To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Alex Boissonneault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’agriculture et d’alimentation, et Mme Catherine Gentilcore, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’enseignement supérieur

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Alex Boissonneault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’agriculture et d’alimentation, et Mme Catherine Gentilcore, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’enseignement supérieur

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, December 10, 2025, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

8 h 44 (version non révisée)

(Huit heures quarante quatre- minutes)

Le Modérateur : Bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois, alors Catherine Gentilcore et Alex Boissonneault.

Mme Gentilcore : L'hiver est bien installé. Déjà, les grands froids sont arrivés tôt cette année. Donc, bien, comme à chaque année finalement, c'est les mêmes inquiétudes qui refont surface, hein? C'est toutes ces Québécoises et ces Québécois qui se retrouvent dans la rue, qui vivent en situation d'itinérance alors qu'on traverse ces grandes périodes de froid là.

J'ai pris connaissance de la situation d'ailleurs à l'Hôpital de Saint-Jérôme, ces personnes-là en situation d'itinérance faute d'avoir une autre place où aller pour se réchauffer un peu, puis ce qui crée toutes sortes de problèmes parce qu'évidemment les patients, le personnel sont inquiets pour leur sécurité. Ce que ça démontre, c'est, évidemment, que le gouvernement de la CAQ n'en a pas fait assez pour l'itinérance. Ça fait plusieurs années qu'on demande, au Parti québécois, que le premier ministre s'empare du dossier de l'itinérance personnellement parce que, bien, on le sait, là, les personnes en situation d'itinérance augmentent à chaque année, de mois en mois et sans arrêt.

Et puis, quand je suis arrivé en poste, on a décidé de sortir l'enjeu de l'itinérance, le thème de l'itinérance, et d'en faire un enjeu à part des services sociaux, parce qu'on trouvait ça trop important. Donc, évidemment qu'un gouvernement du Parti québécois augmenterait l'offre de logements sociaux. Je pense que c'est la bonne chose à faire avec accompagnement, évidemment. Il faut améliorer l'offre de services en santé, on l'a dit, la première ligne, important que ces gens-là puissent rencontrer quelqu'un rapidement, puis agir évidemment sur la toxicomanie également, on l'a vu, entre autres, là, tu sais, à Saint-Jérôme, donc des enjeux de santé mentale, des enjeux de toxicomanie qui sont intimement liés.

 Puis finalement, bien, je veux parler des femmes en situation d'itinérance. On le sait, on en parle de plus en plus. Je suis contente qu'on en parle de plus en plus du fait que cette itinérance-là, elle est cachée. Les femmes le vivent différemment. Elles vont être dans leur voiture, elles vont errer de sauce en sofa. C'est plus difficile de les trouver, de les repérer pour leur offrir le soutien dont elles ont besoin. Donc, important aussi, quand on pense au logement, de mettre en place entre temps des refuges qui sont pour femmes seulement, hein, pour s'assurer qu'elles se sentent en sécurité et qu'elle est plus le réflexe d'aller vers ces ressources-là. Donc, voilà, gardons ça en tête à l'aube des fêtes et avec ces grands froids-là qui sévissent.

M. Boissonneault : De mon côté, je veux juste dire un mot sur ce qui se passe ou au centre de formation professionnelle Fierbourg dans Capitale-Nationale.

Vous vous souvenez, en 2022, Bernard Drainville, qui était ministre de l'Éducation, avait dit que c'est une priorité pour lui, la formation professionnelle. Or là, on constate dans le journal, ce matin, qu'on a suspendu les cours de cuisine dans ce centre de formation professionnelle, faute d'argent. Et là, ça laisse des cohortes de jeunes, ou en cas de gens qui ont besoin d'être formés, en suspend, alors qu'il y a une demande très importante au Québec pour ce qui est des gens dans les cuisines, dans les cafétérias, dans les restaurants. À tel point qu'il y a des entrepreneurs qui vont chercher leur main-d'œuvre à l'extérieur pour pouvoir avoir de l'aide... de l'aide dans leurs entreprises. Et ces gens-là ne savent pas où se diriger pour la prochaine année, ils vont peut-être aller faire d'autres formations alors qu'encore une fois il y a un besoin sur le terrain.

Donc, nous, ce qu'on demande, on appelle le gouvernement à intervenir là-dedans. Il faut que le travail puisse se faire dans les centres de formation professionnelle parce que le besoin sur le marché est là. Et c'est très inquiétant d'avoir des nouvelles comme celles qu'on voit dans le journal ce matin sur... sur le CFP de Fierbourg. Voilà. Avez-vous des questions?

Journaliste : Êtes-vous surpris de voir M. Legault évoquer les avantages financiers pour les médecins, alors qu'on parlait de pénalités depuis plusieurs semaines, plusieurs mois?

M. Boissonneault : Un peu, oui, mais il y a pas mal de choses qui nous surprennent dans cette... dans cette discussion-là avec les médecins. Sauf que ça nous demande toute l'absurdité de la situation dans laquelle on se trouve, à quel point ce travail-là a été bâclé. Imaginez là, si on prend un pas de recul, on évoque la possibilité pour régler le problème d'une loi qui a été adoptée sous bâillon, de peut-être se retrouver à présenter un autre bâillon, d'ici la fin de l'année pour que ça fonctionne. Là, il y a des... il y a des discussions qui sont importantes. Nous, ce qu'on...

Journaliste : Pourquoi un bâillon?

M. Boissonneault : Bien, parce qu'il faut qu'on s'entende d'ici la... d'ici janvier, là. Ça commence à être pressant, les médecins... les patients pourraient souffrir par ce qui est en train de se passer.

Journaliste : Ils n'ont pas besoin d'un bâillon. S'ils s'entendent avec les médecins qu'il faut modifier la loi n° 2, j'imagine que les oppositions vont être d'accord?

M. Boissonneault : Nous, ce qu'on demande, c'est effectivement ça, il faut qu'ils discutent, il faut qu'ils puissent s'entendre, puis évidemment, si on peut le faire sans passer par un bâillon, c'est la meilleure des choses. Mais s'il faut qu'il y ait un changement législatif qui se fasse d'ici janvier pour n'importe quelle raison, au moins, l'idée qu'on évoque la possibilité, je l'ai entendu de différents intervenants, la possibilité qu'il y ait un bâillon d'ici janvier pour régler cette situation-là nous donne une... nous donne... nous... nous permet de mesurer à quel point ça a été bâclé, le travail.

Des voix : ...

Journaliste : Pourquoi les oppositions ne collaboreraient pas pour le faire sans bâillon?

M. Boissonneault : Ah, bien ça, c'est une autre question. Mais écoutez, il y a un travail législatif à faire. Nous, on veut collaborer, on veut que ça fonctionne pour les patients, puis ça dépend ce qu'il va y avoir sur la table. Mais ce qu'on constate, c'est que le gouvernement pellette par en avant. Là, il négocie, mais ce ce n'est pas encore réglé. C'est inquiétant. Il pourrait y avoir des conséquences importantes pour les patients. Je ne dis pas qu'on est rendus là, mais moi, pour moi, ce qui est inquiétant, c'est que, s'il y a une possibilité d'évoquer qu'on pourrait passer par là, évidemment, s'il n'y a pas de collaboration des oppositions, puis je ne vais pas m'avancer là-dessus. Mais l'idée qu'on puisse penser que ça pourrait passer par ça, je trouve que c'est quand même problématique. Mais évidemment, on veut que ça se négocie. On veut que...

Journaliste : ...

M. Boissonneault : Bien, pour changer la loi. S'il doit y avoir un autre changement légal, si on doit... La loi n° 2, bon, a été adoptée, adoptée sous bâillon. S'il doit y avoir une autre loi d'adoptée en vitesse pour pouvoir protéger les patients à partir du mois de janvier, ou en tout cas s'assurer qu'il n'y ait pas de conséquences délétères pour les patients, puis que ça doit passer par là, c'est absolument absurde. Je ne dis pas qu'on va en arriver là, mais c'est pour démontrer à quel point tout ça est un gâchis sans nom, là. Il y a des conséquences pour les gens. Il y a des craintes de la population.

Journaliste : Sur le principe des avantages financiers, êtes-vous prêts à accepter qu'on donne plus d'argent pour une meilleure prise en charge?

M. Boissonneault : Nous, c'est très clair, le Parti québécois est très clair, on ne donnera pas plus d'argent aux médecins, il n'y aura pas d'augmentation de la rémunération des médecins. On a déjà joué dans ce film-là, on n'est pas rendus là. Il y a deux éléments pour nous qui sont importants dans la loi n° 2 qui a été adoptée...


 
 

8 h 49 (version non révisée)

M. Boissonneault : ...changement du mode de rémunération, puis... l'affiliation à l'ensemble des patients au Québec, tout le reste, à peu près, est problématique puis on doit s'entendre là-dessus. Donc, c'est... c'est vraiment le nerf de la guerre.

Mme Gentilcore : Là, ce qui se passe, là, c'est que la CAQ se rend compte que la rémunération ne fonctionne pas du tout dans son projet de loi, donc se voit obligée de trouver des voies de contournement pour pallier à ça, pour essayer de régler le plus rapidement possible avec les médecins. Puis là ça passe par évoquer des bonis sur le côté. Ce n'est pas ça qu'il fallait faire. Il fallait s'assurer que, dans le projet de loi qu'on a adopté sous bâillon, le mode de rémunération soit adéquat d'emblée. Donc là, ils se retrouvent à essayer de patcher, là, de mettre vraiment un diachylon sur le bobo, puis ce n'est pas... ce n'est pas ça qu'on...

Journaliste : ...je veux juste qu'on soit clairs sur ce que vous avez dit, si, par exemple, là, parce que là on comprend qu'ils sont en train de renégocier les paramètres de la loi n° 2, là, puis que si on s'entend avec les médecins, on va devoir modifier la loi n° 2, c'est-à-dire amener un autre projet de loi qui viendrait modifier ce qui est déjà adopté. Si tel est le cas, qu'il y a une entente avec les médecins...

Mme Gentilcore : Ce qu'on souhaite.

Journaliste : ...c'est ce que je pense que tout le monde souhaite. Est-ce que vous allez aller de l'avant avec eux? Est-ce que vous allez accepter cette modification-là au projet de loi n° 2, d'emblée, quelle qu'elle soit? Parce que c'est ce que les médecins voudraient, s'il y a une entente...

Des voix : ...

Journaliste : ...vous avez évoqué, tout à l'heure, un bâillon, là. Moi, j'essaie de voir...

Mme Gentilcore : On n'en est pas là, le bâillon, il faudra voir ce qu'il y a dans cette... proposition-là et voir aussi quelle est la position des médecins par... suite à ces négociations-là.

Journaliste : ...s'ils acceptent les médecins, c'est parce qu'ils sont d'accord avec, éventuellement?

Mme Gentilcore : Donc, on verra... Donc, on verra à ce moment-là. Nous, on n'est pas en train de dire qu'on va s'opposer à ce qui va être proposé là, pas du tout, là.

Journaliste : ...en train de dire non plus que, même si les médecins sont d'accord, vous allez endosser ça.

Mme Gentilcore : L'important, c'est que ça se règle. L'important, c'est qu'on puisse s'assurer que ce qui... Les répercussions, en ce moment, là, les cliniques qui menacent de fermer, les patients qui sont inquiets de perdre leur médecin, par exemple, il faut s'assurer que ça, ce soit réglé. Donc, évidemment que là, nous, ce qu'on veut, c'est que ça se règle puis que les médecins retournent travailler puis qu'on arrête de voir les médecins déserter, là, le système.

Journaliste : Concernant la loi n° 1, là, qui donne des pouvoirs inédits au gouvernement de bloquer les contestations judiciaires, puis tout ça, est-ce qu'un gouvernement du... dans l'éventualité où, mettons, ce serait adopté, est-ce qu'un gouvernement du Parti québécois s'engagerait à retirer toutes ces dispositions-là une fois élu?

M. Boissonneault : On ne prend pas d'engagements. Pour le moment, on est à... On est à écouter les groupes qui se prononcent sur la loi n° 1, on va faire notre travail de façon diligente, on l'a déjà dit, mais vous savez qu'on a... on a déjà dénoncé ce que la CAQ voulait faire avec la Constitution, son projet de loi sur la constitution, parce que ça demeure un projet de loi. Ce qu'on constate, par contre, du travail qui s'est fait en commission parlementaire, c'est qu'il n'y a pas eu de consultation préalable. Il y a plein d'idées qui sont lancées à gauche et à droite, qui ne font pas l'affaire de plusieurs groupes de la société civile, c'est important de les entendre. Puis c'est important de faire notre travail rigoureusement. Je ne vais pas prendre d'engagements, là, a priori sur un projet de loi qui, à notre avis, est une simulation de constitution.

Journaliste : ...la question, c'est que, je veux dire, ça pourrait être tentant pour un nouveau gouvernement de garder ça parce que vous en... il y aurait un bénéfice, là, je veux dire, ce serait... ça vous permettrait...

M. Boissonneault : Bien, c'est... C'est toute la question de ce... de ce projet de loi, hein, c'est qu'une constitution, c'est là pour le peuple, par et pour le peuple québécois. C'est pour ça que ce n'est pas... ça ne devrait pas être un projet de loi comme les autres sur un coin de table qu'on fait dans la dernière année de mandat. Moi, je veux juste vous rappeler que Mme LeBel, Sonia LeBel, s'est exprimée sur des états généraux dans la presse en disant que : Si je lance des états généraux demain matin, oublie ça, ça ne fonctionne pas, on va politiser le débat, prévient-elle, ce sera pour moi la question d'un prochain gouvernement, quel qu'il soit. Hein, elle trouve ça trop vite, faire ça dans une dernière année, annoncer ça dans une dernière année avant les élections. Je pense que ça vaut pour une Constitution.

Journaliste : ...la question de ma collègue, c'est que la loi, quand même, même, que vous jugez qu'elle n'est pas valable comme Constitution, si elle est adoptée, elle va être valable. Donc, les limitations qu'elle prévoit vont quand même s'appliquer dans un... pour un éventuel futur gouvernement, donc.

M. Boissonneault : Comme dans bien des choses, comme dans bien des... de ce qu'on a vu, par exemple pour les médecins ou ailleurs, il y a beaucoup de travail qu'on va devoir refaire au Parti québécois, si on peut former gouvernement l'année prochaine, si les gens nous font confiance. Mais là, a priori, en ce moment, là, on en est à écouter les groupes qui sont impliqués là-dedans puis on va... y avoir une étude détaillée de chacun des articles de ce projet de loi caquiste et fédéraliste, puis on va juger en conséquence, mais c'est certain qu'on va devoir faire le travail après, il va falloir réparer les pots cassés de lois qui ont été bâclées, là, que ce soit pour les médecins ou pour la Constitution.

Journaliste : Juste pour être certain, parce que j'avais cru comprendre que votre chef, la semaine dernière, quand il a annoncé, là, son chapitre du Livre bleu sur la Constitution, que celle qui serait adoptée potentiellement par M. Jolin Barrette serait juste comme liquidée.

M. Boissonneault : Oui, parce que nous, ce qu'on propose, on l'a présenté vendredi dernier, c'est une constitution transitoire.

Journaliste : ...donc, la réponse, c'est que vous... le projet de loi au complet serait liquidé, donc? Je veux dire que vous... vous abrogeriez complètement cette loi-là.

Mme Gentilcore : On n'en est pas là. La décision n'est pas prise par rapport à ça. Ce qu'on sait, c'est que...

Journaliste : ...

Mme Gentilcore : ...bien, en tout cas, à voir les réactions des groupes, c'est sûr et certain que la légitimité n'est pas là. C'est-à-dire que tous les...


 
 

8 h 55 (version non révisée)

Mme Gentilcore : ...tous les groupes, l'ensemble des groupes, quasiment tous les groupes disent qu'il fallait avoir des discussions en amont, il fallait avoir une commission parlementaire en amont, en bonne et due forme. Et là ce n'est pas là, donc, c'est...

Journaliste : ...qu'il soit d'accord ou pas, si elle est adoptée, elle va s'appliquer.

Mme Gentilcore : On verra à ce moment-là.

M. Boissonneault : Oui, bien, exactement. C'est juste que nous, ce qu'on dit, c'est qu'il faut faire le travail diligemment. On veut être constructif là-dedans. On veut écouter aussi ce qui est présenté. On veut écouter les groupes qui sont appelés en commission parlementaire. Sauf que notre proposition, pour une constitution, est la suivante, on l'a annoncé, on l'a présenté dans le livre bleu, c'était vendredi : Il va y avoir une constitution transitoire puis, après ça, tout un processus qui viendra après l'indépendance du Québec, si les Québécois font ce choix-là.

Journaliste : ...l'avantage de cette loi-là, c'est que c'est une simple loi et qu'on peut donc la retirer.

M. Boissonneault : C'est tout ce que c'est, c'est une simple loi. Et non seulement ça, mais c'est une simple loi qui sera assujettie à la Constitution canadienne de 1982, on ne l'a pas signée, celle de 1867. Ça reste ça, c'est une simulation de constitution. Si on était... si on avait tous les pouvoirs, comme on le souhaite au Parti québécois, ça pourrait donner ci et ça. Mais ce projet-là, c'est une constitution caquiste et fédéraliste, il faut quand même comprendre de quoi il s'agit. En même temps, nous, on veut être constructifs aussi, on veut écouter ce que les groupes ont à dire là-dessus. On apprend de ce qui se passe, mais notre projet a été présenté vendredi dernier avec le dépôt.

Journaliste : ...sur la question bien précise, d'empêcher des groupes d'utiliser de l'argent public pour contester certaines lois du Québec, est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

M. Boissonneault : Nous, on a bien dit qu'on ne minera d'aucune façon la liberté d'expression au Québec. On veut même présenter un projet de loi là-dessus. On a l'intention de protéger la liberté d'expression des groupes, c'est très important pour nous. Donc, toute idée de restreindre la possibilité de gens, sur la place publique, de s'exprimer, d'exprimer des positions, on est défavorables.

Journaliste : Je ne comprends pas pourquoi vous n'osez pas vous prononcer clairement, M. Boissonneault, sur ce qui va advenir de cette constitution-là, si jamais il y a un gouvernement péquiste en fonction d'une constitution transitoire comme vous l'expliquez.  

M. Boissonneault : Bien, c'est parce que...

Journaliste : On peut-tu... Est-ce que le Québec peut cohabiter avec deux constitutions?

M. Boissonneault : Bien, évidemment pas, mais, en même temps, ce que je ne veux pas faire, c'est jeter le bébé avec l'eau du bain. Ce n'est pas... Un gouvernement, si on peut former, et les gens nous font confiance, puis on forme un gouvernement, l'idée, ce n'est pas de détricoter tout ce qui est fait avant. Il faut être responsable dans nos approches. C'est ce qu'on essaie de faire dans tous les dossiers qui sont présentés devant nous. Nous, on veut des bonnes politiques publiques. Là, il y a des consultations, il y a des gens qui s'expriment. Il va y avoir une étude détaillée de ce projet de loi. On veut juste faire notre travail diligemment avant de prendre position spécifiquement sur telle et telle composante du projet.

Par contre, on a, nous, un projet de concession transitoire qu'on a présenté vendredi dernier. C'est sûr que c'est ça qui nous guide, mais les gouvernements, c'est une course à relais, là. On prend le relais de celui qui précède, donc il faut quand même faire notre travail correctement. On n'est pas de ceux qui, à l'emporte-pièce, pour des raisons politiques, pour aller chercher des intentions de vote, vont jeter une initiative du gouvernement ou d'un parti juste pour des raisons partisanes. On veut faire notre travail correctement. C'est pour ça que ce n'est pas si simple de dire : Je vais tout rejeter avant même qu'on ait terminé l'étude du projet de loi.

Journaliste : Sur la Fonderie Horne, est-ce que vous êtes inquiet du «trade-off» que M. le premier ministre a semblé évoquer hier, assouplir les exigences sur la qualité de l'air en échange d'un hypothétique investissement substantiel? Qu'est-ce que vous pensez de ce que... de ce que M. Legault que M. Legault... le nouveau responsable de la région...

Mme Gentilcore : ... bien, en fait, ce qui a été surtout, je pense, c'est que là la Fonderie Horne veut aussi un délai, ils voudraient un an et demi de plus. Originalement, ils devaient atteindre la cible de 15 nanogrammes pour 2027, là ils demandent 18 mois de plus pour y arriver. Est-ce que c'est un délai qui nous semble déraisonnable? Non. Mais pourquoi, à la base, on a besoin de ce délai-là? L'entente était là, on s'était entendus pour y arriver en 2027. Donc, pourquoi ce délai-là? Puis, si on y va pour cette entente-là puis qu'on décide de leur donner le droit de prendre un 18 mois de plus, bien, on veut s'assurer que ce soit fait pour vrai, parce que là ils ne peuvent pas nous arriver comme ça à toutes les années et demie, à tous les deux ans, pour encore repousser le délai.

Journaliste : Il semble y avoir un lien entre un investissement substantiel et cet avantage ou, en tout cas, cet assouplissement-là. Est-ce que ça vous semble suspect?

Mme Gentilcore : Bien, il va falloir regarder de quoi il en retourne, je ne suis pas au courant de tous les détails. Mais c'est sûr et certain qu'il va falloir regarder ça, ça prend de la transparence absolue dans ce dossier-là. Puis il en va de l'environnement également. Nous autres, on avait dit... tu sais, on s'entend, que la cible de base, c'était trois nanogrammes à échéance, là, là, 15 nanogrammes, pour nous, c'est la moindre des choses. Ça fait qu'il va falloir s'assurer que tout ça soit en concordance puis qu'il n'y ait pas de petits pépins en cours de route. Ça fait qu'on va regarder ça attentivement.

Journaliste : ...en théorie, vous n'êtes pas opposés à ça, ce délai-là, ce n'est pas...

Mme Gentilcore : Bien, pas opposés, si on nous assure qu'il va être respecté, cette fois-ci, au bout de 18 mois supplémentaires. Parce que là, si, à chaque fois, on nous revient puis que la Fonderie Horne met de nouveaux... de nouveaux paramètres place, puis dit qu'il ne peut pas répondre à ses engagements, là c'est une autre affaire. Mais là il faut s'assurer que, si on leur accorde ce 18 mois là, que là, à terme, ce soit vraiment là, parce qu'on y tient, là, au niveau de l'environnement, ce n'est pas tenable si on ne va pas de l'avant.

Journaliste : ...sécurité publique, vous vous attendez à quoi? Est-ce que vous espérez que le gouvernement fasse plus de répression par rapport au crime organisé, mais aussi par rapport aux gens dans les manifestations ou vandalisme? Vous vous attendez à quoi?  

M. Boissonneault : Bien, j'ai regardé... en fait, on va commencer par voir...


 
 

9 h (version non révisée)

M. Boissonneault : ...projet de loi, ça, c'est le plus important. Encore une fois, je disais on veut faire notre travail correctement, donc on va voir le projet de loi, de quoi il en retourne, mais une chose est certaine, c'est qu'on est favorable, nous, à des initiatives, des mesures qui pourraient faire en sorte qu'on se sent davantage en sécurité. On l'a déjà dit au Parti québécois, on a parlé d'augmenter les patrouilles, d'augmenter le nombre d'agents, on a parlé beaucoup aussi du camionnage, hein, des chauffeurs inc., du fait que les contrôleurs routiers ne pouvaient pas faire des interceptions sur les autoroutes. On a travaillé très fort, on l'a rappelé au gouvernement à quel point il y avait urgence d'agir, puis que les contrôleurs devaient retourner faire leur travail sur les routes. On pense qu'il y a une lacune, il y a des gens qui ne se sentent pas en sécurité pour toutes sortes de raisons, il faut intervenir dans ce dossier-là, donc, nous, on va travailler en pleine collaboration avec le ministre, voir qu'est-ce qu'il y a dans le projet de loi, puis de quelle façon on peut s'assurer d'en faire davantage.

Mme Gentilcore : Puis, tu sais, le gouvernement a dit qu'il était le gouvernement de la loi et l'ordre dorénavant, on n'a pas vu beaucoup ça, on trouve, dans les derniers... dans les derniers mois, depuis qu'ils ont fait cette annonce-là. On a même eu des coupures, là, au niveau des procureurs, toutes sortes de coupures qui ont été annoncées, donc à voir ce qui va être fait avec ce projet.

Journaliste : Juste, sur les travailleurs routiers, M. Boissonneault.

M. Boissonneault : Sur les contrôleurs, vous dites?

Journaliste : Oui. Bon, il n'y a pas de solution, là, en marche déjà? Vous dites il faut agir.

M. Boissonneault : Oui, mais ça tarde. Ça tarde. Il y a quand même une situation d'urgence en ce moment sur le terrain, là. Là, je comprends qu'il va y avoir des patrouilles conjointes avec les contrôleurs et la Sûreté du Québec, c'est ce qui avait été évoqué, moi, je veux voir des résultats, je veux voir ça, comment ça se passe sur la route. Moi, je le sais qu'il y a des camionneurs qui me parlent, puis qui ont des préoccupations parce qu'il y a un jugement du Tribunal administratif du travail qui est intervenu en mars, qui disait que les contrôleurs n'avaient pas l'équipement pour pouvoir intervenir sur le terrain. Là, je comprends que le gouvernement a un peu changé son fusil d'épaule là-dedans, mais ça arrive tard.

Nous, ce qu'on dit, c'est qu'il faut qu'il le travail se fasse rapidement pour que les interceptions sur la route se fassent le plus vite possible parce que le crime organisé est là, on nous l'a rapporté, il y a des gens qui font du transport de matière illicite, il y a toute la question du camionnage illégal aussi qui intervient, des stratagèmes douteux qu'on a vus, entre autres, à partir de l'Ontario, puis ce dossier-là n'est pas encore réglé non plus. Bien, ça vient ajouter à l'urgence du fait que nos routes sont en train de se transformer en Far West. Donc, pour le Parti québécois, c'était une priorité, ça, puis évidemment, ça retombe dans la cour de la sécurité.

Journaliste : Comment vous interprétez le refus de Jean Chrétien de venir témoigner en commission parlementaire sur l'opération citoyenneté en 95?

M. Boissonneault : Bien, écoutez... vas-y.

Mme Gentilcore : Bien oui, bien, écoutez, évidemment, qu'on appuie à 100 % la demande du Bloc québécois, là, c'est-à-dire de le pousser à venir, mais écoutez, s'il a le temps... moi ce que je ne comprends pas, c'est, dans la foulée du 30 ᵉ anniversaire du référendum, là, on l'a vu autant comme au temps où il était de toutes les tribunes. Il a eu... il a pris le temps de venir nous parler de comment ça s'est passé, etc. Et là, soudainement, il n'aurait plus le temps? Il n'aurait plus le temps de venir s'expliquer en commission? Donc...

M. Boissonneault : Il veut répondre aux questions des journalistes, mais pas aux questions des parlementaires.

Mme Gentilcore : C'est ça.

M. Boissonneault : C'est étrange quand même. Puis nous, on déplore... on veut que... on veut qu'il s'exprime là-dessus, c'est important. Écoutez, il a dit quoi, là? Il a dit qu'il était prêt à naturaliser des gens qui avaient... bon, ce qu'on a entendu, c'est qu'on aurait demandé de naturaliser des Canadiens le plus rapidement possible, il n'était pas sûr d'accepter le résultat non plus au lendemain du référendum, il y a... avec toutes les questions de financement dont on a déjà parlé, il y a plusieurs questions qui se posent dans ce dossier-là et les parlementaires sont en droit de se poser la question. Puis lui, comme ancien parlementaire, il devra respecter ça encore plus, là. Donc...

Journaliste :  Éviter qu'on répète les mêmes...

Mme Gentilcore : Exactement.

M. Boissonneault : Effectivement, avec ce qui s'en vient.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez du projet de loi surnommé Q-5, là, déposé hier par M. Gérard qui lui permet... qui permettrait au gouvernement, finalement, par décret, de modifier l'application d'une trentaine de lois pour faire passer un projet?

Mme Gentilcore : Ça fait sept ans que la CAQ nous promet un allègement réglementaire, hein? Ça fait sept ans qu'ils sont supposés de travailler là-dessus. Évidemment, on a vu qu'ils ont fait complètement l'inverse. S'ils avaient vraiment travaillé là-dessus et qu'ils étaient arrivés à des résultats, on aurait pu mettre en place un cadre réglementaire autour de l'attribution de ces projets-là qui aurait été sur le sens du monde.

Là, on se retrouve, in extremis, dernière année, année préélectorale et là on veut, encore une fois, prendre une voie de contournement pour s'arroger des pouvoirs, finalement. Nous, ça fait des mois, des années qu'on dénonce le bar ouvert des subventions où on choisit selon notre envie, selon notre instinct qui seront les gagnants de ces subventions-là. Puis là, on fait exactement la même affaire pour décider de quels projets on veut mettre de l'avant. Non seulement ça s'est fait sans aucune transparence parce que, le ministre Girard l'a dit hier, là : J'ai des projets en tête. Quels sont ces projets? Dans quelles industries? On parle de combien de projets? 5, 10, 15, 52? Ça prend de la transparence par rapport à ça. Donc évidemment que ce qui aurait dû être fait, c'est ce qui a été promis, c'est-à-dire de l'allègement réglementaire, faire en sorte qu'on puisse accélérer ces processus-là sans être obligés de passer par une loi de contournement, puis de permettre à la CAQ de choisir, selon son envie, là, son choix du jour, le choix du chef.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : So on a... the public securities... the Public Security Minister's bill, you are in...


 
 

9 h 05 (version non révisée)

Journaliste : …favor of measures to increase law and order?

M. Boissonneault : Were in favor of the principle, saying that some people feel that they're not safe, now, there has been some situations that have been reported, for example, the situation with the… the truckers that work illegally, right now, on our roads because of the… what's the… what's the name of the phenomenon in English… Chauffeurs Inc.?

Mme Gentilcore : Chauffeurs Inc.

M. Boissonneault : Chauffeurs Inc., you know, Chauffeurs Inc...

Une voix : ...

M. Boissonneault : Clandestine drivers, so that's one of…

Une voix :

M. Boissonneault : Clandestine drivers, so we've been in the situation there. We feel that we… and we need to intervene, make sure that people feel safe, that all these safety issues are fixed. We didn't see the bill, so we're going to have to work with what we have on the table, but we are favorable of doing more so people may… feel safe.

Journaliste :  How can you prevent a situation like the shooting in Laval in this coffee place, Tim Hortons, at 10 o'clock in the morning? Starbucks.

M. Boissonneault : That's a good question. I won't be able to answer you that one. To answer that one, in the sense that we have to take a step back and see what we can do for the whole… for the situation in whole Québec, to make sure people feel safe and we don't have those situations. There is a bill that's going to be presented, we're going to take time to see it, look at it, but we're ready to collaborate with the minister to make sure that people feel safer and that that we are safer in Québec.

Journaliste : And removing… having like, fines and put in fines for criminal gangs that are wearing those patches when they are, like, visiting business, people, stores and stuff.

M. Boissonneault : Well, I know that's an issue. I think people are worried about that. I won't take position on that right now unless you tell me… no. I think we have to take a step back and and study those measures to make sure that we… we understand what it means, the implication. There are some legal implications to take a step like this on the freedom of expression, and so… we have to be careful on those things. However, we are favorable of a measure that can make people feel safer in Québec City, so we're going to collaborate. We're going to see the bill, and we were going to work on that.

Des voix :

Journaliste : …on the… just on the Constitution. The Fédération des femmes is testifying at the hearings today. We know what they're going to say, but, you know, the minister is still keeping abortion in the Constitution for now, even in spite of all that opposition. What do you make of that?

Mme Gentilcore : Yeah, we think that it should be taken off. I mean, I mean, we said that already. I said that already, and we voted for the motion last week, presented by QS, I think, because we don't need to put that there. The most important thing is to protect the woman and protect this right to have access to abortion. And many specialists, they say that it's not the right thing to do to put it in the law, into the law. So, we don't need to do that, we just have to make sure that this right is preserved. Yeah.

Journaliste : …just on how many groups have opposed this bill in general and how controversial it's been, and how many people seem to hate it…

M. Boissonneault : This is a demonstration that due work has not been done on this issue and this bill, because this is what it is. It's a bill that the CAQ is presenting right now in the last year of his mandate. There was no consultation, and now… and now he's faced with a situation where you have a lot of people in civil societies that are concerned with what's on the table, and it's… it's normal. This kind of bill should be worked… we've proposed, ourselves, a constitution before independence, a provisional constitution. And we gonna make sure that people are consulted when we do a process like this, we're going to take time to go in different communities, make sure that on the field, we're going to talk to as many groups as we can, which… and the CAQ didn't do that, and now they're in that situation. A lot of people are expressing concerns and rightly so, and it's the demonstration that what doesn't work, of what doesn't work with that bill, because it is what it is. It's a bill, it's not… it's not what it should be when we talk about something as important as a constitution.

Journaliste : And just on the doctors, Mr. Legault, in a way, yesterday was saying they might offer financial advantages. It's as if… it's as if this the whole discussion is spinning in circles.

M. Boissonneault : Going back to what we've seen with Gaétan Barrette, remember, it's… obviously people are going to see that. They're going to see the absurdity of the situation now. For us, it's clear that there's no question we have to pay more for what is delivered right now by the doctors that… do great work on the field, it's not… it's not the question. We're trying to fix a system, right now, that doesn't work. There is a a change that is needed in the remuneration in… in how people are paid. That's something that there's a consensus in Québec. What concerns us is that there is a discussion right now that needs to be pressed...


 
 

9 h 10 (version non révisée)

M. Boissonneault : …patients are going to suffer the consequences in January if there is no agreement between the doctors and the Government. And we see we're… almost half of December is gone now. So, what is this going to mean? Are we going to do… Are we going to have to propose a new bill? Are we… How is this going to work? We will have to make sure that the patients are protected. And what we're seeing right now is concerning. Be at the table, discuss a solution, agree on a solution, because we're doing that for the patient. It's not for the doctor or the Government, it's for the patient.

Des voix : Merci.

M. Boissonneault : Merci.

(Fin à 9 h 10)