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Point de presse de M. Gilles Ouimet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de justice et de M. Robert Poëti, porte-parole de l'opposition officielle en matière de sécurité publique

Version finale

Monday, April 22, 2013, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente-trois minutes)

M. Poëti: Bonjour à tous. Merci d'être ici. Évidemment, ce qui nous qui nous amène à s'adresser à vous aujourd'hui, c'est les discussions et évidemment ce qui va probablement ou peut-être se passer ce soir à Montréal, sur le fait qu'on veuille qu'il y ait la possibilité de retirer P-6 au niveau des manifestations. Je vais laisser mon collègue M. Ouimet vous parler du volet juridique de la chose. Je vous parlerai après ça du volet terrain qui va suivre.

M. Ouimet (Fabre): Merci, M. Poëti. Alors, pour nous, ce qu'il est important de souligner, c'est que le gouvernement du Québec abdique ses responsabilités. On entend le débat qui a présentement cours entourant P-6. Ce qu'il faut comprendre, c'est que P-6 est une disposition qui relève du conseil de la ville de Montréal, qui est également contestée devant la Cour supérieure. Le gouvernement du Québec ne peut pas tout simplement abdiquer ses pouvoirs en disant qu'il y a un litige devant la Cour supérieure, qui ne porte que sur la légalité du règlement P-6. Ce règlement P-6 pourrait être abrogé par une décision du conseil de la ville de Montréal aujourd'hui même, selon ce qu'on entend. Ça ne règle pas la question. Le gouvernement du Québec a une responsabilité pour baliser d'une part le droit fondamental de manifester, qui est un droit fondamental reconnu dans les chartes, mais qui doit coexister avec le droit fondamental de vivre en sécurité.
Alors, nous interpellons le gouvernement du Québec. Qu'il assume ses responsabilités, qu'il détermine les balises qui doivent exister et établir l'équilibre entre le droit de manifester et le droit de vivre en sécurité. Voilà.

M. Journet (Paul): Si la loi n° 78 n'avait pas été abrogée, est-ce que ce serait mieux en ce moment?

M. Poëti: Il y a deux choses, là. Il y a une nuance entre la loi n° 78 et ce qu'on connaît actuellement. Ce qu'on parle ici, c'est d'encadrer. La loi n° 78, là, de vous à moi, elle a fait son travail, les étudiants sont en classe. Revenons là, là.
Maintenant, ce qu'on parle, on parle de manifester. On dit «le droit de manifester». La Charte des droits et libertés, c'est le Parti libéral qui l'a instituée, là. On n'est pas contre, tout au contraire, on réitère encore une fois... Comme à travers le monde, vous avez le droit de manifester, c'est un droit acquis, c'est dans la charte. On dit: Vous pouvez le faire. Ce qu'on dit cependant, comme à travers le monde, il y a un encadrement, c'est-à-dire minimal, c'est-à-dire donner le trajet... et évidemment à Montréal on a connu vraiment des difficultés importantes avec des gens qui étaient cagoulés, des gens qui étaient ciblés pour faire du dommage.
Donc, ce qu'on dit et ce qu'on demande au gouvernement: Ne laissez pas des villes, ne laissez pas les villes du Québec - et aujourd'hui on parle de Montréal mais on peut parler de l'ensemble des villes du Québec - sans possibilité d'avoir un règlement pour encadrer, pas interdire les manifestations. Il y a une nuance entre les deux.

M. Journet (Paul): Mais plus précisément, les dispositions de la loi n° 78 qui encadraient les manifestations, si cet élément-là était encore en vigueur et n'avait pas été abrogé par le Parti québécois, est-ce qu'on serait dans une situation meilleure en ce moment dans les rues de Montréal?

M. Poëti: Bien, écoutez, vous auriez un règlement. Vous auriez un règlement.

M. Ouimet (Fabre): Oui, mais, en fait, le problème, c'est que le gouvernement a fait le choix d'abroger la loi n° 78, et on se retrouve dans la situation qu'on dénonce, c'est-à-dire un vide juridique. Et le gouvernement fait le choix d'abdiquer ses pouvoirs à la Cour supérieure, en disant: Traitez le litige relativement à P-6. Mais cette question-là ne porte que la validité constitutionnelle de P-6 et, si la ville de Montréal abroge P-6, il y a... on va se retrouver dans la situation que nous dénonçons, c'est-à-dire un vide juridique où il y a... les policiers n'ont pas les outils pour encadrer les manifestations, dans la mesure où l'objectif, ce n'est pas d'empêcher la manifestation. Et ça, c'est un élément important. Ce n'est pas d'empêcher l'exercice légitime du droit de manifester dans une société libre et démocratique, c'est de le faire dans le respect des droits qui coexistent, celui de vivre en sécurité.

M. Lecavalier (Charles): Est-ce que vous souhaitez toujours une loi provinciale de contrôle des manifestations?

M. Ouimet (Fabre): Le message qu'on livre, c'est que le gouvernement a différents moyens. Le gouvernement du Québec a différents moyens pour intervenir et baliser l'exercice des droits, que ce soit par le moyen d'un projet de loi, d'une consultation générale. C'est au gouvernement de faire le choix. Ce qu'on dit, par contre, c'est que l'option de s'en laver les mains, l'option d'abdiquer les pouvoirs, ce n'est pas une option responsable en ce qui nous concerne.

M. Lecavalier (Charles): Mais il y a deux semaines, vous avez demandé ce genre de loi là. Est-ce que ça tient toujours?

M. Poëti: Attention! La semaine passée, on a spécifié ce que je vous ai dit en réponse à une question, dire: Est-ce que vous souhaiteriez une loi provinciale? Écoutez, on a un problème actuellement à Montréal. On en a eu moins à certains... à d'autres endroits. Alors, moi, j'ai dit: Pourquoi ne pas uniformiser, baliser, comme le juriste l'a dit dans ses termes, pourquoi ne pas uniformiser un encadrement minimal, comme ça se fait à travers le monde? Donc... Alors, il y a une nuance, vraiment. Ce qu'on dit, c'est que le gouvernement ne doit pas juste dire: Ah! Bien, actuellement, il y a quelque chose devant les tribunaux. Nous, on se recule puis on laisse faire la ville.
Alors, ce soir, est-ce que le gouvernement recule puis va laisser faire la ville? Actuellement, les policiers de Montréal appliquent P-6. Les amendes à 600 $, c'est P-6, ça. Alors, qu'est-ce qui va rester si P-6 n'existe plus? Le Code de la sécurité routière? Écoutez, rappelons-nous, là, ce qu'on a vécu, là. Les gens qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre, là. Est-ce qu'on veut vivre ça à l'aube d'un nouveau printemps, d'un nouvel été, les commerçants, les gens qui veulent circuler dans la ville de Montréal? On veut juste, nous, en prévention, demander au gouvernement d'agir et de se préparer à donner une réponse si P-6 est abrogé.

M. Robillard (Alexandre): Qu'est-ce que ce seraient, les balises que vous proposeriez?

M. Poëti: On les a définies assez clairement. Elles ne sont pas très grandes, là, dans le cadre de manifestations, là. On a parlé de donner le trajet aux policiers dans un temps raisonnable, qui n'est pas défini, ça se définira en discussion, puis on a aussi interdit le port de masque lors de manifestations. Parce qu'on le sait, il y a des preuves, ce n'est pas une hypothèse, des gens masqués s'introduisent à l'intérieur et commettent non seulement des actes criminels, mais du grabuge et viennent perturber l'ensemble de la quiétude de grandes villes, alors au-delà des dommages. Donc, principalement, c'est ce qu'on demande, c'est l'encadrement, donc donner aux policiers le trajet et puis donner l'information sur la manifestation et également interdire le port du masque. C'est ce qu'on a demandé, en fait, minimalement.

M. Robillard (Alexandre): Puis en quoi un règlement qui serait jugé inconstitutionnel... plutôt, en quoi une loi serait meilleure qu'un règlement qui pourrait être jugé inconstitutionnel?

M. Ouimet (Fabre): En fait, le débat porte sur P-6 tel qu'il existe en ce moment. La Cour supérieure doit, sur la base des critères reconnus par la jurisprudence, évaluer la légalité, la constitutionnalité de ce règlement.
Ce qu'on demande, nous, c'est que le gouvernement exerce ses responsabilités, exerce ses pouvoirs pour déterminer des balises qui, au terme de l'exercice, où on tiendra compte des points de vue des différents groupes, des groupes policiers, pour essayer d'établir une balise qu'on détermine comme étant raisonnable.
Le problème, c'est quand on dit: Ah! On va laisser les juges faire leur travail. Les gens reprochent après ça d'abdiquer nos pouvoirs, que c'est les juges qui légifèrent. Alors, ce qu'on dit...

M. Robillard (Alexandre): Mais est-ce qu'il ne serait pas sage d'attendre la décision du tribunal?

M. Ouimet (Fabre): La décision du tribunal va porter... La décision du tribunal offre certaines balises à l'égard de P-6, mais ça ne réglera pas le problème.
Ce qu'on dit, et comme le soulignait mon collègue, P-6, c'est bon pour la ville de Montréal aussi, là. À l'heure actuelle, il y a un vide juridique dans la très grande majorité des municipalités du Québec. Et ce qu'on entend avec ce qui se passe sur les réseaux sociaux, les commentaires, c'est que les gens sont inquiets. Il y en a qui réclament l'abolition pure et simple de P-6, il y en a d'autres qui réclament des balises au pouvoir de manifester.
C'est le pouvoir du gouvernement, c'est le devoir du gouvernement de tracer ces balises-là dans un contexte de consultation qui permettrait d'établir des limites raisonnables.

M. Robillard (Alexandre): Pensez-vous que ce serait facile pour le gouvernement d'arriver avec une position, faire un front commun sur ce sujet-là?

M. Ouimet (Fabre): Bien, écoutez, ça va être d'autant plus difficile de la part du gouvernement qu'il y a des tensions au sein du Conseil des ministres, des divergences entre un ministre et l'autre sur cette question-là. Mais, à notre point de vue, il faut que la première ministre donne... prenne l'initiative, trace la voie. Ce qu'on dit, c'est que le gouvernement abdique ses pouvoirs, et ça doit cesser. Il faut que l'exercice... il faut qu'on sache exactement à quoi s'en tenir.

M. Bergeron (Patrice): Vous êtes en train de dire que le gouvernement a peur de se mouiller sur la question?

M. Poëti: Bien, d'une certaine façon, mais certains ministres et certains députés ont donné une position claire. Même la première ministre a dit, évidemment, qu'il serait souhaitable... le ministre de la Sécurité publique a dit lui-même que ça serait tellement plus simple si on donnait ça... la députée de Joliette l'a dit également, M. Lisée l'a dit également. Et là on va abroger une possibilité d'abroger P-6 puis on dit: Ah! Mais on ne peut pas parler, on ne peut pas répondre. Parce que là, le ministre de la Justice, lui, il dit: On ne peut pas parce que là, il y a quelque chose devant les tribunaux. Alors, demain matin, s'il n'y en a plus de P-6 à Montréal, qu'est-ce qu'on va faire?
Nous, on est en prévention aujourd'hui, on n'est pas en répression, là. Mais on dit: Qu'est-ce qui se passe demain matin? Alors, je pense que c'est assez important de le souligner, puis, vous allez le voir, on va le suivre, puis je pense qu'effectivement le gouvernement ne peut pas... On l'a fait en Chambre, on les a questionnés. Qu'est-ce qu'ils ont dit? Ils ont dit: On ne peut pas répondre.

M. Bergeron (Patrice): Mais, en même temps, vous...

M. Poëti: Mais en dehors, en dehors, ils disent autre chose, par exemple.

M. Bergeron (Patrice): Mais les municipalités, vous le savez, ça fait partie de leurs champs de prérogative, de compétence que de fixer des règlements sur les manifestations. Ça, c'est encore permis. Et jusqu'à dans l'histoire récente du Québec, il n'y en avait pas de problème, jusqu'à temps que vous partiez en guerre contre les étudiants, là. Je veux dire, il n'y a jamais eu de manifestations qui ont dérapé comme le printemps passé.

M. Poëti: Je veux juste vous corriger, on n'est pas partis en guerre contre personne. On n'est pas partis en guerre contre les étudiants et on ne parle pas de ça ici aujourd'hui. Les étudiants sont en classe, monsieur. Ils sont en classe parce qu'effectivement peut-être que 78 a obligé une grande majorité des gens qui ne voulaient pas que les étudiants retournent à l'école à se tasser en attendant, évidemment, et là il y a eu les élections. On a... Je veux juste vraiment souligner - je suis sûr que ce n'était pas de mauvaise foi - on n'a jamais été en guerre contre les étudiants. On n'est surtout pas en guerre contre les gens qui veulent manifester. Il y a une nuance entre les deux.
Maintenant, l'ensemble des citoyens du Québec, est-ce qu'ils ont aussi le droit de se promener dans les rues? Est-ce qu'ils ont aussi le droit de ne pas ramasser leurs vitrines à chaque fois qu'il y a une manifestation? Est-ce qu'ils ont le droit de pouvoir traverser des ponts tranquillement?
Alors, vous savez, on encadre, là, au niveau de la sécurité routière, des choses aussi simples qu'un feu rouge. Je veux dire, là, on a un problème, à Montréal, particulier. On l'a eu un peu ailleurs, mais il a été plus criant à Montréal. Si demain matin, il n'y a plus P-6, on fait quoi comme gouvernement? C'est ça qu'on pose la question au gouvernement.

M. Journet (Paul): Avec le nouveau projet de loi ou, du moins, avec les nouveaux moyens qu'on donnerait à la police, il y a certains manifestants qui sûrement s'en inquiéteraient, parce qu'eux ont critiqué le travail des policiers et ont réclamé une commission d'enquête ou une quelconque enquête sur le travail des policiers. Est-ce que ce serait souhaitable de dire: Si on s'engage dans cette démarche-là, vers possiblement une loi, en contrepartie, on accepterait de faire l'enquête sur le travail des policiers pour rassurer les gens qui pourraient avoir des préoccupations?

M. Poëti: Est-ce que... Vous connaissez mieux que moi l'ensemble des paliers juridique, déontologique, disciplinaire, civil qui existent pour encadrer la police. Vraiment, il y en a beaucoup, et, si les gens ne sont pas satisfaits, bien, ils ont des droits. Ils ont des droits légitimes de porter plainte à la discipline du corps de police, de porter plainte en déontologie, de porter plainte au civil, d'avoir des poursuites criminelles, d'avoir des poursuites civiles si le cas ... tel est le cas. Il y a un encadrement, pour le travail des policiers, qui est assez important au Québec, vraiment. Alors, je ne crois pas qu'à ce stade-ci on en a besoin davantage, mais tous ces processus-là, tous ces paliers-là de tribunal juridique sont là pour ça. Ça encadre le travail des policiers.

M. Lacroix (Louis): Mais quand il y a eu 78, étiez-vous pour ou contre, M. Poëti, ce qu'il y avait dans 78? Vous n'étiez pas député à cette époque-là.

M. Poëti: Écoutez, moi, la vie avant, là... Moi, j'ai expliqué. J'ai expliqué, parce que, si on parle du contexte de 78, là, où il n'y a plus d'étudiants qui peuvent retourner dans les classes, là, et qu'on s'attaquait aux têtes dirigeantes, évidemment, qui encourageaient - d'ailleurs, il y a des gens qui se sont retrouvés devant les tribunaux, qui ont été condamnés - hein, qui incitaient les gens à ne pas retourner dans les classes, les empêchaient de le faire. C'était ça, 78. Aujourd'hui, ce n'est pas de ça que je parle. Aujourd'hui, je parle...

M. Lacroix (Louis): Non, non, mais c'est parce que vous parlez de moyens pour contrôler les manifestations.

M. Poëti: Les encadrer, oui.

M. Lacroix (Louis): 78... pour les encadrer. 78 est un moyen, vous l'avez dit tout à l'heure, puis vous dites que ça a fonctionné. À l'époque...

M. Poëti: Ça a fonctionné pour retourner les étudiants en classe, effectivement. C'est vrai.

M. Lacroix (Louis): Mais est-ce que vous étiez... quand vous regardez 78, vous regardez ça, là, est-ce que vous étiez pour ça, vous, à l'époque, sur 78, M. Poëti?

M. Poëti: Je l'ai expliqué. Vous pourriez sortir des... au moment où je n'étais pas député, que... où on était rendus, avec la gravité des manifestations qu'on avait, il fallait absolument mettre en place une loi qui était pour sévir contre les gens qui étaient les allumeurs, si vous voulez, de ces difficultés-là qu'on avait, une loi aussi pour empêcher des dirigeants qui, tout d'un coup, parlaient au nom de 2 %, ou 3 %, ou 4 % des étudiants et qui empêchaient 95 %, 98 % des gens de retourner en classe. 78 était là pour ça.

M. Ouimet (Fabre): Si je peux revenir juste sur une question, tantôt, qu'on a évoqué, la question de tracer des balises et... l'Assemblée nationale, dans le cadre de son processus de consultation, sert justement à ça: d'entendre les citoyens, d'entendre les points de vue divergents et, au terme de l'exercice, de tracer les balises, que ce soit par un encadrement législatif ou autre. Alors, c'est exactement le forum, l'emplacement pour tenir ce genre de consultation là où les tenants des positions diamétralement opposées peuvent se faire entendre sereinement et calmement. Et c'est ça, l'objectif, et c'est ça qu'on demande au gouvernement.

M. Ouellet (Martin): Mais j'aimerais ça, M. Poëti, juste revenir un petit peu sur ce que... Dans votre présentation, vous avez parlé de l'été qui s'en vient. Vous avez dit: Là, il y a des gens qui sont inquiets, là, on ne veut pas avoir un été comme l'année passée. Je ne sais pas si... Qu'est-ce que vous laissez entendre? Parce qu'on n'a pas de crise étudiante, là, il n'y a pas de crise au sujet de la loi n° 78 non plus. Qu'est-ce que vous craignez pour l'été prochain...

M. Poëti: Bien, si vous avez suivi un peu les nouvelles, à moins de me tromper, ce soir, on ne s'en va pas sur des manifestations pour, justement, contrer P-6? Est-ce que ces manifestations-là vont être libres et volontaires, dans le sens où est-ce qu'il n'y aura pas de débordement, il n'y aura pas d'acte criminel? Nous, on est en prévention aujourd'hui, c'est ce que je dis.

M. Ouellet (Martin): Oui, mais vous ne pouvez pas laisser entendre que l'été qui s'en vient va être comme l'été passé.

M. Poëti: Non. Moi, ce que je laisse entendre, c'est que les gens qui ne se souviennent pas du passé, je vous l'ai dit, des fois, ils sont condamnés à le revivre. Il n'y a pas un citoyen de Montréal, il n'y a pas un citoyen du Québec qui veut revivre ce qu'on a vécu l'année passée, pour toutes les raisons qu'on connaît.

M. Ouellet (Martin): Pourquoi on le revivrait?

M. Poëti: Pourquoi? Bien, parce qu'on veut abolir P-6. Donc, ça veut dire qu'on permet à n'importe quel groupe, n'importe quand, de circuler n'importe comment dans les rues, à n'importe quelle heure et bloquer ce qu'ils veulent. Ça, pour moi, ce n'est pas de l'encadrement. C'est pour ça qu'on pense qu'il faut que le gouvernement intervienne.

M. Lafille (Julien): Mais le contexte a changé. Pourquoi c'est nécessaire d'avoir de telles balises?

M. Ouimet (Fabre): Parce qu'on le vit encore, là, on le vit. Il y a des manifestations encore ce soir, il y a des manifestations. La population... ce que la population nous demande, ce que la population dit, en tout cas ceux qu'on entend - on n'écoute pas juste un côté de l'équation - réclament un encadrement. Ils veulent être capables de vivre, de travailler en sécurité.
Tout en reconnaissant le droit fondamental des gens de s'exprimer, de communiquer leurs opinions, de manifester - c'est un droit fondamental - il faut trouver une façon que ces droits coexistent, et, à notre point de vue, c'est la responsabilité du gouvernement. Le gouvernement ne peut pas tout simplement abdiquer ses pouvoirs. C'est ça, notre message: Faites votre... Assumez vos responsabilités, agissez. Voilà.

Le Modérateur: On est un peu pressés dans le temps à cause de la commission...

M. Harrold (Max): Gentlemen, if I can just ask you: Why do you want to intervene into an area that is municipal, that Montréal controls the municipal by law? Why do you want to get involved?

M. Ouimet (Fabre): Well, the municipalities are, in fact, created by the provincial Government, so they are exercising legislative power given by the province. So, in fact, what they are doing is acting on a municipal level. Each municipality could do it, but the provincial Government is the one holding the ultimate power.

M. Harrold (Max): What do you worry about P-6 can stroke down tonight?

M. Ouimet (Fabre): Well, the issue and the problem is to demonstrate, to peacefully demonstrate is a fundamental right, but that right has to coexist with the other fundamental rights to live in peace, work and be able to go and mind your own business, and not have to worry about demonstration every day, especially in Montréal.
So what we are asking the federal Government... the provincial Government, sorry, to do, is to exercise its power to determine what are the reasonable limits to the right to demonstrate. That's what we are asking.

M. Harrold (Max): Are you saying that the things would have been better if Bill 78 was still in place?

M. Ouimet (Fabre): The Government decided, the PQ Government decided to repeal Bill 78. Now, we are left to the vacuum in terms of... there's P-6, but there are talks about then, and people demonstrating to have P-6 repealed. What we are saying is we cannot simply let this void be. The Government, the provincial Government has this power and it should exercise that power and to determine the boundaries of the right to demonstrate peacefully.

Mme Montgomery (Angelica): Now, if Montreal elected politicians decide to get rid of P-6, shouldn't we respect that decision?

M. Ouimet (Fabre): Well, like I said, the municipal... the Montréal municipal council is... actually exercise the power given by the province, and what we are saying is: It's a provincial issue to determine... It's a fundamental right, like my colleague mentioned. The liberal Government adopted the Charter of Rights, our charter in the province. So the right to demonstrate is a fundamental right, but we cannot simply say: It's all for the demonstrators and nothing for the people who want to live in peace. There has to be boundaries to the fundamental right to demonstrate, and we are asking the provincial Government to draw those boundaries.

M. Robillard (Alexandre): Ça ne risque pas de créer des tensions avec la ville de Montréal, ça?

M. Ouimet (Fabre): C'est une question qui relève de la relation avec le gouvernement du Québec. La question... et nous, ce qu'on demande, c'est d'exercer les pouvoirs du gouvernement pour tracer les limites, parce que les droits fondamentaux des citoyens, c'est une question qui relève du gouvernement provincial.

M. Bergeron (Patrice): ...ça serait tellement mieux si on avait gardé la loi n° 78, là.

M. Poëti: Ce n'est pas ce qu'on a dit, monsieur. Ça fait deux fois que vous nous mettez des mots dans la bouche qu'on n'a pas dits.

M. Bergeron (Patrice): Non, mais j'essaie de voir.

M. Poëti: Non, c'est très clair, là. Ce n'est pas ce qu'on a dit du tout. On n'a pas dit: Ça serait tellement mieux. C'était une autre situation l'année passée, où on avait des étudiants qui étaient interdits d'entrer en classe. Je veux juste vous... puis je vous le dis, je suis sûr que vous n'êtes pas de mauvaise foi, mais ce n'est pas du tout ce qu'on a dit. Il y a une différence entre ce qu'on a vécu puis ce qu'on vit aujourd'hui. Il y a une différence entre 78 et P-6.
Maintenant, si on enlève P-6, qu'est-ce qu'il reste, alors, demain? Bien, nous, ce qu'on dit en prévention, là: Est-ce qu'on peut se préparer à ça? Est-ce que le gouvernement a une réponse à ça, au lieu de dire: On attend la résultante de la cour là-dessus. C'est ce qu'on dit.

M. Ouimet (Fabre): Et ce débat-là doit être fait dans un climat de calme et non pas dans un climat de tension, et là on a une situation qui permettrait un débat calme pour établir des balises pour ces droits fondamentaux, et c'est ça qu'on demande au gouvernement avec...

M. Journet (Paul): Juste une vérification vite, vite, vite, une vérification factuelle pour bien représenter votre pensée, M. Ouimet. Le printemps dernier, étiez-vous d'accord avec le Barreau? Étiez-vous d'accord avec la position qui était défendue par le gouvernement libéral quant aux dispositions qui encadraient le droit de manifester dans 78?

M. Ouimet (Fabre): Le Barreau exerce ses fonctions. Vous savez, j'ai été bâtonnier. J'ai beaucoup de respect pour le rôle fondamental que joue le Barreau, de défendre la protection du public. Le Barreau a choisi, par le biais de son bâtonnier, la sortie qu'il a faite l'an dernier. Pour moi, et ça, c'est très clair, de la même façon que mon collègue l'a souligné, mon engagement politique date du mois de juillet l'an dernier. J'ai décidé de m'impliquer parce que je crois, moi, que les choses peuvent bouger, les choses peuvent évoluer...

M. Journet (Paul): ...que vous étiez d'accord avec le Barreau ou le gouvernement?

M. Ouimet (Fabre): ...et je fais valoir mon point de vue maintenant. Ce que je dis, c'est que le gouvernement du Québec a choisi, en septembre, d'abroger la loi qui encadrait le droit de manifester. Ce qu'on veut maintenant, c'est qu'on ne se retrouve pas dans un vide juridique, et on dénonce le fait que le gouvernement abdique ses pouvoirs face à l'autorité des tribunaux dans un litige qui ne porte que sur P-6, un règlement qui sera peut-être abrogé dès...

M. Lacroix (Louis): Est-ce que vous étiez d'accord avec la position du Barreau, M. Ouimet?

M. Harrold (Max): If I just could get your reaction to one more thing, Sir, M. Poëti, M. Ouimet.

M. Lacroix (Louis): À l'époque, est-ce que vous étiez d'accord, M. Ouimet?

M. Harrold (Max): If I could just get a reaction to Mme Marois' video last week... basically on Friday, saying that independence is... «ça paie», and she said that, in particular, if Québec ever had oil, petroleum, that we wouldn't... you know, we would make more money from it. You know, we have Alberta, within the Canadian Federation, that has done quite well. What is your reaction to Mme Marois' saying that independence pays off?

M. Ouimet (Fabre): Well, as you pointed out, from what I know, Alberta is in Canada, and there's no discussion of them separating, and they are making... taking their share of the profits from the oil. So this argument from Mme Marois doesn't seem to make sense, as far as I'm concerned.

M. Harrold (Max): And the whole idea that... this doubling up of Ottawa and Québec in many departments?

M. Ouimet (Fabre): That's an issue. As far as we're concerned, we hear what the Quebeckers have been saying. We believe in Canada, we believe in unity as union, as opposed to division, and we will fight for that, because we believe that's in the best interest of Québec.

(Fin à 13 h 53)

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