Point de presse de M. Jean-Marc Fournier, chef de l'opposition officielle, et de M. Pierre Moreau, leader parlementaire de l'opposition officielle
Version finale
Friday, June 14, 2013, 12 h 15
Hall principal de l'hôtel du Parlement,
hôtel du Parlement
(Douze heures seize minutes)
M. Fournier: Merci à tous et toutes d'être là pour le bilan de fin de session. Alors, d'entrée de jeu, je vous partage quelques remarques. Ensuite, Pierre Moreau, le leader parlementaire, partagera d'autres remarques, et on prendra vos questions.
En même temps que nous procédions à l'élection d'un nouveau chef, nous avons offert aux Québécois une équipe parlementaire forte et constructive. Nous avons proposé des projets de loi importants, notamment celui en matière d'immigration, qui favorise l'intégration en emploi et la reconnaissance des acquis à l'étranger. Dans quelques minutes, comme je le disais, Pierre Moreau vous fera quelques mots sur ces travaux.
En plus du mandat parlementaire, nos députés ont débuté un travail très important au sein de plusieurs comités de réflexion à l'intérieur du parti. Nous voulons proposer une vision aux Québécois. Quand on a une vision, on sait où on s'en va, on sait ce qu'on veut faire. Sans vision ni direction, il n'y a pas de leadership.
Notre préparation vise à offrir une alternative au Parti québécois, qui, lui, depuis neuf mois, insatisfait les Québécois en raison de son manque de vision, de son manque de direction et de son absence de leadership. À l'époque de l'opposition, le PQ a choisi le clientélisme, l'électoralisme et les promesses irréfléchies. Durant tout ce temps, il a négligé de se donner une cohérence économique. Le clientélisme a divisé le Parti québécois en factions opposées. Ce clientélisme condamne le PQ aux contradictions et l'empêche de développer une cohérence économique et sociale. Dans l'opposition, le PQ parlait à gauche; rendu au gouvernement, il claironne sa grande fierté d'être champion des coupes budgétaires. Le PQ navigue à vue, de contradiction en valse-hésitation.
On savait déjà que le PQ avait perdu le nord, mais, après neuf mois, les Québécois ont la forte impression que le PQ a perdu la boussole au complet. Trop d'énergie pour faire des minicentrales mais, tout a coup, on manque d'énergie et on lance l'éolien. Non à la fracturation pour le gaz, oui à la fracturation pour le pétrole. Non à la taxes santé, oui à la taxe santé, oui à la taxe santé autonomie. Le bilan du gouvernement donne le torticolis.
Sans vision et sans direction, la première ministre s'éparpille. Sans leadership, elle perd le contrôle de ses troupes. Son adjoint parlementaire aux transports électriques critique son collègue de l'environnement sur Facebook. Le ministre des Finances et la ministre des Ressources naturelles ont passé des mois à s'affronter. Le député de Bonaventure critique sa collègue qui coupe l'aide sociale. Jacques Parizeau dénonce l'inaction économique du PQ. Joseph Facal critique le PQ, qui passe son temps à changer à changer d'idée entre le mardi et le jeudi. Josée Legault fait un constat incontournable: le PQ manque de direction, de cohérence, voire même de jugement. Devant un tel tollé, le PQ se réfugie dans le déni. Pire, le PQ s'invente des investissements pour se conforter dans le déni. Prise la main dans le sac de la tromperie, la première ministre ne parle plus, maintenant, de l'investissement d'IAMGold, qu'elle avait tenté de s'approprier cinq ans après l'annonce.
La session, en quelques mots, se résume ainsi: en janvier, à Davos, elle a constaté que sa gouverne était un frein aux affaires; en Écosse, elle s'est fait dire de se mêler de ses affaires; en février, le PQ abolit le plan de financement de cinq ans des universités. Au passage, Pauline Marois coupe les universités pour deux ans. En prime, elle fait éclater la CREPUQ; les universités sont divisées.
En mars, quatre mois après son budget improvisé, le ministre des Finances s'autoévalue. Il s'est trompé dans les revenus prévus quatre mois plus tôt: il prévoit maintenant une baisse de 800 millions des revenus. Il s'est trompé sur les investissements des entreprises: il prévoit une baisse de 60 % par rapport à ses prévisions quatre mois plus tôt.
En avril, Pauline Marois reconnaît, devant un groupe privé de gens d'affaires, que l'économie québécoise recule. Elle va même jusqu'à douter de son engagement sur l'équilibre budgétaire. Dix jours plus tard, elle recule sur le recul et revient à l'équilibre. Quelques jours après que la Santé publique et la Commission des droits de la personne et de la jeunesse aient dénoncé les coupes à l'aide sociale, elle annonce qu'il n'y aura plus de coupures. Pourtant, au même moment, elle travaillait sur un scénario de coupures de 400 millions de dollars additionnels. Ce genre de comportement n'est pas honorable.
En mai, Jacques Parizeau dénonce la recette alambiquée de redevances. Il décrit son pénible accouchement en la comparant à un chameau, soit l'équivalent d'un cheval dessiné par un comité. En mai aussi, Michel Nadeau de l'Institut sur la gouvernance dit de la banque de Babel qu'elle est ingouvernable. Le lendemain, le président d'Investissement Québec déclare qu'il n'a rien à ajouter et se désiste de la commission parlementaire.
En mai, enfin, le PQ récolte un consensus contre la Loi sur les mines: recul sur la protection des citoyens pour les claims existants et multiplication des vetos discrétionnaires de la ministre. L'incertitude et l'absence de prévisibilité mécontentent tout le monde; les environnementalistes, les municipalités, les minières, tout le monde est déçu. Après avoir pratiqué la politique de la terre brûlée pendant deux ans, le PQ se retrouve en territoire dévasté.
En juin, le fait saillant n'est pas encore arrivé, ce sera le remaniement ministériel. La première ministre subit depuis trop longtemps les conséquences de ses erreurs de jugement lors de la formation de son premier conseil. Prenons le cas de Martine Ouellet: elle a perdu les redevances minières et l'éolien à Nicolas Marceau, les transports électriques à Daniel Breton et Hydro-Québec à Pierre Karl Péladeau. Disciple de José Bové, elle est l'illustration de l'anti-économisme du PQ. Un changement s'impose.
En conclusion, le manque de vision et de direction du PQ saute aux yeux. L'à-peu-près, l'incohérence, les contradictions paralysent l'action que devrait mener le gouvernement. La conséquence: l'économie recule. Depuis le début de 2013, il s'est perdu près de 2 000 emplois au Québec; pendant ce temps-là, 40 000 emplois créés en Ontario, 80 000 au Canada. Les investissements du secteur de la fabrication reculeront de 6,2 % en 2013, alors qu'ils augmenteront de 2,4 % au Canada et de 8 % en Ontario. Au mois de mai, l'indice de confiance des PME québécoises enregistre le recul le plus important au Canada, sans compter toute la confusion créée autour du secteur des mines, du pétrole et du gaz, qui affichent d'importants reculs en 2013. Après avoir affiché une croissance de 25,5 % en 2012, les investissements dans ces secteurs connaissent un repli de 14,1 % en 2013.
Par ailleurs, le ministre prévoit une baisse de 700 millions dans les investissements miniers en 2013, une première en 10 ans. Le Plan Nord est sur la glace. Le retrait du projet de prolongement de Gaz Métro sur la Côte-Nord est la meilleure illustration du ralentissement péquiste. Le projet de Gaz Métro était soutenable parce qu'il y avait une masse critique de nouvelles activités économiques résultant de l'élan donné par le Plan Nord. Avec l'arrivée du Parti québécois, avec l'incertitude et l'activisme économique, plusieurs de ces investissements ont été suspendus ou annulés, avec la conséquence que Gaz Métro n'a plus la masse critique de clients à desservir pour pouvoir rentabiliser son prolongement.
Malgré cette réalité que tous constatent, la première ministre se réfugie dans le déni. Encore hier, elle s'est inventé un nouveau refuge - vous irez voir la transcription. Elle nous a dit hier, à une question, que la croissance du PIB serait de l'ordre de 1,8 % au Québec. Pourtant, lors du budget, le gouvernement prévoyait une croissance de 1,5 % en 2013, et, le 28 mars, M. Marceau a révisé à la baisse la prévision en la fixant à 1,3 %. Difficile d'avoir une meilleure preuve de l'inaptitude du Parti québécois en matière économique.
Pendant qu'il y a un manque de direction, de vision et de leadership au sein du gouvernement, l'économie recule. Les neuf mois du gouvernement se résument au recul économique et aux coupures de services aux citoyens. Le PQ doit sortir du déni, reconnaître son échec et admettre son absence de vision. Le Québec a besoin d'une vision cohérente, du développement économique et social. En ce moment, jusqu'ici, le PQ a été incapable de relever ce défi. Sera-t-il capable de le faire au cours des prochaines semaines et des prochains mois? C'est le défi qui l'attend, et nous verrons comment il assumera ce défi, comment il assumera de le relever.
Je termine ici. Je laisse à Pierre le soin de faire quelques mots sur les travaux et la Chambre, et on vous revient pour les questions.
M. Moreau: Merci, Jean-Marc. Bonjour à tous. Effectivement, le manque de leadership et le manque de vision s'est reflété également, malheureusement, dans les travaux de la Chambre. Mais, avant de parler de nos adversaires du gouvernement, nous allons parler de ce que nous avons fait, nous, comme opposition.
L'opposition a été, à tous égards, une opposition qui s'est voulue constructive, qui a été une opposition de collaboration et qui a été une opposition qui a été loyale, et sérieuse, et, surtout, à l'écoute des citoyens.
Nous avons été une opposition constructive parce que nous avons proposé différents projets de loi, notamment en matière de loi sur l'immigration, loi qui, semble-t-il, pose des problèmes qui sont importants et à laquelle la ministre de l'Immigration elle-même a voulu réserver un accueil qui était positif. Nous avons déposé un projet de loi sur le vin pour favoriser la consommation du vin et les producteurs Québécois, encore une fois, qui a été trouvé positif. Mais, malgré la collaboration de l'opposition, l'opposition ne peut pas aller plus loin que de se heurter à un gouvernement qui, sans direction et sans leadership, ne veut pas donner suite et n'a pas appelé ces projets de loi là, et ça, nous le déplorons.
Nous avons été une opposition de collaboration puisque nous avons contribué à l'amélioration de nombreux projets de loi en commission parlementaire. Et nous avons proposé des amendements qui ont été importants, alors que le gouvernement y a répondu de façon un peu froide et arrogante. Je vous donne un exemple: la question des maternelles quatre ans. C'est un projet de loi qui a été étudié en commission parlementaire pendant plusieurs heures. Les amendements qui étaient proposés par le gouvernement... par l'opposition, pardon, visaient à augmenter les ressources pour les groupes de 15 enfants et plus, et plutôt que d'y voir là une approche qui était constructive, l'opposition... le gouvernement a vu là de l'obstruction.
Bonifier les projets de loi, c'est le rôle fondamental de l'opposition, et c'est ce que nous nous sommes concentrés à faire. Et, dans les faits, la moyenne du temps passé en commission parlementaire par projet de loi est inférieure à 10 heures. Et là, évidemment, tous les projets de loi ne sont pas égaux. Il y a des projets de loi de 200 articles où on a travaillé... Il y a eu à peu près 30 heures de travail qui a été fait sur le projet de loi n° 25, qui reprend en grande partie des éléments du budget de M. Bachand. Et nous avons proposé des amendements à chacun de ces projets de loi là, et, dans tous les cas, nous avons voulu être... d'apporter une contribution qui soit sérieuse.
Nous avons aussi été à l'écoute de la population, contrairement à ce que le gouvernement a fait. Et à cet égard-là, je voudrais parler de deux projets de loi en particulier: le projet de loi n° 14, sur la langue, et le projet de loi sur la Banque de développement économique; projet de loi sur la Banque de développement économique qui a été décrié par tous, projet de loi sur la langue qui a causé énormément de discussions. Nous avons voulu faire écho à ça, et nous avons été une opposition qui a été loyale à ses principes. Et la raison pour laquelle nous nous sommes opposés au principe du projet de loi sur la langue, c'est précisément parce que c'est un projet de loi qui est divisif, et c'est ce que nous avons exprimé clairement en commission parlementaire.
Ce qui est plus difficile à expliquer, cependant, c'est l'attitude de la CAQ qui, à cet égard-là, veut s'opposer au projet de loi à la fin, mais vote en faveur de son principe. Nous proposons et nous préférons, nous, être une opposition qui est cohérente. Nous avons écouté tous les groupes, tant dans le domaine social que dans le domaine financier, et dans tout ce qui a touché l'action du gouvernement.
Définissons maintenant ce gouvernement. Ça a été un gouvernement qui, bien qu'il ait reçu un mandat de gouvernement minoritaire, ne s'est pas comporté comme tel à l'égard de la procédure et des travaux parlementaires. Nous avons vu beaucoup d'arrogance, un manque d'écoute qui a été flagrant et un climat en Chambre qui n'a pas été idéal - j'en conviens - et qui est provoqué par quoi, au fond? Par un élément qui a été d'ailleurs soulevé par un de vos collègues: l'absence de volonté et de réponses sincères du gouvernement aux questions qui sont posées à la période des questions, qui a été souvent houleuse, à l'Assemblée nationale. Pourquoi? Parce qu'on pose une question sur l'amiante puis on se retrouve avec une réponse qui n'a rien à voir à ça. On pose des questions - et je relevais ça - sur l'alcool, l'interdiction de l'alcool aux tables de jeux, on nous répond sur l'amiante. On parle des taxes scolaires, on nous répond sur les mines. Et le président de l'Assemblée nationale, à travers tout ça, se conforme à la jurisprudence. On peut invoquer les articles de procédure pour exiger des réponses, mais, à la fin de la journée, c'est au gouvernement de se comporter de façon responsable et de répondre.
Un manque de collaboration également. Nous avons été neuf ans au gouvernement, et, en neuf ans au gouvernement, jamais, jamais le leader du gouvernement a refusé de transmettre à l'opposition officielle les travaux qui étaient prévus à la Chambre et l'ordre de la Chambre. C'est une première. Moi, je n'ai jamais vu ça. Évidemment, ça a été extrêmement difficile dans ce contexte-là. On a rétabli et tenté, et nous tentons de rétablir les ponts à titre d'opposition officielle. Mais là on se retrouve en fin de session avec quoi? Avec un gouvernement qui a besoin de consentements et qui, là, réalise sa position de gouvernement minoritaire et qui nous demande des consentements pour faire avancer des projets de loi.
De façon générale, on ne peut pas dire qu'on a fait de l'obstruction. Il y a eu 18 projets de loi qui ont été adoptés. Je l'ai mentionné, peu d'heures en commissions parlementaires mais des heures qui ont été constructives et qui visaient à apporter des amendements. Et aujourd'hui, on a un gouvernement qui a agi de façon erratique et qui se voit dans l'obligation, vu son inaction pour les huit derniers mois dans le dossier des éoliennes, de nous demander maintenant des consentements pour nous assurer de réparer le fiasco dans lequel il s'est lui-même placé. Merci.
Le Modérateur: On va passer à la période de questions. Je vous demanderais d'utiliser les micros prévus à cet effet. On va débuter avec Martine Biron et de vous limiter à deux questions.
Mme Biron (Martine): Oui, bonjour. Il serait étonnant que la Chambre de commerce de Montréal, malgré le fait qu'elle est très puissante, contrôle l'agenda du chef du Parti libéral. Donc, c'est un choix qu'a fait M. Couillard de ne pas être ici aujourd'hui, et j'aimerais savoir pourquoi.
M. Fournier: Son agenda était prévu depuis un bon bout de temps, celui d'être à la Chambre de commerce de Montréal, il y est. Par contre, il a souhaité, et je pense que c'était mercredi, procéder à son bilan de chef du parti. On n'est pas tout à fait comme Québec solidaire, mais on a un chef de parti puis on a un chef parlementaire. Alors, en ce moment, on fait le bilan parlementaire, nous le faisons ensemble, et il a eu l'occasion de faire son bilan auprès de...
Mme Biron (Martine): Quand même, là, la session qui finit le 14 juin, là, ce n'est pas nouveau, là. Il y a une décision qui a été prise de prendre cet engagement-là.
M. Fournier: Je peux vous dire aussi franc que je peux vous le dire, lorsque les engagements ont été pris, ils ont été pris pour la chambre de commerce qui se tenait aujourd'hui, et il n'y avait aucun problème pour nous, dans la mesure où M. Couillard faisait son bilan cette semaine, et qu'on le faisait vendredi. Il n'y a franchement rien d'autre que ça, là.
Mme Biron (Martine): M. Legault a dit que le moment de vérité pour une élection générale serait le printemps 2014. Est-ce que c'est... Est-ce que vous vous préparez pour une élection au printemps...
M. Fournier: Écoutez, c'est hypothétique. Ce que j'ai dit puis j'ai pris la peine de m'arrêter un peu là-dessus en finissant mon mot, il est bien évident que depuis neuf mois, on a une démonstration de contradiction en contradiction. La situation économique n'est pas bonne, on a que des coupures dans les services. Forcément, le portrait qu'on a, c'est l'incapacité du gouvernement à se donner une cohérence économique et sociale. Cela étant dit, et j'en ai profité dans mes voeux de fin de session tantôt, de rappeler au gouvernement que la balle est dans son camp. Je crois, ma lecture à moi, c'est que divisés en factions, ils sont incapables de se donner une vision cohérente pour tout le monde. Mais ceci étant, Mme Marois a ce mandat: un, sortir du déni; deux, se dire: Il y a une difficulté réelle, comment on va trouver des solutions pour le faire. Alors, on va laisser le gouvernement faire cela et on verra lorsque les échéanciers arriveront.
M. Legault vous parlait du printemps parce qu'il y a un budget qui arrive au printemps. On sait qu'il y a là un vote qui est important. On verra, mais moi, en ce moment, on n'a pas encore franchi l'année d'élection. Je crois que les Québécois souhaitent que Mme Marois change d'agenda, qu'elle sorte du déni et qu'elle prenne les moyens pour connaître un premier départ. Ce n'est même pas un nouveau départ qu'on lui demande, c'est un premier départ, parce que jusqu'ici elle a dit qu'elle avançait; je crois qu'elle avance plutôt vers l'arrière.
Le Modérateur: Alain Laforest.
M. Laforest (Alain): Messieurs, bonjour. Est-ce que vous avez commis une erreur durant cette session? Laquelle?
M. Fournier: Ah! Oui, bien, une erreur, je ne sais pas si c'est une erreur, une... tout au moins une insatisfaction. Vous avez vu tout le temps où on a travaillé à sortir, justement, Mme Marois de son déni. On n'y est pas encore parvenus. Alors, s'il y a une insatisfaction et donc possiblement des efforts supplémentaires qui auraient pu être faits... mais on ne se décourage pas. J'ai même profité des souhaits de fin de session pour lui demander de regarder le chemin à parcourir et de nous donner cette cohérence que les Québécois souhaitent avoir.
Alors, de ce côté-là, il y a peut-être des choses qu'on aurait pu faire autrement, mais on ne se décourage pas. On va continuer.
M. Laforest (Alain): Donc, avant de passer à ma deuxième question, tout ce que vous avez fait c'était bien, là. Il n'y a pas eu d'erreur.
M. Moreau: J'ajouterais, moi, on a peut-être fait une erreur. On a écouté le discours d'ouverture de Mme Marois qui disait qu'elle était pour être un gouvernement de collaboration. L'erreur qu'on a fait, c'est d'y croire.
M. Fournier: On pourrait se relancer comme ça. Elle a aussi dit qu'elle serait un gouvernement de transparence et encore aujourd'hui, je demandais des documents sur une coupure de 400 millions annoncée en décembre, qu'elle a dit qu'elle ne ferait pas au mois de mai et dont on a une réponse d'accès à l'information. Le document existe, mais le ministre des Finances a dit qu'il ne les avait pas, puis elle a dit la même chose. C'est assez incroyable.
M. Laforest (Alain): Donc, si je comprends vos explications, pour cette session, vous vous donnez une note parfaite.
M. Fournier: Nous, on regarde ça de notre œil, et voici ce qu'on vous dit, et on vous laisse à vous, évidemment, le soin de faire vos propres commentaires. D'habitude, vous avez tous un très grand talent là-dedans, et on vous lit, soit dit en passant.
M. Moreau: Et notre bulletin n'est pas encore sorti. On voit que c'est en préparation.
M. Fournier: Le noteur est des nôtres.
Le Modérateur: Prochaine question.
Journaliste: Bonjour. Je serais d'abord curieux d'entendre votre réaction aux accusations de M. Legault qui dit que votre chef est en mode hibernation.
M. Fournier: Bien, écoutez, je trouve ça franchement un peu drôle. J'imagine que c'est une hibernation active, c'est peut-être un nouveau concept. D'abord, avec Pierre, avec Raymond, Philippe a fait une campagne où je ne pense pas qu'on pourrait dire que c'était de l'hibernation. Il y a eu beaucoup d'activités. C'était pendant cette session-ci. Depuis ce temps-là, il a eu l'occasion de vous le dire mercredi, en faisant son bilan, combien il y a de l'action qui se passe au parti, justement un travail qui est lancé pour que nous ayons un plan de match bien défini.
Quel est le problème que nous avons présentement? On a un gouvernement qui a passé ses années d'opposition à cultiver l'insatisfaction sans définir un projet cohérent en matière économique et sociale. Alors, aujourd'hui, il se retrouve avec des factions un peu isolées, en silos, et il n'est pas capable de les ramener ensemble. Mme Marois n'a pas le leadership pour les ramener et donner une orientation claire. Ce qui est important, tirons la leçon, donnons-nous une vision, une direction. C'est de cette façon qu'on pourra assurer un leadership, nous donner une cohésion économique et relancer... nous redonner l'élan économique que nous avions avant. Donc, il y a de loin de l'hibernation. Je laisse à M. Legault ses épithètes, là.
Journaliste: Justement, comment est-ce que vous interprétez le fait que M. Couillard était la principale cible de M. Legault dans son allocution aujourd'hui?
M. Fournier: Bien, écoutez, je lui laisse fixer les cibles. Vous avez noté que nous avons voulu faire ce bilan en regardant l'action du gouvernement. Pour nous, ce qui semble être le péril le plus grand au Québec, c'est le déclin économique, les difficultés économiques, les investisseurs qui renoncent ou qui questionnent, se demandent où on s'en va.
Et là on a une problématique fort importante. Nous voulions, et c'est à dessein, nous voulions mettre en lumière la difficulté économique, le facteur où Mme Marois ne pense qu'à des coupures. Et il y en a d'autres qui s'en viennent. Alors, c'est là-dessus où il y a une importance, encore une fois, de demander qu'elle sorte du déni, qu'elle le reconnaisse, qu'elle prenne les moyens pour relancer le Québec.
Alors, si M. Legault trouve qu'il y a d'autres éléments sur lesquels il veut apporter de la lumière, ça lui appartient. On est en démocratie, il a bien le droit.
Le Modérateur: Martin Ouellet.
M. Ouellet (Martin): M. Fournier, j'aimerais vous entendre en aparté sur la décision de la FIFA concernant le port du turban, là, la décision d'autoriser le port du turban dans les matchs de soccer. Et quelle est votre appréciation de l'attitude du gouvernement affichée, là, jusqu'ici, dans ce dossier-là?
M. Fournier: Bien, écoutez, j'ai eu l'occasion de répondre à cette question-là, je pense que c'est la troisième fois où j'ai eu l'occasion de répondre. Dès le départ, sur le fonds du sujet, là, avant de parler des fédérations, sur le fond du sujet, j'ai mentionné qu'il y avait déjà un exemple qui existait pour le hidjab, si on voulait soulever la question de la sécurité et qu'on pouvait laisser jouer les jeunes en faisant cette étude sur la sécurité. J'ai pris soin aussi, lorsque j'ai répondu la première fois, de dire - et je pense qu'une des personnes qui m'a posée la question est ici avec nous - de préciser que je ne le faisais pas pour attaquer une des fédérations ou l'autre - à l'époque, il n'y en avait qu'une - parce que, dans ces matières-là, ce qu'on doit faire, c'est établir un dialogue, être capable de présenter des points de vue avec nuance, avec prudence et avec patience...
Une voix: ...
M. Fournier: Je vais juste compléter. Et, dans ce cadre-là, l'avenir de ce dossier-là va interpeller aussi l'association canadienne, la fédération québécoise, la communauté, s'assurer à ce qu'on trouve la solution. Je continue de penser... vous parlez de la décision de la FIFA. Je continue de penser que les jeunes devraient pouvoir jouer et qu'on devrait pouvoir mesurer les questions de sécurité. Je continue de penser que le sport est une mesure d'intégration. Ce n'est pas en isolant les gens dans leur cour qu'on réussit à intégrer.
M. Ouellet (Martin): Mais quel message a envoyé le gouvernement en se rangeant, là, immédiatement derrière la fédération québécoise, derrière la décision de la fédération québécoise? Parce qu'ils ne se sont pas prononcés sur le fond.
M. Fournier: Écoutez, je suis étonné qu'ils ne soient pas en mesure d'exprimer une valeur d'inclusion. C'est, d'abord et avant tout, lorsqu'on est au gouvernement, il y a une certaine direction à annoncer. On parle de quoi? On parle de jeunes qui, pour des raisons de sécurité, ne peuvent pas jouer avec une équipe, avec d'autres jeunes. La question de la sécurité n'est absolument pas démontrée, laissons-les jouer, et nous assurons de voir s'il y a un problème de sécurité. Vous faites référence à d'autres endroits, que ce soit au Canada en Angleterre ou ailleurs, où on laisse jouer. Alors, pourquoi...
Il me semble que ça aurait pu être exprimé, cette valeur d'inclusion, plutôt que d'exclusion. Ils ont choisi de simplement mentionner une question qui fait plutôt référence à leur gouvernance souverainiste, quant à moi. Moi, c'est comme ça que je l'ai vu. Ils s'expliqueront, si c'est vraiment le sens de leur position. Mais je n'ai pas trouvé que c'était porteur de valeurs d'inclusion dans notre société d'aller mettre deux fédérations opposées une à l'autre, alors qu'il faut les rapprocher pour qu'elles discutent, et de ne pas être capables d'exprimer un désir d'inclusion au Québec.
Le Modérateur: Tommy Chouinard.
M. Chouinard (Tommy): Bonjour, messieurs. D'abord, M. Couillard, plus tôt cette semaine, nous a expliqué son plan de match pour les mois à venir. Il nous a parlé, donc, du conseil général le samedi, le Congrès-Jeunes, les colloques régionaux cet automne, un conseil général en décembre, un congrès début 2014. Je comprends que maintenant, vous, le mandat de l'opposition, là, au-delà, évidemment, du travail inhérent à l'opposition, là, mais c'est de ne pas provoquer d'élections d'ici cette... l'échéance que lui s'est donné pour se préparer.
M. Fournier: Ce n'est pas le... On ne se lève pas le matin en se disant... Les élections n'ont pas un an, là. On ne se lève pas le matin en disant: On fait-u tomber le gouvernement? Ce n'est pas respectueux du choix que les Québécois ont fait. Je peux l'exprimer de la meilleure façon, je l'ai un peu dit tantôt, je m'excuse de me répéter, pour nous, il y a eu un message: On n'est plus au gouvernement. Il y a donc quelque chose qu'on doit faire. On regarde le gouvernement et on s'aperçoit qu'on va de contradiction en contradiction. Les gens le voient, ce n'est même pas les libéraux qui le disent, là, les amis du PQ le disent. Alors, une fois que j'ai dit ça, est-ce qu'on peut tirer leçon, est-ce qu'on doit se préparer? C'est ce qu'on fait. Ça prend un certain pour le faire.
Je souhaite que le gouvernement réussisse à se remettre sur la bonne piste. On n'est pas en train de faire des plans pour faire tomber le gouvernement, si c'est le sens de votre question. Et on veut faire notre travail le mieux possible, avec l'ensemble des Québécois, qu'on espère, viendra se joindre à nous.
M. Chouinard (Tommy): D'accord. Maintenant, j'aimerais revenir sur le témoignage de M. Vincent Auclair devant la commission Charbonneau. Pourquoi avoir, selon ce qu'il dit, abandonné M. Auclair à partir du moment où il a dit qu'il avait reçu une enveloppe... en tout cas, qu'il avait eu une offre d'argent de la part du maire de Laval? Pourquoi c'est arrivé, ça, au Parti libéral?
M. Fournier: Bien, j'ai aussi compris qu'il avait eu l'appui de M. Charest. Il le notait qu'il avait eu l'appui de M. Charest. Alors, je laisse les mots, là, comment on peut qualifier un événement et un autre. Je vais laisser à lui le soin de répondre l'émotion ou le sentiment qu'il a eu à cet égard-là. Mais je prends la peine de faire la parenthèse où lui-même note qu'il a eu le soutien de M. Charest.
M. Chouinard (Tommy): Donc, il ment en disant qu'il a été abandonné par son parti?
M. Fournier: Ce n'est pas ce que je vous ai dit. Je n'aurais même pas osé poser la question comme ça à l'Assemblée nationale. Je fais juste dire que je ne suis pas dans ses souliers, je ne suis pas capable d'exprimer les facteurs qui l'ont amené à dire cela, qu'il avait été abandonné. Et, au contraire, je suis capable de mettre en lumière le fait qu'il a noté que le chef du parti, à ce moment-là, l'avait soutenu. Alors, c'est tout ce que je peux vous dire.
M. Chouinard (Tommy): Pourquoi qu'il y a un malaise quand on parle de cette question-là? On dirait qu'au parti, quand il y a eu ces allégations-là, il y a eu... et M. Ouellette ne voulait pas répondre, à un moment donné. Là, il a répondu... il y a eu un... toute cette histoire-là. Pourquoi qu'il y a un malaise comme ça au Parti libéral?
M. Fournier: Je ne pense pas qu'il y ait un malaise. Encore une fois, si vous revenez à la question de M. Auclair, j'ai répondu avec M. Charest puis je ne peux pas identifier son malaise à lui. Dans toutes les questions et en toute matière où on parle soit de l'UPAC ou soit de la commission Charbonneau, il y a toujours une réserve qu'on essaie de se donner, de garder. Mme Marois a découvert, dans les récentes semaines, le concept de l'État de droit. Alors, oui, il existe, puis nous, on pensait que ça existait avant aussi. Alors, il y a toujours une précaution à prendre, alors... Vous appelez ça un malaise, je pense que c'est plus une précaution.
Le Modérateur: Simon Boivin.
M. Boivin (Simon): Peut-être un peu dans le même ordre d'idées, je me demandais dans quelle mesure, pour vous, les travaux de la commission Charbonneau continuent à constituer un risque politique pour votre formation.
M. Fournier: Écoutez, depuis le début des travaux, il y a toujours quelqu'un qui dit: Il y a un risque, il y a un risque, il y a un risque. Les travaux se feront, puis on verra ce que les travaux donnent. Nous, on a un travail à faire, on a un travail en Chambre, ici, à faire. Je pense honnêtement que le travail qu'on a fait, il était très performant. On a un travail de parti à faire, puis M. Couillard prend tous les moyens pour, justement, nous donner les outils pour présenter une alternative au Parti québécois, une alternative de cohésion économique et sociale. Alors, on fait nos choses qu'on a à faire, et on laisse la commission Charbonneau faire son travail, et on ne peut pas... Autant tantôt, je disais: On ne se lève pas le matin en se disant: Est-ce qu'on va faire tomber le gouvernement aujourd'hui? On ne se lève pas le matin en se disant: Bon, on arrête de faire nos choses, il y a la commission Charbonneau. Ils font les leurs, on fait les nôtres.
M. Boivin (Simon): Puis sur la question de l'espèce de sans faute que vous accordez, là, dans votre évaluation du bilan de la session, sur la question des élections à date fixe puis des fêtes juives, est-ce que vous ne reconnaissez pas avoir peut-être avoir un peu mal jaugé la situation?
M. Fournier: Le concept était de dire à l'avance... D'abord, je vais faire un pas de recul pour rappeler que c'est des élections à date non fixée. Je comprends que le titre, c'est «élections à date fixe», mais ce qu'on sait déjà, c'est que cette loi-là ne s'applique pas pour les gouvernements minoritaires. Alors, commençons par la première date identifiée. Il ne semble pas, selon tous les connaisseurs, que cette élection-là va se faire à cette date-là.
Cela étant dit, le concept d'élections à date fixe, ça va, on est pour. Il faut juste s'assurer, comme c'était dans le projet de loi initial que M. Drainville a déposé, qu'il y ait une période de flexibilité qui permette, dans certains cas, de faire des adaptations. On a soulevé la question de l'adhésion ou de la participation au vote en raison de fêtes religieuses, comme celles de crise, comme celle du H1N1, qu'on a connue. C'est un exemple qu'on prend, parce que je ne vous dis pas que ça va arriver là, ça n'arrive pas à tous les ans, mais cela peut arriver. C'est déjà arrivé.
Alors, l'élection, c'est un moment où on veut que la population soit à l'écoute, puisse avoir tous les moyens de se concentrer sur cet enjeu-là, même s'il se passe d'autre chose, pendant une campagne, dans la vie des citoyens. En même temps, un ministre doit réfléchir sur le principe fondamental: Ce que je fais va-t-il favoriser plus de votes ou moins de votes? Plus de participation au vote ou moins? À cet égard-là, M. Drainville, lorsqu'il a décidé de retirer l'amendement... l'article initial sur la période de flexibilité, ça causait un problème. On l'a soulevé puis peut-être qu'en termes de communication on ne l'a pas exprimé de la meilleure des façons, mais cela étant, sur le fond des choses, il nous fallait un moyen d'assurer la participation. Alors, pour la fin, il y a eu cette période... a été redonnée et la possibilité que les votes par anticipation soient plus intensifs, plus massifs que ce qu'on connaît d'habitude, permet de régler un certain nombre d'enjeux.
Alors, sur le fond, on a obtenu ce qu'on voulait: s'assurer que la participation au vote soit une préoccupation du ministre.
Le Modérateur: Michel Pépin.
M. Pépin (Michel): Merci, Daniel. Messieurs, bonjour. Quand je regarde les constats que vous faites du gouvernement actuel, l'évaluation du travail que vous faites du gouvernement actuel, pourquoi ne pas avoir déposé une motion de censure? Je sais qu'on a abordé cette question-là, bon, il y a quelques minutes. Vous allez me dire: Il y a eu une décision, là, des Québécois qu'on respecte, hein? Mais, si vous croyez ça vraiment dans votre for intérieur et que c'est la conviction de votre parti que ça s'est passé comme ça, est-ce que vous n'avez pas une obligation, un devoir d'y aller d'une motion de censure?
M. Fournier: Oui, vous avez donné passablement la réponse à la question. Mais, ceci étant...
Une voix: ...
M. Fournier: Mais, vous savez, on a une responsabilité. On constate, on demande au gouvernement de poser des gestes, on l'incite à sortir du déni. Je ne suis pas... Tantôt, je le disais, on n'a pas réussi, mais je ne suis pas découragé, on peut peut-être encore les amener à sortir du déni. Et, à moins d'un an d'une élection, je crois qu'on doit respecter le sens de l'élection. Si on le faisait si vite... Vous savez, M. Legault voulait le faire trois mois après l'élection. Franchement, je pense que c'est irresponsable. Je pense que de demander de dépenser 100 millions dans les premiers 100 jours d'une élection, je pense que c'est totalement irresponsable. On doit tenir compte de la volonté des électeurs qui ont choisi un gouvernement minoritaire. Ça voudrait dire que le gouvernement devrait cohabiter bien mieux qu'il ne le fait présentement, qu'il devrait se préoccuper des enjeux qu'on soulève. Il ne devrait pas constamment dire: Tout va bien, tout est merveilleux, quand on voit les signaux les uns après les autres qui se rajoutent sur le recul économique.
Alors, on est rendus où? On est rendus à se dire: Ils ne sont pas à la bonne place, on veut les y amener. Est-ce qu'ils seront capables de relever le défi? C'est encore entre leurs mains. Sont-ils capables de relever le défi de la cohésion économique et sociale? Et c'est à eux de l'établir et de le prouver. Dans notre for intérieur, entre le constat qu'on fait et l'espérance qu'ils changent, il y a encore un bout d'espérance, et cette espérance-là se fait dans le respect du désir des Québécois qu'on travaille comme parlementaires et qu'on réussisse à s'entendre.
M. Pépin (Michel): Oui. Ce bout d'espérance, cette patience ou, bon, cet espoir, c'est quoi, la limite de ça, là? Vous me dites: Trois mois, c'est irresponsable. Là, ça fait huit ou neuf mois, je ne sais pas trop. Ce n'est pas le bon moment.
M. Fournier: C'est difficile pour moi de répondre à votre question autrement que de vous dire que le plus tôt possible que Mme Marois arrête de dire: Tout va bien et se dit: Bon, j'ai quelques problèmes, je vais prendre le taureau par les cornes, je vais demander à M. Marceau de venir me voir, on va essayer de relancer notre économie, quels sont les outils qu'on pourrait avoir. Forcément, là, il y avait deux facteurs pour son budget: il y avait une banque de développement qui ne fonctionne pas, qui est ingouvernable puis il y avait un crédit d'impôt pour les grands investissements, mais il n'y en a pas eu. Alors là, il est peut-être le temps de regarder des nouveaux moyens. C'est ça, l'été qui s'annonce à Mme Marois, et donnons-lui la chance de pouvoir faire ça. Les Québécois le lui demandent.
M. Pépin (Michel): Juste pour être clair, concernant M. Couillard, chef du Parti libéral, là, il est imputable pour ce qui se passe ici à l'Assemblée nationale, n'est-ce pas? Je veux dire par rapport au travail du Parti libéral et des élus libéraux.
M. Fournier: Il vient certainement assez souvent ici pour pouvoir répondre...
M. Pépin (Michel): Bien, pourquoi il ne vient pas aujourd'hui répondre à nos questions à cet égard s'il est imputable?
M. Fournier: Oui, d'accord. Bien...
M. Pépin (Michel): Je veux juste savoir s'il l'est.
M. Fournier: Oui. Puisqu'il l'est, il était ici mercredi. Il l'est comme chef de parti, il a fait son bilan comme chef de parti. Il est de tradition, lorsqu'on est à la fin d'une session, de faire un bilan parlementaire. Ce n'est pas tout à fait Québec solidaire, comme je le disais tantôt, mais il y a un chef parlementaire, il y a un leader parlementaire, et nous faisons ce bilan. Et M. Couillard est à Montréal, comme parfois... Il était en Gaspésie il n'y a pas longtemps.
Et, je vais vous dire, on en est très heureux, je dois l'ajouter, très heureux, parce que, quand on doit faire oeuvre de développer une vision qui va amener le Québec à avoir une cohésion économique et sociale, de ne plus vivre dans les contradictions et les valses hésitation, il faut être capable d'aller dans toutes les régions du Québec prendre le pouls, trouver la bonne solution. Et c'est ce qu'il fait, et, pour nous, franchement, c'est peut-être le meilleur message qu'on peut passer aux Québécois déçus du PQ. Nous prenons les moyens pour être une alternative qui ne fera pas comme eux.
Le Modérateur: On va tenter d'accélérer. Michel David.
M. David (Michel): Oui. Bonjour, messieurs. Vous avez refusé votre consentement aujourd'hui à une motion du gouvernement, je parle de la deuxième version, là, qui demandait de transférer en bloc le financement prévu pour les infrastructures afin de respecter les compétences exclusives du Québec, etc. Il me semble que ça a toujours été la position du Parti libéral, ça, de demander le transfert en bloc, à peu près de façon intégrale. M. Couillard a exprimé, disons, des velléités de rouvrir le dossier constitutionnel éventuellement. Est-ce qu'il faut comprendre qu'à partir du moment où il y aura une nouvelle position du parti, elle sera de revoir les demandes à la baisse?
M. Moreau: Non. Il faut... Et d'ailleurs la question que vous posez est une question qui est éminemment visée sur la procédure. Il y a eu une motion hier qui a été présentée et qui voulait nous faire jouer dans le film...
M. David (Michel): ...je comprends ça...
M. Moreau: Oui, oui. Un instant. Celle d'hier voulait nous faire jouer dans le film de la gouvernance souverainiste, et je vous le dis tout de suite, ça ne sera pas une surprise, on n'embarquera jamais dans ce film-là de faire les chicanes avec Ottawa.
Aujourd'hui, le Parti québécois a choisi de présenter cette motion-là comme une deuxième. Elle avait besoin d'un consentement. Sur le fond des choses, la position du Parti libéral n'a pas changé. Mais on n'acceptera pas d'être amenés dans un jeu qui ferait en sorte qu'on voudrait dénoncer le gouvernement fédéral pour alimenter la gouvernance souverainiste qui, entre vous et moi, ne semble pas lever tellement.
M. David (Michel): Je comprends, là, mais, le libellé, vous êtes d'accord avec ça dans le fond, là. Vous avez voté contre, mais vous êtes d'accord.
M. Moreau: On n'a pas voté contre la motion. Cette motion-là n'a pas été...
M. David (Michel): Vous avez refusé d'en débattre.
M. Moreau: On a refusé d'en débattre ce matin. Pour quelle raison? Elle est présentée par le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes. Hier, elle était présentée par le ministre des Finances. Essentiellement, ce qu'on veut faire, puis c'est cousu de fil blanc, et de gros fil blanc, c'est de nous faire jouer dans un film dans lequel on ne jouera pas. M. le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes cherche par tous les moyens à essayer de faire lever la ferveur sur ce qui est sa gouvernance souverainiste, qui s'est résumée à un papier de cinq points, qui, à toutes fins pratiques, est vide. On ne l'alimentera pas pour lui permettre de remplir un papier qui, à l'heure actuelle, est vide.
Journaliste: ...vous avez un congrès au début de 2014, quelque part par là. Est-ce qu'il va y avoir une nouvelle position constitutionnelle du Parti libéral qui va être adoptée à ce congrès-là?
M. Fournier: Il y a plusieurs chantiers qui sont lancés, que ce soit en matière sociale, notamment dans la santé, chez les aînés, beaucoup en matière économique aussi. Il y a un chantier d'identité aussi qui est lancé. En fait, je pense qu'il y a huit chantiers, il y a plusieurs missions. D'ailleurs, je pense qu'il en a été question avec M. Couillard cette semaine, pour ceux qui étaient là. Alors, il y en a plusieurs éléments qui sont sur la table.
Il y a, dans tous ces éléments-là il y a toujours des éléments qui mettent en relation la question des relations du Québec avec l'ensemble canadien, que ce soit avec le gouvernement fédéral ou avec les autres provinces. Alors, au cours du développement de ces positions, vous verrez émerger une alternative au Parti québécois. Et les militants auront à débattre de ces questions-là. Donc, il serait un peu...
Journaliste: ...chose que vous voudriez voir éventuellement inscrite dans la constitution?
M. Fournier: Je suis obligé de vous dire, en ce moment, que les chantiers sur différents thèmes sont... les députés y travaillent, des membres y travaillent. Je ne peux pas préjuger à l'avance de ce qu'ils vont y mettre, ils y travaillent. Ce sera débattu par les membres, et, à ce moment-là, on va déposer une offre d'alternative aux Québécois et il y aura des dimensions, évidemment, qui n'isolent pas le Québec, là, des dimensions qui concernent nos relations avec les autres provinces, avec le Canada, avec le monde, comme on n'a jamais nié ou on n'a jamais résumé notre action à simplement au Québec. On a voulu avoir les meilleures relations, les plus grandes relations à travers... avec tous les partenaires du Canada comme du monde.
Le Modérateur: Geneviève Lajoie.
Mme Lajoie (Geneviève): Je veux renchérir un peu sur la dernière question. Donc, est-ce qu'on comprend qu'il y a un chantier, à l'heure actuelle, sur la question constitutionnelle au Parti libéral?
M. Fournier: Non, j'ai dit qu'il y a plusieurs chantiers. Il y en a...
Mme Lajoie (Geneviève): ...là-dessus.
M. Fournier: Non, mais j'ai dit qu'il y en a un sur l'identité, il y en a sur... et l'économie même. Quand vous regardez... les matières sociales. Dans tous ces chantiers-là, par exemple, M. David, parce que je le connais bien puis il me connaît bien aussi, lorsqu'on parle des matières sociales, forcément on peut s'arrêter sur l'entente sur la santé, et là on constate qu'il y a des milliards de dollars qui viennent du gouvernement fédéral dans des négociations qui sont faites. Il y a... On parle de la santé. Les gens vont dire: Ah! C'est Québec. Non, mais il y a des relations fédérales-provinciales, ça interpelle des questions constitutionnelles.
Incidemment, je me souviens qu'on a demandé - je m'excuse de faire une réponse longue - à un dernier caucus qu'on a eu au lac Beauport, je me souviens d'avoir dit au gouvernement qu'il doit travailler au renouvellement de l'entente sur la santé. Je n'ai pas beaucoup entendu parler, soit dit en passant. De faire des chicanes, oui, mais travailler à bâtir, plus difficile. Donc, plusieurs chantiers dans lesquels il y a toujours, dans plusieurs de ces aspects, des dimensions qui concernent les relations soit avec les autres provinces, soit avec le gouvernement fédéral ou soit même avec le monde. On ne va pas limiter les discussions.
Ceci étant, je ne vais pas vous dire aujourd'hui comment va s'écrire et comment... sur la conclusion de chantiers qui viennent d'être lancés et qui doivent cheminer jusqu'à un congrès. Ça appartient aux membres. Alors, on va les laisser faire ça, mais il va y avoir forcément des dimensions qui concernent le Canada et les autres provinces.
Mme Lajoie (Geneviève): Vous avez parlé beaucoup de l'importance de M. Couillard en région dernièrement. Je voudrais vous entendre, je voudrais avoir votre avis, M. Fournier, sur l'importance de M. Couillard ici, à l'Assemblée nationale, et d'être élu aussi comme député.
M. Fournier: Ah! Bien, écoutez, c'est... Je pense qu'on peut tous dire qu'on souhaiterait en même temps qu'il soit élu et en même temps qu'il puisse être sur le terrain à préparer l'alternative. Ceci étant, ça arrive dans la vie démocratique, des fois c'est comme ça, il y a un chef qui part, il y a une course à la chefferie, il y en a un qui arrive, il n'est pas député.
Le choix qui est fait, il n'est pas caché, le choix qui est fait, c'est qu'il puisse aller le plus possible en région, toucher au plus de monde possible, s'imprégner des besoins, s'imprégner des solutions, participer avec le parti à offrir une alternative. En même temps, s'assurer que nous ayons, comme opposition officielle, une équipe aguerrie, constructive, dynamique, qui est capable de faire le travail d'opposition. Franchement - je vais vous laisser faire le bulletin, bien sûr, et vos commentaires - moi, je pense qu'on fait le travail très convenablement au Parlement.
Alors, pour l'instant, ce n'est pas une situation qui est nouvelle, c'est une situation que je trouve utile pour le Québec. On fait le mandat d'opposition parlementaire qu'on nous a demandé de faire et on a un chef qui met toutes ses énergies à préparer une alternative à un gouvernement qui rend insatisfait les Québécois après neuf mois de gouverne.
Le Modérateur: Une dernière question en français de Jessica Nadeau.
Mme Nadeau (Jessica): Bonjour. Vous aviez dit plus tôt que, bien, le soir des élections, les Québécois vous avaient envoyé un message, que vous aviez entendu ce message-là, que vous aviez tiré des leçons. J'aimerais vous demander: Concrètement, depuis neuf mois, qu'est-ce que vous avez fait qui nous prouve que vous avez effectivement appris une leçon?
M. Fournier: Bien, je pense l'avoir un peu dit, mais, en quelques mots, je vous dirais: D'abord, on a fait une course à la chefferie, on s'est donnés un nouveau chef, et nous avons créé un nombre important, je pense que c'est huit chantiers. Ensuite, il y a aussi des mandats spécifiques qui ont été donnés à quelques-uns des membres et députés. Nous avons le chef qui va partout en région pour aller s'imprégner, comme je le disais, et des besoins, et des solutions éventuelles. On a compris que le Québec a besoin de cohérence économique et sociale, que, pour y arriver, on doit avoir une vision, on doit avoir une direction, que, pour assumer un leadership qui rassemble plutôt qu'il divise les membres de l'équipe même d'un caucus, on a besoin d'établir cette vision, et c'est ce que nous faisons...
Mme Nadeau (Jessica): ...cette vision-là avant, si c'est ce que vous avez appris?
M. Fournier: Bien, on a appris qu'on n'a pas gagné avec la dernière élection et, donc, on doit établir une alternative au gouvernement actuel avec les défauts qu'on y voit. On ne présente pas toujours la même plateforme à chaque élection. Un, ce serait ennuyant pour vous et puis pour nous aussi. Alors...
Mme Nadeau (Jessica): Oui, mais vous parlez du gouvernement, vous parlez du gouvernement actuel. Mais, comparativement à votre gouvernement à vous, là, vous dites: On a eu... il a fallu apprendre une leçon. Vous avez appris une leçon. Là, vous vous mettez en opposition avec le gouvernement présentement. Mais qu'est-ce que, vous, vous avez fait de mal aux dernières élections que vous avez changé?
M. Fournier: Écoutez, ça, ce n'est pas moi le spécialiste pour dire ce qu'on a fait de mal aux dernières élections. Je constate qu'aux dernières élections nous n'avons pas gagné. Forcément, j'en tire une conclusion. On peut être en désaccord, il y a peut-être des gens qui pensent qu'on avait vraiment une belle formule, mais on n'a pas gagné. Alors, forcément, il faut renouveler l'offre et, quand on y arrive, on ne la fait pas de façon désincarnée du présent.
Le présent, c'est quoi? C'est un gouvernement qui, mois après mois, dans un déni, n'est pas en mesure de constater que l'élan économique que nous avions donné comme équipe gouvernementale s'est ralenti, que nous avons un recul économique, et conséquemment, tout ce qu'on a, c'est des coupures de services. Et je ne pense pas que ce soit la solution que les Québécois cherchent. D'ailleurs, on décèle un certain nombre d'insatisfaits.
Alors, on travaille à renouveler une offre pour qu'il y a une réelle alternative. Les campagnes électorales servent à ça. Et, quand un gouvernement rend les Québécois insatisfaits, je pense que les Québécois souhaitent qu'il y ait une alternative. On travaille là-dessus.
Le Modérateur: On va prendre les questions en anglais. Angelica Montgomery.
Mme Montgomery (Angelica): Yes. You have named a couple of the things that you consider to be missteps from the last Government. I'll bring you a couple of other events that happened this session. Daniel Breton is seen falling asleep in the blue room, the Parti québécois voted against itself, Pauline Marois warned the Charbonneau Commission to be prudent, there was the change in the mining regime from the... the promised statement. What kind of lasting impression do you think this will leave in the minds of the public, if any? Is it possible to turn the page?
M. Fournier: Well, there's a challenge for the Government. Certainly, there is a challenge. You named things that happened, we named others. The perception of the public, if you ask questions to your neighbors or people that you know, your friends, even to friends of the PQ, if you ask the question: What do you think about this Government? Where is this Government going? The answer: We don't know. We are going from contradiction to contradiction, and, at the end, there is no coherence in the economic development of Québec or social development of Québec.
So, people are saying: This Government has no vision, has no direction and has no leadership. That is why we are preparing an alternative. That is why we are, with Mr. Couillard, on the field in the regions.
Mme Montgomery (Angelica): I got to interrupt you because I understand we are short on time and I have to get my second question in. What do you think are the main missteps of this Government? Can you name some of them for me?
M. Fournier: Well, I named many of those mistakes...
Mme Montgomery (Angelica): ...in English.
M. Fournier: I'm sorry. I named many of those mistakes, but, when you look at decisions going from the... They announced themselves, in the election, as being a left party and, in fact, they are just doing cuts in services. They are not working on any plan of economic development. When you look at their budget, they have two tools, a bank ungovernable and a tax reduction that is not used by anybody. So, at the end, they've got no tools to work on the economic development of Québec. And when we ask them to work on that and develop those tools, they said: Well, everything is going fine. Everybody knows that it's not true.
So they are... If you want to see the main thing about what is missing, is the fact that they don't know what to do. And the reason is probably - and I'm sorry to be too long - what they did when they were in the Opposition. They didn't work to propose a vision, they just had people that were unsatisfied in a section of their party. And they didn't work to create a real party able to think about social and economic issues.
Journaliste: A year ago, the PQ's Government likes to point out, we were in a social crisis. Now, we are not. What part of that do you think is owed to the new Government, the PQ's Government, and what role do you think the Liberal party... Is that what you were talking about when you said: We have to reinvent ourselves because it clearly didn't work at the election?
M. Fournier: We can look at the back and... look backward or look forward. You think about last year, well, I can tell you that... Now, where we are? University has no more a five years plan of financing, so they don't know what to do for the next five years. There are cuts for the two first years. They were supposed to have more money for five years. They start with two years, with less, and we don't know what it's happening for the other three years. CREPUQ has just break down.
So, when you look at that, if you want to just talk about that, today, the reality is that on education, on health, we are going backward. On economy, it's... I don't want to use words too strong, but everybody can see that we are not in a good position. We've got unemployment, we've got less... there's a minus 2,000 employees since the beginning of the year. 40,000 in Ontario, 80,000 in Canada. Just look at that number. So the problem is that they don't have any vision on the economy, so we've got problem with social.
Journaliste: And, on Bill 14, your decision to, you know, oppose the bill at all means, it's sort of a striking contrast with the CAQ, which says that it's going to be actively engaged in trying to make the bill better. What is the risk for you and your party at being perceived as not being a staunch defender of the French Language, to want to enhance the language?
M. Fournier: The principle... When you are a party, you've got values and principles and you fight for that. Democracy allows us to have different kind of thinking. We think that to develop French in Québec, you do that with measures of «accompagnement»... accompany businesses and people, so that French has great importance in Québec. You don't do that with punitive measures. That is our position.
The position of CAQ is: We are for it, but we are against it, and we will fight against it, but we will vote for it. CAQ is everywhere, CAQ is nowhere. Well, they don't have any principle. Just one thing, thank you for your question. You know what Mr. Legault did today? I read that in his own communique. He said that Mme Marois has always tax in mind. Raising tax is the first thing Mme Marois have in mind. You know what Mr. Legault had in its own platform at the last election? Raising dividend and «gain en capital» taxation. That was his proposition. It is the last thing to do if you want to create growth in Québec. That is his position. I remember, on 14 and on taxation, Mr. Legault and Mme Marois, probably the same family.
Journaliste: Will you work to make Bill 14 better or change it in any way in the hearings in the fall?
M. Fournier: Very easy, the principle of 14 is a principle of punitive action. We are against that principle, so we vote against the principle. That is our principle, respect our principle and values.
Le Modérateur: Dernière question.
Journaliste: Mr. Fournier, I'd ask you briefly about the FIFA decision that came down on the turban question today. What do you think the reaction should be now and are you at all concerned about this entire situation and how it was handled reflects on Québec outside of this province?
M. Fournier: Of course, when you've got reaction as we see elsewhere in Canada but also in Québec, also in Québec, you remember that, on those kind of issue, I say nuances are very important. And we've got to discuss those issues with respect, with... for everyone, respect for the community, respect for the Québec federation, respect for the Canadian association. I think that's important in those kind... in many kind of subjects, but those kinds of subjects. We're talking about people living together, how we can manage to have a society where everyone has his place. That is the first value we should have has the people doing politics.
So we said two weeks ago, in the beginning, we said: We think that the hijab solution should be used. Let the children play, look at the security measures during that time. And, please, don't see in those words a comment against anybody. We think that Québec federation and the Canadian association can talk together in respect of each other, and we respect the association, the federation, the community. Nuances and bringing people to the same table, that's the right thing to do. When Mme Marois decides to oppose the federation to the association without saying nothing about the inclusion values that we must have in Québec, I think she is doing the wrong things.
Journaliste: Why do you think she reacted that way?
M. Fournier: Well, I think... that's my perception, I don't want to tell you that I'm 100% right on it, but I think that the principles that the PQ has as the only common principle for every member of them is separation. And I think that she saw in that field a way to promote another problem, create a war against Ottawa, by saying: Oh! That's the Canadian association against the Québec federation. Certainly, that's a very bad reaction of Mme Marois.
Journaliste: I have to ask, because you're going to be, you've already been, you will be attacked, I'm sure, by the PQ on this level later on. It's been their repeated message in the House, and that is you criticize the PQ for a lack of leadership, but they will tell you that your own leader is not in the National Assembly to answer questions about your party's policy. So how do you respond to that?
M. Fournier: Well, as I said before, you know, we just had a leadership race and a good race, I must say. We had three good candidates, one of them... one of them is just at my right...
Une voix: Just beside you.
M. Fournier: ...very good candidate, and Mr. Couillard is the leader chosen by the members, and we've got a great team in the National Assembly. Probably the PQ doesn't like that, probably they would like to create something different, but we've got a formula where we are doing our job as the Opposition, what we've got to do. I think we're doing quite right and correctly. And Mr. Couillard is working in every region, going to have a field of all the problems and solutions that we should bring at the next election.
So our job is to look at this Government and prepare for a better government. We've got all the tools to do that, and probably Mme Marois doesn't like that. Probably, she doesn't want us to be an alternative. Probably, she doesn't want us to present a coherent vision for the economy and social services in Québec. That's her problem. But if she thinks that, maybe she can catch this wake-up call: Mme Marois, you can work to develop the economy and the social services of Québec. Start today, because, since nine months, you're just sleeping. Merci beaucoup.
M. Moreau: Merci.
(Fin à 13 h 11)