Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition et de M. Christian Dubé, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de finances
Version finale
Thursday, March 28, 2013, 13 h
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Treize heures une minute)
M. Legault: Bien, bonjour, tout le monde. Je veux, avec mon collègue Christian Dubé, commenter la mise à jour économique qui a été faite aujourd'hui par le ministre des Finances, Nicolas Marceau. Je vais vous parler d'économie surtout, puis Christian va vous parler de finances publiques.
On a une mise à jour, donc, qui revoit à la baisse la croissance économique pour les deux prochaines années. Donc, la croissance va être moins élevée que ce que le ministre des Finances avait prévu dans le budget qui avait été déposé l'automne dernier. Mais ce qui est surtout important de dire, c'est que la croissance économique pour les deux prochaines années, selon le ministre des Finances, va être moins élevée que l'Ontario et que le reste du Canada.
Je vous donne les chiffres qui sont les chiffres dans les documents. Pour le Québec, on prévoit donc, pour 2013, une augmentation de 1,3 %, ce qui se compare à 1,6 % pour l'Ontario et 1,7 % pour l'ensemble du Canada. Pour 2014, on prévoit une croissance économique de 1,8 % pour le Québec, 2,8 % pour l'Ontario et 2,2 % pour le Canada. Donc, comme vous le voyez, on prévoit une croissance économique très faible au Québec, là, on parle en bas de 2 %. Et ce que ça veut dire surtout, c'est que l'écart de richesse entre le Québec et l'Ontario et entre le Québec et le reste du Canada, bien, va augmenter. Déjà, on avait un écart important. Non seulement Mme Marois ne prévoit pas réduire cet écart, mais elle prévoit qu'au cours des deux prochaines années l'écart va augmenter.
D'ailleurs, c'est un drôle de phénomène, parce que ça amène une augmentation de la péréquation - Christian va vous en parler - parce que l'Ontario fait mieux que le Québec. Donc, il n'y a pas de quoi être fier, là. Dans le fond, on va avoir plus de revenus de péréquation parce que l'Ontario performe mieux que le Québec.
Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, entre autres en fin de semaine dernière, le défi qu'on a au Québec, ce n'est pas de créer des emplois, c'est de créer des emplois de qualité. C'est important, là, le... Pourquoi on a un écart de richesse avec l'Ontario puis le reste du Canada? Ce n'est pas parce qu'on a un écart de taux de chômage, c'est parce qu'au Québec on a des revenus moyens qui sont plus bas. Donc, ça prend des emplois avec plus de valeur ajoutée, de là l'idée du Projet Saint-Laurent de s'installer près des universités de recherche pour avoir des entreprises qui ont plus d'innovation dans leurs produits.
De là l'importance puis l'urgence aussi... puis moi, je demande encore une fois à Mme Marois puis à Nicolas Marceau de rapidement revoir les crédits d'impôt aux entreprises. On est la province qui en a le plus, mais ils ne fonctionnent pas. De toute évidence, là, les investissements des entreprises ne sont pas au rendez-vous. Pour être comparables avec le reste du Canada, il faudrait augmenter de 50 % les investissements des entreprises. Donc, je comprends qu'on a un problème de productivité puis de niveau de revenu au Québec, mais c'est important d'avoir un plan puis de faire un démarchage systématique.
Donc, je termine en vous disant: Bien, écoutez, pendant neuf années, le Parti libéral n'a pas réussi à réduire l'écart de richesse. Donc, durant les neuf années libérales, l'écart de richesse a grandi entre le Québec puis le reste du Canada. Puis là ce que Mme Marois nous dit, c'est qu'avec le Parti québécois, au cours des deux prochaines années, l'écart de richesse va continuer de grandir, donc on va continuer à recevoir plus de péréquation.
Ça prend un projet, ça prend un plan. Nous, on a le Projet Saint-Laurent; Mme Marois, tout ce qu'elle a, c'est... elle appelle ça elle-même un napperon, avec des points qui sont en blanc pour ce qui est de la stratégie. Donc, il est temps, là, que le Parti québécois cesse de se préoccuper de gouvernance souverainiste puis se préoccupe d'économie. Je passe la parole à Christian Dubé.
M. Dubé: Merci beaucoup, M. Legault. Alors, du côté des finances publiques, je pense qu'il est important de faire la différence entre ce qui a été annoncé ce matin dans la mise à jour sur 2012-2013 puis 2013-2014. Sur 2012-2013, de bien expliquer... plusieurs d'entre vous ont commencé à bien comprendre qu'il y a des éléments du déficit qui ne sont pas réels. Il y a beaucoup de maquillage dans ces chiffres-là. On a même parlé, dans les derniers jours, de Botox dans les états financiers, parce qu'en fait on dit qu'on respecte l'équilibre de 1,5 milliard, mais, en fait, lorsqu'on extrait l'harmonisation de la TPS, qui est un élément non récurrent, bien, on le voit très bien qu'on ne fait pas l'équilibre budgétaire. Alors, on peut bien se targuer de dire des choses, mais la réalité des chiffres n'est pas là. Et ça, c'est pour 2012-2013, avec une baisse des revenus de 250 millions ou à peu près.
Mais ce qui est encore plus inquiétant, c'est lorsqu'on regarde 2013-2014, qui vient d'être mis à jour, vous avez vu très bien qu'on a annoncé une baisse des revenus de 500 millions, 535 millions pour être exact. Mais ça, cet équilibre-là budgétaire de zéro tient aussi compte d'un revenu extraordinaire d'harmonisation de la TPS du fédéral de 1,4 milliard. Alors, quand vous enlevez les artifices, quand vous enlevez le Botox dont je parle dans les états financiers, ni en 2012-2013, ni en 2013-2014 il n'y a un équilibre financier, tel que prévu dans la Loi sur l'équilibre budgétaire.
Alors, on peut bien se gargariser de dire qu'on réussit les objectifs, mais ce ne sont pas les vrais chiffres. Et moi, ce qui m'inquiète dans ça, puis je pense que vous me connaissez, on en a beaucoup parlé, c'est que, là, le vérificateur dit des choses, le vérificateur dit: Ça fait plusieurs années que je vous demande de prendre en compte... Ce matin, M. Marceau dit: On est au courant, c'est vrai que les libéraux ont fait ça, mais nous, on va continuer à faire la même chose.
Non seulement, ça, ça m'inquiète, mais je vous donne un exemple. Ce matin, pas plus tard que ce matin, à l'Assemblée nationale, on s'est fait déposer le rapport de l'Hydro-Québec pour la dernière année. Dans le rapport d'Hydro-Québec, on vient d'apprendre ce matin qu'ils ont changé la méthodologie de l'amortissement. Ça fait qu'au lieu d'amortir, disons, sur 20 ans, on amortit sur une plus longue période, et ça, ça dégage des profits supplémentaires de 181 millions. Ça, on apprend ça ce matin. Alors, ce que M. Marceau dit: Bien, regardez, on va avoir des revenus meilleurs de l'Hydro-Québec, c'est ça qui va nous permettre d'atteindre l'équilibre budgétaire. Mais ce que je vous dis: C'est encore du Botox dans les états financiers de l'Hydro-Québec.
Alors, on peut bien faire attention, puis j'essaie d'expliquer ça clairement et pas trop compliqué, mais, dans le fond, c'est très simple. C'est du maquillage, comme les libéraux l'ont fait, puis on continue de la même façon, alors qu'il aurait été peut-être approprié pour M. Marceau de dire: Je trace une ligne, puis, à partir d'aujourd'hui, on dit la vraie chose aux contribuables.
Moi, je vous dirais en terminant, j'ai été CFO, chef des finances dans des compagnies publiques, vous le savez, plusieurs. Jamais, jamais je ne signerais les états financiers du gouvernement du Québec dans l'état où ils sont présentement. C'est exactement ce que le Vérificateur général dit depuis plusieurs rapports. Son rapport de jeudi dernier est très clair, il demande des changements. Si M. Marceau ne veut pas le faire, bien, il faudra qu'il assume que ses états financiers ne respectent pas la réalité. Merci.
Mme Prince (Véronique): Est-ce que vous pensez que c'est possible de l'atteindre, l'équilibre budgétaire? Est-ce que c'est possible, compte tenu du contexte économique actuel ou c'est la façon dont le Parti québécois s'y prend?
M. Legault: Bien, il y a deux façons, hein? C'est la même que pour une famille. Il y a deux façons de passer d'un déficit à un équilibre budgétaire: on augmente nos revenus, pour ça, ça prend de la croissance économique, ce qu'on n'a pas puis ce qu'on n'aura pas pendant les deux prochaines années; puis il faut réduire les dépenses pour le vrai. Puis nous, ce qu'on dit, on avait un plan, on était le seul parti à le faire, il faut abolir les commissions scolaires, les agences de santé, faire un vrai ménage chez Hydro-Québec.
Moi, je trouve ça assez spécial qu'on nous dise: Hydro-Québec augmente ses profits de 50 millions, mais, en passant, on a oublié de vous dire que, parce qu'on amortit nos immobilisations de façon différente, ça augmente artificiellement le profit de 180 millions. Ça veut dire que, dans le fond, le profit d'Hydro-Québec vient de baisser de 130 millions au net.
Écoutez, là, il faut, à un moment donné, prendre le taureau par les cornes, arrêter de faire un spectacle autour des dépenses, mais il faut augmenter les revenus, il faut avoir une stratégie, pas un napperon comme ça, et il faut réduire pour le vrai les dépenses.
M. Dubé: Bien, dans le cas du 500 millions, le trou, vous avez... on a entendu aujourd'hui qu'il y avait 800 millions de trou, il y a une baisse de 250 millions en 2012 puis une baisse de 500 millions.
Mais moi, ce qui m'inquiète encore plus, puis François a raison, c'est qu'on est en train de dire que, pour combler ce déficit-là de l'année prochaine, on commence déjà à piger dans les réserves. Parce que, des réserves, on met ça au début de l'année, hein, puis on se dit: Il y a bien des choses qui peuvent arriver, on va se donner un petit peu de réserve. Mais là l'année n'est pas commencée, puis là on dit: Pour respecter le budget, on enlève déjà 200 millions.
Alors, on ne fait pas... on ne coupe pas dans les dépenses, comme M. Legault vient de dire. Ce qu'on est en train de faire, on commence... C'est pour ça que je vous ai parlé de Botox tout à l'heure, parce que, là, c'est vraiment du maquillage qu'on fait, là.
M. Lavallée (Jean-Luc): Le taux de croissance... le ministre Marceau nous dit qu'il a une approche prudente. Que pensez-vous de son approche? Parce que c'est quand même...
M. Legault: Quand je regarde la Banque Royale, la Banque Nationale, Desjardins, ils sont tous à peu près aux mêmes chiffres que le ministre. On voit partout que la croissance économique va être plus faible au Québec qu'en Ontario puis qu'elle va être plus faible que dans l'ensemble du Canada. Donc, ça, c'est clair, ce n'est pas juste le ministre des Finances qui le dit, toutes les banques qui font des prévisions économiques le disent aussi.
Puis ça, c'est inquiétant. C'est inquiétant parce qu'actuellement on a un rattrapage à faire, là. On a un écart d'à peu près 20 % avec le reste du Canada, donc il faut fermer cet écart-là, sinon, bien, coudon, on ne pourra pas continuer de s'endetter pour avoir des programmes sociaux comparables au reste du Canada. À un moment donné, on va avoir des choix difficiles, on va frapper le mur.
Donc, ça prend une croissance économique, ça prend un plan, une politique industrielle, puis là, écoutez, c'est ça, le plan, là: une page avec des carrés blancs pour dire les pistes de solution. Bien, il y a 12 picots, là, sans contenu. Il faut, à un moment donné... Bon.
Mme Marois peut bien critiquer le Projet Saint-Laurent, mais qu'est-ce qu'elle propose? Il faut, à un moment donné, avoir un vrai plan pour augmenter les revenus puis au moins rejoindre la croissance économique de l'Ontario et puis... Écoutez, là, l'année prochaine, on prévoit 1,8 % de croissance au Québec puis 2,8 % en Ontario. Donc, on est loin du compte, là. En bas de 2 %, on ne peut pas dire que ça va bien au Québec.
M. Lavallée (Jean-Luc): Mais c'était par rapport au secteur privé, parce qu'au Québec, en 2014, le secteur privé québécois prévoit un taux de croissance de 2,1 %. L'État est plus conservateur avec un taux de 1,8 %. Ça, cette marge-là, est-ce que c'est...
M. Legault: Bien, ça dépend de quelle banque, là. Je n'ai pas avec moi la liste, là, mais ça dépend de quelle banque. Mais on prévoit, dans tous les cas, même pour les banques qui sont avec... autour de 2 % ou 2,1 %, que, dans le cas de l'Ontario puis du Canada, ça va être plus élevé. Donc, d'une certaine façon, là, l'écart va continuer de grandir.
M. Dubé: Peut-être juste un commentaire là-dessus. On parle beaucoup à des entrepreneurs, depuis plusieurs semaines, avec la tournée qu'on fait pour le Projet Saint-Laurent, puis une chose qu'ils nous disent, c'est que... Un des exemples que M. Legault vous donne, c'est la Banque Royale qui a fait sa mise à jour au début de mars. Mais malheureusement, pour nous, c'est tout l'effet de la commission Charbonneau... Il y a un ralentissement réel dans les contrats publics en ce moment, et, à ce moment-là, cet effet-là, je ne pense pas qu'il est dans ces prévisions-là. Parce que les gens disent: On sent beaucoup plus de ralentissement sur le terrain que dans les prévisions que l'on voit des banques. Je ne serais vraiment pas surpris que vous allez voir les Banque Royale, CIBC mettre à jour leurs chiffres dans les prochaines semaines pour tenir compte, au Québec, de ce ralentissement-là dû à la commission Charbonneau.
M. Lavallée (Hugo): Est-ce que, justement, l'État ne devrait pas compenser en augmentant ses dépenses plutôt que de faire la lutte au déficit zéro dans un tel contexte?
M. Legault: Bien, écoutez, là, la création de richesse, là, ça ne se fait pas avec de l'argent du public. De prendre une dette qu'on augmente pour créer des faux emplois, ce n'est pas comme ça qu'on crée de la richesse. On crée de la richesse, là, en attirant des investissements privés. Actuellement, il faut augmenter nos investissements privés de 50 %. Nous, on s'est donné un plan pour y arriver. Mais ce qu'on se rend compte, là, c'est qu'année après année la croissance est plus grande du côté du reste du Canada que du Québec. Là, je ne parle pas des États-Unis, l'écart est encore plus grand avec les États-Unis. Mais on ne pourra pas créer de la richesse seulement avec des dépenses du secteur public.
Le Modérateur: Question en anglais.
M. Harrold (Max): M. Legault, what choice do you think the PQ Government had? It said it was left with a $1.6 billion hole from the Liberals. It's coming into power to try to keep things steady. What choice do you think they had?
M. Legault: OK. I think they... like a family having to balance its budget, what they have to do is two things. They have to increase their revenue. In order to do so, they cannot increase income taxes. What they have to do is to accelerate the growth, the economic growth in Québec. But unfortunately, what Mrs. Marois announced this morning is that she forecasts that, for the next two years, we'll be worse than Ontario, worse than the rest of Canada. So we're not going in the right direction for revenues because we don't have a plan. They don't have a plan. We propose the Saint Lawrence Project. They don't have a plan, that's what they suggested. On one page, this is their economic policy. It doesn't make sense.
Secondly, they have really to do something with real expenses. When we hear, this morning, that Hydro-Québec will supply $50 million more to the Government, that's not true. They changed the policy regarding amortization of their assets, which gives them $180 million dollars more. So it means that, in fact, real figures, they'll be in a worse position than last year.
So I think that right now we have to look what we do with... what we have to do with our school boards, with our healthcare agencies, with Hydro-Québec. Even the Government said that we have 2,000 employees that shouldn't be there. We think that it is 4,000. But, let's go, do something.
M. Harrold (Max): What is underlying the low growth prediction do you think? The Government says that could be, you know, world economic factors. What do you think is...
M. Legault: That's not true. For next year, for example, the forecast for Québec, 1,8%. They forecast that, for Ontario, it will be 2,8%. It's a large difference, and I think what we see is that what we saw in the last nine years with the Liberal Party. They don't have a way to convince private sector to invest more in Québec. So that's why we said, last weekend: We have to be closer to our research universities. We have to review the income tax credits, the tax credits of the companies in order to focus on the quality of jobs. Our problem is not to create jobs, it's to create good jobs, and that's where we have a major difference with Ontario and the rest of Canada.
M. Séguin (Rhéal): But what is it about Québec that allows governments, regardless of the party in power, to thwart the figures to present a false image of... a fiscal image of what the province is really about?
M. Dubé: Well, I think that not only that problem is clear but the Auditor General have been very clear on that. He has made a recommendation that the Government right now is not working. Let me just give you an example. In his report last week, he said clearly: Right now, the Minister of Finance is judge and party. When he negotiates with the Auditor General, he is the one saying: OK, yes, I agree with that or, no, I disagree with that. Nobody else on top of the Minister of Finances and the Auditor General is making that decision.
So, right now, what has happened is that the Minister of Finances is judging if the Auditor General is right. That doesn't make sense and that's reason we're having those discussions on five, six, seven elements that the Auditor General doesn't agree. In all the provinces in Canada, the... «l'Assemblée nationale» is responsible for authorizing the financial statement. It's only in Québec that it doesn't happen that way. So, this year, last Thursday, that's exactly what the Auditor General have said: You should change the Government and make sure that «l'Assemblée nationale» approves the financial statement.
M. Séguin (Rhéal): So, in your view, what is the real financial picture of the province?
M. Dubé: Well, the financial picture is, this year, instead of making a deficit of $1.5 billion, it's at least $2.2 billion, and we haven't count already the impact of all those debts or those grants that we have passed for the last few years. It can be an additional $500, $600, $700 million. We don't know yet because the Auditor General will calculate that impact over the next few months. But it's at least between $500 millions and $1 billion higher that what they are disclosing. And that's the reason I was saying: There is a bit of Botox in there. And for next year, we're talking at least $1.4 billion because we're talking about the GST taxes that is being paid, in addition to the same thing. So we're talking at least $1 billion per year that is not right.
Mme Plante (Caroline): Isn't that ironic that the PQ Government is being saved to some extent by extra federal transfer payments?
M. Dubé: You know, what is interesting, and we've been discussing that a lot, remember that, when they took power, a month after they said there is a hole of $1,6 billion, I'll tell you, and we have seen only, externally, yourself, the financial of December, hein, the monthly financial statement of December, last week. As of December, that hole disappeared. So is it because a good management or good revenues? I'll let you be the judge of that.
So the key thing, not only they were saying there was a hole, there is no hole at all, and basically they will make a, can I say, false deficit or a Botox deficit of $1,4 billion, which is not true. So, I mean, this is really not transparent financial information. This is really sad, really sad.
M. Legault: I would add that it was a bit ironic this morning to hear Mr. Marceau being happy of having more revenue from equalization payments, because the reason of that is because Ontario performs better than Québec. So we shouldn't be happy about receiving more equalization payment. In fact, we should target to have zero equalization payment, which would mean that we would have average revenue, at the same level as the rest of Canada. That should be where we be proud. But that's not what the Minister of Finance said this morning.
Le Modérateur: Last question.
Mme Plante (Caroline): And about the contingency reserve, about pulling out some money from the contingency reserve at the beginning of the year, what do you think?
M. Dubé: Well, I think the point is that they already realized, and the year has not started, that they have a lack of revenue of roughly $500 million. So, to compensate that, they're taking that from the federal for additional perequation. And the second point, they're already taking in their reserve. So, a reserve is for big events that you cannot forecast. You don't start grabbing in your reserve before the year had started. So, I mean, we're very concerned that those numbers they don't... they will not hold the road, and I think that we'll see a lot of bad update in the coming year.
Le Modérateur: Merci beaucoup.
M. Legault: Merci, tout le monde. Bon week-end.
(Fin à 13 h 21)