Point de presse de M. Robert Poëti, député de Marguerite-Bourgeoys
Version finale
Thursday, March 28, 2013, 11 h 50
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Onze heures cinquante minutes)
M. Poëti: Écoutez, merci d'être ici aujourd'hui. Vous savez, quand je me suis présenté en politique, j'avais la conviction et surtout l'intention de dire: Est-ce qu'on peut, à travers notre travail, représenter les citoyens du Québec et les aider, lorsqu'ils vivent des moments difficiles, à travers des lois, à travers des appuis, à travers des règlements, à travers des conditions publiques?
Alors, voici un exemple ici, au Québec, et évidemment aussi à Ottawa, de gens qui ont aidé Mme Sandra Dion, policière du Service de police de Québec, qui a vécu, à mon avis, une période très difficile, et récemment, bien, je pense qu'elle a eu des bonnes nouvelles.
Mon implication était toute simple, c'était de parler aussi à mes collègues de l'Assemblée nationale, sans égard à la partisanerie... et ça, ça me fait assez plaisir, qu'on a une motion unanime aujourd'hui pour appuyer Mme Dion dans sa démarche pour retrouver la paix, la paix, et être capable de continuer sa vie sans être inquiète chaque jour qui passe.
Alors, je vais laisser Mme Dion vous adresser la parole, accompagnée ici de M. Lerhe qui est au syndicat de la police de Québec, qui l'a aidée depuis le début. Merci beaucoup.
Mme Dion (Sandra): Merci, M. Poëti. Alors, finalement, après 14 mois, la Commission des libérations conditionnelles du Canada a écouté ce qu'avait à dire la victime, prendre en considération ce qu'elle vivait. Alors, je tiens quand même à saluer le commissaire qui a pris cette décision-là. Je pense que c'est... justement, c'est très important de prendre en considération les victimes.
Dans le rapport qu'on a retrouvé, justement, qui a été émis la semaine dernière, alors le commissaire en question parlait justement de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition. Alors, ce qu'il a mentionné, c'est que le mandat de la commission est de deux choses: Dans un premier temps, c'est de protéger la société, mais aussi de favoriser la réinsertion. Alors, ce qui est évident maintenant dans le rapport, c'est que la protection de la victime est le critère prépondérant par la commission. Ces dispositions incluent évidemment la protection de la victime. Alors, j'en suis très heureuse aujourd'hui, finalement, après avoir multiplié, bien sûr, les sorties médiatiques, les rencontres avec différents députés, sénateurs, des téléphones, des lettres qui ont été écrites. Alors, finalement, la commission a décidé d'entendre la victime.
Je veux vraiment prendre le temps de remercier tous ceux... parce que je vous dirais, pour arriver à un résultat comme ça, je n'y suis pas arrivée seule, j'ai eu le support de plusieurs personnes et je veux prendre quelques minutes pour remercier tous ces gens-là. Dans un premier temps, je veux remercier la Fraternité des policiers et policières de la ville de Québec. Je dois vous dire que, quand ça a frappé, ils ont été là dès le départ. Ils m'ont écoutée, ils m'ont supportée, et justement, encore quand j'ai eu une dernière décision où on transférait Laurent Minier, le 13 février, ça a été un autre coup dur, mais ils ont toujours été là, présents, avec moi.
Je veux aussi remercier en particulier le sénateur Jean-Guy Dagenais, la députée conservatrice de Saint-Boniface, Winnipeg, Shelly Glover, ainsi que David Wilks, député conservateur de Kootenay, en Colombie-Britannique. Je veux remercier les 13 députés conservateurs qui font partie du Conservative Law Enforcement Officers Caucus, qui, eux, m'ont fourni une lettre de support l'an dernier. Je veux remercier le caucus conservateur du Québec qui nous ont invités encore une fois, l'an dernier, à participer, à Ottawa, au caucus.
Ensuite de ça, je veux aussi féliciter le Bureau fédéral de l'ombudsman des victimes d'actes criminels qui, dès le début, me supporte aussi dans ce dossier-là. Je veux remercier la députée de Québec, Annick Papillon, du NPD, pour son appui ainsi que la députée fédéral d'Ahuntsic, du Bloc québécois et la porte-parole adjointe à la Sécurité publique, Mme Maria Mourani. Et, pour terminer, je veux remercier le député de Marguerite-Bourgeoys, porte-parole de l'opposition officielle en matière de sécurité publique, M. Robert Poëti.
Ce qui est à retenir, je pense, dans tout cet événement-là qui dure depuis plus de 14 mois, c'est qu'il faut absolument qu'il y ait, dans la réglementation, un automatisme, autrement dit, à pousser le ou les commissaires à prendre automatiquement en considération la victime pour empêcher, justement, que d'autres victimes vivent ce que j'ai vécu, c'est-à-dire de partir à la guerre pour tenter de faire valoir son point de vue.
Alors, pour s'assurer que les victimes n'auront plus à faire cette bataille-là, il faut tout simplement modifier une réglementation qui obligerait le commissaire à prendre en considération la proximité, lors d'un transfert de maison de transition, la proximité de la victime et la maison de transition. Alors, c'est quelque chose qui est simple à faire et qui est facilement faisable pour, justement, encore une fois, que ce combat-là ne tombe pas vain.
Alors, je passe maintenant la parole au président de la Fraternité des policiers et des policières de la ville de Québec, Bernard Lerhe. Merci.
M. Lerhe (Bernard): Bonjour. Comme policier, on est habitués de travailler auprès des victimes, et le premier élément qui devrait être considéré lorsqu'on libère un criminel, ça devrait être la victime. Et ce qu'on demande au gouvernement conservateur, c'est d'apporter des amendements au Règlement des libérations conditionnelles pour que le premier élément qui soit pris en considération, ce soit la victime.
Ce n'est pas normal qu'une victime ait à faire plusieurs sorties médiatiques avant d'être écoutée, et on veut que ce soit la norme maintenant, que la victime soit considérée en premier, avant le criminel. Merci.
Le Modérateur: Des questions?
Des voix: ...
M. Poëti: Est-ce qu'il y a des gens qui ont des questions pour Mme Dion?
M. Lemieux (Olivier): Oui. Peut-être, Mme Dion, peut-être en quelques mots, le sentiment qui vous habite aujourd'hui, parce que, oui, ç'a été une longue bataille, et on arrive finalement, vous avez gain de cause, là. Vous vous sentez comment?
Mme Dion (Sandra): Bien, je suis vraiment satisfaite et je vous dirais... autrement dit, c'est encore une fois l'importance de dénoncer des choses absurdes aussi. Moi, quand le téléphone a sonné, là, je me rappelle, au mois de janvier, en 2012, pour me dire qu'on allait transférer Laurent Minier à côté de chez moi, ma première réaction, ça a été: Bien, voyons, ça ne se peut pas. Il doit y avoir quelque chose à faire. Je peux-tu aller en appel? Je peux-tu faire quelque chose? Qu'est-ce que je dois faire, moi, comme victime? Parce que cette situation-là, pour moi, a toujours... c'était l'évidence même, une absurdité. Alors, c'est pour ça que j'ai dénoncé, et aujourd'hui...
Je ne pensais pas honnêtement que ça allait prendre autant de temps que ça pour en arriver à ce résultat-là, mais je pense que d'être confiant, parce que, justement, c'était, pour moi, une absurdité, et de voir aussi le travail d'équipe, c'est-à-dire que tous les gens qui se sont greffés à ça. Et justement, quand c'est une question de gros bon sens, je pense que ça devient apolitique, et de voir tous les efforts communs qui ont été faits pour arriver à un résultat comme ça, et, en même temps, aujourd'hui, je suis contente parce que ça fait la voie, justement, pour éviter d'autres situations comme ça, que des victimes soient revictimisées une autre fois en ramenant un agresseur à côté de chez soi.
M. Lemieux (Olivier): On n'est pas encore rendus là. Vous comprenez que d'autres victimes pourraient avoir à faire votre croisade, mener votre bataille.
Mme Dion (Sandra): Pour l'instant, c'est sûr que... mais par contre, dans le rapport, c'est identifié que ça fait partie du mandat de la Commission des libérations conditionnelles de protéger la société en parlant des victimes aussi. Alors... mais, encore une fois, c'est sûr qu'il y a, si vous voulez, un pouvoir, je vais dire ça comme ça, un certain pouvoir discrétionnaire des commissaires. Donc, c'est pour ça qu'on demande que ce soit automatiquement entré dans une réglementation, la prise en compte de la victime. Mais quand même, je pense que ça fait la voie. Ça a été un pas par en avant, et ça, je suis excessivement heureuse.
Le Modérateur: Avez-vous d'autres questions? Non?
M. Poëti: Alors, merci. Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 59)