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(Huit heures trois minutes)
M. Paradis : Bonjour. L'année
dernière, c'est le Parti québécois qui a pris l'initiative de parler de la
question des écrans chez nos jeunes. C'est le Parti québécois qui a mis la
balle au jeu et qui a dit : Nous avons un problème de santé publique, ça
affecte notre jeunesse, il faut agir. Malgré les doutes, malgré même les
quolibets, au départ, c'est devenu une thématique dont l'ensemble de l'Assemblée
nationale s'est saisi, heureusement, ça a été le cas. Et, il y a six mois,
était publié, donc, le rapport de la Commission spéciale sur les écrans. Et, six
mois plus tard, nous demandons au gouvernement d'agir et nous disons : Si
le gouvernement ne le fait pas, un gouvernement du Parti québécois va s'occuper
de la suite qu'on doit donner aux autres recommandations du rapport, parce qu'actuellement,
ce sont les parents du Québec qui se trouvent démunis, qui prennent les choses
en main. Il y a deux demandes de recours collectif qui ont été déposées dans
les dernières semaines. Ce sont des parents de jeunes Québécois qui dénoncent
les tactiques, les stratégies, les applications qui font en sorte que les
jeunes sont captifs devant leur écran, qu'on les fait dépenser et qu'on
siphonne leurs données personnelles.
La France a décidé d'agir. L'Australie, on
apprenait cette semaine, a agi, et c'est ce que le Parti québécois se propose
de faire, donc, dans le suivi des recommandations de la Commission spéciale sur
les écrans. Le Parti québécois demande au gouvernement et annonce que lui le
fera, sinon une politique, une législation pour préserver la vie privée de nos
jeunes, pour assurer leur consentement éclairé à l'utilisation de leurs données
personnelles et pour leur donner les moyens de se protéger face aux stratagèmes
commerciaux prédateurs. Et ça commence, pour nous, par l'instauration d'une
majorité numérique à l'âge de 14 ans. Donc, c'est d'avoir des mécanismes
qui font en sorte que les entreprises doivent vérifier l'âge des utilisateurs
des réseaux sociaux pour s'assurer que toutes les personnes de moins de 14 ans
n'y ont pas accès. Et nous avons hâte d'en discuter avec nos collègues de l'Assemblée
nationale.
Par ailleurs, on apprend, cette semaine,
qu'à la suite de la démission de l'ambassadrice du Canada aux États-Unis, le
nom de Mark Wiseman serait considéré pour lui succéder et devenir l'ambassadeur
du Canada aux États-Unis. Nous tenons à dire formellement aujourd'hui que c'est
inacceptable pour le Québec, inacceptable. Le Parti québécois n'acceptera
jamais la nomination de Mark Wiseman comme ambassadeur du Canada aux
États-Unis. Pourquoi? Parce que Marc Wiseman n'est pas un ami de la nation
québécoise. Il a publié, en 2023, un gazouillis dans lequel il dit que 100 millions
de Canadiens en 2100... Ce n'est peut-être pas la politique du gouvernement
fédéral encore officiellement... en fait, ça l'est, mais ça devrait l'être, et
même si ça fait aboyer les Québécois. Ce gazouillis reprend presque mot à mot
ceux de Johnny Macdonald au moment de la pendaison de Louis Riel, quand il
disait : Il va mourir, même si tous les chiens du Québec allaient aboyer
en sa faveur. L'initiative du siècle...
M. Paradis : ...qui veut qu'il
y ait 100 millions de Canadiens en 2100. Ça a été ça, la politique officielle
du gouvernement fédéral qui avait... qui a eu comme impact de noyer le Québec,
ou, en fait, qui pourrait avoir cet impact-là. C'est inacceptable. Donc, nous
demandons au gouvernement fédéral de retirer le nom de Marc Wiseman des
candidats potentiels comme ambassadeur du Canada aux États-Unis. Et, là-dessus,
nous sommes prêts à prendre vos questions.
Journaliste : Entente de
principe entre les médecins omnipraticiens du Québec puis le gouvernement, c'est
une bonne nouvelle?
M. Boissonneault : Là, on
comprend, parce que ça vient de sortir, là, on comprend que la loi n° 2 est
suspendue, et je l'apprends avec vous ce matin. C'est une bonne chose qu'il y
ait eu une entente, hein, parce que, je le disais hier, ça commençait à presser,
là, puis il y a des patients qui seront affectés à partir du mois de janvier.
Cela dit, on n'a pas vu l'entente en
question, sauf que ça nous démontre encore une fois à quel point tout ça est un
fouillis. On a adopté une loi sous bâillon dans la nuit, avec des centaines d'articles.
C'est combien, 200? 200 articles, pour la loi n° 2, des trucs qu'on n'avait
pas eu le temps de voir. On nous a enfoncé ça au travers de la gorge. Après ça,
il y a eu des négociations. Là, on suspend l'application de la loi. Écoutez, c'est...
Au moins, s'il y a une entente, qu'on a réussi, avec les omnipraticiens et les
spécialistes, à trouver une voie de passage, c'est une bonne chose, mais on va
quand même attendre de voir ce qu'il y a là-dedans.
Journaliste
: ...
M. Boissonneault : C'est les
omnipraticiens? Je pensais qu'il y avait aussi... parce qu'il y a aussi des
discussions avec les spécialistes. Une chose est certaine, il n'y a pas
meilleure entente qu'une entente qui est conclue entre les parties et conclue à
une table de négociation, mais on n'a pas le détail, donc c'est difficile pour
nous de commenter exactement si... ce qui est bon ou mauvais là-dedans, c'est
ce que je voulais vous dire là-dessus.
Journaliste
: ...Pablo
Rodriguez?
M. Boissonneault : Pablo
Rodriguez, hein, une autre journée, calendrier de l'avent, il y a beaucoup de
gens qui y font référence. Deux choses qu'on constate là-dedans. La première, c'est
que tout ce qui se passe ne peut pas être le fait d'un seul homme. Il y a plein
d'allégations, il y a des enquêtes qui sont en cours. On va suivre tout ça avec
beaucoup d'intérêt, mais ce qui est en train de se passer dépasse la seule personne
de Pablo Rodriguez. C'est ce qu'on a toujours dit, au Parti québécois, qu'on a
un parti dont la culture organisationnelle est marquée par la corruption. Première
chose.
Journaliste : ...selon nos
informations, l'UPAC n'enquête pas sur le Parti libéral. L'UPAC enquête sur la
campagne Rodriguez. Le parti n'est pas visé, c'est la campagne Rodriguez. Vous
allez me dire : De fait, c'est concommettant?
M. Boissonneault : Merci pour
la nuance, mais ce qui se passe, là, c'est au Parti libéral que ça se passe. Ce
n'est pas le fait d'un seul homme. Il y a plusieurs personnes qui sont
impliquées là-dedans. Comme on peut le voir avec le fait qu'il y ait plusieurs
enquêtes.
L'autre aspect aussi, c'est qu'on ne peut
pas faire autrement que de constater que les libéraux sont davantage préoccupés
par l'impact sur les communications que de la corruption elle-même. Il y avait
déjà des allégations, il y avait déjà des informations qui circulaient, le
printemps dernier, où il y avait potentiellement des malversations. Il ne s'est
rien passé. C'est quand c'est sorti dans les médias, quand on a commencé ce
calendrier de l'avent là, qu'on s'est mis à s'occuper des problèmes, semble-t-il,
alors qu'il y avait quelque chose qui se passait avant.
Et là, on a la même gang, les mêmes
personnes qui étaient là du temps de Jean Charest, qui sortent pour défendre le
Parti libéral comme ils l'avaient fait à l'époque. Ça nous ramène vraiment dans
le film de la commission Charbonneau, là, le film dans lequel on ne veut pas
rejouer. Donc, on a la même... le même groupe d'anciens députés proches de Jean
Charest qui défendent leur parti comme ils défendaient Jean Charest alors qu'il
y avait une pétition de près 250 000 noms qui avait été présentée pour
demander son départ.
Alors là, on va suivre ce qui se passe, on
va attendre la conclusion des enquêtes, mais ces allégations là sont très
graves. Puis il faut ramener aussi les Québécois au centre de ce qui se passe. Là,
les Québécois constatent que c'est un parti qui n'a pas fait le ménage puis,
surtout, c'est un parti qui n'est pas prêt à gouverner.
Journaliste : ...ce n'est pas
plutôt du PLC que ça vient, finalement?
M. Boissonneault : PLC?
Journaliste : Tu sais, vous
parlez de culture, de la culture du PLQ, mais si c'est la campagne de Rodriguez,
qui est plutôt liée, finalement, au fédéral...
M. Boissonneault : Il y a eu...
On a joué dans ce film-là, pour le Parti libéral du Québec. D'ailleurs, c'est
la même garde qui défend le parti à l'heure actuelle. Le Parti libéral du
Canada... C'est la même affaire, le fligne-flagne d'Ottawa ou le fligne-flagne
de Québec. Il y a une culture libérale qui est marquée par cette corruption,
parce que l'objectif, dans les dernières décennies, du Parti libéral a été
essentiellement de prendre le pouvoir pour empêcher l'indépendance de toutes
les façons possibles. On a vu les tricheries de l'opération citoyenneté, on a
vu ce qu'était prêt à faire à Jean Chrétien. On a vu ce qu'était prêt à faire
le camp du non, toujours pour s'assurer que le Québec reste dans le carcan
fédéral, c'est... Puis, avec tout ce qu'on a vu, il y a énormément de questions
qui se posent. Qui était au courant, d'où provenait l'argent des brownies? Ça
prend beaucoup de brownies, là, pour pouvoir influencer une course à la
chefferie. Il y a plusieurs personnes qui sont impliquées, c'est pour ça qu'à
notre avis ça dépasse vraiment Pablo Rodriguez.
Journaliste : Puis, sinon,
sur la pratique de payer le loyer de hauts fonctionnaires de l'État sur du long
terme, je ne sais pas si vous avez vu ça...
Journaliste
: ...dans Le Soleil,
mais est-ce que c'est une pratique qui doit être revue?
M. Paradis : C'est une
pratique qui doit être revue, s'il y a des abus, s'il y a des gens pour qui...
Alors, une mesure transitoire, au départ, devient une mesure permanente et donc
une rémunération additionnelle ou un avantage additionnel, ça ne fonctionne pas,
il faut revoir ça. On est à une époque où l'État doit faire très attention à
ses dépenses, cette dépense doit être revue, ce programme doit être revu.
Journaliste
: Même pour
ceux qui en bénéficient ou pour les nominations futures?
M. Paradis : Bien, si,
actuellement, il y a des abus, si, actuellement, la règle a été interprétée de
telle sorte que ça devait couvrir... Il y a des cas, certainement, il y a des
exceptions où on a besoin de cette mesure transitoire. Donc, il faut faire
attention. On n'est pas en train de dire : C'est zéro, et on annule tout.
Mais, actuellement, on semble être ailleurs, on semble avoir... en avoir fait
une pratique généralisée. Et, si ce n'est pas l'esprit de ce que c'était au
départ, il faut revoir ça, y compris pour les personnes qui sont dans cette
situation-là actuellement.
Journaliste
: Merci.
M. Paradis : Merci.
(Fin à 8 h 12)