To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin et de M. Amir Khadir, député de Mercier

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin et de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Sunday, June 30, 2013, 11 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures seize minutes)

Mme David : Alors, écoutez, bonjour. En ce dimanche théoriquement férié, on va se parler de loi spéciale. Vous savez évidemment qu'on ne peut pas, à cette étape-ci, dévoiler le contenu de la loi, mais nous voulons lancer un message tout de suite en commençant ce matin. Et ce message-là, à l'écoute de la période de questions, je me rends compte que nous allons être les seuls à le livrer. Alors, c'est aussi pour ça qu'on existe.
Québec solidaire veut indiquer clairement qu'il s'oppose à toute loi spéciale, quel que soit son contenu, dans une négociation qui est menée selon les lois du travail avec... entre les syndicats et la partie patronale dans le secteur de la construction. Invoquer l'économie, invoquer les pertes économiques comme les collègues de la CAQ et du Parti libéral viennent de le faire ad nauseam durant la période de questions, c'est intolérable pour une raison fort simple : nous avons décidé, au Québec, qu'il y aurait un régime de liberté d'association syndicale, un régime de libre négociation syndicale, nous ne pouvons pas, à tout bout de champ, décréter que, parce que ça a des impacts économiques, eh bien, nous allons nous habituer à passer des lois spéciales.
Certains la réclamaient, comme la CAQ, au bout de trois jours. Et maintenant, au bout de 15 jours, le gouvernement se fait engueuler parce que ça a pris 15 jours. Bien, franchement, c'était un minimum. Je vous rappelle que 100 000 travailleurs ont signé... enfin, se sont entendus avec la partie patronale et sont rentrés au travail. Il en reste 70 000, il faut laisser place à la négociation.
Pour nous à Québec solidaire, c'est une question de droit fondamental. C'est aussi simple que ça. Est-ce qu'il y a danger pour la sécurité publique? Est-ce qu'on est dans une période d'inondation, de catastrophe naturelle? Est-ce que la santé des gens est en danger? Est-ce que des services essentiels ne sont pas livrés? On n'est pas là-dedans du tout. On est dans une grève légale, classique, on est dans un rapport de force normal entre travailleurs et partie patronale, et, au Québec, nous avons décidé que nos lois permettraient cela. Alors, nous sommes ici parce que nous voulons défendre, bien sûr, le droit des travailleurs à conserver leurs acquis syndicaux, nous voulons défendre le droit à la libre négociation et nous allons travailler aussi fort que nécessaire pour y arriver.

Journaliste : Vous pensez que la loi spéciale débalance le rapport de force en faveur des patrons, vous pensez?

Mme David : C'est certain que, dès qu'on se met à brandir une loi spéciale, les patrons sont ravis. De toute façon, ils la réclamaient. Vous avez vu que le Conseil du patronat s'est même mêlé de la chose en demandant à Mme Marois de déposer une loi spéciale, alors que les travailleurs, eux, depuis le début ne cessent de dire : Nous voulons négocier, nous voulons régler ça par la négociation. Alors, oui, une loi spéciale joue en faveur des patrons.

M. Khadir : Ça enlève le rapport de force. À quoi sert une grève s'il y a une loi spéciale qui pend au bout du nez au bout de quelques jours?

Journaliste : Mais, donc, vous estimez que le gouvernement, en quelque sorte, nie le droit de grève? Mme Marois dit : Le droit de grève existe, on l'a respecté, mais c'est juste qu'à un moment donné, ça ne peut pas s'éterniser. Ou est-ce que c'est une négation carrément totale du droit de grève?

M. Khadir : Bien, comme ailleurs, avec le Parti québécois, c'est une espèce d'adhésion mi-figue, mi-raisin au principe, cette incapacité d'assumer qu'il y a des choses et des décisions, puis il faut les... Je pense que c'est sûr que, dans la loi spéciale, le PQ peut toujours tenir compte de ses alliances historiques, du fait qu'il ne faudrait quand même pas pousser le bouchon trop loin. Parce qu'en plus de défaire ce rapport de force, si la loi spéciale vient donner raison complètement au patron, bien là, ça va... je pense que le bouchon va sauter. Mais le fait même de normaliser le recours à la loi spéciale pour des conflits privés, quand c'est une grève, bien, ça entache profondément ce droit à la grève. Puis le rapport de force que ça doit constituer, c'est la capacité qu'ont les travailleurs de négocier pour améliorer leurs conditions de travail.
Rappelons-nous, à l'inverse, lorsqu'il y avait des lock-out, lorsqu'on a mis 700, 800 employés en lock-out - le Rio Tinto l'a fait - qu'est-ce que disait le gouvernement quand on disait : Bien, faites quelque chose pour accélérer le retour au travail, mêlez-vous-en, essayez de pousser sur les parties? Ils disaient : Ah! C'est une grève... c'est-à-dire c'est un conflit privé entre un employeur privé puis les travailleurs, on ne se mêlera pas de ça. Et, c'est drôle, maintenant que c'est les travailleurs qui se mettent en grève pour améliorer leur sort, bien là il faut s'en mêler tout de suite.

Mme David : Absolument.

Journaliste : So... I'm sorry. Could you explain a little bit why it is that you would oppose any form of a special law in this...

M. Khadir : Well, the right to strike is an important right that has been conquered by workers, by employees through hundred years of negotiations in our societies. This right to strike is an important tool for workers to improve their conditions of work and their salary conditions. So, when a government, in a short «laps» of time, invokes the possibility to use a special law, it curtails the capacity of this tool to really act. If there was an important breach in our security, there were essential services that were blocked, we would understand, but this is a private conflict between bosses and workers. Let them negotiate, let them, in a free manner - we are in a free democratic society - negotiate their conditions.

Journaliste : And you were mentioning that you seem to be the only people at the National Assembly right now bringing this up as a topic, nobody else is going to say this. Does this particular situation show the importance of having Québec solidaire MNAs?

Mme David : Oh yes! Oh yes, because I am sure we will be the only ones who will say that. So, yes, our voice, for me, is really important and I think today workers know that. They know that we will be the only ones who will defend them, really, and who will defend their right to negotiate with freedom.

M. Khadir : With some force. Thank you very much for your attention.

(Fin à 11 h 22)

Participants


Document(s) Related