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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, et de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Tuesday, January 29, 2013, 14 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures vingt et une minutes)

Mme David: Bon, bien, écoutez, bonjour, tout le monde. Désolée pour le retard, mais je pense que vous avez tous compris pourquoi on a reporté un petit peu. Nous sortons de deux journées de réflexion, de... on appelle ça nos caucus pré-sessionnels, avec notre petite mais non moins vaillante équipe. Et nous avons déterminé, pour l'hiver et le printemps prochain, nos grandes priorités, et nous voulons vous parler, cet après-midi, de quelques dossiers plus spécifiques.
Alors, d'abord, bien entendu, pour la prochaine session, nous allons reprendre les thèmes dont nous sommes habituellement porteurs, nous allons nous y attacher, donc: ressources naturelles et énergétiques, bien entendu; lutte aux inégalités sociales et, en particulier, lutte à la pauvreté; bien sûr, langue avec le projet de loi qui est sur la table et, bien sûr, intégrité, commission Charbonneau oblige. Et on est très contents, il y aura certainement des choses à proposer dans les prochains mois pour mettre fin au système de corruption et de collusion.
Je voudrais tout de suite dire que, pour aujourd'hui, nous allons mettre l'accent sur quelques sujets, mon collègue Amir Khadir et moi. Je commence en vous parlant du sommet sur l'éducation, en fait sur l'enseignement supérieur, pour être plus précise. Nous allons continuer, à Québec solidaire, à défendre le point de vue que toute l'éducation supérieure, y compris à l'université, doit être totalement accessible à tous les jeunes à travers le Québec et donc gratuite. Mais nous sommes obligés de constater que le ministre Pierre Duchesne a annoncé récemment que ce sujet-là, que cette option-là, celle de la gratuité, n'était même plus à l'ordre du jour. On ne pouvait plus en parler, ça n'était plus sur la table, que ça soit dans une vision de court, moyen ou long terme.
Nous trouvons que c'est extrêmement malheureux, nous sentons notre confiance en ce sommet très ébranlée. C'était censé être un sommet démocratique. Mme Marois l'avait dit, M. Duchesne l'avait dit: Toutes les options peuvent être sur la table. Et là on en exclut une, c'est vraiment extrêmement dommage. Et ça ne donnera certainement pas confiance à la partie du mouvement étudiant, l'ASSE, pour qui c'est un sujet important.
En terminant sur ce sujet, je voudrais dire que, jusqu'à présent, dans les rencontres préparatoires au sommet, les partis d'opposition n'ont pas eu le droit de parole. Certains d'entre vous participaient à ces sommets... à ces rencontres, pardon. Donc, nous y avons assisté comme observateurs. Nous réclamons aujourd'hui, à Québec solidaire, que l'ensemble des partis d'opposition au Québec aient un droit de parole reconnu au sommet sur l'éducation, puisque finalement, tous ensemble, et quelles que soient, par ailleurs, nos opinions, nous représentons la majorité des électrices et des électeurs et nous pensons qu'on doit, à tout le moins, nous permettre de prendre la parole.
Nous ajoutons qu'Option nationale devrait aussi avoir la possibilité de participer à ce sommet sur l'enseignement supérieur. Option nationale a eu plus de 80 000 votes à la dernière élection. Pourquoi est-ce qu'on se priverait de leur présence et de leur parole?
Un autre point sur lequel je veux insister, et vous nous verrez intervenir dès le début de l'étude des crédits, nous allons vraiment, dans les prochains mois, être les chiens de garde des conséquences du budget gouvernemental sur la population.
Nous savons déjà que ce budget occasionne et va occasionner de nombreuses coupures dans la santé, dans l'éducation, dans l'aide aux personnes les plus vulnérables, dans la lutte à la pauvreté, dans la culture. C'est déjà clair. En fait, il ne se passe pas une semaine sans qu'on apprenne de nouvelles coupures. À Québec solidaire, nous allons vraiment nous efforcer de démontrer l'injustice de toutes ces coupes qui affectent souvent les gens les plus vulnérables de la société, alors que nous avons fait, à de multiples reprises, des représentations auprès des ministres des Finances antérieurs et du ministre des Finances actuel pour dire qu'il y a d'autres façons pour l'État québécois d'aller chercher de l'argent que les coupures dans les services publics et les augmentations de tarif, et là je pense, entre autres, à celles d'hydroélectricité qui s'en vient. Donc, les mouvements sociaux qui se battent contre ces coupes, nous nous trouverons comme alliés avec eux sur le terrain et comme alliés à l'Assemblée nationale.

M. Khadir: Alors, vous avez été témoins aussi, vous n'ignorez pas le rôle qu'a joué Québec solidaire au cours des dernières années dans la lutte à la corruption, dans toute la campagne populaire et aussi dans notre travail à l'Assemblée nationale pour emmener le gouvernement, finalement, à accepter la tenue d'une commission d'enquête. Notre rôle plus particulier a été de jeter la lumière sur le rôle prépondérant, absolument central, que jouent les firmes d'ingénieurs, un certain nombre de gros joueurs dans le domaine du génie-conseil au Québec, dans l'organisation de la collusion et de la corruption. La reconnaissance d'Axor, du financement, enfin, du recours aux prête-noms était un exemple particulier. Maintenant, les révélations qui ont été faites, donc, la semaine dernière et cette semaine prouvent la justesse des affirmations et de l'enquête qu'avait menée Québec solidaire dès 2010, si vous vous rappelez.
Dans le même esprit et parce que c'est un dossier très, très important, parce que ça va représenter, ça représente d'ores et déjà le chantier le plus important en termes de contrats publics au Québec, et il se trouve que c'est un contrat qui est donné dans le domaine de la construction, c'est les deux contrats en PPP du CHUM et du CUSM, qui impliquent d'autres PPP qui vont le compléter, c'est-à-dire au stade de l'approvisionnement. Or, pour nous, la situation entraînée par les malversations alléguées par M. Porter, les tribulations auxquelles fait face M. Porter, est un reflet des risques inhérents à ce modèle de gestion des contrats publics, ce modèle de gestion des finances publiques.
Parce que les PPP, finalement, c'est quoi? C'est de s'en remettre au privé pour gérer un certain nombre de choses, les mêmes approches, la même gestion qui était la marque du gouvernement libéral, de confier au privé une série de choses dans le domaine du transport et de la construction, qui ont entraîné les dérapages sur lesquels on fait enquête dans la commission. Mais, les PPP, c'est un peu ça, c'est beaucoup ça, et nous allons tenter de vous amener de l'information pour prouver les problèmes qui sont liés au modèle. Ce n'est pas une situation isolée, mais c'est les risques inhérents à ce modèle de gestion des fonds publics.
Pour clore, je voudrais simplement attirer votre attention sur le document que nous vous avons fait circuler, c'est-à-dire le cabinet fantôme qui se résume, pour le moment, à Françoise et à moi-même. Heureusement, Québec solidaire, maintenant, dispose de deux députés. Contrairement au passé où je m'occupais, moi, de tous les dossiers, maintenant, on a fait une division de tâches. Vous avez un aperçu, grosso modo, des dossiers. Par exemple, comme l'éducation, l'immigration, les communautés culturelles, la langue, la solidarité sociale, la justice sociale, et un certain nombre d'autres, c'est Françoise. Moi, bien sûr, la santé m'intéresse, les services publics, la santé et services sociaux, je veux dire, qui sont rattachés à ça, le domaine du transport, les ressources naturelles, notamment la question des mines, la gestion du territoire, aussi le développement économique, l'agriculture, l'alimentation.
Il y a d'autres sujets comme les finances publiques, comme l'administration gouvernementale en général qui est du ressort des deux, bien que vous voyez une division un petit peu des tâches qui vous sont décrites ici, ce qui, on l'espère, va aussi faciliter votre travail. Nous observons déjà cette division dans les rencontres qu'on mène avec des groupes sociaux qui viennent nous voir pour le suivi de leurs dossiers. Merci de votre attention.

M. Chouinard (Tommy): J'aimerais vous entendre au sujet des révélations de M. Lalonde à la commission Charbonneau. Vous y avez fait référence en disant que ça démontrait, encore une fois, le système que vous aviez mis en lumière en quelque sorte avec votre enquête de 2010. Est-ce que vous pensez que le Parti libéral, le Parti québécois, l'ADQ devraient, quoi, rembourser les sommes dont on parle, si tous ces dons illégaux là... entamer des vérifications internes? Est-ce qu'à votre avis les autres partis sont interpellés, là?

M. Khadir: En fait, ce qui est urgent, c'est qu'on mette la lumière sur l'ensemble du tableau, comme la commission Charbonneau le fait, et surtout s'assurer qu'on ne répète pas l'erreur et qu'on met fin à cette saignée des finances publiques parce que c'est des centaines de millions, sinon des milliards, qu'on a perdus ces dernières années. Face à ça, les contributions faites aux partis, on comprendra que c'est un champ miné, mais l'importance stratégique ou l'importance, je dirais, systémique de ce financement occulte, c'est que ce financement a été fait. Maintenant, c'est démontré. En tout cas, pour les firmes d'ingénieurs, je pense que c'était assez clair, utilisation des prête-noms puis, de l'autre côté... d'ailleurs rappelez-vous c'est les mêmes firmes qu'on vous a identifiées. Donc, on a complété le rapport en avril 2012 aussi en ratissant plus large. Ce mécanisme de financement par l'utilisation de prête-noms ou par d'autres méthodes en rend possible l'organisation, en fait, le retour d'ascenseur et l'octroi des contrats.
Donc, il faut absolument, pour démontrer que... le Parti québécois, pour démontrer qu'il est sincère, le Parti libéral, hein, tous les... tous les prétendants à la chefferie du Parti libéral s'évertuent à montrer à qui mieux mieux qu'ils sont très disposés à régler les problèmes de corruption. Bien, qu'ils fassent une déclaration d'intention sur leur intention de rembourser plusieurs millions de dollars reçus au cours des dernières années.
S'ils veulent avoir le décompte, on peut les aider. On a fait le travail pour les firmes d'ingénieurs, pour les firmes d'architectes, pour les firmes de comptables et on peut les aider. Si on creuse un peu les firmes pharmaceutiques, on trouvera beaucoup de choses à redire également sur les firmes pharmaceutiques et les... d'autres firmes dans... qui ont des contrats publics.
Mais qu'ils commencent par les ingénieurs, hein - il y a déjà des choses qui sont révélées - qu'ils commencent à faire une enquête interne et, comme vous le proposez, comme nous l'avons déjà demandé, le Parti libéral, mais aussi le Parti québécois - il est au gouvernement - M. Drainville, monsieur... l'autre qui a proposé un projet de loi... En fait, tous les ministres péquistes s'évertuent à dire qu'ils veulent mettre de l'ordre. Bien, qu'ils commencent à mettre de l'ordre dans les finances de leur parti et, pour montrer le bon exemple, qu'ils remboursent non pas aux firmes de génie-conseil, qui seraient bien contentes de le recevoir, mais à l'État québécois. Ça serait remis au DGEQ pour faire une meilleure lutte à la corruption.

Mme Biron (Martine): Comment ça va, les discussions avec Option nationale? Vous aviez adopté une motion dans ce sens-là. Est-ce qu'il y a eu des rencontres? Est-ce qu'il y a une fusion à courte vue?

Mme David: Alors, c'est très facile de répondre à la deuxième question. Il n'y a absolument pas de fusion prévue à court ni même à moyen terme. Nous avons eu une seule rencontre dont, évidemment, je ne dévoilerai pas toute la teneur. Mais ce que je peux vous dire de façon très franche et honnête, c'est que ça nous a permis de nous connaître, de faire état de nos convergences, de nos divergences, de notre désir d'entamer certaines collaborations. On n'est pas allés beaucoup plus loin.
Option nationale va tenir un congrès les 2 et 3 mars, si je ne me trompe pas, et, au même titre que d'autres organisations sociales ou politiques, nous allons être invités et donc nous allons certainement y aller. Je dirais que c'est un... ça doit... c'est et ça doit rester un long, patient et, je dirais, un travail long, patient et déterminé de rapprochement en conservant, je dirais, en permettant à chacun des deux partis politiques de conserver son identité propre, de conserver ses objectifs propres. Vous savez, les membres et les militantes et militants de ces partis travaillent très fort et donc veulent que leur parti avance.
Alors, il n'est absolument pas question de fusion à court terme - ça, c'est extrêmement clair - mais la porte est ouverte de part et d'autre pour des dialogues, pour des collaborations, et on verra, le moment venu, pour peut-être des ententes électorales. Mais nous n'avons fait, dans un premier temps, qu'évoquer ces questions. Aucune décision n'a été prise. De toute façon, ce sont des décisions qui appartiennent à nos membres respectifs, et là on parle de semaines et de mois de discussion. Il faut être très patient dans ces choses-là. On l'a fait nous-mêmes, il y a quelques années...

M. Khadir: Ça a pris du temps...

Mme David: 18 mois, hein, pour arriver à la fondation de Québec solidaire avec deux... un parti et un mouvement politique qui, eux, voulaient vraiment fusionner. Donc, on aurait pu penser que ça aurait été plus vite et ça a pourtant pris 18 mois. Alors...

M. Khadir: Une rencontre formelle...

Mme David: C'est ça.

M. Khadir: ...sans parler de tout le restant, par exemple, le travail d'apprivoisement.

Mme David: Mais il y a des choses intéressantes. On a, par exemple, certaines associations locales qui organisent des activités en commun. C'est un long et patient travail d'apprivoisement.

Mme Biron (Martine): Quand vous parlez d'entente électorale, est-ce que ça pourrait être comme pour la prochaine campagne? Puis quel genre d'entente électorale?

Mme David: Je vous dis simplement que le mot a été prononcé, que la discussion est ouverte. On pourrait dire: Elle est officiellement ouverte, mais c'est tout. Je ne peux rien vous dire d'autre parce que, de toute façon, honnêtement, il n'y a rien d'autre.

M. Khadir: Une première entente pourrait inclure les journalistes dans nos autobus. Ça pourrait être ça.

M. Chouinard (Tommy): ...vous avez lancé une campagne, je pense, c'est l'automne dernier, qui disait: Le PQ... Je ne me souviens plus, là... une campagne... C'est Québec solidaire qui fait une... bien, en tout cas, des événements pour dire que le PQ, c'est la désillusion, là, ou je ne sais trop, là. J'ai vu des invitations à ce sujet-là passer, mais...

Mme David: Bien, nous avons...

M. Khadir: Ce n'est pas une désillusion pour la population?

M. Chouinard (Tommy): C'est local. Bon, mais c'est quand même... Mais, bon, Québec solidaire fait des campagnes...

M. Khadir: Le PQ...

Mme David: Bien là, on parlait d'Option nationale, là...

M. Khadir: ...ou Option nationale? On parlait de...

M. Chouinard (Tommy): O.K. Seulement d'Option nationale?

M. Khadir: Oui, oui.

M. Chouinard (Tommy): Ah bon! Je pensais que...

Mme David: La question portait seulement sur Option nationale.

M. Chouinard (Tommy): O.K., pardon. Excusez. Mais j'ai un autre sujet. J'ai un autre sujet. Sur l'enseignement supérieur, je comprends que, si vous réclamez un droit de parole au Sommet sur l'enseignement supérieur, c'est que vous n'appuyez pas l'idée d'un boycott comme menace de le faire l'ASSE, là?

Mme David: En tout cas, pour le moment, dans nos rangs et au comité de coordination nationale, il n'est pas question de boycott.

M. Chouinard (Tommy): Mais que l'ASSE décide de boycotter le sommet, est-ce que vous...

Mme David: C'est sa décision.

M. Chouinard (Tommy): ...vous êtes en appui ou pas à ça?

M. Khadir: Bien, l'ASSE n'est pas rendue là. C'est un débat à l'interne. Espérons que ça sera fait le plus rapidement possible pour qu'on le sache. Mais c'est sûr que l'annonce de M. Duchesne, là, n'aidera pas.
Si M. Duchesne voulait vraiment avoir un sommet, un forum qui implique tous les partisans, qui soit vraiment un geste démocratique... C'est un sujet excessivement important. Là, il lance une idée, c'est-à-dire l'exclusion de la gratuité scolaire du débat qui invite, en quelque sorte, l'ASSE à ne pas venir. Ça ne marche pas. L'ASSE, c'est la plus grande association, là, c'est celle qui représente le plus d'étudiants. Il y a un problème, là, un problème démocratique.

M. Pépin (Michel): Côté gouvernance, la question des firmes de génie-conseil se pose, c'est-à-dire, avec qui... comment vous voyez le travail que le gouvernement devrait faire dans ses relations avec les firmes de génie-conseil? Compte tenu du rapport Duchesneau, de son témoignage, de ce qu'on a entendu de Zambito, de ce qu'on entend de Lalonde, où on a drôlement l'impression qu'un très grand nombre de firmes de génie-conseil sont visées par de sérieuses allégations, donc qui paraissent corroborées, compte tenu de la loi n° 1 qui a été adoptée, qui pourrait restreindre, qui pourrait éliminer un certain nombre de... avec qui on fera affaire, avec qui le gouvernement devrait faire affaire? Quel genre de conseil vous donneriez au gouvernement à cet égard-là?

M. Khadir: Bien, regardez, la question n'est pas de ne pas affaire avec eux. La question, c'est de ne pas remettre les plans, les clés, toutes les décisions entre les mains de ces firmes-là. C'est ça, les PPP. C'est pour ça, on dit: Nous, on va faire un travail pour dire que les PPP, il faut absolument mettre fin à ça de manière systématique, systémique à cause de ce que vous dites.
Rappelez-vous, le rapport Duchesneau, qu'est-ce que ça disait? Il disait: Peu à peu, en affaiblissant le rôle de l'État, en n'ayant plus les fonctionnaires adéquats, le nombre d'ingénieurs, de superviseurs, de contrôleurs adéquats, on a laissé faire les firmes de construction, de génie-conseil puis on se ramasse avec ces surfacturations puis cette collusion.

M. Pépin (Michel): Bien, ça va au-delà de ça. Je m'excuse de vous interrompre. Là, on parle de corruption et de collusion, en tout cas, d'allégations sérieuses et de corroboration, ce qui interdirait, en principe, de faire affaire avec ces firmes de génie-conseil.

M. Khadir: Je comprends. Je comprends, mais ce que je veux dire, d'abord, il y a énormément de firmes de génie-conseil qui se plaignent au Québec que les gros joueurs, la dizaine de gros joueurs ne leur permettent pas d'avoir accès à un véritable, disons, appel d'offres libre, libre de toute entrave de la collusion. Moi, je ne m'inquiéterais pas. L e Québec possède énormément de compétence dans le domaine du génie-conseil.
Ceci étant dit, en temps et lieu, ceux qui doivent répondre de leurs actes, en lien avec la loi n° 1 qui vient d'être instaurée, le feront. Entre-temps, il y a des firmes de génie-conseil où, de fait, opère le gouvernement. Tout ce qu'on dit, c'est que le gouvernement doit renforcer l'État. On doit renforcer une capacité de surveillance, de contrôle, de gestion, comme on l'a... Moi, j'ai assisté à la construction d'un nouvel hôpital, hein? C'est le dernier des nouveaux hôpitaux qui a été construit à partir de zéro, d'un terrain, mais ça a été fait en mode conventionnel. On l'a livré, je pense, un mois avant la date prévue et en plein dans le budget, parce que ça a été fait de manière responsable par des gestionnaires qui répondaient au ministère de la Santé puis à l'État. Ce n'était pas les firmes de génie-conseil qui pouvaient refiler n'importe quelle facture.
Nous, on voudrait que l'État revienne à sa mission première de bien gérer les fonds publics en ayant de bons mécanismes de contrôle. Puis, en temps opportun, le génie-conseil alternatif va prendre son essor, et les grandes firmes de génie-conseil vont être obligées de faire le ménage dans leurs pratiques. Les SNC-Lavalin de ce monde vont être obligés de faire le ménage dans leurs pratiques, mais ça, ça va dépendre de la volonté politique du gouvernement. Si le gouvernement actuel fait, comme on le voit, une gestion libérale de la chose publique... parce que c'est ça qui est en train de se passer. À chaque fois qu'on met le doigt sur quelque chose, on dit: Pourquoi vous ne changez pas? Bien, il y a toujours des motifs, comme dans le cas des deux PPP. Nous, on dit: Il faut mettre fin à ça, il faut mettre fin à la gestion libérale de l'argent publique.

Mme David: Peut-être un tout petit exemple. Quand je lis ce matin que le président du Conseil du trésor a déclaré qu'il n'y aurait aucune embauche dans la fonction publique entre maintenant et le 31 mars, je m'inquiète, parce qu'il me semble qu'au moment où on se dit toutes ces choses le Québec doit, au contraire, renforcer sa fonction publique, particulièrement chez les professionnels de haut niveau. Alors, il y a là des décisions complètement contradictoires.

M. Khadir: Il va aller chercher des économies nécessaires en mieux gérant les fonds publics pour payer ces fonctionnaires-là. Il faut juste abandonner l'espèce de dogmatisme idéologique qu'on n'embauche pas, qui est la gestion libérale d'ailleurs, hein? C'est le modèle libéral. Il continue le modèle libéral.

Mme Plante (Caroline): If I may have a question in English, and it's regarding Pauline Marois' trip in Scotland. The CAQ said it's a total flop, it's embarrassing; the Liberals say that she is meddling in Scottish internal affairs. What's your position? What is she doing there and what's going on?
Mme David: If I understand well, she had a meeting with the Prime Minister of Scotland, but it was not a great party, it was a meeting in his office. What is the problem exactly? She offered to him to share some documents - I hope it's public documents - about referendum, about sovereignty. What is the problem exactly? So, for us, it's not really important. The most important thing today is to say to the Quebec's Government: You cut on public services, you don't take the money where the money is. When will you propose the law project on mines? These things are really important. Frankly, the reaction of our colleagues of the Liberal Party and the Coalition avenir Québec, frankly, it's little politics.

Mme Plante (Caroline): Does she have any business going to Scotland in the first place? Does she have any business going there and spending taxpayers' money to go and meet another sovereignist speaker?

M. Khadir: Let us speak about taxpayers' money. We have more important problems with dealing with taxpayers' money when the Government of Canada spends billions, hundreds of billions of dollars on war, and on propaganda on war, and on symbols of the monarchy of Canada. That's the real problem.
The Prime Minister of Québec has to have total freedom to visit counterparts in other parts of the world, and the Prime Minister of Scotland has invited her, so she is more than welcome to go there. We're not in agreement with Mme Marois on her strategy for sovereignty. That's not the way to do it. If she's really intending to do something for sovereignty, she has to act against the economical agreement with the Europe, which renounces to the sovereignty of our State. But, that being said, it is the prerogative of the Government of Québec, which is a self-determined government, to do that, and that is well... a good use of taxpayers' money, much better than the insistence of the Harper's Government and the federalists on the symbols of monarchy.

Mme Plante (Caroline): ...the visit is being described as a political sort of manoeuvre, a political operation to push the sovereignty...

M. Khadir: Everything is political. Why not? That's a sovereignist government. They have to do it, and it's the sake... for the sake of our... the future of Québec, for our independence, because the sovereignty of Québec, the independence of Québec means millions, and millions, and billions of savings in taxpayers' money.

M. Dougherty (Kevin): I have a question about the CAQ. The CAQ... Yesterday, Mr. Legault proposed higher tuition fees, basically, you know, two classes of universities, ultimately higher tuition fees. And today he's proposing that the Government take 50% participations in the three companies that could develop oil on Anticosti Island. What do you think of their positions, their left-right positions?

Mme David: I will talk about education. I think it's a bad idea to have two classes, two sorts of universities. All universities have the same mandate: To give a good education to young people and sometimes adult people, a good education, education with a big quality, have professors to give that education, to have researchers. All Québec's universities must do that, and we don't want to have two classes of universities as we don't want to have two classes of students and fees. Yes, it costs more to educate a doctor than a philosopher, but the philosopher, after his «maîtrise» or «baccalauréat», I think he will not be very rich, you know. So he will pay some taxes...

M. Khadir: Lower taxes.

Mme David: Lower taxes than the doctor who, I hope, he will accept to pay more taxes, and it's the way to pay for the university.

M. Khadir: That will cost us much.

M. Dougherty (Kevin): And on Anticosti.

M. Khadir: Yes. Well, I think the Government of PQ is once more showing that they are just dealing his business as usual...

Une voix: ...

M. Khadir: Je m'excuse. O.K., je pensais que c'était par rapport au gouvernement. À la proposition de la CAQ sur l'île d'Anticosti? Bien, regardez, je peux le dire en français?

M. Dougherty (Kevin): Oui, oui.

M. Khadir: Bien, ces propositions-là font l'impasse sur la véritable question: Est-ce qu'on a, oui ou non, besoin d'extraire le pétrole dans le sous-sol du Québec? Pour ceux qui disent que c'est une richesse, on devrait bien l'exploiter, il me semble que c'est la CAQ qui parle beaucoup des générations futures. Laissons leur au moins ce trésor-là. On a gâché pas mal de choses, on est en train de gâcher, en plus, la planète. Laissons au moins aux générations futures... Dans 50 ans, dans 100 ans, peut-être on trouvera des moyens de l'exploiter, et ça sera vraiment nécessaire pour des usages qu'on jugera collectivement comme utiles.
Aujourd'hui, on sait que plus on fait ça, plus on détruit notre environnement, plus on produit du CO2, et nous, nous ne sommes pas les seuls à le dire. Le gouvernement du Québec, déjà, a fait l'effort en 1996. Je rappelle à M. François Legault qu'il était au pouvoir, lui, quand son propre gouvernement a produit un document qui s'appelle Pour un... Non, je m'excuse, c'était en 1994... Non, non, c'était dans le gouvernement qu'il a rejoint plus tard, d'accord? Il l'a rejoint sur l'invitation de M. Bouchard, mais le gouvernement Parizeau a fait une étude qui s'appelle Pour un Québec efficace, et, dans cette étude-là, donc déjà depuis 15 ans, on dit: Ce n'est pas la voie que devrait emprunter le Québec.
Le Québec est un territoire qui, pour le moment, a d'énormes quantités d'énergie à sa disposition, l'hydroélectricité, et, même ça, on n'a plus besoin d'en produire. L'Allemagne aujourd'hui produit jusqu'à 30 % de ses besoins en énergie par le photovoltaïque. Or, le Québec est plus ensoleillé que l'Allemagne. Pourquoi on prend ce retard-là sur notre propre avenir? Et à chaque fois qu'on va investir ou qu'on va rendre disponible du pétrole, de l'énergie sale, à faible coût, plus disponible, bien, on prend du retard parce qu'on n'investira pas ça dans le photovoltaïque.
Donc, M. François Legault, s'il le veut, on révisera ensemble, on révisera avec lui le document qui est un consensus scientifique et politique déjà d'il y a 15 ans, que, pour l'avenir, il ne faut pas aller du côté des énergies comme le pétrole.

(Fin à 14 h 48)

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