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Point de presse de Mme Maryse Gaudreault, porte-parole de l'opposition officielle pour la condition féminine, Mme Stéphanie Vallée, porte-parole de l'opposition officielle en matière d’adoption et pour la protection de la jeunesse, M. Robert Poëti, porte-parole de l'opposition officielle en matière de sécurité publique, et de M. Gilles Ouimet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de justice

Version finale

Wednesday, October 30, 2013, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente minutes)

Mme Gaudreault : Merci beaucoup. Merci à vous d’avoir accepté notre invitation ce matin. Nous allons discuter de cet avis du Conseil du statut de la femme qui va être dévoilé à 10 heures ce matin. On a pris connaissance des principales recommandations dans les quelques médias qui en ont dévoilé ce matin.

On se souviendra que c’est Christine St-Pierre, alors qu’elle était ministre de la Condition féminine, qui avait demandé cet avis au Conseil du statut de la femme. On se souviendra du fameux drame de la famille Shafia, et c’est ce qui avait aussi sollicité l’appui de cet avis, là, de la part du Conseil du statut de la femme.

Alors, on le sait bien, les crimes d’honneur, le mariage forcé, toutes ces formes de violence découlent de la présence de l’intégrisme et de l’extrémisme au Québec. Et c’est pour ça que le Conseil du statut de la femme émet ces recommandations, en confirmant que nos institutions, les institutions québécoises, ne sont pas nécessairement bien outillées pour prévenir les crimes d’honneur, pour prévenir ces formes de violence. Et nous avons un devoir d’assurer la protection et la prévention de la montée de ces crimes. On fait un lien aussi avec la charte des valeurs, qui occupe l’actualité en ce moment, et nous sommes convaincus qu’elle rate sa cible. Elle ne répond pas du tout aux réels enjeux, aux réelles préoccupations des Québécois.

Alors, comme le disait notre chef ce week-end, et je vais le citer : «Les véritables adversaires de notre société, ce ne sont pas les crucifix ou l’étoffe dont se revêtissent les Québécois, ce sont deux mots en «isme» qui inquiètent les Québécois : intégrisme et extrémisme. Et cette charte, la charte des valeurs, n’apporte aucune solution pour faire face à ces véritables adversaires. L’exclusion est le contraire de la solution.»

Alors, je vous dis aussi, je vous rappelle que notre chef vous a informés qu’il y aura un comité qui va être en fonction dès la fin de la semaine. Des membres de l’aile parlementaire libérale vont se rencontrer et identifier de réelles mesures qui devraient répondre aux vrais enjeux des Québécois en ce qui concerne les valeurs et les différents volets proposés dans cette charte du Parti québécois. Alors, je pense que...

M. Bovet (Sébastien) : Le ministre Drainville a réagi en disant que ça renforce plutôt la conviction du gouvernement qu’il faut réaffirmer des principes fondamentaux comme l’égalité entre les hommes et les femmes. N’est-ce pas un exemple qu’il y a des inégalités dans certaines cultures, communautés culturelles, et qu’il faut en effet combattre ce concept patriarcal d’honneur?

Mme Gaudreault : Nous ne croyons pas que de demander à une personne de retirer son voile pour donner le permis de conduire à quelqu’un ou vacciner un enfant va faire une différence par rapport au sujet qui nous préoccupe aujourd’hui : la montée de l’extrémisme et de l’intégrisme. Je vous rappelle qu’il y a quelques années, après le drame de 2009 de la famille Shafia, la ministre de l’époque avait instauré un registre provincial;il y avait aussi un interprète qui était disponible pour les directions à la protection de la jeunesse; il y avait aussi l’utilisation d’experts en matière ethnoculturelle; il fallait aussi bien identifier les motifs des appels des personnes qui demandaient de l’aide, et tout ça. Ça, ce sont vraiment des mesures concrètes qui mènent à protéger les femmes et les filles et qui vont contrer la montée de ce type de violence et de crime.

Pour moi, retirer le crucifix à l’Assemblée nationale et aussi demander aux fonctionnaires de l’État de retirer les signes ostentatoires n’ont aucun lien avec la protection des femmes et des filles au Québec.

M. Ouellet (Martin) : Vous proposez quoi…

Mme Gaudreault : Oui. Et nous, vous savez, il y a trois mesures de cette charte auxquelles on adhère pleinement, c’est la neutralité de l’État, l’égalité entre les hommes et les femmes et offrir et donner les services à visage découvert. Mais, pour ce qui est de ce bannissement du port des signes ostentatoires dans l’administration publique, cela rate sa cible.Et, pour nous, c’est une autre belle démonstration, avec l’avis du Conseil du statut de la femme, que nous devons réagir aux vrais enjeux et vraiment s’attaquer à protéger les femmes plutôt que de les ostraciser comme on le fait en ce moment.

M. Ouellet (Martin) : Vous le faites comment, madame?

Mme Gaudreault : Bien, justement, on va mettre en place un comité...

M. Ouellet (Martin) : C’est ça qui va régler le dossier?

Mme Gaudreault : Non, absolument pas, mais on va certainement arrêter de faire de la désinformation comme on le fait en ce moment puis avec cette charte qui ne règle rien. Les 125 parlementaires de l’Assemblée nationale reçoivent certainement les mêmes commentaires que moi dans ma circonscription. Les gens, là, le port du voile, ça, c’est quelque chose, mais ils ont peur de l’intégrisme, ils ont peur de l’extrémisme, ils ont peur de la violence, et, pour eux, cette charte ne répond pas à ces enjeux.

M. Bovet (Sébastien) : Qu’est-ce que vous pensez du timing du dépôt de l’avis, à quelques jours du dépôt du projet de loi de la charte des valeurs québécoises? Est-ce que le conseil est dorénavant téléguidé par le gouvernement?

Mme Gaudreault : Non. Ça, je dois vous dire que j’avais été informée que cet avis serait déposé en octobre depuis un bon moment.

M. Bovet (Sébastien) : Mais ça se produit quand même dans... Le gouvernement a l’air de le prendre comme un renforcement de sa charte des valeurs québécoises.

Mme Gaudreault : Pour moi, c’est totalement le contraire. Ça démontre que, justement, la charte ne répond pas aux vrais enjeux, ne s’attaque pas aux vraies cibles, qui sont l’intégrisme et l’extrémisme.

Le Modérateur : En anglais.

Mme Montgomery (Angelica) : Can I… What do you think the charter of values would have done to help the Shafia family if any? What kind of effect would that have had?

Le Modérateur :…parler dans le micro, madame, s’il vous plaît.

Mme Gaudreault :Oui, je vais me reculer.

Mme Vallée :The charter would not have done anything. It’s not by asking someone to take away their veil that you are going to change what happened in a house, in a household. The Shafia situation, which is a situation that is very, very sad and dramatic, would have not been any different if the charter would have been in place. What we need to do… and some acts have already been made, we’ve already asked. When Mme Vien was Minister in charge of Youth Protection, she had already put together some steps to help the people working with youths, with kids, to be better… to have better reflexes when they’re brought in a case where a young girl, for example, would talk to her teacher and say that she’s not comfortable with what she’s living at home. So, the charter does not attack, does not address these issues.

Mme Montgomery (Angelica) : Does it say anything to you the fact that the mother of the Shafia family did not wear a veil?

Mme Vallée : Not necessarily. I think, actually, the honor crimes or everything that comes with it is more of a philosophical thinking and it’s… and we need to address it.And what we’ve seen this morning in the papers with regards to the recommendation of the Conseil du statut de la femme is addressing these issues, these social issues. It’s by having people dealing with kids, dealing with families that have the tools to address these issues, this is how we’re going to be able to try to avoid situations such as the Shafia case.

Mme Montgomery (Angelica) : Because one of the things that report says is that youth protection needs to have a better understanding of the culture that they’re dealing with. What do you think about this as a possible solution that the…

Mme Vallée : I think we all need to have a better understanding of the others’ culture and then it will enable us to act and to bring positiveness instead of pushing them aside and pushing other cultures aside because of their difference. If we understand them better, we’ll be able to help them better when they face situations such as this one.

M. Harrold (Max) : I believe one of the things that the report also says is that they’re worried about an influx or more young Muslim men coming with immigration and perhaps some of them being fundamentalists or extremists. Do you think that if the charter… if a charter was passed that we affirm the gender equality in Québec, that that would somehow send a symbol, a message?

Mme Vallée : Well, gender equality is already in the charte québécoise. It’s there. I think we need to address issues by… When people come to Québec, we need to let them know that the crimes of honor or situations as this one are not acceptable. It’s a criminal offense. And this needs to be addressed clearly. We don’t have to be shy. Let’s talk about the real things. Yesterday, we were talking about the terms in another piece of legislation; let’s start to talk about the real things now. But the charter of values such as the one presented by Mr. Drainville is definitely not going to address these issues. Merci.

(Fin à 9 h 40)