To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Jean D'Amour, porte-parole de l'opposition officielle en matière de développement économique régional, de Plan Nord et de mines et de M. Ghislain Bolduc, porte-parole de l’opposition officielle en matière de faune, de parcs et de transport des matières dangereuses

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Jean D'Amour, porte-parole de l'opposition officielle en matière de développement économique régional, de Plan Nord et de mines et de M. Ghislain Bolduc, porte-parole de l’opposition officielle en matière de faune, de parcs et de transport des matières dangereuses

Version finale

Friday, September 27, 2013, 13 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures)

M. D’Amour : Alors, ce matin on a eu, à l’Assemblée nationale, au salon bleu, une interpellation portant sur l’emploi. Je devrais plutôt dire sur le chômage. Le but de l’interpellation, c’était de définir le mandat du Parti québécois, à venir jusqu’à maintenant, en matière d’emploi, et c’est un bilan, à mon sens, qui est tout à fait désastreux, en ce sens que le Québec a perdu, au cours de la dernière année, 45 000 emplois au même moment où, au Canada, on a augmenté le nombre d’emplois de 145 000. Alors, on peut voir… on ne peut pas dire que, dans le fond, l’économie va mal partout, l’économie va bien au Canada avec 145 000 emplois créés. Et, 45 000 emplois perdus, c’est une diminution du pouvoir d’achat des citoyens, puis les économistes s’entendent sur une chose à ce moment-ci, la chose est la suivante : on se dirige allègrement vers une récession s’il n’y a pas un coup de barre qui est donné maintenant.

Il y a des conséquences à ça, ces pertes d’emploi là en région, c’est clair. Il n’y a pas… 45 000 emplois, il n’y a à peu près pas une famille, surtout pas une région, qui n’écope pas de ce mandat du gouvernement du Parti québécois depuis un an. Alors, la situation, elle est pénible, elle touche des citoyens qui, au moment de recevoir leurs comptes de taxes scolaires au cours des dernières semaines, bien d’entre eux ont reçu une mauvaise nouvelle, ils perdaient leur emploi, hausse des tarifs d’Hydro-Québec, alors le portrait est sombre. Et, s’il fallait que la tendance se maintienne, là, et qu’on se dirige vers une récession, les prochaines semaines et les prochains mois, au Québec, pourraient être pénibles. Je dis bien «pourraient», parce qu’on n’en est pas rendus là, sauf qu’il faut espérer maintenant qu’il y ait des coups de barre.

L’interpellation qu’on a tenue ce matin, moi, je croyais que le gouvernement allait profiter de la tribune qui s’offrait à eux pour annoncer des projets, pour annoncer des mesures concrètes qui pourraient avoir une portée maintenant, mais, au contraire, on a assisté à un déluge de mots dans un désert d’idées ce matin. Moi, je suis très, très déçu. Une interpellation, ça se prépare quand on est dans l’opposition, mais aussi quand on est au gouvernement. Alors, ce matin, on est venu nous livrer des lignes toutes faites, celles auxquelles on est habitués. Le gouvernement continue à faire dans le déni, et ce n’est pas rassurant. Puis on vit au quotidien, là, des exemples concrets de drames économiques puis de situations économiques qui sont difficiles à vivre pour des citoyens et des citoyennes du Québec. Et mon collègue de Mégantic, qui m’accompagne cet après-midi, vit, j’oserais dire, au quotidien, des exemples concrets, et justement ce matin. Alors, cher collègue.

M. Bolduc (Mégantic) : Merci. Et, écoutez, le gouvernement nie les pertes d’emploi. Dans ma région, ce sont des pertes d’emploi directes subies par la créatrice de chômage. Le Plan Nord est mort, donc les roulottes qu’on envoyait dans le Nord, il y a un ralentissement. Les maisons préfabriquées qui étaient très en demande sur la Côte-Nord sont en ralentissement, les chaussures pour les travailleurs du Québec sont en baisse de demande, les usines pensent de faire du temps partagé. Je vous donne des exemples pas dans le Nord, dans l’Estrie. Dans le sud du Québec, des emplois, des effets directs de la politique du gouvernement péquiste qui fait que les emplois sont perdus. Non seulement les emplois sont perdus, beaucoup de nos travailleurs qui étaient dans le Nord avant s’en vont en Alberta, en Saskatchewan parce qu’ils perdent le courage et ils s’en vont travailler ailleurs.     Donc, la ministre nous dit que les infrastructures, ce n’est pas structurant. Qu’est-ce qu’il faut penser du port de Sept-Îles sans le quai, sans la voie ferrée? Elle ne voit pas ça comme un effet structurant. On continue de pelleter par en avant. On annonce, on fait des annonces prochaines. Ça fait un an qu’on fait des annonces prochaines. Comment de temps ça va durer? La politique industrielle qui s’en vient avec des mesures-chocs, est-ce que ça veut dire que le pire est à venir? C’est ce genre de désastre économique, de pertes d’emplois manufacturiers, de pertes d’emploi dans l’agriculture, dans la forêt qui va se perpétuer. C’est ça qu’on se pose comme question. On a interpellé la ministre, pas de réponse. Merci.

M. D’Amour : Alors, on ajoute à ça la moitié des faillites au Canada ont été vécues, au cours de la dernière année, au Québec. Ça parle. On ajoute à ça des coupures drastiques dans certains ministères. Puis je pense que le meilleur exemple — et je conclurai là-dessus — qu’on puisse donner, c’est le ministère des Ressources naturelles. Ça, ça a des portées directes dans les régions. La ministre a accepté... a laissé sur la table, au moment de la planification budgétaire du gouvernement, 23 % de son budget. Alors, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait des coupures, au niveau de la sylviculture et à bien d’autres égards, du ministère. Voilà, c’est le message qu’on voulait vous livrer. J’aurais aimé sincèrement vous dire qu’il y avait, de la part du gouvernement, des mesures qui allaient nous conduire à de la création d’emploi. Malheureusement, le gouvernement crée du chômage plutôt que des emplois.

M. Gagné (Louis) : Vous parlez d’emplois perdus dans le secteur manufacturier. Ce matin, il y a 200 quelques personnes qui se retrouvent officiellement au chômage à Lachine, les travailleurs de l’usine Old Dutch. Ce que dit… L’entreprise a argué, pour justifier la fermeture, que ses installations n’étaient pas à jour. Qu’est-ce que votre gouvernement, vous, a fait, là, sous les libéraux, pour encourager une usine comme Old Dutch à se moderniser et qu’est-ce qui fait qu’on se retrouve avec une fermeture aujourd’hui?

M. D’Amour : Et c’est drôle que vous me posiez la question, je vous dirais des exemples concrets de choses qu’on a vécues il y a un peu plus d’un an. Un jour, quelqu’un m’appelle et il me dit : Moi, j’ai 175 travailleurs, on manque de liquidités, on est dans une situation particulière. Le lendemain, on était avec les gens du ministère du Développement économique et les gens d’Investissement Québec, et, trois semaines plus tard, il y avait une aide financière qui était versée sous forme de prêt. C’est ça, faire dans l’action.

Là, il y a deux choix, là : il y a ce qu’étaient les libéraux comme gouvernement à l’époque, qui dit : Nous, on fait dans l’action; puis le Parti québécois présentement, avec la ministre Zakaïb qui dit : Bien, nous autres, là, on va éventuellement déposer une politique industrielle transversale, dans le cadre d’un supercyle, alliée à une stratégie puis à un plan. On ne fait pas dans l’action. Alors, concrètement, là, dans ce cas-là, là, il faut que le gouvernement prenne le dossier en main maintenant. Il y a des solutions à ça. Si l’entreprise veut investir, bien, il faut définir des moyens d’action. C’est aussi simple que ça, là.

M. Gagné (Louis) : Bien, dans ce cas-là, elle a clairement dit qu’elle ne souhaitait pas investir puis que…

M. D’Amour : Bien, voilà, vous avez une partie de la réponse, elle ne souhaite pas investir. Le gouvernement, carrément, laisse tomber les entreprises puis, ce faisant, là, laisse tomber les régions. C’est ça, la réalité. Puis le gouvernement a beau faire dans le déni à ce moment-ci — non, non, il n’y a pas de problème, on a créé des emplois — le net du net, là, ce sont des taux de chômage comme à 11 % sur la Côte-Nord, à 16 % en Gaspésie, on arrive à 10 % dans le Bas-Saint-Laurent, c’est la même chose au Saguenay—Lac-Saint-Jean puis en Abitibi.

Les faits parlent de façon on ne peut plus… de façon très éloquente. Alors, il y a un coup de barre à donner maintenant. Tu sais, il faut une stratégie maintenant, pas une hypothétique stratégie alliée d’une campagne électorale qui va arriver. On ne loge pas là, là. Le Québec a besoin d’un remède immédiat.

M. Gagné (Louis) : Oui, vous avez dit qu’on se dirigeait vers le mur. Vous avez parlé de fiasco ce matin. Dans ce cas, comment expliquer que le Conseil du patronat ait décerné la même note que vous aviez eue, là, au sujet de l’économie du Québec pour la dernière année, là?On a donné un C, alors c’est la même note sous les libéraux. Pourquoi est-ce qu’on ne se ramasse pas avec un D, un D-?

M. D’Amour : Et le Conseil du patronat… Il faudrait leur poser la question, mais le Conseil du patronat dénonce le fait que le pouvoir d’achat, au cours de la dernière année, s’est ratatiné, s’est rétréci. Ça, ce n’est pas du tout des bonnes nouvelles. Alors, dans ce cadre bien précis, là, on va s’entendre sur une chose : il y a un coup de barre à donner. Et les faits sont les suivants : 45 000 jobs perdues, la moitié des faillites au Canada se retrouvent au Québec. Ça parle, ça parle. Pour moi, c’est très clair, et il faut un coup de barre maintenant.

Mme Prince (Véronique) : Qu’en est-il de ce que vous aviez demandé avec le Vérificateur général, une mise à jour signée d’ici le 30 septembre? Ça approche pas mal, cette échéance-là.

M. D’Amour : Ça approche pas mal. Je n’ai pas eu de retour, on n’a pas eu de retour là-dessus ces dernières heures, mais il faut que les choses se passent. C’est clair qu’il faut qu’on sache exactement où est-ce qu’on s’en va au niveau des finances publiques. Là aussi, il y a un mur qui est prévisible. Et, si on ajoute à ça toute la question de la perte d’emploi, ça ne va pas bien au Québec. J’aimerais dire le contraire.

Puis moi, comme porte-parole au niveau du développement économique régional, hier, j’étais au congrès de la Fédération québécoise des municipalités, qui se tient aussi aujourd’hui, là, juste de l’autre côté de la rue, et les élus municipaux nous le disent. Des maires non seulement de ma circonscription, là, les maires des régions nous disent : Ça ne va pas bien, on est inquiets, on perd des emplois. Mon collègue de Mégantic vient de parler de l’Estrie, c’est particulier.

Tu sais, prenons conscience où la mesure… enfin, de la portée, là, d’une fermeture d’entreprise. Tu sais, chez nous, là, 25 emplois dans une communauté locale, qu’elle soit à Saint-Antonin ou à Saint-Cyprien, ça fait mal. Et le… Prenez 45 000, là, prenez la carte du Québec, puis établissons ça sur l’ensemble du territoire : ça ne va pas bien, ça va même très mal. Puis notre rôle à nous, c’est de le dire, puis de proposer, puis de dire : Écoutez, le Plan Nord était une belle alternative. C’était un projet qui permettait la création de richesse sur les prochaines années, mis au rancart. Il faut revenir avec ce projet-là. Mais le mal est fait. Il faudra du temps pour le faire, mais on est disposés à le faire, par exemple.

Mme Prince (Véronique) : Puis est-ce que vous pensez que le gouvernement Marois devrait continuer de faire confiance à André Boisclair comme délégué?

M. D’Amour : Bien, écoutez. Le point de presse ne porte pas sur cette question-là. Je crois comprendre que M. Boisclair aura des choses à dire lundi prochain. On va voir, et ces débats-là vont se poursuivre. Il y a un débat entre M. Duchesneau et le PQ, alors on va laisser aller ça. La direction générale des élections, éventuellement, dira ce qu’elle a à dire. Je pense que le temps va nous permettre de voir plus clair là-dedans.

M. Gagné (Louis) : Sur un autre sujet parallèle, j’aimerais vous entendre. Est-ce que votre caucus est divisé sur la question de la charte? Vous avez peut-être lu l’article sur Mme Houda-Pepin, là, qui refuse systématiquement de comprendre. On sent qu’il y a un malaise, là, alors qu’il y aurait soi-disant une unanimité très forte au sein de votre caucus.

M. D’Amour : Ce que vous sentez comme malaise, là, sans dévoiler de secret de caucus, je vous dirais que le caucus est uni comme jamais sur l’ensemble des questions. On fait nos débats. Et, sur cette question-là de façon particulière, il n’y a pas de division au caucus.

(Fin à 13 h 10)

Participants


Document(s) Related