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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin

Version finale

Thursday, October 10, 2013, 11 h 58

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-huit minutes)

Mme David : On fait ça vite?

Une voix : ...

Mme David : On fait ça vite. Vous avez faim, j’ai faim. Ordre de mon responsable aux coms.

Bon, au terme de la période de questions, dans le fond, je voulais vous dire deux choses courtes et simples. Un, je m’interroge vraiment sur la présence de Pierre Karl Péladeau dans un comité restreint du Conseil des ministres. Je trouve ça assez étonnant. D’habitude, c’est le directeur d’Hydro-Québec qui est invité. Là, c’est le président du conseil d’administration. C’est un traitement royal, là. Je parlerais d’intimité vraiment renforcée entre M. Péladeau et la première ministre et ses ministres. Je trouve ça juste un peu étonnant, M. Péladeau, qui continue de dire qu’il ne se présentera pas avec le Parti québécois, mais, visiblement, qui est en train de devenir leur meilleur allié.

La deuxième chose que je voulais dire, c’est que j’aimerais réagir à la dernière réponse de M. Drainville à l’une de mes questions, à ma deuxième complémentaire, dans le fond. M. Drainville nous dit : Il y a urgence d’adopter une charte des valeurs. Il est toujours sur la charte des valeurs, là, on dirait qu’il n’est pas capable de dire le mot «laïcité». Alors, bref, il veut présenter bientôt un projet de loi. Il dit que ça presse parce qu’il y a des malaises, hein? Puis ça, ça fait deux mois qu’il nous dit ça. Mais là il prend un exemple qui se passe en Ontario. Alors, moi, je trouve ça un peu étonnant. Est-ce que ça veut dire que M. Drainville...

Une voix : ...

Mme David : Pardon?

Une voix : ...

Mme David : Est-ce que ça veut dire que M. Drainville est incapable de trouver, au Québec, un exemple qui nous dirait : Il y a vraiment urgence parce qu’il y a une situation de crise? Bien moi, en fait, je pense que c’est ça son problème, il n’y a pas crise. Il y a malaise, il y a questionnements, il y a besoin de balises. Parfait. On en a proposé cinq dans notre projet de loi, en fait, deux de plus que lui. Donc, on est très conscients que c’est important de le faire, mais, en fait, on lui soumet aussi que toute la jurisprudence depuis 20 ans sur la question des accommodements religieux comporte de nombreuses balises et que ça n’est pas vrai qu’au Québec on accepte de faire n’importe quoi n’importe où. Ça, ce n’est pas vrai.

Alors, j’invite vraiment M. Drainville à sortir de ce que j’appellerais un petit peu de populisme, là, un petit brin, mettons. Je l’invite à en sortir puis d’être plus sérieux, là, dans les exemples qu’il apporte puis dans le débat qu’on est en train de faire.

M. Ouellet (Martin) : Est-ce que ça se pourrait qu’il n’y en ait pas d’exemple, justement, tu sais?

Mme David : Bien, en tout cas, c’est la question que je me pose, puisqu’il est allé chercher un exemple tout à fait spectaculaire, mais en Ontario. Et moi, je lui ai répondu qu’à mon avis ça ne se serait pas passé au Québec. Et, si jamais, comprenez-vous, une agente de police avait eu la mauvaise idée de dire : Bon, O.K. d’abord, je vais passer mon tour, vous connaissez le tollé que ça aurait fait, ça n’aurait pas duré longtemps. Et, en plus, nous proposons, et il propose des balises qui interdisent ce genre de pratique. Alors, non, il n’y a pas de problème grave au Québec.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, est-ce que ça veut dire que vous ne voulez pas que le gouvernement… Vous n’êtes pas pressée de voir le projet de loi du gouvernement? Vous ne voulez pas qu’il le dépose?

Mme David : Bien au contraire. Bien au contraire. On est pressés de voir le projet de loi du gouvernement, pas parce qu’il y a crise, pas parce qu’il y a des malaises à couper au couteau, on est pressés de le voir parce qu’on a vraiment hâte qu’il se décide à mettre quelque chose sur la table.

Nous autres, on a contribué hier. Moi, je trouve qu’on a eu une contribution sérieuse, saluée par le ministre, d’ailleurs. Bien, moi, j’aimerais ça qu’il se dépêche à apporter un projet de loi rassembleur, qui va être débattu ici, en commission parlementaire. On pourra recevoir le nombre de groupes nécessaires. Donc, je pense qu’il y en aurait plusieurs dizaines de gens qui vont vouloir venir se prononcer. On fera l’étude article par article, et, si on est sérieux, là, on est capables d’adopter un projet de loi avant Noël. Pas parce qu’on est en crise, mais parce qu’il faut aboutir. Le débat est mûr. Comme je le disais hier, tout a été dit et tout a été écrit. Je ne vois pas qu’est-ce qu’on pourrait se dire de plus. Bien là, on accouche.

M. Ouellet (Martin) : Mme David, très rapidement, M. Lisée, ce matin, le ministre dit qu’il… Bien, en fait, il a invité les candidats à la mairie, les quatre candidats à se taire ou, enfin, à être discrets, là, au sujet de leur opposition à la charte, disant qu’il y a division à Montréal, alors ils ne devraient pas… Ils devraient s’inspirer de Jean Drapeau qui, à ses dires, ne s’est jamais prononcé, jamais pris position sur la loi 101 lors du débat, parce que, justement, il savait que, dans la population, il y avait… la population était partagée dans ce sujet-là. Est-ce que vous pensez que M. Lisée aurait fait la même invitation si les candidats, par hasard, étaient tous pour la charte?

Mme David : Non. Je pense qu’il n’aurait pas fait la même invitation. Et j’invite M. Lisée, comme M. Drainville, d’ailleurs, hein, à considérer la chose suivante : quand tous les maires de toutes les municipalités sur l’île de Montréal, quand tous les candidats et candidates à la mairie, quand de nombreux établissements publics à Montréal disent : Regardez, là, nous autres, on vous le dit tout de suite, on va invoquer le droit de retrait, parce que, non, on n’est pas d’accord avec votre interdiction des signes religieux pour tout le monde, c’est ça que le gouvernement du Québec devrait entendre.

Et, au lieu de ça, ce dont on entend parler — il faudra voir si c’est vrai — c’est d’une radicalisation de son projet de loi. C’est une très mauvaise idée. Et moi, je fais confiance dans la sagesse et dans la maturité du peuple québécois pour se refuser d’accepter une loi qui va exclure plutôt qu’inclure. J’ai extrêmement confiance dans mon peuple là-dessus.

M. Robillard (Alexandre) : Qu’est-ce qui vous dérange dans le fait que M. Péladeau soit au comité sur l’électrification? Après tout, il est président du C.A. d’Hydro-Québec.

Mme David : C’est que c’est simplement une pratique inhabituelle. Ça ne se fait pas d’habitude, et là on se demande pourquoi, tout d’un coup, parce que c’est M. Péladeau, parce que c’est un ami des péquistes, là, lui, il peut aller à ce comité. C’est assez étonnant.

M. Journet (Paul) : Mais est-ce que ça pose problème? Est-ce que c’est juste inusité ou ça pose problème?

Mme David : Bien, ça pose problème dans la mesure où c’est inusité.

M. Journet (Paul) : Mais en quoi il y a un problème?

Mme David : ...et où, normalement, ils auraient pu inviter le directeur d’Hydro-Québec, tout simplement. Et, comme on le sait, c’est un secret de Polichinelle que M. Péladeau partage bien des objectifs du gouvernement actuel. Écoutez, il y a même des rumeurs à l’effet, même s’il les dément pour le moment, à l’effet qu’il se présenterait avec le Parti québécois. Je trouve que ça commence à être pas mal intime, là, comme relation. Moi, j’aimerais ça qu’il y ait un petit peu plus de distance. Merci beaucoup.

Des voix : ...

Mme David : Oups! Excusez-moi. Je me disais... Laissez-moi donc toute seule avec madame pour parler anglais, c’est moins intimidant.

Mme Montgomery (Angelica) : Yes. So if we can get your comments on Pierre Karl Péladeau, is the issue just that it’s unusual, or is this a proximity the Government with Pierre Karl Péladeau that you feel is…

Mme David : It’s the two things. It’s unusual. So, why? And the Government has to say why, why him, why not only the director of Hydro-Québec. And, secondly, yes, Pierre Karl Péladeau is near the Parti québécois, everyone knows that. So, the two ones together, it’s «intriguant».

Mme Montgomery (Angelica) : Intriguing.

Mme David : Intriguing. Merci. Thank you.

Mme Plante (Caroline) : Do you think that he could have access to privileged information, secret information, and then that’s putting him in a weird kind of place, given that he’s the chairman of Québecor Media?

Mme David : It’s a good question. I don’t know. How can I know? But, just to ask this question is a problem. So we have to know, and I ask the Prime Minister to say exactly what he was doing there.

Mme Plante (Caroline) : Are you saying they’re very intimate? What kind of signal does this send for the next election campaign?

Mme David : Pardon me?

Mme Plante (Caroline) : The fact that they are very intimate now, are you getting signals that there might be something in the works for the next election campaign?

Mme David : I don’t know. He says he will not be candidate the next time, the next time. Will… voyons, will he be near the Government, will he support the Government? We will see. And I have to say that, for me, Pierre Karl Péladeau is the big boss of some media enterprises, and what I saw in the past, in the Journal de Montréal, Journal de Québec and Vidéotron, was not exactly good practice around relationship between the boss and the unions.

Mme Montgomery (Angelica) : How much influence do you think he has in the Government?

Mme David : I don’t know exactly, and that is the problem.

Mme Plante (Caroline) : Can you comment on the fact that the other parties, the CAQ and the Liberals, are very uncomfortable criticizing Mr. Péladeau, and even the journalists, you know, who work for Québecor are very uncomfortable.

Mme David : He has power. You know, it’s like Paul Desmarais, it’s like all these guys — in general, they are men — who have the control of a big part, large part of the Québec’s economy. I think that is the question. But, in Québec solidaire, we fight often their politics, so we say what we have to say.

Mme Plante (Caroline) : …that that kind of power can muzzle?

Mme David : Can?

Mme Plante (Caroline) : Can muzzle? Museler.

Mme David : Ah! I suppose, yes, sometimes. I don’t say your colleagues are muzzled. I don’t say that because I have any idea of that. But, in general, in the population, in the political parties, yes, they hesitate to say something. And it was the same thing when Mr. Péladeau was nominated, they didn’t say anything.

Mme Montgomery (Angelica) : Can I get you on Jean-François Lisée’s comments that the next mayor of Montréal won’t have a mandate to oppose the charter because voters had no option for a pro-charter candidate?

Mme David : That is the problem. In fact, all mayors on Montréal island are against, hein? The four candidates to be mayor are against. And many hospitals, universities, colleges, etc., say : We will take the right of retreat. That is the real situation, and Mr. Lisée, as «ministre de la métropole», has to understand that.

Mme Montgomery (Angelica) : But he says there is a lot of people of Montréal that support this charter and they have no candidate to represent that view.

Mme David : If there is really a lot of people who think as Mr. Lisée, I think they will find someone to represent them.

I think personally that there’s not a lot of people in Montréal who support the governmental project. It’s my opinion. Merci.

(Fin à 12 h 10)

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