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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin et de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Friday, December 7, 2012, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-six minutes)

Mme David: Bonjour, et puis, écoutez, au cas où on ne se revoit pas aujourd'hui, nous voudrions vous souhaiter de très heureuses fêtes. Nous allons en prendre, nous aussi, ça va faire du bien à tout le monde.
Mais auparavant c'est quand même le moment des bilans. Alors, je veux vous dire que, comme nouvelle députée, je suis très contente de mon premier séjour à l'Assemblée nationale.
Parler un petit peu de l'atmosphère. C'est sûr que j'avais entendu beaucoup d'attentes, hein, sur le terrain: On espère que la classe politique va comprendre que la période de questions ne devrait pas être un spectacle. On espère que les gens agiront de façon plus conviviale, se parleront avec plus de respect.
Ça n'avait pas trop mal commencé, effectivement, mais disons que, dans les derniers jours, quand on voit que le président de la Chambre a dû rappeler aux parlementaires que la garderie n'était plus ailleurs mais qu'elle était dans la Chambre, on peut se dire que ça a un petit peu dégénéré. On espère que le temps des fêtes va permettre à tout le monde de reprendre ses esprits et que l'atmosphère sera plus conviviale au retour.
Ce que nous avons à dire, en gros, ce matin sur le bilan du gouvernement péquiste, c'est qu'il avait bien commencé, à notre avis bien sûr, avec des annonces importantes et qui allaient dans le sens de ses engagements électoraux. Malheureusement, le budget et, hier, le dépôt des crédits sont venus, à notre sens, défaire, finalement, cette image de progressiste que ce gouvernement voulait s'accoler.
Il voulait être, entre autres, celui de la solidarité sociale. Les éléments qu'on a pu trouver dans les crédits hier de coupes dans le transport adapté pour les personnes handicapées, dans le logement social, dans la curatelle publique nous indiquent que vraiment, au nom d'un concept, d'une idée obsessionnelle d'atteinte du déficit zéro le plus vite possible et à tout prix sans aller chercher de revenus additionnels dans les grandes entreprises et chez les contribuables à revenus élevés, bien, le résultat, c'est que, oui, les citoyennes et les citoyens, dès l'hiver prochain, vont subir des coupes de services. Alors, ça, c'est très décevant, et nous aurons l'occasion d'y revenir dans l'étude des crédits.

M. Khadir: Alors, bonjour. À mon tour, je voudrais vous saluer et vous souhaiter un joyeux temps des fêtes si on ne se revoit pas.
Le travail que Françoise et moi avons accompli, je pense, peut être qualifié d'utile à la bonne marche de l'Assemblée nationale à plusieurs égards mais surtout à faire avancer des dossiers qui autrement n'auraient probablement pas trouvé d'intérêt ou d'attention particulière de la part des autres partis. En fait, encore une fois, je pense, dans ce court laps de temps qui nous est donné, on a réussi... sans trop de présomption sur notre force et notre impact, mais quand même on a réussi à faire avancer plusieurs dossiers importants.
Je voudrais vous en nommer quelques-uns. La pauvreté est un sujet qui préoccupe beaucoup Québec solidaire. Françoise, tout au cours de ses six années comme porte-parole de Québec solidaire, a toujours, toujours insisté pour que, dans notre travail au quotidien, à l'extérieur comme à l'intérieur de l'Assemblée, on n'oublie pas. Alors, dès son entrée à l'Assemblée nationale, elle a mis l'accent sur au moins un aspect qu'on peut régler très rapidement et facilement, c'est-à-dire le calcul des pensions alimentaires dans le revenu de plusieurs femmes qui sont en situation de pauvreté.
Avec acharnement, avec un travail soutenu, grâce à l'aide aussi au caucus des femmes de l'Assemblée nationale, qui ont été de très bonnes alliées pour Françoise, on a réussi à faire adopter une motion unanime, une motion qui, à plusieurs reprises, avait été soumise par le PQ, par le passé mais n'avait pas pu passer, n'avait pas pu obtenir d'appuis. Cette fois-ci, ça a été unanime, et nous sommes heureux de savoir que la ministre a promis de s'en occuper. On va bien sûr surveiller ça.
Projet de loi n° 1, j'ai participé à quelques séances de travail de la commission. C'est un pas dans la bonne direction, mais nous avons rappelé au ministre que le ver qui pourrit la pomme de l'action gouvernementale, qui pourrit la pomme de l'appareil gouvernemental en matière de contrats publics, le vrai ver essentiel, c'est le lobbyisme. C'est la culture du lobbyisme, de la proximité des clubs qui sont proches du pouvoir et les donneurs d'ouvrage. Il y a plusieurs exemples, je ne rentrerai pas dans le détail. Il a été attentif à la suggestion, c'est inclus dans la loi de manière indirecte. Mais je pense qu'au cours des prochaines semaines on va devoir revenir là-dessus, et on espère que le message s'est rendu et que le gouvernement va s'y pencher.
Le projet de loi n° 2, dans sa mouture première, la proposition de M. Drainville aurait très sérieusement nui à l'émergence des nouveaux partis. Nous, nous avons fait l'exercice de voir quel est l'impact de ce projet de loi sur nous pour Québec solidaire, qui est déjà établi depuis six ans. Il n'y avait aucun problème avec ce nouveau projet de loi. Au contraire, ça nous avance. En termes de financement, ça nous met sur un meilleur rapport de force avec les autres partis.
Donc, même si le nouveau projet nous avantage, nous avons tenu à insister pour qu'il y ait des provisions, dans la Loi sur le financement des partis politiques, pour ne pas désavantager les partis en émergence, et ça a été tenu compte par M. Drainville. Finalement, la proposition finale est venue du ministre lui-même, sur insistance, donc, de Françoise lors de la commission.
Bien sûr, il y a Pharma-Québec, pour lequel on a déposé un projet de loi, que vous connaissez, avec une nouvelle politique pharmaceutique publique. Toutes nos propositions n'ont pas été accueillies, mais heureusement, au moins, pour la règle des 15 ans, enfin ça a été entendu. Le gouvernement va faire tout près de 300 millions de dollars d'économie dès cette année. Nous souhaitons simplement que le ministre soit ouvert aux autres propositions pour aller plus loin.
Et puis le travail a été jalonné de quelques victoires quand même. Je vous rappelle très rapidement l'amiante, le BAPE générique sur l'uranium. Désormais, au Québec, on peut dire: Ces deux ressources naturelles polluantes et dangereuses pour la santé sont probablement choses du passé. Nous souhaitons en tout cas que le gouvernement va rester ferme là-dessus.
Les orphelins de Duplessis ont été entendus. Vous vous rappelez que j'avais déposé la première motion là-dessus. Leurs diagnostics erronés et falsifiés vont être effacés de leurs dossiers. C'est une grande victoire pour les orphelins de Duplessis.
Les retraités de la White Birch, qui avaient bénéficié de l'appui immédiat et soutenu de Québec solidaire de l'association de Taschereau depuis la survenue des problèmes, bien, savent aujourd'hui, heureusement, que leur cause a été entendue puis qu'ils ne seront pas amputés d'un 10 % supplémentaire sur leurs revenus de retraite.
Puis il y a eu ensuite quelque chose qui fait particulièrement ma fierté, et je crois qu'aussi le ministre des Relations internationales, M. Lisée, a de quoi être fier également. Grâce à notre collaboration puis grâce aussi à l'écoute du Parti libéral et de la CAQ, pour la première fois de toute son histoire et probablement pour la première fois dans l'histoire des assemblées législatives en Amérique du Nord, nous avons passé une motion unanime qui reconnaît le droit du peuple palestinien à l'autodétermination puis le droit du peuple palestinien de disposer d'un État indépendant. Merci beaucoup.

Le Modérateur: Questions.

M. Lavallée (Hugo): Oui. Bonjour, Mme David. Hugo Lavalllée, de Radio-Canada. Vous avez passé une bonne partie de la dernière campagne électorale à dire qu'il fallait absolument vous envoyer à l'Assemblée nationale pour donner une voix à tous ces gens qui n'en avaient pas. Au final, qu'est-ce que ça a changé vraiment que vous soyez ici, avec le peu de temps de parole que vous avez, le fait que vous êtes un peu isolée géographiquement dans l'Assemblée? Est-ce que ça a vraiment changé quelque chose?

Mme David: Moi, je ne me sens pas isolée du tout. Vous savez, la place dans les banquettes, ça n'a vraiment pas beaucoup d'influence sur ce qu'on est capable de faire. Mon collègue vous a... vous a parlé, pardon, de deux dossiers où je suis intervenue de façon particulière. Le dossier du calcul des pensions alimentaires pour enfants, ça n'est pas un dossier qui est réglé, mais c'est moi qui l'ai soulevé cet automne, c'est moi qui ai travaillé avec des femmes de d'autres partis politiques pour obtenir une motion unanime, qui ai discuté avec Mme Maltais, etc., et je vous assure que je vais rester très proche de ce dossier jusqu'à l'adoption d'un projet de loi que je veux voir advenir avant l'été prochain, comme je l'ai indiqué en Chambre.
Donc, ne serait-ce que là-dessus, je suis très fière du travail accompli. Je sais que le mouvement des femmes suit la chose de très près, et tout le monde est prêt à se mobiliser autour de ça.
Mon collègue vous a parlé aussi du projet de loi n° 2. J'ai participé à cette commission parlementaire, qui a été une très belle expérience d'ailleurs. C'est moi qui ai débattu, longuement, je dois dire, avec mes collègues pour qu'on trouve ensemble une façon d'assurer un traitement équitable aux partis émergents. J'ai trouvé une bonne écoute des collègues, mais il a quand même fallu le débattre, et je pense que, si je n'y avais pas été, on ne serait pas rendus aussi loin.

M. Lavallée (Hugo): Bon. Et vous semblez vous attribuer une certaine part de mérite, là, pour plusieurs des projets ou des initiatives qui ont été adoptés. Mais justement est-ce que, si vous n'aviez pas été là, il n'y aurait pas eu plus de mesures progressistes qui auraient pu être adoptées? Parce que le PQ nous dit: À cause de notre statut de gouvernement minoritaire, on ne peut pas en faire davantage. Et, on le voit, il y a clairement une division du vote progressiste. Est-ce que vous ne pensez pas qu'en fait, si vous aviez été absents, la cause progressiste n'aurait pas pu progresser davantage?

Mme David: Si le Parti québécois n'est pas devenu gouvernement majoritaire le 4 septembre dernier, le Parti québécois doit en faire son propre bilan. Si, après neuf ans d'usure libérale, un parti qui constitue l'opposition officielle ne réussit pas à prendre le pouvoir, il n'a qu'à regarder son propre programme et ses propres pratiques.
Je ne le répéterai jamais assez, si Québec solidaire existe, si nous avons été fondés il y a maintenant presque sept ans, si nous avons maintenant près de 15 000 membres, ça doit être certainement parce qu'on a notre raison d'être.

M. Khadir: Et n'oublions pas que le Parti québécois, parmi les considérations de son bilan, que Mme David vient de mentionner, doit regarder le mode de scrutin, un mode de scrutin qui a frappé durement le Bloc québécois au scrutin du 2 mai 2011 puis qui a eu des conséquences aussi importantes sur les partis indépendantistes que nous sommes.
Et, si le Parti québécois a des prétentions progressistes, bien, il n'appartient à lui que de démontrer notre inutilité en mettant en application nos propositions, puis là notre raison d'être va être effacée.

Mme David: Ou bien... et en même temps, il peut aussi modifier le mode de scrutin, ce qu'il se refuse à faire.

Journaliste: Bonjour. Toujours à la lumière de la dernière session, est-ce que vous avez l'impression d'avoir eu plus d'arguments pour l'union des forces souverainistes dans les mois à venir?

Mme David: Bien, vous touchez là un problème important. Bon, je vous rappelle que, lors de notre conseil national du week-end dernier, on a adopté deux résolutions: l'une qui parle d'une tentative que nous allons faire de rapprochement avec Option nationale - on verra ce qu'il en adviendra - et l'autre, où nos membres ont accepté de rouvrir ce fameux, là, sur les ententes électorales ponctuelles, ce que nous ferons à notre congrès du printemps prochain.
Maintenant, si le Parti québécois... enfin, si le gouvernement du Parti québécois continue de gouverner avec des coupures pour les plus démunis - et plusieurs l'ont rappelé hier, par exemple dans le domaine de la santé, 500 millions pour 20 000 médecins, 500 millions pour 8 millions de québécois - bien là il y a un problème. Il y a un problème. Ça ne favorise pas les ententes.
Donc, ça se joue à deux, cette dans-là, comme on a dit souvent. Il y a des responsabilités qui appartiennent au Parti québécois puis il y en a d'autres qui sont les nôtres, et nous, nous allons prendre les nôtres.

Journaliste: Avez-vous eu l'impression d'être réellement plus efficaces à deux?

M. Khadir: Ah oui! Ah oui! Bien, regardez, en très peu de temps, en à peine six semaines, nous avons fait avancer plusieurs dossiers, deux projets de loi. Je n'aurais pas pu faire ça tout seul, moi, de participer aux deux commissions en même temps, de mener des discussions de coulisses intenses sur la motion de la Palestine en même temps que des discussions de coulisses très, très importantes et intenses avec le caucus des députées femmes pour faire avancer le dossier des pensions alimentaires.
J'appelle ça le caucus femmes parce que c'est vrai qu'il y a une espèce de complicité. Et moi, bon, bien, je me qualifie parfois pour ce caucus.

Journaliste: Bonjour. Vous parliez, tout à l'heure, de l'idée obsessionnelle d'atteindre le déficit zéro. Donc, on comprend que, pour Québec solidaire, ce n'est pas un objectif primordial, mais ne craignez-vous pas les risques d'une décote si on ne va pas de l'avant avec le retour à l'équilibre budgétaire?

Mme David: Québec solidaire a un point de vue extrêmement clair sur la question: l'idéal, c'est l'équilibre budgétaire. Est-ce que c'est un idéal à atteindre à tout prix le plus vite possible en coupant dans des services directs aux citoyens? La réponse, c'est non.
Et ce que nous avons dit au ministre Marceau avant, pendant, après le budget, ce que nous allons continuer à dire durant l'étude des crédits, c'est: Oui, l'État québécois a besoin d'argent, on ne le nie pas, mais qu'il aille le chercher, l'argent. Qu'il aille le chercher dans des redevances minières. Pourquoi est-ce qu'on retarde l'arrivée des redevances minières, là, le haussement des redevances minières? Qu'il aille le chercher dans les poches des contribuables les plus riches, oui, qui peuvent faire davantage de pas. Qu'il aille le chercher dans des redevances sur l'eau. On peut lui faire plein de propositions, à M. Marceau. Il les connaît, d'ailleurs, mais il se refuse à les appliquer.
Le gouvernement péquiste, même minoritaire, aurait pu adopter un budget plus audacieux et plus progressiste puisque personne, personne ne voulait aller en élections cet automne.

Journaliste: Bonjour. Est-ce que justement le gouvernement Marois a mal utilisé ses 100 premiers jours?

M. Khadir: Bien, en fait, le gouvernement Marois a fait la démonstration que les promesses électorales, bien, c'était tout relatif, que le lobby du club des 357 avait plus de poids sur ses décisions et ses orientations que l'opinion de la population.
Écoutez, la population a été à maintes fois appelée à se prononcer. Encore dernièrement, il y a à peine six mois, 69 % des Canadiens - et on peut présumer plus encore de Québécois - disaient... Entre couper des services et augmenter les impôts, ils préfèrent augmenter les impôts. Alors, si le gouvernement connaît l'opinion de la population, puis a promis de le faire en élections, puis est arrivé au pouvoir avec cette promesse, puis a la légitimité démocratique de le faire, pourquoi se refuse-t-il à appliquer ses promesses, à faire ce qu'il a dit et qui correspond à la volonté de la population et éviter de couper dans les services plutôt que de se soumettre aux diktats, hein - quand on dit «diktats», ça veut dire une situation d'injonction par autorité, c'est vraiment autoritaire, les diktats de marché des Price Waterhouse de ce monde - aux demandes du club sélect des 357, comme je les appelle, ces lobbys de la finance et des milieux d'affaires, qui l'ont mis à genoux, littéralement, plutôt que d'écouter sa population?
Il a prétendu que c'est parce qu'il est minoritaire. Franchement, ce n'est pas convaincant. On les a vu agir, là, depuis six semaines. Le Parti libéral n'est pas en mesure d'aller en élections. Chaque fois qu'il y a eu des votes importants, il y en a une vingtaine qui sont partis dans les toilettes ou je ne sais plus où... dans leurs bureaux. Alors, le Parti libéral n'était pas en mesure de renverser le gouvernement. Le gouvernement pouvait compter sur l'appui tacite du Parti libéral, qui était incapable de s'opposer à lui. Donc, ses promesses, il aurait pu les remplir et, ses promesses, il aurait dû les remplir parce que ses promesses correspondaient en partie... ses promesses les plus progressistes, lorsqu'il reprenait la plupart de nos propositions de plateforme sur l'augmentation de l'impôt des plus riches, sur l'augmentation des redevances sur les ressources naturelles, il aurait pu les passer. C'est un simple prétexte.

Journaliste: Je vais essayer d'être rapide. Est-ce que vous souhaitez des élections en 2013?

Mme David: Bonne question. Certainement pas au printemps. De toute façon, je pense que personne n'en souhaite au printemps. Et puis, pour la suite des choses, il faudra voir comment se comporte la classe politique. Vous comprenez que ce n'est pas nous qui allons être les artisans du déclenchement d'une élection, avec le nombre de députés que nous avons.
Je pense qu'il ne faut pas le faire de façon futile. Moi, je serais assez fâchée si on s'en allait en élections parce que subitement la CAQ et le PLQ décideraient que quelque chose ne fait pas leur affaire et que ça ne soit pas, tu sais, sur une base sérieuse. Ça, je serais très hésitante. Ce n'est pas futile, aller en élections, hein? C'est un geste important, c'est un geste démocratique important. Laissons donc quand même ce gouvernement gouverner plusieurs mois.
Donc, on n'est pas pressés, mais, le jour où ça arrivera, on fera face, ne vous inquiétez pas.

Journaliste: On est avec un gouvernement minoritaire qui a besoin de l'appui d'au moins d'un de deux partis qui sont à sa droite. Vous êtes à la gauche de ce parti-là. Est-ce que, dans ce contexte-là, c'est difficile d'avoir de l'influence? Estimez-vous que vous en avez moins?

Mme David: Ça dépend sur quel sujet. Moi, j'ai l'impression qu'on peut avoir de l'influence parce qu'on a 15 000 membres, parce qu'on a eu 264 000 électrices et électeurs et parce que, si le gouvernement va trop à droite, il y a beaucoup d'électeurs qui vont décrocher du Parti québécois.
Donc, il a moins besoin de nous en Chambre, je le sais, au niveau du vote, mais, attention, ce n'est pas la Chambre qui vote aux élections, c'est la population. Alors, si j'étais à la place de ce gouvernement, je ferais quand même attention à nous.

Journaliste: Yes. In English. In a way, the same question but put differently.
In the last Assembly, there was only one Québec solidaire member, but the opposition was the PQ, so progressive, but you were able to distinguish yourself on issues such as mining, which they wouldn't touch at the beginning, and pharmaceuticals, which they wouldn't touch as well, so... But now the two of you... there's twice as many of you, but the Opposition now is not progressive. Is that a problem? You have to, you know... just in the voting dynamics, but, in the dynamics of the Assembly, presenting your point of view, you're sort of lost, aren't you?

M. Khadir: Well, of course, our situation is different, but the difference comes from the fact that it's a minority government, which renders the opinion and action of the Opposition important on every single small issue comparing to last time, where, in fact, in the real course of matters, the PQ, with 50 MNAs, didn't have more power than the single MNA that I was in changing the reality of the decisions of the Government.
So, in that regard, of course we are a little bit more marginalized because of the fact that the decisions of the two oppositions become so critical, but, on the other hand, I'm sure that, because of the increased capacities we have, the capacity of Françoise to build up consensus among difficult and more controversial issues, we will show, in due time, as we've shown in the six weeks that... the elements that they have mentioned, that we can push on several important issues.

Journaliste: Mme David, you said that, if the Parti québécois, after nine years of Liberal government, could only get a minority this time, they should look at themselves. What could they change? What's wrong with the PQ?

Mme David: What was wrong during the time they were opposition or now?

Journaliste: Why didn't they get majority? You know, we had a historically unpopular government, 70 % dissatisfaction rating, and all they could get was a minority. What happened?

Mme David: I think what happened is they were not able to convince a majority of the population that they are really the government of solutions, solutions for middle class, for poor people. It was too late. They tried to do an electoral campaign at left. It was because of our presence, I'm sure. But it was too late.
I remember you that, in 2007, 2008, 2009, their attitude was to try to take votes off the ADQ, at that time, and after that from the CAQ, and it was just the last year they began to have progressive positions. It was too late, I think.

M. Khadir: Thank you very much.

Journaliste: In what ways do you find the new PQ Government different from the old Liberal Government?

M. Khadir: Well, it's very hard to distinguish on important... on, you know, systematic measures. They haven't touched really to the benefits of the banks and big corporate businesses. They insist that the economical development of Québec, you know, is dependent on private investment. They don't touch too many of the measures that were brought up by the Liberal Government. So, in substance, they're not much different.
Of course, on some issues which are more... you know, their taint, their color, there might be some differences, but, when you look at the budget, there is no... nobody can pretend that this budget couldn't have been just written down by M. Bachand himself. And their insistence on balancing the budget over the services, you know, by cutting services instead of increasing the legitimate revenues of the Government just looks as a Liberal attitude.
So, that's why Québec solidaire exists. And I hope, in due time, population will realize that, if they want things to just change a little bit from what they have seen and that they don't like, the solution is not the Liberals or the PQ, the solution is Québec solidaire.

Journaliste: What's one thing that this Government has done in the last three months that, after the election, you did not expect them to do?

M. Khadir: I didn't expect them to so rapidly realize that there is no future for «amiante», for Asbestos, frankly. Because it was very difficult to bring the PQ, while they were in opposition, to realize that we have to get out of Asbestos once and for all. And I am very... «reconnaissant»...

Une voix: Grateful.

M. Khadir: ...grateful to the Ministry of Natural Resources to have, you know, very fairly, from the beginning, just from the start, said: Québec will come out of Asbestos.

Journaliste: Mrs. David, can your tell me about your ability to work with the women from the other parties?

Mme David: We had a lunch - I think it was during November - to begin to reimprove... «remettre sur pied»...

Une voix: Improve.

Mme David: ...improve, yes, the Cercle des femmes parlementaires. And, during that lunch, I discussed with them around these pensions for children. And after that we didn't have any other formal meeting, but we worked really in dialog and tried every one in our party - it was not difficult in mine - to have a consensus around this issue. I think it was more difficult in some parties than others. And it took two weeks. Finally, at the end, we succeeded, we had a unanimous motion.
So, I think we will continue to work on that way. I remember you it's not new. In the past, we saw some occasions where women from different political parties worked together and had a very big impact. And I think about the law around «patrimoine familial» - I don't know what is the word in English  - on wage equity here, in Québec, and it was the same around the question of abortion in Ottawa. So, it's important.

Journaliste: But this fall the relationship that you built with the other women actually helped you accomplish concrete things?

Mme David: Yes, I'm sure of that. Sure. And I'm very grateful to them.

Journaliste: Can you tell me a little bit about the tone in the House? Is it even possible, given this political climate, to be courteous in the House?

Mme David: I heard, yesterday night, a journalist who said: It was better this fall if we saw the last session. Probably it was better, but I think it's time to finish because, this week, really, and last week also, it was a little bit terrible at the moment of questions. The president of the Assembly said: This week, the day-care, it's not supposedly be here.
So, it's difficult to change that. Difficult. I won't succeed alone, you know. It will take a consensus with many, many deputies on the Room. Merci beaucoup.

M. Khadir: Thank you very much for your attention. Merci.

(Fin à 10 h 3)

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