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Point de presse de M. Pierre Paradis, député de Brome-Missisquoi

Version finale

Wednesday, August 28, 2013, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente et une minutes)

M. Paradis : Merci de vous être déplacés. Je souligne l’occasion, il y a un an, nous étions à la veille de voter. L’ensemble des Québécois et des Québécoises ont voté en se souciant de l’avenir économique du Québec. Il y a des engagements qui ont été pris par le gouvernement qui a été élu. Les gens se souviennent très bien de l’engagement d’abolir la taxe sur la santé, se souviennent également de l’engagement de geler les tarifs d’Hydro-Québec.

Avant de dresser le bilan de cette première année du PQ sur le plan économique, mes premiers mots seront pour remercier M. Bachand du travail qu’il a fait comme ministre du Développement économique et ministre des Finances du Québec. Il a occupé cette fonction-là dans un cadre qui était particulièrement difficile. Le reste de l’Amérique était en ralentissement économique, et il a réussi, par les mesures qu’il a mises de l’avant, à faire en sorte que le Québec traverse mieux que les autres sociétés cette période qui a été extrêmement difficile. Moi, je tiens à le remercier personnellement. C'est un collègue apprécié, c'est un collègue qui a donné beaucoup à l’économie du Québec, autant dans sa vie publique que dans sa vie privée. Et je lui souhaite la meilleure des chances dans les prochaines aventures qui seront les siennes et sans doute reliées au monde économique.

Le bilan comme tel, on peut le qualifier en termes de pertes d’emplois, pertes d’investissements, pertes de revenus. Et, quand on met une capsule autour de tout ça, on se rend compte que lorsqu’on ne crée pas de richesse, on répartit de la pauvreté. Donc, il y a eu des coupures en même temps.

Sur le plan de l’emploi, depuis le début de l’année, c’est plus de 40 000 emplois qui se sont perdus au Québec, alors que dans le reste du Canada, on en créait 80 000. Donc, l’élan qui était là, que M. Bachand avait donné, que le Parti libéral a donné, s’est fait arrêter par le Parti québécois, et là on tombe à l’inverse. On perd des emplois. C’est d’autant plus... Ça fait d’autant plus mal dans certaines régions. Saguenay—Lac-Saint-Jean, à titre d’exemple, le taux de chômage, l’an passé, était à 7,5 %, il est rendu à 9,7 %; Abitibi-Témiscamingue, il était à 6,4 %, il est rendu à 8,2 %; Côte-Nord et Nord-du-Québec, il était à 7,5 %, il est rendu à 12,1 %, et ça tombe bien, là, Gaspésie‑Îles-de-la-Madeleine — on sait que le monde politique se déplace pour les caucus vers la Gaspésie — il était, l’an passé, à 11,5 %; il est, cette année, à 15,8 %. C’est un bilan qui est dur, et qui affecte l’ensemble des régions, et qui a des conséquences sur le plan humain.

Sous le PQ, l’emploi est en panne, mais les prévisions à venir se sont pas roses non plus, puis je ne le dis pas, là, de gaieté de cœur. La baisse des investissements va procurer d’autres pertes d’emplois, surtout dans le secteur manufacturier. Dans le secteur manufacturier, les investissements ont baissé, depuis le début de l’année, de 60 %. Des projets majeurs ont été abandonnés.

Je vais vous rappeler, parce que vous avez suivi l’actualité au cours de l’année, là, les dossiers de l’abandon du pipeline de Gaz Métro sur la Côte-Nord; l’abandon de la voie ferrée du CN en territoire du Plan Nord; l’abandon d’investissements de 4 milliards de Rio Tinto, Fer et Titane à Bécancour; l’annulation de la construction de l’usine de bouletage d’ArcelorMittal à Port-Cartier, un projet de 900 millions; Cliffs Natural Resources, l’expansion est retardée au lac Bloom, 300 sous-traitants sont démobilisés. C’est un projet de 470 millions. Ces impacts de fermetures là… ces fermetures-là ont eu des impacts sur l’emploi. Cliffs Natural, c’est 160 emplois; la mine Kiena, c’est 170 emplois; forage Orbite, c’est 1 000 emplois dans le secteur minier à Val-d’Or. Sous le PQ, là, l’emploi est en panne puis l’investissement est en panne.

Dans le domaine de la construction, on sait qu’il y a eu une grève, là, mais quand même, sur une période de sept mois, on a des baisses de plus de 20 % pour les sept premiers mois de l’année quant aux mises en chantier comme telles. Sur le plan des finances publiques, bien, M. Bachand a eu la chance de vous l’expliquer correctement avant son départ, les revenus autonomes du Québec ont diminué de plus de 1 milliard, 1 050 000 000 $ depuis le début de l’année. Ça fait que, quand les revenus ne rentrent pas, vous êtes condamné à, finalement, couper dans des programmes, comme ils ont fait dans la foresterie, entre autres, comme ils ont fait dans l’ensemble du développement économique des régions, comme ils ont fait au ministère du Développement économique, comme ils ont fait à l’agriculture, comme ils ont fait dans l’ensemble du ministère des Ressources naturelles, les coupures sont de plus de 20 %.

Quand on tente — on est en rentrée scolaire, là — de donner un bulletin avant la rentrée scolaire, on s’aperçoit que c’est un échec, leur première année. Ils tentent de faire diversion, à ce moment-ci, en tentant de positionner, là, la charte des valeurs québécoises comme le sujet le plus prioritaire au Québec, on ne tombera pas dans le panneau. C’est quelque chose sur lequel le Parti libéral est à l’aise.

L’égalité des sexes, ça commence par le droit de vote. Ceux et celles, là, qui vont s’en souvenir, là, c’est Adélard Godbout, comme premier ministre du Québec, qui avait octroyé le droit de vote aux femmes. La Charte des droits et libertés de la personne, c’est Gérard D. Levesque sous Robert Bourassa, et la commission Taylor-Bouchard, bien, c’est le Parti libéral également. C’est un sujet qui est important, mais ce n’est pas le sujet prioritaire. Le sujet prioritaire, nous, autour du caucus, là, ça va être l’économie puis les finances, puis on va ressortir du caucus avec des mesures constructives à proposer au gouvernement en place. Questions.

M. Gentile (Davide) : M. Paradis, j’ai l’impression… Ça ne fait pas longtemps que je suis ici, moi, mais j’ai l’impression que vous revenez toujours avec la liste des projets miniers. Est-ce que ça ne tourne pas un peu en rond? Parce que je comprends que c’est une portion importante de l’économie, mais…

M. Paradis : Oui, et c’est également une portion importante du débat politique. Tantôt, j’ai fait référence à deux éléments dont les gens se souviennent : le gel des tarifs d’Hydro-Québec, qui avait été promis par le PQ, puis l’abolition de la taxe santé. Mais vous aviez également, à l’occasion de la campagne électorale — vous allez vous en souvenir, là — le gros camion avec la petite roche, là. Ça, ça a également travaillé le Québécois dans l’âme en disant : Il ne nous reste rien. Mais là il nous reste moins que rien. Les investissements ont baissé de 700 millions dans le domaine minier, c’est important.

Au moment où on se parle, là, l’élan du Plan Nord est complètement brisé. Puis allez sur le site Internet du ministère des Ressources naturelles en Ontario, vous allez voir ce que les Ontariens ont fait avec le Plan Nord. Ils l’ont traduit en anglais, ça s’appelle «the circle of fire». Ils sont rendus à tout près de 5 milliards d’investissements, depuis le début de l’année, dans le domaine minier. C’est le même minerai, là. Le Bouclier canadien, il n’arrête pas à la limite de l’Ontario puis du Québec, là. Ça fait que, oui, ça a coûté cher, oui, le Plan Nord créait beaucoup d’espoir, oui, ça générait beaucoup en termes de croissance économique, mais, quand tu l’arrêtes puis tu démobilises les gens, c’est difficile à repartir.

M. Gentile (Davide) : Mais le ralentissement en construction, par exemple, c’est assez clair, là, il ne faut quand même pas imputer tout ça au Parti québécois, là.

M. Paradis : Bien, quand la confiance n’est plus là, quand les gens ne bâtissent pas… Le Plan Nord, là, ce n’était pas juste des emplois dans le Nord, il y avait des emplois dans le Sud aussi, là. Puis quand les emplois ne sont pas créés, quand les bureaux d’ingénieurs mettent à pied les gens, quand les contracteurs mettent à pied les gens, bien, c’est des gens qui ne bâtissent pas de maison, ils ne s’en achètent pas, ils ne peuvent pas aller à la banque, avoir une hypothèque. Ce n’est pas compliqué, là. Quand l’économie ralentit puis ne bouge pas au même rythme que le reste du pays puis même que l’Amérique, on est en droit de se demander quelle est la proportion de responsabilité du gouvernement en place, puis c’est ce qu’on fait.

M. Chouinard (Tommy) : M. Paradis, vous avez glissé tantôt, bon, bien, l’histoire de la charte, là, c’est important, mais pas prioritaire, puis là vous avez glissé : On est à l’aise. Je veux juste comprendre, là. Est-ce qu’il y a une évolution dans la position du parti par rapport au port de signes religieux ostentatoires dans la fonction publique et parapublique?

M. Paradis : Le Parti libéral est en constante évolution. Là, je vous ai ramenés au droit de vote des femmes sous Godbout jusqu’à la Charte des droits et libertés. Je pourrais vous ramener au projet de loi qui avait été déposé par Mme Weil lors du dernier gouvernement libéral. Mais ce qu’on dit présentement, là, l’obsession des gens, c'est l’économie, là. Parlez aux gens qui viennent de recevoir leur compte de taxe scolaire, là, qu’est-ce qu’ils pensent, là. Ils vont vous dire... puis les gens dont les emplois précaires sont menacés, là, puis parlez aux 40 000 personnes qui ont perdu leur emploi depuis le début de l’année, puis vous allez leur parler de la charte, ça va les intéresser, mais pas autant que l’économie.

M. Chouinard (Tommy) : ...en constante évolution. Sur le port de signes religieux ostentatoires, est-ce que vous êtes en constante évolution?

M. Paradis : On est toujours en constante évolution parce que la société change. Mais il y a des signes, comment je pourrais dire ça, qui sont plus amovibles puis d’autres qui le sont moins. Vous pouvez faire référence au crucifix à l’Assemblée nationale.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. La charte qui est présentée jusqu’ici, il est question d’interdire le port de signes religieux ostentatoires à la fonction publique et parapublique. Est-ce que vous vous rapprochez de cette position-là?

M. Paradis : Moi, j’ai lu les journaux comme tout le monde, là, mais je n’ai pas vu de dépôt de projet de loi, je n’ai pas vu de contenu de projet de loi. Et je lisais, je pense que c'est Daniel Paillé, le chef du Bloc, ce matin qui disait : Avant de se prononcer fermement sur ces choses-là, il faudrait voir le texte.

M. Chouinard (Tommy) : Mais donc... Le Parti libéral a été toujours contre cette idée-là. Là, vous dites qu’il pourrait être pour?

M. Paradis : Quelle...

M. Chouinard (Tommy) : Le port de signes religieux ostentatoires dans la fonction publique et parapublique.

M. Paradis : Le Parti libéral, sur ces valeurs-là, a toujours considéré les droits individuels comme sa pierre d’assise. Maintenant, il y a des questions de baliser certaines choses dans la société, et ça, ça fait partie d’un débat.

Maintenant, il n’y a rien de déposé à l’Assemblée nationale, là, au moment où on se parle. Rien. À moins que...

Mme Richer (Jocelyne) : M. Paradis, il n’y a rien de déposé de votre côté non plus.

M. Paradis : Pardon?

Mme Richer (Jocelyne) : Le Parti libéral n’a pas pris position non plus.

M. Paradis : Bien, ce qu’on avait déposé...

Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce que ce n'est pas vous qui faites diversion?

M. Paradis : Non. La dernière chose qu’on a déposée, là, c'est le projet de loi de Mme Weil. Ça, vous pouvez y retourner, là. Ça...

Mme Richer (Jocelyne) : Ça fait des années, ça, là. Le contexte a changé complètement.

M. Paradis : Non, non, non. Ça ne fait pas des années, là, c’était suite à Bouchard-Taylor. Ça ne fait pas des années. Ces choses-là ne changent pas du jour au lendemain, là.

Mme Prince (Véronique) : Bien, vous venez de dire que c'est en évolution.

Mme Richer (Jocelyne) : Vous l’avez abandonné.

Mme Prince (Véronique) : Vous venez de dire que c'est en évolution. Donc, ce serait quoi, votre position, maintenant? Est-ce que vous vous rapprochez peut-être plus de la CAQ, à ce moment-là?

M. Paradis : Bien, c'est certain que Bouchard-Taylor a fait un travail sérieux. À partir de ce moment-là, ce qu’on a fait, c'est qu’on a pris des éléments puis on les a inclus dans le projet de loi qui a été déposé par Mme Weil. Si le sujet revient à l’actualité à l’Assemblée nationale, par le dépôt d’un projet de loi, d’un livre blanc, d’un livre vert, on va réagir. Mais là, présentement, on n’a rien.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que vous avez eu la... Le Parti libéral

a eu l’occasion, pendant des années, de se positionner. Jusqu’ici, il s'est toujours positionné contre l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires dans la fonction publique et parapublique à l’exception, là, de l’histoire du visage découvert. O.K.

Ce que je veux comprendre — et là vous citez la recommandation Bouchard-Taylor — est-ce qu’aujourd’hui vous vous rapprochez de la recommandation, par exemple, de la commission Bouchard-Taylor?

M. Paradis : L’élément Bouchard-Taylor est arrivé dans le scénario d’actualités québécoises à un moment où on cherche à qualifier l’identité de ce qu’est un Québécois ou une Québécoise. Le principe de base, c'est l’égalité des sexes, puis on veut donner prépondérance à ça puis on l’a inscrit, nous autres, dans une loi. Les autres éléments, là, la Cour suprême s'est prononcée, les...

Une voix :

M. Paradis : Merci, Charles. La Cour suprême s'est prononcée sur certains aspects. Maintenant, est-ce que le Parti libéral a déposé un projet de loi, là, dans cette session-ci? Non. Mais on attend celui du Parti québécois. On ne veut pas en faire une priorité. On veut que ce soit quelque chose d’important, qui soit discuté, mais que la priorité demeure l’économie comme telle. Le Parti québécois, eux autres, vont avoir tendance, à l’automne, à cause de leur bilan économique, à faire en sorte que ce soit la charte qui ait la priorité plutôt que l’économie. Nous autres, on dit : Vous inversez les rôles.

Mme Richer (Jocelyne) : Votre position à vous, là-dessus, c'est quoi? Les Québécois ont le droit de le savoir.

M. Paradis : Les Québécois ont le droit de le savoir de façon précise, mais ça fait partie de ce qui va être discuté au caucus, puis c'est le caucus qui donne... parce que chacun, là... Moi, j'ai écouté ce matin l’abbé Gravel, je pense, qui a émis des commentaires. Paillé en a émis, Landry en a émis, Mme Marois en a émis.

Quand vous touchez à ces valeurs-là, là, vous touchez à des valeurs qui sont différentes d’une personne à l’autre, je ne parlerai même pas d’une communauté à l’autre, là, d’une personne à l’autre. Et ça, quand vous voulez dégager un consensus, ça risque autant d’unir que de diviser, sinon que de diviser que d’unir. Ce n'est pas aussi simple que ça.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais, au moins, le PQ a une position. Vous, vous n’en avez pas encore.

M. Paradis : Bien, excusez, là. Moi, je ne l’ai pas vue, la position du PQ.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais le parti en a une.

M. Paradis : Le PQ?

Mme Richer (Jocelyne) : Oui, c'est dans son programme.

M. Paradis : Bien, je ne l’ai pas. S'ils en ont une, ils l’ont déposée cet été, puis ça m’a échappé, là.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais c’est dans le programme.

Journaliste: Non, mais ils en ont parlé...

M. Paradis : Ils en ont parlé. Je suis d’accord. Ils en ont parlé, mais ils n’ont rien déposé. Et là, ce matin, on apprend que les fonctionnaires municipaux seraient soumis. Mais, tu sais, on ne le sait pas.

M. Chouinard (Tommy) : Mais est-ce qu’affirmer que le Parti libéral est contre l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires dans la fonction publique et parapublique, est-ce que c'est dire une fausseté?

M. Paradis : Quand vous définissez votre fonction publique et parapublique, est-ce que vous faites référence à ce qu'on appelle l’espèce d’autorité civile qui est représentée par la magistrature, par les corps policiers, par l’infirmier ou l’infirmière qui travaille en centre hospitalier, par le travailleur communautaire, de rue, qui travaille avec des gens dans la rue? Quand vous tombez dans ce genre de questions là puis que vous allez dans ces détails-là, ça devient compliqué, ça devient complexe. Nous, on dit que, notre base, c’est le respect des droits et des libertés des individus. Ça fait partie du credo du Parti libéral. Après ça, on s’ajuste.

M. Chouinard (Tommy) : La réponse à la question, c’est quoi?

M. Paradis : La réponse à la question...

M. Chouinard (Tommy) : Le Parti libéral est contre cette interdiction-là.

M. Paradis : Le Parti libéral n’a pas pris position sur quelque chose qui n’est pas déposé.

M. Corbeil (Michel) : Votre caucus évolutif, il va évoluer, là, demain, à partir de demain? C’est ça?

M. Paradis : Bien, c’est-à-dire qu’on continue à en discuter, mais, tant qu’on n’a pas le texte, ça devient difficile de prendre position. Moi, ce matin, là, si vous m’aviez posé la question avant que je lise Le Soleil, je n’aurais pas mis dedans les officiers municipaux. Je ne savais pas que ça faisait partie du plat.

Mme Richer (Jocelyne) : …au lieu d’avoir une position sur la laïcité, sur les accommodements religieux, sur ce que vous feriez si vous étiez au pouvoir, pourquoi n’avez-vous pas votre propre position au lieu d’être en réaction comme vous dites?

M. Paradis : Ah! Mais là... Nous autres, on vient de... Il y a un an, là, on est tombés dans l’opposition, puis, dans l’opposition, c’est le moment privilégié pour reformuler tes politiques comme telles. On vient de passer à travers un congrès jeune, on vient de passer à travers un forum des idées puis là on s’en va dans chacune des régions du Québec où les militants vont le définir. Ce n'est pas un acte de foi, ça, là, c’est la base militante qui redéfinit. Et l’opposition, ça sert à ça.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. Bon, bien, je comprends que, si le Parti libéral jusqu’ici se disait contre l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires, là je ne dois pas prendre ça pour une vérité à partir de maintenant, c’est-à-dire que ça peut changer, tout ça.

M. Paradis : Dans le domaine des valeurs, il y a toujours de l’évolution. Il y a des principes de base qui transcendent les générations puis qui transcendent les décennies et les siècles, mais il y a également de l’évolution dans l’application. Le problème qui se pose, là, quand vous avez un quota d’immigration, que j’appelle, d’à peu près 45 000 par année, il n’est pas le même 10 ans après... 10 fois 45 000 qu’il était au début, il n’est pas le même à Montréal qu’à Saint-Pascal de Kamouraska. Il n’est pas le même quand l’Église catholique était omniprésente et omnipuissante, même dans les sphères politiques au Québec, puis aujourd’hui c’est un rôle différent...

Mme Prince (Véronique) : Donc, sans revenir à la position, vous dites que vous avez évolué. Vous dites : La position du Parti libéral a évolué, vous ne voulez pas nous nommer laquelle. C’est ce que vous nous confirmez.

M. Paradis : Bien, elle a toujours évolué. Les exemples concrets que j'ai donnés, là, le vote... Ça a l’air de rien, là, mais le vote, à l’époque, là, quand Godbout l’a fait, relisez l’histoire, là, ce n’était pas facile puis ça lui a coûté cher à M. Godbout comme tel, là, sur le plan politique. La charte des droits et libertés, là, ce n’était pas un geste facile à poser, puis c’est le Parti libéral qui l’a posé. La hiérarchisation des valeurs sur l’égalité des sexes... ce que Mme Weil a déposé, là, ce n’était pas simple. Ça a fait l’objet de beaucoup de discussions au caucus. Il y a autant d’idées là-dedans ou autant de perceptions qu’il y a d’individus.

M. Corbeil (Michel) : Ce n'est pas une priorité, vous allez discuter du sujet. Est-ce que vous allez prendre une position au caucus?

M. Paradis : La position va être arrêtée par le parti lorsque les consultations seront terminées au parti.

Le Modérateur : O.K., en anglais.

M. Dougherty (Kevin) : Oh! Yes. Mr. Paradis, welcome, you’re the new Finance critic.

M. Paradis : I thought I was on Charter of Rights.

M. Dougherty (Kevin) : Yes, you’re the… you can talk about… When you say that values are evolving all the time, can you have a charter that’s going to fix what the values are? Is that… Does that make any sense?

M. Paradis : Charters are what you call «not regular laws». Charters are a little bit above a regular law, but not a constitution either, so it’s in between legislation and constitution, so it is very important. Does it get to be modified? Yes, but not as easy and not as often as a regular legislation, easier than the Constitution, but you have to be very, very, very prudent when you touch values, because they differ from one individual to the other.

M. Dougherty (Kevin) :OK. On the economy, when Mr. Bachand announced that he had resigned, Mr. Legault said : Well, now, the Liberals have no economic team.

M. Paradis : Well, how would I say, Mr. Legault has his own problems. I was on the phone yesterday with my friend Mr. Hamad, with Mr. Arcand, and, you know, we’re working as a team, and whenever the Liberal Party is in power, economy is first and foremost, and that’s our trademark, and we want it to be our trademark during the fall, during the spring, going up to the next election.

Le Modérateur : Merci.

Mme Verville (Marie) : On the charter…

Le Modérateur : Oh, sorry.

Mme Verville (Marie) : Nobody else is here to ask... You have to have a bit of English, right? On the charter, your position, obviously, you didn’t want to get into that today?

M. Paradis : We believe that the economy… What’s the expression? It’s the economy, stupid? I heard that somewhere. That’s what the priorities of the people are. We’ve lost 40,000 jobs since the beginning of the year, investments are down by 60% in the industrial sector, housing is down by 20% since the beginning of the year, so we believe that’s what we should focus on.

That being said, values are important in society. The Québec Liberal Party has a tradition of putting ahead progressive values. We’ve done it under Mr. Godbout, the right of vote for women, we’ve done it under Gérard D. Levesque and Mr. Bourassa with the Charter of Rights, and, last session, last government, Mrs. Weil tabled a legislation that took into consideration the main aspects of «la commission Bouchard-Taylor».

So we’re there, but we don’t want to make it an obsession. We believe that right now the PQ is trying to camouflage their economic disaster by putting that on top of their priorities.

Mme Verville (Marie) : If we… I mean, obviously, you say this had not been tabled yet. But what’s being bandied about, being rumored, is that they would have, in their «charte des valeurs», some sort of notwithstanding clause where universities want to pull out or a municipality wants to pull out. What do you say to that?

M. Paradis : Notwithstanding clause exists in the Canadian Constitution. Notwithstanding clause is not, how would I say, is not necessarily a bad way to look at different situations. But, if you really believe in equality of sexes — I will give you an example — do you want to opt out of that? Do you want to allow somebody in Québec society to opt out of that? So it depends where you apply it, and it’s in those details.

But my feeling now… I don’t know if you ever watch the movie Wag the Dog. I think that’s what they’re doing. The economy is such in a terrible situation, they don’t have any action plan. They don’t make public the lack of revenue. They’re over $1 billion, and Mr. Bachand has asked them to make that public. So they’re trying to create a little diversion. If there is something positive in it, we’ll buy it. But, if it’s negative and if it goes against basics rights that the Québec Liberal Party has already legislated in the Charter, we won’t buy it.

Le Modérateur : Merci, c’est beau.

M. Gagné (Louis) : Bien…

M. Paradis : Oui?

M. Gagné (Louis) : Bien, juste… je voulais juste savoir, pour revenir aux finances que vous venez d’être nommé lundi comme nouveau porte-parole, vous pensez quoi de ce qui a été avancé en fin de semaine, c’est-à-dire augmenter les taxes à la consommation et diminuer l’impôt sur le revenu? Est-ce que ça va vraiment changer de quoi pour la classe moyenne et est-ce qu’on a les marges de manoeuvre nécessaires, étant donné le haut niveau de taxation et le haut niveau d’impôt?

M. Paradis : On a un niveau d’impôt qui, sous le PQ, là, est monté 50 %. Il y a 42 % de la population du Québec qui ne paie pas d’impôt. On ne peut pas faire ces choses-là de façon isolée, il faut observer les courants mondiaux puis continentaux. On se rend compte que, dans le reste du pays puis aux États-Unis, on s’en va de plus en plus progressivement vers des diminutions d’impôt puis des augmentations de taxes à la consommation. Mais, encore là, il faut être prudents parce qu’on a déjà, quand on regarde nos taxes à la consommation, là, un niveau qui fait en sorte que ça peut être attrayant d’aller acheter ailleurs.

Ça fait qu’il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or non plus, là, il faut être très, très, très prudent quand on parle de ces choses-là. Mais il faut s’inscrire dans le courant qui est mondial sur le plan de baisse des impôts normale puis augmentation de la taxe. Mais est-ce qu’on a de la marge de manœuvre pour l’augmenter, la taxe, présentement sans déstabiliser notre économie? Je ne suis pas certain.

(Fin à 10 h 54)

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