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Conférence de presse de M. Ian Lafrenière, ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, et Mme Isabelle Lecours, adjointe parlementaire du ministre de la Sécurité publique

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, December 10, 2025, 11 h 45

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May


 

11 h 40 (version non révisée)

(Onze heures quarante-quatre minutes)

Le Modérateur : Alors, mesdames, messieurs, merci d'être là et bienvenue à cette conférence de presse du ministre de la Sécurité publique, Ian Lafrenière, sur la présentation du projet de loi n° 13. M. le ministre, à vous la parole.

M. Lafrenière : Merci beaucoup, Louis. Bonjour. (S'exprime dans une langue autochtone). Avant de commencer, je vais prendre deux secondes, ça signifie beaucoup pour moi aujourd'hui. Il y a trois volets, un, comme policier, de donner les outils à nos policiers pour agir; deux, la lutte au crime organisé, ça ne vous surprend pas si je vous dis que c'est une passion pour moi; puis trois, mais aujourd'hui, on l'a fait quand on a fait la Commission spéciale sur l'exploitation sexuelle des mineurs, cette pensée spéciale pour les victimes, puis on l'a aujourd'hui, c'est ce que je vais vous expliquer...


 
 

11 h 45 (version non révisée)

M. Lafrenière : ...alors, aujourd'hui, c'est avec beaucoup de fierté, de fébrilité et d'humilité que je vous présente le projet de loi n° 13, que je viens de déposer à mes collègues. C'est mon premier à titre de ministre de la Sécurité publique. Je veux remercier toute l'équipe du ministère. Écoutez, c'est un travail colossal, le Québec est un endroit sécuritaire, c'est vrai, je le dis souvent. Cependant, on a entendu les Québécois, les Québécois nous l'ont dit, il y a des choses qu'ils veulent voir changer, alors on agit.

Avant de détailler tous les détails du principe de loi que je vais vous présenter aujourd'hui, je vais vous rappeler un petit peu le temps dans la ligne de temps, donc, remaniement ministériel. Le premier ministre a dit que la loi et l'ordre, c'est un de nos quatre champs prioritaires, aujourd'hui, on vous le démontre. Dès ma nomination, j'ai ressenti vraiment une bonne mobilisation. J'en ai parlé à plusieurs d'entre vous. J'ai reçu des courriels, des appels, que ce soient des policiers, policiers vétérans, des citoyens, des membres, des équipes, qui ont dit : On a des suggestions, on a des idées, les voici. Ça a été super, mais c'est un grand, grand nombre. Alors, j'ai pu me fier sur un groupe de six experts, que j'appelle des sages, ça n'a pas rapport avec l'âge, en passant. Souvent, quand je leur dis ça, ils disent que ça fait comme s'ils étaient vieux, mais c'est des gens qui sont très reconnus dans le milieu qui ont pu prendre toutes ces... toutes ces offres-là, ces suggestions-là, les trier, mais les suggérer, me donner un coup de main. Je tiens à leur dire merci aux six, qui ont fait un travail incroyable, de façon bénévole aussi, je tiens à le souligner. Alors, on les a réunis, ils ont fait le tri. Aujourd'hui, c'est ce que je vais vous présenter, c'est le résultat de ces suggestions-là.

J'ai pu établir quatre grandes priorités pour moi, dont je vous en ai parlé, la lutte au crime organisé, la protection des plus vulnérables, quand on pense aux victimes, la lutte contre les violences faites aux femmes, renforcer le sentiment de sécurité. Puis d'ailleurs, une des premières annonces qu'on a faites là-dessus, sur le sentiment de sécurité, c'était les contrôleurs routiers, une demande, qu'on avait depuis un bout de temps, d'agir pour les armer. Puis je vous confirme aujourd'hui qu'on continue de travailler dans ce sens-là, ça avance bien.

Première annonce à la sécurité publique, ça a été une annonce en matière de prévention. Plusieurs d'entre vous pensaient que j'irais dans la répression, mais ma première annonce, c'est une annonce en prévention, 140 millions sur cinq ans. Puis ce que je trouve très important dans cette annonce, c'est qu'il y a un grand volet pour la prévention, pour faire en sorte que les jeunes ne joignent pas des groupes criminalisés, qu'on puisse les aider, parce que, vous l'avez vu, quand on parle d'extorsion, quand on parle de plusieurs dossiers, présentement, dans la grande région de Montréal, il y a les commanditaires de crime, les adultes qui passent par des jeunes pour faire leur sale besogne. Alors, on a travaillé beaucoup sur l'accès... sur l'axe, pardon, prévention pour aider ces jeunes-là à ne pas embarquer dans cette... dans cette ligne-là.

La lutte au crime organisé, c'est une passion pour moi. En 2018, avec Sonia LeBel, dans la campagne, on avait fait la promesse d'agir contre le crime organisé. On y est aujourd'hui, j'en suis bien heureux. Puis, vous savez, le crime organisé n'aime pas nécessairement quand on parle d'eux. Moi, j'adore parler d'eux, ça fait qu'on s'entend très, très bien là-dessus. Dans une des mes premières visites terrain, comme ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, ça a été une rencontre-choc, pour mor, sur la Basse-Côte-Nord, où je suis arrivé face à face avec trois Hell's Angels qui portaient leur patch, en bon français. Et ce qui devait arriver arriva, j'ai vu que, par la suite, ils faisaient la grande randonnée sur la Côte-Nord pour aller dans les communautés, prendre des photos avec les femmes, les enfants. Une belle opération de relations publiques, et, malheureusement, on sait ce qui suit par la suite. Mais c'est quoi? C'est l'entrée de la drogue, c'est l'entrée des stupéfiants. Et d'ailleurs le deux semaines, on fait une grande rencontre à Uashat, pour parler de ces enjeux-là. On a eu des témoignages incroyables de familles qui ont dit à quel point ça pouvait détruire le tissu social, les impacts que ça avait chez les jeunes de leur communauté. Ça fait que c'est pour ça qu'il faut qu'on agisse, il faut qu'on agisse contre le crime organisé.

Vous l'avez vu, aussi souvent que moi, dans certaines foires, je pense, entre autres à Saint-Hyacinthe, où on se retrouve avec un fameux camion Support 81, où vend toutes leurs cochonneries qui font... — puis j'ai bien dit le mot «cochonneries», en passant, je suis à l'aise avec ça — toutes leurs cochonneries, là, qui vient faire la promotion de ce groupe criminel, sauf si on veut agir là-dessus, c'est ce que je vais vous confirmer aujourd'hui, parce que c'est important. Ce n'est pas une question de mode en passant, hein, ce n'est pas de savoir, est-ce qu'est le vêtement est à la mode ou pas. On sait très bien quel est le but en arrière de tout ça, c'est faire de l'intimidation, en bon français «show force». C'est arrivé, à quelque part, de démontrer qu'on est un groupe criminel, puis c'est nous autres qui va avoir le contrôle de l'endroit. Puis aujourd'hui le message qu'on envoie, c'est que ça, c'est fini.     On a vu des membres de groupes de motards criminalisés se présenter à des élections municipales récemment. Heureusement, ça s'est bien terminé, les citoyens ont fait leur choix. Mais c'est là qu'on se rend compte qu'il faut agir, parce qu'il y a un genre de sentiment d'impunité qui est assez fort. Puis ils osent se présenter, ils osent être présents partout. On veut lutter contre la glorification de ces groupes criminels, c'est ce qu'on vous présente aujourd'hui.    Deuxième volet, c'est le registre des délinquants sexuels. C'est un projet de loi qui propose la divulgation publique de renseignements concernant les délinquants sexuels à risque élevé de récidive. Ça, à première vue, quand j'ai regardé cette proposition-là, parce que ça fait longtemps que c'est proposé, que c'est sur la table, j'ai pris le temps de regarder ce qui se faisait ailleurs, parce que j'avais un petit inconfort, je me disais : Est-ce qu'il n'y a pas un danger de dérapage? Est-ce qu'il n'y a pas un danger, justement...


 
 

11 h 50 (version non révisée)

M. Lafrenière : ...que certaines personnes décident de se faire justice eux-mêmes, d'aller voir qui est sur la liste, puis de régler leurs comptes. Et moi, c'est... comme dans mon passé de policier, j'avais vu ce qui s'était passé à New York ou c'était différent, là, c'est un site d'autodélation. Ça fait que vous comprenez qu'il y a des gens qui réglaient leurs comptes avec leur voisin là-dessus et qui mettaient les coordonnées du voisin en disant : Lui, il approche les enfants, ou quoi que ce soit. On est très loin de tout ça aujourd'hui. On commence à quelque part. On m'avait demandé d'évaluer la possibilité d'en faire un aussi pour les... pour les suspects de violence conjugale à répétition. Au niveau de la volumétrie, c'était un grand, grand nombre. Puis il faut commencer à quelque part.

Et ce que je vous présente aujourd'hui, c'est environ une centaine de cas qui vont être soumis à un comité de cinq personnes qui vont analyser ces cas-là pour décider quels sont les cas qui vont être mis sur les... sur les médias ou sur la plateforme publique. Ça fait qu'on commence à quelque part. Moi, je sens qu'on a l'acceptabilité sociale, les gens sont d'accord, mais encore là, on va consulter, on va entendre des gens, on veut être à la bonne place. Il faut commencer au bon endroit, faire un premier pas. Et vous allez me dire : Pourquoi ce registre-là? Mais ça s'adresse à des gens qui ont terminé leur peine. Ce que je vais vous dire en bon Québécois c'est : C'est terminé, là. Ils ont fait leur peine. On ne peut pas rajouter quoi que ce soit. Il n'y a pas d'autres filets. On se dit... Puis ces gens-là qui ont haut danger de récidive, puis on ne peut pas les garder, parce que vous allez me dire : Ian, s'ils sont dangereux, gardez-les. La peine, elle est terminée. C'est fini. Il n'y a plus d'autres filets possibles. Nous, on rajoute un filet en disant : Pour ces gens-là, pour que les personnes puissent se prémunir contre ces crimes-là, c'est un registre qui va exister. En passant, les gens qui vont être mis sur le registre vont... la possibilité de se faire entendre s'ils sont en désaccord aussi. C'est pour une période de trois ans et par voie réglementaire, je vais mettre beaucoup de règles pour baliser ça, justement, pour ne pas qu'il y ait d'excès. Puis je vous dis, c'est un plus petit nombre. Ça, c'est le registre des délinquants sexuels à haut risque de récidive.

Au niveau de l'organisation policière, ce qu'on annonce aussi aujourd'hui, deux volets bien importants, c'est la mutualisation des services. Ça, l'Association des directeurs de police du Québec le demandait, les syndicats aussi, de pouvoir mutualiser des services ensemble. Exemple, service de police municipale sur la Rive-Nord de Montréal qui déciderait de partager ensemble des services de cellules, détention, transport de détenus, enquêteurs collision, spécialistes en scène de crime. Il pourrait mutualiser, c'est-à-dire avec l'accord du ministre de la Sécurité publique, il pourrait partager ces mêmes services-là, les mettre en commun.

L'autre volet, volet autochtone. Vous comprenez que mes deux chapeaux se regroupent facilement aujourd'hui. En passant, lutte au crime organisé, les deux chapeaux se regroupent facilement aujourd'hui, hein? Problèmes de crime organisé dans les communautés autochtones, on l'a vu. Ça a été dit par les Innus, ça a été dit par l'Assemblée des Premières Nations, aussi. On s'y attaque ensemble. Et là, ce qu'on va permettre, c'est à des corps de police autochtones de se regrouper pour faire une régie. Puis ce n'était pas possible également avant. Je pense, entre autres, à des communautés comme Pakuashipi ou Unamen-Shipu, qui voulaient partager des services policiers ensemble. Ça va être permis de constituer une régie de police. Je pense à Kebaowek Témiscaming First Nation, ils vont pouvoir constituer une régie de police et partager ces services-là ensemble. Ce n'était pas permis, ça va l'être. Ça va permettre d'avoir un service de police, je veux dire, de plus grande envergure, de permettre des promotions aussi, puis surtout de partager le renseignement, puis avoir une meilleure lutte contre le crime organisé aussi.

En terminant, je veux vous parler du volet encadrement des manifestations. Aujourd'hui, ce qu'on vient faire, on vient mieux outiller les policiers pour encadrer, assurer la sécurité, les manifs. Et le but n'est pas de restreindre les manifestations. Vous savez, j'ai passé plusieurs années à Montréal puis je disais tout le temps : Les Montréalais sont très patients. 1500 événements par année où des rues sont fermées, où il y a un impact sur la circulation. Puis les Montréalais sont d'accord avec ça. Ce qu'ils nous ont dit clairement, pour eux, ce qui n'était pas acceptable, c'était les actes criminels. Quand les gens viennent pour faire de la... ça, c'est une ligne qu'il ne faut pas franchir. Ce n'est pas toléré, ce n'est pas tolérable. Ce qu'on vient faire aujourd'hui, c'est mettre des outils pour les policiers, qui puissent agir. Et moi, j'ai même la prétention que pour les organisateurs de manifestations, ça va être rassurant pour eux de savoir quand il y a des individus qui décident d'entrer dans une manif avec une idée autre que la leur, c'est-à-dire un dessein criminel, on va pouvoir agir sur ces gens-là. C'est ce qu'on propose aujourd'hui. Alors, plusieurs articles de loi, on vient dire de quelle façon on va pouvoir les encadrer. On vient aussi restreindre, puis ça, je vous le dis, puis je suis sûr qu'il va avoir des questions là-dessus, restreindre la possibilité de manifester devant la résidence d'un élu. On parle de 50 mètres de sa résidence. Pourquoi? Je l'ai vécu, encore là, quand j'étais à Montréal, on l'a vécu récemment. Des gens qui vont aller faire du camping, pour ne pas dire un syndicat XYZ devant la résidence d'un élu municipal. Écoutez, c'est une... c'est une forme d'intimidation qui est assez élevée pour la famille, pour l'élu, pour les voisins. On vient de dire vous pouvez manifester, en passant. Il y a tellement... Moi, dans mon cas, j'ai le bureau de comté, on a des bureaux, vous pouvez manifester partout. Mais devant la résidence privée, personnelle, ça, on croit que c'est une limite qu'il ne faut pas être franchie. Puis c'est là-dessus qu'on va agir, aussi. Pour les victimes, j'aimerais laisser la parole à Isabelle. En passant, Isabelle, j'ai eu le plaisir et l'honneur de travailler avec elle, tantôt j'en parlais, sur la Commission spéciale sur l'exploitation sexuelle des mineurs. Elle était mon adjointe parlementaire. J'en suis très heureux parce qu'on...


 
 

11 h 55 (version non révisée)

M. Lafrenière : ...toujours cette vision de victimes avec nous, de ne pas les oublier. Alors, merci, Isabelle, d'être là, puis je te laisse continuer.

Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Bien, merci, Ian. Bonjour à tous. Comme le disait le ministre, le projet de loi présenté aujourd'hui vise effectivement à augmenter la capacité d'action contre le crime organisé, mais aussi le projet de loi contient des mesures importantes pour renforcer la protection des victimes, notamment en violence conjugale.

Premièrement, le projet de loi n° 13 vient modifier la loi sur le système correctionnel du Québec pour permettre à une victime de prendre la parole devant la Commission des libérations conditionnelles dans un cadre sécuritaire, rassurant aux audiences de son agresseur. Auparavant, le témoignage devait être transmis par écrit et était lu par la commission. On vient mettre un peu d'humanité dans le processus et permettre à la victime de se faire entendre si elle le souhaite. Ça permet aussi à la Commission des libérations conditionnelles de prendre une décision plus éclairée. On lui offre aussi la possibilité d'être accompagnée de la personne de son choix. Ce n'est pas une obligation. Si une victime ne souhaite pas se prémunir de cette disposition, ça reste son droit de choisir de transmettre par écrit son témoignage. Au final, on veut lui donner la conviction que sa voix aurait été entendue, considérée et prise en compte dans le processus décisionnel de la commission et non pas lui faire vivre un traumatisme en la confrontant directement à son agresseur.

Le projet de loi permet aussi aux policiers de communiquer à une victime les conditions de remise en liberté sous caution d'un suspect avant sa comparution. Non seulement ça permet à la victime de connaître les conditions, mais aussi ça lui permet de prendre les précautions nécessaires et de communiquer avec les policiers pour signaler tout manquement, comme une interdiction de contact par exemple.

Dans un contexte de violence conjugale, le projet de loi vient aussi permettre aux services de police de communiquer avec des organismes d'aide afin de leur fournir des... certains renseignements sur un suspect. Ça permettra d'assurer une meilleure prise en charge pour leur venir en aide.     Dans le cadre du rapport Rebâtir la confiance, en soulignant l'importance d'offrir des services de qualité aux auteurs de violence et d'agir de manière préventive pour mieux répondre aux besoins des personnes victimes, des services permettant aux auteurs de violence de s'engager dans une démarche de responsabilisation et de changement, c'est aussi augmenter les chances que cessent les comportements violents. C'est aussi un levier pour renforcer la sécurité de la personne victime et celle de ses enfants. Un projet pilote a d'ailleurs été mené où près de 75 % des hommes contactés ont accepté une première intervention avec un intervenant. Donc, c'est une mesure d'accompagnement, mais il faut aussi le voir comme une mesure de prévention en offrant aux personnes contrevenantes une aide dont ils ont besoin.

Je suis vraiment très fière du projet de loi qu'on dépose aujourd'hui. Ça s'inscrit directement dans notre volonté de renforcer la sécurité des Québécois. Et je cède la parole au ministre.

M. Lafrenière : Merci beaucoup, Isabelle. C'est un projet de loi qui est ambitieux, c'est vrai, plusieurs articles, vous l'avez possiblement consulté. Isabelle parlait tantôt de tout le volet victime. Je reviendrais sur le volet que j'appelle la loi anti-patch. Je rappellerais que c'est un volet aussi qui est un support aux victimes. On l'a vu récemment, quand les nouvelles sont sorties au sujet de pierres tombales qui arboraient le logo d'un groupe criminalisé ayant pour dessin un Hells puis un Angel, ça fait que je n'ai pas dit leur nom... mais ça amenait un grand malaise, grand malaise pour les victimes qui disaient : Jusque dans le lieu de repos éternel, on se fait écœurer par ces groupes-là. Aujourd'hui, on va sévir. Ça ne sera pas de façon rétroactive, cependant, ça va commencer à partir du moment où le projet de loi sera en force pour éviter ce volet-là. Puis c'est vraiment la glorification des groupes criminalisés. Puis, en passant, on vit dans une démocratie. S'ils veulent être entendus puis me convaincre que ce n'est pas un groupe qui fait du mal dans la société, je suis très, très, très ouvert à les entendre. Cependant, moi, je vous dis que les Québécois sont réunis ensemble contre le crime organisé. L'heure de la récréation a sonné, c'est la fin pour eux, ils ne feront plus la pluie puis le beau temps, puis c'est le message qu'on envoie aujourd'hui. Merci.

Le Modérateur : On va prendre les questions. Si vous avez des questions, manifestez-vous à moi. On va commencer avec Caroline Plante.

Journaliste : Bonjour.

M. Lafrenière : Bonjour.

Journaliste : Je me demandais tout simplement si le projet...


 
 

12 h (version non révisée)

Journaliste : ...est accompagné d'une enveloppe, là, d'une somme d'argent. Est-ce que ça va prendre aussi plus de ressources pour mettre tout ça en place?

M. Lafrenière : Il y a un volet qui va demander plus de ressources, mais écoutez, on y va... on y va par étapes, c'est-à-dire... puis là je pense au registre qu'on mettrait en place. Oui, ça va prendre des ressources, on pourrait ramener un 1,3, 1,4 million pour ce volet-là. Mais pour l'instant, ce qu'on veut faire, c'est le projet de loi. Par la suite, je vous ai parlé des règlements à mettre en place pour déterminer qui va se retrouver sur le site Web. Mais oui, ça prend des ressources, surtout à la Sûreté du Québec. On parle d'à peu près huit ressources première année, 1,3, 1,4 million. On verra dans le temps comment ça va se décaler selon notre capacité aussi.

Journaliste : ...juste pour ce volet-là?

M. Lafrenière : Oui.

Journaliste : Pour les autres volets, avez-vous calculé les sommes puis les ressources?

M. Lafrenière : Absolument pas. Non, il y a déjà des annonces. Tantôt, je vous ai parlé de prévention, 140 millions qui était déjà budgété, qu'on a déjà annoncés. Il y a beaucoup de travail qui se fait déjà dans le cadre des budgets qui sont octroyés aux services de police, puis vous allez voir l'annonce qu'on fait aujourd'hui, ce n'est pas la dernière, il y a d'autres choses qui s'en vient aussi.

Journaliste : Puis sur le volet des manifestations, est-ce que ça va... Est-ce que ça va trop loin? Vous allez peut-être... probablement me dire non, là, mais d'interdire, c'est-à-dire de fouiller une personne et son environnement immédiat, si les policiers ont des motifs raisonnables de croire que cette personne-là est en possession d'un objet qui peut blesser. Est-ce que... juste le principe de la fouille, est-ce que... est-ce que ça ne va pas trop loin, ça?

M. Lafrenière : Oui, mais c'est un volet qui est sensible... bien, c'est un volet qui est très sensible. C'est pour ça qu'on s'en va en consultations, hein? Quand on dépose un projet de loi, on va consulter les gens pour voir où se situent les Québécois. C'est un volet qui est sensible. Il faut trouver une façon de bien l'encadrer pour ne pas embarquer dans des dérapages. Ça prend bien un policier pour vous le dire. Alors, ce qu'on veut mettre en place, c'est un pouvoir qui est important, c'est vrai. Vous avez vu qu'on ne parle pas... Il y a d'autres volets qu'on n'a pas mis dans notre projet de loi. Je pense qu'on est à la bonne place, mais, pour le volet fouille, c'est sensible, on veut entendre les gens. Vous savez, les policiers sont spécialisés sur le terrain pour... Puis je ne donnerai pas les... toute la recette de comment on détecte une personne qui peut marcher avec une arme ou avec quelque chose de dangereux. Il y a de l'enseignement qui se fait à ce niveau-là, mais encore une fois, on veut entendre les gens, puis on veut être sûr que dans notre... le final, ce qu'on vous amènera à la fin de notre... de notre loi, qu'on soit capable d'encadrer ça puis que ça ne devienne pas justement une pente glissante. Mais vous avez raison de le dire, ça peut... c'est un sujet. Puis vous ne pensiez pas que je répondrais comme ça, mais je vous le confirme, c'est un sujet qui est sensible. Oui.

Le Modérateur : Rémi Léonard.

Journaliste : ...sur la mesure anti patchs, on pense évidemment, là, aux groupes très officiels criminels, mais vous avez dit que ça peut aussi, bon... à des groupes parallèles, ça peut être un peu plus large, mais jusqu'où vous souhaitez que ça aille? Parce que des symboles criminels, ça peut être très varié, ça peut être une simple couleur, même, donc jusqu'où vous voulez que ça aille?

M. Lafrenière : Bien, un, il y a une liste annuelle. Puis je l'ai... tantôt, j'ai laissé mon texte de côté, je m'excuse, Mathieu, là, il était super bon, je l'ai mis de côté, mais il y a une liste qui va être mise à jour par le ministre. Et ça, ça va venir du renseignement criminel, ça fait que ce n'est pas une partie de pêche, là, dans le sens, ça va être des... des groupes qui vont être reconnus, puis vous en avez quelques-uns en tête, j'imagine, qui vont faire partie de cette liste-là, qui vont pouvoir être entendus aussi s'ils sont en désaccord. Ils pourront contester le fait qu'ils sont sur cette liste-là. C'est une liste qui sera rendue publique.

Alors, vous me dites : Jusqu'où ça va aller? Je vais vous donner un exemple. Tantôt, je faisais référence aux Hells Angels, j'en fais une fixation, mais il y a aussi un autre dérivé qui s'appelle «Support 81». Puis vous savez pourquoi, hein? Huitième lettre de l'alphabet, «h», puis première lettre de l'alphabet, «a»., «support 81». Ça va faire partie de cette liste-là. Donc, quand ils vont se promener avec leurs camions de cochonneries pour vendre leur chose puis faire l'apologie de leur beau groupe criminel, ça deviendrait illégal. Ça fait que ça, ça vous donne un exemple.

Puis là si vous dites : Est-ce qu'on va interdire un type de vêtement, une couleur? Je suis le premier à vous dire : Ce n'est pas ce qu'on cible, pantoute. Vous savez ce qu'on cible, les gens le savent, ce qu'on cible. L'autre chose, tantôt, je recevais des textos de gens qui ont des groupes de motards non criminels, des vétérans, puis on l'a tous en tête. Vous savez, j'ai été dans les forces pendant 30 ans. Des fois, je trouve que leur logo se rapproche beaucoup trop d'un groupe criminel, mais ce n'est pas un groupe criminalisé, puis ils ne font pas partie de la liste, à moins qu'ils commencent à commettre des crimes. Vous comprenez? Puis c'est ce que j'ai répondu à la personne. J'ai dit : À ce jour, est-ce que vous êtes un groupe criminalisé? Est-ce que vous commettez des crimes? Non, on ramasse de l'argent pour les enfants. Je pense que tu as ta réponse.

Journaliste : Parfait. Puis un peu dans la même veine pour l'encadrement des manifestations, les objets. Un peu dans la même... la même veine, comme je dis, comment on va tracer? Parce qu'on peut se demander qu'est-ce qui est légitime d'amener dans une manifestation, il y a des objets offensifs très évidents, mais il y en a qui ont des lunettes de ski, on a vu ça parfois. Est-ce que là, c'est problématique?

M. Lafrenière : Vous savez pourquoi les lunettes de ski, de toute façon, pour se protéger contre les gaz irritants si on veut faire un crime. Mais regardez, revenez à base, les gens manifestent. La majorité des manifestations se passent bien à Montréal, la majorité. Malheureusement, je l'ai vécu comme policier, il y a des manifestations qui sont très légitimes, puis malheureusement il y a des suspects, des groupes qui décident de profiter de la manifestation pour faire de la casse. Ce qu'on veut faire, c'est outiller...


 
 

12 h 05 (version non révisée)

M. Lafrenière : ...outiller les policiers pour... ces gens-là. Ça fait que je vais vous donner... Vous me donnez un exemple, je vais vous donner un contre-exemple. Je ne connais pas beaucoup de gens qui vont manifester avec des boules de billard parce qu'ils ont une passion de la jonglerie pendant qu'ils manifestent.

Journaliste : Mais, dans mon exemple...

M. Lafrenière : Ça fait qu'il y a des choses assez claires. Bien...

Journaliste : ...dans mon exemple, il n'y a pas eu de réponse, là, est-ce que c'est légitime?

M. Lafrenière : Non, mais, pour les lunettes de ski, on va le regarder. Comme je vous dis, encore là, on s'en va en consultations, on veut entendre les gens. Vous avez vu que je n'ai pas parlé d'apparence ou de type vestimentaire du tout. On parle vraiment d'objets servant à blesser.

Je peux vous donner un exemple. Est-ce que vous pouvez aller à l'épicerie demain matin acheter deux bidons d'eau de javel pour la maison? La réponse, c'est oui. Est-ce que tout le monde manifeste avec des bidons d'eau de javel puis avec des dispositifs pour le répandre ou le lancer sur les chevaux policiers ou sur les policiers? La réponse, c'est non.

Ça fait qu'encore là il y a tout... L'objet lui-même, en passant, n'est pas dangereux. Il n'y a pas de boule de billard qui attaque personne, mais d'aller dans une manifestation avec ces objets-là... Puis, vous le savez, les gens qui vont dans les manifestations veulent être capables de manifester en toute sécurité eux aussi, parce qu'il arrive des blessures qui sont causées par des groupes qui ont d'autres intentions. Ça fait que c'est ce qu'on veut circonscrire.        Mais voilà pourquoi on s'en va en consultations, on veut entendre les gens puis on veut aller à la bonne place. On a entendu, les Québécois sont superpatients, les Montréalais sont hyperpatients, mais il y a des choses qui ne sont plus tolérables, puis c'est ce qu'on veut faire. C'est les outils qu'on veut donner aux policiers.

Le Modérateur : Valérie Gaudreau.

Journaliste : Oui, bonjour à vous deux.

M. Lafrenière : Bonjour.

Journaliste : Concernant la question des... du registre, mais plus précisément l'élément de violence conjugale, on a vu encore la semaine dernière Québec solidaire est sorti, là, en proposant ce qu'ils ont appelé la loi Gabie Renaud, la loi de Claire...

M. Lafrenière : La loi de Claire.

Journaliste : ...concernant précisément la divulgation, donc, de récidivistes de violence conjugale. Est-ce que ça a été discuté, abordé? Pourquoi on ne l'a pas, là, noir sur blanc aujourd'hui dans la loi?

M. Lafrenière : Deux volets à ça. Puis je l'ai dit à ma collègue Ruba Ghazal, je l'ai dit tantôt... vous avez vu Nancy Boucher, qui était dans les tribunes, qui était là avec Québec solidaire la semaine passée. On est en lien avec elle, en passant, depuis plusieurs semaines, mon équipe et moi. Je ne l'ai pas mis de côté. Présentement, on le regarde. Mais là je vais être très transparent avec vous. Je n'ai pas loin de 93 articles dans mon projet de loi. Vous savez où on est rendus dans l'année. Je veux livrer ce projet de loi. Je vais regarder ce qu'on peut faire. Je vais voir aussi de quelle façon on va travailler avec les oppositions. Je ne suis pas fermé à ça. Je le regarde. Vous savez qu'il y a des enjeux aussi législatifs. Je le regarde. Un.

Deuxièmement, pour ce qui est du volet registre des suspects de violence conjugale à répétition, on l'a regardé. La volumétrie faisait en sorte que c'est un nombre qui était impressionnant. On n'était pas capables de faire... Moi, je... Puis, je vous dis, moi, j'évalue à ce moment-ci qu'on n'était pas prêts à faire ce pas-là. On veut commencer à quelque part avec un registre qui fait pas mal consensus. Quand on a parlé à des groupes, il n'y a pas grand monde qui était contre ce volet-là. Mais, encore une fois, c'est nouveau. Au Québec, on n'a jamais fait ça. Ce qui m'a rallié, c'est quand j'ai regardé ce qui s'est passé dans les autres provinces canadiennes. À gauche de nous, c'est-à-dire sur la carte, là, mais à gauche de nous, l'Ontario, jusqu'à la Colombie-Britannique, qui est... qui nous ressemble beaucoup dans leur style de faire, ils ont tous des registres publics comme ça, mais pas juste sur les délinquants sexuels, c'est un registre public, j'étais pour dire, en bon franglais, «at large». Nous, on ne va pas là. On commence de façon plus circonscrite. On sait que c'est un élément sensible. Je sais qu'en consultations il y a des gens qui vont me dire qu'on va trop loin puis que c'est une attaque à la Charte des droits et libertés, je sais tout ça, là, mais on commence à quelque part puis on veut commencer de façon circonscrite.

Mais oui, on l'a regardé pour le registre des suspects de violence conjugale à répétition. Ça ne veut pas dire que ça n'arrivera pas, mais, comme première étape, ce n'est pas où on va présentement.

Puis je vous l'ai dit, par voie réglementaire, on va mettre beaucoup, beaucoup d'encadrement pour ce qui est du nombre de personnes qui vont se retrouver sur le registre. Moi, je vous l'ai dit tantôt, ce que je ne veux pas, c'est que les gens se fassent justice eux-mêmes. Je ne veux pas non plus faire en sorte que les personnes qu'on met sur le registre ne soient pas capables de se réinsérer. Ça fait qu'on cherche le bon... le juste milieu. On ne donnera pas l'adresse. Oui, on va donner la photo, la description. Ce qui est bien important pour moi : on va donner le modus operandi, qu'est-ce que le suspect a fait comme modus operandi dans ses crimes à répétition, pour aider les victimes à se prémunir dans une forme de prévention, si vous voulez. Puis je vous le répète, quand la personne va se retrouver sur le registre, c'est qu'il n'y aura plus d'autre chose, c'est-à-dire que sa sentence va être purgée. C'est le dernier filet qui nous reste comme société.

Le Modérateur : Mathieu Boivin.

Journaliste : M. le ministre, votre pièce législative se divise en deux. Je vais laisser de côté ce qui touche à la protection, la voix des victimes, mais tout le reste, si je lis l'énoncé, Loi visant à favoriser la paix, l'ordre et la sécurité publique au Québec, on dirait un projet de loi politique un brin tape-à-l'œil.

M. Lafrenière : Qu'est-ce que vous voulez dire par là?

Journaliste : À moins que je me trompe, quelqu'un qui aurait une patch n'encourt rien d'autre qu'une amende.

M. Lafrenière : OK. Puis votre point, c'est?

Journaliste : Ensuite, si on va du côté des manifestations devant les résidences des élus, quand on a demandé tout à l'heure, en point de presse : Est-ce que c'est arrivé souvent?, on nous a dit : Pas vraiment, on agit de façon préventive. Et là, quand je regarde l'interdiction, la possession, projection de certains objets, on se rappelle tous, là, le printemps érable en 2012, mais, depuis, est-ce qu'il y a des épisodes où c'est... c'est survenu de façon criante?

M. Lafrenière : Des manifs? Oui.

Journaliste : Mais avec projection d'objets, avec des...


 
 

12 h 10 (version non révisée)

Journaliste : ...oui.

M. Lafrenière : OK, je vais répondre à toutes vos questions, il y en a plusieurs, là.

Journaliste : Parce que... parce qu'à sa face... à sa face même, ce que vous faites du côté des victimes, c'est... c'est très valable, là, on le voit bien, mais le reste ça fait politique tape-à-l'œil un brin.

M. Lafrenière : Pour les victimes, c'est correct, mais le côté policier, pour vous, n'est pas... n'est pas fondé

Journaliste : Il y a beaucoup de discrétionnaire. J'ai... puis vous le disiez tout à l'heure, effectivement, les associations de défense des droits vont dire : Woups! on espère tomber sur des policiers qui ont du discernement, parce qu'ils ont beaucoup, beaucoup d'ouverture, là, dans... dans ce que vous vous mettez de l'avant. Et donc même l'énoncé de votre loi, « favoriser la paix, l'ordre, la sécurité publique», c'est... ça fait un pitch politique pas pire.

M. Lafrenière : OK. Je vais revenir avec les faits. Un, on l'a promis en 2018 quand on s'est présentés, Sonia et moi, on l'avait dit clairement que c'était notre volonté. On a commencé par l'exploitation sexuelle des mineurs, chose qui n'avait jamais été faite par... Là, vous parlez de politique, on va parler de politique. Mes collègues libéraux avaient fait zéro comme dans rien pantoute avant ça, en cette... en ce volet. Et ma collègue Lise Lavallée, qui était députée de Repentigny, que moi, j'ai vue quand j'étais policier au SPVM, qui venait nous voir, qui s'est intéressée au volet exploitation sexuelle des mineurs, nous répétait qu'elle essayait avec les libéraux puis il n'y avait pas d'appétit pour ça.

Bracelet antirapprochement, ça existe depuis les années 80. Puis c'est nous qui l'avons mis en place en 2022. Ça fait qu'on ose, c'est vrai. Puis là, si vous me dites que pour vous... puis, excusez, vous avez pris l'exemple, je vais vous répondre à vous, là, pour vous, d'avoir trois individus... j'étais pour faire du Claude Poirier puis dire «trois individus louches portant des patchs», mais, si vous me dites que de voir trois individus qui rentrent dans votre commerce en... tous les jours pour vous mettre la pression avec leurs patchs, pour vous, ce n'est pas de l'intimidation. Moi, je ne suis pas d'accord. Heureusement, vous ne vivez pas cette situation-là. Moi, j'étais à... voilà deux semaines et c'était unanime pour les gens de la communauté, qui ne sont plus capables, ils ne veulent plus, les gens.

Est-ce que ce règlement-là va tout... va tout régler par miracle? La réponse, c'est non. Mais ce qu'on fait aujourd'hui, on donne des outils à nos policiers pour être capables d'agir. Tu dis : Oui, c'est juste une infraction. Ils n'aimeront pas ça. Parce que le fait qu'ils ne puissent plus faire cette intimidation-là avec leurs patchs... Puis, je le dis encore une fois, si vous, vous circulez sur terrain, vous le croisez, puis ça ne vous intimide pas tant que ça, mais, dans votre commerce, quand ils reviennent puis il dit : Ce serait bien le fun que tu travailles avec nous, le grand, puis c'est de même que ça va marcher, puis ils sont là tous les jours, peut-être c'est désagréable. Parlez aux commerçants de Laval, de Longueuil, chez nous, dans mon comté, où il y a même un jeune de 14 ans récemment qui est rentré dans un bar en disant : Maintenant, tu vas payer une... tu vas payer une cote chez nous, un pizzo. Bien, les gens réagissent fortement. Ils veulent qu'on fasse de quoi.

C'est un premier pas. Moi, je suis en total désaccord avec la prémisse que c'est un pitch politique. Moi, c'est ce qui m'a amené dans la politique, en passant, c'est cette lutte au crime organisé. Je veux la faire, je veux mettre la lumière sur eux. On va ramener un équilibre. Est-ce qu'on va mettre fin au crime organisé? Puis là je vais vous donner un... une grande révélation, la réponse, c'est non, mais est-ce qu'on peut ramener un équilibre? Parce présentement, il est rompu, la réponse, c'est oui. Les Québécois nous demandent d'agir. En matière d'extorsion, j'ai beaucoup de cas d'extorsion. Laval a fait une belle opération, Opération vigilance, ça fonctionne. Mais là il faut... il faut agir plus fort. Vous me dites : c'est juste une amende. Je vais donner l'exemple du « support 81 » qui a chaque été fait la tournée des grands festivals puis qui écœure le monde, puis les gens embarquent là-dedans en se disant : Oui, peut-être c'est une bonne idée. Avec les t-shirts « support 81 », ils font de l'argent. Une organisation criminelle fait de l'argent en vendant ses cochonneries à la face même des victimes. Bien, moi, je pense qu'on est à la bonne place aujourd'hui, mais comme je dis, on va consulter les gens, on va les entendre. Mais moi, avec la prémisse de dire que ce n'est que du tape-à-l'œil, je suis en total désaccord.

Journaliste : Et ces gens-là, le lendemain, même en n'ayant plus leurs patchs, ils vont être moins intimidants?

M. Lafrenière : On va pouvoir les saisir, s'il faut. Ça fait que, vous savez, avec le Code de procédure pénale, si vous avez une infraction puis vous cessez, vous... vous ne cessez pas la faire, on peut aller jusqu'à ça, puis je verrai avec Frédéric. J'imagine que dans votre briefing technique, tantôt, vous êtes allé sur une autre voie, mais, s'il y a une infraction, elle se perpétue puis c'est la dernière façon qu'il me reste, on pourra aller jusqu'à le saisir.

Journaliste : Et pour les... et pour les manifestations, chez les élus, c'est un greffon un petit peu...

M. Lafrenière : Non, mais celle-là... Puis vous dites, tantôt, tu sais, vous... vous n'en avez pas vu plusieurs puis malheureusement, je viens d'un passé où j'ai été à Montréal pendant... pendant 26 ans à voir des manifs. Il faut dire que, pendant une période de temps, les manifestations devant la résidence de la mairesse, je les ai vues. Et là, ça dépasse de beaucoup le travail et la tâche. Vous avez vu certains collègues qui ont des manifestations aussi, devant le bureau de comté, devant tous les bureaux publics, il n'y a pas... il n'y a pas d'enjeu de manifester, mais devant la résidence, c'est... c'est incroyable ce que ça fait aux voisins, ce que ça fait à la famille. Puis ça, on dit : C'est une limite à ne pas franchir. Je pense qu'on peut manifester autrement. Je pense qu'on est capables, il y a en masse de possibilités de manifester.

Le Modérateur : Marie-Michèle Sioui.

Journaliste : Bonjour, M. le ministre. Juste pour... avant mes deux questions, être certaine d'avoir bien compris, parce que vous avez fait le commentaire à deux reprises, est-ce que vous invitez des représentants des gangs de rue, des Hells Angels, autres groupes criminalisés à venir vous voir en commission parlementaire?

M. Lafrenière : Ce que je disais de façon sarcastique, c'est : S'ils se sentent lésés dans leur droit de s'afficher comme des groupes criminels, ils pourront nous le faire savoir.

Journaliste : C'est une vieille promesse, le registre, là, la CAQ promettait ça en 2016. Vous avez reproché à vos prédécesseurs de ne pas avoir agi plus tôt. Pourquoi vous, la CAQ, vous n'avez pas agi plus tôt?

M. Lafrenière : C'est vrai, c'est vrai qu'on...


 
 

12 h 15 (version non révisée)

M. Lafrenière : ...c'est vrai qu'on ne l'a pas fait avant, et je vous l'ai même dit quand je me suis présenté devant vous, quand je l'ai regardé à la première lecture, j'étais... j'étais plus ou moins à l'aise, je n'étais pas sûr que j'irais là-dedans, en toute franchise. J'ai pris le temps de regarder ce qui s'était fait ailleurs, parce que j'avais peur qu'on ramène... Puis, je vous le dis, moi, ce que j'avais vu comme policier, c'est ce qui s'était passé à New York, entre autres, puis ça avait amené à des dérapages, puis moi, je n'étais pas à l'aise d'aller là.

Ce qu'on vous présente aujourd'hui, puis en faisant notre vérification avec les autres provinces, on est à la bonne place, on a un registre qui est à la bonne place aujourd'hui. Pourquoi ne pas l'avoir fait avant? Bien, je vous dirais que notre première priorité, ça a été la lutte à l'exploitation sexuelle chez les mineurs. C'est vrai, on l'a fait, on l'a fait, on a livré, ce qui n'a pas été livré, puis on est rendus là aujourd'hui, on est rendus à la lutte au crime organisé. Ça fait que, dans la suite des choses, c'était la prochaine priorité pour nous, c'est ça, on est là aujourd'hui.

Journaliste : Puis je voudrais vous l'entendre dire, là : Est-ce que votre volonté, c'est de réduire les nouveaux crimes sexuels ou de réduire la récidive avec ce registre-là?

M. Lafrenière : Vous avez donné deux exemples, parce que ça var réduire le nombre de délinquants sexuels à répétition, on l'espère. Est-ce que ça peut aider? Parce que ce que les groupes nous ont présenté, quand je regarde ce qui s'est fait dans d'autres provinces, c'est cette possibilité de prévenir, donc, pour des groupes, exemple, de femmes, d'aller voir quels sont les modus operandi pour prévenir cette criminalité-là, je l'espère aussi. Mais, clairement, comme je vous dis, les autres provinces l'ont fait, ça n'a pas amené de dérapage. Moi, c'était... Je me suis conforté dans cette position-là, en commençant à petits pas.

Journaliste : Mais est-ce qu'ailleurs ça a amené des réductions des crimes ou de récidive?

M. Lafrenière : C'est vraiment dur.... Honnêtement, je ne pense pas qu'on va essayer de vous sortir un chiffre. Puis j'ai fait de la police assez longtemps pour vous dire, la prévention, c'est très difficile à chiffrer. De venir vous dire que mes méthodes vont diminuer de tant de pour cent les crimes, il faut être extrêmement prudent.

Je vais me permettre de déraper deux secondes, là. On parlait d'extorsion. Vous avez vu que, récemment, à Laval, un bon volet d'extorsion avec une vague, puis on a vu que le chiffre a commencé à baisser. Ce n'est pas parce qu'il y en a moins. Ce qu'on se dit, avec les policiers de Laval, c'est que, possiblement, les commerçants ont décidé, parce qu'ils avaient la crainte de commencer à payer, ça fait qu'ils rapportent moins les crimes? Ce que j'essaie de vous dire, là, je suis très prudent avec les chiffres. Je n'essaierai pas de jouer des chiffres, en vous disant, on va baisser de 10 % à 20 %. Prudence, mais, encore là, les personnes qui sont victimes de ces prédateurs sexuels à répétition vous diraient que, pour eux, une victime, c'est une de trop. Alors, d'aller avec des prédateurs sexuels à répétition, on a trouvé que c'était la bonne place pour commencer.

Journaliste : Merci.

Journaliste : Oui, je me permets de déraper aussi, si vous le permettez, je fais appel à votre réaction, en tant que membre du Conseil des ministres du gouvernement, ça vient d'être annoncé, l'Unité permanente anticorruption déclenche une enquête sur le Parti libéral du Québec après avoir fait ces vérifications. J'aurais aimé avoir votre réaction de ministre là-dessus, M. Lafrenière.

M. Lafrenière : Ma seule réaction va être mon visage, c'est... La meilleure chose qui peut arriver, c'est le bras de distance entre l'UPAC et mon ministère. Vous comprenez qu'ils font leur chose, ils sont indépendants. Vous me l'annoncez en direct, je ne le sais pas. Ça fait que je vous dis, ma seule réaction, ça va être mon visage. Mais je n'ai pas été avisé de ça, en passant. C'est ça qui me rassure qu'on ait une unité permanente anticorruption, collusion, qui font leur job. Puis moi, je ne le sais pas, puis ça me rassure. Mais demandez-moi pas de faire de la politique en disant que je suis heureux qu'on sévisse contre les libéraux, parce que je n'embarquerai pas là-dessus, je ne m'abaisserai pas à ça.

Le Modérateur : Sébastien Desrosiers.

Journaliste : Bonjour, M. Lafrenière. Sur le registre, vous avez dit à plusieurs reprises que vous aviez, à une époque, en tout cas, des craintes en termes de dérapage. Quel genre de dérapage vous imaginiez, qu'on prenne la photo d'un délinquant sexuel, que quelqu'un dise, sur les réseaux sociaux : C'est mon voisin, c'est mon voisin, faites attention?

M. Lafrenière : Bien, il y a deux choses que j'ai vécues comme policier, puis, en passant, je pense que c'est mon passé de policier qui a largement teinté ma réflexion, je vais vous donner deux volets. J'en ai déjà parlé pour le volet New York où c'était de l'auto-inscription, ça fait qu'on n'est pas pantoute à la même place, où c'était un genre d'autodélation. L'autre volet, moi, j'étais à Montréal quand on a connu le cas de Karla Homolka, vous vous souvenez absolument, j'en suis persuadé. Et quand elle est arrivée à Montréal, il a fallu la déplacer plus qu'une fois, parce que les gens faisaient une chasse, à savoir elle est rendue où, elle fait quoi. Elle travaille dans une quincaillerie, elle est à Longueuil, il a fallu la redéplacer.

Ça fait que ce genre de... ce que j'appelle un dérapage, je l'avais en tête, avec ce qu'on présente aujourd'hui, où on donne le nom, la photo, la description, les tatouages, le modus operandi puis une région où la personne habite, une ville, c'est assez grand. Moi, ça me rassure pour ce volet-là. Et surtout que j'ai consulté ce qui s'est fait dans les autres provinces, puis je vois qu'il n'y a pas eu de dérapage, je me suis rassuré dans tout ça, en disant : Commençons quelque part. Mais j'ai été très honnête et transparent avec vous, en vous disant : A priori, je l'ai regardé, puis je me suis dit... J'avais certains préjugés défavorables que je viens de vous mentionner, puis ce qu'on a fait comme travail me rassure.

Journaliste : Mais parce qu'il n'a rien qui empêche quelqu'un de prendre une capture d'écran, par exemple, puis de la partager, ça, ça ne vous inquiète pas?

M. Lafrenière : Mais il n'y a rien présentement qui empêche...


 
 

12 h 20 (version non révisée)

M. Lafrenière : ...quelqu'un d'aller sur, excusez-moi, je vais vous donner un moteur de recherche qui s'appelle Google, puis de sortir l'information puis de la partager non plus. À ce titre là. Ce qu'il y a de différent avec le registre public, c'est qu'on va mettre le modus operandi, puis on croit que ce volet-là va aider les gens à prévenir la criminalité, si vous voulez. Puis ça va être la grande différence, puis vous pouvez aller au plumitif aussi, tant qu'à ça, vous savez. Vous allez au plumitif, oui, c'est un système qui n'est pas toujours facile, mais vous êtes capable de sortir les antécédents, puis de voir ce que les gens ont fait. Là, on va le mettre public. Moi, je vous dis qu'on va recevoir à peu près, on a évalué à une centaine de cas par année qu'on va recevoir en comité de cinq personnes, cinq personnes avec des background qui sont différents, qui vont regarder les candidatures qui vont être remises, qui vont décider qui va se retrouver sur le registre qui est public. Ça fait qu'on met beaucoup de balises. C'est ce que je veux vous dire aujourd'hui.

Journaliste : Puis, sur les fouilles? Donc, vous permettez aux policiers qui ont un motif raisonnable de croire que quelqu'un dans une manifestation a un objet, une substance dans son sac, de fouiller les effets personnels de cette personne-là sans mandat. Est-ce que vous avez évalué la possibilité que cette disposition-là fasse l'objet d'un recours devant les tribunaux?

M. Lafrenière : Je vous dirais que cet élément-là, je sens qu'en consultation, c'est un élément que je vais recevoir beaucoup de commentaires. Puis je vais... je vais prendre le temps de bien entendre les commentaires. Ça fait que j'arrive là dans une position très neutre, en disant : Écoutez, c'est un outil qui est important, je veux entendre les gens. Ce que vous dites là, je le comprends, je le conçois. J'ai été policier plusieurs années. Mais je veux... je veux prendre le temps d'entendre les gens, puis on verra. On sera à la bonne place. On est à l'écoute. Je n'arrive pas les oreilles fermées en me disant : Voici ce que c'est, puis ça va être ça qui est ça, là. Ce n'est vraiment pas ça. On le dépose, on le présente, on entend, puis on corrigera s'il faut.

Journaliste : Merci.

Le Modérateur : Je vais accorder une dernière question en français à Valérie, qui avait une précision...

Journaliste : ...c'était un autre sujet.

Le Modérateur : ...C'était sur un autre sujet? Parce que moi, il faut que je quitte, là, en ce moment, là, pour le volet anglophone. Cathy, tu veux-tu me relever?

La Modératrice : Non, parce que j'ai vraiment besoin de clips en face, là.

Le Modérateur : Oui, oui... ah, OK, OK...

La Modératrice : On va le faire à la bonne franquette.

Le Modérateur : ...Parce que moi, il faut absolument que j'y aille.

M. Lafrenière : Parfait. Vas-y, puis ça va bien aller. Ils vont être gentils.

Journaliste : Mais je pouvais-tu déraper sur un autre sujet qui est dans la foulée quand même?

M. Lafrenière : Sais-tu? Je vais être disponible pour du one on one à la sortie après. C'est-tu correct? S'il y en a qui veulent ça à la place? Parce que là, je vais monopoliser tout le monde.

Une voix : ...

Une voix : Jack Wilson. Ce n'est pas Brian Wilson, c'est Jack Wilson.

La Modératrice : ...Procédons avec... Il y avait Valérie. Une dernière en français pour Valérie?

Journaliste : Non...

La Modératrice : On passe en anglais?

M. Lafrenière : Cathy...

La Modératrice : Questions in English. Cathy Senay, CBC News.

Journaliste : ...Oh, OK. For the public disclosure of information concerning surge in sex offenders that could be at high risk of reoffending. What were your fears at first? Because it's been done in Saskatchewan, Alberta, Manitoba. They are on it already, for years.  

M. Lafrenière : I know. And they're doing... it's even a larger specter than what we are doing now. It's... Generally speaking, we're talking about any crime, any criminal repeating offenders. So, it's more than us. You said it right. The reason why I'm comfortable today to present that, is that I've been looking at different provinces, and it went well. So, let's start somewhere. My fear was just to see people hunting, I'll say hunting, suspect people... people that have been convicted in the past. But, today, with what we're presenting, and the fact that we got a committee of five people together doing the evaluation, I'm talking about a small number of people that will be yearly put on that list. I'm confident that we're at the right place now. And that's the same reason why I'm not going with offenders that have been convicted numerous times for domestic violence. For the moment now, we believe we are talking about huge numbers. Maybe we're not ready for that. Let's start somewhere, and this is what we're presenting now.

Journaliste : And just to add something. You spoke about Karla Homolka. You were like a police officer in Montréal.

M. Lafrenière : I was quite involved in the case of Karla Homolka, and she was transferred from one location to the other because people were hunting her. This is not helping at all. Because we're talking about safety in the sense of safety... And the fact that she was living in one neighbourhood, people had fear for that, so she was removed from one location to the other. So, this is the place that we don't want to go, and that's the reason why we are putting all those measures.

Journaliste : And to ban protests...

M. Lafrenière : We're not banning protests...

Journaliste : ...Well, no, no, no. At 50 metres from the residence of a politician... You don't want protests to be taking place less than 50 metres.

M. Lafrenière : I'll say the opposite. Cathy, I'll be honest. I'll say the opposite. People are willing...they're able to protest anywhere. But in front of the elected official, that will be a no go.

Journaliste : And why is that?

M. Lafrenière : Why is that? Because this is way...You know, there's so many other places that people can protest. In front...    


 
 

12 h 25 (version non révisée)

M. Lafrenière : …your personal house, create a commotion to your family, create a commotion to your neighbors. So, we heard that a few times. I was in Montreal when there've been all those protests in front of the mayor's. So, we believe it's the right thing to do. But again, that's the reason why we're doing consultations, we'll hear people. But I believe this is the right place. But again, we're not banning protest. About 1,500 yearly in Montréal, that's… that's a lot.

La Modératrice : Jack Wilson, Montreal Gazette.

Journaliste : …banning gang patches, I understand that list will be created by you, by the Minister of Safety. There may be other ministers of Public Safety in the future. How will we ensure that symbols like Antifa or other political symbols don't end up… or actually can they end up on that list?

M. Lafrenière : It will be following all the intelligence that would be gathered from police services. So, it's not me waking up in the morning saying : You know what? And I don't want to do… I don't want to do any relation with our neighbor down south, but it's impossible for a minister to wake up in the morning, say : You know what? We don't… I don't like that group.

Journaliste : Impossible why?

M. Lafrenière : Because it will be the information that will be gathered and submitted by police services.

Journaliste : So, just to be clear, there's a process for police services to give this information to a minister?

M. Lafrenière : Yes, absolutely.

Journaliste : Does the minister theoretically have the capacity to add another symbol onto the list that might not be given by police?

M. Lafrenière : I… We'll do consultations, because on the process, honestly, I don't see a minister standing in front of you saying : You know what? Let's say this group, I don't like it, because at the end of it, as you heard in the project, in the bill that we're presenting today, there will be a possibility for good to be here. So… But again, let's do consultations. If we need to do some addition, we'll do. But my intention is to gather intelligence some police services that will submit a list. That list will be public. And someone is not happy to be present on that list, he's… we'll preventing that right in the bill, he can be hear about it… heard about it.

Journaliste : And then, generally, in the bill, a lot is left up to police discretion, whether to search someone, how to define objects that are forbidden. How do you ensure the police don't overstep?

M. Lafrenière : I said that in French earlier. As a former police officer, I want to be careful about this. And there's the reason why, when we're talking about searching bags and the surrounding of someone, I want to hear people during consultations. I want to make sure that we're at the right place, because, yes, you've been referring to the «pouvoir discrétionnaire», and this is mainly the power that police officers have. But we want to put limits on that. So, it's not going to be a fishing session.

Journaliste : I understand you create this proposal, this law with consultation with police officers. Did you hear… Did you talk to people in, like, civil rights groups? How did you sort of balance the police perspective with other perspectives?

M. Lafrenière : It's not only police officers, and thank you for mentioning that. When I said I received many, many recommendations and… by emails, it was, yes, by former police officers, officers, but people, generally speaking, they're just… they were there saying : You know what? That should be done. But again, that's the reason why we're doing consultations. And I'm sure that I will hear some groups during those consultations that will say : You know, be careful, maybe you're going too far. So, that's why we get consultations. We're open to that.

Journaliste : Thanks.

La Modératrice : Dan Spector, Global News.

M. Lafrenière : Dan.

Journaliste : Hi. Most Quebeckers don't exactly have daily contact with Hells Angels patches, these criminal symbols. So, how do you… do you think it's actually going to make the population feel safer?

M. Lafrenière :  You know, this is… And again, most of our laws, when you don't need it, it's a good thing. What I mean by that : if you're not encountering any, you know, relationship with Hells or I'd say criminal groups, you might be a happy camper. But, when we're talking Sept-Îles… Now, I'm talking with, you know, some regions, Sept-Îles, Uashat, and all that region, unfortunately, they've been there. They're taking a lot of place, a lot of room. They're putting pressure, they're forcing people to sell their dope to their own children's. So, they're not happy about it. And I'll be honest, about three years ago, presenting that, maybe even those people would say : You know what? They never encountered any trouble. And once I was in Sept-Îles and I saw the three bikers I've been referring to, I was talking to chiefs, saying : This is dangerous, and they say : No, no, this is just pictures, it's a fun time. It was not a fun time. I know exactly what was coming up. First thing is just to establish, you know, good PR relation tour. Then after that, it was the drug that came in and sexual exploitation of youth as well. We heard that two weeks ago. So, now, we're giving tools to police officers to do something about it, because, believe me, for those people stick in that situation, they need help.

Journaliste : You think the Hells Angels will care? Maybe they'll just pay the fines, because, you know, for them… like the Canada run, etc., these things are a show of force. Maybe they'll just pay the fine and do it anyway…


 
 

12 h 30 (version non révisée)

Journaliste : …they don't care.

M. Lafrenière :We'll see. I'll be surprised, but we'll see. And now that we'll be acting on that, putting… talking about, you know, serious fines. We'll put pressure on them and just to talk about them today, Im a happy camper because they hate that so much.

Journaliste : Does this apply to those… the gravestones that we saw?

17903 17903 M. Lafrenière : Yes, but not for the past. So, we're not gonna break down something that was put there. But since the bill will be accepted, it won't be possible to do that anymore. But we're not going in the past.

Journaliste : And do you have anything to say about UPAC investigating the liberals now?

M. Lafrenière : No, and that's the reason why UPAC are doing the job without any interference from my minister or myself. I just heard that live a bit earlier, and I'm happy to tell you that I had nothing to do with it. I'm not even aware of it. And this is how those operations should be conducted. So, my only reaction will be my face.

La Modératrice : Any more questions? Valérie, t'étais correcte?

Une voix : Bien, en fait, j'ai le goût de la poser quand même.

La Modératrice : Si…avez-vous une minute pour une dernière?

M. Lafrenière : Bien, oui, bien, oui! On est en famille, ça va bien puis on ne se chicane pas.

La Modératrice : Allez-y, Mme Gaudreault.

Journaliste : Écoutez, je vais juste... j'ai... j'ai un petit peu perdu le fil. Non, c'était une question plus précise sur les groupes, sur les tendances à voir des groupes se scinder aussi. Il y a un certain lien avec le projet de loi parce que vous parlez de couleur et tout, et il faut garder le rythme, hein, de ces organisations-là. Le Soleil révélait, la semaine dernière, notamment dans la prison de Québec, qu'il commence à y avoir un phénomène, BFM qui se scinde pour créer le North Savage Gang. Donc, de voir ce phénomène scindé comme ça, est-ce que vous avez eu l'occasion?

M. Lafrenière : Mais la liste va être mise à jour, c'est ça le but. Tantôt, je répondais en anglais en disant que ce n'est pas le ministre qui va décider ça en se réveillant le matin, en disant : J'aime tel groupe ou pas tel groupe, ça va être fait avec les autorités policières, puis là, je parle de division du renseignement, ça a été une partie de ma job pendant deux ans au SPVM, qui vont remettre la liste des groupes qui devraient être... Mais c'est sûr qu'au final, le ministre va devoir prendre une décision. On ne parle pas de groupes politiques, là, l'information va venir du renseignement criminel. Ce sont des groupes criminels.

Journaliste : Et de façon générale, de voir que la prison de Québec semble être un terreau fertile, peut-être, des guerres internes qui sont en train de se créer des schismes. Est-ce que ça vous inquiète?

M. Lafrenière : C'est... puis, en passant, je veux commencer par remercier les agents du service correctionnels qui font une job... parce que je suis allé sur le terrain, je voulais faire la tournée. J'avais dit la même chose aux affaires autochtones mais là, la tournée des postes de police et des prisons, c'est un peu trop. Mais je suis allé sur le terrain, j'ai vu leur réalité. Tout le monde disait : oui, Ian, tu as été policier, tu connais ça. Je ne connaissais pas ça du tout. Honnêtement, notre travail finissait où... quand on ouvrait la porte du véhicule puis on donnait notre... notre détenu. Alors, je suis allé voir leur réalité, ils font tout un boulot, très bon boulot, j'ai beaucoup de respect pour ce qu'ils font. À l'intérieur, c'est vrai qu'il y a des groupes qui se recréent, c'est vrai qu'il y a des livraisons par drones aussi. Mes prédécesseurs ont pris des décisions extrêmement importantes, un, pour faire la chasse aux drones, deux, pour faire des body scans, des fouilles corporelles, sans avoir à toucher le... le détenu parce qu'il y a tout un élément, aussi, de sécurité pour les agents. Alors oui, on vit ce phénomène-là. Il y a plusieurs solutions qui ont été amenées, je n'en parlerai pas aujourd'hui. Il y a plusieurs solutions qui ont été amenées ou d'autres qui vont être amenées bientôt. Ça fait qu'on agit sur plusieurs fronts, celui-là s'en vient aussi, côté carcéral, ça fait partie de nos stratégies aussi de bien outiller nos gens, de les supporter, c'est une job qui n'est pas facile. Puis aujourd'hui, je vais terminer en vous parlant du registre. Le registre s'applique à ceux qui auront quitté le système, donc que leur... leur peine soit terminée, il ne reste plus d'autre... plus d'autres possibilités que celle-ci.

La Modératrice : Libération non conditionnelle pour vous. Merci à tous! Bonne fin de journée.

M. Lafrenière : C'est gentil! Merci. Non conditionnelle!

(Fin de la séance à 12 h 34))


 
 

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