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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, December 9, 2025, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

10 h 28 (version non révisée)

(Dix heures trente minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. C'est une froide journée au Québec, il fait moins 20 degrés. Est-ce qu'il faudra s'inquiéter à chaque fois que ça va arriver cet hiver?

La nouvelle rapportée par Thomas Gervais sur le site de Radio-Canada nous inquiète à deux moments. On est passé proche d'un délestage majeur le 3 et le 5 décembre dernier. C'est une information qui est capitale. Ça pose la question de la capacité du réseau d'Hydro-Québec pour desservir l'ensemble de ses clientèles. Ça pose la question aussi de la transparence d'Hydro-Québec. La semaine dernière, on a parlé de l'attribution des mégawatts. C'est une donnée qui demeure secrète avec ce gouvernement. On ne sait pas combien il en reste, on ne sait pas quels sont les critères qui guident l'attribution. Ajoutons aujourd'hui une inquiétude sincère de notre formation politique sur la capacité de servir l'ensemble du réseau québécois.

Alors, imaginez, le 3 décembre, il faisait moins 17, le 5, c'était moins 24, il fait à peu près moins 20. Je pense que le gouvernement, la ministre en tête et Hydro-Québec nous doivent des explications aujourd'hui pour rassurer la population. S'il y a un plan de délestage, à qui on va demander d'avoir des sources alternatives ou de restreindre sa capacité? C'est un enjeu qui touche l'ensemble des Québécois et on voulait partager avec vous aujourd'hui et avec les Québécois et Québécoises une sincère inquiétude sur ce qui est rapporté ce matin et qui est d'une importance capitale.

M. Arseneau : Parlant de délestage, il y a un délestage qui n'a pas été fait, c'est dans Santé Québec. Vous savez que notre plus grande crainte, c'était qu'on crée une mégastructure puis qu'on investisse dans la gestion plutôt que sur le plancher dans les services aux citoyens, aux usagers, aux patients du Québec. Et voyez le résultat, là, le nombre de cadres supérieurs augmente encore à Santé Québec. On voit que, malgré l'engagement du ministre en mars dernier que l'on réduise le nombre de fonctionnaires qui était déjà beaucoup trop élevé à Santé Québec de 20 %, ça a augmenté de 40 %. Donc, le gouvernement a créé cette espèce de Frankenstein qui, maintenant, là, décide lui-même de son développement, de sa croissance, sans égard évidemment aux services rendus aux Québécoises et aux Québécois.

Ça fait deux ans qu'on nous a enfoncé le projet de loi n° 15 dans la gorge en disant que ça allait améliorer le système de santé, qu'il serait plus humain, plus décentralisé, plus performant, puis on voit que c'est tout le contraire. C'est un échec monumental de la part du gouvernement, surtout lorsqu'on parle de l'augmentation des ressources en matière de gestion, du dédoublement, en fait, du ministère avec Santé Québec, avec aucun résultat en bout de ligne. On est prêts à prendre vos questions.

Journaliste : M. Bérubé, pensez-vous que votre chef, qui est dans le trouble depuis une semaine pour des commentaires plus ou moins bien mesurés, devrait résister à la tentation de commenter tout sur tout comme il lui plaît?

M. Bérubé : Alors, Paul St-Pierre Plamondon est un homme sincèrement engagé, honnête et franc. Il explique ses positions, il accorde des entrevues. Il l'a fait la semaine dernière, mais il le fait en toutes circonstances. Alors, c'est l'homme qu'il est, il est entier. Et c'est un politicien qui est différent des autres, j'en conviens, mais, manifestement, les Québécois le suivent et s'intéressent à son action, on a vu l'a semaine dernière. Le meilleur résultat pour le Parti québécois en 15 ans, c'est beaucoup grâce à lui. Alors, il s'est exprimé à Tout le monde en parle, un entretien serré, puis, je pense, ça a été salutaire pour préciser sa pensée, il a parlé à des acteurs, actrices du monde culturel, et je pense que ses explications sont bien plus complètes que je pourrais les compléter moi-même.

Journaliste : ...s'installe une perception que c'est un monsieur hautain?

M. Bérubé : Non. Moi, je le connais en privé puis je le connais en public, et, depuis le début, depuis le jour un de son engagement en politique, au contraire, il gagne à être connu. C'est quelqu'un de sensible, qui écoute, qui est capable de dire...


 
 

10 h 33 (version non révisée)

M. Bérubé : ...dire quand les choses méritent d'être corrigées. Il l'a fait dimanche, alors j'ai confiance en lui et toute l'équipe aussi. Puis, manifestement, encore hier, j'étais avec lui, quand on croise des gens, il y a une sincère curiosité qui devient de l'adhésion, et autour de lui se fait un rassemblement. Vous avez vu même une démonstration ce matin dans Le Devoir, de l'organisateur d'une autre formation politique qui souhaite aider à la réalisation de notre grand projet.

Journaliste : Mais vous, vous avez quand même beaucoup de relations personnelles dans le milieu artistique. Est-ce que vous...

M. Bérubé : Surtout une.

Journaliste : Mais vous en avez quand même plusieurs, on vous voit régulièrement, là, dans les pages culturelles. Est-ce que vous avez eu des échos, est-ce qu'on vous a transmis des commentaires sur les... Donc, vous, vous avez reçu des commentaires à propos des déclarations de... Ils étaient à quel effet?

M. Bérubé : Ils m'ont dit de ne pas les dire si on me posait la question.

Journaliste : Mais donc vous en avez eu.

M. Bérubé : Bien sûr. Évidemment.

Journaliste : Pensez-vous qu'avant de faire des commentaires rapides, M. St-Pierre Plamondon devrait davantage consulter ses députés... son équipe?

M. Bérubé : Ah! il le fait. Il le fait... toute petite équipe.

Journaliste : Bien, je n'ai pas l'impression que, quand il a tweeté le soir, sur la vacuité et l'à-plat-ventrisme, qu'il a...

M. Bérubé : M. Lacroix, personne n'est à l'abri de ça.

Journaliste : Je sais, je sais que personne n'est à l'abri de ça, et d'ailleurs il y a d'excellents cours qui se donnent pour savoir comment... des situations... prévenir des choses comme ça.

M. Bérubé : On est une petite équipe, on est juste six, on a le loisir de se consulter et de se parler souvent. C'est vraiment collégial, je veux dire, il n'y a pas de hiérarchie, là, on travaille ensemble dans la même équipe. Il a fait ce message-là. Il regrette les termes utilisés et il regrette son interprétation, mais il assume, je veux dire, il ne va pas se défiler là-dessus.

Journaliste : Est-ce que le chef doit faire attention à l'émotivité? Est-ce que... émotif, votre chef? C'est-tu quelque chose sur lequel il doit travailler?

M. Bérubé : J'espère qu'il a des émotions, qu'il est sensible.

Journaliste : C'est différent, avoir des émotions et être émotif.

M. Bérubé : Bien, moi, j'aime l'être humain qu'il est et je pense qu'on est nombreux dans ce cas-ci. Alors, sur la durée, écoutez, là, j'ai fait le calcul. En 2022, quand je me suis présenté devant vous la dernière fois avant l'élection, je devais être le seul député. Après, on était trois, on a fait le travail, on était un petit pourcentage. On est maintenant à 39 %, c'est une progression de 24 points, je veux dire, c'est beaucoup grâce à lui.

Journaliste : Est-ce que c'est dangereux pour un chef d'avoir cette particularité d'être émotif?

M. Bérubé : Bien, je pense que tout le monde est émotif, doit avoir des émotions. Et puis moi, je pense que de juger l'action de Paul St-Pierre Plamondon uniquement sur cet enjeu-là ne rend pas justice à son action.

Journaliste : ...au-delà de l'émotion,là, d'utiliser l'insulte pour lancer un débat aussi légitime, est-ce que ça fait débat? Est-ce que c'est une bonne stratégie?

M. Bérubé : Il s'est exprimé, puis je n'ajouterai rien là-dessus, je veux dire, je suis assez convaincu que vous avez tous écouté cette entrevue-là.

Journaliste : Est-ce que vous pensez, M. Bérubé, qu'avec les déclarations de M. St-Pierre Plamondo là... on voyait ces derniers temps, là, des jeunes artistes qui s'affichaient ouvertement pour la souveraineté. Est-ce que vous pensez que les propos de M. St-Pierre Plamondon ont torpillé cet élan-là?

M. Bérubé : Non, pas du tout. Pas du tout. J'en connais, puis vous avez évoqué vous-même que je connais bien des gens dans le milieu artistique... je veux dire, les artistes, à l'image de la société québécoise, ont des opinions variées sur les enjeux politiques, sur les sensibilités politiques. Ce n'est pas homogène. Alors, oui, on a eu des échanges avec tout le monde, mais, je veux dire, une fois que ça, c'est dit, on passe à autre chose, il y a beaucoup à faire.     Par contre, ce que je peux dire, je suis assez convaincu qu'on aura la meilleure plateforme en culture, et ça...

Journaliste : ...

M. Bérubé : J'y arrive, j'y arrive tout de suite, juste terminer, brièvement. Je pense que la meilleure contribution qu'on peut avoir en collaboration avec le monde artistique, c'est d'avoir la meilleure plateforme possible pour 2026. On y travaille déjà, et c'est ça qui va le plus parler, je pense, pour le monde artistique.

Journaliste : ...lobby des chauffeurs inc., à Ottawa, qu'est-ce que vous avez pensé des révélations du bureau d'enquête?

M. Arseneau : C'est vraiment très, très inquiétant. Vous savez, le phénomène «Chauffeur inc.» nous inquiète depuis déjà plusieurs mois, on l'a dénoncé. On a demandé des actions du gouvernement du Québec, mais également d'Ottawa, on doit agir là-dessus. Et le gouvernement faisait mine de vouloir agir. Là, on apprend qu'il fait l'objet d'un lobbyisme important, d'une proximité entre les lobbyistes et le premier ministre. Alors, évidemment, on jugera aux résultats, là, des décisions gouvernementales fédérales, mais il y a quelque chose là qui est extrêmement préoccupant dans la mesure où c'est la sécurité, la santé, la vie des gens qui est à risque, avec le phénomène...

Journaliste : ...enregistré, non plus, comme lobbyisme.

M. Arseneau : Bien, en fait, si on déplore la question des chauffeurs inc., c'est que bien souvent, ils n'ont pas les permis et la formation pour...


 
 

10 h 38 (version non révisée)

M. Arseneau : ...que leurs lobbyistes ne soient pas non plus enregistrés, c'est un peu du même ordre. Donc, c'est d'autant plus un signal d'alarme pour le ministère. Je pense que l'équipe d'Enquête fait œuvre utile en révélant ces choses-là. Et le gouvernement devra répondre, puis je vais laisser à mes amis du Bloc questionner là-dessus.

Journaliste : Quant à vous avoir devant le micro, là, là il y a vraiment beaucoup de lettres d'envoyées par des GMF, là, on approche la cinquantaine. Est-ce qu'on est de nouveau dans une campagne de peur ou il y a un fond derrière ça? Parce que rappelez-vous, il y avait déjà eu des lettres qui ont été envoyées à l'automne, ça s'est calmé. Là, on est en négociations, puis il y a encore plein de lettres, là. Est-ce qu'on... Est-ce que les... la Fédération des omnipraticiens est dans une campagne de peur encore?

M. Arseneau : Bien, moi, j'ai rencontré plus d'une trentaine de... de médecins qui viennent d'un peu partout à travers le Québec, et le message, là, il est convergent et il n'est pas téléguidé par les fédérations. C'est uniquement les médecins, moi, ceux avec qui j'ai été en contact, qui voient leur pratique menacée parce que le gouvernement a bâclé une loi qui leur fixe des objectifs qui sont considérés comme inatteignables, sans avoir les moyens de... d'atteindre ces... ces objectifs-là, par exemple, de... de prise en charge et de performance.

Mais, au-delà de ça, bien, il y a tout le contexte de... de la guerre contre les médecins. Et je trouve intéressant de voir qu'en fin de semaine beaucoup ont commenté l'article de Francis Vailles sur les effets réels des modifications du mode de rémunération qui correspondent... en fait, les... les faits qu'il a révélés correspondent exactement à ce que les médecins nous disaient, c'est comment pouvez-vous espérer que l'on... on en fasse davantage sans avoir une... une médecine, là, à rabais, une médecine «fast-food» et que l'on nous impose si on... on poursuit nos... notre pratique médicale comme on le fait actuellement, une baisse de 35 %, là, tu sais, de... de salaire. Il n'y a personne... Le gouvernement, je vous le rappelle, là, le... le gouvernement lui-même s'est octroyé, à travers... une loi, aux députés une augmentation de 30 %. Et là on dit : Bien, les médecins, il faudrait qu'ils en fassent plus, mais on va couper leur salaire de 25 % à 35 %. Qui répondrait positivement à cette demande-là?

Et là on est devant une perspective où le gouvernement a adopté une loi sous bâillon. Et, pour défaire cette loi-là d'ici la fin de la semaine, il y a une perspective d'un nouveau bâillon pour corriger le premier bâillon. Alors, il y a quelque chose là-dedans qui est complètement absurde, qui est le résultat d'une gouvernance à la petite semaine. Le gouvernement s'est visiblement gouré en pensant qu'il allait pouvoir agir de façon coercitive pour changer toute la pratique médicale, au-delà du mode de rémunération, avec lequel on est d'accord. Mais, à un moment donné, là, il... le compte à rebours est commencé. On semble avoir encore quelques jours pour négocier.

Journaliste : ...ma question était plus simple... est-ce qu'on est dans...

M. Arseneau : Oui. Mais... Mais moi, j'en profite pour faire mon exposé sur la santé et me vider le cœur là-dessus parce que je trouve que c'est les patients, en bout de ligne, qui vont payer pour. La réponse, c'est que les médecins, ils écrivent parce qu'ils croient véritablement que la pratique médicale est menacée. Puis, à ce que je sache, il n'y a pas de mouvement concerté. Il y a des médecins qui voient le compte à rebours arriver, qui doivent prendre des décisions sur le maintien de leur pratique ou de leur clinique, le financement des GMF n'est pas assuré. On dit qu'on va probablement arriver avec quelque chose qui va les rassurer. Mais, les premières versions, c'est... c'est exactement le contraire. Le gouvernement fonctionne, navigue à vue. Puis, pendant ce temps-là, on paie des avocats à 1.8 million de dollars pour pouvoir négocier ce que le gouvernement a bâclé dans un projet de loi improvisé. Alors, si le gouvernement se préoccupe beaucoup, là, du salaire des médecins, il se préoccupe pas mal moins du salaire des avocats qu'ils engagent pour pouvoir négocier quelque chose qui est complètement... qui est un grand gâchis.

Journaliste : ...un lien avec l'implication du... du premier ministre? Parce que, là, ce n'est pas une ou deux rencontres, là, c'est... c'est trois à quatre rencontres maintenant directement avec les présidents de fédérations.

M. Arseneau : J'espère qu'il y a un lien avec le rôle du premier ministre.

Journaliste : ...c'est ça, que la... la soupe est pas mal trop chaude en ce moment, là?

M. Arseneau : Le premier ministre a mis le feu à la... au réseau, puis maintenant, là, il agit comme le pompier pyromane. Bien, j'espère, à un moment donné, que ça va pouvoir calmer un peu le... le feu qui couve actuellement, les négociations. Mais on ne va pas applaudir le... le grand manitou du gâchis gouvernemental, c'est-à-dire le premier ministre lui-même. Je ne pense pas...

Journaliste : ...M., Mme à l'école, est-ce que vous pensez, M. Bérubé, que Sonia LeBel devrait montrer un peu d'ouverture pour les quelques professeurs non-binaires qui existent dans le réseau puis leur permettre de se faire appeler profs?

M. Bérubé : Non, je pense, c'est la bonne décision. J'ai... Bien, c'est... c'est en concordance avec ce qu'on dit depuis sur ces questions-là. J'ai lu... J'ai lu votre texte, beaucoup d'éléments intéressants sur les orientations de... de la ministre. C'est la première fois que c'est des orientations claires. On les avait demandées il y a quelques semaines. Je... Je vais me permettre de noter un élément dans votre texte, si vous le permettez, sur la question des états généraux, qui pourrait aborder notamment cette question, peut-être. La ministre dit : On ne peut pas faire ça en fin de mandat parce que ça...


 
 

10 h 43 (version non révisée)

M. Bérubé : ...ça fait que ça rendrait les choses très politisées. Ça devrait être un prochain gouvernement. Je pense que la même logique s'applique pour un projet de constitution. Alors, je ne sais pas si Simon Jolin-Barrette a lu ce que sa collègue de l'Éducation a dit, mais pour moi c'est la même logique. Elle dit : C'est trop un projet ambitieux puis important pour le précipiter en fin de mandat. Un prochain gouvernement le fera. Je trouve que c'est très sage et j'aurais aimé — je pense que notre équipe est assez d'accord là-dessus — que le ministre de la Justice en tienne compte aussi.

Des voix : ...

Journaliste : ...qu'un prof ne peut pas se rappeler du prof ou de monsieur, madame, je veux dire, s'il ne s'identifie pas comme monsieur ou madame, que le Code civil reconnaît la pluralité d'identité de genre...

M. Bérubé : On ne remet pas en question de la décision du tribunal.

Des voix : ...

Journaliste : ...pourquoi vous êtes d'accord avec la décision? Pouvez-vous juste expliquer pourquoi?

M. Bérubé : Je ne suis pas un expert de ces questions, mais on a souvent abordé ça. Je me... Je m'en tiendrai à cette réponse-là pour l'instant.

Journaliste : Mais vous n'avez pas de justification pour votre appui?

M. Bérubé : Oui, mais je veux être sûr d'avoir la justification la plus précise possible. J'ai lu un peu en diagonale le texte. Je vous reviendrai avec plaisir.

Journaliste : M. Bérubé, est-ce que...

M. Bérubé : Je veux bien vous répondre.

Journaliste : ...c'est arrivé dans des courses à la chefferie au Parti québécois, que des aspirants chefs ont distribué leur surplus de financement à des bénévoles?

M. Bérubé : Non. Non, mais les règles sont assez claires, là, sur le financement, je veux dire, il y a des maximums. Il faut que ce soit la personne qui paie avec ses propres fonds. Il y a un rapport financier qui est déposé. Non, je n'ai jamais vu ça. Puis je sais que j'en ai vu plusieurs, là, en 30 ans, des courses au leadership.

Journaliste : C'est justement... les surplus, ils ne peuvent pas le redonner au parti, ils ne peuvent pas les remettre dans leur poche. Ça fait que qu'est-ce qu'ils font avec les surplus?

M. Bérubé : Je pense qu'il faut avertir le DGE. Je pense qu'il faut l'avertir. Par exemple, est-ce que... Un peu comme le Commissaire à l'éthique peut nous guider sur des décisions. Est-ce que, par exemple, on peut faire cette pratique. Est-ce qu'ils ont posé la question au DGEQ? Moi, je n'ai pas la réponse à ça. Mais il me semble que ça serait le bon réflexe, de dire : Il nous reste ce montant-là. Est-ce qu'on pourrait le distribuer à des personnes qui ont engagé des dépenses personnelles, par exemple? Ça serait ma réponse la plus... la plus complète là dessus. Je n'ai jamais rien vu de tel, c'est sûr.

Journaliste : ...il y avait eu des employés du Bloc, par exemple, qui ont démissionné et reçu des primes d'Ottawa puis qui sont venus travailler lors de campagnes à la...

M. Bérubé : Non. Les personnes qui l'ont déjà fait étaient dégagées dans les campagnes. C'est arrivé à quelques reprises, mais je veux dire, ils n'étaient plus payés par le Bloc, là. Il y a un changement dans le temps d'une campagne. Mais tout ça est très clair. Les gens sont connus. Ils savent très bien... Sur l'autobus, par exemple, il peut arriver qu'une personne du Bloc donne un coup de main, mais tout ça est rentré dans le rapport de dépenses, la rémunération, les dépenses et tout. Donc ça, c'est clair.

Journaliste : Donc ça rentre dans... Donc, ça rentre dans les...

M. Bérubé : Je croirais que oui.

Journaliste : ...dans les dépenses.

M. Bérubé : Ça dépend de l'expertise. Si vous avez quelqu'un, par exemple, qui est réputé être, je ne sais pas, mais un sondeur ou quelqu'un qui écrit des communiqués ou des textes, j'imagine que c'est cette expertise qui est requise et la personne est payée en conséquence. Je ne sais pas s'il y a ce degré de précision dans le rapport, mais moi je trouve ça intéressant de savoir pourquoi telle personne est engagée, quelle est sa tâche, par exemple, qu'est ce qu'il a accompli. Souvent, c'est dans les annexes qu'on peut découvrir ça, pas dans le rapport de façon générale, à ma connaissance.

Journaliste : En ce qui a trait au... à l'accélération des examens environnementaux, qu'est ce que vous pensez de ça, la nouvelle méthode entonnoir au lieu de zigzag?

M. Arseneau : Bien, on ne peut pas être contre la vertu. Écoutez, on sait que ça prend beaucoup de temps, 18 mois. Souvent c'est les aller-retour puis des questionnements qui sont répétitifs. Puis à chaque fois, le gouvernement, les fonctionnaires se donnent un délai. Là où on a un certain questionnement, c'est sur le réalisme de la proposition du ministre qui, vous le savez, là, a licencié un très grand nombre d'employés au sein du ministère il y a de ça à peu près un mois et de la capacité de livrer. Souvenez-vous, en 2020, on a adopté le projet de loi n° 66 pour l'accélération des projets, notamment en matière environnementale. Ça a donné Northvolt. Ça a aussi donné que le tiers des projets, des 180 projets qu'on avait identifiés, ont pu être légèrement accélérés, et les autres, non. Alors, le gouvernement, là, a déjà promis une accélération de l'étude des projets. Ça n'a pas fonctionné. On a certainement un objectif commun, c'est la méthode avec la... de la CAQ que l'on questionne.

Journaliste : Vous avez parlé des constats... au ministère de l'Environnement.

Journaliste : Est-ce que le ministère de l'Environnement devrait être épargné?

M. Arseneau : Sur quoi?

Journaliste : Bien parce qu'il y a des compressions? Vous avez parlé des compressions au ministère de l'Environnement. Est-ce qu'il devrait être épargné?

M. Arseneau : Non. En fait, je pense que le gouvernement et le ministre Drainville doivent s'expliquer sur la façon qu'on puisse en faire encore davantage, plus rapidement, de façon plus optimale, avec moins de personnel. Moi, c'est la question que je pose, surtout compte tenu du passé où on a augmenté la taille de la fonction publique de 12 000 personnes alors qu'on devait la réduire et qu'on a englué...


 
 

10 h 48 (version non révisée)

M. Arseneau : ...des processus un peu partout dans l'ensemble des ministères. Là, aujourd'hui, on nous dit on va faire l'inverse, on va couper du personnel, ça va aller beaucoup plus vite, mais on va garder les mêmes standards. Est-ce que c'est la quadrature du cercle ou pas? C'est au ministre de le démontrer que son projet fonctionne. Mais sur l'objectif, je le réitère, on ne peut pas être contre la tarte aux pommes.

Journaliste : M. Bérubé, sur Jean Chrétien, qui refuse de venir s'expliquer à Ottawa sur...

M. Bérubé : OK. On soutient la demande du Bloc québécois exprimée par Alexis Brunelle-Duceppe. On a appris, au cours des dernières semaines puis en marge, là, du 30 ᵉ anniversaire du référendum, un certain nombre d'éléments de l'ancien ministre Sergio Marchi, du premier ministre de l'époque aussi, donc c'est la moindre des choses.

On le savait déjà avec Option Canada, qu'on a certainement dépassé les sommes qui devaient être consenties par le camp du «non» dans la campagne. Ça, c'est le premier élément. Maintenant, on a un aveu qu'on a accéléré les demandes de citoyenneté dans les mois qui ont précédé le référendum. Donc, c'est deux éléments distincts. Au minimum, la décence indique que les protagonistes devraient venir s'expliquer.

L'ancien premier ministre chrétien s'est rendu disponible pour un certain nombre d'entre eux, notamment avec Patrice Roy, mais d'autres aussi. Je pense que, s'il peut s'entretenir avec les médias pour témoigner de sa participation au référendum de 1995, la moindre des choses, c'est qu'il puisse exprimer la même chose devant les parlementaires qui ont des questions sérieuses. Je veux dire, c'est l'avenir d'un pays qui est en jeu, et on a des raisons de croire que, ce référendum, on nous l'a volé.

Journaliste : Pensez-vous, comme M. Thibodeau, qu'une partie des militants de QS se mobiliseraient pour le camp du «non»?

M. Bérubé : Bien, les différents sondages tendent à démontrer que — il faut faire attention aux termes — une partie importante, une partie importante des adhérents à Québec solidaire, de l'électorat, sont fédéralistes. Bon. Alors, c'est vrai, c'est une réalité. Alors, M. Thibodeau, que je ne connais pas, mais dans la lettre, dans les pages du Devoir, nous indique pourquoi il quitte. Ça existe, ce mouvement-là. Ça existe des gens qui ont voté pour la CAQ aussi. Je pense qu'on a affaire à un lieu de rassemblement présentement. Je l'ai un petit peu évoqué tout à l'heure à travers vos questions. Donc, si les gens sont sérieux sur cet enjeu-là, ils savent où ça se passe et ils sont les bienvenus. L'enjeu, il est très clair, ce n'est pas juste de prendre le pouvoir, c'est de réaliser un pays, et sa démarche semble teintée du même idéalisme qui a guidé Option nationale à l'origine. Et le premier qui devrait savoir, c'est Sol Zanetti. Jean-Martin Aussant et Sol Zanetti, ils avaient un seul objectif avec Option nationale : réaliser l'indépendance du Québec. Jimmy Thibodeau, dans sa lettre, semble fidèle aux promesses d'origine de cette formation politique, et je pense que c'est tant mieux.

Des voix : ...

Journaliste : ...des contacts avec M. Thibodeau?

M. Bérubé : Pas à ma connaissance. Mais je me suis informé ce matin, on ne le connaît pas, mais il est le bienvenu. Comme le disait M. Parizeau, que le dernier entré laisse la porte ouverte.

Journaliste : M. Bérubé, peut-être une petite dernière sur la culture, toujours. Est-ce que dans un gouvernement du PQ, les artistes devront montrer patte bleue pour avoir des subventions?

M. Bérubé : Bien non, c'est-à-dire que les... on a discuté de ça pendant une semaine, les artistes d'abord, par définition, c'est des... des êtres libres, mais parfois...

Journaliste : Ils veulent, par exemple.

M. Bérubé : Bien sûr, et ils le font.

Journaliste : ...

M. Bérubé : Ils le font d'ailleurs, ils le font, ils appuient toutes les formations politiques, et c'est tant mieux. Il n'y a pas... Ce n'est pas homogène, hein? C'est à l'image de la société québécoise. On a plusieurs artistes qui nous appuient, et c'est tant mieux. On a aussi plusieurs scientifiques qui nous appuient. On a plusieurs sportifs qui nous appuient.

Journaliste : S'ils ne vous appuient pas, ils peuvent quand même penser à avoir des subventions dans un gouvernement péquiste? Parce que là, on a vu quelqu'un qui faisait des reproches...

M. Bérubé : Oui, mais ça, dans les dernières semaines, c'est une autre formation politique qui est davantage avec la question du financement. Nous, on est... on est à l'origine de la plupart des lois importantes sur les financements des partis politiques et sur l'intégrité. Donc non, on ne regarde pas ces affaires-là.

Journaliste : Et ils se mettent à risque de se faire dire qu'ils ne sont pas loyaux au Québec.

M. Bérubé : Mais oui. Mais non, mais non, vous avez bien compris.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : I'll jump in English if you don't mind.

M. Bérubé : Go ahead, jump. Do you mind?

Journaliste :Thank you. Q5... Well, who's the most... I think it's going to be Joël Arseneau, yes.

So, it's about the so called Q5 that's Mr. Legault have been talking about for... for weeks, so to accelerate big provincial projects that are strategic for our economy. Don't you think that the Legault Government had his chances to accelerate big projects like this like five years ago?

M. Arseneau : Exactly. Exactly. That was my answer. You know, we've already plaid in that movie with Bill 66 in... back in 2020 and see the results. Barely a third of the projects were, you know, somewhat accelerated. One of them was Northvolt...


 
 

10 h 53 (version non révisée)

M. Arseneau : …we aren't going to applaud and say: Well, go ahead and come back with a second round of these kind of things, you know, absolutely not. I think it's just a marketing strategy. C5 was promoted as something that would help, you know, fight United States tariffs and the economic situation that we have. So, yes, so, obviously, the Legault Government is trying to surf on this idea that, you know, that we could do better, faster, bigger, but they've already tried and it was terrible failure, so.

Journaliste : And the fact that the governmental assessments will take about nine months instead of 18 months, even though there were cuts in the same ministry, so is it possible to do more with less?

M. Arseneau : But that's the big question. We obviously support the objective to make it, you know, not necessarily faster, but smoother, you know, so the promoters know what they have to answer, and they know it right from the get-go. And the process goes, you know, in a rigorous manner towards… and then, that can be positive or negative, but at least you know what you're getting into, and you don't risk having the entire economic context changed dramatically over a period of two years, for example. So, to reduce the delays, yes, with less people, less civil servants, and keep the quality and the rigor, it is yet to be proven given the fact that, for the past seven years, we've seen the administrative structure of the Government grow, you know, dramatically with no… you know, no results in terms of performance or, you know, improvement in terms of environmental or other assessments.

Journaliste : The bill is drawn basically from federal legislation. What do you make of the fact that we're inspired by Ottawa…

M. Arseneau : It's strictly, as far as I'm concerned, a marketing strategy, saying: Well, Bill C-5 seems to be somewhat positive in the media. It sounds good, it sounds fast, it sounds… it sounds kind of sleek and, you know, we'll surf on this idea. But, you know, what will come out of it? We know the CAQ Government already tried, 2020, Bill 66. No results whatsoever except Northvolt and other, you know, projects that failed. So, the Government has had a chance, I think we can do better, and that's going to be debated in the next electoral campaign.

Journaliste : So, if I'm reading between the lines properly, you're not going to support it?

M. Arseneau : We don't believe… We're not convinced. We don't believe the Government can do better. They've had seven years to improve the system and it's a tremendous failure.

Journaliste : You say marketing strategies C-5… backlash from environmental groups, Indigenous groups. Do you see that happening here around…

M. Arseneau : Yes, but they've already, you know, voiced their concerns. And the problem is the Government, and including the Minister… last week, we were in commission, looking at the targets for reducing greenhouse gas, and the Government and the Minister is always trying to oppose, you know, having a better track record in environmental issues, opposing it to economic development. And that's not the way to look at it, I think we can do both.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 57)


 
 

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