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Point de presse de M. Alexandre Cloutier, ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, à la Francophonie canadienne et à la Gouvernance souverainiste

Version finale

Wednesday, October 23, 2013, 9 h 36

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-six minutes)

M. Cloutier : Bonjour à vous. Merci d’être avec nous ce matin. D’abord, ce que je souhaite faire, c’est le point sur la situation de la nomination du juge Nadon à la Cour suprême. Il n’y a pas d’autres mots que cafouillage, improvisation, amateurisme et manque de respect pour le Québec.

Il faut comprendre que la nomination d’un juge du Québec à la Cour suprême, que c’est une des décisions les plus importantes, parce que la Cour suprême a à juger et à interpréter, entre autres, la Charte des droits et libertés; c’est là que se prennent d’importantes décisions, dont prochainement celle du processus constitutionnel d’amendement nécessaire pour pouvoir procéder à la fameuse réforme du sénat. C’est assez incroyable que le gouvernement fédéral se soit enlisé dans un processus contradictoire, y allant de sa propre interprétation de la Loi sur la Cour suprême, se rendant compte de son erreur, se rendant compte de l’absurdité de la situation, parce que, là, les Québécois, au lieu d’avoir deux juges, se... au lieu d’avoir trois juges, pardon, en ont juste deux parce que le juge Nadon a dû se récuser.

Alors, voyant son erreur, le gouvernement fédéral, ce qu’il a décidé de faire, c’est de modifier, dans la loi sur la mise en oeuvre du budget, dans un document de 376 pages, le dernier article en bas, on a décidé de modifier la Loi sur la Cour suprême pour venir justifier la compréhension qu’ils avaient de la loi pour permettre la nomination du juge Nadon. Cet amendement à la loi n’est pas banal parce qu’il vient permettre à quiconque aura accumulé 10 années de Barreau au Québec de se qualifier pour le poste de juge à la Cour suprême.

Je veux juste vous faire remarquer, là, que ce que ça veut dire concrètement, c’est que n’importe qui qui va avoir eu son 10 ans de Barreau, qui déciderait, par exemple, ensuite d’aller s’installer à Toronto, et d’avoir une carrière à Toronto, et d’y vivre depuis plusieurs années, bien, cette même personne là pourrait devenir le représentant du Québec, d’un des trois juges qui doit mettre en oeuvre le droit civil, alors même qu’il n’habite plus le Québec. Ce n’est pas l’interprétation qu’a le gouvernement, ce n’est pas l’interprétation que n’a jamais eu le gouvernement de la Loi sur la Cour suprême. Il a toujours été clair, au Québec, que, pour être nommé juge, il fallait soit être membre du Barreau, hein, donc actuellement du Barreau du Québec ou d’être juge à la Cour d’appel ou à la Cour supérieure. Mais je n’ai pas besoin de vous dire que, si on est juge à la Cour d’appel ou si on est juge à la Cour supérieure, par définition, on habite le territoire québécois.

Alors là, on vient procéder à un amendement, alors qu’il s’agit d’une loi fort importante, sans même informer le gouvernement du Québec. Alors, le gouvernement fédéral s’enlise dans les mauvaises décisions, fait preuve d’un amateurisme déconcertant et maintenant nous place dans une situation où le gouvernement du Québec devra intervenir en Cour suprême pour contester l’interprétation que fait le gouvernement fédéral.

M. Dutrisac (Robert) : Est-ce que le gouvernement fédéral peut,,, et vous l’indiquez dans votre communiqué qu’il ne peut pas changer… il ne peut pas légiférer unilatéralement en la matière. Quelles sont vos prétentions à cet égard?

M. Cloutier : Bien, vous aurez compris qu’on a fait connaître… D’abord, on a procédé par voie législative, puis, ça, c’est l’autre absurdité. Écoutez bien l’affaire, l’ordre dans lequel ils font les choses. Ils nomment un juge du Québec avec une nouvelle interprétation. C’est évidemment contesté en cour. Le juge Nadon doit se retirer.

Voyant cela, hier, le gouvernement fédéral nous annonce qu’ils vont demander l’avis à la Cour suprême. Là, ils demandent l’avis de la cour, mais ils n’attendent pas l’avis de la cour pour venir modifier la loi alors qu’ils seront en train de plaider les arguments. Je veux dire, tout le processus, dans sa totalité, il est vicié, plus que surprenant. Et, la moindre des choses, si on y va d’une nouvelle interprétation, ça aurait été d’avoir des consultations avec le Québec, parce que l’article 6 porte sur les juges du Québec, là, hein? Je veux être clair, l’article 6… et le juge Nadon, c’est un de nos trois juges qui, en principe, doit appliquer le droit civil, là. C’est pour ça qu’on a une garantie de trois juges à la Cour suprême.

M. Dutrisac (Robert) : Voulez-vous changer la Loi sur la Cour suprême?

M. Cloutier : Il y aura un débat important qui sera fait à la Cour suprême, et nous aurons l’occasion de répondre très clairement sur l’enjeu constitutionnel très prochainement.

Mme Prince (Véronique) : C’est quoi l’intérêt du fédéral, à votre avis, de faire ça?

M. Cloutier : Écoutez, ils s’enlisent dans les mauvaises décisions et dans des processus viciés puis, pour se sortir du trouble, ils en ajoutent une couche. Là, ils nous annoncent qu’ils vont procéder par un amendement dans une loi sur la mise en oeuvre du budget. Honnêtement, là, je peux vous dire que nos fonctionnaires, nous, ici, à Québec, là, n’en reviennent pas. C’est du jamais-vu.

Et puis pourquoi ils le font? Parce qu’ils essaient de se sortir du trouble dans lequel ils ont placé le Québec. Parce qu’en bout de course c’est le Québec, là, qui est pénalisé. Au lieu de trois juges, on en a deux puis on a vu, la semaine dernière, la cour qui a siégé à huit, alors qu’ils ont toujours siégé, comme vous le savez, sur les causes importantes…

M. Corbeil (Michel) : M. Cloutier, sur le lieu…

M. Cloutier : …juste terminer — soit à neuf ou avec un nombre impair, et là, récemment, on a vu une cour qui a siégé à huit. C’est assez surprenant.

M. Corbeil (Michel) : Mais sur le lieu de résidence de M. Nadon, vos fonctionnaires ont posé la question à qui? Est-ce que c’est au ministre de la Justice, M. MacKay?

M. Cloutier : On est toujours en train de chercher cette fameuse… de vouloir répondre à cette fameuse question : Le juge Nadon habite en Ontario depuis quand? Parce qu’il faut comprendre que, si le juge Nadon habite depuis plus de 20 ans en Ontario, qu’il paie ses impôts en Ontario, qu’il côtoie évidemment… que son milieu à lui, c’est l’Ontario, et qu’il devient un des trois juges du Québec, qu’il doit mettre en oeuvre et protéger le droit civil, vous aurez compris que ça nous apparaît plus que surprenant. Mais je n’ai toujours pas de réponse sur le nombre d’années que M. Nadon habite en Ontario et je ne peux donc pas confirmer cette information.

M. Journet (Paul) : Mais c’est une information assez simple à obtenir. Il me semble… Est-ce que vous avez fait la… Est-ce que vous avez fait, indirectement ou directement, la demande au juge pour qu’il la dévoile, là? Ce n’est pas si compliqué que ça à savoir.

M. Cloutier : Je l’ai fait à de nombreuses reprises sur la place publique. Je l’ai fait auprès de notre bureau du Québec à Ottawa, et nous n’avons toujours pas cette information. Alors…

M. Journet (Paul) : Il n’est pas tenu de la donner lors du processus normal d’audience à Ottawa.

M. Cloutier : Bien, c’est ce qui est le plus fascinant, c’est qu’il n’y a pas de processus officiel pour la nomination d’un juge. C’est assez incroyable, là. Prenons…

Une voix : Non, mais il y a…

M. Cloutier : Je veux juste terminer là-dessus.

Une voix :

M. Cloutier : Oui, mais, la commission, ce n’est pas un processus formel. C’est au bon vouloir du premier ministre, qui a décidé d’instaurer ça récemment, mais ce n’est pas un processus qui est institutionnalisé. C’est ça que je veux dire. Voilà. J’ai perdu l’autre idée que je voulais dire, mais ce n’est pas grave. Je reviendrai.

Mme Prince (Véronique) : Moi, j’aurais une question avant sur un autre sujet. Il y a certains de vos collègues qui disent qu’ils ont énormément de travail encore à faire et que ce n’est pas nécessairement le bon moment pour des élections. Est-ce que c’est votre cas?

M. Cloutier : Bien, vous aurez compris que le gouvernement fédéral, avant, il prenait une mauvaise décision par semaine. Là, c’est une mauvaise décision par jour. Alors là, c’est pratiquement jour et nuit que, nous, nous travaillons pour défendre les intérêts du Québec, et, effectivement, je fais partie de ceux à qui les responsabilités sont plutôt intenses, au moment où on se parle, et je le fais avec beaucoup de plaisir, je dois vous avouer, à défendre les intérêts du Québec.

Le Modérateur : Questions en anglais.

M. Dougherty (Kevin) : Yes. Mr. Cloutier, can you plead that before the Supreme Court on this case that we may review whether Judge Nadon can be a member of the Supreme Court?

M. Cloutier : Alors, je veux juste vous… Vous me rappelez mon idée. Je veux juste vous faire réaliser… Excusez-moi, M. Dougherty, je vais répondre à votre question sans problème, mais vous me permettez de me rappeler ce que je souhaitais répondre.

Je veux juste que vous que vous réalisiez, là, si on était aux États-Unis, là, ce qui est en train de se passer ici, là, serait la risée nationale. Le processus de nomination des juges à la cour a été, par le passé, un peu mystique, hein? C’est un processus qu’on a tenu à l’écart, qu’on a gardé entre les mains du bureau du premier ministre. C’est important de s’y intéresser, considérant l’importance des causes qui sont entendues là-bas, et tout ce processus de nomination n’est pas banal. Et, quand on vient le modifier par la porte d’en arrière, comme on est en train de faire, c’est majeur, là, pour la suite des choses. Pardon, excusez-moi, M. Dougherty.

M. Dougherty (Kevin) : No, you know the question now. Yes, can you plead… can Québec plead before the Supreme Court when they look into this question of whether Judge Nadon can be a judge at the Supreme Court?

M. Cloutier : Well, we will definitely intervene in the Supreme Court, and the interpretation that the federal Government has given to the Supreme Court Act is not the interpretation that we are living in Québec. So we will have the chance to give you further details on the argument that will be… One of the questions is the constitutional one, hein? You might have seen the «procureur», the lawyer from Ontario contesting the law in front of this court of appeal, saying that it is a constitutional question. We will have to address that very soon and we will come back. But, for sure, Québec will intervene, do not share the interpretation of the federal Government and condemn the way that Ottawa is doing things now. I mean, we can’t believe it that they have decided to proceed on such an important matter on a law that has to implement the budget.

M. Dougherty (Kevin) : And just… What happened to Bill 99?

M. Cloutier : Oh! Bill 99. I’ll be doing a declaration… a minister declaration at 10 :00 o’clock, and the motion should be tabled anytime soon.

M. Harrold (Max) : You said before that…

Des voix :

Le Modérateur : Max Harrold.

M. Harrold (Max) : You said in French that Ottawa screwing up every day is a reason to delay going to an election. You’re so busy that you want to keep working without going to an election right now?

M. Cloutier : I mean, what I am saying, well, I have no responsibility and I have not to decide whether or not Québec is going to election. What I am saying is that the federal Government is taking new initiative that we can not just believe in Québec that there is such bad things for Quebeckers, that we have to address those arguments, and this is why we will intervene at the  Supreme Court with Justice Nadon, which is just another example on very important issue where the Conservative Government just screw up.

Mme Montgomery (Angelica) : Could we please get your thinking on what’s happening in the Senate right now, with...

M. Cloutier : Sorry, I will let… Of course, we are all surprised by the declaration of Mr. Duffy, and I let Premier Harper ask… and respond to his own problem.

Le Modérateur : Merci.

(Fin à 9 h 47)

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