on ne
parle pas d'un local de prière, là, ouvert à la semaine longue, là.
Le Modérateur : Merci.
Geneviève Lajoie.
Journaliste : Merci. M.
Roberge, petite précision sur la clause de droits acquis. Est-ce que je
comprends bien qu'à compter d'aujourd'hui donc, les gens qui sont embauchés,
ils devront retirer leurs signes religieux dès que la loi sera sanctionnée? Et
pourquoi avoir décidé de rendre ça rétroactif au dépôt du projet de loi?
M. Roberge : Oui, c'est à
compter d'aujourd'hui, et c'est la démarche qu'on fait je dirais, par cohérence
législative. C'est exactement comme ça qu'on a procédé en 2019, avec la loi n° 21, c'est comme ça qu'on a procédé plus tôt cette année
aussi, avec la loi n° 94. Donc, c'est au moment du
dépôt de la loi que l'on dit : Bien, si vous êtes à l'emploi à ce
moment-là, vous avez la clause de droits acquis. Si vous n'êtes pas à l'emploi
à ce moment-là, si vous êtes embauché par la suite, vous n'avez pas la clause
de droits acquis.
Journaliste
: Au dépôt,
pas à l'adoption.
M. Roberge : Au dépôt, pas à
l'adoption. Le dépôt. Donc, aujourd'hui, comme je vous dis, c'est exactement ce
qu'on a fait avec la loi n° 21 et avec la loi n° 94. Donc, on reprend le même modus operandi.
Journaliste : ...une dernière
précision, M. Roberge.
M. Roberge : Oui, une dernière
petite chose.
Journaliste
: Vous
dites, dans la... dans la section sur les prières de rue : «Aucune voie
publique ni aucun parc public ne peut être utilisé à des fins de pratique
religieuse collective». Quelqu'un qui prie dans la rue, tout seul, pourrait
encore le faire. C'est ce que je comprends de...
M. Roberge : Oui. On parle...
on parle, là, de... d'un mouvement concerté, là, on ne parle pas d'une
personne, là, qui s'arrête sur le bord du trottoir, fait sa prière, peu importe
sa confession religieuse, là. On parle de : on s'accapare un lieu public,
puis on en prend possession, puis arrive à une espèce de processus d'exclusion,
des fois, on entrave la circulation, etc. C'est ça qui est visé.
Journaliste : Je vous... je
vous demande ça parce qu'il y a des exemples de personnes qui, par exemple,
dans la rue, vont, je ne sais pas, moi, dire que Jésus revient sur Terre, ou
quoi que ce soit. Est-ce que... est-ce que ça, c'est... c'est une... c'est
une... là, je comprends que ce n'est pas une pratique de la religion
collective, là... est-ce que cette personne-là aura encore le droit de...
M. Roberge : Je vais vous
répéter qu'on parle d'un mouvement...
Journaliste
: OK. Très
bien.
M. Roberge : ...collectif
concerté, qui, à terme, entrave des gens. Mais là on va... on va s'en garder un
peu pour l'article par article.
Journaliste : C'est deux, et
non plusieurs, collectif?
M. Roberge : On va s'en
garder un petit peu pour l'article par article, quand même, là, ça ne fait que
commencer.
Je vous remercie pour vos questions, ça a
clarifié beaucoup les choses. Bonne journée.
Le Modérateur : Merci. C'est
ce qui met fin à cette conférence de presse.
(Fin à 12 h 58)